2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Jdakota · 11 novembre 2018 à 18:17 · 177 photos 74 messages · 18 participants · 8 926 affichages | | | 11 novembre 2018 à 18:17 · Modifié le 11 nov. 2018 à 18:46 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 1 de 74 · Page 1 de 4 · 6 261 affichages · Partager 28 avril 2017
Arrivée à Glasgow au terme d’un voyage d’une journée, longue étape à Londres oblige. Il est 22h45 et le bureau de location de voitures Firefly ferme à 23h00. Le timing est serré, je le savais.
L’employé du guichet est un jeune mec sympa avec un accent écossais terrible. Il me donne les clés d’une Mercedes 250D en croyant me faire une bonne surprise. J’avais réservé un petit modèle compact et le paquebot qu’il me refile doit se situer à une dizaine de catégories au dessus. Je suis le dernier client de la journée et j’ai l’impression qu’il ne leur reste plus que ça. Le premier avantage est l’embrayage automatique. L’autre, que je constaterai plus tard, c’est la consommation très faible du moteur diesel. Le gros point noir, c’est la taille, assez peu adaptée aux minuscules « single track roads » des Highlands.
Débarquer de nuit dans un pays étranger est toujours compliqué. Et la conduite à gauche ne facilite pas l’adaptation. J’ai réservé pour la nuit à l’Erskine Hôtel qui se trouve à seulement quelques kilomètres de l’aéroport. Par chance la signalisation est bonne – ce qui n’est pas toujours le cas en Ecosse – et je trouve assez facilement le chemin de l’hôtel qui s’avère être en pleine campagne.
29 avril 2017
Après un petit déjeuner copieux à l'hôtel, départ de bon matin et direction Glencoe sous un ciel gris et bas. C’est on ne peut plus simple. Une fois l’Erskine Bridge traversé, il suffit de suivre la route 82 qui vous y mène tout droit. Ça commence par la traversée d’une zone urbaine assez peu intéressante, puis on arrive à proximité du Loch Lomond, dans la région des Trossachs. Ensuite, la route longe ce très long loch pendant plus de trente miles. La route est très étroite, collée à la falaise, et très fréquentée par toutes sortes de véhicules parmi lesquels d'imposants cars de touristes. Je mesure pour la première fois avec inquiétude les dimensions inquiétantes de mon véhicule et la longueur démesurée de son capot.
La route s’élargit en quittant le Loch et commence à s’élever. C’est à partir de Brige Of Orchy que le paysage devient plus rude, moins champêtre. Là commence l’ Ecosse telle que je me l’imaginais. Des montagnes pelées, de la lande sauvage, des lochs cernés de tourbières infranchissables. Tout ce que je souhaitais découvrir.
Mon premier arrêt photo se situe autour de Lochan Na Achlaise. Le temps n’est pas encore dégagé mais des trouées de lumière donnent déjà du relief à ce paysage tourmenté. C’est la région de Rannnoch Moor.
De là, Glencoe n’est plus qu’à une petite demi heure de route. J’y arrive dans un épais brouillard pluvieux qui se dissipe néanmoins rapidement. Je décide d’aller me dégourdir les jambes du côté de Buachaile Etive Mar, la spectaculaire montagne pyramidale qui garde l’entrée du Glen. Partout, le sol est gorgé d’eau. Difficile de progresser afin de trouver des points de vues intéressants quand on ne veut pas se tremper les pieds.
Glencoe est une vallée assez courte traversée par une route pentue, étroite et sinueuse, que les grands bretons en week end adorent parcourir très vite aux volants de rutilantes décapotables sportives. Ils se prennent tous pour Daniel Craig, ma parole !
J'avise l'entrée d'un parking en bord de la route, juste avant de plonger dans la partie basse du Glen, et je décide de m'y ranger afin de profiter un peu du paysage. A l'entrée du petit chemin menant au parking, il y a un panneau indiquant « Hidden Hip ». Cela signifie qu'on se trouve juste en face une pente sévère et cachée, alors que le chemin du parking effectue un coude brusque vers la droite. Aujourd'hui, je le sais. Pas à l'époque. Ma position dans la voiture, le capot interminable de la Mercedes et mes quelques lacunes linguistiques font que je rate le chemin et que je file tout droit, dans le « hidden hip ».
« La route est droite mais la pente est forte », disait un ancien premier ministre. Il avait raison. Ca racle fort au dessous et sur le devant. Sur le moment, je ne comprends pas ce qui s'est passé. Ce n'est que lorsque je m'arrête quelques mètres plus bas sur le parking et que je descends que je réalise mon erreur. Je me penche sous le pare choc pour évaluer les dégâts qui sont heureusement assez peu importants.
Rien de cassé mais le plastique au niveau des entrées d'air est bien entamé. Merde et remerde ! Le genre d'incident qui vous casse le moral d'entrée. Et qui ne se réglera pas par des raffarinades. Pourtant, quand je me retourne et que je regarde le degré de la pente que j'ai dévalée, je me dis que ça aurait pu être bien pire. Et tout ça le jour de mon anniversaire ! On appelle ça l'ironie du sort...
