Après un voyage en Aragon et Navarre (2016) et un séjour express sur la Costa Brava (2017), nous sommes retournés en Espagne en 2019, mais cette fois l'Espagne "d'outre-mer", pour découvrir les picos, roques et barrancos des îles canariennes de La Gomera et Ténérife.
Le récit du voyage aux
Canaries (2019) est ici :
sites.google.com/...leuxvoyagescanaries/
Celui de la
Costa Brava (2017) est là :
sites.google.com/...uxvoyagescostabrava/
Aragon et Navarre ci-dessous :
sites.google.com/...uleuxvoyagesespagne/Bonne découverte.
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Sierras, gorges, déserts, cheminées de fée... A la vue d'un tel programme, notre destination aurait pu être l'Ouest américain. Or c'est dans le nord de l'Espagne que nous avons trouvé ces paysages au cours d'un voyage de quinze jours dont dix au pays de Don Quichotte.
En effet, le
nord de l'Espagne, notamment les provinces d'Aragon et de Navarre, recèle des trésors naturels inestimables que nous sommes impatients de découvrir.
Pas de vol ni de location de voiture, nous partons directement depuis la région parisienne en voiture. Afin de profiter au maximum des journées déjà courtes en novembre, nous passons à chaque étape au moins deux ou trois nuits.
Un déplacement à
Toulouse ayant été le prétexte à l'organisation de ce voyage, nous commençons par passer deux jours dans la ville rose.
De l'autre côté des
Pyrénées, nous poursuivons notre séjour entre les paysages montagneux du parc national d'Ordesa et
Monte Perdido, les canyons encaissés de la Sierra de Guara, les gorges étroites du Congost de Mont-Rebei et les plateaux désertiques des
Bardenas Reales.
Le voyage se terminera par une courte incursion au
Pays basque à
Saint-Jean-de-Luz.
En plus des sites naturels, nous profiterons aussi des richesses architecturales des villes et des villages sur notre parcours.
Et la météo à cette saison ? Nous l'espérons encore clémente. Dans tous les cas, des réservations d'hébergement (presque) toutes annulables jusqu'au dernier moment devraient nous permettre de changer de plan si nécessaire.
En préambule, la carte de notre itinéraire et la liste de nos étapes.
Du château de Thegra au... centre-ville de Toulouse
J1 et 2 : Dimanche 13 et lundi 14 novembre 2016
7 heures : il fait encore nuit quand nous quittons notre domicile mais il pleut déjà à cette heure matinale. Cette pluie va nous accompagner tout au long des 660 kilomètres qui nous séparent de la région toulousaine. Mais ne dit-on pas "vacances pluvieuses, vacances heureuses" ? L'espoir est donc permis !
Sur place, ce n'est guère mieux. Des trombes d'eau nous accueillent à notre arrivée au château de Thégra (où nous avons réservé deux nuits), nous clouant tout l'après-midi dans notre chambre.
C'est alors l'occasion d'expérimenter la vie de château en allant à la découverte de cette bâtisse du XVIe siècle, avec ses cheminées monumentales, ses plafonds peints et ses fresques d'époque.
En fin d'après-midi, bravant les éléments, nous nous décidons à quitter notre donjon pour un bref passage par le
centre-ville de
Toulouse et sa célèbre place du Capitole.
Agréable fin de soirée chez Marie Caroline et Frédéric autour d'un bon dîner, à parler voyages, bien entendu !
Le lendemain...
Le soleil a fait un retour timide. Mais il risque de ne pas briller toute la journée, alors ne traînons pas. Nous avons en effet prévu de retourner dans le
centre-ville pour en poursuivre la visite.
Petit déjeuner dès 8 heures dans l'élégante salle à manger du château où les portraits des ascendants de la châtelaine trônent au-dessus de l'imposante cheminée. Nous sommes presque intimidés.
Le
château étant situé à cinq minutes en voiture de la station Gramont, nous abandonnons notre carrosse pour nous engouffrer dans le métro toulousain en direction de la place du Capitole.
Au programme ce matin, tant que la météo est favorable, une randonnée urbaine sur les bords de la Garonne.
D'un pont à l'autre, nous cheminons sur les berges du fleuve, à la découverte de parcs et de jardins, de canaux, d'écluses et d'îles.
Bref, en tout une belle boucle de13 kilomètres en 3 heures au terme de laquelle nous ne sommes pas mécontents de reprendre des forces à la terrasse d'un café. Les lunettes de soleil sont de sortie, même si le fond de l'air reste frais.
Après une matinée au grand air, on préférerait néanmoins passer la suite au chaud. Un musée devrait faire l'affaire. A ce sujet, j'avais lu beaucoup de bien du
musée des Augustins.
Aussitôt dit, aussitôt fait !
Le musée est installé dans un ancien monastère d'architecture gothique méridionale, datant pour l'essentiel des XIVe et XVe siècles. Il s'organise autour d'un cloître où l'on peut admirer toute une série de gargouilles.
Un bel ensemble de sculptures du XIXe siècle sont présentées autour de l'escalier monumental qui monte à l'étage et où sont réunis les salons de peinture du XVIIe au XXe siècles.
Mais le clou du musée, c'est sa salle de sculptures romanes avec ses chapiteaux issus de différents édifices religieux.
Confiée à Jorge Pardo, la collection a été mise en scène et en lumière dans un décor contemporain par l'artiste cubain jusqu'à devenir une œuvre d'art à part entière. Magnifique !
C'est ce festival de couleurs qui clôt en beauté notre visite. Le métro nous ramène à Gramont et la voiture à Thégra.
Il nous reste à honorer le rendez-vous à l'origine de notre déplacement avant de conclure la journée au restaurant "Côté Garonne", une adresse que nous a conseillée Marie-Caroline et que nous recommandons à notre tour.
Deuxième nuit au château. Demain cap sur l'
Espagne !
Distance parcourue pendant ces deux premiers jours : 740 kilomètres.
Dans le musée des Augustins
De Revilla à Tella : miradores et ermitas
J3 : Mardi 15 novembre 2016
Notre voyage commence véritablement aujourd'hui avec la traversée des
Pyrénées. Si le ciel est encore couvert lors de notre départ de
Toulouse, il ne va pas le rester bien longtemps, la météo prévoit une très belle journée côté espagnol. Chic !
En effet, très vite, la chaîne pyrénéenne scintille sous les rayons du soleil, nous offrant un panorama d'exception pendant toute la durée du trajet.
La seule petite contrariété vient du GPS de la voiture qui refuse catégoriquement de nous faire passer par l'itinéraire prévu, c'est-à-dire par le tunnel de Bielsa. Il n'arrête pas de nous harceler, nous demandant incessamment "Faites demi-tour dès que possible" ou " A 500 mètres prenez à gauche la départementale..." jusqu'à nous faire douter de la pertinence de notre choix.
Ce n'est qu'en toute fin de course, à l'approche du tunnel, qu'il finit par nous donner raison. Non, mais !
Après le tunnel, notre parcours bascule sur le versant aragonais des
Pyrénées où la température qui avait chuté à 2 degrés côté français remonte en flèche. A Hospital de Tella (ne cherchez pas d'hôpital, c'est le nom du village), notre parcours s'écarte de la route principale et grimpe en lacets jusqu'au village semi-abandonné de Revilla. Il est un peu plus de 13 heures quand nous arrivons sur place.
Nous pique-niquons rapidement à côté de la voiture avant de partir pour notre première balade. Il règne ici une douceur presque printanière. Manches courtes de rigueur !
Intégré au parc national de
Monte Perdido et Ordesa, le sentier mène vers le Mirador (point de vue) de Angones puis rejoint le village de Revilla en formant une boucle.
