Jycroispas · 26 juin 2017 à 14:57 · Une photo 12 messages · 5 participants · 5 062 affichages | | | 26 juin 2017 à 14:57 Retour de trois semaines en Sardaigne Message 1 de 12 · 5 062 affichages · Partager Bonjour
Je reviens de 3 semaines (fin mai, début juin) en Sardaigne et je vous livre mes impressions, sans prétendre le moins du monde être le seul à avoir raison. Je dis ce que j'ai vu et ressenti et j'admets fort bien qu'on puisse n'avoir pas la même vision des choses que moi.
Un conseil : sauf si vous avez vraiment tout votre temps (un bon mois ou même plus), ne prétendez pas en voir trop, comme je l'ai fait, moi. La Sardaigne, c'est fatigant, surtout sur la route (j'y suis allé avec ma propre voiture, par le ferry - très pratique - Toulon- Porto Torres) : je reviendrai dans un moment sur ce sujet.
Je croyais naïvement avoir fait un choix "raisonnable", j'avais concocté un itinéraire qui semblait aisément faisable (en très gros, le tour de l'île + des incursions dans l'intérieur), j'avais renoncé à beaucoup de sites pourtant très séduisants... Mais mes prévisions se sont révélées quasiment impossibles à suivre. Plus de 3 000 km, énormément (trop ?) de choses vues... et beaucoup de renonciations pour cause de manque de temps, de distances plus longues que prévu, de fatigue, etc. Peut-être vaudrait-il mieux se limiter à... disons... une moitié de la Sardaigne, le nord ou le sud, pour ne pas avoir l'impression de galoper, de survoler... Revenons-en à la question de la route. D'abord, bien savoir que vous ne trouverez pas toujours les sites (surtout les moins touristiques) que vous cherchez (problèmes de signalisation souvent très insuffisante, ou mal fichue, ou inexistante) ; ou alors que vous les trouverez après d'incroyables détours (le GPS ne les connaît pas tous), ou encore qu'ils ne seront pas visitables (horaires, fermeture pour de mystérieuses raisons...) quand vous y parviendrez... J'estime à 200 ou 300 km les détours inutiles que j'ai dû ainsi faire ! Ensuite, je suis bien obligé de dire que moi qui suis habitué à beaucoup rouler et qui n'ai jamais peur en voiture, eh ! bien en Sardaigne, j'ai eu plus d'une fois la frousse. J'en ai "fait", des pays où le code de la route est une notion très approximative ( Sicile, Albanie, Bosnie, Croatie, etc.), mais je n'avais encore jamais "expérimenté" les conducteurs sardes. Il faut le savoir : en Sardaigne, on roule très vite (et les Sardes adorent les grosses bagnole, genre 4x4 ou pick-up, qui vous laissent assez peu de chances s'ils rentrent dans votre petite auto) ; on conduit d'une seule main, l'autre bras à l'extérieur (heureux encore si on ne conduit pas avec un bébé sur les genoux, comme je l'ai vu plus d'une fois !) ; on double beaucoup, partout, n'importe comment, après être arrivé à fond la caisse au cul de la voiture qu'on veut doubler (je n'avais encore jamais vu, sauf sur autoroute, une bagnole dépasser une autre bagnole elle-même en train de me dépasser...) ; on traverse les villages à toute vitesse ; on ne tient aucun compte des limitations de vitesse (d'ailleurs souvent fantaisistes), pas plus que des avertissements selon lesquels "la velocità e controllata electronicamente", ce qui semble faire rigoler tout le monde. Naturellement, la ceinture de sécurité est un accessoire parfaitement superflu. On ne se gare pas : on se pose - là où on est, comme on veut, sans s'enquiquiner à faire un créneau, par exemple, ou à ne pas se poser sur un passage piétons (et le plus beau, c'est que j'ai eu droit à un PV - pas payé - pour m'être garé, près d'un site romano-punique, sans utiliser l'horodateur d'un parking gigantesque, loin de toute agglomération, où nous étions moins de dix voitures et ne gênions absolument personne !). La veille de notre retour, nous avons raté de très peu l'emplafonnement par un conducteur pour qui, manifestement, le stop est une invention diabolique (et qui n'était pas content parce que je l'ai engueulé !)