Au fil des années, les souvenirs de voyages se succèdent dans nos mémoires et même si les plus récents sont souvent les plus présents, il est plaisant de retrouver de temps en temps quelques souvenirs plus anciens.
Les amateurs de photos de voyage ont l’avantage de pouvoir refaire les découvertes à travers leurs archives photographiques... une vue visionnée et voilà qu’un lieu et une atmosphère reviennent à l’esprit annulant presque le temps passé depuis sa prise.
Je viens de revivre (virtuellement), à travers quelques unes de mes photos, un voyage à
Saint Pétersbourg... c’était il y a cinq ans, presque jour pour jour. La ville à l’architecture unique était alors recouverte d’une belle couche de neige, cela lui allait à merveille.
Je vous propose dans cette balade photographique, de commencer par une dizaine de clichés de
Saint Pétersbourg « By night » ! Mais laissons parler les images...
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Sons et lumières Place des Arts
A peine arrivé, alors que le jour décline, me voici déjà au cœur de
Saint Pétersbourg.
La
Place des Arts est toute en harmonie. Au centre trône une statue immortalisant le célèbre poète
Pouchkine dans une attitude, bras étendu, qui invite le visiteur à contempler la beauté du lieu.
Juste le temps d'installer mon pied photo que débute un court "son et lumières". Quelle superbe ambiance ! Bercé par de la musique classique qui emplie tout l'espace, je ne peux que contempler les lumières multicolores animant les façades.
En arrière plan, le
Palais Mikhaïlovski (qui abrite le
Musée Russe) resplendit de lumières avec sa belle façade de teinte jaune.
Une première émotion esthétique que je ne suis pas le seul à apprécier malgré les -7°C, nombreux sont les passants captivés par le spectacle.
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Le charme d’une église à bulbes
Toute proche de la
Place des Arts l'étonnante
Eglise de la Résurrection du Christ est elle aussi splendide à l'heure bleue, celle où la clarté du ciel est encore bleue... nuit.
Les illuminations font luire les bulbes dorés et magnifient la riche décoration de l’édifice.
Achevée en 1907, elle est un des symboles de la ville de
St Pétersbourg même si cette architecture typiquement russe (et unique dans la ville) évoque beaucoup celle de la Cathédrale Basile le Bienheureux de
Moscou.
Avec la perspective du
canal Griboïedov, cela donne une intéressante profondeur à la vue. J’apprécie aussi les reflets rosés que donnent les illuminations à la surface de ce canal transformé en banquise en revanche, j’aime moins la vue des fils... mais c’est ainsi.
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La Perspective Nevski
C’est le nom de la grande artère qui traverse la ville. La longer sur la totalité de son parcours transforme la balade urbaine en une véritable randonnée pédestre, la
Perspective Nevski s’étend en effet sur 4 kilomètres et demi !
Bordée d’immeubles, de magasins, de cafés... cette avenue est très animée en journée mais beaucoup moins durant les soirées d’hiver.
Une pause photo longue me permet d’utiliser les feux des quelques véhicules pour faire apparaître ces lignes rouges, histoire d’accentuer l’effet de perspective et de donner un peu de vie à cette image. En jouant sur la focale, j’ajoute quelques étoiles dans la nuit noire.
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Harmonie arménienne
Ici, dans la partie centrale de la célèbre avenue, on longe la "
Rue des tolérances religieuses".. où sont bâties une succession d'églises de confessions différentes.
Un peu en retrait, comme blottie entre les immeubles, on aperçoit la façade bleue et blanche de
l'église arménienne St Catherine (1780). Les éclairages la valorisent en renforçant le contraste avec les immeubles plus sombres qui l’entourent. Toute pimpante elle doit sa restauration aux dons de la communauté arménienne de la ville.