Le secteur est réputé pour l'observation des vautours, en été le parc national y organise des visites guidées.
Pour l'instant, pas de rapaces en vue mais dans le ciel ce drôle de nuage duveteux !
A l'arrivée au mirador, le fond du canyon est déjà à l'ombre mais le soleil inonde encore largement le massif calcaire du parc national et les sommets qui le coiffent.
Le sentier en boucle s'élève ensuite en lacets à travers la forêt avant d'atteindre un plateau couvert d'une sorte de coussin végétal épineux, sur lequel il vaut mieux ne pas s'asseoir.
Il s'agit de
Echinospartum horridum ou genêt horrible, espèce endémique aragonaise dont la capacité colonisatrice participe au maintien des sols. Sa floraison, au printemps et en début d'été, est spectaculaire, le genêt teintant de jaune des versants entiers.
Aujourd'hui c'est l'automne qui apporte quelques touches orangées aux adrets alors que l'hiver a déjà saupoudré de blanc les plus hauts sommets.
Tout d'un coup, le paysage s'anime. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de chocards s'unissent pour nous offrir un ballet bien réglé, digne d'une patrouille aérienne, le vacarme en moins. ;-)
Bientôt apparaît le clocher du hameau de Revilla, mais le hameau, en dehors de la présence de quelques chèvres et moutons, a l'air abandonné en dehors de l'été.
Fin de la randonnée après 2 heures de marche pour une distance de 5 kilomètres et un dénivelé de 200 mètres.
L'arrivée à la voiture à 16 heures nous laisse le temps d'un détour supplémentaire sur la route entre Revilla et la vallée, jusqu'à Tella. Depuis ce village, un circuit à pied fait le tour de plusieurs ermitas (petites chapelles ou sanctuaires isolés).
A cette heure, nous profitons en outre des plus belles lumières.
Des trois
ermitas, celle de
San Juan y Pablo jouit indiscutablement de la meilleure situation dans un décor grandiose.
Mais du sentier en balcon la vue porte aussi sur le village de Tella, sur les montagnes qui l'encadrent et jusqu'au fond de la vallée.
Avant de rejoindre notre hébergement, dernier arrêt devant le dolmen de Tella où le soleil couchant a l'air d'avoir mué les pierres en braises rougeoyantes
Il est 18 heures quand nous rejoignons l'hôtel Revestido à Escalona, un hôtel familial où nous nous installons pour deux nuits, dans une petite chambre confortable, récemment rénovée.
Pour le dîner il faut se caler sur le rythme espagnol et attendre 20 heures. C'est devant la carte des menus que nous réalisons à quel point notre maîtrise de la langue espagnole laisse à désirer. Heureusement la serveuse s'occupe de nous la traduire.
Le dîner est par ailleurs excellent pour un prix défiant toute concurrence. Ça nous change des additions norvégiennes.
Décidément cette première journée en Aragon est une réussite à tout point de vue !
Distance parcourue dans la journée : 250 kilomètres.
Ermita de San Juan y Pablo à Tella
Randonnée au Sestrales Alto
J4 : Mercredi 16 septembre 2016
Grand beau temps ce matin malgré une gelée blanche au lever du jour. A 9 h 30, quand nous quittons l'hôtel, la température est cependant déjà remontée de 5 degrés et frôlera les 15 au meilleur de la journée.
Nous avons prévu aujourd'hui une nouvelle incursion dans le parc national d'Ordesa et
Monte Perdido mais cette fois par une autre entrée, celle de Plana Canal desservie par la piste de Sensa.
Pour y accéder, direction Puertolas puis Bestué à une dizaine de kilomètres de notre pied-à-terre. Juste avant Bestué, l'asphalte cède la place à une piste assez rugueuse dont les deux premiers kilomètres sont les moins roulants.
Certes nous avons un SUV 4x4 mais équipé de pneus de ville. De ce fait, nous roulons tout doux dans cette montée de 10 kilomètres supplémentaires. Une bonne heure est nécessaire pour parcourir toute la distance entre l'hôtel et le point d'arrivée.
Sur le trajet nous dépassons un véhicule de la FCQ (Fundacion para la Conservacion del Quebranhuesos) dont le conducteur est déjà en plein travail d'observation. Nous ne tardons pas à apercevoir ses sujets d'étude.
A Plana Canal (1749 mètres), la piste est fermée par une barrière. C'est là que nous garons la voiture. Nous sommes seuls.
Il est 10 h 30 quand nous nous lançons à l'assaut du sommet du Sestrales. L'itinéraire suit les panneaux indiquant à intervalle régulier les limites du parc national.
Très vite la vue très ouverte est spectaculaire sur les vallées alentour ainsi que sur les plus hauts sommets flirtant avec les 3 000 mètres.
D'ouest en est, on trouve dans le premier groupe, le
Mont Perdu, le Pic d'Anisclo et la Punta de las Olas. Dans le second groupe, le Pic d'Anisclo inférieur et les Trois Sœurs (ou les trois Marie). Dans le creux entre les deux groupes, le col d'Anisclo.
Les alpages à l'avant-plan ont un petit air de steppe mongole. Il ne manque que les chevaux ? Non, regardez bien et cherchez l'enclos où ils sont parqués.
Plus loin, on distingue aussi le rond-point matérialisant la fin de la piste et l'entrée du parc national où nous sommes garés.
De colline en crête, nous avançons avec détermination jusqu'au bord d'un profond canyon, celui de la rivière Anisclo.
Des pins à crochets (bien nommés) poussent sur ces pentes improbables.
12 h 30 : après deux heures de marche, nous atteignons le Sestrales Alto, 2100 mètres. Sur notre gauche, son petit frère, le Sestrales Bajo, 2075 mètres. Sur le plateau en face, les villages de Nerin et Buerba.
Nouveau panorama sur la chaîne du
Mont Perdu, dont nous ne nous lassons pas.
Après avoir cassé la croûte au sommet, retour par le même chemin tout en continuant à admirer la vue, cette fois, plus à l'est. La montagne tabulaire (au milieu de la photo) comprend la Pena l'Ombre (1969 m) et le Castillo Mayor (2014 m)
Comme hier, la douceur ambiante nous ferait presque oublier que nous sommes en automne. Pourtant des indices sont là pour nous le rappeler.
D'abord, les couleurs de la forêt entre rouille et or ne trompent pas. Ici elles tirent même étonnamment vers des teintes violacées.
La présence de crocus qui fleurissent justement à partir de la fin de l'été est également là pour nous le confirmer.
Trop occupé à observer les fleurs, le photographe n'a pas le temps de dégainer au passage d'un chamois, rapide comme l'éclair.
En revanche, pas de risque de louper ce troupeau de chevaux. Ce sont ceux que nous avions déjà vus auparavant, parqués dans un enclos. Ils ont été libérés par leurs gardiens en vue de la transhumance. Ils migrent en direction de la vallée en prenant la même piste que celle que nous devons emprunter nous aussi.
De ce fait, nous serions bloqués derrière eux si nous prenions la route tout de suite. Nous avons par conséquent tout le temps de nous attarder autour de Plana Canal d'autant qu'il n'est que 14 h 30 quand nous retrouvons la voiture.
En tout, nous avons mis 4 heures pour une distance de 8 kilomètres avec 500 mètres de dénivelé. Très belle randonnée.
Comme nous avons ramené des chaises pliantes dans notre voiture, c'est le moment idéal pour en faire usage. Nous les déplions sur la pelouse devant ce belvédère d'exception et prenons un bain de soleil comme en plein été (ou presque). Gare aux coups de soleil !
Le calme est impressionnant, à peine interrompu par le cri des vautours.
Quand les chevaux sont loin, nous leur emboîtons le pas, ou plutôt les roues. Nous ne tardons pas à les retrouver plus bas dans les alpages où leurs accompagnateurs ont déjà installé le camp pour la nuit.
