Bibouns51 · 31 août 2019 à 11:27 · 453 photos 195 messages · 26 participants · 20 893 affichages | | | À: Bibouns51 · 20 novembre 2019 à 17:59 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 141 de 195 · Page 8 de 10 · 1 333 affichages · Partager Oui c'est bien 59° ! La légende a certainement dépassé la réalité ! Les autres parcs mettent la barre tellement haute que DV m'a paru bien terne, peut-être ne m'y suis-je pas assez attardé aux heures lever et coucher du soleil ? Et c'est vrai que l'été, la fournaise n'invite pas à la découverte à pied. J'adore les parcs que tu cites, l' Utah en général, et je trouve Canyonlands un peu sous-côté chez les Français, notamment la partie Needles. | | À: Bibouns51 · 20 novembre 2019 à 20:51 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 142 de 195 · Page 8 de 10 · 1 304 affichages · Partager 10 juilletOh oh oh, géant vert !C'est en sciant que Léonard De Vinci, c’est donc en voyageant qu’on deviendra voyageur ! Allez, hop hop hop, tous en mode voyage ! Après une « grasse mat' » jusqu’à sept heures comme on les adore, yeux qui collent, marque de l’oreiller et tout ce qui va avec, on sort rapidement Jeepy de sa léthargie pour un loooong périple à travers champs. Immenses champs d’éoliennes comme on en voit dans les films américains pour commencer. Puis, champs magnifiques de Joshua Tree où on n’entraperçoit ni U2 en train de chanter, ni Johnny Depp en train de creuser. Arrivent ensuite des champs de puits de pétrole comme s’il en pleuvait, ou plutôt comme si nous étions au Texas. Et pour finir, des champs d’orangers un peu comme on pourrait en voir si nous nous trouvions dans le sud de l’ Espagne. Bref, on voyage ! Le voyage ne se résume pas qu’à une destination mais plutôt au chemin pour y parvenir. Sauf que toi, ce qui t’importe, c’est quand même de connaître notre destination finale, n’est-ce pas ? Et bien sache que l’objectif ultime est d’arriver à San Francisco demain soir. Avant ça, entre San Francisco et nous, j’ai choisi de prendre le chemin des écoliers pour s’adonner à la dendrologie. A l’étude des arbres si tu préfères ! On va plus précisément consacrer notre temps à côtoyer une sorte d’arbres bien particulière. Les séquoias ! Et on va faire ça dans un parc national qui leur est entièrement dédié puisqu’il porte même leur nom. Oui, oui, il existe bien un parc national américain entièrement dédié à des arbres, parce que... Ben... pourquoi pas ! On est aux Etats-Unis ou on ne l’est pas ? Ici, tout est possible ! Ils sont fiers de leurs arbres, ils leur créent un parc ! Nous, on est fier d’Astérix, idem, on lui a consacré un parc ! Bon, comparons ce qui est comparable car il faut tout de même prendre en considération que le séquoia géant comporte des spécimens ayant près de deux-mille cinq-cents ans. C’est complètement dingo, non ? Les trucs, ils ont vécu à une époque où internet n’existait même pas, tu te rends compte !!! Encore plus vieux que le Père Fouras !!! Ajoute à ça le fait que les séquoias géants sont les plus grands organismes vivants au monde, sans oublier aussi qu’on n’en trouve qu’en Californie, et tu comprends mieux pourquoi les américains leur ont consacré un parc. Et tu comprends surtout mieux pourquoi on a envie d’aller leur témoigner tout le respect qu’ils méritent. Chapeau bas messieurs les séquoias géants ! « Euh... Et sinon, il était sympa, Jésus ? »
« C’est peut-être une question bête mais pourquoi ne trouve-t-on des séquoias géants qu’ici, en Californie ? » Euh, oui, effectivement, c’est une question bête !... Question suivante !... Non, en fait, c'est parce qu'ils sont à la fois en altitude, tout là-haut dans les montagnes, et en même temps au cœur d'une Californie chaude et sèche. Ces deux conditions sine qua non étant réunies, ils peuvent s’épanouir en toute liberté... « Euh, c’est peut-être encore une question bête mais pourquoi est-ce que vous êtes entrés dans le parc depuis plusieurs miles et qu’on n’y voit toujours pas l’emprunte d'un bout de branche de séquoia ? » Ben oui, maintenant que tu le dis, c’est vrai que c’est bizarre, ça ! On se croirait dans le maquis corse là où on devrait se trouver dans Jack et le haricot magique !!!... J’espère que les séquoias n’ont pas migré vers d’autres contrées la nuit dernière...
