... suite n°7
TÉHÉRAN
La capitale de l'
IRAN est immense et bouillonnante. Il est toujours intéressant devoir à quoi ressemble la capitale d'un pays, cela dit quelque chose de l'état de ce pays et de son évolution probable même si bien sûr une capitale ne ressemble pas formellement au reste du pays.
Notre choix de visite s'est d'abord porté sur le
palais du Golestan. Plusieurs bâtiments dont les décorations (miroirs, faïences, mosaïques, peintures) sortent des canons habituels occidentaux. La visite est plutôt agréable :
et nombreux sont les touristes iraniens
se photographiant devant les mosaïques
.....
La visite du
musée national d'Iran est aussi très intéressante, surtout en fin de voyage à notre avis. On y trouve notamment la frise (de Darius ou Xersès ?) en provenance de PERSÉPOLIS :
TÉHÉRAN est aussi une ville dans laquelle on retrouve pas mal de caractéristiques iraniennes :
- le
métro avec des
voitures réservées aux femmes non accompagnées (signalées par des panneaux jaunes) :
- le portrait omniprésent de l'Imam Khomeini, ici place Khomeini
sur laquelle on peut aussi boire le fameux jus de grenade pressé (pomegranate comme ils disent)
Les grilles des jardins présentent de nombreux panneaux vantant les mérites de l'islam :
et dans la plupart des hôtels le personnel de l'accueil est très respectueux de la mise islamique
On nous a même une fois rendu nos passeports avec une protection en plastique gravée au nom de l'hôtel avec la mention bien en évidence "In God we trust".
Sur le mur d'enceinte de l'ancienne ambassade des
États-Unis quelques œuvres de "street art" plutôt décapantes :
La presse est apparemment multiple, à la voir étalée sur les trottoirs devant les kiosques à journaux
Je terminerai cette série de photos par celle d'un des milliers de taxis jaunes Peugeot 404 que l'on voit partout en
IRAN mais dont l'avenir est désormais très compromis. Les chinois se frottent déjà les mains à ce qu'on a pu constater.
À TÉHÉRAN il y a en réalité beaucoup de choses à voir.
Nous avons bien aimé le petit
musée de la céramique et du verre, beaucoup moins le
Trésor des joyaux nationaux (débauche stupéfiante de pierres précieuses de l'époque du Shah mais peu de raffinement dans les bijoux).
Nous n'avons pas aimé le
grand bazar mais avons trouvé très intéressant (bien que trop bruyantes et foisonnantes) des rues hyper animées et spécialisées comme la rue Amir Kabir où l'on ne trouve que des commerces d'accessoires et de pièces pour automobiles.
Nous nous demandons s'il n'aurait pas mieux valu visiter le
complexe Sa'dabad plutôt que le
palais du Golestan. Les choix ne sont pas évidents.
Peut-être faut-il venir deux fois en
IRAN, ce que font certains.
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RENSEIGNEMENTS PRATIQUES ET COMPLÉMENTAIRES
Les formalités pour le VISA
La formule proposée de "Visa on arrival" est la plus pratique quand on n'habite pas à
PARIS puisque sinon pour le visa "normal" tamponné sur le passeport il faut le déposer puis le rechercher personnellement.
Le "Visa on arrival" s'obtient donc à l'aéroport d'arrivée sur présentation d'un accord de pré-visa et paiement de 75 € /personne. Tout se fait donc par internet. La seule difficulté est de fournir en pièces jointes des photos d'identité et de passeport dont les caractéristiques et le poids sont très strictes.
Une fois le formulaire en ligne renseigné avec les photos jointes il suffit d'attendre (deux semaines pour nous) pour avoir en retour le sésame qu'il faudra imprimer pour le présenter à l'aéroport d'arrivée.
Pour notre cas une fois à l'aéroport Khomeini de
Téhéran nous avons obtenus nos visas en moins de 10 minutes. À noter que ce visa est une feuille imprimée mais que rien n'est tamponné sur le passeport.
La carte Visitor SIM
Voir plus haut "À l'arrivée, change et téléphone"
Le change
Les sanctions américaines font d'énormes dégâts à l'économie iranienne (et aux entreprises françaises qui y étaient implantées). En moins d'un an le rial a été dévalué de plus de 300% par rapport à l'euro. Début 2018 un euro valait 50 000 Rials. Début octobre nous l'avons d'abord échangé à l'aéroport pour 150 000 Rials !
Puis ensuite différents taux pour au final un taux global de 160 000 rials pour un euro ! Nous avons finalement économisé 60% du montant du budget prévisionnel pour nos dépenses sur place.
Le change se fait dans les bureaux de change que l'on trouve dans les principales villes. Il faut juste faire attention qu'en
IRAN le week-end c'est le vendredi et le samedi.
La langue
Pour tous les besoins liés au voyage (hôtels, transports, tickets d'entrée, magasins touristiques) l'anglais permet de se faire comprendre. Dans les restaurants simples il y a aussi assez souvent une carte en anglais ou avec des photos des plats.