... Bref, la conduite en Sardaigne, ça peut aller si vous êtes vraiment très cool. Si vous l'êtes aussi peu que moi, vous risquez l'infarctus ! Et ne parlons pas de l'état des routes qui, ajouté à leur profil (beaucoup de montagnes, de virages...), rend épuisante une journée de conduite (ah ! les magnifiques fers à béton sortant d'une rue du centre de Porto Torres !). Bien évidemment, la Sardaigne, ce n'est pas seulement ça, et je ne regrette en aucune façon mes 3 semaines là-bas. Disons simplement qu'une partie de mon plaisir de touriste a été gâchée par l'état de vigilance permanente qu'il faut maintenir en tant que conducteur. J'attends bien sûr les engueulades de ceux qui n'ont pas ressenti la même chose... | | faites encore plus attention dans le Jura : 7 morts par an sur la route pour 100.000 hab contre 6 en Sardaigne, ou 12,7 pour 100.000 voitures contre 9,7 en Sardaigne | | À: Mick013 · 26 juin 2017 à 18:52 Re: Retour de trois semaines en Sardaigne Message 3 de 12 · 5 046 affichages · Partager C'est vrai : le Jura doit être "bien" (!!) placé dans le classement des départements les plus accidentogènes. La moitié du département est en zone de montagne, les routes y sont assez tortueuses, le verglas fréquent, etc. Et il suffit d'y rouler régulièrement pour s'apercevoir qu'il y a effectivement une belle proportion de "dingues" du volant (certaines routes sont à éviter aux moments où les frontaliers sont pressés de rentrer de Suisse après leur journée de travail). Cela dit, nulle part je n'ai vu autant qu'en Sardaigne de ces bouquets qu'on place au bord des routes en mémoire d'un accident mortel : il y en a partout. J'ajouterai qu'en Sardaigne, la circulation est assez limitée, sauf sur les axes principaux ; j'ose à peine imaginer ce que ce serait si elle était la même que chez nous... | | Bonjour, J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre retour de Sardaigne et je voudrais le commenter un peu à la lumière de ma propre expérience - et sans vous engueuler puisque mon expérience résulte de mes erreurs passées Bon, pour commencer, 3000 km en 3 semaines, soit près de 150 km par jour voire plus si comme je l'espère vous vous êtes offert quelques jours de farniente, c'est beaucoup (trop). Je pense qu'une moyenne de 100 km par jour est un maximum à ne pas dépasser pour que le voyage reste agréable. D'une manière générale, je pense que les visites en Sardaigne demandent une certaine préparation. Il ne faut pas perdre de vue que beaucoup de sites sont fermés le lundi ainsi qu'en début d'après-midi (le temps de la sacro-sainte sieste !). On peut trouver ce genre de renseignements dans les guides et sur le web, en général. Mais il est vrai qu'on n'est pas toujours à l'abri d'une fermeture inopinée. Certaines visites nécessitent aussi un rendez-vous au préalable. Le seul truc presque imparable pour parvenir à les retrouver est de noter au préalable leurs coordonnées en latitude et longitude et de les introduire au fur et à mesure dans votre GPS. À cet égard le site wikimapia.org est une précieuse ressource. Il est extraordinairement bien fourni pour la Sardaigne grâce au travail de nombreux passionnés bénévoles. Quand je dis que ce truc est presque imparable, cela veut dire que dans certains cas il faut noter aussi les coordonnées du chemin d'accès carrossable ou du parking le plus proche pour éviter que votre GPS ne s'affole. Pas toujours évident ! Concernant la route, je n'ai pas tout à fait le même ressenti que vous, enfin je n'ai pas l'impression que c'est pire