Quant à nous, une fois arrivés au carrefour avec la route bitumée, nous faisons un écart vers Bestué, encore un joli village traditionnel, mais contrairement à Revilla vu hier, celui-ci est habité et la plupart de ses maisons en cours de rénovation.
Retour à Escalona en fin d'après-midi après une journée une nouvelle fois bien optimisée et un coup de cœur qui se confirme pour cette belle région des
Pyrénées aragonaises.
Deuxième nuit à l'hôtel Revestido. Demain, déplacement vers la Sierra de Guara.
Distance parcourue dans la journée : 45 kilomètres.
Vers le sommet du Sestrales Alto
Dans la Sierra de Guara, du Portal de la Cunarda au village d'Alquézar
J5 : Jeudi 17 novembre 2016
Pas de gelée ce matin, 4 degrés et grand bleu alors que nous prenons la route vers notre destination suivante, le village d'
Alquézar, à moins de 70 kilomètres. Nous y avons réservé trois nuits afin de profiter des paysages spectaculaires de la Sierra et des Canyons de Guara.
Entre l'Ebre et les
Pyrénées, le parc naturel renferme un impressionnant massif de calcaire dont les reliefs sculptés par l'action érosive de l'eau et de l'air en font l'un des hauts lieux de la pratique du canyoning en Europe. Les randonneurs ne sont pas en reste et trouvent dans ces paysages de gorges, de falaises et de ravins un terrain idéal.
Pour ce qui nous concerne, c'est la randonnée que nous visons. Le canyoning, nous avons déjà eu l'occasion de l'expérimenter dans cette région pendant l'été 2000. Alors que nous séjournions dans la vallée française de
Luchon, nous sommes venus passer deux jours dans les environs et y retrouver des amis qui nous avaient organisé une descente de canyon. Mais lequel et à partir d'où ? Nous espérons que ce nouveau séjour va aussi nous guérir de notre amnésie. ;-)
Revenons-en maintenant à notre itinéraire vers la Sierra. A partir d'Ainsa, nous quittons la route principale pour emprunter la A-2205, ondulant paisiblement à travers la campagne, au gré de jolis villages pour la plupart perchés.
A l'approche du massif, la route devient franchement sinueuse, suivant au plus près les méandres des rios.
Nous ignorons les premiers points de vue, peu photogéniques, pour nous rendre directement à proximité de Colungo. C'est là que démarre notre randonnée du jour.
Une fois sur place, nous réalisons que le début du circuit se fait sur une bonne piste. Pour gagner du temps et éviter une partie peu intéressante, nous poursuivons en voiture un kilomètre de plus. C'est toujours ça de pris !
Quand l'itinéraire quitte la piste, il n'y a plus d'autre choix que de poursuivre à pied. Il est 11 h 30 quand nous nous mettons en marche.
Le sentier descend dans le canyon des Arruellos puis s'enfonce dans la pinède de Cunarda, parfumée de senteurs de garrigue et de sous-bois. Des bouquets de thym et de romarin parsèment les pentes, j'en cueille quelques brins pour aromatiser les tomates de notre pique-nique. Pour échapper à l'hypoglycémie, nous n'avons qu'à tendre la main pour récolter quelques arbouses.
D'un canyon à l'autre, nous enchaînons les montées et les descentes en nous demandant où peut bien se cacher le point d'intérêt qui a motivé notre déplacement.
Ce n'est qu'au dernier moment, à partir de la confluence des deux dernières gorges qu'il se dévoile enfin. Il s'agit d'une impressionnante cavité creusée par l'érosion dans la roche calcaire. Plus qu'une fenêtre, c'est un véritable portail d'où son nom de Portal de la Cunarda.
Pour s'en approcher, les derniers mètres sont un peu exposés, mais pas véritablement dangereux. C'est sous sa voûte que l'on réalise pleinement sa majesté.
Les vautours aussi apprécient ce décor hors norme.
Après avoir mangé un morceau, nous rebroussons chemin, en partie par le même itinéraire, avant d'opter pour un raccourci qui rejoint directement la piste de Suelves, celle sur laquelle nous sommes garés.
Retour à 14 h 30 après un parcours en boucle de 3 heures pour une distance de 8 kilomètres et 550 mètres de dénivelé.
Nous reprenons la voiture pour la dernière ligne droite jusqu'à
Alquézar dont la silhouette haut perchée se voit de loin, dominant la plaine environnante couverte de champs d'oliviers et d'amandiers.
C'est ce magnifique village médiéval regroupé autour de son château et de sa Collégiale que nous avons retenu pour notre séjour. A l'hôtel Villa de
Alquézar, nous prenons possession d'une chambre "spéciale" de 40 m 2 avec une vue unique sur le village et le massif de la Sierra de Guara.
Après avoir contemplé le village depuis nos fenêtres, si on allait le visiter un peu plus avant ! Précisons que le centre est piéton, les visiteurs doivent laisser leur véhicule sur les parkings extérieurs.
De ruelle en placette, nous en faisons le tour tout en commençant à nous préoccuper de trouver une table pour le dîner, seules deux ou trois restaurants étant ouverts hors saison.
Finalement le choix est vite fait parmi les deux adresses recommandées par la réceptionniste de notre hôtel. Avec ses petites salles réparties sur plusieurs niveaux comme suspendues au-dessus de la vallée, son intérieur mariant la pierre et le bois dans un design épuré, la Casa Pardina est immédiatement retenue. Pour ce qui est du contenu de l'assiette, il faudra attendre 20 heures passées, bien entendu !
Nous poursuivons par conséquent notre déambulation, de l'église paroissiale
St Michel l'Archange à la Collégiale Ste Marie Majeure.
Au cœur du village, la terrasse du café "Meson del Vero" ne nous est pas inconnue. Eureka, nous nous rappelons y avoir partagé des tapas à la fin de notre journée de canyoning en 2000. Petit à petit, la mémoire revient. Nous pouvons par conséquent en conclure que la descente de canyon s'est terminée à
Alquézar.
Après cette parenthèse, reprenons la balade vers le sommet du village.
C'est là, sur les bases d'une forteresse musulmane, que se dresse l'
église Ste Marie flanquée d'un cloître, baigné à cette heure par une lumière particulièrement seyante.
De l'intérieur de l'édifice religieux, on retient notamment la riche décoration des plafonds et quelques œuvres majeures comme ce retable.
Avant de quitter les hauteurs de la citadelle, nous nous attardons sur le magnifique panorama qui s'étend à nos pieds. Par-delà les tours et les remparts, le regard porte jusqu'au fond du canyon, jusqu'au lit du rio Vero, celui qui sera au cœur de nos explorations demain. Nous avons déjà hâte d'y être.
Une fois le soleil couché, nous profitons du confort de notre chambre avant de savourer la cuisine de la Casa Pardina, aussi soignée que son décor.
Hmmm... ce séjour en Sierra de Guara s'annonce prometteur !
Distance parcourue dans la journée : 70 kilomètres.
La Collégiale d'Alquézar
Randonnée de Alquézar à Asque via les passerelles du rio Vero
J6 : Vendredi 18 novembre 2016
Après un petit déjeuner très copieux, avec tous les ingrédients déjà prêts sur la table (pas besoin de se lever pour se servir), nous sommes d'attaque pour la journée.
Aujourd'hui la voiture reste dans le garage de l'hôtel, nous partons directement à pied.
Il est 10 heures quand nous commençons à descendre vers le rio Vero sous un ciel légèrement plus voilé que les autres jours.
Une fois le lit de la rivière atteint, surprise... le parcours se poursuit en surplomb du cours d'eau grâce à des passerelles suspendues dans le vide.
