Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Vaikeaiti · 8 avril 2018 à 12:03 · 130 photos 86 messages · 19 participants · 8 466 affichages | | | 8 avril 2018 à 12:03 · Modifié le 20 mars 2019 à 18:29 Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 1 de 86 · Page 1 de 5 · 5 376 affichages · Partager Bonjour,
Pourquoi Taïwan ? D'abord pour sortir des sentiers battus, et cette île un peu oubliée des voyagistes reste une niche d'un point de vue touristique. C'est ce qui en fait le charme. On ne connait pas bien Taïwan et son histoire riche et parfois chaotique, on pense que c'est un appendice chinois de la Chine Continentale. Il est vrai que l'on y parle le mandarin mais aussi le taïwanais, dérivé du chinois mais langue à part tout de même, également l'anglais plus ou moins bien selon l'âge des personnes rencontrées ou interrogées. Ceci dit, les Taïwanais n'ont rien à voir avec le grand voisin dont les visées hégémoniques leur font peur, mais aussi les excédent et les mettent en colère. On parle chinois et / ou taïwanais à Taïwan et l'on est fier d'avoir forgé une identité insulaire unique. La taïwanité n' est pas un vain mot, elle est vécue de l'intérieur avec l'affirmation d'un patriotisme national et culturel, bâti sur des apports venus non seulement de Chine (le Fujian au tout début, une province du sud-est de la Chine continentale) mais également de Hollande, puis de nouveau de Chine (dynastie Qing / Han et Hakka) puis de Mandchourie (les deux entités étant en guerre pour le contrôle stratégique et commercial de l'île) puis du Japon dont les colons ont façonné et formaté les esprits pendant 50 ans - ne serait-ce que par l'utilisation de la langue japonaise- et modernisé les villes comme par exemple l'ancienne capitale Tainan dotée aujourd'hui de larges avenues et de parcs. C'est étonnant, mais les occupants japonais ont toléré et même protégé les traditions des peuples aborigènes malgré des spoliations voire des violences qui ont contraint les tribus côtières à battre en retraite vers les montagnes. Ils ont au final laissé plutôt un bon souvenir ! Enfin il y a l' arrivée de l' armée en déroute de Tchang Kai Tchek (et dans son sillage d'une bourgeoisie riche et lettrée) fuyant l'avancée communiste de Mao Tse Toung et son lot de persécutions et d'exécutions sommaires dont la mort programmée pour le rebelle. TKT établit d'abord un régime autoritaire soutenu par les Etats-Unis puis le régime se démocratise au fil des années et l' économie se développe et devient florissante. TKT a participé à l' émergence d'une identité nationale forte et ombrageuse. On lui voue un culte certain malgré des errements, des excès voire des crimes perpétrés avec cynisme. La visite de l' imposant mémorial un week-end permet - paradoxalement - de ressentir une vraie ferveur populaire dans une atmosphère bon enfant. Notre voyage a été orienté vers culture et nature, modernité et tradition, avec un interêt tout particulier pour les peuples aborigènes, et parmi tous ceux-là (il y en a 14 en tout avec des sous-groupes) celui des Rukai. Pourquoi ? Parce que les Rukai sont les ancêtres du peuple polynésien, ils ont un ADN identique, ont donc navigué sur les grandes pirogues royales vers les Marquises actuelles pour s'installer d'abord à Hiva Oa (et aussi Tahuata et Fatu Iva au sud de l' archipel). A suivi la colonisation de l' actuelle île de Pâques, puis des îles Hawaii, puis de Tahiti (500 ans plus tard environ), enfin de l' actuelle Nouvelle Zélande (ou Pays du Long Nuage Blanc) à partir de l' île de Tubuai dans l' archipel des Australes où vivait l' élite du peuple polynésien, et du ' marae ' de Taputapuatua dans l'île de Raiatea (Iles sous le Vent). A noter que ce dernier a été classé au Patrimoine de l'UNESCO l'an passé, même s'il est plus récent que les ' marae ' majeurs de Tubuai. Les Rukai sont actuellement plutôt des montagnards, mais ils ont, de toute évidence, été aussi des navigateurs à une certaine époque. Il faut imaginer les mutations en termes de siècles et non d'années ou de décennies, et garder à l' esprit que les vagues successives de colonisateurs chinois, hollandais et japonais ont repoussé les populations autochtones vers les montagnes et quasiment jusqu'à la côte est. Notre motivation première est que nous avons un fils adoptif polynésien qui nous a orientés vers ce groupe tribal. Cette partie du voyage fut passionnante et émouvante aussi. La technologie moderne appliquée à la génétique fait des miracles et permet des découvertes de ce genre.
Les Taïwanais sont ouverts, sympathiques, aiment vivre, rire et chanter. Les rares touristes sont chaleureusement reçus, avec sourires et petits cadeaux. Un vrai plaisir ! C'est un pays libre et plutôt démocratique, la police est invisible même sur la route. On peut comprendre que ce peuple singulier veuille préserver les acquis de l'indépendance tout en maintenant un difficile statu quo avec le grand et puissant voisin qui considère Taïwan comme une province chinoise destinée, tôt ou tard, à réintégrer le giron originel. Les discours des officiels chinois sont toujours assez menaçants, mais ils sont reçus avec (une fausse) indifférence. Pékin a mis en place une politique de suffocation militaire, géographique et diplomatique. Autant dire que les choses ne sont pas simples et qu'elles peuvent se compliquer brutalement. Les rapports avec le Japon proche sont excellents, Okinawa (ou archipel RyuKyu) gardant un rôle stratégique du fait de la présence d'une importante base militaire américaine.
Détails Pratiques Nous avons voyagé sur KLM de bout en bout au départ de Montpellier, en fin d'après-midi, et en début de soirée à Amsterdam pour un vol direct, d'une durée de 11 h 40 à l' aller et de 12 h 40 au retour. Compagnie sure, ponctuelle, organisée et méthodique et qui permet en ce moment d'éviter Air France, engluée dans des problèmes sociaux sans fin et dans des grèves insupportables. On arrive en milieu d'après-midi à Taipei. Bien sur il y a d'autres compagnies qui desservent Taipei au départ d'Europe. On peut conseiller Eva Air dont les tarifs sont compétitifs, surtout si l'on réserve son billet assez longtemps à l' avance (autour de 800 euros AR). Il y a aussi China Airlines, compagnie nationale qui fait partie de SkyTeam. Il y a encore Air France ou Cathay Pacific qui volent jusqu'à Hong Kong. Ensuite il faut prendre une autre compagnie pour rejoindre Taipei, China Southern par exemple. A noter que, si l' on a du temps pour une extension très originale, Taïwan est proche d'Okinawa (ou Ryukyu), archipel tropical au sud du Japon, à l'écart des circuits touristiques. C 'est un Japon très surprenant, couleur lagon polynésien. China Airlines dessert cette destination à prix très raisonnables.
Un premier conseil quand on débarque à l' aéroport international de Taipei : Acheter une carte SIM pour la durée du séjour. Environ 25 euros pour 15 jours et un accès large à Internet. Les Taïwanais sont hyper-branchés, avec deux ou trois téléphones dans la poche. C'est assez impressionnant !
Second conseil : retirer un peu d'argent à un distributeur, également dans l' aéroport. par exemple, 10000 NTD (New Taiwanese Dollar) pour payer un certain nombre de services cash. Les cartes de crédit sont bien sur acceptées partout mais votre banque risque de prélever à chaque utilisation de la carte, des frais qui peuvent sembler excessifs. Je le savais donc j' ai essayé de parer au problème.
Troisième conseil : Voyager avec des euros en billets pour les changer dans les banques. Pas de problème à la Banque de Taïwan où le taux de change était tout à fait correct. Attention : On ne peut pas échanger les billets de 500, 200 et 20 euros, uniquement les billets de 100, 50, 10 et 5 euros. Pourquoi ? Mystère.... Mais bon à savoir !
