Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Lepiaf · 8 août 2005 à 14:03 · 26 photos 36 messages · 13 participants · 12 968 affichages | | | 8 août 2005 à 14:03 Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 1 de 36 · Page 1 de 2 · 10 452 affichages · Partager Mercredi 6 juillet
Nous sommes arrivés à Keylong (Himachal Pradesh) sous la neige. Eric n'avait plus de fièvre ce matin, donc plus aucun malade. C'est la première fois depuis longtemps. La pluie a repris la nuit dernière et tombe dru sans discontinuer depuis. Nous sommes partis d' Udaïpur dès que possible, craignant pour l'état de la route. A juste titre. Par rapport à la veille, il y a beaucoup plus de pierres sur la route et l'eau qui dévale rend certains passages très délicats. Certaines portions sont franchies le plus vite possible par Romich qui craint des chutes de pierres. Nous rejoignons enfin la route Manali/ Leh et sommes stoppés quelques km plus loin. Une vingtaine de camions sont rangés le long de la route. Il y a eu des éboulements et la route est coupée. Nous patientons une demi-heure, puis 2 jeeps tentent le coup, nous les suivons. Effectivement, les camions ne peuvent pas passer, mais nous si. Rapidement, car Romich est inquiet. 10 km plus loin, nous arrivons à Keylong.
Romich nous conduit à une GH amie. Nous prenons une suite de 2 grandes chambres avec télé et douche chaude... si l'électricité revient. Nous sommes transis. On nous apporte un grand seau d'eau chaude et du thé. Nous nous réchauffons. Nous sommes à l'abri dans de belles chambres avec une moquette épaisse et propre. Quel luxe pour 800 RPS !
Nous sommes inquiets pour la route à venir. S'il neige ici à 3000 m, la neige doit tenir au dessus de 4000. Renseignements pris, la route est coupée vers Leh, mais aussi dans l'autre sens vers Manali. Il a tellement plu depuis 3 jours que ce n'est pas étonnant. Nous gardons espoir car la route Manali/ Leh est stratégique pour l'armée.
18h30
La pluie tombe, rien d'autre à faire que d'attendre. Il est de plus en plus probable que nous ne pourrons partir demain. Excellent déjeuner au restaurant de l'hôtel, le meilleur repas depuis que nous sommes en Inde. L'hôtel s'appelle Snowland (même pas drôle). Après le repas, sieste, lecture et jeu de cartes. Vers 17h, Aurèl, Eric et moi descendons au village acheter des provisions pour les 2 jours de route à venir. Je m'offre un bonnet et des gants de laine tricotés main. C'est chaud, c'est bon. Quand je pense que c'est peut-être la canicule chez nous !
19h30
La nuit tombe, on nous apporte des bougies. L'espoir du retour de l'électricité s'évanouit. La soirée promet d'être longuette, sans lumière et sans musique. Lire à lueur d'une bougie ou d'une lampe torche n'est pas aisé. Il pleut toujours mais le moral reste bon. Nos conditions de vie sont confortables par rapport à celles dans les camps de tentes de Sarchu et Pang à plus de 4000 m.
21h
Il pleut toujours. Nous avons dîné à la chandelle près d'un brasero allumé pour réchauffer les clients. Il y a 2 autres clients que nous avons déjà vus au déjeuner. Ce sont des néerlandais dans la quarantaine qui passent 6 semaines en Inde sur leurs motos Enfield achetées d'occasion à Delhi. Ils sont passés par le Cachemire pour arriver au Ladakh et redescendent par l'Himachal. Comment ont-ils fait pour arriver de Leh dans ces conditions climatiques épouvantables ? Ils sont déjà venus une fois en Inde, en achetant des Enfield qu'ils ont ramenées ensuite jusqu'aux Pays-Bas en 6 semaines. Cette fois, ils vont les revendre à Delhi avant de repartir.
Marc, fatigué, est déjà couché. Soirée lecture pour les autres à la lumière de nos torches à friction achetées à Bangkok, grâce à Thuan. Pas besoin de pile. J'ai mis mon nouveau bonnet et coincé la torche dessous façon frontale, une couverture sur les genoux et les gants, ça vaut une photo. Pourvu que la pluie cesse... Image attachée: Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 8 août 2005 à 14:27 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 2 de 36 · Page 1 de 2 · 10 434 affichages · Partager Eh ben, voilà un voyage qui commence bizarrement... Le Laddakh se mérite et je sais que tout c'est arrangé par la suite... sympa la photo... une toute autre Inde que celle que je connais | | À: Phil64 · 8 août 2005 à 14:35 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 3 de 36 · Page 1 de 2 · 10 416 affichages · Partager Oui, il y aura une suite, mais le voyage c'est aussi ces moments dont on parle peu sur VF. Une fois surmontés, cela laisse le souvenir de moments forts vécus ensemble. | | À: Lepiaf · 8 août 2005 à 16:18 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 4 de 36 · Page 1 de 2 · 10 408 affichages · Partager ...C'est la face cachée d'une Inde peu connue des voyageurs... Et la photo "Keylong" me fait irrésistiblement penser à une réincarnation d'Alexandra David-Neel ! | | À: Lepiaf · 8 août 2005 à 17:11 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 5 de 36 · Page 1 de 2 · 10 398 affichages · Partager A Manali vivait il ya quelques années une adorable petite fille, Tenzin Dolma, elle était mon rayon de bonheur avec son sourire et sa douceur...
Un brin de nostalgie me revient avec ton récit, mais nostalgie heureuse, alors... Merci !
Dolma | | À: Lepiaf · 8 août 2005 à 22:27 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 6 de 36 · Page 1 de 2 · 10 389 affichages · Partager Jeudi 7 juillet
Alléluia, la pluie s'est arrêtée vers 4 heures, ce qui nous fait tout de même 55 heures de pluie quasi ininterrompue. Nous attendons maintenant des nouvelles sur l'état de la route en espérant pouvoir partir demain.
Depuis notre arrivée en Inde, de nombreuses pancartes ou menus rédigés en anglais nous font sourire, soit par le sens, soit à cause des fautes. Par exemple, à Vashisht, une banderole proclamait « beer bar » tandis que l'enseigne de l'hôtel affichait « bear bar ». Autre exemple, un hôtel de Keylong promet des douches chaudes et froides 24h/24. Une carte de restaurant offre de l' "american chopuesy", soit du chop-suey américain (nous n'avons pas essayé).
Damnation, la pluie a repris à 7h30. Au dessus de 4000 m, il est tombé beaucoup de neige. 60 personnes sont coincées dans le camp de tentes de Sarchu où il n'y aurait des vivres que pour 2 jours. La route est coupée en plusieurs endroits vers Leh, mais aussi vers Manali. Un pont est endommagé, les lignes électriques et téléphoniques sont par terre. La rivière Beas a causé de graves dommages dans la vallée de Kullu, on parle d'une centaines de victimes. Des maisons auraient été emportées entre Manali et Kullu. La route d' Udaïpur que nous avons empruntée hier matin a été coupée dans l'après-midi, ce qui ne nous étonne pas.
