Bonjour
Je viens de rentrer de mon 3e voyage en
Birmanie. Soit trois semaines bien arrosées qui m'ont contrainte à modifier plusieurs fois l'itinéraire prévu au départ. Il est vrai que, folle que je sjis, j'avais envisagé la région de
Bago et le sud jusqu'à Dawei.
Peu importe, je suis toujours aussi séduite par la gentillesse des Birmans. Mes étapes ont été les suivantes
YangonMais qu’est ce que c’est que ce centre commercial clinquant qui a poussé à côté du Boyoke Market ? Il y en a un autre près de la Paya Sule, avec des marques de luxe, je me demande qui se paye des Rollex ici ??? On m’a changé mon
Yangon. En fait, non. La Shwedagon reste cet endroit incroyable qui me met les larmes aux yeux à chaque fois que j’y entre. Ferveur, encens, et tintinnabulement des clochettes. On ne s’en lasse pas.
Quelques détails pratiques : la nouvelle navette de l’aéroport offre un super service, avec un trajet rapide pour la Paya Sule, et des rotations très nombreuses. J’ai pris un bus quasi vide, suivi par un autre bus tout aussi vide. Hébergement au Grand United Downtown, 31e rue, 25€ la grande chambre, sdb avec baignoire, j’ai été surclassée avec vue sur la Shwedagon, faut bien qu’il y ait des avantages à se tremper la gueule.
KalawPas de trek pour moi, je plains les rares touristes que j’ai vu partir à la queue-leu-leu sous la flotte. En revanche, pas mal de balades à la journée, notamment sur les traces des maisons coloniales qui ressemblent aujourd’hui dans la brume à des maisons hantées pour film écossais. Ma GH (Genesis Motel, très bien, juste à l’arrière du resto Seven Sisters) disposait d’un plan ad hoc. Sinon, les points d’intérêt (grottes, temples, églises, villages...) sont bien signalés sur MapsMe
AugbanZut, j’ai raté le marché. Mais j’ai vu ceux de
Kalaw (bof) et de Pindaya (plus sympa). La ville est assez ingrate. En fait, Augban était la meilleure étape pour regagner Loikaw : minibus à 8h et 9h30, avec, pour ce qui me concerne, des jeunes bien bourrés tout au fond. Comme je suis à l’avant, près de la fenêtre me voici préposée à l’évacuation des poches plastique pleines de crachats de bétel...
LoikawSchischi, un forumiste, m’avait donné les coordonnées du guide M. Win. Bonne pioche. Il connaît vraiment bien les minorités et sa démarche est respectueuse. Le volubile M. Win m’a donc conduite à Panpet pour voir les Kayan (« femmes girafe » en colon dans le texte) qui commencent à rentrer de
Thaïlande où elles sont exhibées. Pas de ça ici, des rencontres simples et une petite production d’artisanat local. Plus intéressant était, sur la route du retour, le village de Hta Nee Laleh où vivent les Kayah, avec leur beau costume à coiffe pointue, cape noire et bracelets autour des genoux. Longue « discussion » avec une dame qui prévoit d’ajouter d’autres bracelets à sa « genouillère » abondamment fournie parce qu’elle se trouve plus belle ainsi. En chemin, nous tombons sur une fête dont j’ignore le nom et qui consiste pour les Kayah, Kayaw et Kayan à passer de maison en maison en partageant des petits paquets de riz gluant. Le tout en souvenir d’une bataille remportée contre les Thaïs, justement parce que les minorités disposaient de riz gluant qui a l’avantage de se conserver longtemps.
Deuxième journée autour de Loikaw consacrée aux Kayaw de Htay Ko. C’est beaucoup plus cher (plus de 100$) parce que beaucoup plus loin et parce que la pluie a tellement raviné la route qu’il faut y aller en 4X4, donc avec un chauffeur en plus du guide. Les femmes ont beau porter de belles blouses roses, je retiens surtout l’état de dénuement dans lequel vivent les villageois. Une église, une école primaire, une infirmerie et c’est tout. Impression d’une tristesse profonde, pas seulement parce qu’il pleut à seaux et que beaucoup d’habitants sont aux champs. Ici, les enfants ne pleurent pas, ne rient pas, jouent à peine. Une des vieilles dames rencontrées explique que, de ses 9 enfants, un seul a survécu, les autres ont été victimes de maladies, d’épidémies... Idem pour sa voisine, qui a eu 5 enfants. Mais maintenant, il y a une infirmerie et les Kayaw qui vivaient dans les camps de réfugiés en
Thaïlande commencent à revenir, dans l’espoir d’une paix prochaine avec l’armée birmane.
A noter que ces excursions peuvent sans doute être faites en affrétant un taxi : sur place, un guide assure la visite (payante) et le bénéfice va à la communauté. Sauf que, le guide en question ne parlant pas forcément anglais, les échanges risquent d’être limités.
PekhonGros coup de cœur, merci à Kristofe d’avoir évoqué ce petit paradis tout au sud du chapelet de lacs et de canaux qui mène au
lac Inle. Le Princess Resort est plutôt décati et cher (35$) mais le lever de soleil depuis la terrasse sur le lac est à tomber. Surtout, au marché des 5 jours comme dans le boui-boui du coin, les gens sont adorables. Les enfants me sautent au cou et des passants me donnent leur numéro de téléphone au cas où j’aurais un problème ! Il n’y a pas grand-chose à faire ici, juste contempler, sourire, savourer... La petite ville est très bien entretenue, vrais trottoirs et poubelles partout, du rarement vu en
Birmanie.
La traversée jusqu’à Nyaungshwe est un pur bonheur (12000 kyats le bateau public qui part tous les jours à 9 heures). Je suis la seule touriste au milieu des Birmans, mes voisines me nourrissent de riz gluant et de cacahuètes mouillées.
NyaungshweEn saison des pluies, le spot touristique est tout à fait supportable. Et je ne suis pas fâchée de trouver un peu de confort au Nanda Wunn (grand bungalow à 30 000 k, petit-dej pantagruélique). J’en profite pour faire de longues balades... entre les averses. Même ici c’est possible, le long du grand canal ou jusqu’à la grotte Htet Eain Gu.
MandalayMon projet initial était de prendre le slow train jusqu’à Thazi et de redescendre vers
Yangon en passant notamment par Taungoo et Tandaungyi qui, bien que proche, reste inaccessible depuis Loikaw. La pluie m’en a dissuadée : le slow train promettait de prendre encore plus de temps que prévue et la voie ferrée
Mandalay-
Yangon était toujours « under repair » depuis l’effondrement d’un barrage fin août. J’ai donc privilégié un plan B à
Mandalay, que je connaissais déjà. Mais c’est toujours un bonheur de circuler à moto (avec driver) entre pagodes et colline. Il fait une chaleur de four, chaque carrefour est un chaos mais j’adore !