Nous étions donc en couple et avions pris contact avec deux agences de voyages locales entre lesquelles j' ai choisi la moins chère et la plus performante. Je donnerai des infos plus complètes en message privé à ceux qui sont intéressés. L' agence, en contact étroit avec moi, a mis au point un circuit de 6 jours avec voiture (Toyota Prius) et chauffeur, supposé parler anglais, mais avec qui nous avons surtout communiqué via le traducteur de Google... D'où l'interêt d'acheter une carte SIM pour se connecter fréquemment ! J' avais moi-même réservé les hôtels sur le parcours. Ce n' était pas forcément nécessaire partout. En parallèle, j' ai bénéficié des conseils et des contacts d'une étudiante taïwanaise, actuellement à Paris pour un an, qui nous a organisé la visite de Taipei avec méthode avec un taxi privé loué 8 heures par jour. Cela a un prix, mais on se consacre, sans penser à autre chose, aux visites et découvertes, et puis cette énorme ville est vraiment compliquée à parcourir, et les endroits à visiter sont très dispersés. Prix à la journée : 4000 NTD. Ceci étant, on peut aussi parfaitement visiter Taipei en MRT, le métro local, superbe, propre et climatisé. C'est moins cher, bien sur, mais il faut plus de temps... et puis il faut s'habituer à ne lire que du chinois (un peu d'anglais quand même) sur les panneaux. Oublier les déplacements en bus pour les raisons indiquées ci-dessus, sauf si l'on parle chinois.
En ce qui concerne le circuit, je ne le referais pas de la même façon aujourd'hui. Je vais donc vous faire profiter de mes suggestions. Côte ouest, il y a un train rapide, style Shinkansen japonais, qui passe par Taichung, Tainan et va jusqu'à Koshiung. Avec un peu d'organisation sur place (j' expliquerai plus loin) on peut partir en solo et faire appel ponctuellement à des guides. il vaut mieux acheter les billets de train à l' avance et réserver ses sièges. Cela peut se faire par Internet, ou alors à l' arrivée si on passe le début du séjour dans la capitale. Côte ouest, la belle côte panoramique se situe entre Taitung et Hualien. Et puis la partie grand sud-est de île vaut aussi le détour pour ses paysages marins appréciés le long d'une route vraiment côtière au plus près de la mer. Je conseillerais donc de prendre soit l' avion (avec Uni Air) soit le train (plus lent) de Taipei à Taroko, et, sur place, de louer une voiture pour redescendre par l'intérieur jusqu'à la pointe sud de l'île, puis remonter par la côte (deux routes) pour les points de vue et les photos. La route est tranquille et vraiment superbe. A Taroko, pour visiter les gorges on peut prendre le bus (bien organisé dès la gare) ou louer un scooter, ou un vélo, ou un taxi... Tout est possible. Enfin, on peut aussi prendre l' avion, vraiment pas cher à partir de Taipei. On loue alors la voiture à l' aéroport d'arrivée ( Hualien côte est, Tainan et Koshiung côte ouest). Encore un conseil : Réserver un hôtel confortable à Taipei pour absorber au mieux la fatigue du voyage et le décalage horaire. Beaucoup d'auberges et de B & B du côté des Gorges de Taroko. Dans l'ordre, on commence par Taipei (3-4 jours) ou on termine par Taipei. Si on circule en avion, on peut - et cela fait gagner du temps- transiter rapidement vers l' aéroport domestique à Taipei (même endroit) et prendre un avion en fin d'après-midi ou début de soirée pour Hualien ou Koshiung par exemple. Plusieurs compagnies desservent les villes principales, dont UNI Airways que je conseille pour ses prix et sa ponctualité. Billets à réserver en ligne sur le site de la compagnie. Exemple : vol idéal pour Hualien à 18 h 50. On a donc le temps de transiter. Prévoir taxi ou voiture d'hôtel à l' arrivée de nuit. Enfin, penser à acheter du thé à Taïwan, le meilleur du monde. J' ai des adresses. Vous aurez droit à la cérémonie du thé, très stylée. Nous avons eu la chance d'être dirigés vers une maison de thé fréquentée uniquement par des Taïwanais. Acheter aussi une petite théière en terre, le thé infusé (1 mn seulement trois fois de suite pour le Oolong Tea) Prix assez élevés, comme pour le café ou le whisky haut de gamme.
Déroulement du voyage Départ le 22 mars de Montpellier pour Amsterdam puis vol en continuation pour Taipei. Arrivée le 23 mars à 15 h 30. Retour le 1er avril de Taipei vers Amsterdam. Départ à 23 h 55. Arrivée à 7 h 00. Vol en continuation à 14 heures pour Montpellier. Taipei : du 23 au 27 mars Puis circuit de 6 jours 1er jour / 27 mars : Taipei- Lukang2ème jour / 28 mars : Lukang - Tainan3ème jour / 29 mars : Tainan - Koshiung (via territoire tribal Rukai / Wulai) 4ème jour / 30 mars : Koshiung - Kenting - Taitung5ème jour / 31 mars : Taitung - Côte Est - Gorges de Taroko6ème jour / 1er avril : Gorges de Taroko - Taipei (en train - 2 heures 50 de trajet - puis taxi pour aéroport en début de soirée)
Je vous retrouve très vite pour le détail de ce voyage dans une suite à ce carnet
Moana | | À: Vaikeaiti · 8 avril 2018 à 20:21 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 2 de 86 · Page 1 de 5 · 5 356 affichages · Partager Pourquoi Taïwan ? D'abord pour sortir des sentiers battus, et cette île un peu oubliée des voyagistes reste une niche d'un point de vue touristique. C'est ce qui en fait le charme.
Bonjour,
Merci pour ce récit. Taïwan est en effet une niche touristique très méconnue en Occident, ce qui en fait son charme pour ceux qui y vont. Mes amis taïwanais se plaignent tous qu'il y a aujourd'hui trop de touristes chez eux, ce qui montre qu'ils ne savent vraiment pas ce qu'est le tourisme de masse .
Quelques remarques de détail :
Il est vrai que l'on y parle le mandarin
Avec un très fort accent local, et en le mélangeant souvent avec du taïwanais qui est une autre langue chinoise. S'ajoute à cela la minorité hakka (encore une autre langue chinoise), et bien sûr la mosaïque de langues aborigènes qui n'ont rien à voir ni entre elles, ni avec le chinois.
"les Taïwanais n'ont rien à voir avec le grand voisin" C'est de plus en plus vrai, car il n'y aura bientôt quasiment plus de Taïwanais ayant connu la courte période de rtrocession à la Chine (1945-1949)
"TKT a de toute évidence participé à l' émergence de cette identité nationale forte et ombrageuse. On lui voue un culte certain. il suffit de visiter son mémorial." TKT (CKS en anglais) a une place très ambigüe dans le récit national taïwanais. Il a préservé Taïwan des errements du régime communiste en Chine, mais il a été responsable de la Terreur Blanche et était un dirigeant très corrompu (les Américains le surnommaient Général Cash My Check)
Les cartes de crédit sont bien sur acceptées partout mais votre banque vous prélèvera des frais qui m' ont semblé importants voire excessifs.
Les frais dépendent uniquement de votre banque. Par exemple, HSBC ne prélève pas de frais dans les distributeurs de ses agences, mais ceux-ci ont fondu comme neige au soleil : je n'en localisé que trois dans le centre ville lors de mon dernier passage.
Attention : On ne peut pas échanger les billets de 500, 200 et 20 euros, uniquement les billets de 100, 50, 10 et 5 euros. Pourquoi ? Mystère.... Mais bon à savoir !
Tiens, je découvre cela. Les billets de 500 et 200 euros sont probablement peu demandés par les Taïwanais allant à l'étranger, mais le refus des billets de 20 euros est étrange. Se pourrait-il qu'ils refusent les billets de la première série, émis avant 2015 ? Ou au contraire qu'il ne connaissent pas la nouvelle série ?
il y a un train rapide, style TGV
C'est en fait un train de style Shinkansen (japonais), reconnaissable notamment à la largeur de caisse qui permet un diagramme de siège 2+3 et un espacement entre rangs très généreux pour pouvoir les orienter dans le sens de la marche au terminus.
Takoro (Takoro National Park).
