Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Lhorizon · 12 octobre 2018 à 17:13 · 115 photos 55 messages · 10 participants · 8 252 affichages | | | 12 octobre 2018 à 17:13 Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 1 de 55 · Page 1 de 3 · 6 385 affichages · Partager
Cela fait un mois et demi que nous sommes rentrés en famille du Cap-Vert, et l'heure est enfin venue pour moi d'écrire ce carnet, à propos de cette destination aussi belle que méconnue.
Le Cap Vert est un petit archipel volcanique, composé de dix îles isolées au milieu de l'Océan Atlantique. A la croisée des routes maritimes entre trois continents, l'Afrique, l'Amérique et l'Europe, son nom reste lié à l'histoire de l'esclavage.
Mais aujourd'hui, ce petit morceau d'Afrique aux accents créoles a beaucoup à offrir aux voyageurs en mal de dépaysement et d'escapades hors des sentiers battus.
Nous avons visité trois de ces dix jolis cailloux qui émergent de l'océan : Maio l'île sauvage et authentique, Fogo la volcanique et Santiago la cosmopolite.
MAIO : LA PETITE ÎLE SAUVAGE ET AUTHENTIQUE
Pour effectuer le trajet entre les îles voisines de Santiago où nous avons atterri depuis la France, et Maio, la première étape de notre voyage, il existe deux moyens : l'avion et le bateau. Afin d'éviter une éventuelle annulation du bateau en cas de mer trop forte, mais aussi pour gagner un peu de temps, nous avons choisi de prendre l'avion : le vol dure en effet quinze petites minutes, alors que la traversée en bateau prend trois heures. Notre séjour ne durant que quinze jours, cette petite demi-journée gagnée n'est pas négligeable.
Les maisons colorées de Vila de Maio
Notre première journée sur l'île ne nous permettra pas d'apercevoir le soleil. Il faut dire que nous sommes mi-août, ce qui correspond au tout début de la saison des pluies, qu'on devrait d'ailleurs plutôt appeler la saison des nuages. Car cette période de pluies n'a rien à voir avec ce qui se passe dans d'autres régions du monde, comme l' Asie du Sud-Est par exemple où la mousson est parfois dévastatrice. Ici, les habitants n'ont pas vu tomber une goutte d'eau depuis un an, à quelques jours près, et pour eux c'est un drame. C'est pourquoi le sol est si sec et la végétation si pauvre.
Du coup, les fruits et légumes sont rares, et le cheptel souffre à un tel point que certains éleveurs sont parfois obligés d'abattre quelques bêtes. Ironie du sort, en France, nous sortons d'un hiver abominable avec près de cinq mois de grisaille incessante et de pluies fréquentes, notamment dans certaines régions. Déréglé, notre climat ?...
La plage qui borde le village de Vila de Maio
Nous allons rester une semaine sur Maio. Nous sommes logés au Stella Maris Village, une petite résidence située à l'extrémité de Vila. Une piscine commune, juchée sur le rebord d'une petite falaise, domine la Grande Bleue.
Le crépuscule sur Stella Maris Village
Cette falaise n'est donc pas bien haute mais elle permet d'avoir une vue agréable sur les alentours.
Depuis cette résidence, il suffit de dix petites minutes de marche pour traverser le village et rejoindre la plage.
> La plage et les pêcheurs
Nous n'avons pas choisi l'île de Maio que pour son côté calme, sauvage et authentique. Il s'agit aussi pour Victor et Arthur, nos deux fils, de passer leur niveau 1 de plongée dans les jolies eaux du Cap Vert, réputées poissonneuses mais relativement épargnées par les plongeurs. Du moins pour le moment...
Dès le premier jour, nous partons donc à la rencontre de Bernard, qui tient le club AAA Maio Plongée, afin de planifier les cinq plongées nécessaires à la formation en vue du diplôme.
Les sites de plongée sont accessibles en bateau mais pour rejoindre ce dernier, il faut passer la barre. Les vagues sont en effet plus ou moins fortes et, si elles sont clémentes pour la première sortie en snorkeling, passer la barre sera un peu plus sportif pour les plongées suivantes avec les bouteilles sur le dos.
Sortie snorkeling : cette fois, les vagues sont clémentes...
La semaine de plongée avec Bernard se déroulera à merveille, dans des eaux cap-verdiennes étonnamment poissonneuses. Le matin de la dernière plongée, en observant la mer afin de passer la barre sans encombre, nous apercevrons même un banc de dauphins traverser la baie au loin. Un moment toujours magique...
En une semaine, la plage de Vila, où est situé le club de plongée, est l'endroit le plus animé que nous verrons sur toute l'île. A longueur de journée, les bateaux de pêche reviennent chargés de poissons plus ou moins gros.
Retour de pêche
Ici, tous les pêcheurs ont un sens aigu de la solidarité, car ils ne peuvent sortir tout seuls leur bateau de l'eau, a fortiori lorsqu'il est ballotté par des vagues parfois puissantes.
Ainsi, tout au long de la journée, chaque fois qu'un bateau rentre, les pêcheurs présents sur la plage accourent pour l'aider à tirer son bateau et le poser un peu plus haut sur le sable, à l'abri de la mer.
La présence de ces bateaux de pêche colorés sur la plage est une constante que nous rencontrerons un peu partout au Cap Vert.
Parfois, les pêcheurs ramènent de superbes prises. Plutôt que de transporter le poisson à la main dans un lieu adéquat, ils le découpent alors sur la plage.