--Souvenir de Catherine la Grande
Poursuite de ma balade nocturne... sur des trottoirs très glissants, la mince couche de poudreuse masque par endroits les plaques de verglas. Les passants russes (jeunes et plus âgés) semblent quant à eux très à l'aise sur cette patinoire urbaine, l'habitude et l'expérience... et puis, ils n'ont pas comme moi en permanence le nez en l'air afin de trouver un bon angle pour mes photos!
La
Place Catherine est un joli square donnant sur la
Perspective Nevski. Au centre, la statue de Catherine ll en impose, la tsarine y est représentée très entourée... à l’image de sa vie très tourmentée, il y a là, Potemkine, le Prince Orlov...
Les teintes chaudes de l’éclairage public réchauffe l’aspect glacial donné par l’épaisse couche de neige. J’opte pour un cadrage laissant en arrière plan une bonne place au
théâtre Alexandrinski (1830), splendide avec ses colonnes corinthiennes.
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Une perspective parfaite
En contournant le Théâtre Alexandrinski, on débouche sur une des plus belles perspectives de
Saint Pétersbourg. Elle est l'œuvre de l'architecte Carlo Rossi qui a su créer ici une géniale harmonie de proportions.
Le soir, la rue n'est pratiquement pas encombrée de voitures, la vue est dégagée, c'est parfait, il n'y a plus qu'à contempler cette
rue Rossi.
L'effet de perspective est surprenant, la rue est 10 fois plus longue que large (220 m de long sur 22 m de largeur) et pour compléter cet exemple de proportions bien pensées, la hauteur des immeubles qui bordent l'avenue est de... 22 mètres également.
--Canal et pont
Avec ses nombreux canaux enjambés par une multitude de ponts, la ville mérite bien son surnom de «
Venise Russe ». Un exemple parmi tant d’autres avec cette vue du
pont Lomonossov et ses tourelles de granit, elles abritaient autrefois un mécanisme d’ouverture afin de permettre le passage de bateaux... en été, lorsque les canaux sont libres de glace.
--En direction de la Place du Palais
Près des quais de la
Neva et parvenu à l’une des extrémités de la
perspective Nevski, ma rafraîchissante promenade nocturne me mène à la monumentale
Place du Palais. Un lieu incontournable dans la ville des tsars.
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Le Palais d’Hiver, version nocturne
Dominée par l’imposante
Colonne Alexandriiskaïa (47,5 mètres), l’esplanade paraît immense surtout lorsqu’elle est comme sur cette vue quasi déserte.
Quelques amas de neige disséminés ici et là pourraient faire penser à des congères mais ce ne sont en fait que des monticules de neige entassés par les engins de déneigement un de ces amas de neige glacée va me servir d’avant plan pour donner de la profondeur à ma composition photo.
Bien sûr, le regard et l’objectif de mon appareil sont surtout attirés par la somptueuse façade du
Palais d’Hiver.
Construit dans un style baroque tardif, il est l'œuvre de l'architecte favori de Catherine II, l'italien Rastrelli. Sa construction a débuté en 1754 puis fut achevée à l'époque de Catherine la Grande.
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Le Palais d’Hiver, version ensoleillée et glacée
L'orientation de la façade principale du
Palais d'Hiver est idéale pour recevoir la lumière matinale, le monument n'en est que plus beau avec ses murs à la teinte vert pistache. Tout resplendit ici, jusqu'aux pavés verglacés de la place. Un effet très photogénique.
Derrière cette façade, parmi les mille pièces que compte ce palais de tsars environ 400 constituent le deuxième plus grand musée du monde : le célèbre
Musée de l’Ermitage. Près de 3 millions d'objets d'art sont présentés dans les multiples collections : toiles de maîtres et œuvres de l'Antiquité au XX ème siècle.
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Babouchka
Cette babouchka bien emmitouflée ne prête pas vraiment attention aux élégants monuments qui entourent ce parc boisé. On imagine qu’elle connaît depuis longtemps les lieux... non, son attention semble toute concentrée sur ces pas, il faut reconnaître que ces allées sont recouvertes d’une neige totalement verglacée... une vraie patinoire, j’en garde encore un souvenir bien présent.
