Pierre · 17 août 2018 à 23:22 · 112 photos 75 messages · 19 participants · 10 273 affichages | | | 17 août 2018 à 23:22 · Modifié le 17 août 2018 à 23:53 Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 1 de 75 · Page 1 de 4 · 7 297 affichages · Partager Hello,
Voici mon nouveau carnet, version très allégée en photos (version complète sur mon blog). Bonne lecture.
Zéro photo, zéro kilomètre. Aujourd'hui, nous sommes sur une plage de la Mer Noire et les enfants profitent avec intensité de la plage et des vagues. Moi, je résiste comme je peux à ce repos forcé, je me lance ainsi dans la rédaction de ce carnet. Vous l'aurez compris, nous sommes partis en direction de l'est pour un nouveau périple intitulé « Roumanie, Moldavie et Bulgarie, tours et détours jusqu'en Mer Noire ». | | À: Pierre · 17 août 2018 à 23:29 · Modifié le 18 août 2018 à 0:03 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 2 de 75 · Page 1 de 4 · 7 296 affichages · Partager 16/07/18
Jour : 544 km Total : 544 km
Le départ matinal initialement prévu a lieu à 14h00. Camion chargé, nous filons vers l' Allemagne. Reims, Metz puis Saarbrücken et finalement Mannheim où nous trouvons un petit parking sur lequel s'organise une partie de foot avec Yann, fils d'une famille allemande de passage.
17/07/18
Jour : 639 km Total : 1183 km
Nous procédons comme à notre habitude : les premiers jours, le seul objectif est de rouler pour rejoindre le ou les pays convoités. Après Nuremberg, le Friedensee est un lac, et comme partout en Allemagne, il est aménagé pour la baignade.
Nous y posons notre serviette après avoir parcouru 312 km. Le temps de se reposer, de glisser et de se faire piquer par des guêpes, nous reprenons la route de l'est.
21h30, nous rejoignons la magnifique abbaye de Melk en Autriche, aperçue en 2014. Le parking est spacieux, petite partie de foot nocturne et nous nous couchons après une journée de route un peu abrutissante.
18/07/18
Jour : 551 km Total : 1734 km
Nous passons en Hongrie, contrôle de passeports. Comme je l'avais déjà constaté, le convoyage de voitures d'occasion de l'occident vers l'Europe orientale est incessant. Des fourgons plateau tractant une remorque transportant trois véhicules généralement.
Après 500 km d'autoroute, je n'en peux plus des camions. Notre fourgon est trop rapide pour la file de droite et trop lent pour la file de gauche. Je ne cesse de me rabattre pour laisser passer les voitures, espérant ne pas perdre mon élan dans les côtes. Je quitte donc cette route épuisante et nous rejoignons Hortobagy, ville animée et touristique en bordure du Parc national du même nom. Les jolies maisons bordant les chaussées sont carrées et nous imprègnent de cette ambiance caractéristique de l' Europe de l'Est. Une glace, une bière et nous gagnons le Hara de Mata, lieu raffiné et paisible. Les cigognes ne s'y trompent pas.
Le parking est une immense étendue d'herbe, les mouches sont voraces et les petits difficiles à canaliser. Tout va bien...
19/07/18
Jour : 255 km Total :1987 km
Passage matinal en Roumanie après une deuxième contrôle de passeports. Déjà, la première charrette. La pause déjeuner à Satu Mare nous revigore. Le voyage semble bel et bien commencer, puis nous prenons la direction de Sigheti Marmatei, ville importante du nord.
La route est sinueuse, l'orage menaçant, les sous-bois si denses, qu'il fait nuit en plein jour. Les camions chargés peinent à atteindre les 20km/h, nous les doublons comme le font les roumains, en chevauchant la ligne blanche sans la moindre visibilité. Nous posons le camion sur le parking d'une petite pension tenue par une dame charmante parlant un peu français. Nous sommes seuls, au cœur d'un verger, il n'y a qu'à tendre la main pour cueillir les prunes, le poires ou les pommes. Derrière la rivière, l' Ukraine. Nous allons nous perdre à pied dans la cité.
Trois églises : l'une jamais terminée, l'autre témoin de l'ère soviétique et la dernière, récente, ornée d'un joli dôme doré.
De jolies façades austro-hongroises parfois décrépies, de nombreux magasins vendant des articles d'occasion, des mamies refaisant le monde au pied de leurs immeubles délabrés et des prix défiant toute concurrence complètent le tableau de cette ville à la fois austère mais agréable.