Nous avançons à notre rythme, d'abord avec précaution, en baissant la tête pour certains passages puis avec de plus en plus d'aisance au fil de la progression.
Nous avons de la chance d'être absolument tout seuls. En cas d'affluence, ça doit être plus compliqué de se croiser.
Sans ce système ingénieux, on ne pourrait pas accéder au cœur de la gorge. Les falaises tombant à pic dans le rio ne laissent aucune place à un éventuel cheminement.
Plus on s'enfonce dans le canyon, plus les passerelles sont installées haut sur la falaise. Mais grâce aux câbles garde-fous, pas de crainte à avoir, pas de sensation de vertige non plus. Bien au contraire, le parcours à la limite de la canopée est vraiment amusant.
En dehors des avantages techniques, arrêtons-nous aussi sur les qualités visuelles et picturales du parcours ! Entre les couleurs menthe à l'eau du rio, orangé des parois du canyon, jaune d'or des feuilles d'automne et vert persistant des résineux, c'est l'harmonie parfaite.
Cela fait quasiment une heure que nous sommes en route, mais à force de musarder, nous avons l'impression de ne pas avoir beaucoup avancé. Il suffit d'ailleurs de lever la tête pour nous rendre compte que nous sommes toujours à la verticale du village, ou presque.
Après avoir traversé le Vero au niveau du pont roman de Fuentebanos, nous nous éloignons de la rivière pour grimper en direction du village d'Asque.
Dernière vue d'ensemble du canyon de Vero laissé derrière nous.
C'est alors le moment de nous intéresser à de petits détails botaniques.
En arrivant à proximité d'Asque, nous ignorons le village et coupons à travers un champ d'oliviers. A ce niveau, nous sommes presque étonnés de trouver deux randonneurs devant nous alors que jusqu'à présent nous étions toujours seuls dans nos balades.
Un arrêt pique-nique (pour nous) va permettre aux deux marcheurs de creuser à nouveau un peu leur avance avant qu'on ne les rattrape près du pont de Villacantal. C'est à cet endroit que nous retrouvons aussi le rio Vero.
Dernière pause pour profiter de la beauté sauvage du canyon.
Puis nous attaquons la dernière ligne droite, une longue montée bien raide jusqu'au village. Elle nous en rappelle une autre, celle faite il y a 16 ans, à l'issue de notre journée de canyoning. Hervé s'en souvient d'autant plus douloureusement qu'il l'avait faite, chaussons de plongée aux pieds. Nous pouvons en conclure que c'est bien le rio Vero (supérieur) que nous avons descendu en 2000. Cette balade a donc bien permis de nous rafraîchir la mémoire.
Le temps aussi s'est un peu rafraîchi sous un ciel de plus en plus couvert au fil de la journée. C'est donc par une boisson chaude bien méritée que nous clôturons cette randonnée de 10 kilomètres en 4 heures et avec 550 mètres de dénivelé. Un parcours très ludique dans un environnement de toute beauté !
La Sierra de Guara tient effectivement toutes ses promesses.
Pour l'heure, nous nous retirons dans notre chambre jusqu'au dîner pour lequel nous nous ne prenons pas de risque en retournant comme hier à la Casa Pardina. Nous avons été tellement bien accueillis et bien servis que c'est une évidence. Nous avons été séduits une nouvelle fois.
Deuxième nuit à l'hôtel Villa de
Alquézar.
Distance parcourue dans la journée : 0 kilomètre (en voiture).
Passerelles du rio Vero
Real del Mascun, randonnée circulaire de Rodellar à Otin
J7 : Samedi 19 novembre 2017
Encore une journée consacrée à la Sierra de Guara, mais aujourd'hui nous changeons de point de départ et de canyon.
Nous nous rendons en voiture à Rodellar, situé au bout d'une route en cul-de-sac à 35 kilomètres de
Alquézar, afin d'explorer un autre canyon emblématique de la région, celui de Mascun.
En saison, parking obligatoire à l'extérieur du village mais à cette époque de l'année, nous trouvons quelques places disponibles à l'entrée.
Bonne nouvelle, le ciel est à nouveau dégagé et le soleil généreux même si pour l'instant il ne fait que 5 degrés. Pull et veste seront vite remisés au fond du sac.
Un peu avant 11 heures, nous verrouillons la voiture, c'est parti en même temps que 5 jeunes que nous suivons comme des moutons sans faire attention ni aux indications du GPS ni aux panneaux. Or nous le comprendrons un peu plus tard, eux viennent là pour faire de l'escalade donc choisissent la pente la plus rapide et la plus raide pour accéder au canyon.
Cette variante nous oblige ensuite à passer la rivière plusieurs fois à gué, ce qui, grâce à quelques pierres bien placées, se révèle heureusement facile.
Une fois le parcours initial récupéré, il suffit de suivre le cheminement sur les berges du rio.
Une trentaine de minutes après notre départ, nous arrivons en vue du premier point d'intérêt, une belle cavité creusée dans une falaise.
Mais c'est après l'avoir dépassée et nous être retournés que nous réalisons sa véritable particularité. Sa forme ne vous évoque-t-elle pas quelque chose ?
Oui, sans aucun doute, il s'agit bien d'un dauphin.
Plus on avance, plus les falaises en surplomb du canyon prennent des formes évocatrices. Forteresse, tours crénelées, aiguilles rocheuses... il y a ici comme un air de canyon ouest américain !
A partir de maintenant, le sentier se dirige vers les hauteurs, atteignant 1000 mètres d'altitude à l'issue d'une série de zigzags bien sentis. Mais grâce à quelques distractions, la montée passe comme une lettre à la poste.
Nous nous amusons, en effet, à observer les différentes ouvertures percées dans les colonnes rocheuses.
Fenêtre classique ou cintrée...
Oeil de bœuf...
Chas d'aiguille...
Pas étonnant que les rapaces eux aussi aient trouvé ces anfractuosités propices à leur habitat.
Deux heures après notre départ, nous atteignons le point culminant de notre randonnée d'où nous contemplons ces draperies rocheuses qui ornent le versant opposé.
Le sentier se faufile ensuite entre deux rangées de murets jusqu'à ces chênes robustes et sans doute pluricentenaires.
Nous ne tardons pas à atteindre le hameau de Otin, vraiment abandonné et carrément en ruine.
Nous sommes donc d'autant plus surpris de trouver... un cheval dans l'une de ces masures à moitié écroulées ! L'animal porte un mors, mais pas de selle. Il n'est pas attaché mais manifestement enfermé et pourtant calme. Que fait-il là ? Son propriétaire l'a-t-il momentanément parqué ici, le temps d'une petite balade à pied dans les environs ? Nous n'avons pourtant vu personne à des lieues à la ronde.
Nous en sommes maintenant à la moitié de notre circuit en boucle. Le retour dans le rio Mascun, contrairement à nos craintes, se fait en pente douce en passant...
- d'abord par un gigantesque champ de
genêt horrible,
puis à proximité du dolmen de Losa Mora,
enfin dans un pierrier un peu inconfortable dont nous oublions vite l'inconfort en nous focalisant sur les couleurs dorées que l'automne a posé sur tous les versants.
Nous retrouvons le rio Mascun à proximité de l'arche du dauphin. Contrairement à ce matin et sans doute aussi parce que nous sommes samedi, il y a un peu plus de monde, quelques randonneurs comme nous mais aussi quelques vététistes chevronnés dans le fond du canyon et surtout quelques grimpeurs accrochés telles des araignées aux parois rocheuses.
Voilà nous sommes presque arrivés. Dernière immersion dans ce fabuleux canyon de Mascun et fin d'un très beau parcours de 15 kilomètres fait en 6 heures avec 570 mètres de dénivelé.