No panic ! Le petit bonhomme, il monte, il monte, il monte, pendant que la température descend, descend, descend, jusqu’au moment où on pénètre dans le secteur appelé « Giant Forest ». Tout un programme !... Ici, toute logique spatio-temporelle n'a pas sa place. Range tous tes acquis au fond de ta poche. A Giant Forest, la vérité est ailleurs ! Ça te refile le vertige au sens propre comme au sens figuré. Pas de « on y va crescendo » ou d’un truc dans l’genre, on est dès l’entrée confronté à un sacré gros spécimen. Même la femme de Rocco serait intimidée devant la taille du truc ! On a un peu cette impression d’avoir frotté la lampe et de voir surgir devant nous le génie tellement ça semble soudain, imposant, irréel, magique... Et ce n'est pas un, mais deux, trois, puis toutes une famille de géants qui se dresse maintenant sur notre passage. Bizarrement, une quiétude toute particulière se dégage de ces arbres préservés du temps qui passe. Le silence règne, seulement troublé par quelques vocalises d’oiseaux. Autant te dire qu'à l’instant où je te parle, on n’a qu'une seule envie pressante, c'est d’abandonner lâchement Jeepy et d'aller crapahuter aux pieds de ces monstroplantes.
On ne se fait donc pas prier longtemps avec une première balade sur le Big Tree trail. Le côté fun de cette petite randonnée, c'est qu’elle tourne autour d’une clairière et permet donc de prendre toute la mesure et surtout la démesure des séquoias grâce à la vue dégagée qu’elle propose. Dommage qu’il y ait tous ces panneaux qui jonchent le parcours pour nous alerter sur les risques qu’on encourt à se balader au pays des ours. Ils me font bien marrer ces ricains à toujours prôner la sécurité à outrance. A les écouter, on a toujours l’impression que l’on s’embarque pour une mission Apollo dont on n’est pas certain de revenir... « Embrasser un ours tue ! », « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé, et de vous retrouver face à un ours », « En cas de rencontre avec un ours, se mettre en position fœtale, sucer son puce et appeler sa maman », « Evitez de vous enduire le corps de miel avant de randonner ici » et bla bla bla... « Ah, tiens, un ours ! » Alors qu’on est en train de contempler un arbre (oui, c’est possible), v’là t’y pas qu’un ours nous passe devant le nez à moins de cinq mètres sans regarder ni à droite, ni à gauche avant de traverser. « Mal élevé ! » Ne crions pas trop fort car notre ours adolescent pourrait être surveillé de loin par maman ours... En tout cas, je suis sûr que tu as déjà vu un ours au zoo mais je peux t’assurer que d’en croiser un inopinément lors d'une balade en forêt change un peu la donne. Bon, pour tout te dire, on n’en est pas à notre première expérience en la matière car si tu nous suis assidûment et que tu n’as pas chopé Alzheimer depuis, on s’était déjà retrouvé nez à museau avec un ours en 2013 à Yellowstone... « Qui a dit chanceux ? » Et pourtant, je ne me suis pas enduit de miel ce matin...
Bref, après avoir retenu notre petite Sasha, désireuse d’aller faire un câlin et plein de poutous-poutous à nounours, on poursuit notre balade bucolique en restant tout de même à l’affût d’un éventuel bruit de pas lourd d’ursidé qui souhaiterait s'essayer à la gastronomie française... Bon, après être revenu au parking via Sunset rock trail, la conclusion de cette balade, c’est que le coin doit être un repère d’ours car au final, on en aura vu deux autres. Des bien plus balaises, des mangeurs d’hommes, mais heureusement aussi plus éloignés.