Bon, on ne va pas rester là. Je poursuis vers le bas de la vallée, la plus belle partie avec ces couleurs arc-en-ciel qui courent sur le sol. Plus loin, un petit loch recouvre le bas du glen et on se dit que le propriétaire de cette maison (dernière photo) doit se sentir un peu seul durant les longues soirées d'hivers.
Je vais jeter un œil à la bunkhouse qui doit m'abriter ce soir. Celle-ci se trouve un peu avant le village de Glencoe et on y accède par une petite single track road qui trace son chemin en parallèle à la route principale. On me remet les codes d'accès à mon bungalow que je visite rapidement. Une grande pièce principale fait office de cuisine et de salle à manger, plusieurs cabines de douche et trois petits dortoirs de quatre ou cinq lits chacun pour l'heure inoccupés.
Pas grand chose à dire que le reste de cette journée. Une exploration tranquille des contours du loch Leven, tout proche. Assez long et pas inintéressant mais le ciel est un peu couvert et la lumière s'en trouve très affadie. Et mon accident de la mi-journée me reste dans la tête.
Au retour à l'hostel, je fais connaissance avec mes colocataires. Un couples de sexagénaires hollandais qui traversent les Highlands à pieds, une jeune marseillaise – Julia – qui passe une semaine en solo, et deux jeunes coréennes (du sud). On passe une soirée plutôt sympa.
30 avril 2017
Réveil sous un ciel radieux. J'ai décidé de retourner rapidement à Glasgow pour faire estimer les dommages causés à cette maudite Mercedes. Deux jeunes néerlandais qui dormaient dans une autre chambre me demandent si je peux les déposer au début de la rando « Hidden valley ». Ils sont venus passer quelque jours à Edimbourg, puis se sont laissé prendre au jeu et sont venus jusqu'ici en car. Bon, c'est sur mon chemin, alors pourquoi pas ? Avant cela, je les emmène acheter des sandwiches à Glencoe, puis je les dépose comme prévu.
Deux heures plus tard, je me retrouve chez Firefly, à l'aéroport. J'explique le cas à l'employé de faction. Il examine scrupuleusement les dégâts et les détails de mon contrat. La franchise est de 1500 euros et il s'avère que les dommages sont assez largement en dessous de cette somme. Bonne nouvelle, je vais pourvoir reprendre le cours du voyage l'esprit plus tranquille.
Retour sur Glencoe en début d'après midi. Je vais finir par la connaitre par cœur cette route. Après un déjeuner au village (fish and chips), je vais me balader dans la partie haute de Glencoe. Pas l'heure idéale pour la lumière.
Je suis quelques sentiers sans grande conviction.
J'avais repéré une ballade pour la fin de journée : Pap of Glencoe. Il s'agit de grimper au sommet d'une montagne qui garde l'entrée du Loch Leven.
Je vais en faire la première partie avant de faire demi tour. D'abord parce que que c'est super raide et que ça fait beaucoup pour une première rando, ensuite parce que je doute de pouvoir faire l'aller retour avant la nuit et que les éboulis de roches que l'on doit passer dans la première partie seraient extrêmement dangereux à pratiquer dans le noir. D'accident en renoncement, voilà un séjour qui commence bien mal !
Je vais finalement me contenter de faire le tour du loch Leven qui comporte de très beaux point de vue avant de retourner à la bunkhouse.
| | À: Jdakota · 11 novembre 2018 à 19:49 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 2 de 74 · Page 1 de 4 · 6 249 affichages · Partager 1er mai 2017
Départ vers l'ouest sous un soleil qui ne me quittera quasiment plus de tout le séjour. J'ai d'ailleurs l'impression que celui ci ne débute vraiment qu'aujourd'hui.
Je longe le Loch Shiel jusqu'à Fort Williams, où tous les habitants semblent faire profession de bed and breakfast, la plupart étant déjà occupés. Puis à gauche toute, sur la célèbre route des iles, ainsi nommée car elle peut aussi bien vous mener à Skye, à Orban ou à Mull.
Ma première étape me mène à Glennfinan et son viaduc célèbre, du moins pour les fans du petit sorcier créé par JK Rowling. Les alentours ne sont pas non plus dénués d'intérêt.
Le viaduc est traversé tous les jours par un train d'époque, le « Jacobite Steam Train », qui figure le Poudlard express dans les films Harry Potter. C'est sur ce viaduc que se situe la scène de l'attaque des détraqueurs dans « Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban ». Une petite demi heure de marche sur un agréable sentier aménagé suffit pour atteindre un point de vue en surplomb du viaduc. Il y a foule pour le photographier. On s'arrache les meilleures places et on fait mine de ne pas remarquer ceux à qui on vient boucher le point de vue. C'est la guerre.
Je reprends la route peu avant que le train ne quitte Glenfinan. Ce sera l'occasion de le suivre durant une bonne partie de chemin menant à Mallaig. La route est magnifique, le paysage rude et sauvage. Tout ce que j'aime.
Soudain, au détour d'un virage, j'aperçois un site qui me semble familier. Je m'arrête. Oui, c'est bien ça : la petite île en bout de loch où est enterré Albus Dumbledore (toujours Harry Potter). Dire que quelques brasses dans l'eau froide suffiraient pour aller récupérer la baguette de sureau !
