salut
je me suis vraiment éclaté a lire ta nuit a la belle étoile au bord du lac et ne résiste pas au plaisir de faire un copié collé du texte pour inciter les membres a te découvrir
.je vais suivre tes aventures avec grand plaisir
Je reviens d'une nuit bien agitée et je prends conscience chaque minutes que mon inexpérience et peut-être même ma prétention aurai bien pu me couter au mieux un doigt ou un orteil. Arrivé à Listvyanka le matin du 11 janvier tout commence bien. Il fait -26 degrés et au bord d'un des plus grand lac au monde complètement gelé le vent glacé fouette mon visage de toutes ses forces. Je trouve rapidement refuge dans le premier petit café que j'aperçois. Il s'agit d'un endroit plutôt modeste décoré de vielles guirlandes et des tables en bois comme on peut en trouver dans les aires d'autoroute en
France, elles sont recouvertes de bâches en plastiques encore souillées de graisse des repas précédents. Le propriétaire bien-sûr ne parle pas un mot d'anglais et tout est indiqués en russe. Par chance dans son discours je comprends qu'il me parle de purée et je lui fait une imitation du poulet comme jamais il en a vue. Entre temps je sympathise avec le cuisinier qui fait cuire la viande au barbecue sous -20 à l'entrée, il me demande mon prénom et ensuite si je suis musulman, je lui répond que non son visage trahi sa déception mais reste sympathique et semble vouloir me mettre à l'aise. Une fois le ventre bien remplit je demande à mon nouvel ami où je pourrais trouver de quoi m' acheter quelques denrées pour passer la nuit. Me voilà maintenant en route et pas besoin de carte n'y boussole je sais exactement où je vais, je me dirige vers les falaises et la forêt qui surplombe le lac. J'y traverse certaines parties gelées, une petite brume m'empêche de voir l'autre rive mais j'ai l'impression d'y apercevoir des montagnes. Le vent souffle très fort et emmitouflé dans mon équipement j'ai l'impression de marcher sur une autre planète. Je suis aussi impressionné du vide qui règne autour de moi, il n'y a plus aucune trace de vie. Je continue ma route et trouve enfin un chemin me permettant de grimper la falaise. Environ 30 minutes plus tard sur un dénivelé ardu j'aperçois au loin un homme, je m'approche et il me salut en russe, je lui répond en anglais afin de vite savoir si nous pourrons communiquer ensemble. Par chance il parle anglais et nous commençons à faire connaissance. Il porte un grand manteau avec une capuche en fourrure, un pantalon noir et des chaussures de ville en cuire, je me demande vraiment comment il fait pour ne pas avoir froid. De mon coté mes pieds commence déjà à se geler. Je lui raconte mon projet et cela n'a pas l'air de l'inquiéter ce qui d'un sens me rassure. Je lui explique que je cherche un endroit protégé du vent ou je pourrai admirer le lac mais pas trop éloigné de la ville. Il se propose de m'aider et nous voilà ensemble à marcher au coeur des pins et autres épicéas dans une épaisse poudreuse de neige. Il y a un gros dénivelé qui donne sur la falaise et Alexis me répète sans cesse de faire attention à ne pas glisser. J'ai de plus en plus de mal à réchauffer mes pieds et je frappe à grands coups sur eux afin d'y faire circuler le sang. Alexis me demande de sauter sur place car cela est plus efficace, je m'execute... Malgré un sac allégé au mieux, seulement 5 ou 6 kilos je commence à le sentir peser sur mes épaules et après quelques glissades rattrapées in-extremis Alexis décide de s'emparer de lui pour me soulager. Je dors très peu depuis mon arrivé, mange très mal et le froid ne m'aide pas beaucoup à rester en forme, j'ai les jambes qui semblent ne plus répondre et le souffle me manque. Nous avons finalement trouvés un coin avec un renfoncement dans la falaise qui me protégera du vent pour y planter ma tente. Avec mes pieds complètement gelés je me décide à enlever mes chaussures, chaussettes pour les réchauffer. Je m'assieds sur la neige et Alexis me demande de mettre quelque chose sous mes fesses et de ne jamais rester à même la neige, je retire mes gants et les laisses posés sur le dessus de mon sac. Alexis me reprend une fois de plus et me demande de placer mes gants sous mes bras à l'intérieur de mon anorak afin de ne pas les laisser refroidir. Devant ce nombre d'erreurs commis de ma parts Alexis se rend vite compte de mon inexpérience à affronter une nuit sibérienne