Espadon-voilier
Mais tous les soirs pendant notre séjour, c'est également sur cette plage qu'a lieu le tournoi de foot annuel de Maio : les habitants des différents villages de toute l'île se donnent rendez-vous ici en fin de journée pour s'affronter, y compris quelques équipes féminines.
Joueurs et joueuses sont encouragés par quelques centaines de spectateurs, ce qui n'est pas rien sur une petite île qui compte à peine 8000 habitants.
La plage fait ainsi office de stade : le sable remplace la pelouse, et les bateaux multicolores des pêcheurs servent de sièges et de gradins. La fête se déroule dans une ambiance bon enfant, au son de la musique que crachent de puissantes enceintes, et au milieu des odeurs de poisson grillé.
Pendant ce temps, les jeunes barbotent dans une mer qui peut s'avérer parfois dangereuse. Les vagues peuvent être fortes, mais surtout les courants aussi.
| | À: Lhorizon · 12 octobre 2018 à 18:52 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 2 de 55 · Page 1 de 3 · 6 375 affichages · Partager La suite...
> La "capitale" : Vila de Maio et ses habitants
Lors de notre semaine à Maio, pas un seul jour nous ne manquerons de nous rendre sur cette plage. Pourtant, aussi agréable soit-elle, il y a heureusement d'autres lieux à découvrir sur l'île. A commencer par sa principale bourgade : Vila de Maio.
A Maio comme un peu partout au Cap Vert, les maisons ont un point commun avec les bateaux de pêche : elles sont gaies et colorées.
Surplombant la mer, le petit fort San José et ses vieux canons rappellent qu'il y a deux à trois cents ans, il était vital de lutter contre les pirates qui naviguaient dans les parages.
Changement d'époque, changement de déco ! Aujourd'hui, certaines maisons sont taguées par des artistes (voir le récapitulatif en fin d'article).
Vila compte à peine 3.000 habitants et quand on se balade dans ses ruelles, on a vite l'impression que tout le monde connaît tout le monde.
C'est pourquoi nous saluons, en portugais qui est la langue locale, chaque habitant que nous croisons. En retour, il est rarissime qu'ils ne nous gratifient pas d'un grand sourire.
Ils semblent ne jamais vraiment faire attention à nous mais dès que nous les saluons et que nous essayons d'engager la discussion, ils nous répondent systématiquement avec une grande gentillesse. Pour moi qui adore discuter avec les gens que je rencontre en voyage, puis les prendre en photo lorsqu'ils sont d'accord, cette île est un pur régal.
Un matin, en me baladant dans les ruelles colorées, je salue un monsieur qui prend tranquillement le frais à sa fenêtre. Il me répond en anglais et engage aussitôt la discussion. Il s'appelle Mario et me raconte fièrement qu'il a visité de nombreux pays lointains comme la Suède, la Russie ou encore le Canada. Aujourd'hui à la retraite, il a exercé toute sa carrière en tant que marin au long cours, ce qui l'a mené aux quatre coins du globe. Ce baroudeur Cap-Verdien est sympa et ouvert, et je me régalerai à discuter avec lui presque tous les jours, puisque je le croiserai régulièrement dans les ruelles de Vila.
Mario, marin au long cours retraité
Le lendemain de cette rencontre, au détour d'une autre ruelle, je me fais ferrer par un pêcheur, Manuel : il a vu mon appareil photo et me demande de faire une image de lui.
Manuel
Jovial et théâtral, il ose quelques pas de danse avec le fruit de sa pêche posé en équilibre instable sur sa tête, manquant de tout faire tomber par terre à plusieurs reprises. Puis il exhibe fièrement devant mon objectif les superbes dorades qu'il a pêchées.
Puis Manuel s'en va comme il est arrivé, tranquillement et en chantonnant, sa cuvette de dorades plus ou moins bien calée sur la tête...
Je m'en vais donc moi aussi et, au fil des ruelles et des rencontres, j'immortalise les lieux et les gens.
Isandra et son œil malicieux
Kalao
Branco
Quand je tire le portrait aux habitants, le meilleur moment est toujours celui où je leur montre les images réalisées. Et avec Sandra, Kalao et Branco, comme toujours, les commentaires fusent et les éclats de rire aussi. Isandra me donne son adresse mail pour que je lui envoie les trois photos, ce que je ferai effectivement une fois rentré en France. | | À: Lhorizon · 12 octobre 2018 à 21:49 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 3 de 55 · Page 1 de 3 · 6 357 affichages · Partager Suite...
> La ponte des tortues
Le Cap Vert fait partie de ces sites dans le monde où chaque année, les tortues viennent pondre leurs œufs. Et cet endroit n'est pas le moindre puisque, bien qu'étant minuscule, ce pays est le troisième site le plus important de tout l'Atlantique où vient pondre ce placide reptile.
Pour assister à ce spectacle nocturne, nous nous adressons à la Fondation de Maio pour la Biodiversité, dont l'un des rôles consiste à favoriser la protection des tortues marines.
C'est donc Dennis, un jeune membre de la fondation, qui nous emmène à la tombée de la nuit sur une plage de l'île habituellement fréquentée par les tortues. Un couple de français rencontré à Vila est venu ici il y a trois jours : ils ont pu observer six tortues en train de pondre ! Nous sommes donc plein d'espoir, d'autant que le créneau semble assez long : la sortie va durer quatre heures.
Et pourtant, nous allons passer un très long moment sans apercevoir la moindre tortue à l'horizon, bien que nous scrutions inlassablement la mer dans la pénombre. Le seul spectacle dont nous gratifie la nature est celui de la voûte étoilée qui brille au-dessus de nos têtes.