On fait maintenant route vers le Sherman Tree trail où, comme son nom l’indique parfaitement, on va voir le General Sherman Tree, le roi des rois des arbres ! Il est tout simplement l’être vivant le plus volumineux au monde ! Du bois de chauffage pour tout un hiver pour tout l’ Alaska ! A noter que contrairement à l’armée, il faut être gros et vieux pour obtenir l’ultime grade de général. Et notre arbre le mérite grandement avec ses deux-mille cinq-cents ans, ses quatre-vingt-quatre mètres de haut, ses trente mètres de circonférence, et ses deux-mille cent tonnes estimées. En arrivant sur place, Sandrine est heureuse de t’annoncer qu’elle prend pour la première fois du voyage un bon bain au pied de cet immense arbre ! Oui, oui, un bon bain de foule ! Car le General Sherman est l’attraction du parc et tout le monde veut repartir d’ici avec son selfie en sa compagnie. On a de tout. Du chinois, des familles américaines, des russes, des mexicains, et certaines demoiselles portant plus de maquillage que de vêtements si tu vois ce que j’veux dire... Bref, une petite photo et on poursuit le trail sur lequel on lit tous les panneaux instructifs qui nous en apprennent encore plus sur les séquoias. C’est fun, on se croirait en classe verte ! Ce qu’on y apprend, c’est que l’écorce épaisse des séquoias résiste aux incendies. Incendies qui sont même considérés comme vitaux pour le séquoia car ils permettent en quelque sorte de faire le ménage dans la forêt en brûlant les petits arbres plus fragiles. Le séquoia peut alors étendre ses racines qui, accroche-toi bien, peuvent s’éloigner jusqu’à quarante mètres de l’arbre !
Après cette minute culturelle qui a fait gagner un point à ton QI, on enchaîne avec Congress trail. Encore de beaux spécimens dans un cadre enchanteur. On marche sur un gros tapis d’humus dans la forêt, les rayons du soleil couchant passent à travers les branches et diffusent une douce lumière. On est zen, on est bien. Je fais bien sûr énormément de photos mais je n'en mettrai que quelques unes ici... A toi de venir découvrir le reste sur place !
Il nous reste un dernier spot à aller voir : Tunnel Log. Celui-ci, je suis certain que tu l’as déjà vu en photo. Un tronc d’arbre gigantesque en travers de la route, creusé pour laisser passer les voitures. En voyant cet immense tronc à même le sol, on imagine facilement à quel point la chute d’un de ces mastodontes doit être impressionnante. D’ailleurs, sache que celui-ci est tombé il y a plusieurs dizaines d’année. Comme les séquoias ont la particularité d'avoir une écorce riche en tanins, les arbres ne se désagrègent quasiment pas, même morts, pendant des dizaines, voire même centaines d'années. Bon, j’ai le temps de te raconter tout ça car pour la photo avec Jeepy dans le tunnel, il faut patienter. Une famille de mexicains squatte au dessus du tronc pour y manger tranquillement alors que toutes les voitures attendent pour se faire tirer le portrait. Hallucinant ! « Tout pour ma gueule ! » Jeepy est furax !
Allez, on photoshopera ces méchants mexicains, direction notre dernier camping du voyage, le Lodgepole. Emplacement 108 tout équipé, électro-ménager et boîte à ours, en pleine forêt avec un petit torrent croquignolet à proximité. Le top ! Quelques courses au General Store du parc où les prix sont exorbitants, un petit barbecue et il est l’heure d’aller se mettre au chaud. Faut dire que depuis que le soleil nous a dit au revoir, la température en a également profité pour se faire la malle. On se colle donc tous les quatre les uns contre les autres en espérant que je ne revive pas une nuit comme à Yellowstone... Oui, mea culpa, je n’ai toujours pas investi dans un nouveau sac de couchage... Allez, sur ce, bonne nuit, ou plutôt bonjour chez vous où il n’est que midi... Moi, je vais tenter de dormir car demain, on a encore pas mal de route pour poursuivre notre folle échappée belle. De toute façon, demain est une autre aventure...
| | À: Snakeyes · 20 novembre 2019 à 21:00 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 143 de 195 · Page 8 de 10 · 1 295 affichages · Partager Oui c'est bien 59° ! La légende a certainement dépassé la réalité ! Les autres parcs mettent la barre tellement haute que DV m'a paru bien terne, peut-être ne m'y suis-je pas assez attardé aux heures lever et coucher du soleil ? Et c'est vrai que l'été, la fournaise n'invite pas à la découverte à pied. J'adore les parcs que tu cites, l' Utah en général, et je trouve Canyonlands un peu sous-côté chez les Français, notamment la partie Needles.