--Une flèche dorée emblématique
Cette élégante flèche dorée de 122 mètres de haut domine la
Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul.
Un édifice entouré d’une forteresse qui constitue le berceau de
St Pétersbourg, c'est en effet sur cet îlot que Pierre le Grand a posé la première pierre de sa ville, son rêve, l'œuvre de sa vie, c'était il y a plus de 300 ans en mai 1703. Les tsars sont à l’honneur à l’intérieur de cette cathédrale, la plupart des Romanov y repose.
Au premier plan de la photo, la
Neva paraît si paisible comme figée par une saisonnière banquise. Et pourtant, c’est un fleuve qui peut s’avérer très capricieux, l'histoire de la ville en témoigne.
Les crues ont marqué les pétersbourgeois, comme celle de 1824 ou de 1924 où une partie de la ville a été endommagée par les eaux froides de ce fleuve de 74 km, il se termine en delta avant de se jeter dans la mer Baltique.
--Des bulbes et des couleurs
C’est une vue de carte postale... en version hivernale. La célèbre
église de la Résurrection du Christet ses bulbes multicolores saupoudrés de neige étincellent sous le soleil matinal. J’opte pour un cadrage rapproché en contre plongée afin de mettre en valeur quelques détails de cette originale architecture.
Cette église a été construite au temps du tsar Alexandre III afin de rendre hommage à son père Alexandre II, mortellement blessé en ces lieux par un attentat à la bombe en 1881. C’est la raison pour laquelle le lieu est souvent nommé: église du Sauveur sur le sang.
L'édifice de style néo-russe finement décoré avec une profusion de corniches est surmonté de cet étrange assortiment de bulbes. Ils se détachent parfaitement sur ce fond de ciel bleu n’est-elle pas belle cette palette de teintes ?
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Intérieur
Et l'intérieur ? Est-il aussi richement décoré que les façades ? Allons voir...
Pour visiter l'intérieur (que l'on appelle ici musée), on vous demande d’enfiler des protèges chaussures afin de ne pas salir les jolis pavements de marbre de l'église.
Mais il faut surtout lever les yeux... à s'en tordre le cou. L'édifice est très haut et la richesse des fresques et des mosaïques vaut que l'on s'y attarde.
7000 mètres carrés de mosaïques décorent voûtes et plafonds, une merveille qui a nécessité trente années de restauration, le résultat est somptueux.
--La Nevski prospect en pleine lumière
Durant la journée, la
Nevski Prospect est bien entendu plus animée qu’en soirée. Le trafic de voitures et de trams est intense, le va et vient des véhicules est incessant quant aux larges trottoirs, ils sont parcourus par une foule de piétons.
Ces rayons de soleil donnent de l’éclat aux façades des immeubles en leur donnant encore plus de « relief ».
Au niveau des toitures, on aperçoit le
dôme vitré de la Maison du livre. Un immeuble de 7 étages de style architectural Art nouveau (1904) qui abrite une grande librairie, on pouvait s’en douter !
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Au bord de la Fontenka
Cet imposant palais ne risque pas de passer inaperçu avec de telles façades couleur rouge framboise. Son mon est difficile à retenir (et à prononcer !), en tout cas personnellement je ne m'y fais pas, c'est celui des princes
Bielosselski-Bielozesrki.
Construit dans un style néo baroque assez surprenant (1848), il abrite le Centre Culturel de la ville de
Saint Pétersbourg.
L’espace libre de glace à la surface de la
rivière Fontaka ajoute quelques reflets rosés à la vue, un effet miroir appréciable afin de compléter la composition. De même, le cadrage avec le pont et la présence de cette passante donne de la vie à cette photo d’architecture urbaine.
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L’imposante cathédrale St-Isaac
Sa coupole dorée surplombe de ses 100 mètres de haut tous les immeubles de la ville et sur cette vue elle s’avère être la seule teinte colorée au milieu de cet univers blanc, gris et brumeux.