Pour patienter, Dennis nous donne plein d'infos sur les tortues. Par exemple, il nous explique que l'une des caractéristiques les plus surprenantes de cet animal est sa faculté à venir pondre systématiquement ses œufs sur la plage sur laquelle il est né, malgré les milliers de kilomètres qu'il a parcourus entre-temps dans les océans. A croire que la tortue a inventé le GPS bien avant l'homme...
Après quasiment trois heures d'attente, un membre de la fondation nous fait un signal lumineux avec sa frontale rouge à au moins deux cents mètres de nous : cela signifie qu'il a repéré une tortue qui s'apprête à pondre.
Pourquoi une lumière rouge ? Tout simplement parce que si une tortue aperçoit une lumière blanche, elle fait immédiatement demi-tour. La lumière rouge, elle, ne la perturbe pas.
Lorsque nous arrivons à hauteur de la tortue, elle a déjà commencé son travail. Le contraste est étonnant entre ce gros animal pataud et la façon extrêmement délicate dont il creuse : la tortue récolte le sable avec une grande précision, dans le creux de sa nageoire qu'elle utilise exactement comme si c'était une pelle !
N.B. Qui dit lumière rouge dit photos rouges, donc photos bizarres, c'est pourquoi je les présente ici en noir et blanc. Rien à voir donc avec des photos d'art en noir et blanc, c'est juste une question pratique !
Un membre de la Fondation Maio Biodiversité observe une tortue en train de creuser
Dès que la tortue semble avoir terminé son trou, un membre de la fondation y dépose un sac plastique grand ouvert. C'est donc à l'intérieur de ce sac, et non pas directement dans le trou, que la tortue va pondre.
Le but consiste à récolter les œufs (60 à 80 en moyenne par ponte) afin de les mettre ensuite dans ce qu'on appelle une nurserie : il s'agit d'un autre trou dans le sable mais creusé par les membres de la fondation. Ce trou-là sera donc protégé, lui, des prédateurs naturels (crabes, rats, chiens errants, voire oiseaux etc.) mais aussi des négligences des humains.
Le but de cette nurserie consiste à placer les œufs dans les meilleures conditions pour que les futurs bébés tortues soient aussi nombreux que possible à naître puis survivre.
Pour l'instant, nous devons toujours rester derrière la tortue afin de ne pas la déranger : pendant la ponte en effet, la lumière, même rouge, ne doit surtout pas éclairer l'animal de face pour ne pas le perturber. Nous verrons donc sa tête plus tard...
Quand la ponte se termine, les membres de la fondation se dépêchent de mesurer la longueur de la carapace. Verdict : 90 centimètres quand même, sans tenir compte de la tête !
Ensuite, ils récoltent rapidement le sac contenant les œufs car la future maman, guidée par son instinct, a déjà commencé à ensabler le trou ! Elle ne sait pas qu'il est vide, mais nous la regardons le reboucher quand même jusqu'au bout car il est évidemment important de la laisser faire son travail instinctivement, du début à la fin. Les œufs seront comptés plus tard.
Reboucher ce trou vide semble lui demander un effort considérable. Nous sommes à quelques centimètres d'elle et nous percevons parfaitement son souffle. Une fois son devoir accompli, elle regagne enfin la mer, de manière assez rapide d'ailleurs au vu de ses mensurations et de ses origines aquatiques.
Retour à la mer
Une fois qu'elle a disparu dans son élément naturel, c'est l'heure du comptage des œufs, lesquels ressemblent comme deux gouttes d'eau à des balles de ping-pong, mais en plus visqueux. Et il s'avère que notre amie n'a pas chômé : elle a expulsé quelques 101 œufs en tout !
Bilan de la ponte : 101 œufs !
> Les plages désertes et les dunes sauvages
Maio étant également réputée pour ses plages désertes et ses dunes sauvages, nous décidons d'aller voir à quoi ressemblent ces paysages typiques de l'île. Pour cela, il faut nous rendre à Morinho, un petit village situé au nord-ouest de Maio. Nous pensions y aller en quad mais, n'ayant pas cru bon prendre nos permis de conduire en quittant la France, nous en sommes quittes pour faire appel à un taxi.
C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Neal, un jeune cap-verdien qui nous emmène dans son combi rouge-écarlate au pied des dunes.
De là, nous allons en avoir pour une quinzaine de minutes à crapahuter à travers les dunes. Les montées et les descentes se succèdent donc pendant que le soleil brille... par son absence.
Au bout de cette petite marche nous attend une jolie plage, sauvage et entièrement déserte.
Autour de l'unique bateau de pêche qui la décore, quelques restes de poissons ont été abandonnés mais pas n'importe lesquels : il s'agit de deux requins juvéniles. Et ce qui tranche avec les pratiques des pêcheurs de bien d'autres pays, c'est qu'ici, ils jettent les ailerons du requin, et mangent à peu près tout le reste. Alors qu'ailleurs, c'est justement pour leurs ailerons, et le prix élevé auquel ils sont vendus, que les requins sont sur-pêchés. Dans ces cas-là, ils sont d'ailleurs souvent rejetés encore vivants à l'eau où ils agonisent. La pratique cap-verdienne nous rassure donc : ici, les pêcheurs n'ont prélevé que ce qu'ils ont mangé.
Après une petite baignade seuls au monde dans l'eau tiède, nous quittons cette plage pour aller retrouver Neal. Il nous attend au pied des dunes avec sa femme et leur fillette Nilsa, qui l'ont rejoint.