Peu avant d'arriver à Mallaig, je découvre une magnifique plage de sable banc en contrebas de la route. Quelques manœuvres approximatives et autres coups de klaxon plus tard, je me gare à proximité. Je ne suis pas en retard sur mon planning, je décide donc de faire quelques pas. Entre le sable blanc à s'en faire mal aux yeux et le turquoise de l'eau, on se croirait davantage sous les tropiques que sur les rivages britanniques.
Mallaig est une petite ville portuaire qui permet de gagner l’île de Skye via le ferry qui les relie. Bonne nouvelle, le tarif est beaucoup moins onéreux que celui annoncé dans le Routard.
Je réserve mon passage sur le prochain ferry puis je pars en quête d'un déjeuner rapide. Je monte à bord en début d'après midi. C'est un tout petit modèle, ce bateau. Pas de cale ni de salle abritée. On s'installe un étroit pont à l'air libre, juste au dessus des véhicules. Lorsque l'un d'entre eux décide de déclencher son alarme sous la légère houle qui accompagne le départ, c'est évidemment le mien. Je déteste cette Mercedes.
La traversée est courte. Une quarantaine de minutes. Le débarquement aussi vu la faible quantité de véhicules embarqués. Je m'engage dans mes premiers kilomètres sur l’île de Skye. Je roule en direction de Sligachan où j'ai réservé trois nuits à la bunkhouse du coin. L'endroit est désert lorsque j'y débarque, une demi heure plus tard. Je toque à la porte de l'hôtel mitoyen et le gérant me reçoit. Il me donne les codes de la porte d'entrée et de la chambre.
La bunkhouse est ultra confortable avec son salon aux épais canapés de cuir sombre et sa grande cuisine moderne. Les chambres sont plus banales, composées de trois lits superposés. Je pose mes affaires avant de faire quelques pas dans les environs. L'endroit est très isolé, au centre de la partie sud de l'île. En plus de l'hôtel, le village ne contient qu'un grand pub et un restaurant plus chic. Le pub passe pour posséder l'une des plus importantes collection de whisky du pays. Je m'en fous complètement.
Départ pour le lieu choisi pour le coucher de soleil. Ce sera Neist point, une spectaculaire petite péninsule coiffée d'un antique phare. L’endroit se situe au nord ouest de l’île. Je suis largement en avance donc je lambine. Je réalise cependant à quel point, sur cette île, il ne faut pas compter en distance mais en temps. Les vitesses autorisées sont très limitées et les routes étroites. Sans parler des moutons qui traversent sans regarder.
J'ai un peu de mal à trouver le chemin d'accès à partir de la route principale. Je passe deux ou trois fois devant sans le voir. De quoi s'arracher les cheveux. Je sais que je me répète mais les écossais ne sont définitivement pas les champions de la signalisation.
La single track road qui mène à Neist point est interminable et les moutons y pullulent, mais le site, propice aux variations photographiques, vaut bien ce petit effort.
Le point de vue classique se situe au sommet de la falaise vers la droite, mais plusieurs sentiers sillonnent le site et l'un d'entre eux permet de descendre au ceux de la péninsule pour des vues différentes.
Le soleil baisse peu à peu et la lumière se réchauffe. Je trouve deux français avec qui je passe un bon moment à regarder le soleil baisser. Ils logent dans une bunkhouse appelée « Skywalkers » où tout est décoré façon Star Wars. Je n'en reviens pas d'avoir raté ça.
Je repars peu avant le coucher du soleil. La route me parait encore plus longue au retour qu'à l'aller. J'arrive à la bunkhouse à la nuit tombée.
Douche rapide, puis dîner frugal composé d'une soupe de nouilles chinoises et de yaourt vanille. Je sens que je fais des envieux. | | À: Jdakota · 11 novembre 2018 à 20:13 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 3 de 74 · Page 1 de 4 · 6 243 affichages · Partager Chouette récit accompagné de bien belles photographies. | | À: GGaillard · 12 novembre 2018 à 12:18 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 4 de 74 · Page 1 de 4 · 6 204 affichages · Partager Merci. Sur le plan photographique, ce sera de mieux en mieux car les sites visités seront de plus en plus sauvages et photogéniques. Patrice | | À: Jdakota · 12 novembre 2018 à 13:20 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 5 de 74 · Page 1 de 4 · 6 190 affichages · Partager Le sujet oui mais aussi la compétence du preneur de vues | | À: Jdakota · 12 novembre 2018 à 22:12 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 6 de 74 · Page 1 de 4 · 6 130 affichages · Partager Salut Patrice, Un immense merci pour ce partage d'une destination visitée en 2014 dans ton style d'écriture si attachant et avec des photos incroyables ! Tu as eu apparemment énormément de chance avec la météo, le soleil ou encore mieux ces cieux partiellement nuageux apportent de superbes contrastes. Mais encore faut-il savoir les capturer, et tu le fais parfaitement... Pourrais-tu donner des précisions sur ton matos photo ?
Dis-moi, je trouve les pâturages bien jaunes, et cela apporte une ambiance bien particulière, que j'adore, bien loin des clichés sur les paysages écossais. Est-ce la couleur normale en sortie d'hiver ou y avait-il une sécheresse à ce moment-là, si tant est que ça puisse exister là-bas ?