Pour résumer, lorsque nous achetons à une petite dame trois tomates et un concombre, on s'y sent bien. Les enfants, qui se font offrir une sucette qu'ils ne méritent pas, sont de cet avis.
20/07/18
Jour : 41 km Total : 2028 km
A une vingtaine de kilomètres de Sighet, se trouve un lieu extraordinaire au nom paradoxal : le cimetière joyeux. La singularité de ce cimetière réside dans le fait que les sépultures sont ornées de peintures figuratives représentant la vie ou les circonstances de la mort des défunts. Il était mineur, elle était paysanne, elle est décédée sous les roues d'une voiture... Lieu émouvant et naïf à la fois, initié par un artisan décédé dans les années 70 dont le travail est toujours poursuivi par son apprenti.
Sur le chemin du retour, nous achetons à l'aveuglette (n'ayant aucune langue commune) des petits pains fourrés au raisin et au fromage ou au jambon.
Après-midi détente et cueillette.
Promenade en ville et glace. | | 21/07/18
Jour : 133 km Total : 2161 km
La journée est dédiée à la visite de plusieurs villages comportant pour la plupart d'anciennes églises en bois parfaitement conservées.
Si la priorité des enfants lorsqu'ils étaient plus jeunes était de jeter des cailloux dans l'eau, à 6 et 8 ans, ils sont désormais obnubilés par le fait de grimper.
A Desesti, l'église en bois récente leur permet de monter jusqu'au clocher à l'aide d'échelles en bois. Il me faudra insister, et disons-le, les menacer, pour qu'ils ne sonnent pas les cloches qui ameuteraient l'ensemble du village.
L'ancienne église (18ème siècle) les déçoit car on ne peut y monter mais elle nous séduit par ses peintures murales remarquables.
La pluie se met à tomber sur la route de Baia Sprie. Elle redouble une fois le patelin passé. Nous nous arrêtons à Cavenic, station de ski désertée en cette période estivale et nous y déjeunons dans un restaurant glauque et sombre mais succulent. 20 euros à 4, boissons et desserts compris. La pluie cesse.
Nous gagnons le village de Breb, annoncé par un portique en bois sculpté. Breb repose au fond d'une petite vallée.
Le bitume s'arrête, nous continuons. La chaussée devenue piste se rétrécit et nous oblige à faire marche arrière. Je gare le camion et nous continuons à pied.
Les cours des fermettes, les tas de foin mis à sécher, les poules qui gambadent en liberté... Tout est enchantement dans ce village. Évidemment, Breb possède son église en bois. On imagine l'enclavement d'un tel lieu lors des rudesses de l'hiver.
Budesti, Sarbi, Calinesti (câlin en roumain?), autant de villages, autant d'églises en bois... Elles font partie du paysage, il m’arrive de ne plus m'arrêter... Et les charrettes, chargées de foin ou de bois...
Retour à Sighet et cueillette.
En Roumanie, l'absence de pesticides donne du bio dans les assiettes. Fruits et légumes sont présents partout et en grande quantité et chacun cultive son petit potager pour subvenir à ses besoins élémentaires. | | Bonjour, J'avoue, j'ai triché... J'ai bien (beaucoup) apprécié la lecture de ce carnet, l'occasion pour moi de revoir certains coins connus et l'envie d'y retourner. J'ai aussi aimé certaines de vos appréciations, pour les roms par exemple. Merci. | | Bonjour,
Bonjour, J'avoue, j'ai triché...
C'est au choix
Merci pour ce retour | | 22/07/18
Jour : 187 km Total : 2348 km
En ce dimanche (splendide hasard), le monastère de Barsana est pris d'assaut par les fidèles. Cet ensemble religieux comprend, vous vous en doutez, une église en bois. Les roumaines et les roumains, comme dans tous les villages des Maramures, se sont parés de leurs habits traditionnels, les femmes tout particulièrement. C'est dans une ambiance pieuse et recueillie que je photographie ces silhouettes et ces couleurs harmonieuses.
Nous quittons la route principale. La route secondaire, plutôt bonne s'arrête subitement à une intersection et nous empruntons une piste louvoyant dans une forêt. Quelques kilomètres chaotiques nous emmènent à Botiza où nous faisons une halte-déjeuner dans l'enceinte d'un monastère. L'église en bois nous est ouverte par une none quelque peu étonnée de voir débarquer des français et des bambins qui courent sans relâche autour de l'édifice.