en Sardaigne qu'en Sicile ou en Calabre, par exemple. L'état des routes m'y a même semblé meilleur que dans ces deux dernières régions. Il y a des excités, bien sûr. Quand on les a dans le dos, le plus simple est de serrer à droite et de les inviter à dépasser dès que c'est possible. Vous ne mentionnez pas les animaux errants (bétail et animaux sauvages), c'est curieux car cela m'a semblé un des plus grands dangers sur les routes sardes. Quant au respect de la signalisation, ben oui, il faut savoir que les stops sont purement figuratifs dans le sud de l'Italie. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'y a pas de priorité de droite Pour ce qui est de la vitesse, elle est quand même parfois contrôlée par les carabinieri mais surtout sur les axes importants. En ce qui concerne les radars, je ne suis sûr de rien car je respecte généralement les limitations. Voilà, si ceci ne vous est pas utile, il le sera sans doute pour d'autres. | | Merci pour ce point de vue, Elcoprino. Comme quoi - et c'est très bien ainsi - tout le monde ne voit pas et ne ressent pas les mêmes choses. Pour ce qui est des animaux sur les routes, je n'ai pas eu de problèmes particuliers... J'ai quand même oublié de signaler un autre gros problème. Il y a en Sardaigne beaucoup de stations-services où on se sert soi-même grâce à un automate à carte ou à billets. Tant que la station est ouverte, en principe, pas de risques. Mais j'ai eu la mauvaise idée de mettre un billet de 50 euros dans une machine un dimanche, jour de fermeture. Mon billet a bien été pris par l'automate... mais la pompe, elle, n'a rien voulu savoir ! Je n'ai pas pu revenir le lendemain (nous étions loin et avions un bateau à prendre pour la Maddalena). Depuis, j'ai écrit à la station-service en question, en joignant la copie du ticket prouvant que j'avais payé pour rien... et j'attends une très éventuelle réponse... Méfiance, donc, envers ces distributeurs automatiques qui ne fonctionnent pas forcément très bien... | | Ne sous-estimez pas l'honnêteté des Sardes, il est bien possible que vous récupériez vos 50 € au bout de quelque temps... Je crois qu'on retrouve ces stations à billets dans toute l' Italie - en tout cas dans le sud c'est assez fréquent. Le mieux qu'on puisse faire est de se ravitailler de préférence dans ou à proximité d'une grande ville, on y trouve plus facilement le moyen de payer par carte et le carburant y est souvent moins cher, d'ailleurs. Et sinon, prendre au distributeur des billets de 20 plutôt que de 50. En mettant un gros billet, vous risquez d'en avoir un peu trop pour votre réservoir, et l'appareil ne rend pas la monnaie (dans ce cas-là, inutile de réclamer). | | Bonjour Non, non, je ne sous-estime pas l'honnêteté des Sardes d'une façon générale. En revanche, je commence à avoir des doutes quant à celle du (de la ?) responsable de la station-service en question, qui s'est bien gardé de répondre à mes deux courriers successifs, le second envoyé il y a un mois... Pas dramatique, mais pas très agréable non plus... Cordialement. | | Bonjour, Préparant mon séjour à venir, je te remercie pour ces détails routiers qui m'intéressent fortement... De mon côté, je vais juste te répondre à la partie du message "PV pas payé"... Bien mauvaise idée t'en a prise de ne pas payer... car l' Italie a signé la convention européenne d'échange des données automobiles (et là, c'est mon expérience professionnelle qui te parle...). Tu as donc 100% de chances de recevoir par la poste un souvenir tardif de tes vacances passées... et avec la majoration en plus... et vu les tarifs des PV en Italie, tu te serais fait un bon resto de plus... Bonne journée et merci encore pour ton retour d'expérience | | Bonjour
Neuf mois plus tard...