Mais toutes ces infos sont invérifiables. Les délais prévus pour la réouverture de la route sont de 3 jours vers Leh et de 5 vers Manali. Nous sommes coincés à Keylong sans aucun moyen de communication.
Cet après-midi, comme la pluie avait diminué d'intensité, Eric, Tama et moi sommes partis visiter un gompa sur l'autre versant de la vallée. Raide descente jusqu'à la rivière et raide montée (à croire que les indiens ne savent pas tracer des sentiers sinueux) pour arriver au monastère. La salle est couverte du sol au plafond de belles peintures en cours de restauration. 25 moines vivent là toute l'année. L'hiver, la température descend souvent à -20 °C.
Vendredi 8 juillet
Première journée de vrai beau temps. Nous sommes installés sur le toit de l'hôtel et nous lisons au soleil. C'est bon d'avoir chaud. La montagne est splendide tout autour de nous. La neige est tombée bien bas, à environ 3700 m. Le soleil descend et la lumière sur les montagnes change constamment. Tama, qui ne connaissait pas la montagne est séduit par sa beauté.
Ce matin, la famille (sans Tama) est montée visiter un autre gompa, sur le même versant que Keylong. A la sortie du village, nous nous arrêtons quelques minutes pour observer une villageoise traire une vache. Les enfants n'ontjamais assisté à cette scène. 45 minutes de grimpette (raide bien sûr). Beau gompa très ancien que nous sommes seuls à visiter.
Inconsciemment, nous avons ralenti notre rythme de vie et rester ainsi plusieurs jours sans faire grand chose permet d'observer la vie au quotidien. Avec le retour du soleil, la vie a repris au village. Les étals ont été ressortis dans la rue. Une femme vend des bijoux traditionnels avec des pierres semi-précieuses, turquoises, lapis-lazuli, ambre et même des saphirs du Cachemire. Comme la route est toujours coupée, la rue principale du village est piétonnière, c'est bien agréable.
Du toit de l'hôtel, nous assistons au déblaiement au bulldozer de l'éboulis qui bloque la route dans la direction de Leh. Nous recommençons à espérer pouvoir partir demain. Romich dit que nous pouvons faire le trajet jusqu à Leh d'une traite en une douzaine d'heures. Nous éviterions ainsi l'étape de Sarchu, mais dans quel état arriverions-nous ? La route vers Manali est rouverte aux petits véhicules. Les motards hollandais partent demain.
Vars 18h, Romich vient toquer à notre porte. Tout sourire, il nous annonce que l'électricité revient. 2 minutes plus tard, ça marche. Nous nous réjouissons tous, car cela signifie de l'eau chaude à profusion et de l'éclairage pour la soirée, d'autant que, pour la première fois dans un hôtel, il ne manque pas une ampoule et que toutes fonctionnent. Hélas, 5 minutes plus tard alors que nous sommes descendus au restaurant, le courant s'arrête. Quelle déception ! Elle ne reviendra pas.
Donc, troisième repas aux chandelles, troisième soirée lecture à la torche. Nous dormons comme des loirs ici. Et, avec ce que nous mangeons, nous allons reprendre du poids.
Samedi 9 juillet
Grand beau ce matin, le ciel est immaculé. Pour une fois, un bruit de moteur nous donne le sourire, celui du bulldozer qu'on entend travailler sur la route.
Vu Romich. La route devrait être ouverte à midi. Il propose d'aller à Jispa 30 km plus loin. Là, il y a une information complète sur l'état de la route et nous aurons toujours gagné 2 heures de route.
Nous partons vers 13h après avoir déjeuné et commençons... par attendre 35 minutes à la sortie du village pour laisser passer un interminable convoi de camions qui descendent du Ladakh, il en passe plus d'une centaine, tous à vide, la majorité étant des camions de fuel. En effet, rien n'est produit au Ladakh, sauf des moines bouddhistes, et tout doit être importé.
Une fois partis, nous mettons 1h30 pour rejoindre Jispa. Là, nous hésitons à nous arrêter ou bien à continuer jusqu'à Sarchu. Finalement, nous optons pour Sarchu, 77 km plus loin et 4 heures d'une route extraordinaire. La montagne est devenue sauvage et grandiose.
Nous faisons halte à Darcha pour nous faire à nouveau enregistrer auprès de la police. C'est le point de départ de treks vers le Zanskar et Leh. Il y a de grandes tentes restaurants où l'on peut dormir.
Il fait grand beau, les cultures disparaissent à partir de 3800m. Nous montons doucement, la neige apparaît sur le bord de la route, puis ce sont des congères, certaines de plus de 3m de haut. Nous remontons des vallées glaciaires et arrivons au col de Baralacha à 4830m. Nous sommes sur un immense plateau couvert de neige, à l'altitude du Mont Blanc, et nous sommes entourés de hauts sommets.
A la descente, Eric souffre du mal des montagnes, il a les lèvres bleues, le nez pincé, le souffle court, sa tête dodeline. Nous sommes inquiets. J'ai l'idée de lui faire boire du coca et son état s'améliore presque immédiatement, j'ai toujours dit que cette boisson avait un goût de médicament. Marco est en pleine forme. Anne-Marie et Tama ne se sentent pas trop mal et moi assez bien.
La descente du col se fait à la lumière rasante du soleil qui décline derrière nous. Les couleurs sont fabuleuses, les parois des montagnes qui nous entourent offrent une variété infinie d'ocres, du beige pâle au brun foncé. De chaque côté du col, nous observons des camps de cantonniers qui passent là toute la saison d'été dans des tentes sommaires. Ici, ils ont tous des lunettes de soleil. Leurs conditions de vie sont incroyablement difficiles. Ils sont très nombreux, sans doute plusieurs centaines. Les efforts pour garder ouverte cette route sont considérables. L'armée est omniprésente et occupe un camp important avant le col à 4000m.
Tama est très enthousiaste, séduit par la haute montagne, lui l'homme de la mer. Il dit que c'est sa plus belle journée en Inde depuis son arrivée il y a un mois. Dire que nous avons encore 200km de cette route inouïe avec 2 cols à plus de 5000m !
Nous passons la nuit à Sarchu (4253m) au camp de tentes "Sarchu huts" (3ème camp en arrivant de Keylong). Si je note précisément le nom du camp, c'est qu'il est exceptionnel. Après avoir été dans le premier camp qui ne nous plaisait pas, nous avons choisi celui-ci où, après des négociations serrées, nous disposons de 2 tentes pour 900 RPS, dîner et thé le matin compris.
Les tentes ont une salle d'eau avec lavabo et un WC avec siège ! Lumière dans les deux parties. 2 lits corrects, 2 chaises et une table, bref tout le confort. Notre surprise continue quand on vient nous chercher pour le dîner. Le gars nous demande de ne pas dire aux autres clients combien nous payons, Anne-Marie a dû mieux négocier que les autres.
