Alain329 · 16 mai 2016 à 4:01 · 210 photos 31 messages · 7 participants · 10 678 affichages | | | 16 mai 2016 à 4:01 Voyage en Israël et Jordanie, été 2015 Message 1 de 31 · Page 1 de 2 · 9 168 affichages · Partager Voici un petit compte-rendu d’un voyage en Israël que j’ai effectué à l'été 2015 (les nouvelles ne sont plus toutes fraiches, mais vaut mieux tard que jamais...). C’est un voyage que je désirais faire depuis longtemps, je l’avais même prévu l’année précédente, mais comble de malchance, la foutue guerre avait éclaté une semaine avant le jour où je devais partir et j’avais décidé d’annuler à la dernière minute. Comme je n’aime pas renoncer à mes projets de voyage, ce n’était que partie remise. Alors voilà.
Arrivée à Jérusalem
Arrivé en fin de matinée à l’aéroport, je m’attendais à ce que les formalités soient ardues (compte tenu de ce qui s’est beaucoup écrit à ce propos), mais tout est allé rondement. Le sherout (taxi collectif) attend les voyageurs à la sortie de l’aéroport. Un moyen de transport pratique et pas trop coûteux mais il ne faut pas être pressé car celui-ci dépose tous les voyageurs à leur hôtel ou résidence. Comme j’ai débarqué en dernier, ça m’a fait faire un premier tour de ville.
Je suis à l’ Abraham Hostel pour 6 jours, une auberge de jeunesse située sur Jaffa Road, très bien située en plein centre de la ville nouvelle. Visite assez intensive de la ville pour les deux premiers jours, et pour les jours suivants, des visites dans les environs. Je retournerai à Jérusalem à la fin de mon séjour pour trois jours encore, après un détour de quelques jours en Jordanie.
Jérusalem est peut-être la ville la plus intéressante que j’ai eu l’occasion de visiter. Il y a, d’une part, l’abondance des vestiges historiques qui se succèdent; et d’autre part, le fait de se trouver dans un lieu qui fait régulièrement les manchettes de l’actualité et d’avoir l’occasion de le voir par soi-même. Et bien sûr, la dimension religieuse, même si on n’est pas particulièrement croyant : c’est la ville où toutes les confessions se croisent : juifs et musulmans bien sûr, mais aussi toutes les églises chrétiennes; que ce soit catholique, grecque orthodoxe, ou anglicane, arménienne, russe, si ce n’est copte ou éthiopienne. Et pour ne rien gâcher, c’est aussi une très belle ville.
Côté pratique, la ville se visite très bien : à part quelques musées, tous les sites d’intérêt sont à distance de marche. Il existe un tramway, mais sur une seule ligne (c’est tout récent, la ligne a été inaugurée il y a trois ou quatre ans).
Voici donc quelques photos de la ville et mes impressions, quartier par quartier.
Les remparts et la citadelle
Édifiés par les Turcs au 16e siècle, les remparts sont un des plus beaux attraits de la ville. La voie d’accès principale, en partant de la ville nouvelle, est la porte de Jaffa.
Tout juste à droite, la citadelle, imposant ensemble fortifié qui loge le musée d’histoire de Jérusalem. Du haut de ses murs, une belle vue de la vieille ville. Celle-ci est traditionnellement divisée en quatre quartiers.
(à suivre) | | Le quartier chrétien
En continuant tout droit passé la porte de Jaffa, on arrive dans le quartier chrétien (nord-ouest de la vieille ville), dont le point central est le Saint Sépulcre. Celui-ci est entouré sur ses quatre côtés par les ruelles du souk où on vend des souvenirs et bibelots à ‘’l’orientale’’ pour touristes. Le Saint-Sépulcre lui-même est presque entièrement caché, dissimulé derrière les boutiques du souk; on n’accède au parvis de l’église que par deux étroites ruelles fermées par une porte la nuit. L’église du Saint-Sépulcre n’est pas comparable aux grandes cathédrales d’Europe ni pour son décor ni pour ses dimensions. Mais c’est quand même impressionnant d’entrer dans ce lieu, même si on n’est pas particulièrement croyant. Tout est tellement chargé de symboles...ici, le Golgotha, le rocher où Jésus aurait été crucifié. En-dessous, la chapelle d’Adam. Dans la crypte, taillées dans la roche, les milliers de croix gravées par les pèlerins depuis des siècles...et enfin, le Sépulcre lui-même, le ‘’tombeau du Christ’’, qui est un petit autel situé dans un édicule à l’intérieur de l’église, une pièce minuscule ou l’on entre un par un, en s’agenouillant.
Dans les petites rues situées au nord du quartier, c’est assez tranquille, peu de commerces, pas mal d’institutions religieuses.
Le quartier musulman
Il n’y a pas vraiment de délimitation claire entre le quartier chrétien et le quartier musulman, ceux-ci se chevauchent plus ou moins; ainsi on retrouve une mosquée à deux pas du Saint Sépulcre, alors que la Via Dolorosa – parcours supposé du Chemin de Croix du Christ – se prolonge dans le quartier musulman, chacune des stations étant marquée par une petite chapelle. La différence la plus visible avec le quartier chrétien, c’est ce qu’on vend sur les étalages: ici, on est dans l’utilitaire: cravates, poupées en plastique, ustensiles de cuisine, gadgets pour renforcir les abdominaux et j’en passe... Ce qu’on remarque également, c’est l’absence de considération esthétique dans ce qui serait considéré, en Europe ou en Amérique du Nord, comme un quartier historique que l’on chercherait à embellir et mettre en valeur. On contemple donc les gros conduits de ventilation laissés apparents...On doit se rappeler cependant qu’il y a 22 000 personnes (généralement assez pauvres) qui habitent le quartier et que ce n’est pas du tout une ville-musée. Le quartier est riche au point de vue architectural, beaucoup de coins pittoresques, de rues en escalier, d’arcades; mais malheureusement l’entretien laisse à désirer: souvent des graffitis sur les vieux murs de pierre de bâtiments historiques (à ma grande horreur), constamment des bouteilles de plastiques vides dans le décor, ou d’autres déchets non ramassés. Du côté nord du quartier, se trouve la porte de Damas, principale voie d’accès entre le quartier musulman et la ville nouvelle, et la plus belle des portes fortifiées de Jérusalem. L’endroit est très animé pendant la journée, ça grouille de monde. Plus loin, la porte d’Hérode (plus tranquille) et la porte des Lions, sur le côté Est des remparts, et qui donne sur le Mont des Oliviers.