Après, ce que je préfère par dessus tout, ce sont les sites qui ne font pas partie d'un parc national. Aussi beaux mais sans le monde... | | À: Snakeyes · 21 novembre 2019 à 7:25 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 144 de 195 · Page 8 de 10 · 1 262 affichages · Partager Bonjour Fabien,
Les autres parcs mettent la barre tellement haute que DV m'a paru bien terne, peut-être ne m'y suis-je pas assez attardé aux heures lever et coucher du soleil ? Et c'est vrai que l'été, la fournaise n'invite pas à la découverte à pied.
La première fois que nous avons visité la Death Valley, c'était aussi en été et par 54°C. Le seul souvenir que j'en avais gardé, c'était l'impression d'avoir ouvert la porte d'un four géant... J'avais aimé quand même, mais j'étais contente d'en partir et de retrouver la fraîcheur de Mammoth Lakes. Mais ensuite, à force de lire des carnets avec de superbes photos, j'ai eu envie d'y retourner à une saison plus favorable, ce qu'on a fait en avril 2018 (cf mon carnet). On y a passé 2 nuits et on a ADORÉ !
J'adore les parcs que tu cites, l' Utah en général, et je trouve Canyonlands un peu sous-côté chez les Français, notamment la partie Needles.
Pas sous-côté chez nous en tout cas Canyonlands est un de nos parcs préférés, autant Island in the sky que la partie Needles. On le place au-dessus de Arches d'ailleurs. | | À: Bibouns51 · 28 novembre 2019 à 20:20 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 145 de 195 · Page 8 de 10 · 1 156 affichages · Partager 11 juillet« Si vous alleeeez, à San Francisco... »« Vous y verrez, des gens que j’aime bien... Tous les hippies, de San Francisco,... » J’aurais aussi pu te chanter « San Francisco » des Village People mais ça aurait fait moins glamour... Bref, tu l’as compris, aujourd’hui, c’est go go go to San Francisco ! Mais en attendant, quel pied de se réveiller, de descendre le zip de la tente et laisser son regard s’évader dans l’immensité intrigante des forêts de Séquoia National Park. Je plussois à l’adage qui dit qu’une journée qui commence par un réveil au milieu des séquoias est une journée qui commence bien ! Bon, j’en rajoute un poil puisque devant nous, ce ne sont pas vraiment des séquoias mais de vulgaires pins similaires en tous points à ceux qu’on trouve par millions dans les Landes. Mais je ne le répéterai quand même jamais assez : Quel pied de camper dans ces parcs nationaux américains ! Même si la nuit a été fraîche... Même si je me suis réveillé les fesses toutes mouillées... Non, je ne me suis pas laissé aller durant la nuit, la folie de l’ouest m’a pour l’instant épargné ces neurones-là... Loin de moi l’idée d’accuser quelqu’un, mais une personne de mon entourage familiale proche a eu froid cette nuit et n’a pas trouvé d’autre moyen que de joyeusement s’arroser l’entrejambe pour se réchauffer... « Tu vois ma belle, je t’avais promis que je ne dirais pas que c’était toi ! Promesse tenue ! » Toujours est-il qu’avant de plier bagage, corvée de nettoyage pour tout le monde ! Bon, c’est de circonstance... atténuante car il était de toute manière prévu de faire place nette ce matin dans la mesure où cette nuit était la dernière sous tente avant notre inexorable retour vers nos belles Ardennes. « A bientôt madame Quechua ! »