A Ieud, je photographie la plus ancienne église en bois de la région (début 17ème). | | Tout le monde en a assez de rouler. Le Col de Prislop nous offre ainsi l'occasion d'une jolie randonnée.
Dans la descente, quantité de roms ont pris possession des rares espaces horizontaux. Dénigrés et mis au banc de la société, ils vivent dans des logements de fortune en bord de route et n'hésitent pas à occuper la chaussée pour organiser des parties de football.
La pluie se met à tomber. Nous passons la nuit sur le parking d'une pension tenue par un roumain, qui comme beaucoup de ses compatriotes, faisait du transport express entre l'ouest et l'est. A ses dires, ces périples commerciaux sont moins lucratifs depuis que la Roumanie a intégré l'UE. Le nombre de casses automobiles à l'entrée des villes est impressionnant. Je comprends où se réparent les voitures venues d' Europe de l'Ouest. | | 23/07/18
Jour : 156 km Total : 2504 km
La route est pourrie ce matin. Le camion vibre, on ne s'entend pas. On n'entend pas non plus les garçons se chamailler.
Les paysages vallonnés et boisés de la Bucovine se succèdent. Dans la forêt, les bûcherons utilisent les chevaux pour sortir des sous-bois les troncs coupés.
Dans les villages traversés, les maisons peintes avec finesse ou sculptées se succèdent. La plupart sont fleuries. Belle ambiance.
Nous nous garons à un kilomètre du monastère de Sucevita (fin 16ème), distance que nous parcourons à pied.
Certains passants ou conducteurs, lorsque leur route les mène devant l'édifice, se signent.
Nous entrons. Les fresques, bien que soumises à l'épreuve du temps sont remarquables, les petits sont insupportables et abrègent, de fait notre visite.
J'ai tendance à faire confiance au GPS. La piste qu'il m'indique est raide, très raide. J'hésite à faire marche arrière. Je n'hésite plus lorsque des fils électriques se balançant à 2 mètres du sol nous empêchent le passage. Une trentaine de kilomètres de détour et nous atteignons Gura Humorului où nous mangeons une glace.
Quelques kilomètres de plus pour atteindre le monastère d'Humor (16ème). Nous nous garons sur le parking d'une petite pension et partons à pied pour une longue promenade à travers le village, escortés par des chiens calmes mais insistants.
Au bout du bout du village, lorsque la piste s'enfonce profondément dans les bois, nous rencontrons un roumain en vacances, il travaille dans un abattoir à Limoges.
En début de soirée, c'est le monastère à proprement parlé que nous visitons. Il est tard, le guichet est fermé, le monastère ouvert, la visite est ainsi gratuite.
Retour à la nuit tombée, il se met à pleuvoir. | | 24/07/18
Jour : 356 km Total : 2860 km
Émile vomit. Les draps sont maculés. Il se met à pleuvoir. Des événements prémonitoires qui annoncent une journée difficile.
2h30 de route, nous parvenons à Iasa. Petite zone piétonne, restaurant en terrasse, petit rayon de soleil. Et si nous passions une bonne journée finalement ?
| | Frontière moldave. Nous quittons l'Union Européenne et la file de voiture n'annonce pas un passage rapide. Évidemment, nous avons choisi la mauvaise file. Nous avançons de 10 mètres tous les quarts d'heure, celle de gauche progresse de 30 mètres dans le même temps. Des motards slovaques remontent les files, ils sont six et viennent se mettre en tête de cortège. C'est donc six contrôles de passeports de plus d'attente. Il fait une chaleur assommante.
3h30 plus tard et une inspection du camion, nous sommes en Moldavie. Plus de GPS mais ma carte de Moldavie fera l'affaire. Lorsque j'avais repéré l'itinéraire sur internet, l'itinéraire conseillé me faisait passer par Chisinau, la capitale.
Confiant, je choisis, les chemins de traverses, conscient qu'il est déjà tard et que je souhaite rejoindre Orhei avant la nuit, en évitant le scénario catastrophe : nuit, piste, crevaison.
La route est mauvaise, elle serpente, les pentes sont raides, les nids de poule sont nombreux.
Le soleil décline, virage à gauche. Nous sommes sur une piste. De la bonne taule ondulée qui malmène nos vertèbres et la carlingue. Nous roulons à 30 km/h, l'adhérence du camion est mauvaise car la pluie a couvert de boue ce que la carte indique être une chaussée, le soleil a disparu. Nous traversons des villages où les charrettes ont remplacé les voitures. Un jeune garçon d'une huitaine d'année nous toise du haut de son étalon. Je doute que l'on soit sur le bon chemin. Le halo de lumière du soleil couchant m'indique cependant que nous sommes dans la bonne direction. Nous croiserons forcément une route...