A notre retour à
Alquézar nous constatons également plus de monde dans le village que lors des soirs précédents, week-end oblige. Nous avons par conséquent bien fait de réserver notre table pour le dîner. Pour notre dernier soir nous avons voulu changer et essayer la Marmita de Guara.
Conclusion : la cuisine y est très bonne aussi (pour un prix assez similaire). En revanche, le décor et l'accueil sont un cran en dessous de ceux de la Casa Pardina.
Dernière nuit à l'hôtel Villa de
Alquézar.
Distance parcourue dans la journée : 70 kilomètres. Dans le canyon de Mascun
De l'auberge de Montfalco au Congost de Mont-Rebei par les passerelles
J8 : Dimanche 20 novembre 2016
Après six jours consécutifs de très beau temps, la météo prévoit, à partir d'aujourd'hui et pour plusieurs jours, une dégradation pluvieuse en provenance de l'ouest. Notre itinéraire nous emmenant une centaine de kilomètres plus à l'est, nous espérons prendre un peu d'avance et échapper aux précipitations pour quelques heures encore.
En effet, en cours de route, nous trouvons même du soleil, ce qui nous conforte dans nos déductions.
Notre destination pour les deux nuits prochaines est l'auberge de Montfalco, une sorte de refuge pour randonneurs en plein milieu de nulle part, depuis laquelle nous avons prévu d'explorer deux sites d'intérêt : les murailles de Finestras aujourd'hui et le Congost de Mont-Rebei demain. Du moins, c'était l'enchaînement initialement prévu, mais vu les incertitudes météorologiques, nous préférons faire le contraire, la gorge et ses passerelles étant notre priorité.
Le défilé de Mont-Rebei forme la limite naturelle entre les provinces d'Aragon et de
Catalogne. L'auberge de Montfalco se trouve au bout d'une piste carrossable d'une quinzaine de kilomètres qui débute dans le village de Viacamp, situé lui sur la route N-123 à l'est de Barbastro.
Quand nous arrivons à l'auberge autour de 11 heures, le parking est déjà plein et autour de la maison, des groupes de grimpeurs préparent cordes et baudriers. L'endroit est effectivement connu pour l'escalade, pour le kayak en été et est le point de départ de nombreuses randonnées.
La plus réputée d'entre elles relie le refuge au Congost (mot catalan signifiant canyon) de Mont-Rebei via plusieurs séries de passerelles et deux ponts suspendus. Le parcours intégral fait 13 kilomètres avec x mètres de dénivelé. En raison de la météo, nous revoyons nos objectifs à la baisse et espérons pouvoir couvrir au moins la moitié, c'est-à-dire la partie la plus spectaculaire entre l'auberge et le premier pont suspendu, et ce, sans pluie.
Allez, c'est parti tout d'abord à travers la forêt jusqu'à découvrir, au détour d'une falaise, l'étendue des eaux turquoises de l'Embalse de Canelles.
C'est à partir de ce point qu'il faut emprunter une première série de passerelles. Après avoir déjà expérimenté celles du rio Vero, nous sommes déjà un peu familiarisés avec ce type de parcours, mais contrairement aux précédentes en acier ajouré, celles-ci sont composées de lattes en bois plus aérées.
Si les précédentes suivaient un tracé assez horizontal, celles-ci ont un aspect beaucoup plus vertical.
Autre différence : si dans le canyon de Vero nous avions les passerelles pour nous tout seuls, ce n'est pas le cas ici. La grande majorité des touristes commencent cette randonnée par l'extrémité opposée où, près de Puente de Montanana, le parking est plus facilement accessible. Nous ne tardons donc pas à rencontrer sur les lattes des randonneurs ayant fait ce choix. Et comme nous sommes dimanche, ils sont très nombreux. Pour se croiser, c'est chacun son tour !
Après la première série de passerelles, un cheminement bien aménagé prend le relais et continue à grimper jusqu'au pied d'une deuxième série.
C'est après avoir emprunté toutes ces passerelles que la pluie commence à s'inviter dans la danse, rendant immédiatement glissante la pente rocheuse qui mène au pont suspendu. Nous décidons d'y descendre malgré tout en avançant avec précaution.
Depuis le milieu de la structure on jouit du meilleur point de vue sur cet impressionnant défilé en profitant de la couleur étonnante des eaux de la Noguera Ribagorzana.
Dans sa partie la plus étroite, le goulet fait une vingtaine de mètres à peine.
Même s'il ne tombe pour l'instant qu'une petite pluie fine, nous préférons faire demi-tour. En ayant parcouru la moitié de l'itinéraire intégral en aller simple, nous avons tenu nos objectifs. Il reste à espérer que le retour ne se fasse pas sous une pluie battante.
Si nous avions continué, nous aurions pris le sentier taillé dans la falaise que l'on aperçoit sur la rive opposée. Spectaculaire lui aussi !
Nous tournons alors le dos à la gorge pour emprunter une deuxième fois ces passerelles s'enroulant tels des échafaudages autour des parois rocheuses.
Vue plongeante sur le canyon depuis le point le plus haut.
Dans la forêt nous séparant de Montfalco, nous avions repéré une table de pique-nique. Celle-ci tombe maintenant à point nommé pour une pause déjeuner bien tardive. Nous sommes au bord de l'hypoglycémie et plus très performants. Mais après nous être sustentés, fini le coup de barre, ça repart jusqu'à notre destination finale.
Un peu après 15 heures, nous sommes de retour à l'auberge. Au final, en dehors de quelques gouttes, il n'a pas vraiment plu et avec le recul, nous aurions pu tenter le parcours intégral dans les gorges. Dommage !
C'est maintenant le moment de prendre possession de notre hébergement, au milieu d'une ribambelle d'enfants courant dans tous les sens et d'autant d'adultes se hélant d'un étage à l'autre.
Alors qu'il est presque 15 h 30, tout ce petit monde est seulement en train de passer à table.
Au milieu de ce brouhaha, on nous énonce les règles de la maison. Premièrement, pas de chaussures à l'intérieur, des sabots sont disponibles (mais nous avons amené nos chaussons).
Deuxièmement, l'eau, notamment pour la douche, est à utiliser avec parcimonie.
A l'étage, nous nous installons dans une chambre, certes petite, mais aménagée avec soin (parquet et armoire en bois massif), et dotée d'une salle de bain privative. Les draps et les serviettes sont fournis dans notre cas, mais il faut préparer les lits. Des détails qui prouvent que ce n'est pas tout-à-fait un hôtel !
Le refuge comprend par ailleurs des chambres pour groupes avec salle de bains partagée.
Après un moment de repos dans la chambre, comme il ne pleut toujours pas, nous décidons de ressortir vers 17 heures pour explorer les alentours immédiats de l'auberge. Au rez-de-chaussée, les convives ne sont toujours pas sortis de table.
Nous partons en direction de l'Ermita de San Quitiera d'où nous contemplons une nouvelle vue sur le Congost de Mont-Rebei.
A notre retour, l'animation est toujours à son comble dans et autour de l'auberge. Les enfants cavalent dans les escaliers, les adultes rentrent et sortent, chargent les voitures, claquent les portes. Ce séjour risque d'être animé !
Pourtant, une heure plus tard, depuis notre chambre, nous sommes étonnés de ne plus entendre de bruit. Il nous faut même tendre l'oreille pour distinguer des sons paraissant provenir d'une télé. Seraient-ils tous réunis autour du petit écran ? Dans le sous-sol, ce n'est pas autour de la télé (il n'y a ni télé ni Internet) mais autour d'un écran de projection que nous retrouvons une petite poignée de personnes (sans doute des guides) en train de visionner un film sur... l'
Islande. Petit à petit, les quelques personnes s'éclipsent une à une, toutes les autres (familles avec enfants) ayant déjà quitté le refuge, fin de week-end oblige.