Après le petit-déjeuner où j’ai livré un combat sans relâche pour sauvegarder mes muffins aux amandes, objet de convoitise de toute une escouade armée d’écureuils de la Caisse d’Epargne, on peut enfin lancer notre compteur à miles pour la dernière ligne droite de ce voyage. Et là, désolé mais je ne vais pas être en capacité de t’activer la machine à rêves avec les photos de ce que je vois sauf à te mettre quelques clichés de Sandrine en train de dormir sur le siège passager. « Ah bon, ça te ferait rêver, ça ? » On ne fait que rouler toute la sainte journée à l’exception d’un arrêt que l’on marque à Kings Canyon National Park pour aller s’aérer dix minutes aux pieds du General Grant, un autre énorme séquoia considéré aux Etats-Unis comme le sapin de Noël de tout le pays ! Bon, en termes de paysages, Kings Canyon est dans la même veine que Sequoia, mais il est surtout notre dernier parc national du voyage... Oui, tu as vu, ça ne sent pas bon, cela fait deux fois que je dis que c’est « le dernier du voyage »... Mais hauts les cœurs, essayons de positiver, il nous reste encore six heures de route ! Gloups... Pendant tout ce temps, soit tu m’écoutes déblatérer tout un tas de trucs inutiles, soit tu piques un petit roupillon et je te réveille à notre arrivée à San Francisco. Deuxième solution ? Ok, ça me va... « Fais dodo, Colas mon p’tit frère, fais dodo t’auras du lolo... »
Hé ho ! Allez, ouvre les yeux, ça y est, nous arrivons à San Francisco... Ou plus précisément dans les bouchons pour entrer dans San Francisco par le Bay Bridge d’ Oakland ! D’accord, on peut gentiment poireauter en se tordant le cou pour tenter d’entrevoir de loin pour la toute première fois, toutoute première fois, toutoute première fois le Golden Gate ou la prison d’ Alcatraz mais c’est que l’heure tourne et ça va être chaud patate pour ramener la petite Jeepy chez ses parents à l’agence avant qu’elle ne ferme, et surtout après avoir refait le plein et déposé Sandrine, les filles et nos affaires à l’hôtel... Avec tout ça, je crois que c’est définitivement mort pour me la jouer à la Steve McQueen en train de dévaler les rues pentues de San Francisco au volant de mon bolide ! Bon, je sais, tous ces détails logistiques n'intéressent pas grand monde, mais cette histoire de bouchon nous aura finalement coûté la somme de soixante-deux dollars pour les dix litres d’essence que je n’ai pas eu le temps de remettre dans le réservoir de notre regrettée Jeepy qui aura été un membre de notre famille durant ces trois dernières semaines. Jeep hip hip, hourra !
Ma volonté de te fournir une information claire et précise me pousse à te dire que nous sommes descendus à l’hôtel Oasis Inn. Concrètement, c’est cher pour ce que c’est. Normal, vais-je te dire, c’est San Francisco ! Et puis le quartier, bien que proche du centre, est envahi de marginaux illuminés qui squattent les rues. Normal, vais-je te dire, c’est San Francisco ! En plus, juste avant de débarquer, mes embourgeoisées de filles me claquent dans le texte : « Quoi ? Tu nous as pris un hôtel sans piscine ? Shame on you ! » Bon, en sortant de la voiture, elles ont enfilé un pull... et ne m’ont plus jamais reparlé de cette histoire de piscine... Faut dire que ce n'est pas très pratique de nager avec un pull !... Et oui, mes donzelles, le climat à San Francisco n’est pas aussi chaud que le laisse penser sa position géographique. Californie ne rime pas toujours avec bikinis rouges moulant de gros seins siliconés. Ici, c’est la Normandie américaine, le pays où il fait frais même quand les petits vieux luttent partout ailleurs contre la canicule ! Normal, vais-je te dire, c’est San Francisco ! Frisco pour les intimes ! On pourrait même dire « Frisquet » comme l’a si bien dit une mauvaise langue blonde à forte poitrine ! C’est pour cette raison que ce soir, on va se réfugier dans un restaurant bien au chaud, au Sai Jai Thai, où on va dépenser nos dollars à bon escient. Pas de risque d’hypoglycémie pour nous ici, c’est méga copieux et très bon. Je n’en demandais pas tant pour pouvoir tenir le choc jusqu’à demain. De toute façon, demain est une autre aventure...