avoisinant les -30 degrés. Il me demande de renoncer. Je souris et refuse, je suis comme euphorique à l'idée de me retrouver seul ici et personne ne pourra me faire changer. J'essaie de le rassurer et lui dis que tout ira bien, la ville est à moins de 5 km si il y a un problème je rentrerai. N'étant pas conscient qu'avec les pieds gelés en pleine nuit une falaise à quelques mètres de moi, rentrer n'était pas chose si simple à faire. Pour moi il me tardait juste le moment ou Alexis allait partir et j'allais enfin commencer mon campement. Il fini par me saluer, me dit que je suis un mec bien, je le salut avec une accolade comme-ci nous étions de vieux amis et me voilà enfin seul. Je me presse à préparer ma tente mais voilà que le premier problème fait son apparition. Impossible de planter les sardines le sol est trop gelé mais par chance j'ai investi dans une tente d'expédition en haute montagne de qualité et elle est autoportante. Je m'empresse de bourrer de neige la toile à pourrir autour de la tente afin de minimiser les infiltrations du vent. Le second problème arrive très vite, le renfoncement n'est pas assez profond et je n'arrive pas à complètement isoler la tente, je me dis que ça ira pour cette nuit je trouverai un meilleure endroit demain matin. Il est temps pour moi de faire du feu et j'ai beaucoup de chance car il y a de nombreuses herbes desséchées dû au vent qui dépassent de la neige et c'est avec simplicité que je récolte une touffe énorme pour démarrer mon feu. Il me faut aussi du gros bois alors je m'enfonce dans la forêt au dessus de moi pour en trouver. Me voilà près pour démarrer le feu, la paille prend très vite mais est mélangées avec des herbes vertes et une épaisse fumé se dégage du foyer pour venir me bruler les yeux. Me sentant comme seul au monde allongé sur le dos de tout mon corps j'en profite pour crier ma douleur... Je continue mon travaille sur le feu et cette fois-ci c'est un coup de vent qui déclenche une énorme flamme brûlant les poils de devant de ma chapka tout juste achetée. Je repense un instant à la vielle m'imitant un yak ou je ne sais quel animal pour me faire acheter son chapeau à bon prix. Le foyer commence à prendre et me voilà un instant l'homme le plus heureux au monde, fière de son feu dans un des endroits les plus hostile de la planète. J'en profite pour sortir ma gamelle la remplir de neige et la déposer, je m'imagine déjà déguster mon thé devant se spectacle. Tel Charles Ingalls le ferai je me décide à aller chercher encore un peu de bois pour la nuit et surtout le matin. À mon retour c'est le désastre... Ma gamelle c'est reversée dans le feu et l'a complètement éteint, je cours récupérer quelques touffes de pailles pour tenter de le rallumer, une fumé se dégage et me brule à nouveau les yeux. Après une bonne heure d'acharnement j'abandonne, le feu est soumis au vent et il est impossible d'avoir quelque chose de viable. Je pense donc me tourner vers mon réchaud à gaz. Je m'installe dans ma tente, me déshabille et garde seulement mais sous vêtements thermiques ainsi que de grosses chaussettes. Il me fallut que quelque secondes pour me retrouver complètement gelé. Heureusement j'avais pensé préalablement à bien secouer mon sac de couchage et l'étendre afin qu'il prenne d'emblé son gonflant. Je suis frigorifié mais très vite mon sac en duvet d'oie confectionné par ma tante à partir d'un sac en synthétique me réchauffe. J'essaie d'allumer mon réchaud à gaz mais le froid empêche le gaz de se détendre correctement et j'arrive tout juste à chauffer un peu d'eau pour mon thé. Me voilà près pour aller me coucher, il est environ 19h le soleil s'éteint et la température ne fait que descendre, le vent que d'augmenter. J'ouvre mes yeux une première fois réveillé en sursaut par une bourrasque de vent frappant la toile de ma tente complément détendu. Il fait nuit noire et je me demande pendant quelques secondes si mes yeux sont vraiment ouverts... Je ne discerne rien, il n'y pas de lune, pas une étoile ou même de lumière de la ville transportée par la brume. Je tâtonne pour trouver ma lanterne suspendue sous le plafond de me tente et le spectacle pour moi est des plus qu'impressionnant. L'intérieur de ma tente ainsi que mon équipement sont complètement gelés, il y a même une fine couche de glace qui recouvre mon sac. Je suis crispé par le risque que je prend, mes