La petite Nilsa et ses parents
Le soir, nous les croiserons dans une petite paillote posée sur la plage de Vila : c'est dans ce petit resto agréable qu'ils dépenseront en famille une partie des escudos gagnés l'après-midi avec nous. Quant à nous, ce sera notre dernière soirée sur l'île de Maio, dont nous garderons un superbe souvenir.
L'île de Santiago vue depuis celle de Maio
Voilà pour Maio. Avant de passer à la petite île de Fogo et son volcan, dont la récente éruption (2014) a englouti les petits hameaux qui prospéraient sur ses flancs, dans l'indifférence générale des pays étrangers, voici une petite vidéo des plus beaux sites que nous avons eu la chance de découvrir au Cap-Vert.
| | À: Lhorizon · 13 octobre 2018 à 8:27 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 4 de 55 · Page 1 de 3 · 6 337 affichages · Partager aaahhh! Cool!! Enfin un carnet sur l'ile de Maio pour tenir compagnie au mien! Merci+++ Cela me rappelle de bon souvenir! Saudade! Maio fait partie de mes 3 coups de coeurs du Cap Vert sur les 10 îles, avec Santo Antao et Fogo. même si j’adore aussi Soa Nicolau et Brava. Mais Maio la sauvage m'a enchantée!
Bon alors il faudra que vous retourniez au Cap Vert pour un prochain voyage pour faire les îles de Barlavento!! | | À: Ptitortue · 13 octobre 2018 à 12:43 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 5 de 55 · Page 1 de 3 · 6 327 affichages · Partager Bonjour Marie,
aaahhh! Cela me rappelle de bon souvenir! Saudade!
aaahhh! Maio la sauvage m'a enchantée!
J'avoue que nous aussi, et le Cap Vert d'une manière plus générale. Non seulement Maio est belle et calme, mais en plus sa population est vraiment adorable. Et pour couronner le tout, il n'y avait quasiment aucun touriste en août, ça change tellement des destinations beaucoup plus prisées mais où on se bouscule.
Bon alors il faudra que vous retourniez au Cap Vert pour un prochain voyage pour faire les îles de Barlavento!!
Je ne sais pas si nous y retournerons un jour mais si oui, ce sera à nouveau un grand plaisir car c'est une destination méconnue qui en vaut vraiment le coup. | | À: Lhorizon · 13 octobre 2018 à 13:36 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 6 de 55 · Page 1 de 3 · 6 320 affichages · Partager Quel que soit le mois, Maio est quasiment sans touriste. le seul truc qui "gâche" un peu ce sont toutes les constructions des entreprises immobilières (la plupart italiennes) qui construisent tout va...sans raison, sans client....des maisons immenses, qui restent vide....c'est dommage. Mais Maio est magique malgré tout! Je vous souhaite une fois de retourner au Cap Vert et d'aller découvrir santo antao, sao nicolau et.... c'est très différent de ce que vous avez deja vu! Bon WE Marie | | À: Ptitortue · 13 octobre 2018 à 21:23 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 7 de 55 · Page 1 de 3 · 6 295 affichages · Partager Je vous souhaite une fois de retourner au Cap Vert et d'aller découvrir santo antao, sao nicolau et.... c'est très différent de ce que vous avez deja vu!
Merci Marie, j'en ai l'eau à la bouche !
Demain, je publie Fogo et son volcan. Des volcans justement j'ai eu la chance d'en voir sur les 5 continents mais j'avoue que celui-là, avec son histoire récente et l'éruption de 2014 qui a tout englouti, il m'a impressionné à tel point que je le place dans mon top 3 !
D'ailleurs, je crois bien qu'il vient de disparaître de la photo de profil de Ptitortue non ? | | À: Lhorizon · 14 octobre 2018 à 0:39 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 8 de 55 · Page 1 de 3 · 6 282 affichages · Partager bien vu! en effet j'ai changé ma photo! ;o) la nouvelle est sur santo antao...mais dans la partie plus aride et volcanique de l'île. | | À: Lhorizon · 14 octobre 2018 à 13:37 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 9 de 55 · Page 1 de 3 · 6 260 affichages · Partager Merci pour votre carnet et vos magnifiques photos : vous me donnez furieusement envie d'y aller avec mes enfants et mon mari tous plongeurs et amateurs de faune ! | | À: Annachris · 14 octobre 2018 à 13:55 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 10 de 55 · Page 1 de 3 · 6 258 affichages · Partager petite précision: il y a pas mal de faune marine, et quelques oiseaux. En revanche ne pas vous attendre à de la faune terrestre sauvage. il y a uniquement des animaux domestiques (chèvres, vaches, moutons, poules, chiens etc....). | | À: Annachris · 14 octobre 2018 à 15:36 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 11 de 55 · Page 1 de 3 · 6 253 affichages · Partager Merci Anna c'est cool. Bon je continue alors...
La suite...
FOGO : L'ÎLE-VOLCAN
Du haut de ses 2.829 mètres d'altitude, le Pico do Fogo ("Pic de Feu") est le point culminant du Cap Vert, dont il est également le seul volcan encore actif.
Grafiti éloquent (São Filipe)
Notre séjour sur Fogo va se dérouler en deux temps : nous allons d'abord passer trois jours en quelque sorte sur une autre planète, c'est-à-dire dans les paysages irréels de la caldeira, avant de terminer par une visite de Sao Filipe, la principale ville de l'île.
Grafiti (São Filipe)
> Habiter dans un volcan actif !
Ce qui fait la réputation du Pico do Fogo, c'est qu'il s'agit de l'un des rares volcans actifs dans le monde à être habité.