Le soir après 20 heures, dans le souk, les portes des devantures se ferment. Dans les quartiers musulman et chrétien, c’est pratiquement mort, il n’y a plus rien à faire. Dans les rues couvertes, on a l’impression de se promener dans des tunnels. Le quartier juif, par contre, demeure encore relativement animé, les ruelles sont éclairées. | | Le quartier juif
Au sud-est de la vieille ville, un quartier tout différent, qui forme un contraste assez étonnant avec son voisin. Tout est beau, propre et bien aménagé. Vu de loin, on ne le croirait pas, mais l’ensemble du quartier a été construit récemment, après la réunification de la ville en 1967. Par contre, c’est très bien intégré, on a conservé les ruelles étroites en plan compliqué (on s’y perd), les arcades, les rues en escaliers, on a utilisé la vieille pierre. Les monuments anciens ont été mis en valeur; le Cardo (l’ancienne voie romaine), les ruines d’une ancienne église, un ancien minaret... Quelques commerces, mais en bonne partie résidentiel (pas mal de juifs orthodoxes), des petits musées, des synagogues. Sur le rempart, côté sud : la porte des Immondices, voie d’accès du quartier juif. Et enfin, le Mur des Lamentations, (appelé officiellement Western Wall), un des grands moments de la visite à Jérusalem. Il faut y aller trois fois plutôt qu’une : tôt le matin, pour l’atmosphère, l’après-midi, pour la photo (avec le mur ensoleillé), et le vendredi soir (j’en reparle..). Une arcade dans le bâtiment de gauche donne sur une salle voûtée qui semble servir de bibliothèque ou de salle de prière fréquentée par des juifs orthodoxes. Je suis un peu appréhensif mais on me laisse entrer. De l’autre côté du mur se trouve le Mont du Temple, autre lieu emblématique. Mais voilà : pas le droit d’entrer, c’est interdit aux non-musulmans durant tout le mois du ramadan. J’aurai cependant l’occasion de le visiter deux semaines plus tard, à la toute fin de mon séjour.
Le quartier arménien - le mont Sion
Entre le quartier juif et le quartier chrétien se trouve le petit quartier des arméniens; il n’y a rien à visiter (au moment de mon passage la cathédrale était fermée pour travaux) mais il est agréable de s’y promener, c’est assez tranquille, de beaux bâtiments anciens, presque pas de commerces. C’est devenu un peu un point de passage entre la porte de Jaffa et le quartier juif. Du côté sud : la porte de Sion, qui donne accès à la colline du même nom, avec l’église de la Dormition (la plus imposante de la ville, on la voit de loin), le Cénacle, bâtiment du 13e siècle bâti sur le lieu présumé de la dernière Cène, et juste à côté, le site (toujours présumé) du tombeau du roi David. Je me fait aborder par un juif orthodoxe très aimable qui me fait faire la visite...mais c’est suivi d’une demande de don en argent. (Ah! je me disais bien aussi...)
| | En dehors des murs, côté est (le Mont des Oliviers et la ville arabe)
À la sortie de la vieille ville, porte des Lions, on se retrouve en face du Mont des Oliviers. C’est un point de ralliement pour les chauffeurs de taxi, en général pas mal collants. Mais à 35°C au soleil, je considère que ce n’est pas une mauvaise idée d’en prendre un. Mon chauffeur insiste pour me servir de guide pour la journée; selon lui, le quartier est dangereux (difficile à vérifier, c’est évidemment plus profitable pour lui mais quand même, je me dis qu’il ne fait pas une bonne pub pour ses compatriotes). Toujours est-il que je décline son offre, d’ailleurs c’est facile, il suffit de redescendre la côte en suivant les groupes de touristes. Au sommet se trouve la mosquée de l’Ascension (il s’agissait à l’origine d’une chapelle) où se trouve l’empreinte du pied de Jésus (il faut pas mal d’imagination pour y percevoir une empreinte de pied). Un peu plus bas, la chapelle du Dominus Flevit, où l’arrêt vaut surtout pour sa vue magnifique sur la vieille ville. Toujours plus bas, la petite église russe, avec ses bulbes dorés, et tout en bas, la basilique de l’Agonie, avec le jardin de Gethsemani et ses oliviers qui doivent dater de l’Antiquité, lieu supposé de l’arrestation de Jésus. En contrebas se trouve le tombeau (toujours supposé) de Marie, en fait une crypte taillée dans le roc.
Si on se déplace au nord de la vieille ville, du côté de la porte de Damas, on arrive au cœur de la ville arabe. Je ne m’y suis pas trop attardé. On retrouve ici plusieurs témoignages de la période coloniale anglaise : la cathédrale anglicane (typiquement british), le musée Rockefeller, et le Jardin de la Tombe, lieu hypothétique du tombeau du Christ. Il faut dire que c’est le général britannique Charles Gordon qui le premier a lancé cette hypothèse, soutenue uniquement par les protestants (qui, rappelons, n’ont pas voix au chapitre quant à l’administration du Saint Sépulcre). Mais bon, le jardin est plutôt agréable, et on se dit, après tout, pourquoi pas ici?
| | En dehors des murs, côté ouest (la ville juive)
Ici peu d’églises ou de monuments historiques, mais on y retrouve la plupart des restaurants, terrasses, cafés, commerces (boutiques à l’occidentale et non pas souks), ainsi que les grands musées, les parcs et les espaces verts de la ville (toutes ces choses sont rares sinon inexistantes dans la vieille ville ou les quartiers arabes); autant dire que ça incite à y passer une bonne partie du séjour.
À la sortie de la vieille ville, porte de Jaffa, se trouve le Mamilla Mail, une allée piétonne avec des commerces et restaurants, l’ensemble est récent, assez chic et agréable, et bien intégré à la vieille ville toute proche. En bifurquant vers le sud on arrive dans le quartier de Yemin Moshe, le plus ancien faubourg de la ville, aujourd’hui quartier résidentiel assez cossu. On y trouve de nombreux parcs et jardins. En partant de Mamilla et en continuant vers le nord-ouest, on arrive dans le quartier de Nakhalat Shiva puis sur la rue Jaffa (Yafo), c’est ici le vrai centre-ville de Jérusalem, beaucoup de restaurants et de boutiques. Jaffa Road est la principale artère commerçante de Jérusalem, maintenant transformée en belle allée piétonne où passe la ligne de tramway.