Les transports
Nous avons utilisé l'avion (
Téhéran →
Chiraz), les véhicules particuliers ou taxis en relation avec certains hôtels et les bus VIP. En ville les taxis et à
Téhéran aussi le métro.
⦿ l'avion : nous avions prévu d'aller en avion de
Téhéran à
Chiraz. Comme la réservation sur le site de la compagnie aérienne Mahan Air n'est pas possible depuis la
France (le paiement en ligne exige une carte bancaire iranienne) nous sommes passés par l'agence
cle2perse.com qui, pour une commission très modique, a fait la réservation et le paiement a pu être effectué par PayPal (!) 106 € pour les deux.
⦿ le taxi : vu le cours du rial une course en taxi en ville est entre 0,40 € et 1,20 €. Pour les distances plus longues nous avons payé (sans chercher à discuter) : aéroport
IKA → centre de
Téhéran (5,50 €), centre de
Téhéran → aéroport Mehrabad (1,50 €),
Chiraz -
Persépolis A/R (12 €),
Kashan -
Abyaneh A/R (12,50 €) etc...
⦿ le bus VIP : trajet
Chiraz -
Yazd (6h30 - 2,60 €/pers), trajet Khoor -
Ispahan (5h30 - 1,40 €/pers car bus plus ordinaire), trajet
Ispahan -
Téhéran (3h45 - 1,40 €/pers).
Les seuls trajets très chers que nous avons payés sont ceux que nous avions réservés depuis la
France (prix convenu à payer en euros) : trajet
Yazd - Mesr (avec arrêts à Kharanaq, Bayazeh et Garmeh) : 120 €, puis à Mesr, excursion de 4 heures dans le désert en 4x4 : 150 €.
La nourriture
C'est le point faible de ce voyage en
IRAN. Toujours les mêmes menus de kebabs poulet ou kebabs mouton (en général calcinés) avec du riz légèrement safrané qui lui, en revanche, est excellent et léger. Très rares sont les plats en sauce ou mijotés style ragoûts. Quant aux plats végétariens ils sont globalement très secs. Les yahourts style tzatziki sont bons mais plusieurs fois par jour pendant 21 jours on se lasse.
Heureuse exception :
le café ! Hormis à
Téhéran on trouve dans les villes des cafés qui produisent des expressos quasi italiens, en tout cas meilleurs qu'en
France. On en trouve même dans des petites épiceries dans des petits villages où s'arrêtent les bus intervilles.
Les hôtels
Depuis la
France les réservations peuvent se faire tout simplement par échange de mails. Certains hôtels demandent la copie de documents (passeport, visa) d'autres pas. On peut expliquer qu'on n'aura le visa qu'à l'arrivée, c'est accepté. Comme on ne peut pas payer d'avance, sauf un hôtel qui m'a fait payer via PayPal (!), ils demandent que l'on reconfirme la réservation un ou deux jours avant par mail ou téléphone.
La qualité des hôtels est bonne voire excellente (nous avons logé dans des hôtels entre 18€ et 42€). Les photos peuvent se voir sur leurs sites internet ou sur TripAdvisor, de même pour les commentaires des touristes précédents.
Les personnels à l'accueil sont en général très serviables.
Quelques adresses et prix (que nous avons payés compte-tenu du cours du rial en octobre) :
- TÉHÉRAN : KAYYAM HOTEL : 22 € : très calme car en retrait de la rue Amir Kabir. Personnel hyper sympathique et serviable, chambres plutôt tristounettes mais grandes avec tout le confort nécessaire. Très bien placé pour visiter le centre de
Téhéran (à 10 minutes à pied de la station de métro de la Place Khomeini). Seul point faible, pas beaucoup de restaurants à moins de 10 minutes à pied. Bon rapport qualité/prix.
-
CHIRAZ : nous étions au SASAN HOTEL : 42 € : bien placé mais les grandes chambres donnent sur la rue et sont bruyantes, les chambres calmes qui ne donnent pas sur la rue sont petites. Rapport qualité/prix défavorable.
- PERSÉPOLIS : APADANA HOTEL : 20 € : chambre avec vue sur le site - mais ce n'est pas indispensable du tout - Tout confort, luxueux. On vous le recommande ! Excellent rapport qualité/prix.
-
YAZD : DAD HOTEL : 100 € (c'est le seul hôtel que nous avons du payer d'avance via PayPal) : hôtel moderne avec une belle architecture et immense cour intérieure, chambres spacieuses tout confort. Personnel à la réception très impersonnel et moyennement serviable. Un bruit sourd de moteur s'entendait plusieurs fois par nuit. Je ne recommande pas. Rapport qualité/prix très défavorable.