Taroko, et non Takoro
Aller à la rencontre de l'un des peuples aborigènes taïwanais est particulièrement inhabituel. La suite de votre récit en sera d'autant plus intéressante. Merci ! | | À: Vaikeaiti · 9 avril 2018 à 22:43 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 3 de 86 · Page 1 de 5 · 5 307 affichages · Partager Moana,
merci pour ce carnet qui peut amener à s’intéresser à cette destination. très sincèrement, je n'ai jamais penser y aller. mais pourquoi pas ? je suis aller en Ukraine, à Sao Tomé, à la Dominique..... grâce à des carnets de voyage. A chaque fois, des destinations hors des sentiers battus (a ce moment là) et que du bonheur. merci pour ton retour et j'attends la suite laurence | | À: Vaikeaiti · 10 avril 2018 à 16:00 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 4 de 86 · Page 1 de 5 · 5 280 affichages · Partager Attention il faut éviter de retirer de l’argent dans les 7 eleven les banques Française prennent 1000 Taiwan Dollars de commission | | À: Vaikeaiti · 10 avril 2018 à 21:37 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 5 de 86 · Page 1 de 5 · 5 251 affichages · Partager Voilà un carnet que je vais suivre avec attention. J'ai beaucoup aimé Taïwan où j'ai fait deux beaux voyages. Je crois bien que c'est le pays où j'ai reçu le meilleur accueil. Comme vous je me suis intéressée aux groupes aborigènes, j'ai donc hâte de vous lire. | | À: Vaikeaiti · 10 avril 2018 à 22:54 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 6 de 86 · Page 1 de 5 · 5 236 affichages · Partager Moana,
ton carnet attire notre attention nous sommes en attente. vite vite
mais bon, on va patienter
laurence | | À: Yemen · 11 avril 2018 à 12:50 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 7 de 86 · Page 1 de 5 · 5 204 affichages · Partager (Ce message a été supprimé par le membre Vaikeaiti le 18 avril 2018 à 11:27.)
| | À: Vaikeaiti · 11 avril 2018 à 13:16 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 8 de 86 · Page 1 de 5 · 5 200 affichages · Partager Pas de souci Moana. je patiente sans souci. Moi, je ne sais pas charger des photos pour illustrer ce que je dis on me dit que c'est facile mais.... A très bientôt laurence | | À: Yemen · 11 avril 2018 à 13:51 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 9 de 86 · Page 1 de 5 · 5 188 affichages · Partager OK Laurence. Merci pour ta patience. il me semble que nous avons déjà communiqué à propos de l' Amérique centrale en général et du Salvador et du Honduras en particulier. j' ai programmé une escapade au Costa Rica en fin janvier 2019, avec mon guide préféré du Salvador qui a étendu ses compétences vers les pays voisins. Si des infos plus précises t'intéressent, je pourrai tel les communiquer en message privé. A +
Moana | | À: Vaikeaiti · 11 avril 2018 à 22:22 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 10 de 86 · Page 1 de 5 · 5 161 affichages · Partager bonsoir,
j'ai voulu répondre en MP car je pense que le retour à ton dernier message n'intéresse pas tout le monde. mais MP impossible !!!
Moi, j'avoue que j'aide beaucoup en MP quand je peux conseiller pour des attentes précises.
A la prochaine laurence | | À: Vaikeaiti · 18 avril 2018 à 9:58 · Modifié le 7 déc. 2018 à 21:26 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 11 de 86 · Page 1 de 5 · 5 096 affichages · Partager Je reprends dans le détail la suite du carnet débuté il y a une quinzaine de jours. Nous avons donc choisi comme destination ce mois de mars, Taïwan, ex Formose (ou Formosa, la belle) découverte en 1542 par les Hollandais avant de devenir une terre de migration chinoise après que les Mandchous ont accédé au pouvoir au 17ème siècle. 1er jour / 22 mars : Départ de Montpellier dans l' après-midi du jeudi 22 mars, transit court à Amsterdam et vol en continuation vers Taipei en début de soirée. 2ème jour / 23 mars : Arrivée à Taipei en milieu d'après-midi. Formalités de police expédiées rapidement et bagage livré en un temps record. Nous sommes attendus par notre jeune conducteur de taxi, mais avant de quitter l' aéroport, nous achetons l'indispensable carte SIM et retirons un peu d'argent liquide. il faut une petite heure pour rejoindre le centre ville. Taipei est une grosse ville dans le style asiatique où il est plutôt facile de circuler dans un trafic fluide. On dirait qu'il n' y a pas vraiment eu de plan d'urbanisme, c'est un peu chaotique, les quartiers d'habitation au sortir de l' aéroport sont plutôt disgracieux, les immeubles d'habitation sont collés les uns et autres avec des balcons biscornus ressemblant à des verrues, les voies rapides se chevauchent et s'entrecroisent dans une débauche de béton, la verdure est rare. Il n' y a que le quartier des affaires, du côté de la Tour 101, où un effort d'harmonisation architecturale a été fait pour rendre ce quartier branché un peu plus esthétique et attractif.. Malgré ces faiblesses, Taipei est une capitale vibrante et dynamique où l'on ne sent pas la pression de la verticalité comme à Shanghaï par exemple. Nous avons aimé, et pourtant je ne suis pas fan des mégapoles (environ 7 millions d'habitants avec l' agglomération). Nous avons décidé de loger dans le quartier de Wanhua, le plus vieux quartier de Taipei fondé par des émigrés Fujianais au début du 18ème siècle. Très bel hôtel, confortable où nous allons pouvoir nous remettre rapidement de la fatigue du voyage. Je peux le conseiller, mais en message privé. Le temps de s'installer, il fait déjà nuit ou presque. Nous décidons de sortir voir les lumières de la ville et de passer un long moment sur le marché de nuit -modeste par rapport à Shihlin- de Huasi Street, tout proche. Il est indiqué comme touristique, et ne l' est pas du tout. Premier contact avec une population souriante et très accueillante et aussi de déguster quelques spécialités locales : boules de riz gluant, bouillons bruns, oeufs marbrés au thé noir, calamars et pieuvres séchés ou frits ou caramélisés, nouilles sautées aux abats de porc ou de poulet, brochettes de viande et de fruits de mer. Quelques bizarreries culinaires du style pénis de porc laqué... Retour à l' hôtel pour se préparer à une longue journée de visites le lendemain 24.
3ème jour / 24 mars
Nous commençons nos série de visites en solo d'abord à pied puis en MRT. Le chauffeur de taxi nous rejoindra à un point donné en fin de matinée.
C'est au temple tout proche de Longshan (dit de la montagne des dragons), le plus ancien de Taipei, construit en 1738 (mais reconstruit partiellement à 3 reprises suite à un tremblement de terre, puis un typhon, puis un bombardement pendant la Seconde Guerre) que nous marquons la première étape. il est dédié principalement à Guanyin, déesse de la miséricorde, mais, comme dans d'autres temples de Taïwan, il abrite 165 autres divinités que l'on vient honorer !!! C'est la Chine éternelle avec ses boiseries sculptées, sa laque rouge et ses dragons. Entre les volutes d'encens, bonzes, bonzesses et fidèles prient avec ferveur, agenouillés devant une table chargée d'offrandes. D'autres plus âgés papotent ou jouent au mah-jong. Ambiance bon enfant et décontractée dans un endroit magnifique. En plus, il fait très beau et les toits vernissés et hérissés de dragons scintillent au soleil.
Puis, nous rejoignons après 15 mn de métro, notre seconde étape, l'ancienne résidence de la Famille Lin Yuan Ben, une grande dynastie taïwanaise de riziculteurs riches et lettrés. La maison date de 1851 et est superbement meublée. Dans l' immense jardin de presque 20000 m2, pavillons, étangs, petits lac et ponts contribuent à une atmosphère unique de calme, beauté et sérénité. Tout cela au milieu de la ville qui s'agite, mais dont on n'entend pas la rumeur. En fin de matinée, nous rejoignons notre jeune conducteur qui nous a donné rendez-vous dans un restaurant typique, fréquenté uniquement par des locaux. Plat principal : nouilles fumantes et bouillantes au boeuf, une des spécialités de la ville. A partir de là, nous allons circuler en voiture car les endroits à visiter sont relativement éloignés les uns des autres et nous ne voulons pas perdre de temps dans les transports.
Troisième étape : une maison traditionnelle de cour, disposée selon les principes du feng-shui, la Lin An Tai Historical House and Museum, construite au 18ème siècle sous la dynastie Qing. Riche mobilier en laque noire incrusté de nacre et porte sculptée ornée de 6 dragons menaçants représentant les six fils de la famille. Site agréable, aéré et planté d'arbres et de massifs de fleurs où l'on peut flâner. La visite de la maison, de ses cours intérieures et patios qui se succèdent rappellent des images de certains films d'époque, il ne manque plus que les tenues traditionnelles.