Toujours plus au nord se trouve le quartier de Mea Sherim, habité par les hassidim. À la différence des autres quartiers juifs, c’est assez pauvre (en apparence à tout le moins) et plutôt délabré. On y va par curiosité, évidemment. Rien à faire et rien à visiter, et on passe en vitesse. Je n’étais pas trop à l’aise pour prendre des photos.
Que faire à Jérusalem un vendredi soir?Vendredi soir, c’est le shabbat chez les juifs, qui continue jusqu’à samedi au coucher du soleil. Jour férié en Israël. La plupart des commerces et établissement ferment leurs portes le vendredi vers 17 h (souvent un peu avant). En fait, il n’y a vraiment pas grand-chose d’ouvert après cette heure. À vue d’œil, je dirais que 99% des commerces sont fermés (sauf quelques rares épiceries ou pharmacies ouvertes 24 heures). Côté restaurants, c’est moins pire. Sur Jaffa Road et Ben Yehuda, les principales rues commerçantes, tout est fermé. Dans les petites rues à l’arrière (à l’abri des regards?) quelques terrasses demeurent ouvertes; il s’agit surtout de bars où on sert également à manger (quelle chance!). Je vais faire un tour ensuite dans la vieille ville, pour constater que tout est fermé également (même si on ne fait pas le shabbat chez les arabes, on ferme tôt en soirée). Par contre, grande effervescence du côté du quartier juif. Beaucoup de monde dans les rues, et tout le monde est habillé chic; les hommes et les garçons en complet-cravate, les femmes et les petites filles en robe; comme ici lors d'un mariage. Et tout le monde converge vers le mur des Lamentations, aussi animé qu’une place de festival. Comme il y a pas mal de juifs religieux autour de moi, et que c’est plutôt mal vu prendre des photos pendant le shabbat, je m’abstiens. | | BethléemÀ Jérusalem les transports publics (sauf le tramway) sont dédoublés; il y a une gare d’autobus pour les quartiers juifs et une gare pour les quartiers arabes, qui est située près de la porte de Damas, pas loin de la vieille ville. C’est là que je compte prendre l’autobus pour Bethléem. Je trouve la gare, mais on m’informe que l’autobus n’entre pas dans le stationnement mais attend de l’autre côté de la rue. Comme je ne vois ni autobus ni arrêt, je prends le premier taxi qui passe (un chauffeur arabe, les taxis israéliens ne pouvant se rendre en territoire palestinien). Celui-ci ne passe pas par le checkpoint mais fait un détour, on sort de la ville et on aperçoit à notre droite une colonie juive, au sommet d’une colline et entourée d’une barrière (exactement comme une ville fortifiée du Moyen-Age). De l’autre côté de la route, sur l’autre colline, un village palestinien. Entre les deux, une clôture métallique, à peine visible (à cet endroit il n’ y a pas de mur de béton), qui sépare ce qu’on nomme la zone A (contrôle palestinien) et la zone C (contrôle israélien). Il n’y a pas de contrôle quand on entre en zone palestinienne. Nous voilà donc arrivés à Bethléem, sur Manger Square, en face de la basilique. Je ne suis même pas descendu qu’un type cogne à la vitre de la fenêtre et se présente comme un guide pour la visite de la ville. - Non merci, pas besoin de guide; - mais il est collant et insiste. Je dois pratiquement aller me réfugier dans l’église pour m’en libérer. La basilique de la Nativité – l’endroit supposé de la naissance de Jésus – date du 6e siècle et est donc l’une des plus anciennes églises au Monde. Une église assez curieuse d’ailleurs; composée de murs de pierre sans aucune décoration ni clocher (celui qu’on aperçoit appartient en fait à un couvent attenant). La porte d’entrée est minuscule, on la surnomme la ‘’porte d’humilité’’ car on doit s’y pencher pour passer. L’intérieur est en restauration, complètement dissimulé par des échafaudages. Au fond, quelques chapelles de style orthodoxe grec. Comme il y a une messe dans la crypte, je ne peux pas y entrer. J’y reviendrai un peu plus tard. Un peu plus loin derrière la basilique se trouve la ‘’grotte du lait’’, lieu supposé où s’arrêtèrent Marie, Joseph et l’enfant Jésus avant leur fuite en Égypte (certains seront peut-être sceptiques quant à l’exactitude des lieux mentionnés dans la Bible où il n’y a pourtant pas la moindre indication, mais bon, c’est la version officielle....) Cela dit, la chapelle est plutôt jolie, elle débouche sur une grotte artificielle et communique, à l’arrière, avec une église moderne. Je retourne à la basilique, et - catastrophe – mon ‘’guide’’ de tout à l’heure m’intercepte à nouveau, me suit jusque dans l’église. Comme il y a une file d’attente pour entrer dans la crypte, un prêtre, voyant que je ne faisais pas partie du groupe, me fais signe d’entrer par le passage de sortie, et me délivre du même coup de mon ‘’guide’’. La charité chrétienne existe encore! La crypte en question serait le lieu précis de la naissance du Christ, un endroit minuscule où l’on passe un par un pour s’agenouiller (comme au Saint Sépulcre). Adossés sur le côté de la basilique se trouve l’église Sainte-Catherine (catholique, du 19e siècle), et un petit cloître. C’est la partie la plus jolie de l’ensemble. À la sortie de l’église, je traverse à nouveau Manger Square. Cette fois c’est un chauffeur de taxi qui s’en mêle et qui m’interpelle. Il m’a vu passer tout à l’heure, et tient absolument à me parler. Pas moyen d’avoir la paix!
Pourtant, une fois passé le piège à touristes de Manger Square, je ne suis plus du tout importuné. La ville de Bethléem, en son centre, est assez jolie, avec ses maisons de pierre et ses multiples clochers d’églises. Peu d’entre elles semblent cependant ouvertes à la visite, je peux cependant entrer dans l’église syrienne, qui donne sur la rue principale. Quoique les musulmans soient majoritaires, il n’y a qu’une seule mosquée dans le centre, sur Manger Square, en face de la basilique. Plus loin, se trouve le souk, très animé en ce jour du ramadan. Il y a deux petits musées sur ma liste des endroits à visiter : l’un est fermé, l’autre (celui des crèches) n’ouvre bizarrement qu’en fin de journée. Je décide de rentrer à Jérusalem, et continue jusqu’à la gare d’autobus. Même problème qu’à l’aller, l’autobus doit se prendre sur la rue et non sur le stationnement, et pas la moindre indication. C’est donc encore en taxi que je me rend au checkpoint.