Conclusion... au moment du dîner à 20 heures, il ne reste plus que nous deux (ainsi que le couple de gardiens et leur chien). Ça alors ! Nous avons le refuge pour nous tout seuls.
Dîner en tête à tête et nuit très calme rythmée par la pluie.
Distance parcourue dans la journée : 85 kilomètres.
Congost de Mont-Rebei
Une journée à Lérida, balade en ville
J9 : Lundi 21 novembre 2016
Si hier nous avons encore pu échapper à la pluie, aujourd'hui ça a l'air impossible. Il a plu toute la nuit sans discontinuer. Ce matin il tombe toujours des cordes et la météo ne prévoit aucune amélioration dans la journée.
Dans ces conditions, nous faisons une croix sur les Murailles de Finestras tout en réfléchissant à une alternative valable. Un coup d'œil sur une carte de la région nous apprend que la grande agglomération la plus proche est la ville catalane de
Lérida, à une centaine kilomètres tout même de Montfalco. Mais puisqu'on a rien d'autre à faire...
Sans guide papier de
Catalogne, sans Internet, nous ne savons pas exactement à quoi nous attendre mais sommes persuadés d'y trouver musées et/ou monuments où nous abriter, si besoin, de la pluie.
En arrivant à
Lérida en fin de matinée, pas de chance côté musées et monuments, ils sont tous fermés le lundi, mais coup de bol, il n'y pleut pas. A défaut de visites culturelles, nous nous contentons alors d'une balade en ville.
Depuis les petites ruelles piétonnes du
centre-ville, escalators et ascenseurs nous hissent sans effort sur les hauteurs où se dresse la
Seu Vella. Ancienne cathédrale de
Lérida, bâtie entre le XIIIe et le XVe siècles, elle témoigne de la transition entre art roman et art gothique. Sa grande tour s'impose au regard et son cloître attenant est, paraît-il, d'une grande beauté.
Nous nous limitons bien entendu à une vue de l'extérieur avant de trouver une porte laissée ouverte par inadvertance par une équipe de télévision en train d'y faire un reportage. Nous en profitons pour pénétrer dans le cloître, juste le temps d'une photo, avant de nous faire refouler par le gardien, de retour à son poste.
Nous sommes immédiatement frappés par sa taille ainsi que la beauté et la variété des remplages des fenêtres, tous différents.
Nous continuons alors à faire le tour de l'édifice toujours à l'extérieur en profitant de la vue depuis ce belvédère haut perché avant de nous perdre à nouveau dans le dédale des petites rues piétonnes.
A peine sortis de l'agglomération de
Lérida, nous retrouvons la pluie qui n'a pas cessé non plus à Montfalco. Notre choix de passer la journée à
Lérida a donc été pertinent.
Deuxième nuit à l'auberge où, vu la météo, nous sommes toujours tout seuls.
Distance parcourue dans la journée : 200 kilomètres.
De Tudela aux Bardenas Reales, premier aperçu
J10 et 11 : Mardi 22 et mercredi 23 novembre 2016
On dirait qu'il fait un peu meilleur. Au réveil, il ne pleut pas et les nuages bas sont en train de se disperser, levant le voile sur le réservoir et les reliefs hier totalement invisibles.
Mais cette timide amélioration n'est qu'éphémère. A notre départ de l'auberge, une heure plus tard, la pluie en remet une couche.
Bah, ayant prévu aujourd'hui une étape de transition, cette météo perturbée ne nous dérange pas outre mesure. Nous devons rejoindre la province de Navarre où nous avons réservé trois nuits dans un appartement dans le centre historique de
Tudela. 250 kilomètres nous en séparent. Nous avons prévenu la propriétaire de notre arrivée entre 14 heures et 15 heures.
Nous y serons en self-catering. Alors quand un supermarché Simply se présente sur notre trajet et à défaut de pouvoir randonner, nous en profitons pour arpenter les rayons de la grande surface et faire un ravitaillement. Tout au long du parcours jusqu'en Navarre, la météo reste très humide.
Nous arrivons comme prévu, un peu après 14 heures, aux portes de
Tudela.
Nous nous attendions à avoir quelques difficultés à pénétrer dans le cœur historique piétonnier, mais pas à ce point. Après avoir tourné en rond plusieurs fois, impossible d'arriver à l'adresse indiquée. Le centre est un dédale de petites rues médiévales, étroites et tortueuses, la plupart en sens unique. Même le GPS de la voiture n'est pas fichu de nous guider. Nous finissons par abandonner notre véhicule sur un stationnement pour nous rendre à pied à la Casa Soto del Ebro.
Sur place, la propriétaire, jambe dans le plâtre, réussit entre espagnol et un peu d'anglais rudimentaire, avec dessin à l'appui, à nous expliquer le circuit à emprunter. Elle nous remet surtout la télécommande, véritable sésame permettant l'accès à ce quartier historique barré par un plot rétractable. Elle nous indique aussi dans quel secteur nous garer gratuitement ensuite, une fois nos bagages déchargés.
Grâce à ses conseils avisés nous arrivons effectivement à bon port. Mais les complications reprennent quand il s'agit de trouver une place de stationnement gratuite. La mission s'avère impossible en pleine après-midi. Même les agents de police ne savent pas nous conseiller. Au final, c'est dans un parking payant que nous atterrissons. Nouveau casse-tête pour retrouver la maison depuis notre stationnement. Le GPS du téléphone lui aussi a du mal à trouver ses repères dans ce labyrinthe urbain.
Quand enfin nous réintégrons l'appartement, c'est pour ne plus le quitter de toute la soirée, profiter de son confort douillet et de son équipement moderne pour nous préparer un petit dîner devant la télé alors que dehors la pluie redouble d'intensité.
Distance parcourue dans la journée : 250 kilomètres.
Le lendemain...
Ploc, ploc, ploc... toute la nuit, notre sommeil a été rythmé par la pluie tombant par la gouttière percée de l'immeuble voisin sur l'auvent en plexiglas de l'entrée. Encore 100 % de précipitations prévues pour la journée.
Si nous avons choisi
Tudela comme pied-à-terre pour trois nuits, c'est pour explorer les plateaux désertiques des
Bardenas Reales qui s'étendent à une vingtaine de kilomètres de la ville. Vaste zone de 42 000 hectares, ce désert offre des paysages uniques en Europe caractérisés par une végétation spécifique et des formations rocheuses spectaculaires sculptées par l'érosion qui donnent vraiment au visiteur qui les traverse l'impression d'évoluer dans les paysages mythiques de l'Ouest américain.
Or dans cette région habituellement désertique il tombe aujourd'hui des seaux d'eau. Et l'on sait que le terrain des Bardenas, habituellement sec, peut rapidement devenir impraticable en cas de fortes pluies. Les routes et surtout les chemins qui sillonnent le plateau se transforment alors en torrents de boue dont on ne peut plus s'extraire.
A ce propos, j'avais vu des photos impressionnantes de motos engluées dans la boue, de camping-cars obligés de s'équiper de chaînes à neige pour se sortir du bourbier et même de 4x4 enlisés.
Dans ces conditions, nous ne sommes pas pressés de mettre le nez dehors et encore moins nos roues dans la glaise des Bardenas.
C'est pourquoi nous passons la matinée à paresser. Ce n'est qu'après le déjeuner que nous décidons de sortir afin de recueillir quelques informations auprès du centre des visiteurs du parc, accessible par une route bitumée.
Autour de
Tudela, les étendues agricoles dédiées à la culture maraîchère donnent un avant-goût de ce qui nous attend plus loin. Les champs cultivés se sont transformés en rizières. Le bétail, les pieds dans l'eau, a dû se réfugier sur quelques promontoires moins détrempés.