Nous entrons dans la tente salle à manger qui contient une grande table pour une vingtaine de convives et, sur un côté, un buffet avec 4 gros chauffe-plats en inox, des ustensiles professionnels. Nous nous asseyons et on nous sert un bol de soupe. Puis nous nous servons au buffet. Chapatis, riz blanc et 3 plats différents, le tout à volonté, et bon. Incroyable, nous avons droit ensuite à un dessert, une sorte de crème anglaise tiède avec des morceaux de fruits. Pendant que nous sirotons un thé, voilà qu'on nous apporte à chacun une bouillotte bien chaude, nous hallucinons. Anne-Marie prend une photo, hélas un peu floue, avec Nagis le serveur. Nous lui promettons de faire de la pub (c'est fait)
Avant de nous coucher, nous admirons le ciel. Jamais je n'ai vu un ciel pareil, avec des millions d'étoiles. C'est merveilleux.
Dimanche 10 juillet
Ca y est, nous l'avons fait. 10 heures de route épuisante, mais des paysages à couper le souffle pratiquement sans interruption. Mon coccis est très douloureux. Les grands ne sont pas avantagés dans les bus ou les voitures.
Nous avons passé une nuit très médiocre à Sarchu, l'altitude sans aucun doute. Seul Marc a bien dormi (dire qu'il est déconseillé d'emmener les enfants en altitude !). Nous quittons le camp à 7h. Le ruisseau qui passe devant les tentes est gelé.
Le camp de Sarchu est situé à l'extrémité d'un vaste plateau d'altitude, fendu en son milieu par une rivière qui a creusé son lit en taillant les parois d'une curieuse manière. On dirait des menhirs accrochés sur la rive.
A l'autre extrémité du plateau, nouveau contrôle de police. Après ce contrôle, nous avons changé d'état et sommes rentrés au Jammu & Cachemire, dans la province du Ladakh.
Le plateau traversé, nous entamons la montée du premier grand col, le Nakila (4750m) et, patatras, crevaison. Nous aidons Romich à changer la roue, ce qui n'est pas facile dans la forte pente. D'ailleurs, nous endommageons le cric à la fin de l'opération et Romich est bien contrarié. La roue de secours a un pneu rechapé et quasi-lisse. Nous sommes inquiets. Romich compte faire réparer à Pang, mais c'est à 70km, donc à 3 ou 4 heures de route.
Le paysage change après le col. La neige disparaît pour laisser place à l'aridité et nous évoluons dans un désert de montagnes. Immédiatement après le col Nakila, nous attaquons la montée du col de Lachuang (5019m). Nous dépassons là les 5000m pour la première fois de notre vie. Eric fait bien attention à sa respiration et à son hydratation et passe sans problème.
Nous descendons sur Pang (4600m quand même) où nous sommes à nouveau contrôlés et nous arrêtons quelques km plus loin près d'un grand camp militaire pour faire réparer le pneu crevé. Une demi-heure plus tard, c'est fait, mais le cric est toujours HS. Il ne vaut mieux pas crever. Surtout qu'il y a très peu de circulation, peut-être parce que nous sommes dimanche et que les chauffeurs attendent sagement plus bas d'être certains que la route est praticable.
Après Pang et une nouvelle montée, nous débouchons sur un immense plateau d'altitude au dessus de 4700m. De vastes steppes désertiques entourées de montagnes. Nous traversons ce plateau sur plus de 40km. Nous n'apercevons qu'un troupeau de yaks au loin et quelques tentes, des camps d'étape pour les trekkeurs, d'après Romich. La paysage est unique, la route très bosselée. Au début de ctte route, un panneau annonçant un dos d'âne. Ce qui n'est pas précisé, c'est que c'est sur 30 km.
Soudain, nous doublons un tandem avec remorque monté par un couple d'une trentaine d'années. Nous sommes ahuris, comment ont-ils fait pour arriver là étant donnés l'état de la route, l'altitude et les cols ? Et il leur reste encore à franchir le col le plus haut. C'est de la folie. Surtout que le temps peut changer très vite comme nous l'avons déjà éprouvé.
Ce sont ensuite les 20km de montée vers le fameux col de Taglang (5360m), le 2ème col carrossable le plus haut du monde, le premier étant aussi au Ladakh. La route est exécrable, nous croisons plusieurs camions en panne et apercevons 2 carcasses dans le ravin. Au sommet, encore des militaires. La vue porte très loin et, où que le regard se porte, ce sont de hauts sommets enneigés. De la montagne à perte de vue.
La descente s'effectue sur une route atroce, pire que de l'autre côté, la pire depuis le début. Nous sommes moulus, fatigués et affamés. Depuis le départ de Sarchu, nous avons grignoté nos provisions mais n'avons pris aucun repas.
Enfin, vers 14h30, nous stoppons devant des tentes restaurants et nous mangeons un chapati avec des légumes cuisinés et buvons un chaï. Nous repartons et arrivons au premier village, Rumtse. Les maisons traditionnelles sont très différentes de celles de l'Himachal. Elles ont beaucoup de cachet avec leurs toits plats recouverts de foin et leurs encadrements de fenêtres noirs se découpant sur le crépi blanc des murs.
Les chortens (monuments tibétains bien connus des lecteurs de Tintin au Tibet) apparaissent. La route suit le cours d'une rivière dans une jolie vallée au milieu de montagnes de couleur rouge, voire violette. De nombreuses tâches d'un vert très vif le long de la rivière, c'est du riz de montagne. De temps en temps une tâche jaune vif qui doit être de la moutarde. La route est enfin correcte, nous sommes exténués, mais nous en prenons toujours plein les yeux. C'en est presque trop, jamais nous n'allons pouvoir mémoriser tout ce que nous avons vu depuis ce matin.
La rivière que nous suivons est un affluent de l'Indus et nous arrivons dans sa large vallée. Il nous reste à suivre ce fleuve déjà imposant sur 50km pour arriver à Leh. Plus loin un gros promontoire rocheux est posé à côté du fleuve. Dessus, évidemment, un monastère bouddhiste. Encore plus loin, de l'autre côté du fleuve, un autre grand monastère lui aussi perché. Le Ladakh est appelé le pays des gompas (monastères).
De part et d'autre du fleuve, c'est le désert. Nous traversons une base militaire très vaste, il paraît qu'il y a 30 000 militaires au Ladakh. La route est devenue vraiment bonne et nous arrivons à Leh à 17h après 10 heures de route inoubliable. Nous sommes heureux et fiers, mais aussi très contents d'avoir réservé nos billets d'avion pour le retour. Romich a été un excellent chauffeur, prudent et attentionné, et nous n'avons jamais eu peur (sauf de crever à nouveau).
Reste à trouver la Goba GH où nous attend Parvat et où elle nous a réservé 2 chambres. Elle est située à Changspa, village qui touche Leh. Nous trouvons enfin la GH et Parvat qui nous attendait là depuis plusieurs jours. Nous sommes ravis de la retrouver et de découvrir cette GH familiale, très agréable, située un peu à l'écart, donc au calme et donnant sur le jardin et les champs, avec la vallée de Leh en contrebas et les montagnes au fond. La vue des chambres est géniale. Merci Parvat.
Nous sommes exténués mais heureux d'être enfin arrivés après ce périple inoubliable. Il est temps de quitter Romich qui repart demain matin à 4 h pour rentrer chez lui en 2 ou 3 jours. Drôle de vie.