Et comment ça se passe au checkpoint? On traverse un long corridor, entre deux murs de béton avec grillage au-dessus, on traverse un tourniquet et on aboutit à une salle où se trouvent d’autres tourniquets avec des files d’attentes. Comme ça semble bloqué, la foule passe continuellement d’une file d’attente à l’autre, on n’hésite pas à faire des accrocs à la politesse d’usage en se bousculant et en passant devant d’autres gens. Enfin, ça débloque. On traverse le tourniquet et on aboutit au contrôle des sacs, puis au guichet pour le contrôle des passeports. Ce n’est qu’à ce moment qu’on voit des israéliens. Pour moi, ça va vite, c’est à peine s’il jette un coup d’œil au passeport, pas de contrôle des empreintes digitales (comme les autres). Durée de l’opération : une grosse demi-heure, mais à ce qu’on m’a dit il y avait plus de monde qu’à l’habitude, beaucoup de palestiniens se rendant en effet à Jérusalem pour la fin du ramadan. Une fois sorti, à nouveau le taxi pour se rendre à Jérusalem. | | L’Abraham Hostel organise des tours en dehors de la ville. Enfin c’est davantage un service de transport que des tours organisés à proprement parler, mais c’était tant mieux en ce qui me concernait. J’en ai fait trois; le premier pour Césarée – Nazareth – Tibériade; le deuxième pour le désert de Judée et le troisième pour Massada et la Mer Morte. Je n’ai pas trop l’habitude de ce genre de tours, mais c’était bien pratique pour moi car plusieurs des sites en question sont inaccessibles en transport public (dont Césarée), ou sinon peu pratiques et nécessitant plusieurs correspondances (Galilée).
CésaréeSite archéologique important en Israël, Césarée fut le lieu de résidence des procurateurs romains au temps de Jésus-Christ. Bâtie en partie par le roi Hérode, reconstruite douze siècles plus tard par les croisés, avant d’être reprise par les musulmans et de disparaître. Les ruines en tant que telles ne sont pas grandioses mais le site au bord de la mer est superbe et vaut vraiment la visite.
NazarethEnsuite, direction Nazareth. À peine deux heures d’arrêt - la visite ne sera pas trop en profondeur... Nazareth est aujourd’hui une petite ville principalement arabe, moitié chrétienne et moitié musulmane. Une belle ville? Je ne dirais pas, même si certaines ruelles ont un certain cachet. Le centre-ville est un mélange de bâtiments anciens et récents, avec pas mal d’institutions religieuses, comme à Bethléem. Dans le centre, où se trouve le souk, c'est un peu un labyrinthe. Il ne faut pas lâcher son plan de ville une minute, ça ne prend pas longtemps avant qu’on se perde. Aucune rue en ligne droite, aucun nom de rue. Le point central est évidemment la basilique de l’Annonciation, une église moderne construite dans les années 60 (c’est la plus grande au Moyen-Orient). Avec un intérieur en béton, l’église aurait pu être assez laide; c’est sa décoration qui fait tout son intérêt, composée de panneaux de mosaïques représentant la Vierge à l’enfant en provenance de partout dans le monde. Ça se poursuit dans la cour extérieure. Pratiquement tous les pays sont représentés, on se croirait presque aux Nations Unies. Certaines sont étonnantes (dont la thaïlandaise, ma préférée...)
Lac de TibériadeEt on continue... Arrêt de deux heures sur une plage, en attendant que notre conducteur répare une panne d’air climatisé. Il fait très chaud et collant (un bon 38°C avait été annoncé). Voilà donc l’endroit où Jésus aurait marché sur les lieux? Il faut avoir beaucoup d’imagination (ou la foi?) pour s’émouvoir. Le lac et le paysage sont très ordinaires et sans attrait particulier.
Ensuite, bref arrêt à la ville de Tibériade (qui s’est résumé surtout à une promenade au bord du lac). Du peu que j’en ai vu, la ville présente un attrait assez limité; pas de centre ancien, aménagement quelconque. Bref, décevant.
Et pour finir la journée, sur le chemin du retour, un autre site célèbre : le Jourdain.
Bilan de la journée? Plutôt mitigé, en fait. Un site célèbre n'est pas nécessairement spectaculaire. Reste la satisfaction de pouvoir dire; ''voilà, j'y étais...'' | | Le lendemain, on nous amène en direction du désert de Judée, vers des endroits dont je n’avais pas entendu parler jusqu’alors. Cette fois c’est un vrai tour guidé, avec commentaires sur la géographie, la nature, l’histoire... Un très bon guide d’ailleurs, dont j’ai malheureusement oublié le nom. Notre premier arrêt se fait au parc national Ein Prat sur le Wadi Qelt, un petit ruisseau qui serpente à travers un canyon, oasis de verdure dans le désert. À côté d’une ancienne station de pompage, il y a un petit bassin où les gens vont se baigner, mais on doit marcher un peu pour découvrir toute la beauté du paysage...
Par la suite, on quitte la route pour ce qui est plus ou moins une piste – ça brasse pas mal à l’arrière de la jeep. Nouvel arrêt : une ancienne citerne byzantine vieille de 1500 ans et toujours en activité. Nous ne sommes pas trop loin de la ‘’civilisation’’: on voit une colonie de l’autre côté de la colline. Pas loin, un genre de bidonville avec des tentes et des baraques en tôle et contreplaqué. Des palestiniens? Non, il s’agit de bédouins. Quelques enfants viennent à notre rencontre. On passe ensuite vers un lieu appelé le mont Azazel. Encore des bédouins, et un troupeau de moutons sur les pentes – on se demande ce qu’ils peuvent trouver à brouter. C’est le désert, pas le moindre arbuste à l’horizon.
On continue sur la piste, avant d’arriver au lieu le plus étonnant – et spectaculaire – de la journée: le monastère de Mar Saba (grec orthodoxe, et toujours en activité – les femmes n’ont pas le droit d’y entrer) érigé sur les pentes d’un canyon, au milieu de nulle part – un petit ruisseau coule au fond du ravin. On remarquera les petites grottes creusées dans la falaise, où se réfugiaient les ermites qui ne se sentaient pas suffisamment isolés dans le monastère. Le ravin constitue la limite entre le territoire palestinien (‘’zone B’’, en face) et le territoire israélien (‘’zone C’’). Pas sûr cependant que la douzaine de moines qui y vivent (sans électricité ni eau courante) soient au fait de la situation...