Sans surprise, l'employée nous déconseille toute visite du désert pendant les deux prochains jours. La seule possibilité, dit-elle, consiste à poursuivre la route bitumée en cul-de-sac jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la base militaire qui occupe une partie du parc naturel. Toutes les pistes qui sillonnent les lieux sont, de son point de vue, impraticables.
Une fois la caserne atteinte, la tentation de nous engager sur la piste qui fait le tour du polygone de tir est trop forte. Finalement, son état n'est pas aussi catastrophique qu'annoncé. Certes, elle est trempée mais grâce à sa structure caillouteuse elle reste carrossable. Certes, il nous faut traverser à plusieurs reprises de larges flaques boueuses dont le fond est heureusement solide et d'où notre SUV ressort repeint couleur gadoue. Mais c'est le prix à payer pour découvrir a minima quelques reliefs emblématiques.
Ici la star du parc, Castildetierra, pour laquelle Hervé se risque à faire quelques pas dans la marne argileuse. Il a failli rester scotché dans la boue ;-)
Là, les pentes bicolores de las Cortinas.
Pour l'instant, nous préférons ne pas tenter le diable et en rester là. Demain la météo prévoit une belle amélioration. Si randonner paraît d'ores et déjà compromis, nous espérons pouvoir poursuivre la visite tout en restant sur les pistes.
Dans l'immédiat, retour à
Tudela pour une deuxième nuit à la Casa Soto del Ebro.
Distance parcourue dans la journée : 55 kilomètres.
Dans le désert des Bardenas Reales
Bardenas Reales, le désert après la pluie
J12 : Jeudi 24 novembre 2016
La pluie a cessé durant la nuit, mais les immeubles dans ce quartier de
Tudela sont si proches et si serrés qu'il est impossible de voir le ciel depuis nos fenêtres. La météo a prévu une amélioration progressive qui devrait se généraliser à partir de la mi-journée.
Alors en attendant qu'il fasse vraiment très beau, nous passons la matinée à nous promener en ville. L'objectif est de grimper au pied du Corazon de Jesus, la statue du Christ qui surplombe la ville un peu à la manière du Corcovado de Rio.
C'est de là qu'on a la meilleure vue sur la cité et sur l'Ebre qui la traverse.
En chemin, petit aperçu des ruelles pavées et des immeubles en briques, très caractéristiques des vieilles villes espagnoles.
Bon, mais on n'est pas là pour rester en ville. Après avoir déjeuné tôt, hop, dès 13 heures, on part comme hier en direction du centre d'information des
Bardenas Reales. Non pas pour y prendre des renseignements, on sait ce qu'on nous répondrait, mais juste pour profiter du goudron du parking pour changer de chaussures, car on s'attend à quelques dégâts de ce côté-là. ;-)
Immédiatement après le centre d'information, nous tournons à gauche sur la piste déjà empruntée hier, toujours garnie de larges flaques mais déjà un peu moins profondes que la veille. La décrue commence bien à s'amorcer.
Elle nous mène droit vers Castildetierra qui, sous le ciel bleu, a une bien meilleure tête qu'hier. Ça fait plaisir !
Avec sa robe à plis tombant telle une traîne, on dirait une reine dominant fièrement le royaume qui s'étend à ses pieds.
On peut en fait le tour, mais aujourd'hui c'est exclu. Même si les conditions sont meilleures, les sols sont encore trop spongieux pour pouvoir envisager de randonner.
L'objectif est donc de poursuivre en voiture en faisant le tour complet du polygone de tir et d'organiser nos arrêts selon nos envies au gré des sites se présentant sur notre parcours.
En longeant le côté nord, premier arrêt pour réaliser que la base militaire est réellement en activité. Waouh, il vaut mieux ne pas se trouver dans le champ d'action !
8043
Concentrons-nous maintenant sur les mesas et les buttes striées qui font la renommée des Bardenas et que nous sommes hélas contraints de contempler de loin au téléobjectif.
Sur le côté Est du parcours, voyant à deux reprises un véhicule (français de surcroît) arrêté sans ses occupants à bord, nous sondons un peu les alentours mais à part faire quelques pas, impossible de s'éloigner.
Par conséquent c'est toujours à distance que nous admirons ces tertres plissés.
Après avoir fait le tour complet du champ de tir, presque de retour à la Castildetierra, voici enfin une possibilité de se dégourdir un peu les jambes en grimpant vers le Cabezo de Cortinillas.
Un escalier de 219 marches par endroits emportées par l'érosion mène au sommet d'un ancien observatoire militaire pour une vue imprenable sur les paysages alentour.
C'est également l'endroit idéal pour se rendre compte de l'engorgement des sols.
Hervé en profite pour poser entre deux demoiselles coiffées, ce qui n'est pas pour lui déplaire. ;-)
Et devant ce champignon géant, nous réalisons combien la ressemblance avec certains hoodoos de l'
Utah ou de l'
Arizona est flagrante. On se croirait du côté de Page (AZ).
Les
Bardenas Reales ont indiscutablement beaucoup de points communs avec les déserts ouest-américains.
Il est presque 16 heures quand nous sommes de retour à la Castildetierra. Un peu trop tôt pour y attendre le coucher de soleil, mais par ce beau temps, pas question non plus de rentrer. Alors nous décidons de faire un saut jusqu'à la partie sud des Bardenas, accessible uniquement depuis Fustiñana, un détour d'une quarantaine de kilomètres tout de même.
Une dizaine de kilomètres après Fustiñana, une piste quitte la route NA-126 pour pénétrer dans le désert jusqu'au pied de Peña del Fraile, cette butte rocheuse qui culmine à 650 mètres.
Vu l'heure et la qualité du terrain, il n'est pas question d'y monter. Nous arrivons néanmoins à parcourir quelques centaines de mètres sur un sentier moyennement boueux jusqu'à ce qu'il le devienne vraiment trop.
Nous choisissons alors d'attendre le coucher de soleil à cet endroit. Il est 17 heures passées.
Bientôt, les collines alentour, les pentes et le sommet de la Peña del Fraile se parent de jolies teintes dorées, une belle récompense après deux jours de conditions difficiles.
Il nous reste à constater les dégâts sur la voiture (ah, oui quand même), des stigmates dont plusieurs lavages successifs auront bien du mal à arriver à bout et dont on gardera les traces plusieurs semaines après notre séjour comme autant de souvenirs d'un désert qui se sera fait désirer.
Retour à
Tudela à la nuit tombée pour une troisième et dernière nuit. Comme hier, nous arrivons à nous garer gratuitement non loin du centre. Pour la première fois depuis trois jours, nous arrivons à nous diriger à pied jusqu'à la Casa sans recourir au GPS.
Distance parcourue dans la journée : 125 kilomètres.
Castildetierra, la star des Bardenas
Deux jours à Saint-Jean-de-Luz
J13 et 14 : vendredi 24 et samedi 25 novembre 2016
Ça y est, notre séjour à
Tudela et plus généralement en
Espagne s'achève. Des amis nous vantent depuis longtemps le charme de
Saint-Jean-de-Luz, c'est l'occasion de finir ce séjour entre montagnes, canyons et déserts... par la mer !
Grâce à l'Autopista de Navarre, les quelque 200 kilomètres qui nous séparent de la côte basque sont rapidement couverts. Une fois le brouillard levé, il fait très beau tout au long de l'itinéraire.
Au passage d'un col à plus de 800 mètres, quelques restes de neige sur les bas-côtés témoignent des intempéries récentes.
A destination dès midi, nous prenons immédiatement possession de notre studio à trois kilomètres du
centre-ville, au rez-de-chaussée de la maison des propriétaires dans un grand jardin arboré avec piscine (bon, la piscine, c'est pour l'été).