Quatrième étape : le temple taoïste de Bao-An, édifié en 1804, une merveille, un magnifique exemple du patrimoine culturel taïwanais, à ne pas manquer. Je le classe dans l'un des sites incontournables du voyage. Il est dédié à Baosheng Tati, dieu guérisseur de la médecine. Façade et intérieur richement ornés. La restauration entreprise en 2003 a été exemplaire.
Cinquième étape de la journée : Un autre temple, tout proche du précédent, celui de Confucius dans le Datong District comme Bao An). il a été reconstruit après avoir été détruit par les Japonais en 1907. Magnifique jardin très zen. Temple attractif avec un rôle pédagogique et éducatif évident de la part des autorités dans le but de transmettre à la jeunesse les valeurs de vie de Confucius.
Sixième étape : le parc de la Paix (ou Peace Park) tout proche, lieu de mémoire qui rappelle les actes de terreur perpétrés sous la loi martiale imposée par le gouvernement de TKT en 1917. Des millers de morts et un contrôle sous joug militaire qui durera 40 ans et continue encore actuellement d'entretenir du ressentiment et de la colère chez certains, même si TKT reste révéré par beaucoup pour avoir favorisé l'émergence d'une identité spécifique forte et donc d'une certaine idée d'indépendance. On fait toujours bien attention de ne pas trop froisser le grand voisin, facilement menaçant. Jeu perpétuel du chat et de la souris avec des risques qui sont dans tous les esprits mais dont on ne parle pas trop !
Septième étape : Taipei Story House, un site historique, une vaste maison de style anglais Tudor qui appartenait à un riche marchand de thé appelé Chao Jun Chen. c'est un lieu d'expositions diverses, dont une permanente assez surprenante, sur les geishas taïwanaises, un phénomène de société importé sur l'île par les Japonais.
Huitième étape : TKT National Memorial (ou Mémorial National Chang Kai Chek), lieu de pèlerinage, gigantesque et élégant bâtiment de marbre blanc au toit octogonal rappelant l' architecture de la Cité Interdite à Pékin, et son immense place pavée, flanquée des deux côtés par deux palais chinois ajoutés à l' ensemble en 1987, et qui servent l'un de Théâtre National et l'autre de salle de concert et d'expositions. Jardins plantés dans le respect de la calligraphie. Beaucoup de monde (c'était le week-end) familles de Taipei, jeunes mariés en pose photo tulle bouffant rose bonbon et tenue militaire, c'est de toute évidence le lieu de balade préféré des habitants de Taipei le samedi et le dimanche matin.
Neuvième étape : le Mausolée des Martyrs, d'architecture de style Ming, construit en 1969, dédié à la mémoire des centaines de milliers de soldats morts (beaucoup dans les îles du détroit de Formose en 1948) pendant la lutte contre les Japonais d'abord, puis contre les communistes de Chine continentale menés par Mao Tse Tung ensuite qui rêvaient d'en découdre avec le général enfui. On y vient pour assister à la relève horaire de la garde, assez spectaculaire.
Retour en fin de journée à l' hôtel, pour ressortir en soirée au marché de nuit de Shihlin, construit en 1899, tentaculaire, il faut bien le dire et très très fréquenté pour ne pas dire bondé, surtout le we. Ce n' est pas le marché de nuit que j' ai préféré, loin de là. La foule est compacte, les stands de nourriture sont pris d'assaut, les boutiques de vêtements et autres babioles font illusion, l' ambiance générale est, à mon avis, dénaturée. A déconseiller aux claustrophobes! Je conseillerai plutôt le marché de nuit de Kaohsiung, plus aéré et proposant une nourriture variée et de qualité. Surtout si vous devez faire un tour de l'île comme nous. Shihlin n' apporte rien. Nous y avons mal mangé : la nourriture chinoise peut être exquise (tout ce qui est cuit à la vapeur comme les dumplings par exemple) ou grasse, frite et mauvaise donc. Pour la gastronomie, on cherchera donc ailleurs. Retour définitif à l' hôtel après une journée bien remplie. Sortie vers la côte nord prévue le lendemain dimanche 25 mars.
Suite du carnet à venir.
| | À: Vaikeaiti · 18 avril 2018 à 17:40 · Modifié le 30 avr. 2018 à 5:13 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 12 de 86 · Page 1 de 5 · 5 070 affichages · Partager Suite du carnet.
4ème jour / 25 mars Ce n' était pas le bon jour pour partir en balade dans le nord de l'île, ce que l'on appelle au sens large le Nouveau Taipei. Le dimanche, comme nous l' avons expérimenté, les autoroutes de sortie de Taipei sont très chargées dès le début de matinée, le nord et le nord-est sont des destinations proches et prisées des touristes locaux qui partent au bord de la mer. Et puis notre jeune chauffeur s'est montré rétif à nos demandes, soit-disant pour cause de circulation lente et difficile sur la route de côte - et n' a pas voulu faire à l' aller ou au retour le circuit panoramique de la côte nord de Tamsui à Keelung. L' entêtement, voilà un trait commun qu'avaient notre jeune chauffeur de taxi et notre chauffeur pendant le circuit. Impossible de faire autre chose que ce qui avait été décidé, ou de leur faire modifier un parcours établi. Au lieu de cela, Wish Wu a tenu à nous conduire directement à Yeliou, destination connue de lui et son Geopark faisant partie d'un ensemble naturel aux caractéristiques géologiques uniques, et incluant un cap de presque 2 kms de long, que l'on ne parcourt qu' à pied, d'abord au milieu de rocs coralliens biscornus et imposants qui font le succès de l' endroit, puis sur un sentier de randonnée avec marches qui conduit au bout du promontoire et permet une vue exceptionnelle des deux côtés de la péninsule. Inutile de dire que la première partie est encombrée de touristes obsédés par les selfies du we, et que l'on est tranquille que si l'on marche un peu loin. Comme d'habitude ! Compter deux heures pour une visite complète, y compris le bureau d'information à l' entrée du parc (payant). L' endroit vaut le déplacement. On traverse ensuite Keelung qui n' a pas un interêt majeur pour rejoindre Jiufen, surnommée la petite Shanghaï de Taïwan, simple village inconnu au début qui a pris son essor industriel et minier avec la découverte de l' or, exploité de 1890 jusqu' à la fin de la Seconde Guerre Mondiale environ. La fermeture brutale des mines correspond au départ forcé des Japonais et à l' arrivée des nationalistes et l' endroit est retombé brutalement dans l' oubli et la désolation. Très belle vue sur l' océan et sur une côte découpée, ruelles soit-disant typiques où l'on déjeune debout ou assis dans des gargotes pas toujours nickel, magasins fourre-tout où l'on vend une marchandise de petite qualité. Tout cela est artificiel. Bref, malgré les commentaires louangeurs de nos guides (à ce propos je conseille le Petit Fûté et le Lonely Planet en anglais on n' a pas trop le choix + une carte routière), nous n'avons pas été emballés par l' endroit. Une fois de plus, il y avait beaucoup trop de monde, et on finit par avoir une lourde ambiance de foire. Le tourisme de masse a quelque peu dénaturé l' endroit. Je pense qu'il faut venir en semaine et jamais le we dans cette partie de l'île.. Il faut de toute façon préférer Jinguashi, autre ville minière, moins développée et moins touristique dans le mauvais sens du mot. On peut flâner dans les rues de cette petite ville, faire des randonnées aux alentours, aller voir les chutes d'eau du Jinguashi Gold Ecological Park. Du fait de l' extraction de l'or dont on sait qu'elle est très nocive pour l'environnement, l' eau se colore en ocre en s'infiltrant dans un terrain-gruyère et va polluer la mer en contrebas. On voit les choses de façon très positive ici, comme l' alliance du masculin et du féminin, de la montagne et de la mer, du yin et du yang mais il s'agit, à mon avis, de pollution toute simple qui aurait été évitée si l' extraction de l'or s'était faite plus loin dans les terres ou ne s'était pas faite du tout... On peut malgré tout visiter le Musée de l' Or où se trouve le plus gros lingot d'or du monde (220 kgs). Droit d'entrée à payer au Gold Ecological Park pour visiter le musée. On continue ensuite vers Shifen où l' on ira admirer les chutes d'eau après avoir suivi de petits sentiers et traversé des ponts suspendus. Le petit village de Shifen, c'est aussi un arrêt sur la ligne ferroviaire de Pingxi. La voie ferrée est au beau milieu du village et elle est envahie par les lanceurs de lanternes. L' envol de lanternes à la nuit tombante est un spectacle très original. Shifen est un endroit très fréquenté, une fois encore, le week-end. Il est donc préférable de visiter l'endroit en semaine. Pingxi, ville proche, est de taille modeste mais de caractère. On prendra le temps de se balader dans ses ruelles et de goûter aux spécialités locales. De là, on peut tenter de faire le circuit panoramique de la côte nord-est, dans la même journée, Mais cela parait un peu compliqué, non pas à cause des kilomètres à parcourir, mais du temps à les parcourir sur des routes souvent sinueuses, étroites et encombrées de voitures, de bus et de camions. Il me parait donc préférable de faire ce circuit à part, au départ de Taipei pour la journée, ou bien au retour du circuit autour de l'île. Pour récapituler, une appréciation donc contrastée de cette escapade vers le nord. Si c'était à refaire, je ferais le circuit panoramique de la côte nord (70 kms) sans me presser, puis le Géoparc de Yéliou et la vile minière de Jinguashi et environs, en gardant un peu de temps pour la randonnée, une belle journée en semaine. Meilleure période de l' année pour parcourir le nord de Taïwan, au temps souvent incertain et très pluvieux : mars et avril. Nous avions choisi mars, mois idéal pour visiter Taïwan. Climat tropical, pas trop chaud dans la journée et plutôt sec, et frais le soir, mais pas trop (18°). Vraiment idéal sauf sur la côte est où le temps est généralement incertain toute l' année ! Retour vers la capitale par l' autoroute 1, pas trop encombrée pour un dimanche soir.