Et on remonte dans la jeep pour le chemin du retour. Au passage, un troupeau de dromadaires. Sauvages? Ils ont l’air bien tranquille. Ils appartiennent en fait aux bédouins qui en font l’élevage. On verra le reste du troupeau et leur gardien un peu plus tard.
Massada Site important dans l’histoire juive, Massada est le lieu où s’est terminé la révolte contre les romains, par le suicide collectif de ses défenseurs. Une forteresse au sommet d’une montagne et au milieu du désert, aujourd’hui grand centre touristique avec centre d’accueil au bas de la montagne et téléphérique. Davantage que les ruines elles-mêmes, c’est le site qui impressionne. Le simple fait de traverser le plateau au sommet – à 40 degrés au soleil – demande un effort et on a peine à s’imaginer ceux des soldats de l’armée romaine pour prendre la forteresse, à une époque où il n’y avait pas de téléphérique pour gravir la côte...D’ailleurs, c’est loin d’être la foule au sommet, c’est à peine si je croise quelques personnes. Beaucoup de monde dans le centre d’accueil climatisé par contre...
Ein Gedi
Nous continuons donc en direction de la mer Morte, à la réserve d’ Ein Gedi, une oasis dans le désert. Le site, assez touristique, est aménagé autour d’un ruisseau qui mène à une petite cascade (le Wadi David, un simple filet d’eau). À mon avis le site est moins beau que le Wadi Qelt vu la veille, mais je dois dire que compte tenu de la chaleur j’ai fait demi-tour rapidement.
La Mer Morte
Et on enchaîne avec le moment tant attendu : la Mer Morte. Avec ses deux records mondiaux - point le plus bas de la surface de la Terre (400 m sous le niveau de la mer), et étendue d’eau la plus salée (32% de taux de salinité), la mer Morte est une curiosité naturelle célèbre à juste titre qu’on ne peut décidément pas négliger lors d’un voyage en Israël. Sauf que voilà... Le paysage n’est pas terrible (du moins celui de la plage où nous nous arrêtons). La baignade est une expérience assez curieuse. Le sable est une sorte de boue très foncée et salissante pour la serviette et les vêtements, assez agréable pour les pieds sous l’eau, mais en-dehors de l’eau carrément brûlant, on ne peut y marcher une fraction de seconde sans sandales. Mais revenons à la baignade. L’eau est très chaude, on ne se rafraichit absolument pas. Le niveau de flottaison se situe en-dessous des épaules, impossible de se noyer. On peut mourir d’insolation, par contre – on crève de chaleur. Après vingt minutes, je n'en peux plus et je remonte en haut de la plage, complètement en sueur. Un écran affiche la température – il fait 46°C. Notre autobus s’était arrêté un peu plus de deux heures – et c’était plus que suffisant. Voilà, affaire réglée pour la Mer Morte.
| | Bien beau carnet.
Je ne partage pas votre approche du Kinnereth ( Lac de Tibériade), Il y a des lieux assez troublants à visiter. Encore faut-il en avoir le temps. Sur la ville elle-même, vous avez raison, elle est ordinaire. Continuez votre carnet, je suis impatient de lire la suite.
Pour la Dead Sea, il faut prendre l'option Ein Bokek et pas Ein Gedi. Enfin c'est un choix qui n'engage que moi. | | Bien beau carnet.
Je ne partage pas votre approche du Kinnereth ( Lac de Tibériade), Il y a des lieux assez troublants à visiter. Encore faut-il en avoir le temps. Sur la ville elle-même, vous avez raison, elle est ordinaire. Continuez votre carnet, je suis impatient de lire la suite.
Pour la Dead Sea, il faut prendre l'option Ein Bokek et pas Ein Gedi. Enfin c'est un choix qui n'engage que moi.
Concernant le Lac de Tibériade, mes impressions concernent le lieu où notre chauffeur a bien voulu nous déposer. Sans doute le plus pratique pour lui, pas nécessairement le plus beau. De là l'inconvénient des tours organisés.
Je continue donc.... | | Et ensuite? Tel Aviv
C'est la métropole économique du pays. Mais la richesse de la ville ne saute pas aux yeux quand on arrive. La gare d’autobus est assez miteuse, et le quartier environnant est dans le même registre. Ça s’améliore cependant quand on arrive dans le centre.
Je loge au Chief Montefiore Hostel, mi-auberge de jeunesse, mi-hôtel, installé dans une jolie maison rose très bien située en plein centre de la ville; assez sympathique, mais mal organisé – c’est le patron en personne qui assure le service à la réception (enfin, quand il est là, et il n’est pas là souvent). J’y suis pour 2 journées (entrecoupées d’un séjour à Acre). Après avoir déposé ma valise, je file direction sud du côté de Jaffa. Lors de sa fondation en 1907, Tel Aviv n’était qu’un faubourg de Jaffa. Aujourd’hui Jaffa est le quartier arabe de Tel Aviv. Le vieux Jaffa forme une petite enclave à l’intérieur du quartier et se compose essentiellement d’un parc et de quelques ruelles bordées de maisons anciennes, ainsi que de l’église catholique qui domine la place centrale (c’est assez curieux d’ailleurs compte tenu de l’endroit où nous nous trouvons). L’ensemble est joli mais c’est très touristique et on fait rapidement le tour.
De retour vers les quartiers centraux, je passe par la plage – ou plutôt les plages car ça s’étend jusqu’au nord de la ville.
Et me revoilà au centre-ville – rue Allenby, la principale artère commerçante, le marché HaCarmel, plus loin le boulevard Rothschild avec son allée centrale aménagée en parc où on peut s’assoir à l’ombre. Un peu plus au nord, la place Dizengoff, avec sa fontaine et le marché aux puces juste à côté.
Tel Aviv n’est pas une ville spectaculaire comme Jérusalem mais elle n'est pas sans attraits. Elle est reconnue pour ses nombreux bâtiments de l’école du Bauhaus, construits dans les années 30 et se reconnaissant par leurs formes épurées et leurs lignes courbes.
Ensuite, l’Opéra ( Tel Aviv Performing Arts Center), le musée d’art de Tel Aviv, les gratte-ciels du Azrieli Center... Le musée d’art n'est sans doute pas le lieu le plus cité par les visiteurs, mais moi je ne passe pas à côté de ce genre d'endroits. Le musée est d'ailleurs très riche : des Chagall en série, des Renoir, Bonnard, Van Gogh, Matisse, Klimt, Foujita, et ainsi de suite...
