Cette fois je n' y tiens plus et je pousse mon cri de guerre.
La restauration aux
Philippines, - et ici je ne vise pas les restaurants de cuisine locale à bas prix mais bien ceux qui se prétendent internationaux et qui proposent une cuisine européenne, - est de piètre niveau de professionnalisme.
1. Dans beaucoup de restaurants, la brigade est incapable d'envoyer une table dans un ordre logique et chronologique.
Expérience faite ce soir dans un restaurant italien qui marche plein tube, le BUON GIORNO à Tagatay.
Cinq convives dont un enfant. Voici le déroulement du repas :
00.00 h : Commande passée : apéritifs, entrées, plats, vin
00h04 : Une entrée arrive (une salade César). Je m'étonne de ne pas avoir d'abord reçu les apéritifs.
00h10 : les apéros sont là
00h12 : une entrée chaude (melanzane con provolone) arrive
en même temps que le plat principal du même convive.
00h15 : les 2 entrées manquantes arrivent, avec le menu enfant
00h17 : 2 plats principaux à base de pâtes atterrissent sur la table
00h25 : le dernier plat, poulet au parmesan, arrive enfin.
00h26 : tiens, voilà la bouteille de Montepulciano d' Abbruzzo.....on avait failli l' oublier!
2. Cette désorganisation casse totalement l' ambiance conviviale du repas. Les premiers ont terminé leurs plats que les derniers ne sont pas encore servis.
En trente minutes, le repas est expédié, et on n'a pas envie de s'attarder. Or un repas au restaurant, c'est d'abord une festivité, une célébration du bonheur d' être ensemble. Complètement raté de ce point de vue. Tos les restaurants des
Philippines, ou presquye, se comportent comme des snack-bars ou fast-food : tu viens, tu bouffes, tu payes et tu t'en vas....
3. Suite à cette déception -une fois de plus, car c'est fréquent-, j'ai demandé à parler au patron. Je lui ai gentiment expliqué pourquoi cette façon de travailler était hautement préjudiciable pour notre appréciation de son établissement, la nôtre et celle sans doute de beaucoup d'européens habitués à une certaine " culture de la table". Très aimable, le patron en question a tenu à nous offrir le dessert (malgré notre refus répété, mais il a beaucoup insisté)
Et là.....faute ultime et insulte dont on se serait bien passés : une portion de Tiramisu....avec cinq cuillères!
Inutile de dire qu' il aurait mieux fait de s'abstenir : on offre le dessert, c'est bien, mais alors à tout le monde....ou bien on ne propose rien!
4. Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples, je n'en citerai qu' un. qui s'est passé à
Boracay, au restaurant de l' Hotel Regency.
Le serveur s'est montré incapable d' ouvrir proprement une bouteille de St Estèphe d' un prix...disons coquet....à tel point que voyant le carnage, j'ai dû lui retirer le tire-bouchon des mains et procéder moi-même!
Cette expérience remonte à quelques années, et à la suite de cela, je me suis demandé s' il ne serait pas ntéressant d' organiser des stages de formation pour le personnel de salle.
Une rapide enquête auprès d' un certain nombre de restaurateurs de Makati m'a bien montré que pas un seul patron n'était prêt à dépenser quoi que ce soit - même une somme symbolique- en frais de formation.
Voilà. C'était ma poussée de fièvre du samedi soir.
Je sais que les routards " backpakkers" ne se sentiront nullement émus par ces considérations, puisque leur fréquentation assidue des Toro-Toro leur a donné un autre type d' expérience.
Mais j' ose espérer qu' il se trouvera ici quelques francophones assez gastronomes pour pousser un gros soupir de dépit avec moi.