ment.
| | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 9:25 · Modifié le 30 avr. 2018 à 5:14 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 13 de 86 · Page 1 de 5 · 5 037 affichages · Partager Je poursuis la rédaction de ce carnet qui paraîtra peut-être un peu long à certains... j' ai voulu compenser le manque d 'informations criant sur cette destination. Nous terminons donc notre séjour à Taipei, il reste une journée.
5ème jour / 26 mars Nous avons décidé de consacrer une grande partie de la journée à la visite du Musée du Palais, autre moment incontournable du voyage. A flanc de colline, le musée, dans sa partie secrète, s'enfonce dans des bunkers sécurisés et climatisés sous terre, n' exposant au public que 15000 pièces environ, alors qu'il en reste des centaines de milliers dont certaines voyagent dans le monde pour des expositions temporaires. Ces expositions hors Taïwan, il y en a eu finalement peu car le gouvernement se méfie toujours de réactions imprévisibles de la part de pays hôtes qui se retrouveraient soudain sous pression intenable de la Chine continentale, désireuse de récupérer tous ces trésors dont l' histoire récente est mouvementée. La collection impériale qui date de la dynastie Song (10ème au 13ème siècle) a été déplacée à Nankin sous la dynastie Ming, puis à Pékin sous les Qing (1644-1911). En 1924, les nationalistes expulsent la dernière reine Pu-Yi et sa cour, font un inventaire des trésors impériaux qui dure plusieurs années, exposent une partie des oeuvres au Palais national de Pékin, puis l' ensemble est déplacé de nouveau suite à l'invasion japonaise, puis à la menace communiste de Mao Tse Tung. Les nationalistes fuient vers Taïwan avec une partie du trésor, la plus belle, disent certains. Dans le sillage du chef, des érudits, des lettrés, des bourgeois et des aristocrates éduqués. on peut penser qu'ils ont su faire le tri entre ce qui était beau et ce qui était exceptionnel !!! Depuis, les collections du Musée du Palais sont l' emblème éblouissant d'un patrimoine culturel chinois préservé avec passion. S'il fallait privilégier des salles par rapport à d'autres, je conseillerais celle des jades, sublimes oeuvres d'art, aussi celle des porcelaines et celle des parchemins calligraphiés annotés à l' encre rouge par l' empereur. La calligraphie et son esthétique sont à l' honneur dans plusieurs salles, et, à voir l' affluence du public tous âges confondus, et des explications des anciens à leurs petits enfants, on comprend que c'est un art révéré dans ce pays. Après plus de 5 heures passées au Musée, nous repartons avec notre jeune chauffeur vers le centre-ville pour un déjeuner rapide (nous avons vite privilégié la cuisine à la vapeur, la plus savoureuse et la moins grasse) puis pour un arrêt prolongé dans une maison traditionnelle de thé recommandée par notre jeune étudiante taïwanaise où nous allons avoir droit à la formelle cérémonie du thé pendant 45 mn. Une occasion aussi d'acheter du thé à emporter, Oolang Tea au jasmin ou non et Mountain Tea, le plus rare et le plus cher aussi, qui se distinguent de tous les thés que l'on peut boire ici et là par l' utilisation unique des boutons de fleurs et non des tiges. La cérémonie est complexe, le thé se déguste de mini- théières en pots et tasses miniatures, il est jaune pale, à peine infusé, mais on recommence trois fois pour déguster un thé qui a évolué, est plus parfumé, plus rond. On y décèle des arômes de longan et de fleur de jasmin et de gingembre. Voici deux adresses : 1 / Taipei Wang Tea http wangtea.com.tw/home-en / Existe depuis un siècle à Dadaochang N° 26 Lane 64, section 2 Chingqing North Road, Taipei City
2 / Yoshantea Existe depuis le début de la dynastie Qing, spécialisée dans le thé Oolang Daan Qingtian Tea N° 2 Aly 7, Ln. 183 Sec 1 Heping E. Road Daan District Taipei City
Après la cérémonie du thé, nous demandons à notre chauffeur de nous conduire à la Tour 101 où nous allons rester un moment. Balade à pied également aux environs immédiats, dans le quartier rénové, et plutôt attractif. Larges avenues, banques, hôtels, de la verdure (enfin...). La Tour 101 est un lieu touristique en soi, on monte au sommet dans l'un des ascenseurs les plus rapides du monde : 37 secondes pour avaler 89 étages. Vue époustouflante du sommet sur la ville et plus loin encore. Attention : le ticket d'entrée est cher, trop à mon avis. Taïwan étant une terre de séismes (surtout sur la côte est vers Hualien), la tour 101, en forme de tige de bambou, est dotée d'une sphère de stabilisation de 660 tonnes censée réduire les vibrations de 40 %. Retour à l' hôtel. Le séjour à Taipei se termine. Demain mardi 27 mars commence le circuit autour de l'île.
| | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 14:41 · Modifié le 8 déc. 2018 à 8:08 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 14 de 86 · Page 1 de 5 · 5 008 affichages · Partager J' ai conscience de vous faire un carnet à rallonges qui n' en finit plus... Mon but est de vous faire choisir cette destination la prochaine fois que vous voulez partir en voyage car elle en vaut la peine, mais aussi de faire en sorte que vous voyagiez différemment. Maintenant que je suis revenu de Taïwan, je sais comment je referais ce voyage, surtout maintenant que j' en arrive au circuit que vous attendez toutes et tous... il est possible de le faire de manière plus libre et plus fun sans faire appel à une agence de voyages. Ce sera aussi moins cher à l' arrivée mais il faudra tout gérer.
6ème jour / 27 mars Les trois premiers jours sont consacrés à la côte ouest et la pointe sud. Nous avons donc circulé en voiture particulière. Itinéraire sans interêt le long d'une route hyper-urbanisée, les villes, bourgades et villages se succédant sans fin, sans que l'on voie de vrais paysages riants et agrestes. il y a tellement peu de place pour les cultures que les rizières se trouvent parfois coincées entre les maisons. Je ne pensais pas que cela était possible ! De plus, il est évident que la pollution urbaine a un effet négatif sur ces cultures, si proches des rues et des égouts Il y a un train de type Shinkansen japonais qui va de Taipei à Kohsiung. Voici ce que je vous conseille : Premier jour : train Taipei - Taichung puis bus en connexion pour LukangDeuxième jour : retour à la gare grande vitesse de Taichung, train pour Tainan. 3ème jour : Tainan / Kohsiung. Bien sur, on peut facilement rester deux ou trois jours à Tainan, idem à Kohsiung.