Nous n'aspirons ensuite qu'à une chose, nous reposer. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 8:33 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 7 de 36 · Page 1 de 2 · 10 373 affichages · Partager Beaucoup d'émotions au cours de ces quelques jours dont les voyageurs se souviendront longtemps... Un récit très détaillé de ces aventures, racontées d'une plume alerte, que vous n'auriez pas vécues si ce voyage s'était effectué en avion...
Félicitations aux courageux petits Piafs qui suivent leurs parents dans la découverte de ces régions où les conditions de vie sont si rigoureuses. On est très loin des clichés sur l' Inde des catalogues de tours operators !...
Et la suite, dans cette vallée paradisiaque ?... | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 11:24 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 8 de 36 · Page 1 de 2 · 10 359 affichages · Partager Génial Piaf ton récit...je lis ça comme un roman d'aventures...et d'autant plus que le 20 septembre on se lance sur ce trajet On a déjà réservé notre 4x4 avec chauffeur depuis Delhi et si les conditions le permettent on a prévu de passer par tso moriri... Delhi- Leh en 6 jours Je note tt les jours des infos de ton journal qui tombe vraiment à pic pour nous amicalement : 2 pompiers niçois (on en bave sérieusement en ce moment avec les renforts continuels ds le var et les départements soumis au mistral...vivement septembre...) | | À: Chris06 · 9 août 2005 à 12:56 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 9 de 36 · Page 1 de 2 · 10 352 affichages · Partager Chtite info : Tama est pompier volontaire. De retour chez moi, je te mettrai en ligne une photo spécial pompiers prise à Shimla. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 14:50 · Modifié le 9 août 2005 à 15:10 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 10 de 36 · Page 1 de 2 · 10 333 affichages · Partager Mercredi 13 juillet
Pour écrire mon carnet, je suis assis sur le fauteuil de notre chambre, devant la fenêtre ouverte, les champs à mes pieds et les montagnes au loin. Marc lit à mes côtés. Moment de bonheur paisible. Je regarde un orage tomber, sur la partie droite des montagnes tandis que le soleil éclaire la partie gauche, pas mal. Etonnant de voir de l'eau tomber presque tous les jours au Ladakh quand on sait qu'en 2004, il y a eu en tout et pour tout un seul orage de tout l'été. Aujourd'hui, journée gompas.
Un taxi loué à la journée pour 1000 RPS et 3 gompas au programme. Le premier est celui d' Hemis sur la rive gauche de l'Indus. Ce monastère est le plus important du Ladakh avec ses 600 moines. Il est perché dans la montagne à 45 km de Leh. Quelques minutes après notre arrivée, qui voyons nous arriver ? Maureen et Anita, les deux femmes charmantes rencontrées dans le petit train de Kalca à Shimla. Nous sommes ravis de nous retrouver et bavardons un moment. Elles sont allées au lac (tso) Moriri et ont été éblouies. Nous n'avons plus assez de temps pour y aller, hélas.
Le gompa est magnifique et nous montons sur le toit pour admirer la vue sur la vallée. Après avoir pris tout notre temps, nous redescendons et revenons vers Leh jusqu'au gompa de Stakna. Il s'agit de celui que nous avions vu en arrivant, celui perché au bord du fleuve. A Hemis, il y avait beaucoup de touristes, ici, nous sommes seuls, c'est bien agréable. Comme à Hemis, il faut payer 20 RPS/pers (sauf Marc). Le moine portier nous fait pénétrer dans la première salle où 2 moines peignent de nouvelles fresques pendant qu'un troisième dessine une scène assez hot sur le plâtre.
Je viens d'être interrompu dans ma rédaction par Tama venu me chercher pour donner un coup de main en cuisine. Dawa (la patronne) est malade et alitée, il y a 20 dîneurs ce soir et le plat prévu est une spécialité ladakhi, le skius. Il s'agit d'un ragoût de pâtes et de légumes. Les pâtes sont faites maison et c'est ce qui prend du temps. Tama, le Poulpe, 2 autres clientes et moi aidons à les préparer à partir de petits rouleaux de pâte fraîche déjà prête. On prend une noisette dans la main et, d'un coup de pouce, on en fait une coquille. Evidemment, nous mettons 10 secondes par pâte quand la domestique (sourde et muette) a besoin d'une demi-seconde. Mais à 6, nous arrivons au bout.
Anne-Marie arrive sur la fin et nous prend en photo en compagnie d'une des deux mamies de la maisonnée. Ces deux femmes s'occupent du potager et n'arrêtent pas de la journée. Anne-Marie montre la photo à la femme qui, enchantée, répète "julé" plusieurs fois (julé est un mot ladakhi prononcé à tout bout de champ et qui signifie aussi bien bonjour, qu'au revoir ou merci). Elle prend Anne-Marie par la main et l'entraîne dans la pièce voisine. Elle s'assoit avec elle et nous fait comprendre que je dois les photographier. Ce que je fais avec plaisir. Anne-Marie la prend ensuite en gros plan. Elle est superbe et très digne.
Revenons au gompa de Stakna. Après la première salle (la plus grande), le portier nous ouvre successivement 3 autres salles dont une bibliothèque. Nous montons ensuite tout en haut de l'édifice pour admirer la vue sur 360°. Tout autour, des montagnes, à nos pieds, d'un côté le désert et de l'autre, le fleuve et la verdure des champs, au delà, à nouveau le désert. Spectacle unique que ce désert d'altitude avec des oasis verdoyantes, le tout cerné par les montagnes arides, elles-mêmes surmontées des hauts sommets himalayens.
Le troisième et dernier monastère visité est celui de Thiksey, perché (bien sûr) sur une colline rocailleuse au bord de la route principale et de l'Indus. Nous déjeunons au restaurant voisin, le Chamba (Dieu du futur) qui appartient et est exploité par le gompa. Restaurant classique si ce n'est une taxe de 10% au profit du monastère. Nous avons le plaisir d'y retrouver Maureen et Anita. Après le repas, nous visitons le monastère, un des plus importants après celui d' Hemis, avec ses 100 moines.
Je m'assois avec Marc à côté d'un moine portier très amical. Nous discutons un moment puis le moine examine longuement la main droite de Marc et conclut par un "c'est bon" un peu court. Anne-Marie nous prend en photo. Les ladakhis comme les indiens se laissent volontiers prendre en photo.
Nous discutons avec un guide français qui n'a que deux clients, français aussi. Le guide répond très aimablement à nos questions sur la symbolique des peintures. Nous comprenons rapidement qu'il s'agit d'Olivier dont nous a parlé Parvat. Il lui plaît bien, pas étonnant puisqu'il est charmant. Une fois encore, nous montons au sommet du gompa et nous retrouvons seuls alors que les visiteurs sont nombreux. C'est marrant de constater qu'il suffit d'un peu de curiosité pour échapper à la masse.