- MESR : PAZIRIK LODGE : 100 € : prix accepté en euros lors de la réservation même si paiement sur place. Tenu par un couple franco-iranien sympathique... mais très très cher (on s'en rend compte une fois sur place). De même pour les 4 heures en 4x4 à 150 € si l'on ne peut pas partager les frais avec d'autres touristes.
-
ISPAHAN : HASHT BEHEST Apartment HOTEL : 30 € : superbe ! On a eu pour ce prix un appartement de 60 m2 avec cuisine, petit-déjeuner inclus. Bien placé (à moins de 10 minutes à pied de la Place Naqsh-e Jahan). Personnel à l'accueil super sympathique. Rapport qualité/prix exceptionnel.
Nous y serions bien resté une nuit de plus mais il était complet. Du coup nous avons passé la dernière nuit à
ISPAHAN au SETAREH HOTEL : 27€ : très bien placé aussi. Personnel à l'accueil plus distant. Rapport qualité/prix très correct.
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KASHAN : ESHAN HOTEL : 18 € : hôtel dans une maison traditionnelle, avec plusieurs cours et chambres un peu partout. Confortable et calme. Personnel à la réception sympathique. On peut manger sur place. Bien placé entre le bazar et le quartier des maisons des riches commerçants. Bon rapport qualité/prix.
Visiter PERSÉPOLIS
La plupart des gens font la visite dans la journée. Départ de
CHIRAZ le matin, en cours de route visite des sites de Naqsh-e Rostam et Naqsh-e Rajab, arrivée à PERSÉPOLIS deux heures après le départ puis visite du site pendant au minimum deux heures. Le trajet retour à
CHIRAZ direct dure une heure.
Si on est vraiment pressé on peut aller directement à PERSÉPOLIS en partant en taxi à 07h30, arrivée à l'ouverture à 08h30, visite du site jusqu'à 11h00 et retour avec arrivée à
CHIRAZ à midi.
Mais si vous avez le temps vous pouvez, comme il est dit plus haut, coucher sur place à l'hôtel Apadana. Ceci permet sur le trajet aller de visiter tranquillement Naqsh-e Rostam et Naqsh-e Rajab, d'arriver vers midi, de manger et de faire une première visite du site l'après-midi (en octobre le site ferme à 17h30). Le lendemain matin deuxième visite du site à partir de 08h30 ce qui laisse une bonne heure pour visiter seuls le site avant que les premiers touristes n'arrivent de
CHIRAZ. Autre avantage, voir toutes les fresques sous un bon éclairage (qui n'est pas le même le matin et l'après-midi).
Visiter le désert
Le désert de
Kavir peut intéresser ceux qui n'ont jamais vu de dunes ou de lac salé. Mais ce n'est, loin de là, ni les dunes du Namib (
Namibie) ni celles d'Oum El Ma (Libye) ni le salar d'Uyuni (
Bolivie). De plus le prix convenu depuis la
France payable en euros a été très élevé.
Nous aurions peut-être dû choisir
KERMAN et le désert de Lut (mais soutient-il la comparaison avec le magnifique désert du
Wadi Rum en
Jordanie) ? Ces choix sont difficiles d'autant qu'ils correspondent à trois jours de voyage (aller+sur place+retour).
Les bazars
- celui de TÉHÉRAN nous a bigrement déçus : il ressemble finalement à un grand centre commercial occidental (simplement les boutiques sont plus petites).
- celui de
CHIRAZ (bazar Vakil) est très authentique et nous a beaucoup plu.
- celui d'
ISPAHAN (bazar Bozorg) est très typique dès lors qu'on s'éloigne un peu de la place Naqsh-e Jahan. Il est quand même très grand et il est n'est pas très facile de s'y retrouver.
- celui de
KASHAN est notre préféré. Pas trop grand, très authentique, avec caravansérails et timchehs.
La population iranienne
Fantastiques iraniens. Quels gens accueillants et sympathiques ! Toujours prêts à aider. Et l'on se sent toujours en sécurité dans les villes... sinon à TÉHÉRAN pour traverser les rues. Notre hôtelier nous avait d'ailleurs dit "ici, à
Téhéran, traverser la rue c'est un jeu".
Les iraniens sont très soucieux de savoir comment nous, touristes occidentaux, nous les considérons. Certains nous ont même dit "nous ne sommes pas des terroristes !"
Souvent les femmes, y compris celles en hijab noir, cherchent le contact avec les touristes femmes, pour bien montrer que malgré la chape de la religion qui pèse sur elles elles sont fondamentalement des femmes comme toutes les femmes.
Personne n'a cherché à nous arnaquer. L'honnêteté semble être inscrite dans les gênes des iraniens (les Perses étaient-ils déjà comme ça ?)
Voilà le résumé de notre circuit dans ce magnifique pays si facile à visiter. C'est avec plaisir que je répondrai à vos éventuelles questions.
J'espère modestement avoir pu vous donner l'envie d'y aller aussi.
Bien cordialement à toutes et tous.