Merci, on va regarder
En ce qui concerne le docu posté, très intéressant, j'ajouterais deux choses, que la dame ne peut pas dire, car, les relations économiques sino-vietnamiennes étant brillantes, on ne peut pas dire toute la vérité sous peine de censure (qui intervient parfois sur le sujet à la télé) :
Tout d'abord, il n'y a rien à craindre d'un rapprochement politique entre la
Chine et le
Vietnam ; les Viêts ont combattu les Chinois pendant un bon millénaire (plus en 1979) et s'en méfient comme de la peste ; en fait, tous les Viêts que je connais les détestent. Symptomatique de cette observation est le fait que, des années après la guerre du
Vietnam, un responsable viêt a dit à un responsable américain à son propos : "Vous avez eu tort, car nous sommes le meilleur rempart contre la
Chine" (sous-entendu "en
Asie du Sud-Est"). Les grandes déclarations d'amitié et de coopération entre les deux pays sont multiples, et d'une superbe hypocrisie, chacun des deux sachant très bien ce que pense vraiment l'autre.
Deuxièmement, délicat à expliquer par cette dame pour la raison évoquée ci-dessus, le problème des iles Spratley est infiniment plus sérieux que la présence de plate-formes de forage chinoises. La dame parle de "la langue de boeuf", que l'on peut voir sur la carte, sans expliquer évidemment ; elle s'appelle officiellement "La Ligne des 9 traits", qui descend du sud de la
Chine jusqu'au nord de l'archipel de
Con Dao.
Beijing a eu le culot de publier cette carte établissant que toutes les iles de la mer de
Chine incluses à l'intérieur de cette ligne sont chinoises, alors que 5 pays se les partagent :
Vietnam,
Chine,
Taïwan,
Malaisie, les
Philippines (et Brunéi en réclame une). En clair, par cette carte, la
Chine déclare officiellement que tout cela est à elle seule ! L'énorme problème, qui concerne le monde entier, est que 60% du commerce maritime mondial passe entre l'archipel et le
Vietnam, dont 80% de l'approvisionnement du
Japon en pétrole, originaire du Moyen-Orient. Or, depuis 1987, la
Chine s'est progressivement emparé d'iles (il y a eu dans le passé des combats navals et terrestres sanglants entre les Viêts et les Chinois, les premiers essayant d'empêcher les seconds de débarquer sur des iles), en ont agrandi plusieurs (en faisant sauter des récifs de coraux voisins pour récupérer du remblai
), et y multiplient depuis les installations MILITAIRES : radars, canons lourds, batteries de fusées sol-mer et sol-air et un aéroport capable de recevoir des chasseurs et bombardiers légers. Sans mentionner les frégates chinoises, présentes en permanence et qui, de temps à autres, arrosent au canon à eau, arraisonnent (en s'emparant souvent du produit de la pêche et même parfois du fuel, etc.) et même éperonent des bateaux de pêche vietnamiens ou autres, déclarés être "dans les eaux territoriales chinoises". Les sous-marins chinois sont bien présents, les Chinois ayant construit dans l'ile de Hai Nan une immense base de sous-marins creusée sous une montagne côtière, avec tunnels sous-marins d'entrée des bâtiments. A ce sujet, le capitaine d'une frégate française de répérage de sous-marins a déclaré un jour après une longue navigation au large des Spratleys : " Il y a du monde sous l'eau ! ". Le but de tout cela est de contrôler si besoin est ce passage éminemment stratégique. Résultat : du
Japon à l'
Australie, l'
Inde, la
France et les
USA, tout le monde a maintenant une présence
militaire maritime dans les environs, notamment des frégates et des sous-marins, dont les pays asiatiques concernés augmentent la construction. Il y a eu plusieurs incidents aériens entre des chasseurs chinois et américains, les Chinois prétendant que les avions américains " violaient l'espace aérien chinois " et
Washington a même envoyé plusieurs fois des B 52 basés à Guam dans la région, sans mentionner la visite régulière au
Vietnam de navires de guerre américains, porte-avions inclus. Bref, nous assistons depuis des années à une militarisation multi-nationale effrénée de toute la région à cause des prétentions et activités chinoises.