Nous demandons ensuite au chauffeur de nous conduire à la ferme de chameaux, les garçons n'en ayant jamais vus. La ferme est peu connue, c'est un forumiste qui nous a donné l'info. Nous arrivons à la ferme où une douzaine de bêtes de tous âges sont attachées dans un enclos. Il n'y a personne hormis deux garçonnets de 7 ou 8 ans, donc pas de promenade, dommage. Les garçons sont tout de même enchantés de pouvoir observer longuement ces drôles d'animaux.
Retour ensuite à la GH où nous retrouvons Parvat. Dîner ladakhi avec soupe d'orge grillé au beurre salé et au fromage de yak, puis le skius évoqué plus haut accompagné d'une sauce froide aux épinards et au yaourt. Le tout est bien nourrissant. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 15:01 · Modifié le 20 juil. 2010 à 11:18 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 11 de 36 · Page 1 de 2 · 10 128 affichages · Partager Très chouette ton récit cher Piaf! Et quelles belles photos... | | À: Parvat · 9 août 2005 à 15:09 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 12 de 36 · Page 1 de 2 · 10 128 affichages · Partager Je me suis trompé pour la dernière photo, je rectifie. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 15:25 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 13 de 36 · Page 1 de 2 · 10 121 affichages · Partager Jeudi 14 juillet
En écrivant la date, je réalise que c'est notre fête nationale. Ici, nous sommes vraiment coupés du monde et nous n'avons appris qu'hier par Maureen les attentats de Londres et l'attribution des jeux olympiques à ce même Londres. Je ne sais pas par où commencer tellement nous avons vu de belles choses aujourd'hui.
Départ ce matin à 7h15 de la GH. Nous avons demandé au chauffeur du taxi d'hier de nous amener à la gare routière où nous arrivons à 7h30, juste au bon moment pour avoir des places assises dans le petit bus qui se rend à Alchi. Nous partons à 8h et, 5 minutes plus tard, le bus est comble. 68Km, 3 heures, bonne moyenne malgré un quart d'heure d'arrêt pour laisser passer un interminable convoi militaire. La présence militaire est décidément considérable.
La route suit le cours de l'Indus, avec de temps à autre des écarts qui obligent à monter à flanc de montagne puis à redescendre à un train d'escargot. Nous passons le confluent de l'Indus avec la rivière Zanskar, plus importante, bien que ce soit elle l'affluent. Les couleurs des deux flots sont différentes. Le point de vue est splendide.
Alchi est un village sur l'Indus, mais à 4 km de la route principale Leh/Kargill. C'est un cul de sac. Nous descendons à la Zimskhang GH, recommandée par Dawa (nous apprendrons que les propriétaires sont des parents). Deux grandes chambres avec salle d'eau et puissante douche chaude pour 700 RPS. Draps propres (c'est la première fois que nous n'aurons pas besoin d'utiliser nos sacs à viande), serviettes de toilette, savon et PQ, c'est le luxe.
Nous craignions qu'il y ait beaucoup de touristes, mais en fait, il n'y a pas grand monde. Après un déjeuner ladakhi de tenthuk (soupe à l'orge, aux légumes et aux larges pâtes qui donnent leur nom au plat), Anne-Marie et moi allons au gompa situé à 50 en contrebas de la GH. Il est trop tôt, le gompa est fermé jusqu'à 14h pour la pause déjeuner. Nous descendons alors le long des berges de l'Indus au flot tumultueux. Nous marchons le long du fleuve, puis remontons vers un autre gompa situé au dessus du village sur un amas rocheux.
Là haut, une vieille ladakhi typique (visage ridé comme une vieille pomme, quelques dents, deux longues nattes attachées ensemble dans le dos pour ne pas gêner le travail, bonnet de laine, robe grenat et sac de tissu attaché dans le dos, bijoux ornés de turquoises aux poignet et au cou) nous mène aux deux salles sacrées du gompa.
La salle principale est de taille moyenne, très haute avec deux étages en balcon et entièrement peinte, y compris le plafond. Les peintures sont anciennes et, pendant que nous les admirons, notre dame vaque à ses occupations de diacre, puis nous détaille (en ladakhi) tous les dieux présents sur les murs.
Elle nous ouvre ensuite la seconde salle qui doit être une salle réservée à la prière, à voir les bancs et les matelas entassés dans un coin. Je ressors le premier de cette salle et aperçois avec surprise la vieille femme allongée face contre terre dans la première salle. Nous sommes les seuls visiteurs, les touristes ne venant pour la plupart qu'une heure ou deux pour visiter le premier gompa.
Celui-ci est célèbre pour deux raisons, c'est le seul du Ladakh qui ne soit pas perché et il a été fondé au 11ème siècle par un kashmiri qui a fait venir des artistes de sa région pour le construire, lui conférant ainsi son originalité, les peintures étant un mélange de l'art indien et de l'art tibétain. Le second gompa est pourtant très intéressant aussi. Comme d'habitude (on s'habitue vite), la vue est sublime.
Nous revenons au village tout proche et je continue seul en marchant le long de la route. 500m plus loin, la vue est merveilleuse avec, aux pieds, les cultures de céréales, des maisons anciennes dont certaines sont abandonnées, l'Indus un peu plus bas et, au loin, les montagnes aux couleurs variées. Je grimpe sur un rocher et m'assois. Le paysage est d'une telle beauté que j'en ai la chair de poule. Je reste là une vingtaine de minutes à admirer le paysage et à écouter le vent dans les blés, les vieilles qui s'interpellent de parcelle en parcelle, le cri des bêtes (vaches, moutons et ânes) et le grondement du fleuve. Quel bonheur !
Un garçonnet grimpe sur le rocher sans me voir. Il lance des appels désespérés, appelant probablement sa mère. Je lui parle doucement et il vient me rejoindre. Ses pleurs cessent. Il sait plus de mots d'anglais que moi de ladakhi et j'arrive à savoir qu'il a 6 ans et qu'il est en 2ème classe. Son nom est trop long pour que j'arrive à le mémoriser. Une fois le sourire retrouvé, je descends avec lui et lui offre une boisson. Ravi, il file avec sa bouteille retrouver 3 copains.
De retour à l'hôtel, je trouve les garçons qui n'ont pas bougé de leur chambre et ont passé l'après-midi à jouer aux cartes. Nous allons ensemble visiter le gompa du bas. Entrée à 20 RPS, 4 salles différentes les unes des autres, toutes très belles. Il se met à pleuvoir, les ladakhis n'en reviennent pas de recevoir autant de pluie. Nous patientons dans une des salles en compagnie d'un moine souriant et de quatre enfants, deux fillettes, chacune avec son petit frère sachant à peine marcher. Les responsabilités commencent vite ici.
Nous nous promenons ensuite dans le village en empruntant d'étroits sentiers. 3 hommes travaillent le bois en compagnie d'une vieille dame et d'un enfant. L'un rabote une poutre, les deux autres sculptent un montant de porte d'entrée. Tama est, comme toujours, très intéressé par le travail du bois. A quelques mètres, un jeune veau encore branlant attire Marc, mais l'animal est craintif. Un des hommes se lève et attrape le veau pour que Marc puisse le caresser, puis le met ensuite dans ses bras, il est aux anges. Le même homme nous propose de goûter à la bière artisanale locale (à base d'orge), le chang. C'est sa mère qui l'a faite. Ce n'est pas mauvais du tout et nous nous en partageons 2 tasses. Le goût se rapproche de celui de la bière blanche.