Après un rapide déjeuner, nous sommes prêts à découvrir les environs. Nous prenons immédiatement la route de la corniche vers
Hendaye où nous pensons suivre à pied le sentier côtier, mais comme ce dernier longe en grande partie la route, nous jugeons préférable de poursuivre en voiture pour tenter de se rapprocher de la mer.
J'avais repéré une boucle faisant le tour du Domaine d'Abbadia via la pointe Sainte-Anne. Nous garons la voiture en face de la ferme d'Asporotsttipi.
En réalité, là encore, une bonne partie du parcours se fait à distance de la mer, entre bois et landes. Seul le tour de la pointe Sainte-Anne permet véritablement de jouir d'un beau panorama, notamment sur
Hendaye et les deux célèbres rochers des Jumeaux.
Un endroit également prisé des cormorans et des goélands.
La mer est d'un calme impressionnant. Nous imaginions trouver un océan plus agité sur cette côte réputée pour la pratique du surf. Profiterions-nous de conditions exceptionnelles ?
C'est sur ces réflexions que nous poursuivons notre promenade qui, après avoir longé les falaises, se dirige à nouveau vers les terres, nous dévoilant au passage le célèbre
château d'Abbadia.
Dressé face à l'océan, le
château observatoire a été construit par Viollet le Duc entre 1864 et 1884 pour Antoine Abbadie, ethnologue, géographe et homme de science. Il le légua à la fin de sa vie à l'Académie des Sciences qui en est toujours propriétaire.
Petit détour du chemin pour jeter un œil à la charmante baie de Loya où il n'est plus permis de descendre en raison de l'éboulement d'une falaise.
Après cette petite balade bien sympa de 5 kilomètres en 2 heures avec très peu de dénivelé, retour dans le
centre-ville de
Saint-Jean-de-Luz pour arpenter la baie avec son front de mer, ses maisons à colombages typiques, son casino et ses bains de mer.
Douceur et calme sont au rendez-vous en cette saison. C'est très agréable !
Nous en profitons aussi pour repérer une bonne adresse en vue du déjeuner de demain midi. Parmi les trois recommandations de nos hôtes, la première avec vue sur mer, Le Brouillarta, est fermée pour travaux (dommage, ça nous plaisait bien), la troisième (Le Petit Grill Basque) ne nous dit rien. C'est par conséquent le deuxième choix, situé à distance de la mer, Le Tourasse, que nous retenons.
En attendant, une petite dînette maison dans notre studio très confortable, situé entre golf et mer, fait parfaitement l'affaire.
Distance parcourue dans la journée : 220 kilomètres.
Le lendemain...
La météo annonce une matinée encore relativement belle avant l'arrivée de la pluie en début d'après-midi, une donnée d'importance pour l'organisation de la journée. Il faut tâcher d'en profiter un maximum ce matin.
Le sentier littoral dont nous avons parcouru une partie hier vers le sud et
Hendaye se poursuit également vers le nord, reliant
Saint-Jean-de-Luz à
Bidart. Nous n'avons pas la prétention de faire l'intégralité du parcours, long de 13 kilomètres aller, d'autant qu'à 12 h 30 nous avons réservé une table dans le
centre-ville de
Saint-Jean-de-Luz.
L'idée est d'avancer autant qu'il nous chante en espérant bénéficier cette fois de la vue sur mer durant tout le trajet.
Après avoir laissé la voiture à proximité du
jardin botanique, nous partons en direction du nord.
Très vite nous nous rendons compte qu'en raison de l'effondrement de falaises, le sentier qui initialement suivait strictement le bord de mer, a été détourné pour s'en écarter à plusieurs reprises. Nous qui fréquentons assidûment les chemins côtiers du nord de la
Bretagne sommes un peu déçus de ce côté-là.
C'est pour cette raison que nous jugeons inutile de dépasser la plage d'Erromardie. De retour sur nos pas, nous décidons néanmoins de poursuivre vers le sud jusqu'à la plage de
Saint-Jean-de-Luz via la pointe Sainte-Barbe, une bonne façon d'étoffer notre balade et éviter ainsi d'avoir à déplacer la voiture pour la garer dans le
centre-ville le temps de déjeuner.
Jolies vues sur
Saint-Jean-de-Luz et sa baie.
Cette option nous amène par conséquent dans le
centre-ville pas loin de midi, pile pour l'heure du déjeuner au Tourasse. Un déjeuner délicieux mais bien trop copieux. Nous ne sommes donc pas mécontents de pouvoir brûler quelques calories en refaisant à pied le trajet jusqu'au
jardin botanique.
Un timing parfait puisqu'à l'instant même où nous arrivons à la voiture, nous recevons les premières gouttes.
Nous n'avons alors plus qu'à nous replier dans notre studio pour une fin d'après-midi et une fin de vacances tranquille. Demain plus de 700 kilomètres nous attendent pour le retour chez nous.
Distance parcourue dans la journée : 10 kilomètres.Distance totale parcourue pendant tout le voyage : 2 900 kilomètres de porte à porte.
Les Deux Jumeaux, entre St Jean-de-Luz et Hendaye
Le mot de la fin
Nous avons été ravis de notre voyage, à la fois dépaysant et pas très lointain, qui nous a fait découvrir ou redécouvrir des paysages très variés, des montagnes aux déserts en passant par les canyons. Une image un peu différente des classiques espagnols !
La météo de cette arrière-saison a été particulièrement belle la première semaine, un peu plus mitigée la deuxième, mais nous a permis de voir presque tout ce que nous souhaitions.
Pour avoir moins de risque côté météo, octobre est sans doute plus adapté.
Néanmoins, avec un séjour à nos dates, nous étions assurés de profiter des belles couleurs d'automne qui ont contribué à sublimer les paysages.
Ce que nous avons aimé :
- les belles randonnées dans des sites peu fréquentés, où nous étions presque toujours seuls,
- les beaux villages traditionnels, souvent admirablement situés, pour beaucoup en cours de rénovation,
- la douceur du climat,
- le réseau routier, en excellent état,
- l'accueil, souriant et chaleureux partout,
- la cuisine locale, très bonne et beaucoup beaucoup moins chère qu'en
France,
- le vin, notamment le vignoble du Somontano, une belle découverte !
Bref, vous l'aurez compris, l'
Espagne, on a adoré !
Un regret : N'avoir pas pu explorer le
désert des Bardenas Reales à pied peut-être, mais nous reviendrons, la péninsule ibérique a encore tellement de ressources à offrir.
Bibliographie/webographie
Côté ouvrages papier, j'ai eu entre les mains deux guides du Routard :
*
Madrid, Castille avec Aragon, Rioja et Estrémadure*
Pays basque (France, Espagne, Navarre y compris)
Mais en réalité je me suis surtout servie d'Internet et notamment des sites suivants :
Si belle la terre (Aragon,
Bardenas Reales, Sierra de Guara) qui a été ma principale source d'inspiration,
Topo Pyrénées qui recense de nombreuses randonnées dans le sud-
ouest de la France et en
Espagne, bien documentées et illustrées, avec traces GPS,
Turismo Somontano, le site de l'
office de tourisme du Somontano qui a guidé mon choix pour les randonnées dans la Sierra de Guara,
Wikiloc et ses traces GPS très utiles, un incontournable,
Vazyvite pour appréhender la région des
Bardenas Reales tout en passant un moment de franche rigolade,
Trip in Wild pour le plaisir des yeux et les belles images, toujours des Bardenas.
Voilà, c'est la fin de ce récit et de notre fabuleux voyage.
En attendant le suivant, nous vous souhaitons une belle année 2017.
Romarin
FIN