Nous quittons Taipei pour Lukang. Environ 2 h 45 de route. Lukang était autrefois un port prospère dont l' essor économique s'arrêta brutalement avec la présence des Japonais qui le fermèrent à la navigation tout le temps de leur occupation. Il était trop tard ensuite pour relancer l' activité portuaire, mais la ville étant chargée d'histoire, elle a rebondi et est devenue un point touristique de premier ordre en sachant préserver son cachet d'origine avec un centre historique petit mais riche et varié: temples magnifiques, ruelles anciennes avec leurs maisons basses et hautes traditionnelles, maisons bourgeoises ou patriciennes anciennes, petits musées. A voir en premier, dans la lumière du matin, le merveilleux temple de Longshan. Un arrêt incontournable dans ce voyage, le plus beau temple de Taïwan, à mon avis. Il date du 17ème siècle et offre au regard ses magnifiques peintures murales, ses sculptures, ses bois et plafonds travaillés, ciselés et colorés. Il a été restauré, mais pas trop... C'est une merveille ! De là, à pied, on trouve l' allée dite des Gentlemen (ou allée des frotte-poitrines), si étroite sur 50 m de long qu'on ne peur s'y croiser qu'en se faisant face. Ensuite la ruelle de Chinsheng, appelée également rue des 9 détours qui protège des courants d'air froids à la mauvaise saison. Encore, il y a la maison de la famille de marchands DIng, construite sous la dynastie Qing par une famille d'origine musulmane (la construction débuta lorsque l'un d'eux devint mandarin) et qui témoigne d'un très haut statut social et d'une vie de confort et de luxe avec ses boiseries peintes en rouge et turquoise, ses symboles dorés aux murs et plafonds et ses lanternes en papier rouge. Egalement le Folk Arts Museum, beau bâtiment de style européen; construit en 1919 par les Japonais, puis acheté par une riche famille de marchands locaux et enfin légué à la ville de Lukang pour en faire un musée sympathique, avec sa collection de meubles anciens, de vêtements traditionnels, de bijoux, photos et documents calligraphiés. Le responsable du musée discute volontiers avec les visiteurs de passage et l' on passe un excellent moment. J' allais oublier la fameuse rue du vieux marché, traversée des trois ruelles Putou, Yaolin et Tayu, qui, avec leurs maisons restaurées en style Qing, sont vraiment typiques et charmantes. On se croirait dans un film d'antan sans les vêtements d'époque, mais l' ambiance y est. Enfin, il y a un autre temple plus central, dit temple de Tienhou ou de Mazu qui honore le dieu du mariage Yue Xia Lao Rien, d'où parfois un afflux de jeunes couples en passe de convoler. Une partie du temple (extérieur et intérieur) était en rénovation, ce qui ne nous a pas permis de profiter de l' endroit comme nous aurions voulu.
Voilà. A mon avis, il faut aller à Lukang, y rester 1 ou 2 jours et choisir un hôtel central, proche de l' arrêt du bus qui transporte les gens au départ de la gare de Taichung. Retour dans l' autre sens, pour rejoindre Tainan. A Tainan, ville beaucoup plus grande et au riche passé culturel également, il faut réserver un hôtel central et, via la réception de l' hôtel, réserver aussi un guide local parlant anglais avec lequel on arpente la ville à pied ou en taxi. On fait tout cela en un jour facilement en commençant les visites à 9 heures le matin, sinon en 2 jours, si on veut donner du temps au temps...
| | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 18:03 · Modifié le 8 déc. 2018 à 8:10 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 15 de 86 · Page 1 de 5 · 4 984 affichages · Partager Suite du circuit
7ème jour / 28 mars Départ de Lukang pour Tainan, un peu plus de 2 heures et demie de route. rien d'intéressant sur le trajet. L' autoroute est parfaite et laisse défiler des villes et bourgades banales les unes après les autres. Trop urbanisé et trop plat pour être intéressant. Heureusement, on arrive à Tainan, anciennement Anping, qui est sans doute la plus belle ville du pays. Ancienne capitale, elle a gardé une intense vie culturelle et un ensemble monumental qui attire. L' histoire intime de la ville est liée à la vie et l' action du général Koxinga, dont on retient qu'il la libéra de la présence des Hollandais (d'où l' édification d'un mausolée à ce héros national) tout en introduisant une culture chinoise riche et variée. Dans son sillage sont arrivés des lettrés, des peintres, des sculpteurs, des musiciens qui ont donné son éclat à la ville, et cela jusqu'au début du 20ème siècle. Après un passage à vide, la ville se veut l'un des phares culturels et touristiques du pays. A tout seigneur, tout honneur : nous commençons la journée par la visite du Mausolée de Koxinga, agrémenté de statues géantes du libérateur et de ses généraux. Le site du mausolée est paisible, il n' y a personne ou presque dans les jardins qui, pourtant proche de rues passantes, restent paisibles.
Puis, c'est le Temple de Confucius, le plus ancien de Taïwan, puisque construit en 1665. Bien sur, il a été rénové plusieurs fois depuis lors, c'est un exemple classique d'architecture chinoise. Dans les jardins s'entraînent des amateurs de Taï-chi. Des salles annexes sont dédiées à l' étude des maximes du Maître et ont donc une fonction pédagogique. Les étudiants viennent prier dans ce temple en espérant au mieux réussir leurs examens. Une partie du temple était en réfection, et ne pouvait se visiter.
Ensuite, c'est le passé colonial hollandais qui surgit dans une autre partie de la ville. D' abord, les Tours Chikhan, construite par les Hollandais en 1653 et utilisées comme centre administratif pendant l' occupation hollandaise. Elles font partie d'un ensemble appelé Fort Provincia qui ne résista pas aux assauts du général Koxinga. il fut rasé et les tours furent construites sur ses fondations. Devant les tours, 9 stèles placées sur des tortues de pierre et marquées du sceau impérial de 1786. Puis le Fort d' Anping, appelé aussi Fort Zeelandia, bâti entre 1624 et 1634 pour prévenir toute invasion britannique pendant la Guerre de l' Opium. Enfin Anping Old Street, ses gargotes et ses magasins, toute proche de cet ensemble historique majeur. A voir enfin la rue des Arts Hai An dans le vieux centre pour sa reconversion en galeries d'artistes et petits restaurants tendance. Si on a un peu de temps, on peut donc rester un jour de plus à Tainan et prendre le temps de flâner ici et là. Choix d'hôtels pour toutes les bourses et restaurants sympa. Il existe un bus touristique (Hop in / Hop off) qui va d'un site touristique à un autre. A tester donc pour ceux qui ont du temps. En revanche, le marché de nuit de Wusheng est décevant. A éviter donc.
| | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 21:50 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 16 de 86 · Page 1 de 5 · 4 958 affichages · Partager Bonjour,
Avec ce carnet, vous comblez quelques cases vides sur ce forum. Je salue en outre votre effort d'offrir détails et indications en grand nombre. | | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 22:00 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 17 de 86 · Page 1 de 5 · 4 958 affichages · Partager Cinquième étape de la journée : Un autre temple, tout proche du précédent, celui de Confucius dans le Datong District comme Bao An). il a été reconstruit après avoir été détruit par les japonais en 1907. Magnifique jardin très zen. Temple attractif avec un rôle pédagogique et éducatif évident de la part des autorités dans le but de transmettre à la jeunesse les valeurs de vie de Confucius.
Tous les 28 septembre, jour des professeurs, on y célèbre avec beaucoup d'austérité et selon un protocole très strict l'anniversaire de la naissance de Confucius. La cérémonie, à laquelle on assiste uniquement sur réservation, se déroule en présence de nombreuses personnalités (maire de Taipei, président de la République etc...). Sont aussi présents les représentants des descendants mâles de Maître Kong. Danses, déplacements et musiques sont chorégraphiés et orchestrés au millimètre et à la seconde près (véridique). Les intervenants sont tellement sous pression que les malaises et évanouissements sont fréquents (il y en a eu deux lorsque j'y étais). A voir, pour ceux qui séjourneraient à Taipei à cette date.
Vos photos me rappellent d'excellents souvenirs. Je suis allée aux mêmes endroits. Un immense regret : ne pas avoir visité le musée national. Vos photos mises en ligne ne font que confirmer qu'il est incontournable.