| | À: Bibouns51 · 5 décembre 2019 à 20:16 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 146 de 195 · Page 8 de 10 · 1 032 affichages · Partager 12 juillet« Fransancisco », comme dirait Sasha...Les croyants en sont convaincus, le dimanche, c’est jour de messe ! Les sportifs, eux, le crient haut et fort : Le dimanche, c’est jour de match ! Enfin, Sandrine milite quant à elle activement pour que le dimanche soit un jour de repos ! Moi, tu me connais, je suis un homme de compromis. Donc pas de jaloux à San Francisco, il y aura de la place durant cette journée pour faire plaisir à tout le monde ! Pour commencer, on me souffle dans l’oreillette qu’une messe gospel a lieu ce matin au 330 Ellis Street, soit à quinze minutes à pied de notre hôtel. Quinze premières minutes de marche dans les rues pentues de San Francisco vite englouties par nos mollets pour arriver devant ce bâtiment qui ressemble autant à une église que moi à un enfant de cœur. En fait, le bâtiment accueille l’équivalent du Secours Populaire américain et deux messes y sont « jouées » à guichet fermé chaque dimanche matin, à neuf puis à onze heures. Tu t’en doutes, on est bien loin du « Oh, plus près de toi seigneur, oh, seigneur plus près de toi », des vagues d’encens nous emplissant les poumons, et des distributions d’hosties qui collent sous l’dentier des vieux ! Ici, entre les différents pasteurs qui haranguent chacun leur tour l’assemblée avec leurs sermons, les représentants des associations de lutte contre le sida, de vétérans de l’Irak, de défense des Schtroumpfs, sans oublier les grands chanteurs à la croix de bois accompagnés de leur chorale gospel, pas le temps de pioncer sur notre siège liturgique !
Au jeu des petites comparaisons entre amis, je vais m’essayer à confronter cette messe gospel avec celle qu’on a vécue il y a onze ans dans Harlem. Ici, beaucoup plus de blancs et de touristes qu’à New York. Moins de chants aussi. Donc plus de bla bla, bien évidemment en anglais, si bien que les filles trouvent le temps un poil long. Par contre, le bouquet final est le même et s’intitule « Aime ton voisin et fais-lui un gros câlin pour lui prouver ! » A ma gauche, Sandrine... A ma droite,... une autre magnifique femme plantureuse à l’impressionnant décolleté pigeonnant ! « Merci mon Dieu, je vais pouvoir y plonger allègrement ! » Ça, c’est ce que l’entité divine aurait pu m’offrir pour me récompenser d’être pour une fois venu à la messe. Là, elle a certainement jugé que je ne méritais que le gros monsieur poilu qui est en train de m’écraser contre son torse...
Avant notre autre événement majeur de la journée, on a le temps de faire un crochet à Market avenue, Civic Center, et même d’aller faire un petit tour sur un marché de fruits et légumes sur lequel on comprend pourquoi les américains n’en mangent pas,... des fruits et légumes... Le kilo de tomates est plus cher qu’un menu Big Mac ! On enchaîne avec un passage à Union Square, puis on joue les parfaits touristes avec le spectacle folklorique du cable-car à qui le conducteur fait faire demi-tour manuellement à chaque terminus de la ligne. « Le cable-car ? Quesaco ? » Le cable-car est un ancien moyen de transport en commun de San Francisco qui ressemble à un vieux tramway sauf qu’il n’en est pas un. En fait, le principe de fonctionnement est similaire à celui du tire-fesses. Un câble sous terrain, actionné par de grosses poulies, court sans discontinuer sous les lignes de cable-car. Le conducteur qu’on appelle le gripman actionne un gros levier pour s'agripper à ces câbles afin d’avancer et escalader les rues très pentues de la ville. Et quand il arrive à un arrêt, il lui suffit tout simplement de lâcher le câble. On comprend bien le mécanisme dans le petit musée qui lui est consacré en bout de ligne et qu’on ne se fait pas prier pour visiter.