Enfin, le bitume, Orhei, plus que 30 km. Il fait nuit, nous arrivons à la pension Villa Roz, la seule probablement du pays qui permette officiellement à notre fourgon de se garer pour la nuit.
Pas de parking, une petite allée encombrée par le camping car d'un anglais voyageant seul et le véhicule d'une famille polonaise. Nous nous garons dans la rue, la propriétaire, Liuba, nous promettant une place pour le lendemain.
La petite dame nous prépare une repas pantagruélique : pain, polenta, soupe et vin, beaucoup de vin.
25/07/18
Jour : 108 km Total : 2968 km
Initialement, j'avais prévu de ne pas rouler aujourd'hui. Je me lève à 7h30. Le pneu arrière-droit enfoncé dans la boue semble mal en point. De plus, le voyant de la direction assistée s'allume et j'ai perdu mon klaxon lors des tressautements de la piste. J'attends que toute la famille se réveille et nous partons à Orhei, à 30 km pour faire inspecter le pneu et acheter de l'huile pour la direction. Rien à signaler concernant le pneu, je refais le niveau d'huile. A notre retour, la serrure des portes arrières se casse. Je ne peux donc plus les ouvrir. La piste d'hier a laissé des traces. Les vibrations ont également déglingué l'un des plafonniers et ont réparé le faux contact du clignotant gauche.
Revenons à nos portes. Si j'essaie de les bricoler pour les ouvrir, je risque de ne plus pouvoir les refermer. Ceux qui me connaissent savent, que bien qu'ayant une belle trousse à outils, je ne sais pas m'en servir. Mieux vaut ne pas tenter le coup. Seulement, il me faut pouvoir les ouvrir, car mis à part le matériel, les vélos des enfants, le fait qu'à la frontière on me demandera l'ouverture de la porte, c'est l'unique accès pour vider les toilettes chimiques.
Pour le moment, nous nous préparons pour la randonnée prévue. On vas essayer de profiter de notre court séjour en Moldavie.
L'objectif est le monastère d'Orheiul Vechhi. Plus que l'édifice en lui même, c'est sa situation exceptionnelle qui rend le lieu remarquable. Posé sur un promontoire dominant la vallée du Răut, il surmonte des falaises abritant des grottes habitées il y a des millénaires.
Dix kilomètres en plein cagnard.
Dans le village, comme dans la plupart de ceux que nous avons traversés, des puits dans lesquels les villageois viennent s'approvisionner agrémentent le paysage.
Nous retournons au fourgon. Alex, un voyageur ukrainien de passage et parlant russe, comme la majorité des moldaves, me propose de venir avec moi à Orhei pour trouver un carrossier.
Nous partons donc tous les deux et discutons de nos vies sur les routes escarpées de ce joli petit coin de Moldavie.
Le carrossier peut me la réparer demain matin...
Après un repas de roi préparé par la petite dame avec les légumes du jardin, je termine la soirée avec Alex, Paul, l'anglais du camping car, et une bouteille de cognac. | | 26/07/18
Jour : 133 km Total : 3121 km
L'employé de la carrosserie ne comprend pas pourquoi nous nous entêtons à réparer cette porte avant notre retour en France. En plus des raisons énoncées précédemment, la somme qu'il me demande est un argument supplémentaire : 13 euros !
A Orhei, nous retirons de l'argent. Les plus grosses coupures moldaves valent 200 leu soit 10 euros. Le salaire mensuel moyen est de l'ordre de 60 euros...
Après « l'étape garage », nous nous dirigeons vers Tipova, 45 km au nord d' Orhei.
Un monastère troglodyte (12ème – 13ème siècle) surplombant la rivière Dniestr. L’édifice comprend deux églises et une quinzaine de pièces. Superbe.
Au retour, nous passons la porte des caves de Branesti. Une femme antipathique nous annonce que la visite se fera en russe finalement, nous pousse gentiment jusqu'à la sortie, arguant que le complexe est fermé.
Nous nous garons à l'entrée du village de Butuceni, dont la piste principale est bordée des traditionnels puits mais aussi de jolis portails ouvragés.
Comme ailleurs en Moldavie mais aussi en Roumanie, des chiens errants, qui lorsqu'ils en ont assez d'errer, se jettent sous les roues du camion.