On prétend que Tel Aviv est une ville qui ne dort jamais. Mais comme moi, je dors la nuit, je laisse le soin à d'autres de vérifier.... | | Acre
Située sur la côte au nord d’ Israël, l’ancienne cité de Saint-Jean d’ Acre – aujourd’hui Akko – est une étape importante pour quiconque s’intéresse un peu à l’Histoire. C’est ici, en 1291, que l’épisode des Croisades se termina, lorsque la ville fut prise par les Arabes. La ville fut complètement détruite, les ruines laissées à l’abandon jusqu’au 18e siècle où l’on décida de la reconstruire. C’est la ville fortifiée que l’on voit aujourd’hui. La vieille ville est habitée par la population arabe, la ville moderne par la population juive, mais ce n’est évidemment pas la ville moderne qui suscite l’intérêt. Parti de Tel Aviv en autobus, arrivé en train suite à un transfert à Haifa (contrairement à ce qu’il est indiqué dans certains guides de tourisme il n’existe pas de ligne directe en autobus), je me rend à mon hôtel dans la vieille ville – le Nzar Khoury for Hosting, un immonde trou à rats. Ça commence bien....Mais abordons les attraits touristiques.
Le point d’intérêt majeur de la ville demeure les vestiges de la forteresse des Hospitaliers, dont il ne reste que le premier niveau (au sous-sol), et qui fut jusqu’à tout récemment complètement enseveli, les bâtiments de la citadelle (que l’on voit de l’extérieur) ayant été construits par-dessus. Les voûtes imposantes nous donnent une idée de l’ampleur que devait avoir la forteresse à l’origine. Malheureusement la présentation ainsi que les commentaires sur l’audioguide que l’on nous donne font un peu Disneyland et on n’apprend pas grand-chose. Vaut mieux avoir lu sur le sujet avant d’avoir fait la visite. Le billet inclus la visite à l’ancien hammam turc juste à côté.
Pas très loin se trouve la mosquée d’Al-Jazzar, construite au 18e siècle. La cour intérieure est bien jolie. C’est la seule mosquée que l’on peut visiter en Israël (c’est payant pour les touristes). À l’intérieur, le guide nous explique surtout les fondements de l’Islam, mais ne fait pas de commentaires sur la mosquée elle-même. Par contre, j’ai eu un Coran en guise de souvenir.
Parlons de la ville elle-même maintenant... C’est un peu à l’image de ma chambre d’hôtel : mal entretenue et très sale par endroits. Si les ruelles peu fréquentée sont somme toute assez présentables, tout le secteur au bord de la mer est gâché par les innombrables rebus qui traînent un peu partout. Des remparts au bord de la mer? Il y en a ici, mais les créneaux servent de poubelle pour les bouteilles de plastiques vides, emballages de popsicles et restants de lunch en voie de décomposition. Un passage voûté, qui ailleurs, ferait le bonheur des touristes, sert ici d’espace pour des conteneurs à déchets, avec à côté des bidons de plastiques vides qui flottent dans les flaques d’eau. Sans parler de la pollution visuelle ou aménagement peu esthétique qui défigure les édifices anciens. Le moindre espace libre sert de stationnement pour les voitures. Je dois donc dire que j'ai trouvé Acre très décevante. D’autant plus que la ville, qui a conservé ses bâtiments anciens, pourrait être belle si on se donnait la peine de faire un peu de ménage et si on faisait un minimum d’effort en matière d’aménagement.
Quoi d’autre? Je dois dire que les gens étaient plutôt accueillants. Un petit point positif, quand même.
| | Je continue à lire votre carnet Alain et je suis un peu surpris par vos analyses.
Une question : Vous étiez en Israël en voyage organisé ou bien vous avez fait votre propre programme ?
Vos analyses sur Akko et sur Jaffa me laisse perplexe.
A bientôt de vous lire encore. | | Bonjour Suédois,
Pour répondre à votre question, je n'étais pas en voyage organisé. Par contre, j'avais pris des tours organisés à la journée, au départ de Jérusalem, pour me rendre en Galilée + désert + Massada et Mer Morte. Je n'avais pas de voiture et cela aurait été difficile (question temps surtout) par autobus. Pour tout le reste, je me suis ''auto-organisé'' avec mon propre programme.
Concernant mes commentaires plutôt négatifs sur Akko, il est possible que le piteux état de ma chambre d'hôtel (je ne ferais pas de description ici) m'ait mis de mauvaise humeur et que j'ai accroché sur ce genre de détails alors que j'aurais dû être un peu plus indulgent. Mais c'est bien l'impression que j'ai eu. Comme la vieille ville est principalement arabe, je suppose que c'est aussi plus pauvre (là je m'avance peut-être) et qu'on ne doit pas s'attendre à un super aménagement design au bord de la mer. Cela dit, j'ai constaté qu'il y a pas mal d'indifférence concernant la propreté des lieux (les petits déchets que les gens jettent par terre après consommation), et que les lieux publics à forte circulation ne sont en général pas très ragoûtants. Cette remarque vaut aussi pour certains coins en Jordanie (mais là j'anticipe...). Peut-être que les résidents comme les habitués du coin trouvent ça normal et ne le remarquent plus. Je ne veux pas avoir l'air de déconseiller de venir à Acre, la ville mérite qu'on la visite. Mais ce genre de choses se corrige, justement. Si personne n'en parle...
Concernant Jaffa, je n'ai pas l'impression que mes commentaires aient été négatifs. J'ai manqué quelque chose? | | Eilat
Parti de la gare d’autobus de Tel Aviv, j’arrive cinq heures plus tard au Sunset Motel de Eilat (tout à fait correct et emplacement pratique tout près de la gare), sur les rives de la Mer Rouge, complètement à la pointe sud d’ Israël. Bon, pas de monument ni de ruine antique à visiter ici, on vient pour la plage, mais aussi comme étape pour Petra, en Jordanie. Il fait très chaud : un bon 40°C, mais ça se supporte assez bien (après le passage à la Mer Morte, ça semble presque confortable). Première préoccupation : me trouver de l’argent comptant pour la suite des choses. Je me dirige vers la série de bureaux de change en face de la gare; sauf que tous semblent être à court de dinars jordaniens et ce n’est qu’à la sixième tentative que je trouve ce que je cherche.