Merci pour ce carnet. On évoque assez peu Taïwan sur VF. | | À: Vaikeaiti · 19 avril 2018 à 22:25 · Modifié le 8 déc. 2018 à 8:19 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 18 de 86 · Page 1 de 5 · 4 950 affichages · Partager Circuit (suite)
8ème jour / 29 mars
Nous quittons Tainan un peu plus tôt que les autres jours pour pouvoir passer plusieurs heures dans l' un des sites géographiques de la tribu aborigène des Rukai. Cela se fera au dépens de Kaohsiung que nous n' aurons pas vraiment le temps de visiter à loisir, sinon en fin d'après-midi et en soirée. Kaohsiung n' est pas une ville avec un passé historique prestigieux comme Tainan. C'est une ville industrielle dont le visage a totalement changé ces dernières vingt années. Ce sont les Japonais qui ont re-dessiné le plan de la ville telle qu'on la voit actuellement avec ses larges avenues bien aérées et rectilignes et ses parcs. On peut y venir en avion bien sur, et rejoindre le centre ville en KMRT (le nouveau métro) directement à partir de l' aéroport, ou bien en train à grande vitesse et, de la gare de Zuoying, au nord de la ville, prendre également un bus ou le métro. Je pense qu'il faut visiter la ville avec un guide local et découvrir ce qu'elle a d'unique à offrir et qui n' est pas monumental. Ainsi, par exemple, les artistes ont rénové de vieux entrepôts sur le port, l' endroit s'appelle Pier 2 Art District, il vaut le détour. Les expositions sont nombreuses et l' accès est gratuit. La ville investit dans l'innovation et la créativité, au niveau culturel, artistique et même industriel. Elle fait penser à une autre ville en Amérique latine, Medellin en Colombie, dont l' image était aussi dégradée pour d'autres raisons, mais qui a su se moderniser et se transformer presque miraculeusement. On peut aussi voir le parc Shoushan (pour les amateurs de randonnées à pied), la résidence en brique du Consul Britannique à Dagou (désormais musée de la présence britannique à Taïwan), l' énorme monastère bouddhiste Fokouangshang dans la ville voisine de Dashu ou le village traditionnel hakka de Meinong. Bref, ne faites pas comme nous, consacrez 2 ou 3 jours à Kaohsiung et ses environs.
Je reviens maintenant au pivot central de notre voyage à Taïwan, à savoir la rencontre avec les Rukai, l'une des 14 ethnies aborigènes du pays, actuellement tribu montagnarde mais qui, dans le passé, a du vivre en bord de mer, construire des pirogues capables de partir sur l' océan et de naviguer aux étoiles pour accoster un jour sur les rivages de l' île de Hiva Oa aux Marquises et fonder la civilisation polynésienne. La génétique moderne a permis de comparer les ADN des uns et des autres et de les trouver miraculeusement identiques. Les Rukai vivent à l'ouest autour de Wutai (= Rukai) dans le Pingtung County, mais aussi à l' est autour de Beinan et Danan dans le Taitong County. Des sous-tribus vivent à Maulin, dans le Kaohsiung County. C'est un peu compliqué ! Nous avons rencontré des représentants des deux premiers groupes. il faut une bonne heure pour arriver à destination en passant par Sandimen. Un barrage sur la route indique à un moment l' entrée en territoire tribal. Cette séparation est souhaitée par la tribu et non imposée par le gouvernement taïwanais, je le précise. Au bout de la route, il y a le village - Wutai Township - et son modeste musée ouvert en 2000, mais qui permet de comprendre comment les Rukai - et sans doute toutes les autres ethnies -sont en train de se ré-approprier leur culture, leur langue, et leurs traditions mises à mal par les colonisations successives qui les ont forcés à se réfugier à l'intérieur des terres. On peut loger sur place si on le désire au plus près des habitants, quelques B & B dont on nous a dit le plus grand bien. Mais bien sur, on n'imaginait pas tout cela avant de venir. Le musée est ouvert sous la supervision d'une jeune femme charmante, éduquée et ayant fait des études aux îles Fidji, avec qui nous avons pu échanger. Elle a le type tahitien parfait, avec les yeux en amande renversée (comme à Tahiti). L' oeil bridé à la chinoise existe ici aussi, mais peu marqué. Des photos de notre fils tahitien nous ont permis - comme par magie et après avoir donné les explications nécessaires- d'approcher les enfants de l' école voisine, de parler avec quelques enseignantes, et de faire d'autres rencontres intéressantes dans le village. Une surprise : cette population aborigène n' est pas bouddhiste, mais chrétienne, suite à la mission évangélisatrice de prêtres portugais. Même chose du côté est. Je ne saurais dire s'il en est de même dans les autres tribus de l'île. Le musée donne beaucoup d'informations sur les légendes et symboles des Rukai, en particulier le totem du serpent aux 100 pieds présent partout, révéré comme un chef tribal au statut aristocratique. On remarquera aussi les parures cérémonielles (parures de tête ou colliers) agrémentées de dents de cochons sauvages telles que l'on peut les retrouver aux Marquises où la chasse au cochon dans la montagne est un sport pour les endurants et les courageux, hommes et femmes. J' ai rencontré une Marquisienne - policière dans la vie - qui, pour protéger ses deux enfants près d'une rivière, avait tué un sanglier menaçant au coutelas en lui tombant sur le dos d'une branche haute... La chasse fait aussi partie de la vie sociale chez les Rukai, si l'on en croit les récits et sculptures présentées au musée de Wulai. Pour ceux que cette partie de notre voyage intéresse, j' aurai, en message privé, de plus amples renseignements.
De retour à Kohsiung, il me faut mentionner la soirée au marché de nuit, le plus excitant de tous ceux fréquentés jusque là. A ne pas manquer donc. Cuisine orientée vers les fruits de mer (brochettes de coquilles Saint Jacques, de moules, et surtout d''ormeaux, introuvables ou presque en France sauf les jours de grandes marées en Bretagne et que l'on pêche 3 jours par an seulement), également des huîtres énormes, exquises une fois cuites à la vapeur et servies avec des sauces un peu relevées. Tout cela est d'une grand fraîcheur, c'est le seul marché de nuit où nous nous sommes régalés en passant d'un stand à l' autre.
9ème jour / 30 mars Nous quittons Kaohsiung pour le grand sud. Beaucoup de route cette journée car il nous faut remonter le long de la côte est vers Taitung, en passant par Kenting. Les commentaires sur forums ou dans les guides autorisés sur cette partie de l'île sont très flatteurs (climat tropical, plages de sable blanc, mer turquoise, etc....) mais nous avons été déçus, sauf par ce que l'on appelle le Kenting Goose Nose Park, une partie très panoramique de la côte la plus au sud. Kenting n' est en fait qu'une unique rue passante et commerçante avec une touche balnéaire. Aucune agglomération même modeste dans les environs sauf Hengshun qui est la porte d'entrée du parc national (en chinois ' Printemps Eternel ') où nous nous arrêterons rapidement avant la remontée vers Taitung. Voilà une jolie petite cité, ignorée à tort des guides, qui a gardé la moitié environ de ses fortifications anciennes. En revanche les 4 portes fortifiées (tout cela datant de la dynastie des Qing) sont intactes et magnifiques. Ce détail fait de Hengshun une bourgade unique. La mer est très agitée, dangereuse certainement. Beaucoup d'endroits (criques et petites plages exposées au vent du large et à la houle) sont inaccessibles ou impraticables et personne ou presque ne se baigne. Seuls quelques jeunes surfeurs branchés venus de la capitale affrontent des vagues bien formées dans des anses un peu protégées. Aucune indication dans ces eaux tropicales sur la présence éventuelle de requins en bord de plage, ou de méduses venimeuses....Bizarre ! Personne ne semble se méfier ! Nous faisons halte 1 heure au phare fortifié d'Elouanbi, entouré de tranchées et percé de meurtrières, le seul du genre au monde. L' endroit est couru dans sa partie haute seulement, on observe les touristes locaux se photographier (go-pros et selfies en pagaille). Dès que l'on s'éloigne, la balade qui conduit jusqu'au bord de mer est tranquille, il n' ya plus personne ! Il est interdit (barrières, menaces d'amendes) de marcher sur l'étendue de corail mort qui sépare de la mer, ce qui semble ridicule, mais, en fait, on comprend qu' il s'agit d' empêcher quelques inconscients de se jeter à la mer). Beaucoup de courants contraires de toute façon, des murs d'écume, des tourbillons, il faudrait être fou pour se jeter à l' eau.... On est à la jonction de deux étendues marines (comme à Ouessant en bretagne) et la mer est mauvaise et tumultueuse. Mon conseil a posteriori : Lors d'un tour de l'île, il faut passer une nuit sur place, à Hengshun de préférence et consacrer une journée à la nature et à la randonnée dans le Kenting National Park, entre montagne verdoyante et luxuriante et plages sauvages protégées par un mur bas de corail déchiqueté (pas fameux pour les bains de mer d'autant qu'il y a des vagues et du ressac). le parc est connu pour sa forêt de banyans gigantesques et ses singes. Le petit marché de nuit de Hengchun est réputé pour la qualité de la cuisine servie alors que celui de Kenting ne vaut pas grand chose.