La
cathédrale St-Isaac a été construite entre 1819 et 1858. Il n’a pas été facile de bâtir cette gigantesque cathédrale sur des terrains marécageux et mouvants.. qu'à cela ne tienne ! 24000 pilotis de bois seront plantés pour stabiliser cette monumentale construction, des travaux que l’on imagine titanesques !
Situé entre la
cathédrale Saint-Isaac et la
Neva, le
Cavalier de bronze (1782) trône au milieu du square. Une statue de Pierre le Grand en cavalier conquérant souhaitée par Catherine II en hommage au tsar fondateur de
Saint Pétersbourg.
Ces deux passantes, aux pas pressés et apparaissant sur la droite, furent la bienvenue... elles animent quelque peu la photo.
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Smolny et Rastrelli
La
Cathédrale de la Résurrection est située au centre de l’
Ensemble Smolny. En arrivant face à ce monumental ensemble on ne peut être qu'admiratif devant le résultat de ce mariage architectural entre le baroque italien et l’identité russe donnée par la présence de coupoles et de bulbes.
La symétrie est parfaite et que dire de ces murs au bleu lumineux ? Qu'ils s'harmonisent de belle façon au blanc des colonnes de la façade... et au tapis blanc de la neige.
Une couche de poudreuse qu'il est agréable de fouler en faisant le tour de la cathédrale. Toutes les façades sont somptueuses à contempler et le regard se perd dans la richesse des décorations.
En hiver, les arbres aux branches dénudées laissent une vue parfaitement dégagée, c'est idéal pour le visiteur et l’amateur de photos.
Ce lieu est considéré comme l'œuvre monumentale la plus réussie du célèbre architecte italien
Bartolomeo Rastrelli.
--Depuis le sommet de la tour
L’intérieur de l’église de Smolny est transformé en une salle dédiée aux concerts de musique classique. Une des tours de l’édifice est ouverte à la visite, je n’hésite pas à arpenter les marches de l’escalier en colimaçon pour bénéficier d’un point de vue plongeant sur les
bâtiments du couvent avec pour horizon un large
panorama sur Saint Pétersbourg. Une intéressante vue, même par temps gris !
Depuis ce belvédère, le contraste est saisissant entre l'architecture baroque russe aux murs bleus et les barres d'immeubles rectangulaires, imposants et tristes, datant de l'époque soviétique !
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Tsarkoï Selo, un palais de tsars
L’architecture de Rastrelli, on la retrouve à une trentaine de kilomètre de
Saint Pétersbourg. Le
Palais Catherine (Tsarkoï Selo) représente le sommet du
style baroque russe : la trilogie esthétique de l'architecte est complète : colonnes blanches, murs bleus et toitures argentées. Ajoutez au décor une belle couche de neige et une douce luminosité hivernale... d’emblée on est sous le charme.
Devant une telle façade, on souhaiterait prendre une vue d’ensemble mais une partie du palais était en travaux et les échafaudages ne sont pas vraiment esthétiques ! Aussi, je choisi de présenter ce palais, certes partiellement mais avec un effet de symétrie.
Le Palais actuel, rénové par Rastrelli, l’architecte de Catherine II, date des années 1750. Il est en fait la sixième version de cette résidence impériale... une succession de destructions/reconstructions/embellissements depuis le petit palais des origines (1710) où Catherine Ier (femme de Pierre le Grand) aimait s’y retrouver, dans la quiétude de la campagne russe.
Avec la photo de ce somptueux palais, je referme ce court album souvenir... pourtant,
Saint Pétersbourg aurait tant d’autres aspects (photogéniques) à présenter.
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PS : Plus de photos et de récits à propos de la ville de
Saint Pétersbourg et de sa région dans le
carnet de voyage que j’avais rédigé à mon retour de
Russie. Pour ceux qui seraient intéressés, il est en ligne en un clic sur ce lien :
groenland-disko.pagesperso-orange.fr/...H...