Ce début de périple me fait regretter d'avoir fait l'impasse sur la route Fort William - Mallaig.
Vivement la suite, surtout sous le soleil qu'on n'aura pas vu durant 2 jours sur Skye !
PS : on a pensé 2 fois à toi cet été lors de notre dernier road-trip familial dans le Southwest. La première fois, c'est quand je n'ai pas réussi à prendre Picasso Face comme il faut (comme sur ton avatar), la faute à un flash flood récent qui m'empêchait de traverser le ruisseau en bordure de route (à moins que tu ne l'aies pris de la route au télé-obj) Et la seconde fois, c'est quand on a mangé 2 fois au Chuuck Aramaaa de St George, et où on s'est éclaté la panse, tellement on a aimé et il y avait de choix à un super tarif ! Merci du tuyau Guillaume | | À: Jdakota · 13 novembre 2018 à 9:13 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 7 de 74 · Page 1 de 4 · 6 113 affichages · Partager Sur un autre carnet, un lecteur dit avoir fait abstraction du texte pour ne "voir" que les photos.
J'ai, dans un premier temps, sur ton carnet, fait le contraire : abstraction des photos pour ne "voir" que le texte (oui je sais, j'ai plein de défauts : j'aime plus les mots que les images) et je dois dire que je suis impatiente de lire la suite de ton voyage qui non seulement me fait me souvenir mais est surtout raconté fort plaisamment...
Dans une deuxième temps, j'ai admiré tes photos ! J'ai moins de défauts alors ? Elles témoignent magnifiquement de l'étrange et exceptionnelle beauté de ce pays.
J'ai hâte de repartir vagabonder sur les mots -et les images- de ton carnet (même si je ne suis pas HarryPotterAddict ) !
Dolma | | À: Marati · 13 novembre 2018 à 10:56 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 8 de 74 · Page 1 de 4 · 6 095 affichages · Partager Hello et merci pur les compliments ! J'utilise depuis 8 ans un canon EOS 60D avec un excellent objectif Sigma18/35 art. J'attend avec impatience un canon 90D mais il tarde à arriver... Comme tu le verras par la suite, j'ai effectivement eu beaucoup de chance avec le climat (moins un 2018). Mais il faut dire que le mois de mai est traditionnellement le plus beau de l'année en Ecosse. Moins de pluie, davantage de soleil et pas de midges. La couleur brune des sols est due à la saison. Cela devient plus vers en été. je préfère les teintes brunes, plus mystérieuses et sauvages. Allez, à plus et n'oublions pas notre cri de ralliement : CHUCK ARAAAMAAAAAA !!! Patrice | | À: Jdakota · 13 novembre 2018 à 15:52 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 9 de 74 · Page 1 de 4 · 6 063 affichages · Partager 2 mai 2017.
Le problème lorsqu'on dort en chambre commune comme dans une bunkhouse, c'est qu'on hésite à mettre son réveil à 5 heures pour profiter du lever de soleil. C'est pourquoi il est déjà un peu tard à mon goût quand je me lève. Je me retrouve pourtant seul dans la cuisine. Les occupants ne sont manifestement pas très matinaux, ce qui est curieux lorsqu'on sait qu'il s'agit majoritairement de randonneurs. Les anglais ne font décidément rien comme les autres !
Direction Old Man of Storr, l'une des plus populaires randonnées de l’île. Une demi-heure de route via Portree, la ville principale de l'ile, avant de se garer sur le petit parking encore presque vide. D'ici une heure ou deux il sera plein et de longues files de véhicules échoués s'étendront de part et d'autre de l'A855, qui, contrairement à ce que son appellation pourrait laisser croire, n'a vraiment rien d'une autoroute.
Le sentier est plutôt raide mais pas très long. Il me semble avoir vu ce site dans un épisode de Game Of Thrones. Ce qui n'est pas étonnant si l'on sait que l' Ecosse constitue, avec l' Islande, l'un des principaux réservoirs de décors de la série depuis ses débuts.
La lumière est moyennement intéressante. Il est déjà bien trop tard pour espérer réaliser de bons clichés. Bon, on se contentera d'une belle promenade.
Je poursuis mon ascension vers le nord jusqu'à passer un petit col qui laisse découvrir une partie de la côte nord-est de l'île.
Il y a foule sur le sentier lorsque je redescends. Les incontournables groupes de touristes asiatiques ne se donnent pas la peine d'aller jusqu'en haut. Une photo prise à mi-chemin leur suffira pour valider le déplacement et cocher la case sur leur programme. Et on voudrait nous faire croire que les hommes et les cultures seraient interchangeables...
Je poursuis vers le nord en longeant la côte. Petit arrêt à Kilt Rock. J'aime bien ce food truck.
Puis montée vers le Quiraing, une formation géologique d'origine volcanique qui occupe le nord de la péninsule de Trotternish. La route est sinueuse et étroite. On se croise avec d'infinies précautions. J'atteins le sommet rapidement. Les parkings situés de chaque côté du col sont pleins et le moindre « pull out » un peu accessible sur le bord de le route est occupé. Pas grave. Ce n'est qu'une virée de reconnaissance. Il est trop tard pour envisager une vraie rando et la lumière de midi ne permet pas de réaliser des photos intéressantes. Je reviendrai demain matin. Je redescends de l'autre côté jusqu'à la petite ville d'Idrigil, sur la côte ouest de la péninsule. C'est l'heure de la pause repas. Je poursuis jusqu'au port et je trouve un petit restaurant sympa en bord de mer.