- L'éruption de 2014
A l'intérieur de cette caldeira de neuf kilomètres de diamètre, dans laquelle les cratères ont poussé comme des champignons au fil du temps et des éruptions, habitaient environ un millier de personnes jusqu'au 23 novembre 2014.
Ce jour-là, le volcan entra en éruption. La lave se répandit alors dans une bonne partie de la caldeira au cours des jours et des semaines suivantes, engloutissant lentement mais sûrement toutes les habitations qui se trouvaient sur son passage. Même s'il n'y eut aucune victime à déplorer, car la population avait pu être évacuée à temps, les quelques hameaux qui étaient posés là furent quasiment rayés de la carte.
Photo : le Pico do Fogo entre deux éruptions : celle dévastatrice de 2014, et la prochaine...
Mais reprenons depuis le début. Pour rejoindre ce cratère depuis la ville de Sao Filipe, il faut prendre un aluguer (petit taxi collectif). Son horaire quotidien ne coïncidant pas avec celui de l'atterrissage de notre avion, c'est en taxi "privé" que nous devons gagner le site. Il nous a été réservé par José, qui tient une pension située au cœur de la caldeira et aux pieds du Grand Pico, le cratère principal. Nous partageons ce taxi avec Leïla, une voyageuse marocaine avec qui nous allons très vite sympathiser et passer les trois prochains jours.
Il faut d'abord rouler pendant une heure sur une route qui serpente en permanence, pour monter de Sao Filipe, située au niveau de la mer, à la caldeira juchée à environ 2.000 mètres d'altitude. Là, on pénètre dans le vaste cratère par une route pavée en mauvais état.
Mais très vite, juste après être entrés dans la caldeira, cette route est coupée par une coulée de lave de trois ou quatre mètres de haut. On doit donc emprunter une piste secondaire de contournement, qui a été façonnée dans les semaines qui ont suivi l'éruption.
Photo : l'arrivée dans la caldeira vue depuis le Grand Pico : en blanc, la route coupée par la lave ; en gris, la piste de contournement
Le paysage est à la fois lunaire et hypnotisant, à tel point que nous ne voyons pas passer les trois-quarts-d'heure de piste nécessaires pour rallier le village. Le site s'appelle Chã das Caldeiras. En théorie, c'est le nom de la caldeira mais en pratique, c'est ainsi qu'on dénomme le village et plus précisément les hameaux construits (ou plutôt reconstruits) au fond de la caldeira.
En arrivant à la pension Pensao Casa José Doce, où nous allons avoir la chance de passer trois jours et trois nuits inoubliables, nous sommes accueillis par Carole. Française, c'est aussi la femme de José, le propriétaire cap-verdien des lieux.
Pour les matériaux de construction et de décoration de la pension, il n'a pas fallu aller chercher bien loin : on a utilisé notamment les roches volcaniques et les morceaux de lave durcie, dont la couleur varie en fonction de la date d'éruption.
Photo : Pensao Casa José Doce : la pension est située aux pieds du volcan
En 2014, José a eu beaucoup de chance : sur les 22 pensions qui garnissaient alors le cratère, la sienne fut l'une des deux seules à ne pas être ensevelie sous la lave. Cette dernière s'est en effet arrêtée à une dizaine de mètres de ses murs.
Photo : en 2014, la lave (au premier plan) s'est arrêtée à dix mètres de la pension de José (le bâtiment gris à gauche)
José nous explique que pendant les deux mois et demi qu'a duré l'éruption de 2014, les habitants s'étaient trouvés contraints de vivre temporairement à Sao Filipe et ne pouvaient pas retourner dans le cratère. Ils épluchaient alors les images satellites via internet pour essayer de voir si leur habitation était engloutie ou pas. L'attente et surtout l'impuissance qu'ils ressentaient face aux éléments déchaînés leur étaient insupportables.
Parfois, la lave s'arrêtait à quelques mètres d'une maison et n'avançait plus. Les gens croyaient alors que leur habitation était sauvée. Mais quelques jours plus tard, elle reprenait inexorablement sa marche en avant et avalait tout sur son passage.
Par ici, le paysage de désolation est total. Pourtant après l'éruption, les habitants de ce site irréel, armés d'un courage hors-normes, ont décidé de revenir y vivre et donc de tout reconstruire. Mais sans aucune aide, car les pouvoirs publics considèrent qu'en cas de nouvelle éruption...
José nous explique alors le sentiment qui l'habite : il est né ici, il a grandi ici, il a toujours vécu ici, et il n'est donc pas question pour lui d'être déraciné. Et ici, tout le monde pense comme lui. Alors ces habitants, que les forces de la nature ont expulsés de chez eux, ont décidé de tout reconstruire. Et à force de patience, de persévérance et de travail acharné, ils ont fini par réussir leur pari insensé. Tout seuls, sans aide.
José
José est intarissable quand il nous raconte l'histoire de son village, qui est aussi la sienne. Il poursuit donc et nous explique que l'église aussi a été submergée par la coulée de lave. Voici tout ce qu'il en reste.
Photo : au premier plan, l'église engloutie ; à gauche, le sommet de son fronton
Depuis, une petite église adventiste a été reconstruite sur la lave, aux pieds des remparts de la caldeira.
Un peu plus loin, la coopérative de vin a subi le même sort que l'église.
Quand José m'expliquait qu'il avait vu le vin brûler, j'avais du mal à imaginer la scène. Mais quand je me retrouve face aux vestiges du désastre, je comprends subitement beaucoup mieux ce qui s'est passé ici.