La remontée vers Taitung se révèle lente (travaux routiers importants et mise à une voie de certains tronçons), la mer est grise et démontée, le temps brouillé comme presque toujours, semble-t-il. Tristes tropiques ! Ce sera ainsi jusqu'à Taitung, peu engageant, mais, il est évident que par beau temps (si on a de la chance) on doit voir les choses de manière plus positive. Avant d'atteindre Taitung, nous obliquons vers Beinan, village des Taromak-Tatark, une autre tribu Rukai. Le village n' est pas isolé cette fois, les maisons sont imposantes, assez cossues même, cette population semble plus intégrée. Au bout du village, une grande aire gazonnée où ont lieu les fêtes de juillet (fêtes des moissons, en particulier, celle du mil) en costumes traditionnels colorés. et toujours des représentations du totem dominant, celui du ou des serpents. Pourquoi cette obsession du serpent ? je vous en parle maintenant. Il s'agit d'une variété venimeuse d'un serpent local de belle taille que l'on trouve dans les montagnes. Les Rukai sont tombés sous le charme des ocelles et des chatoiements de sa peau lisse et douce, il est la représentation de la beauté et de la force, il provoque le respect et la crainte aussi, il mérite d'être assimilé au petit cénacle des nobles qui veillent à la destinée de la tribu. C'est un demi-dieu, un chef. Voilà, c'est ainsi que l'on m' a expliqué la présence constante du serpent -totem dans la tradition Rukai. Nos rencontres avec les gens du lieu sont plus superficielles que le matin côté ouest. il faut dire qu'il y a surtout une majorité de vieilles personnes peu loquaces, les adultes en âge de travailler en extérieur étant absents. Nous rejoignons Taitung qui n'a pas un interêt majeur puis, plus au nord, Taroko où nous avons choisi de passer la nuit, au plus près des gorges. C'est un parcours à ne pas manquer, rien à voir avec le tronçon précédent si décevant. Le temps s'est amélioré, la falaise est devenue plus abrupte, les travaux de réfection sont terminés et la route est spectaculaire et très panoramique entre Taitung et Hualien. Cette partie du voyage est incontournable également à mon avis. Mon conseil : On peut, semble-t-il, aller facilement en bus de Kaohsiung à Kenting et alentours pour la journée ou pour deux jours. Attention : de Hengshun, on peut se faire conduire à l' entrée du parc, ensuite il faut marcher et la pente est rude sous le soleil et dans la chaleur humide. En d'autres termes, sans voiture, c'est un peu compliqué. Il faut trouver un système pour se faire conduire dans le parc et venir se faire rechercher à heure dite. Ensuite, on rentre à Taipei via Kaohsiung en bus d'abord, puis en avion ou en TGV.
Puis on peut de nouveau prendre le train de Taipei à Hualien (2 h 50) ou l' avion puis louer une voiture à l' aéroport. On redescend alors vers le sud par la route intérieure et on remonte par la côte. Route facile. il faut un GPS en anglais, parait-il, excellent et facile d'usage. Les gorges de Taroko peuvent être parcourues avec la voiture de location sans problème. Train, bus, voiture, on doit pouvoir voyager agréablement et librement dans ce beau pays.
Images attachées: | | À: Vaikeaiti · 20 avril 2018 à 9:50 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 19 de 86 · Page 1 de 5 · 4 917 affichages · Partager Merci pour ce carnet qui me donne un avant-gout de ce que je verrai dans un mois. | | À: Vaikeaiti · 20 avril 2018 à 18:35 · Modifié le 8 déc. 2018 à 8:21 Re: Escapade à Taïwan, destination très confidentielle Message 20 de 86 · Page 1 de 5 · 4 863 affichages · Partager 10ème jour / 31 mars
Taitung, Hualien Tour Taroko National ParkAprès la longue journée de route (ce ne sont pas tant les kilomètres que la lenteur de la circulation sur les routes de Taïwan en général, et sur la route côtière est en particulier), on se retrouve donc dans les environs de Taitung, un peu en retrait de la ville elle-même qui n'a pas un interêt majeur. Nous avons choisi un hôtel en bord de rivière du côte de Beinan, là où nous avons passé un moment avec quelques représentants de la communauté Rukai de l' Est. L' endroit est tranquille, on est en pleine nature. Vous retrouverez ci-après quelques photos prises sur le trajet entre le sud et Taitung (la belle partie panoramique de cette remontée vers le nord, côte est) ainsi que d'autres prises à Beinan Township, puisque c'est ainsi que l'on appelle les villages aborigènes, même s'ils ne différent pas d'autres villages non aborigènes, à part quelques peintures sur les portes des maisons, le long des routes d'accès, et aux abords et dans les écoles primaires.
On reprend la route pour Hualien (ville sans charme) et Taroko, petite bourgade au sein d'un parc national qui est terre tribale également. Installation dans un B & B et puis nous filons commencer la découverte du parc dès le milieu d'après-midi. Le parc est spectaculaire de par ses gorges encaissées, et ses falaises de marbre blanc dont des bloc énormes se sont détachés avec le temps et occupent le lit de la rivière. Il faut passer deux jours sur place pour profiter vraiment des balades et autres sentiers de randonnée, finalement pas si fréquentés que cela si on sait se lever de bonne heure le matin. Le parc est traversé par une très grosse rivière appelée Tianxiang (il y en a d'autres) le long de laquelle se trouvent des chemins de randonnée. Il faut se tenir aux sentiers indiqués et on n' a pas le droit de descendre en bord de rivière, terre tribale oblige... tout est hyper-contrôlé, un peu enrégimenté mais bon... Cela ne dérange personne à Taïwan ! Je conseillerais pour commencer le Lushui Trail, un chemin de randonnée très écolo qui date de l' occupation japonaise. Le début de la randonnée commence près du Lushui Geological Exhibition Hall. Retour à notre B & B. C'est samedi après-midi, il y a des travaux lourds (voirie + ponts) sur les routes d'accès principales au parc, les bus de touristes locaux se comptent par dizaines et nous allons perdre pas mal de temps dans des mini-embouteillages, inimaginables dans ce genre d'endroit !
Dernier jour : 1er avril
On commence la journée par un arrêt (en bordure du parc) au pied de la Falaise Qingshui. Points de vue spectaculaire sur l' Océan Pacifique, la montagne abrupte et verdoyante en retrait, et les sommets du parc de Taroko au loin. Autre rivière (la Shaka River), autre chemin de randonnée très sympa, le Shakakan Trail. Le lit de la rivière est encombré de blocs de marbre et de gneiss. Les parois des falaises sont comme recouvertes de fresques quand on les regarde de loin en particulier dans la lumière du matin. Des vasques d'eau claire, turquoise et émeraude, agrémentent le tout. Compter deux heures au moins AR. Marche très facile. Autre sentier de randonnée : le Yanzikou (ou Swallow Grotto) Trail, le long de la rivière Liwu. La balade n' est pas très longue, mais impressionnante. Enfin, on termine la matinée aux terrasses de Buluowan, où se trouve un musée présentant la tribu Taroko. Déjeuner ethnique, si j'ose dire, au Leader Village Hotel d'où l'on a une vue circulaire sur la vallée et sur les montagnes environnantes.
Nous allons quitter notre chauffeur à la gare de Hualien où nous avons réservé des places assises dans le train pour Taipei. Celui-ci longe la côte pendant un long moment avant de piquer dans les terres. La balade en train est reposante après une journée dynamique. Un taxi va nous conduire directement à l' aéroport (1 heure). Nous repartons pour Amsterdam à 23 H 55. KLM étant une compagnie ponctuelle, nous décollons en effet à 23h 56, pour un voyage de 12 H 40. Cela parait long, mais finalement on peut dormir assez longtemps pour ne pas être cassé par la fatigue. Quelques heures supplémentaires d'attente à Amsterdam et nous aurons notre avion pour Montpellier en début d'après-midi. Ceci signe la fin de notre voyage et la fin de ce carnet également.
Bien voyageusement
Moana
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