Tout près de là se trouve le minuscule site méconnu de Fairy Glen, « la vallée enchantée » en français. Ça tombe bien, il est à mon programme. C'est plutôt joli et très reposant. L'idéal pour une balade digestive, voire une petite sieste dans l'herbe.
On pourrait croire que c'est artificiel, mais pas du tout. A part ces figures tracées au sol avec des pierres ou de la terre.
Retour vers Sligachan. Je n'ai pas de projet précis pour la fin de l'après-midi. A l'occasion d'une pause dans une gaz station, je demande à la caissière si elle connait un bel endroit pour le coucher de soleil. Elle me parle de Neist Point. Déjà fait. Autre chose ? Ça ne vous a pas suffi, s'étonne-t-elle ? Ben non, cocotte. Vu que le soleil se couche tous les soirs, j'aimerais autant varier les plaisirs en changeant de cadre. Elle n'a pas d'idée. Une très mauvaise recrue potentielle pour les agences de tourisme locales.
Je me repose un peu à la bunkhouse avant de repartir. A Glencoe, Julia m'avait parlé de la plage d'Egol. Elle se situe sur la partie sud de l'Ile. Pas très loin en distance, mais en temps, c'est autre chose... Sur le chemin, je fais une courte pause au bout du loch Ainort.
A partir de Broadford, il faut bifurquer vers le sud et emprunter une de ces maudites single track roads en priant pour ne pas emplafonner un mouton imprudent (contre les suicidaires, on ne peut strictement rien faire). Seconde étape au niveau du loch Slapin.Un bel endroit.
La route devient ensuite encore plus étroite jusqu’à l'arrivée à Egol. C'est un minuscule village d'où partent des petits bateaux qui conduisent des visiteurs à intervalles réguliers dans le magnifique et sauvage loch Coruisk.
Concernant la plage, je ne m'attendais pas à cela. C'est une étendue d'énormes de pierres lisses. Je ne suis pas vraiment séduit. Le ciel est un peu couvert depuis le milieu de l'après-midi et cela nuit forcément à mon appréciation des lieux.
On aperçoit au nord les Cuillins hills au sommet desquelles j'ai prévu de camper en fin de semaine, si le climat le permet.
Je prends le chemin du retour alors que le ciel commence à se découvrir. Le loch Slapin paraît d'autant plus avenant qu'à l'aller.
Un peu plus loin, je ne peux m'empêcher de stopper pour photographier ces simples bosquets transfigurés par la lumière dorée de cette fin de journée.
Revenu à Sligachan, je poursuis mon exploration photographique autour du vieux pont de pierre, bien décidé à profiter du moindre rayon de lumière jusqu'à ce que le soleil disparaisse derrière l'horizon. Une chance que les jours soient si longs en cette période de l'année.
Il y a quelques français à la bunkhouse ce soir. L'occasion d'une soirée passée à bavarder agréablement entre compatriotes ne se refuse pas. | | À: Dolma · 13 novembre 2018 à 15:57 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 10 de 74 · Page 1 de 4 · 6 058 affichages · Partager Bonjour et merci ! La suite est disponible. La mise en ligne du texte est heureusement moins longue que celle des images . Je profite d'une semaine d'arrêt de travail pour tenter de poster l'intégralité du carnet. Enjoy Patrice | | À: Jdakota · 14 novembre 2018 à 10:27 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 11 de 74 · Page 1 de 4 · 6 020 affichages · Partager Superbes photos (mais les paysages s'y prêtent bien !!!) ! On parle d'y retourner... Nous y étions en juillet 2015 et nous avions eu très peu de pluie, par contre ils avaient eu 2 ou 3 mois de pluie avant et les camping étaient détrempés ! Christelle | | À: Jdakota · 14 novembre 2018 à 12:15 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 12 de 74 · Page 1 de 4 · 6 008 affichages · Partager 3 mai 2017.
Je me lève plus tôt que le jour précédent. Je prends mon petit déjeuner en compagnie d'un jeune anglais qui vit en Nouvelle Zélande et qui me vante longuement les mérites paysagers de son pays d'adoption. Un jour, peut-être...
Je démarre en prenant le mauvais côté de la route dès la sortie du parking. Ce n'est pas ma première erreur de ce genre. Une petite troupe de photographes matinaux installée sur le pont me le fait comprendre à coup de gestes. Je regagne aussitôt le bon côté. Hilares, ils lèvent les pouces triomphalement à mon passage. J'adore l'humour british.
Un petit arrêt sur la route pour un cliché lointain du "Old Man" tant que la lumière dorée du petit matin est encore présente.
Je suis de retour au sommet du Quiraing. Pas de problème pour se garer à cette heure-ci. Je croise deux photographes qui reviennent déjà à leur voiture. Je les envie, forcément. J’aurais aimé me trouver là dès le lever du jour. Ce n’est que partie remise.