Photo : une cuve de vin a été emportée par la lave
Quant au chai, il n'en reste plus grand-chose non plus.
Photo : l'intérieur du chai a été entièrement dévasté par la lave
En 2014, dans aucun pays occidental on n'a parlé de cette éruption ni de ses conséquences sur les habitants. A part un peu au Portugal, qui a conservé des liens avec son ex-colonie du Cap Vert. Un silence incompréhensible pour nous après avoir vu ce champ de ruines, mais aussi pour certains vulcanologues, qui ont parlé de "l'éruption oubliée".
Si cette histoire nous paraît édifiante, une telle adversité n'a pourtant pas aigri les gens d'ici, car ils considèrent comme normal d'avoir tout reconstruit.
D'ailleurs, cette reconstruction s'est faite dans la plus pure tradition locale. On peut voir notamment un certain nombre de maisons typiques, de forme circulaire, construites avec les pierres recrachées par le volcan, ce dernier ayant d'ailleurs inspiré la forme des toits.
Photo : Chã das Caldeiras : maison traditionnelle
Aujourd'hui, la vie normale a repris son cours, même si la spécificité de ce lieu unique rend le quotidien compliqué, comme nous l'explique Carole. Par exemple, il n'y a pas d'eau courante : il faut se faire livrer l'eau par camion et remplir des réservoirs grâce auxquels on peut quant même prendre une douche.
Il n'y a pas d'électricité non plus, ou à peine : quelques panneaux solaires permettent simplement de chauffer l'eau de la douche, ou encore de recharger les batteries des appareils photos des voyageurs de passage. Mais le soir venu, on s'éclaire uniquement à la bougie.
Également, pour s'approvisionner en quoi que ce soit, il faut sortir du cratère pour aller faire les courses à Sao Filipe, c'est-à-dire non pas au petit supermarché du coin comme chez nous, mais à trois ou quatre heures d'ici aller-retour.
Et puis les habitants ont su s'adapter. Ils savent par exemple que, contre toute attente, leur terre volcanique est d'une fertilité exceptionnelle pour leurs plantes, leurs légumes et leurs arbres fruitiers. Car cela peut paraître étonnant mais tout pousse ici, et plutôt bien.
Photo : un grenadier aux pieds du volcan
Grenades, coings, figues, mangues, pommes de terre, haricots etc : fruits et légumes s'épanouissent totalement ici. Mais aussi le café, ou encore le raisin bien sûr, puisque la spécialité du volcan, c'est le Manecom, ce fameux vin local.
Notre premier soir se profile dans ce lieu incroyable. Ce n'est pas encore tout à fait l'heure d'aller se coucher pour le soleil, néanmoins en descendant, il plonge rapidement tout l'intérieur de la caldeira à l'ombre de ses hauts remparts. Quelques habitants profitent des dernières lueurs du jour pour jouer au foot dans la poussière volcanique, juste à côté de la dernière coulée de lave.
Pour nous, après cette journée de récits et de visites qui s'est avérée assez forte émotionnellement, il est temps d'aller nous coucher, d'autant plus que demain à l'aube, nous ferons l'ascension du Grand Pico, réputée sportive. Néanmoins, je ne résiste pas à l'envie d'aller immortaliser les lieux de nuit avant d'aller me coucher.
Les remparts de la caldeira
A suivre : l'ascension du Grand Pico... | | À: Lhorizon · 14 octobre 2018 à 15:52 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 12 de 55 · Page 1 de 3 · 6 250 affichages · Partager Comme je connaissais déjà le cap vert et Fogo et que j'y avais des amis avant 2014, j'avais réussi suivre les infos actualisées tous les jours sur facebook, ou la télé capverdienne. Sinon en effet par ici chez nous en Europe on en a peu parlé...mais c’était quand même passé une fois vite fait au journal tele sur france 2....mais juste une fois, et seulement environ 2 semaines après l’éruption.
PS: tes photos sont superbes! merci pour ce partage | | À: Ptitortue · 14 octobre 2018 à 17:56 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 13 de 55 · Page 1 de 3 · 6 240 affichages · Partager Merci Marie pour cette précision Nous sommes amateurs de faune sous-marine, et l'observation de la ponte des tortues serait pour nous une magnifique expérience, surtout si en plus elle se fait dans le respect de l'animal. Nous serions déjà comblés | | À: Annachris · 14 octobre 2018 à 18:27 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 14 de 55 · Page 1 de 3 · 6 235 affichages · Partager hehehe! Alors pour les tortues il faut viser entre juillet et septembre grosso modo. Sur chaque île où il y a des pontes, il y a des associations qui les protègent et qui organisent des visites dans un cadre respectueux. | | À: Lhorizon · 14 octobre 2018 à 20:44 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 15 de 55 · Page 1 de 3 · 6 219 affichages · Partager Bonjour, C'est avec un réel plaisir que je vais suivre ce carnet. Nous avons passé l'hiver dernier une semaine au Cap Vert, et sommes restés sur une superbe image de Fogo. Nous ne sommes pas allés sur Maio par faute de temps mais vos photos donnent envie d'y aller faire un tour. J'attend l'ascension du Grand Pico . Isabelle | | À: Lhorizon · 14 octobre 2018 à 20:50 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 16 de 55 · Page 1 de 3 · 6 218 affichages · Partager - L'ascension du Grand Pico et la descente par le Petit Pico
Pour que tout soit clair, commençons par un bref descriptif des lieux :
- La caldeira : elle ressemble à un vaste cratère volcanique mais n'en est pas un. Lors d'une méga-éruption il y a quelques dizaines de millénaires, la chambre magmatique située sous le volcan, en se vidant, a provoqué un effondrement gigantesque : c'est ainsi qu'est née la caldeira. Son diamètre est de neuf kilomètres. C'est au fond de cette vaste dépression circulaire que se répand la lave à chaque éruption, et c'est donc aussi là que vivent les habitants de Chã das Caldeiras. L'intérieur de la caldeira est jalonné de nombreux cratères, dont le Grand Pico et le Petit Pico.