1) Réponse à Elcoprino : ma foi, non, je ne mésestime pas l'honnêteté des Sardes, en tout cas ni plus ni moins que celle de n'importe quel autre peuple ; je constate juste (ce qui n'implique nullement une généralisation) que le garagiste en question s'est bien gardé de répondre à mes trois courriers successifs : 50 € gagnés sans lever le petit doigt, ça ne se refuse pas. 2) Réponse à Coutinou4 : pas de nouvelles de mon PV. Contrairement à ce qui se passe désormais pour les infractions graves au code de la route (excès de vitesse, etc.), je ne pense pas que la police d'un pays (surtout s'il s'agit de la police municipale d'un petit bled) s'enquiquine à tenter de récupérer les 40 € d'un stationnement non payé. Mais bon, je pèche peut-être par optimisme...
Amitiés philosardes. | | Bonjour, Bien désolé pour ce pompiste qui met à mal l'honnêteté proverbiale des Sardes. Pour ma part j'avais eu une petite mésaventure avec les chemins de fer locaux (ARST/Trenino Verde), à savoir un double paiement dû à un bug sur le site de réservation de billets en ligne. Ce fut un peu laborieux, sans doute le temps que ma réclamation arrive dans le bon service, mais j'ai finalement été remboursé. Pour le stationnement, j'espère que cela n'aura pas de suite, mais cela peut parfois prendre pas mal de temps. Je peux vous dire en tout cas que les Hollandais ne laissent jamais tomber. Une petite amende de stationnement que j'avais décidé de ne pas payer m'a finalement coûté assez cher par le jeu des frais administratifs et de huissiers. | | Bonjour Elcoprino, J'ai lu la majorité de tes messages sur la Sardaigne (ce dernier n’étant pas le plus intéressant pour moi) et j'y retrouve à peu près toutes les réponses à mes questions. Par contre j'imaginais un séjour de 10 j pour faire le tour des sites mégalithiques qui nous passionnent et voir aussi, au passage, les paysages côtiers somptueux dont tout le monde parle et éventuellement faire un plouf dans cette eau turquoise pour se délasser...Tout cela agrémenté de quelques bons petits plats de gastronomie locale. Mais cela semble utopique! Est-il envisageable de de faire cet itinéraire en 8, dont tu parles, en 10j en juin? (nous arriverions et repartirions de Porto Torres avec notre véhicule) Quels sites abandonner si nous n'avons pas assez de temps...? ou bien 2j de plus suffiraient-ils? Que préconises-tu comme étapes-hébergements? et combien? Comme toi nous privilégions les endroits "confidentiels" et les auberges authentiques et simples accueillants les "locaux"... Le site www.neroargento.com/index.htmsemble passionnant mais en italien uniquement et il n'y a pas de carte! je vais quand même essayer de m'y plonger. Merci d'avance pour tes réponses. Agnès | | À: Angkhor · 3 janvier 2018 à 16:48 Re: Retour de trois semaines en Sardaigne Message 12 de 12 · 4 719 affichages · Partager Bonjour, Comme je l'ai déjà écrit ailleurs, en 10 jours on peut quand même faire pas mal de choses en Sardaigne, après c'est aussi une question de rythme. L'automne dernier j'ai pu faire en 11 jours quasiment le tour de la Sardaigne, mais au prix de deux ou trois journées assez épuisantes avec un kilométrage assez élevé. J'en suis arrivé à la conclusion que le kilométrage idéal pour que la journée reste agréable devrait être de 80 à 100 km tout au plus. En gros, cela correspond à un tour d'une bonne moitié de la Sardaigne. Voici un exemple d'itinéraire d'environ 800 km qui permet de découvrir pas mal de sites nuragiques parmi les plus intéressants de la Sardaigne.
En partant de Porto Torres, vous pourriez descendre sur Alghero, puis sur Bosa avant de vous diriger vers l'intérieur de l'île, et de remonter vers le nord par Ozieri, Oschiri, Tempio Pausania et Arzachena. Ensuite, direction sud-est par le littoral jusque Dorgali. Puis vers Nuoro avant d'aller vers le sud (Ogliastra). Remontée vers le nord-ouest via Seui, Sorgono, Ghilarza, Macomer, Sassari et enfin Porto Torres. Je reviens vers vous avec d'autres précisions sur les monuments à visiter, si cet itinéraire vous convient.
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