J'avance sur le sentier, à l’affût d'un spot que j'ai repéré sur internet. Il permet de mettre au premier plan un petit arbre accroché à la paroi. Étonnamment, celui-ci se trouve très proche du début du sentier.
Je continue en mode promenade, sans autre objectif que de profiter du lieu et du soleil.
Passé le flanc sud du Quiraing, on s'enfonce dans une sorte de défilé qui remonte vers le nord. Passé ce défile, on atteint un large plateau qui, d'un côté descend vers la mer, et de l'autre monte vers le sommet du Quiraing. Je choisis évidement cette seconde option. Les perspectives découvertes sont très graphiques.
Je regagne mon véhicule par le même chemin et je suis assez surpris du peu de temps passé sur cette rando. A peine trois heures, je dirais. Une dernière photo pour montrer à quel point l'orientation de la lumière est essentielle dans le plaisir pris le long d'une rando. Le plus beau des panoramas perd beaucoup de sa superbe lorsqu'on le découvre avec un soleil mal orienté.
Retour sur Sligachan pour une petite sieste. Je décide ensuite d'aller déjeuner au pub. Verdict : pas terrible.
Quoi faire cet après-midi ? Pourquoi ne pas sortir de l’île pour aller prendre un avant-goût des Highlands du nord ? J'ai lu que la petite ville de Plockton, juste au nord de Skye via le pont de Kyle of Lochash, était assez charmante. Ce sera ma première étape. Un vrai petit paradis. Je me promène une bonne heure dans ses ruelles de maisonnettes fleuries.
Je poursuis ma route vers le nord. J'hésite à m'engager sur la « Bealach Na Ba », la route escarpée qui traverse la péninsule d'Applecross d'est en ouest. Je préfère ne pas tenter le diable et gagner directement le loch Torridon. Les paysages traversés sont magnifiques.
Je poursuis ainsi jusqu'au Loch Maree dont je parcours la côte sud dans un sens et dans l'autre. Bon, au final c'est quand même une après-midi de voiture sans vraie rando et ça reste frustrant. On ne découvre vraiment une région qu'en l'arpentant avec ses pieds.
Sur le chemin du retour, je m'arrête au célébrissime Eileen Donan Castle. Vous l'avez forcément déjà vu sur les grands et petits écrans. Dans le film « Highlander », par exemple, ou il figure l'habitation de la famille McLeod.
| | À: Jdakota · 14 novembre 2018 à 12:51 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 13 de 74 · Page 1 de 4 · 5 999 affichages · Partager 4 mai 2018.
Aujourd'hui, je me décide à entreprendre la vraie belle rando que j'avais en tête depuis le début du séjour. Je ne savais pas si le climat me le permettrait mais c'est le cas et je me sens suffisamment en forme pour l'entreprendre. Il s'agit d'aller camper au sommet d'une petite montagne appelée « Sgurr Na Stri ». Elle offre un superbe panorama sur les Cuillins et le loch Curuisk. Le sentier qui y mène part justement de Sligachan. C'est long (23 km) mais le dénivelé n'est pas énorme et le lever de soleil promet d'y être fabuleux.
Je me propose de partir après le déjeuner. Avant cela, je passe une matinée tranquille. D'abord, je retourne à Eilenn Donan Castle qui ne se trouve pas très loin du pont de Kyle of Lochash. J'hésite un moment à visiter le château, mais non. Je me contente flâner autour du site en prenant quelques photos.
Puis je retourne à Plockton que j'avais beaucoup apprécié la veille. Je pense y rester déjeuner mais il n'y a pas grand-chose et la terrasse du seul restaurant est pleine.
De retour à Sligachan. Je prépare mon sac sur le parking, puis je m'assure auprès des gérants du pub ou je viens à nouveau de (mal) manger que laisser ma voiture ici pour la nuit ne leur pose pas de problème. En partant, je croise deux jeunes qui aperçoivent la carte que je tiens et me demandent si je vais passer la nuit sur Sgurr na Stri. Eux l'ont fait il y a deux jours. Je leur demande quelques conseils, notamment sur la dernière partie de l'ascension qui est un peu plus compliquée.
La première partie de la marche est quasiment plate, un peu monotone, mais j'aime assez ce décor de montagnes pelées, même si le soleil tape bien.
La seconde partie consiste en une longue montée en deux phases séparées par un petit col. C'est assez raide mais pas tant que ça. C'est surtout le sac qui est lourd. Je déteste marcher avec un sac.
Avant de débuter la troisième partie de l'ascension, on arrive à un second col qui permet de basculer dans la zone est et d'admirer du haut le loch Coruisk, celui-là même que l'on peut visiter en bateau depuis Egol. On ne peut pas se tromper, il y a un énorme cairn qui marque l'endroit.
A partir de là, il n'y a plus de sentier. Il faut se diriger au jugé en travers de la pente vers Sgurr na Stri, puis s'engager franchement dans la montée finale. Il faut mieux viser les zones herbeuses et éviter les zones rocheuses, plus glissantes. C'est beaucoup plus raide maintenant car il n'y a pas vraiment moyen de serpenter le long de la montagne. De plus, il souffle un vent terrible, de plus en plus violent à mesure que je progresse dans la pente. J'en viens à me demander comment je vais pouvoir monter ma tente dans ces conditions.