Mais que voir à Eilat? La plage bien sûr, mais aussi le fond de la mer, réputé pour ses récifs coralliens. Comme je ne fais pas de plongée sous-marine et que je n’ai pas le courage de commencer, je vais plutôt visiter le Coralworld Park (ou Underwater Observatory), situé à l’écart de la ville pas loin de la frontière égyptienne. C’est un parc thématique avec plusieurs aquariums; poissons rares, requins, poissons des récifs, tortues marines, reptiles d’ Amazonie, mais surtout l’observatoire sous-marin, une structure reliée par un pont qui permet d’observer le véritable fond marin. C’est très beau et très bien fait, mais l’entrée coûte cher. Comme les hôtels en général à Eilat, ce n’est pas vraiment une ville pour les petits budgets.
Et en route vers Petra...
Le passage à la frontière (Yitzhak Rabin) se fait sans problème et sans attente (une grosse demi-heure pour les deux postes); taxe de sortie payable au poste israélien. Il existe un bureau de change (si j'avais su...). Concernant la procédure au poste jordanien, mes infos datent: il semble que cela ait changé en 2016 (donc, je passe les détails). À la sortie, des chauffeurs de taxi attendent pour amener les touristes vers Petra. Le tarif est de 55 JD; à ce que j’ai compris, c’est la même compagnie qui opère tous les taxis. Deux heures de route et très beaux paysages. | | OK pour la chambre d'hôtel sur Acre...
Les parkings auto sont assez nombreux autour de la vieille ville. Il faut bien préparer sa halte.
La ville n'est pas très propre en effet. Il y a pas mal de belles choses à voir toutefois. Tu n'auras plus qu'à y retourner.
Non loin de là, dans le nord de la ville, il y a les jardins de la secte Baha'i. Pas aussi beaux que sur Haïfa même mérite un détour.
Sur Jaffa, je présume que tu as visité la ville nouvelle, ou plutôt celle en réaménagement avec des appartements hors de prix pour les Bobos locaux, sur la partie "montagneuse" face à la mer.
Il faut voir le marché aux puces et les marchands de tapis Iraniens dans le bas de la ville coté terre. et déguster ou plutôt engloutir une Shakshouka chez le célèbre Docteur Shakshoukah ! Encore une occasion de revenir !
C'est bruyant, animé, odorant et assez marrant à faire. | | Petra
Et voici l'un des grands moments du voyage....
J’y ai passé une journée et demie. Suffisant? Théoriquement j'aurais eu le temps d'à peu près tout voir, mais il y a la fatigue, la chaleur... et donc je n’ai pas tout vu. Le site est ‘’habité’’ pendant la journée par les bédouins (ils résident en fait dans les villages voisins) qui vivent du tourisme. Toute la famille contribue : maman sert le thé et vend ses bibelots, grand-papa vend des bijoux et des médailles ‘’antiques’’, les jeunes proposent des ballades en cheval ou en dromadaire, les plus jeunes, la montée du Monastère à dos d’âne, et les enfants vendent les cartes postales. Les pires de tous sont les enfants et les ados, insupportablement insistants et collants, pas moyen de s’en débarrasser. Les plus âgés font de la sollicitation eux aussi, mais au moins, ils ont un peu de savoir-vivre et n'insistent pas trop. J’ai tout de même accepté l'invitation pour le thé - il y avait bien sûr un petit souvenir à acheter après coup. Pour la photo devant le Khazneh (dit le Trésor du Pharaon) – moment essentiel du voyage – c’est à 10 heures du matin que le monument est pleinement éclairé par le soleil. Il y a une petite heure de pointe à ce moment-là. C'est un point important à retenir, car cette petite foule fait en sorte qu’on est moins harcelé par les foutus vendeurs de cartes postales... À l’intérieur du site (incluant les boutiques qui se trouvent près du guichet), les tarifs sont alignés sur ce qui se vend à Versailles ou au pied de la tour Eiffel. Chute vertigineuse des prix dès qu’on sort du site.
Je ne sais pas si c’est dû à la guerre en Syrie ou à la saison (juillet), mais il y avait assez peu de touristes. Sur le site, c’était loin d’être la foule, et une bonne partie des visiteurs étaient arabes. À mon hôtel, j’avais presque l’impression d’être tout seul (je crois que je n’ai croisé qu’un seul couple de touristes). À l’évidence, le contexte au Moyen-Orient fait très mal au tourisme en Jordanie.
Wadi Musa
C’est la ville près du site où sont situés les hôtels. Rien à voir en particulier. Je m’attendais à un centre ultra-touristique, ce n’est pas vraiment le cas. Tout au plus quelques épiceries, quelques restaurants, dans le genre avec deux tables et trois chaises de plastiques dépareillées (je n’ai jamais mal mangé, par contre). En dehors du site de Petra, les jordaniens sont généralement des gens charmants et accueillants. On n’hésite pas à vous aborder pour vous souhaiter la bienvenue, s’informer d’où vous venez.
| | Les transports
Avant mon départ je pensais naïvement effectuer tous mes transports en mode économique (autobus), mais cela s’est avéré un peu plus compliqué que prévu. En Jordanie, une gare d’autobus, ça peut signifier (comme à Petra), un simple espace de stationnement sans comptoir ni la moindre information concernant les horaires. Pour quelqu’un (comme moi) qui aime les horaires fixes et qui n’a pas la moindre patience, la tentation est forte de se tourner vers la solution facile (mais plus coûteuse) : le taxi. Cette question se règle d’ailleurs assez rapidement dans la mesure où les chauffeurs de taxis repèrent vite le voyageur en attente avec sa valise. Sauf exception (c’est-à-dire incapacité de s’exprimer en anglais), ceux-ci vous proposeront de vous amener non seulement là où vous voulez aller, mais également de vous servir de chauffeur privé jusqu’à la fin de votre séjour. À Amman, pas de métro, ni tramway, mais plusieurs gares d’autobus dispersées dont aucune n’est située dans le centre. En fin de compte, j’ai fait la totalité de mes transports en taxi. Ce n’est pas, en soi, inabordable, mais disons que ce n’est plus un voyage à petit budget. Le trajet Petra – Amman m’a coûté 60 JD (soit environ 100$); l’aller-retour Amman- Madaba, 35JD; pour Amman- Jerash (avec attende de 2 h sur le site), 50 JD (cependant j’aurais pu le faire pour 35 JD – mais j’ai eu cette offre après coup...)