Les touristes qui ne viennent à Alchi que pour visiter le gompa ont disparu et nous sommes presque seuls dans ce beau et paisible village. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 15:53 · Modifié le 9 août 2005 à 16:12 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 14 de 36 · Page 1 de 2 · 10 112 affichages · Partager Vendredi 15 juillet
Aujourd'hui, nous voulions aller visiter les gompas de Likir et Ridzong situés tous deux non loin de la route Leh/Kargill, l'un en amont d'Alchi, l'autre en aval. Mais nous n'avons pas pu trouver de taxi (il n'y en a pas à Alchi) et y aller en bus est trop aléatoire.
Ce matin, j'ai discuté une demi-heure avec Sam, le gérant népalais du petit restaurant où nous avions déjeuné hier. Très sympa et parlant un anglais correct, il passe l'été ici, l'hiver à Goa et le reste du temps au Népal. Il me conseille, si nous avons envie de marcher, de remonter le long de l'Indus jusqu'à de petits hameaux. Peu de dénivelé, pas de route, nous sommes certains de faire une belle balade sans rencontrer grand monde. Ca me tente et j'arrive à convaincre mes compagnons de partir pour la journée. Nous demandons un pique-nique à l'hôtel et, vers 10h15, nous voilà partis.
Il fait bien meilleur qu'hier. Sortis du village, nous marchons à flanc de montagne et, à la sortie d'une boucle de l'Indus, nous arrivons à une première oasis occupée par une seule ferme, une grande bâtisse. Nous nous rafraîchissons à l'ombre des arbres dans la cour de la ferme. Une jeune fille souriante et sa mère viennent nous voir.
Nous repartons et quittons l'Indus, pour remonter le long d'un torrent, puis gravir un raidillon qui nous amène sur un long plateau désertique dominant le fleuve. A perte de vue, c'est le désert. Nous entamons donc la traversée du désert. Il y a de la vie comme dans tous les déserts et nous observons des lézards de plusieurs types, 5 yaks menés par 2 adolescents et plusieurs perdrix des neiges qui cacabent (merci Larousse) très fort et que nous prenons plaisir à regarder courir.
Au loin, nous apercevons maintenant le vert des champs de céréales indiquant une oasis, objectif de notre randonnée. Nous marchons plusieurs km pour arriver au but. L'oasis est occupée par 3 fermes. Nous déjeunons à l'ombre de saules face au fleuve.
Nous allons ensuite demander de l'eau dans l'une des fermes. Une jeune fille nous indique le ruisseau pour remplir nos gourdes, puis nous invite à entrer, ce que nous espérions. Déchaussés, nous pénétrons dans la pièce principale, au sol de terre battue. Nous nous asseyons sur de petits matelas posés par terre contre un mur, devant de petites tables basses. La pièce est grande, une bonne vingtaine de m², un poêle ladakhi décoré de turquoises trône devant une grande vitrine et de étagères recèlant les trésors de la famille, ustensiles en cuivre, laiton ou inox, vaisselle de fête et photos. Une petite télé au milieu indique l'existence d'un groupe électrogène.
La jeune fille a 20 ans, elle et sa mère sont belles. Elles nous offrent du thé au beurre salé (beurk) avec de la tsampa (farine d'orge grillée), puis un bol de yaourt très goûteux. Tout est de production maison, sauf le thé. Nous bavardons avec la jeune fille qui se débrouille en anglais. Elle va toujours à l'école à Alchi et a donc 4 heures de marche par jour, par tous les temps. Les deux ados que nous avons croisés avec les yaks sont ses frères. Nous passons une petite heure en leur compagnie avant de les quitter en les remerciant chaudement.
La traversée du plateau nous semble interminable et nous sommes heureux de retrouver la première ferme pour nous reposer à l'ombre. Nous sommes ici aussi invités à entrer. La pièce commune est semblable à celle de la ferme précédente, un peu plus grande et confortable. Le sol est recouvert d'une toile épaisse. Un vieil homme et deux femmes en costume traditionnel sont assis. A notre arrivée, ils nous laissent les coussins et s'assoient par terre.
On nous offre une tasse de thé noir (ouf, nous avions peur d'une nouvelle tournée de thé au beurre salé) et deux pains tout frais, au goût un peu aigre. Ce pain a dû être fait avec du petit lait, nous nous y habituons très vite et le trouvons excellent. Une des femmes nous apporte ensuite un bol de fromage blanc épais, au goût de chèvre. Pour finir, nous attaquons la chang. La femme qui nous sert veut en donner aux enfants. Nous arrivons à refuser pour Marc mais Eric a droit à sa tasse. Comme dans la maison précédente, dès que le niveau baisse dans la tasse, nous sommes resservis et la carafe y passe. La fin de la marche risque d'être amusante.
La jeune fille qui paraît 16 ans n'en a que 12. Anne-Marie prend des photos qu'elles sont ravies de voir, vive les appareils numériques. Le vieux sirote tranquillement sa chang, il a sa carafe personnelle. Je me demande combien il en boit par jour. L'ambiance est chaleureuse et nous passons une heure délicieuse avec cette famille. Au moment de nous quitter, nous offrons à la jeune fille un stick de baume pour les lèvres et un stylo, c'est tout ce que nous avons. Dehors, une vieille femme édentée, probablement l'épouse du vieil homme, demande à être photographiée.
Soirée en compagnie de Patrick, un français d'une bonne soixantaine d'années, grand, maigre, queue de cheval, bijoux au doigts et au cou. Il voyage seul pendant deux mois, en jeep louée, en est à son 11ème voyage en Inde dont 4 au Ladakh en 5 ans. En général, il va l'hiver à Goa sud. Il n'est jamais allé dans un autre pays d'Asie. Voie douce et manières efféminées, sa conversation est bien agréable.
Il nous raconte une anecdote. Lors d'un voyage précédent au Ladakh, il se trouvait dans un camp de tentes quand il apprend que le Dalaï-lama est là et qu'il va recevoir les fidèles. Patrick filme la scène quand le Dalaï-lama s'arrête devant lui et demande quel est son pays. Après la réponse de Patrick, il ajoute " nice neckless" (joli collier). Patrick, stupéfait, bafouille et le dalaï-lama, qui pense qu'il n'a pas compris, fait un geste de la main autour de son cou en disant " nice". Amusant quand on sait que les bouddhistes tibétains doivent s'abstenir de porter des bijoux. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 16:11 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 15 de 36 · Page 1 de 2 · 10 112 affichages · Partager Samedi 16 juillet
Visite de Ridzong en compagnie d'un groupe de 8 belges qui nous amusent bien. Ils sont arrivés au Ladakh par un itinéraire tortueux, Bruxelles / Tashkent ( Ouzbekistan) / Jammu / Srinagar par avion, puis Srinagar / Kargill en jeep, bloqués 20 heures à plus de 4000 m. Une femme d'une bonne cinquantaine d'années nous raconte une anecdote. A l'aéroport de Jammu où les mesures de sécurité sont très importantes à cause des troubles du Cachemire, un douanier trouve dans son sac une cinquantaine de ballons de baudruche apportés pour offrir aux enfants. Le douanier les prend pour des préservatifs et est très choqué (pourtant, il y a parmi les ballons des lapins avec les oreilles !). Il dit à la femme qu'elle est impure et elle a droit à une fouille complète.