J'arrive sur la partie finale sans vraiment m'en rendre compte. C'a été moins long et difficile que je ne m'y attendais. La première chose à faire, c'est de trouver un endroit pour planter ma tente. Un petit endroit qui soit à la fois abrité du vent et avec un sol pas trop gorgé d'eau. Je le trouve finalement, juste à l'aplomb du plus beau point de vue sur le loch Coriusk. Je pourrais presque prendre des photos de l'intérieur de la tente.
Miraculeusement, le vent s'est arrêté et c'est un réel soulagement.
La journée a été longue. Je grignote en regardant le soleil remonter vers la zone sud des Cuillins.
Les photos du sunset sont sans intérêt à cet endroit. En fait, c'est le sunrise qui m'a donné l'envie d'effectuer cette longue randonnée. Il vaut mieux qu'il y en ait un demain matin mais j'ai tellement pris l'habitude d'avoir un ciel bleu au-dessus de ma tête cette semaine que je n'ai aucune inquiétude à ce sujet. C’est le syndrome de l’enfant gâté ! | | À: JeffPrX · 14 novembre 2018 à 12:56 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 14 de 74 · Page 1 de 4 · 5 995 affichages · Partager Vous avez eu de la chance car juillet est traditionnellement très pluvieux. Et les midges, c'était comment ? J'y retournerai très certainement mais plutôt en automne pour profiter des rougeurs sur la lande. @+ Patrice | | À: Jdakota · 14 novembre 2018 à 21:42 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 15 de 74 · Page 1 de 4 · 5 961 affichages · Partager En plus du reste, tu as réussi à caser dans une valise : tente, duvet et sac de couchage ?!? Chapeau ! La suite nous dira si c'était juste pour une nuit... | | À: Jdakota · 15 novembre 2018 à 8:21 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 16 de 74 · Page 1 de 4 · 5 925 affichages · Partager Vous avez eu de la chance car juillet est traditionnellement très pluvieux. Et les midges, c'était comment ? J'y retournerai très certainement mais plutôt en automne pour profiter des rougeurs sur la lande. @+ Patrice
Ce n'était pas grand ciel bleu tous les jours mais la pluie ne nous a pas freinés dans nos visites ! Nous sommes bretons... Les midges nous ont un peu embêtés, surtout le soir, mais pas de gros nuages, et comme nous étions en camping-car nous avons toujours dîné à l'intérieur ! Notre carnet a été publié ici : voyageforum.com/...-brumeux-d7148496-1/Pas mal de lieux en communs mais tes photos sont plus lumineuses. Christelle | | À: Jdakota · 16 novembre 2018 à 11:14 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 17 de 74 · Page 1 de 4 · 5 881 affichages · Partager 5 mai 2017
4h30. Le réveil sonne. Et il fait froid. Quelques pommes et biscuits en matière de petit déjeuner et je suis en quête d'un point de vue idéal pour saisir le sunrise. Je n'ai pas beaucoup de chemin à faire pour cela.
En attendant que le soleil passe l'horizon et dépose ses premières lueurs sur l'arrête des Cuillins, je me tourne vers l'autre côté pour saisir le ciel rougeoyant. Putain qu'il fait froid !
Ça commence par un léger liseré rouge qui se dépose sur les crêtes. Ça progresse lentement, à la manière dont le feu grignote les bords d'une feuille de papier.
De rouge, la lumière passe à l’orange. Le soleil grimpe doucement dans le ciel, juste derrière moi. Quel spectacle ! Le fait d'y être seul rehausse encore l'intensité de ces instants. Car comme le disait Pierre Desproges : "Il ne suffit pas d'être heureux, encore faut-il que les autres ne le soient pas !" .
Puis les couleurs se refroidissent lentement à mesure que l'astre brûlant prend de l'altitude et la montagne entière s'en retrouve progressivement éclairée.
La golden hour est terminée depuis belle lurette. Il est 8h30, j'ai replié ma tente et il est temps de redescendre.
La partie hors-piste est la plus sympa. J'y croise quelques cerfs en promenade. La suite est longue, très longue. Je vais mettre plus de quatre heures pour revenir à Sligachan. Je me rends immédiatement au pub pour dévorer un déjeuner. C'est toujours pas terrible mais on s'en contentera. Très content de cette rando et du bilan photographique. Et de la semaine entière également. Je sais déjà que je reviendrai dans les Highlands.
Commence alors le long retour en voiture vers Glasgow. Plus long encore que prévu puisque je rate l'embranchement vers le sud sur l'A87 et que je file au nord rejoindre les berges du loch Ness. Puis la fatigue me tombe dessus. Je stoppe sur un parking, le long du la route reliant Fort Augustus à Fort William, et je m'offre une longue sieste.
Je reprends la route 40 minutes plus tard. Je traverse Glencoe puis je remonte vers le nord avant de retrouver les interminables berges du loch Lomond. Ma première idée était de retourner à l'Erskine hôtel mais en traversant Dumbarton, une vingtaine de kilomètres avant Glasgow, je tombe sur un Premier Inn qui me fait de l’œil et je m'y arrête. Chambre vaste et super confortable. On est au milieu d'une zone commerciale, entouré par de petits restaurants colorés. Ça me rappelle un peu les States. J'adore.