Amman
Me voici donc à Amman, capitale de la Jordanie, grosse ville de trois millions d’habitants. La ville est bâtie à travers une série de collines ( djebels). À la voir sur une carte, ça fait un peu peur, question orientation - pas une seule rue en ligne droite. Mais on finit par se retrouver; les rues principales serpentent à travers les djebels, la citadelle (en haut de la côte) et le théâtre romain servent de points de repères. Quelques-unes des rues principales sont indiquées en alphabet latin. Mon hôtel est situé sur la rue al-Malek Faisal dans la basse-ville. Disons-le tout de suite: côté esthétique, Amman est loin d'être extraordinaire. De loin, le relief et les collines lui donnent du caractère, mais à peu près tout est construit en béton sans aucun souci d’ornementation. Il y a quand même quelques attraits touristiques: le théâtre romain, très bien conservé (théoriquement il y a un droit d’entrée mais le gardien était parti en pause-café), et la citadelle, qui surplombe le théâtre en question, où on retrouve des ruines romaines ou de l’époque des omeyyades (première dynastie arabe), et un petit musée archéologique. De retour à la basse-ville, le souk. C’est regroupé par secteurs : l’alimentation, les vêtements, les bijouteries. Il ne faut pas s’attendre à trouver grand-chose d’intéressant. Mais pour quelqu’un qui n’est jamais allé au Moyen-Orient, c’est un bain de foule assez dépaysant. Grande rareté : les parcs et les espaces publics où on peut s’assoir; le seul que j’ai aperçu était situé à proximité du théâtre romain...en plein soleil. Les restaurants à Amman sont assez peu nombreux, ce sont le plus souvent des restaurants pour touristes qui communiquent avec des hôtels. Manifestement, ce n’est pas dans les habitudes des jordaniens.
Parmi les autres choses à voir à Amman : la mosquée du roi Abdallah, récente et pas extraordinaire en soi, mais c’est la seule qu’on peut visiter. Le quartier environnant est visiblement un peu plus cossu que la basse-ville. Galerie d’art contemporain tout près. De retour à la basse-ville, un peu plus à l’ouest, se trouve le tout nouveau Jordan Museum. Pas immense mais moderne et très bien fait, un personnel surtout féminin et très serviable. Je souligne ce point car les musées en Jordanie, c’est en général assez poussiéreux, le plus souvent avec un plafond de plâtre fissuré et un gardien qui s’endort sur sa chaise à l’entrée (mention spéciale à celui de Petra où le gardien dormait étendu sur un banc...) Visiblement on a fait des efforts pour se doter d’une belle institution. | | Jerash
Jerash, ancienne cité romaine, est un site archéologique à environ une heure de route de Amman. Le site est aujourd’hui entouré par la ville moderne, mais comme c’est très vaste, on parvient un peu à l’oublier. C’est le matin, je suis presque seul sur le site, c’est à peine si je croise quelques personnes. Ça semble cependant plus animé en soirée, si j’en juge par les ‘’vestiges’’ d’un autre genre. Un festival d’été se tient en effet sur le site, et le ménage semble avoir été fait de façon assez sommaire... Pas mal d'éléments peu esthétiques viennent gâcher le paysage, principalement près du théâtre et de la fameuse Place Ovale mentionnée dans les guides de tourisme. Heureusement, ce genre de dégâts disparait quand on s’avance vers l’intérieur (ça s’étend sur plus d’un kilomètre); c’est à ce moment qu’on peut constater à quel point le site est grandiose, avec ses colonnades qui n’en finissent plus... En voici un avant-goût....
Madaba
Petite ville au sud de Amman, Madaba est reconnue pour ses vestiges de l’époque byzantine, dont particulièrement l’église Saint-Georges, dite ‘’l’église de la carte’’, la carte en question étant le plancher en mosaïque du 6e siècle, qui constitue la plus ancienne carte géographique connue de la Terre Sainte. À proximité, le parc archéologique, regroupant une série de mosaïques byzantines, dont l’extraordinaire plancher d’une ancienne église. Plus loin, l’église des Saints Apôtres, encore des mosaïques, mais d’intérêt moindre cette fois.
Malgré son intérêt, Madaba se visite assez rapidement. Mon chauffeur parvient à me convaincre de me rendre au Mont Nébo, le lieu où Moïse aurait aperçu la Terre promise avant de mourir. Je me suis fait avoir : l’église était fermées pour restauration, tout au plus, une petite exposition sous une tente et la fameuse vue sur la Terre promise...assez quelconque.
| | À la frontière
Arrivé au poste-frontière du King Hussein Bridge / Pont Allenby. J’avais lu que les contrôles pouvaient être longs, ce poste étant au point de passage des territoires palestiniens. Effectivement.... D’abord, le poste jordanien. On prend nos passeports. Une heure et demie d’attente, et j’embarque dans l’autobus (procédure obligatoire), direction le poste-frontière israélien, situé à peu près un kilomètre plus loin. À ce moment on nous redonne nos passeports. Après peut-être un demi-kilomètre, l’autobus se range dans une très longue file d’attente. Après deux heures d’attente, on arrive au foutu poste. Et ce n’est pas fini! Procédure semblable à celle d’un aéroport. Contrôle (scan) des bagages, trois contrôles des passeports, au deuxième contrôle, questions assez pointues sur mon itinéraire passé et à venir. L’interrogatoire n’est pas exagérément long (peut-être quatre minutes), mais comme il y beaucoup de monde... Enfin la sortie...Plus de cinq heures après mon arrivée au poste jordanien. Le shuttle en direction de Jérusalem attend les voyageurs...
Jérusalem, encore
De retour à Jérusalem pour les trois derniers jours de mon voyage. Cette fois je loge à l’hospice autrichien, dans la vieille ville. Un établissement assez particulier, ancien hôtel du 19e siècle construit à l’usage des pèlerins et administré par l’église catholique. La plupart des grandes puissances de l’époque ( France, Angleterre, Allemagne, Russie) avaient des établissements équivalents à Jérusalem. Celui-ci est situé au cœur du quartier arabe, entouré d’un mur d’enceinte. Un établissement à l’ancienne : pas de télévision ni d’air climatisé, pas de paiement par carte de crédit; mais tout est propre bien tenu, et le cadre est agréable. Le personnel semble autrichien également. Du balcon de ma chambre, belle vue sur la vieille ville.
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