Le soir, alors que ma petite famille dort, nous apprenons quelques rudiments de russe, entre autre, avec Alex, Paul, Matthieu, un français de passage et un petit verre de cognac. | | À: Pierre · 19 août 2018 à 20:22 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 12 de 75 · Page 1 de 4 · 7 137 affichages · Partager 27/07/18
Jour : 369 km Total : 3490 km
Départ matinal. Nous quittons Liuba et Alex. Paul ronfle encore.
Par une belle route bien bitumée, nous gagnons Chisinau, la capitale. Petite, la cité m'avait été déconseillée par Alex notamment. Pas grand chose à voir m'a-t-on dit. J'aime me faire ma propre opinion, et déjà, j'ai repéré un marché central à proximité du centre-ville.
Nous nous garons facilement, traversons deux parcs à proximité de la cathédrale. Moment de jeu pour les enfants. Nous gagnons ensuite à pied le marché où les couleurs et les odeurs se mêlent harmonieusement. Un vrai lieu de vie.
Nous en ressortons avec deux skates pour les garçons, négociation ardue mais sans réel succès.
Nous reprenons la route, la frontière est franchie en 45 minutes à mon plus grand étonnement.
Virage à droite, la route principale laisse place à une petite route secondaire qui serpente de vallées en vallées. Je roule à 40 km/h, rarement plus, et les charrettes circulent davantage que les voitures. Les villages sont hors du temps et semblent vivre en autarcie.
Skate et nuit sur le parking d'un hôtel perdu au milieu des montagnes.
28/07/18 | | À: Pierre · 19 août 2018 à 20:31 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 13 de 75 · Page 1 de 4 · 7 132 affichages · Partager 28/07/18
Jour : 123 km Total : 3613 km
Nous passons Brasov jusqu'à Bran, village de Transylvanie rendu célèbre pour son château (13ème), ex-propriété auto-proclamée de Vlad l'empaleur, le personnage qui inspira Dracula. Vlad n'y a visiblement même pas séjourné mais le folklore et le business entretiennent le mythe.
Le château en lui-même est superbe et labyrinthique. Les petites pièces se succèdent et communiquent par de petits passages.
Cependant, la foule est présente et tend à gâcher la visite. Des boutiques de souvenirs, des capes, des fausses dents, des files d'attente... A croire que le tourisme en Roumanie se réduise au château de Dracula. Enfin, la promesse faite aux enfants est honorée.
Au moins, nous sommes dans un vrai camping pour trois nuits. De quoi s'installer... | | À: Pierre · 19 août 2018 à 21:32 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 14 de 75 · Page 1 de 4 · 7 123 affichages · Partager 29/07/18
Jour : 117 km Total : 3730 km
Prejemer, petit village situé à quelques kilomètres au nord de Brasov, accueille l'un des plus beaux exemples de la région d'église fortifiée. Construite dès le 13ème siècle, elle est dotée de murs de 4 mètres d'épaisseur et de 12 mètres de haut.
Visite de Brasov, ville médiévale sur la colline de Tâmpa. Restaurant, zone piétonne, Cathédrale Noire et téléphérique sont au programme.
| | À: Pierre · 20 août 2018 à 15:33 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 15 de 75 · Page 1 de 4 · 7 084 affichages · Partager 30/07/18
Jour : 48 km Total : 3778 km
Aujourd'hui, la journée est dédiée à une randonnée. N'ayant pas de carte du coin, je repère sur googlemap un joli sentier qui chemine jusqu'aux sommets du par naturel de Bucegi.
L'ascension débute par une large piste qui s'élève dans ces forêts peuplées par les ours, les loups et les lynx. J'ai dû manquer un virage à gauche, car au lieu de sortir des bois et s'élever vers les cimes, nous nous y enfonçons profondément. Les garçons marchent sans peine, ils sautillent, ils gambadent. Nous traversons trois fois le même torrent, pieds trempés. Le chemin s'est rétréci, le cours d'eau l'a emprunté pour y faire sont lit. Il faut rebrousser chemin. Une bonne heure de descente plus tard, je repère la discrète intersection manquée. Au moment de prendre à droite et de réparer mon erreur, une baisse de motivation générale nous oblige à poursuivre la descente et rejoindre le camion.
31/07/18
Jour : 143 km Total : 3921 km
J'avais hésité à faire le détour mais le camping avec piscine qui nous attend, nous a décidés. Nous prenons donc la ville de Sighisoara, merveilleuse ville médiévale à quelques 115 km de Brasov.