Il est temps de faire le ménage. Nettoyer la voiture, trier le linge, virer les papiers inutiles, ranger la valise, ce genre de trucs...
6 mai 2017
Se lever, prendre son petit déjeuner au restaurant attenant à l'hôtel, charger les bagages, démarrer, passer l'Erskine bridge, faire le plein avant de gagner l'aéroport, puis rendre la voiture et se diriger vers le terminal en traînant la valise.
Et maintenant, je vous demande de rester très calme et de ne faire aucun bruit. Nous allons tenter une opération extrêmement délicate et, je ne vous mentirais pas, relativement risquée. Rien de moins qu'un déplacement dans l'espace et le temps.
Nous allons effectuer un saut d'un an dans le futur, agrémenté d'un déplacement spatial de 50 miles vers l'est.
Vous me suivez ? Prêts ? Alors fermez les yeux... ne respirez même plus.
C'est parti. ..
Vous êtes encore là ?
Incroyable ! Le continuum spatio-temporel a tenu le choc ! Nous revoici donc le 6 mai 2018 aux abords de l’aéroport d’ Edimbourg.
Quittons à présent la zone aéroportuaire et gagnons le nord via le Queensferry bridge. Ce qui ne va pas sans quelques approximations. Je me retrouve tout d’abord à filer vers le sud, puis vers l’est... Quelques trois quarts d’heure - ponctués d’invectives furieuses à l’égard de la signalisation routière écossaise que je me garderais bien de reproduire ici - plus tard, je suis enfin sur la bonne route. Le soleil est radieux et la route est large. C’est donc avec une bonne moyenne que je progresse vers Inverness. La voiture que l’on m’a allouée, une Nissan micra, est plus petite et maniable que cette maudite Mercedes. Les « single track roads » des Highlands risquent de me poser moins de problème que la semaine... pardon, que l’année passée.
Arrivé à proximité de la capitale des Highlands, je contourne la ville pour piquer au sud et redescendre le long de la rive ouest du Loch Ness. Le but de mon périple journalier est Cannich, une minuscule bourgade qui constitue la porte d’entrée du Glen Affric.
J’avais longuement hésité entre deux idées : la première consistait à monter plus au nord pour atteindre Tongue et passer la journée du lendemain à longer la côte jusqu’à Lochinver; la seconde, moins longue, gagner le Glen Affric à l'ouest du loch Ness et profiter de la fin d’après-midi pour y faire une ballade. La deuxième option, le Glen Affric, sa vallée sauvage et ses pics environnants, constituaient pour moi une étape bien plus intéressante. Je ne suis pas un passionné de bords de mer, trop sages, sans mystère. Je leur préfère largement les landes, les déserts et les canyons perdus. Lorsque j’entends parler de côte sauvage entre La Baule et Pornic, je pouffe. Sauvage ? Quand il suffit de dix minutes de voiture pour trouver un glacier, une crêperie, voire un village vacances ?
J’arrive à Cannich vers 18h00 et je prends possession de mon Pod. Rien à voir avec les gadgets hightech et ultra-coûteux de la firme à la pomme. C’est une micro cabane de bois seulement meublée d'un matelas qui va surtout m’éviter de monter ma tente. Cela fait, je prends le chemin de Glen Affric. Une interminable sigle track road y mène. Mais le cœur n’y est pas car le ciel, si bleu tout au long du trajet depuis Edimbourg, s’est depuis recouvert d’une sombre couche nuageuse.
Le lieu est pourtant majestueux et les nombreux sentiers qu’il recèle doivent être forts agréables. Mais je me contente de quelques pas avant de repartir vers Cannich. Tant pis, je reviendrai au Glen Affric, de préférence en octobre quand la nature y flamboie des couleurs rouges de l’automne.
Un plat de lasagnes dans le seul resto ouvert du secteur conclura la journée. Mon Pod m’attend. Je vais dormir comme un Hobbit.
| | À: Marati · 16 novembre 2018 à 11:21 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 18 de 74 · Page 1 de 4 · 5 878 affichages · Partager J'ai une petite tente hyper légère et compacte achetée il y a qq années chez Dec... Et puis le duvet et le sac de couchage, si tu comptes bien, cela fait un élément ... Et ce n'est que pour une semaine donc assez peu de fringues à case dans la valise. Ça laisse de la place pour autre chose. J'ai fait pareil cette année aux states et la tente ne 'a jamais servi. Mais je préfère l'avoir, au cas où. @+ Patrice | | À: JeffPrX · 16 novembre 2018 à 11:26 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 19 de 74 · Page 1 de 4 · 5 876 affichages · Partager Merci pour le lien vers le carnet. J'y trouverai peut-être des idées pour un futur voyage en Ecosse car je ne compte pas m'arrêter là. @+ Patrice | | À: Jdakota · 16 novembre 2018 à 13:20 Re: 2017/2018: comment j'ai effectué un voyage spatio-temporel en Écosse Message 20 de 74 · Page 1 de 4 · 5 860 affichages · Partager Oups, mes doigts ont fourché : je voulais bien sûr parler du matelas et du sac de couchage... | Carnets similaires sur la Grande-Bretagne: Heure du site: 6:40 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 215 visiteurs en ligne depuis une heure! |