- Le Grand Pico : c'est le fameux cône volcanique dont le sommet atteint les 2.829 mètres d'altitude, point culminant du Cap Vert. Les éruptions ont eu lieu à son sommet jusqu'en 1769.
- Le Petit Pico : situé sur l'un des flancs du Grand Pico, c'est par ce cratère qu'a eu lieu l'éruption dévastatrice de 2014.
- Les autres cratères : les éruptions postérieures à celle de 1769 se sont produites depuis les flancs du Grand Pico, formant un certain nombre de cratères de tailles relativement modestes.
L'ascension classique du Grand Pico dure en moyenne six à sept heures. Une fois-là-haut, on redescend par l'autre côté, ce qui permet de découvrir le Petit Pico, lequel vaut vraiment le détour. Pour avoir un guide, il suffit de demander la veille à José.
Le départ se fait en théorie à 6h00 du matin, en pratique pour nous à 6h20 ! C'est-à-dire dans la pénombre. Notre guide s'appelle Dony et c'est lui aussi un habitant de la caldeira, un vrai de vrai, comme José. Il est toujours de bonne humeur et rit beaucoup, ce qui est très agréable. Enfin, Leïla, rencontrée la veille dans la voiture qui nous a emmenés ici depuis Sao Filipe, vient compléter notre équipée.
Nous partons donc à six et après vingt minutes d'une marche plutôt facile car ça monte peu jusque-là, le soleil levant réchauffe subitement les couleurs de la caldeira derrière nous.
Quant au volcan, il nous fait face et il est majestueux. Les quelques randonneurs que nous apercevons loin devant nous sur les pentes du volcan sont loin d'être arrivés en haut et pourtant, ils nous paraissent déjà minuscules. Cela nous fait vite comprendre que le sommet est beaucoup plus éloigné qu'il n'en a l'air. Et le soleil a beau être encore assez bas, il commence déjà à chauffer.
Photo : notre petite équipe à l'assaut du volcan
Nous laissons derrière nous les derniers pieds de vigne qui servent à fabriquer le fameux Manecom, parfois surnommé "vin de lave". Ce qui signifie que pour la récolte, les villageois-viticulteurs ont quand même une bonne petite trotte à faire pour venir vendanger jusqu'ici.
Photo : quelques pieds de vigne au milieu des cratères
Puis nous entrons dans le vif du sujet, puisque nous nous retrouvons dans la foulée au beau milieu de paysages lunaires à n'en plus finir.
Le soleil de plomb qui nous tombe dessus nous oblige à faire quelques pauses, au cours desquelles nous essayons de ne pas dilapider notre stock d'eau.
Nous apercevons en contrebas quelques cratères qui ont tous été à l'origine d'éruptions de plus ou moins grande importance depuis le 18e siècle. Derrière eux, les remparts marquent les limites de la caldeira et au-delà, une mer de nuages s'étend à perte de vue au-dessus de l'océan.
Après quatre heures de montée, c'est enfin l'arrivée au sommet. 2.928 mètres d'altitude : ici, nous sommes géographiquement au point culminant du pays, mais ce volcan marque sans doute aussi le point culminant de notre voyage du point de vue des paysages et des émotions.
Nous avions prévenu Dony avant le départ que nous souhaitions prendre notre temps afin de faire à la fois des pauses-photos et des "pauses-repos". Très à l'écoute, il a parfaitement su s'adapter à notre rythme.
Nous faisons une longue pause sur la petite arête sommitale qui nous offre deux vues différentes. D'un côté, le cratère du Grand Pico.
Photo : l'intérieur du cratère du Grand Pico
De l'autre côté, la vue sur la caldeira et son contenu : habitations, cratères, coulées de lave...
Dony nous propose alors de descendre au fond du cratère. Ma femme Marie, Leïla et moi ne sommes pas très chauds et préférons rester là à admirer le paysage, contrairement à Victor et Arthur, nos fistons, qui n'ont pas vraiment l'air fatigués. Dony les emmène donc quelques centaines de mètres plus bas, dans un décor grandiose.
Lorsque nous observons le Petit Pico au départ de cette descente mémorable, il nous paraît tout proche. A tel point que nous avons l'impression que nous l'aurons rejoint en deux petites minutes. Il nous en faudra en réalité vingt, en courant pourtant de bout en bout.
Ce cratère porte bien son nom car il est tout petit comparé à son grand frère, duquel nous venons. Et pourtant, c'est bien ce Petit Pico qui a tout dévasté en contrebas en 2014-2015.
Photo : dépôts de soufre autour du Petit Pico
Un peu plus bas, nous effectuons nos retrouvailles avec la végétation. Nous mourons de chaud et les raisins que nous fait goûter Dony, cueillis sur les pieds de vignes qui nous entourent, sont un pur délice. Certains sont mûrs et juteux, d'autres sont plus vieux et desséchés, mais tous nous font un bien fou.
Au niveau de ces premières vignes, les anciennes coulées de lave prennent des formes tourmentées.
Peu avant d'arriver à la pension, nous jetons un dernier œil au monstre assoupi (du moins pour le moment) que nous avons mis une bonne partie de la journée à gravir puis descendre.