La vieille ville, remarquablement conservée, est inscrite au Patrimoine Mondial de l'Unesco et a pour particularité d'avoir été, contrairement à Bran, le lieu de résidence de Vlad L’ampleur.
Longue visite sous un soleil de plomb, puis piscine bien méritée.
Alors que tout le monde dort, je fais la rencontre de Raphaël et Flora, un couple de notre âge voyageant aussi en fourgon.
Ils m'invitent à boire une bière. Il est 3h00 du matin lorsqu'Anne-Gaëlle, inquiète de mon absence, interrompt notre discussion.
01/08/18
Jour : 365 km Total : 4286 km.
La route qui louvoie de villages en villages se dirige vers les monts Făgăraș. Sur ces routes traversières où les gitans sont nombreux, la modernité ne parvient pas. L'herbe est coupée à la faux, les charrettes transportent passagers et marchandises et les nids de poule sont multiples.
| | À: Pierre · 20 août 2018 à 15:36 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 16 de 75 · Page 1 de 4 · 7 079 affichages · Partager 4286 km
C'est toi qui les mérite les sucettes ! | | À: Kate · 20 août 2018 à 15:40 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 17 de 75 · Page 1 de 4 · 7 073 affichages · Partager Hello
4286 km
C'est toi qui les mérite les sucettes !
Et ce n'est pas fini ! | | À: Pierre · 20 août 2018 à 19:09 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 18 de 75 · Page 1 de 4 · 7 053 affichages · Partager Maintenant, nous attaquons franchement la montée sur une route nommée la Transfăgărășan. Inaugurée en 1974, cette route stratégique a été construite au prix de nombreuses vies humaines sous le régime de Nicolae Ceausescu.
A chaque virage, les vues sont spectaculaires. C'est l'une des plus belles routes sur lesquelles il m'a été donné de rouler. Vertigineux.
Le vertige, voilà ce qui pose problème à Anne Gaëlle. Je choisis donc un lieu moins exposé pour marcher un peu avec les enfants, aller au pied de cette petite cascade visible du bord de la route. Les gitans ont bien compris l'intérêt du site. Ils ont installé leurs caravanes et font payer 10 lei pour avoir le droit de pique-niquer ici. Pas de pique-nique, pas de taxe. Tout se négocie...
A Curtea de Arges, il pleut des cordes, nous poursuivons jusqu'à Bucarest. Nous croisons un convoi de charrettes chargées de tout ce que possèdent ces familles.
| | À: Pierre · 20 août 2018 à 19:41 Re: Roumanie, Moldavie, Bulgarie: tours et détours jusqu'en mer Noire (en famille et en fourgon) Message 19 de 75 · Page 1 de 4 · 7 045 affichages · Partager 02/08/18
Jour : 94 km Total : 4380 km
Le chauffeur de taxi qui nous mène du camping jusqu'au centre-ville se signe à chaque croisement. Rassurant. Il se protège comme il peut alors qu'il passe ces intersections les yeux rivés sur son téléphone.
Le parlement, remarquable par sa taille (350 000 m²), est le deuxième plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone aux États Unis.
A pied, nous rejoignons la vieille ville pavée et colonisée par les restaurants. Quelques beaux bâtiments, dont certains, par manque d'entretien, tombent en ruine et de jolis passages couverts.
Un grand marché se tient à proximité de la gare du Nord. 4 km à pied dans des quartiers plutôt sales et tagués ainsi que de magnifiques demeures décrépies, témoins de la splendeur passée.
J'essaie de me faire discret au marché, mais je ne passe pas inaperçu avec mon appareil photo.
Nous repartons en taxi sous une chaleur écrasante, reprenons le camion et la route en direction de la Bulgarie.
Le Danube, et du même coup la frontière passée, nous dormons sur le parking d'un hôtel sur le bord du fleuve. L'invasion de moustiques est stoppée nette par le passage d'un pick-up-fumigène, aussi toxique pour les humains qu'efficace pour les bestioles volantes en tout genre.
Je discute avec Anton, un Bulgare ayant travaillé quelques mois à Bordeaux. | | Ces dernières photos me rappellent des souvenirs... J'avais été invitée à un mariage à Bucarest en 1990, juste après la chute du dictateur. Mes amis avaient loué une salle dans le Parlement, c'était grandiose mais l'ambiance était bizarre... J'avais trouvé la ville affreusement triste, les gens déconnectés du monde et assoiffés de liberté. | Carnets similaires sur l'Europe de l'Est: Heure du site: 7:53 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 335 visiteurs en ligne depuis une heure! |