pieds sont chauds mais je les frottes sans cesse par peur qu'ils se refroidissent. Mon matelas fait environ 50cm au plus large et la tente non tendue ne me laisse pas la place de m'étendre de tout mon long. Il est environ 22h et le soleil ne se lèvera pas avant 11h le lendemain. Un peu plus tard n'arrivant toujours pas à fermer l'œil j'ai l'impression de discerner d'énormes sons sourds venant de loin. Un instant j'imagine le monstre des loch ness sortir du lac pour me dévorer et ne pouvant me rassurer au milieu de nul pars dans cette nuit noire je prends sur moi pour me calmer et essayer de rester rationnel tout en me demandant pourquoi je n'ai pas gardé mon couteau près de moi. Le calme revenu dans ma tête, je comprends qu'il s'agit de la glace du lac gelé qui se brisent et je suis à vrai dire privilégié, qui peut se venter d'avoir déjà entendu les grondements du
lac Baïkal en Sibérie seul pendant la nuit. Un peu plus tard encore voilà que je suis à nouveau réveillé en sursaut mais cette fois-ci je suis vraiment inquiet, une sensation de froid qui semble transpercer mon crâne et pendant un moment je pense que le froid a réussi à pénétrer mon corps, que j'ai peut-être déjà perdu l'usage de mes membres. Je me mets à tester minutieusement un à un chacun de mes doigts et orteils, le compte est bon me voilà rassurer mais je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai cette sensation de froids derrière ma tête. J'extrais mon bras du sac et tâtonne le haut de ma capuche, la paroi gelé de la tente la touche légèrement alors je me recroqueville encore un peu plus. J'ai toujours une sensation de froid mais sur mon visage et cette fois-ci la collerette du sac est complètement trempée du à la condensation de ma respiration et ne m'isole plus de l'extérieur. Je me décide à finir la nuit dans un sac complètement fermé ne laissant plus aucune ouverture vers l'extérieur. Au petit matin voilà que le pire arrive. J'essaie de me préparer un thé afin de me réchauffer ayant pensé à laisser la bouteille de gaz près de mon corp toute la nuit pour la réchauffer. Tout ce passe plutôt bien jusqu'au moment ou par maladresse je renverse le précieux liquide chaud dans la tente. J'attrape une chaussette dépassant de mon sac pour éponger et m'empresse de finir les quelques goutes restantes. Je commence à avoir froid et une fois pénétré il est difficile de se réchauffer. Mes chaussures sont congelées et j'ai un mal fou à les enfiler. Une fois hors de la tente je me mets à gesticuler de toutes mes forces, fais des pompes de la course, je saute sur place mais rien n'y fait. Je dois faire quelque chose et vite mes doigts et mes pieds s'engourdissent déjà. Je décide de lever le camp. En quelques minutes voilà que mon sac est prêt et la tente démontée. Pas le temps de plier la toile, je la roule en boule l'attrape d'une main et commence mon ascention vers la ville. Je cours de toutes mes forces mais m'éssouffle très vite n'ayant rien dans le ventre depuis le déjeuner de la veille. Je transpire mais mes membres ne veulent se réchauffer et je ne veux pas m'arrêter par peur de sentir ma transpiration se glacer à même ma peau, j'ai l'impression d'avoir des bâtons au lieu d'orteils et à chaque pas je sens des vibrations remontant à mes jambes, mes dents me fond mal elles deviennent sensibles au froid et à chaque inspirations c'est une vrai torture. Enfin j'aperçois un grand hôtel en haut d'une coline je continue vers lui et voilà qu'il faut maintenant que je monte un escalier de neige d'une trentaine de marche. À la moitié du chemin je prends quelques secondes pour me décider à couper par une petite pente ardue d'environ 5 mètres plutôt que de continuer sur l'escalier. Je fais un premier essai et manque de tomber, le deuxième sera le bon. Dernier obstacle la porte d'entrée de l'hôtel et j'espère qu'elle sera ouverte, elle est bien ouverte et je débarque comme un écervelé dans cet hôtel 4 étoiles, jette mon sac, enlève mon anorak le pose à terre pour y enrouler mes pieds nues et les réchauffer, je me tourne et aperçois une jeune femme me regarder avec des yeux effarés, je lui demande un café chaud. Après 10 minutes mes pieds retrouvent leurs sensations et une douleur atroce les frappent, je crois que mon corps se venge des tortures que je lui est fait subir. Après 30 minutes tout va mieux et je peux enfin bouger chacun de mes orteils.