Au total, nous aurons mis huit heures, au lieu des six à sept heures que mettent en moyenne les autres randonneurs. De retour chez José, nous nous précipitons sur les boissons fraîches du frigo avant de prendre la direction de la douche. Puis je pars compléter ma moisson d'images avant le repas régénérant du soir.
En l'absence d'électricité dans la pension, il faut s'éclairer le soir à la bougie. Et la conséquence géniale, c'est que ça donne une ambiance extrêmement chaleureuse aux repas pris en communauté avec les autres voyageurs. A chacun des trois dîners que nous aurons pris là-bas, nous aurons passé des moments particulièrement conviviaux avec toutes les personnes rencontrées. Même notre fiston, Arthur, du haut de ses douze ans, nous fera part de cette ambiance particulière qu'il aura nettement ressentie et adorée.
Nous passons notre dernière nuit dans ce site magique et le lendemain, je profite de la lumière du petit matin pour faire mes dernières images juste avant de partir.
Un figuier prospère en terre volcanique
L'ombre du volcan plane sur la caldeira
José préparant le pain du petit déjeuner
Puis vient l'heure de quitter ce lieu unique ainsi que Carole, José et Dony grâce à qui nous venons de vivre des moments inoubliables. Nous les remercions chaleureusement puis, comme à l'aller, nous devons à nouveau prendre un taxi privé puisque nous sommes dimanche et que ce jour-là, il n'y a pas d'aluguer. Direction la principale ville de Fogo : São Filipe.
Pour ceux que ça intéresserait et qui ne l'ont pas déjà vue, voici une courte vidéo (3 mn) déjà postée il y a quelques jours dans la rubrique " photo et vidéo en voyage" de VF, et qui résume bien ce (trop) bref séjour à Chã das Caldeiras...
| | À: Rouquine38 · 14 octobre 2018 à 20:56 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 17 de 55 · Page 1 de 3 · 6 217 affichages · Partager Bonjour Isabelle,
Ça me fait plaisir de contribuer à raviver de bons souvenirs !
Il ne me reste plus que quelques posts : São Filipe aux pieds du Pico, puis notre bref passage sur Santiago, et enfin les infos pratiques pour tous ceux que ça pourrait intéresser... | | À: Lhorizon · 15 octobre 2018 à 22:18 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 18 de 55 · Page 1 de 3 · 6 181 affichages · Partager Coucou Merci pour ce beau carnet ! Alors comme ça, on a la marotte des volcans ? Bravo, ton récit est un régal une nouvelle fois et tes photos splendides. La lumière est très souvent superbe ! | | À: Xeta · 16 octobre 2018 à 13:44 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 19 de 55 · Page 1 de 3 · 6 163 affichages · Partager Bonjour Anne et merci ! Oui j'avoue, les volcans me fascinent, et le Pico n'a pas failli à la règle ! A bientôt. | | À: Lhorizon · 16 octobre 2018 à 18:57 Re: Une destination hors des sentiers battus? Le Cap Vert! Message 20 de 55 · Page 1 de 3 · 6 136 affichages · Partager > São Filipe
Du haut de ses 8.000 habitants, São Filipe est la principale ville de Fogo. Elle est surtout connue pour ses fameuses "sobrados", ces vastes maisons où vivaient les portugais à l'époque coloniale. Ici comme un peu partout au Cap Vert, les rues sont pleines de couleurs.
Alors que nous nous baladons dans ces agréables ruelles en nous dirigeant vers la mer, c'est par hasard que nous tombons sur le jardin du Presidio. Si nous ne lui trouvons rien d'exceptionnel, il présente quand même le double avantage de surplomber une belle plage de sable noir, et d'offrir une vue sur l'île de Brava, située 25 kilomètres plus loin.
Photo : la plage volcanique de São Filipe fait face à la petite île de Brava
Nous décidons d'aller faire un tour sur cette plage. En chemin, en longeant plus ou moins la mer, nous apercevons une petite église colorée.
L'église Notre-Dame-de-la-Conception
Un peu plus loin, nous dénichons le long escalier qui va nous faire descendre jusqu'à cette fameuse plage de sable noir, laquelle ne peut nier ses origines volcaniques.
Il paraît qu'ici, la baignade est très dangereuse à cause des forts courants. On nous a même prévenus que chaque année, on déplorait des noyades. Et en effet, malgré la forte chaleur et une grosse envie d'aller se rafraîchir dans l'eau, la plage et la mer sont désertes.
Photo : São Filipe est juchée sur la falaise, face à l'océan
Nous terminons la journée dans un hôtel qui comporte une piscine. Il est un peu cher par rapport à la moyenne ici, mais nous avions prévu de nous délasser un peu après les trois jours magnifiques mais fatigants passés à crapahuter dans la caldeira et sur les flancs du Pico do Fogo.
Photo : la piscine de l'hôtel Casas do Sol
Le lendemain, nous prendrons un avion pour l'île de Santiago, deux jours avant celui du retour pour la France. Nous aurions préféré visiter une autre île que celle-là mais nous prévoyons toujours une petite marge de sécurité quand nous sommes sur des îles, en cas d'impondérable : s'il y a un contre-temps quelconque qui a pour conséquence l'annulation des vols inter-îles, alors nous ne serons pas touchés et nous ne raterons pas l'avion du retour pour la France car nous serons déjà sur Santiago. | Carnets similaires sur le Cap Vert: Heure du site: 7:24 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 268 visiteurs en ligne depuis une heure! |