Le gompa est récent (19 ème siècle), perché au fond d'une vallée encaissée et adossé à la montagne. Nous nous perdons dans le dédale des escaliers et des tunnels.
Nous nous rendons ensuite directement à Lamayuru, village situé en altitude à l'écart de la route principale. La piste qui y conduit est vertigineuse, elle suit le cours d'un affluent de l'Indus et débouche sur une formation très curieuse, d'aspect lunaire, peu avant le village. Le site est exceptionnel, mais pas les GH, chères et sales. Nous en trouvons finalement une bon marché, mais pas très propre. Les toilettes sont ladakhis, comme dans les autres GH, c'est à dire un trou creusé dans le sol d'une pièce, un tas de terre et une pelle dans un coin, quand on a fini sa petite affaire, une pelletée de terre et c'est fini. Bien sûr, ça ne sent pas la rose. Notre chambre passe encore, mais celle des garçons est vraiment minable. Il y a une fuite d'eau qui goutte du plafond dans un seau. La salle d'eau commune et les toilettes sont situées entre les deux chambres. Mais nous ne payons que 300 RPS pour les deux et la logeuse semble gentille. Elle peut nous préparer un tenthuk pour le dîner.
Anne-Marie ne se sent pas bien à Lamayuru (un rhume se déclare pour ne rien arranger), mais nous sommes obligés d'y rester au moins une nuit, d'autant plus que c'est ici que nous allons quitter Tama, qui rejoindra Delhi en bus par Kargill, Srinagar et Jammu, ne voulant pas dépenser 120 euros pour l'avion. Cette séparation proche est sans doute pour quelque chose dans le coup de blues d'Anne-Marie.
Lamayuru est décidément beaucoup moins accueillante que Alchi que nous regrettons bien ce soir. Malgré tout, nous avons vécu quelques bons moments. Après la visite de la grande salle du gompa, nous nous promenons parmi les bâtiments du monastère et sommes attirés par de la musique. Celle-ci vient d'une petite salle où nous entrons et assistons à une des prières de la journée. 8 moines assis 4 par 4 face à face jouent de divers trompes et clarinettes, puis psalmodient des prières pendant une demi-heure.
C'est amusant de se laisser prendre par le rythme des prières et d'observer les moines dont nous sommes tout proches. L'un d'entre eux a du mal à se concentrer et n'arrête pas de se tourner vers Marc en lui souriant. A la fin, nous sortons ensemble et bavardons avec les moines. L'un parle parfaitement anglais et je le félicite. Il me répond avec un léger sourire qu'il vit et enseigne depuis 10 ans à San Diego et qu'il est en vacances ici pour la première fois depuis son départ. Anne-Marie prend des photos et promet de leur envoyer.
Dîner à la GH en compagnie d'un cycliste suédois arrivé après nous et d'un couple de trekkeurs anglais en partance le lendemain pour un trek de 3 semaines, seuls, sans âne, jusqu'à Manali. Ce sont des fondus de montagne et l'homme a fait un tour du monde de plus d'un an en gravissant les montagnes d'Asie, de Nouvelle-Zélande, d' Australie et d' Amérique du sud.
Ne voulant pas quitter Tama un jour plus tôt, nous décidons de rester une journée de plus à Lamayuru malgré le logement. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 16:57 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 16 de 36 · Page 1 de 2 · 10 071 affichages · Partager Vraiment agréable à lire ces instantanés de voyage dans l’Himachal et le Ladakh! L’anecdote des ‘’préservatifs’’ aux oreilles de lapin est franchement rigolote!
Encore! Encore!
DeCléricy | | À: Chris06 · 9 août 2005 à 17:47 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 17 de 36 · Page 1 de 2 · 10 068 affichages · Partager Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 18:17 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 18 de 36 · Page 1 de 2 · 10 056 affichages · Partager un douanier trouve dans son sac une cinquantaine de ballons de baudruche apportés pour offrir aux enfants. Le douanier les prend pour des préservatifs et est très choqué (pourtant, il y a parmi les ballons des lapins avec les oreilles !).
C'est sûr que si c'était pour des lapins femelles, il y avait un sacré doute | | À: Lepiaf · 9 août 2005 à 18:21 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 19 de 36 · Page 1 de 2 · 10 056 affichages · Partager Mercredi 20 juillet
Lever à 6h ce matin, il fait beau. A l'aéroport, nous sommes fouillés 2 fois et, avant que nos bagages soient embarqués, il nous faut les reconnaître sur le tarmac. Le Ladakh fait partie du Cachemire, très agité depuis des années par les séparatistes musulmans. Il y a eu des attentats visant des militaires ces derniers jours (pas au Ladakh).
Décollage, l'avion prend de l'altitude en suivant la vallée de l'Indus puis fait demi-tour et nous voilà survolant des montagnes à perte de vue. Comme l'avion est peu rempli, nous pouvons changer de siège pour mieux profiter du spectacle. Au loin, 3 sommets se détachent des autres, ils doivent approcher les 8000m. C'est géant.
Une heure plus tard, nous arrivons à Delhi, le pilote annonce 32°C, c'est mieux qu'à notre arrivée. Malgré tout, la chaleur moite est difficile à supporter et le contraste est violent avec l'air sec de Leh. Il nous faut une heure de taxi pour traverser Delhi et arriver au quartier tibétain situé au nord de la ville alors que l'aéroport est au sud. Sacs sur le dos, nous arrivons par des ruelles à l'hôtel.
Nous déjeunons au restaurant de l'hôtel de copieux plats de poulet ou de porc (pour la première fois de notre séjour), le tout très pimenté. Bien que la viande ne nous ait pas vraiment manqué, nous sommes heureux d'en manger. Ce qui nous manque le plus, c'est le poisson. Pas un gramme depuis près d'un mois, c'est long. Après le déjeuner, nous bavardons avec une française d'une cinquantaine d'années, arrivée seule cette nuit. Puis nous partons nous promener dans le quartier.
Un indien, petit bonhomme à peu près de mon âge, me propose ce qu'il y a sur son étal, puis me demande ce que je cherche. Sans réfléchir, je réponds : du thé. Il nous emmène d'abord dans une gargote qui sert du chaï. Je lui explique que je cherche du thé en vrac. Il nous dit de le suivre et nous voilà dans une épicerie où le vendeur nous sort un vieux paquet poussiéreux. Voyant que nous ne sommes pas intéressés, il nous emmène dans le quartier indien situé de l'autre côté de la grande avenue à 4 voies par laquelle nous sommes arrivés. Heureusement que les véhicules ne roulent pas vite.
Le quartier indien est un quartier populaire, ce n'est pas là que nous allons trouver du thé de qualité supérieure. J'achète tout de même un paquet d'une livre d'Assam dont la date d'emballage est récente, espérant ainsi me débarrasser du gnome. Mais non, il veut maintenant nous emmener visiter un temple sikh. Il commence à nous agacer et nous nous demandons quel est son intérêt. Je lui dis que nous n'avons pas besoin de guide et qu'il n'aura pas un sou.
Revenus sur la 4 voies, nous apercevons le temple blanc que nous avions pris en arrivant pour une mosquée. Mais il n'a pas de minaret, c'est un temple sikh. En avant pour la visite, chaussures au vestiaire, foulard de mémé sur la tête, nous avons maintenant l'habitude. Nous sommes pris en charge par un sikh qui parle anglais, mais avec un fort accent qui le rend difficile à comprendre.
Visite très complète, une première grande salle avec le livre saint qui est rangé tous les soirs dans une petite pièce à air conditionné fonctionnant à fond, une seconde salle un peu moins vaste dans laquelle un sikh âgé à la longue barbe lit ou étudie des textes. Les deux salles sont propres et bien ventilées.
Nous visitons ensuite la cuisine où plusieurs femmes préparent de la pâte à pain pour les chapatis. Ici, on sert 2 à 300 repas par jour, gratuits bien sûr. Notre guide nous incite à prendre des photos. Nous sommes ensuite introduits dans le bureau du directeur. Nous nous asseyons.
Quelques minutes après, le petit homme qui nous a suivi partout, et qui semble indisposer les sikhs autant que nous, se fait expulser, après avoir semble-t-il voulu faire son malin et dit des conneries sur le guru dont le portrait orne le mur du bureau.
Notre guide nous propose du thé, nous acceptons volontiers, sans savoir que la préparation va durer un bon quart d'heure. Nous restons donc en tout une demi-heure dans le bureau, un peu gênés de squatter ainsi le bureau directorial. Le guide vient offrir une petite rose rouge aux garçons, mais pas à Anne-Marie.
Après le thé, le sikh anglophone nous ramène dans la seconde salle et cherche vainement des livrets sikhs en anglais. Puis, nous ressortons, non sans avoir pris une dernière photo de groupe et noté l'adresse de notre guide pour lui envoyer. De retour chez les tibétains, nous croisons le gnome, bien fâché contre nous.
Nous avions pris RV avec Muriel la française pour aller dîner ensemble dans un bon restaurant indien du centre ville. Nous prenons un taxi jusqu'à Connaught Circus. Excellent dîner chez Kwalis, dans une ambiance classe et air conditionné. En sortant, nous croisons un groupe de 3 jeunes gens. Pendant que l'un demande l'heure à Anne-Marie, un autre tente de voler le sac de Muriel, heureusement sans succès, mais cela refroidit un tantinet l'atmosphère.
Retour en rickshaw, dans la nuit surpeuplée de Delhi, c'est hallucinant. Pour finir, nous sommes bloqués dans un embouteillage à 500m du but et nous terminons à pied, au pas de course pour suivre Anne-Marie, pas rassurée.
Jeudi 21 juillet
Dernière journée en Inde. Levé le premier, je descends déjeuner, puis vais relever mes courriels. Pas de message de Tama. Déçu, je remonte à la chambre et le trouve en pleine discussion avec Anne-Marie et les garçons. Arrivé tôt ce matin par le bus de Srinagar, il est venu directement dans le quartier tibétain sans savoir que nous y étions. Il a ensuite lu le message que nous lui avions envoyé donnant l'adresse de l'hôtel et 2 minutes plus tard, il était là. Entre ce qui s'est passé avec Olivier et ça, c'est quand même étonnant.
Nous sommes ravis de le retrouver, cela boucle notre voyage. Après nous avoir raconté son périple de Lamayuru à Kargill, l'attente dans cette ville, puis le trajet Kargill/ Srinagar, la nuit à Srinagar sur un des fameux house boat, puis les 24 heures de bus de Srinagar à Delhi, nous prenons un rickshaw pour Pahar Ganj. Tama veut retourner dans une agence de voyage et nous voulons acheter du thé.
Dans Pahar Ganj, nous commençons par retrouver par hasard les deux motards hollandais de Keylong, sans leurs motos qu'ils ont revendues la veille. Nous allons ensuite acheter du thé et des épices dans une boutique dont nous avions l'adresse, là même où Pili avait acheté son thé. Puis, nous dirigeant vers l'agence de voyage, nous retrouvons une française croisée au premier gompa de Keylong, et, pour terminer le Poulpe, ravi de nous revoir. Si vous voulez revoir quelqu'un, allez à Pahar Ganj.
Nous déjeunons ensemble et lui offrons à manger car il garde précieusement ses derniers euros en prévision du paiement éventuel d'un supplément consécutif à un changement de billet. Il doit décoller 2 heures après nous. Nous patientons au frais dans le restaurant pendant que Tama va se renseigner sur les billets pour Rangoon. Le moins cher est à partir de Calcutta par la Biman (compagnie du Bangla-Desh) avec 14 heures d'attente à Dacca ! Ca ne doit pas être triste.
Il est ensuite temps de rentrer à l'hôtel pour prendre une dernière douche et dîner. A 20h30, nous quittons Tama pour de bon avec beaucoup d'émotion et retraversons Delhi. La nuit, c'est vraiment différent, avec tous ces gens couchés sur les trottoirs ou même sur les séparations entre les voies. Ce sera notre dernière vision de l' Inde. Images attachées: Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. Photo postée par le membre Lepiaf. | | À: Lepiaf · 14 août 2005 à 8:14 Re: Instantanés de voyage en Inde (Himachal et Ladakh) Message 20 de 36 · Page 1 de 2 · 9 984 affichages · Partager Salut Piaf merci encore de ton récit très vivant J'ai imprimé les 2 photos des pompiers de Shimla avec tes 2 fils je suppose ? Nous avons prévu une étape à Shimla, si je trouve la caserne je leur donnerai ces photos...Je connais déjà les pompiers de Delhi car en mars 99, lors de mon premier voyage en inde, le jour de notre arrivée, il y a eu un gros feu dans les bidonvilles que ns avons suivi en direct avec un commandant de New delhi... Nous avons pas mal de vieux habits d'hiver (en très bon état) Penses tu que cela pourrait- etre utile aux ladakhis ? nous pourrions les donner aux pompiers de LEH par exemple ? Je suis un peu surpris du temps que vous avez eu ! Le ladakh est connu pour etre très sec ! As tu vu des gens pecher la truite ds les rivières de l'himachal ? si oui je trimbalerai mon petit lancer car je suis fan de la peche en montagne... tu as précisé dans un des posts que Tama est pompier volontaire...en France je pense ? s'il passe à Nice qu'il n'hésite pas à me contacter Merci de ton récit je vous enverrai un petit post du ladakh...le 20 septembre ça se rapproche.... | Carnets similaires sur l'Inde: Heure du site: 8:28 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 420 visiteurs en ligne depuis une heure! |