Tada ! Il est l’heure ! L’heure de se rendre au AT&T Park ! Dit comme ça, ça ne parle certainement qu’aux connaisseurs. Par contre, si je te dis que c’est le nom du stade dans lequel jouent les Giants de Sans Francisco, là ça cause au commun des mortels. Comme tu n’es peut-être pas le commun des mortels, je te rappelle que les Giants sont une des franchises les plus connues de la ligue majeure de baseball. C’est aussi accessoirement l’équipe que nous allons supporter aujourd’hui contre les Phillies de Philadelphia ! Philadelphia, Giants, tout tourne vraiment autour de la bouffe aux Etats-Unis... En tout cas, pour ne pas faire tache dans le stade, on passe tous les quatre par la case boutique pour s’équiper en parfaits petits supporters orange, noir et blanc ! « Qui ne saute pas n’est pas pour Frisco, ouais ! Qui ne saute pas n’est pas pour Frisco, ouais !... Aux chiottes l’arbitre ! » En fait, l’ambiance ne ressemble en rien à celle qu’on peut vivre dans un stade de foot. Ici, on vient en famille pour discuter, manger, boire, tout en jetant un œil de temps en temps au match. Ici un vendeur de hot-dogs déguisé en saucisse, là des gingles entraînants à chaque temps mort, sans oublier l’hymne national la main sur le cœur au coup d’envoi... C’est tout comme à la télé ! Ou plutôt, nous sommes dans la télé, noyés dans une vraie ambiance pur jus à l’américaine ! D’ailleurs, pour ne pas dénoter, on fait comme tout le monde : « Quatre hot-dogs et quatre Coca s’il vous plait ! » Gloups, soixante-treize dollars... Heureusement, à ce prix-là, la moutarde et le ketchup sont offerts !
Pour la petite histoire, les Giants remporte le match et on a même droit à deux home-run ! Ok, toi tu es comme mes filles, il faut t’expliquer les règles ! Le home-run est le meilleur coup au baseball qui consiste à envoyer la balle dans le public. Tous les joueurs déjà en piste n’ont alors qu’à terminer tranquillement leur tour de terrain pour marquer des points. C’est d’ailleurs ce que font également Anna et Sasha puisqu’après le match, les enfants sont autorisés à faire le tour du terrain en courant. Y’a pas à dire, ils sont quand même forts ces américains !
Bon, les bons comptes font les bons amis ! Les religieux ont eu droit à leur messe. Les sportifs ont eu droit à leur match. Il ne reste donc plus que la petite Sandrine à satisfaire avec une session de repos. Avec ça, ce serait café, cigare et l'addition s’il vous plait ! Pour ça, j’ai prévu d’aller passer un moment calme et reposant au Dolores Mission Park, un parc surplombant la ville dans le quartier de Castro où se réunit souvent la confrérie des glandouilleurs san-franciscains pour boire, fumer, jouer ou tout simplement chiller... Pour s’y rendre depuis le stade, c'est simple, on va prendre un taxi ! Il ne faudrait pas qu'on se fatigue pour aller à un endroit où on veut se reposer, non plus ! Bon, pas de taxi près du stade... « Ne t’inquiète pas ma petite Sandrine, on va avancer à pied pour en trouver un un peu plus loin ! » On avance à pied mais malheureusement, toujours pas de taxi en vue... « Ne t’inquiète pas ma petite Sandrine, on va bientôt arriver sur une artère plus importante et on va tomber à coup sûr sur un taxi ». Une fois de plus, on accède à une artère plus importante sans trouver une once de taxi... Ouch... Il y a un caillou dans la godasse et la moutarde commence à monter au nez d’un membre vénérable de notre famille que je ne dénoncerai pas... Il me faut trouver une solution rapide sous peine de me voir destituer de mon titre de meilleur organisateur de voyage de la terre entière ! Ne t'inquiète pas, sous la pression et en pareille situation, je conserve mon flegme so british légendaire : « Mais bordel, il est où ce p... de taxi, vindedious ? » Bon, inutile de faire durer le suspens plus longtemps. Je t'annonce officiellement qu’on s’est enquillé les cinq kilomètres à pied, que plus personne ne m’adresse la parole, que Sasha a tenté de se suicider le pied en se l’ouvrant en deux sur la tranche d’un trottoir, que son pied a survécu mais qu'elle pisse le sang, qu'un mexicain l'a soignée en lui versant du jus de citron dessus, qu'elle hurle, qu'on est zen, qu'on est bien,... qu’on passe un agréable moment en famille, quoi ! « Et sinon, le parc, il est comment ?... » Désolé, je ne ferai plus aucun commentaire, veuillez contacter mon avocat...
Bon, heureusement que Gérard Majax a plus d’un tour de magie dans son escarcelle et qu’il avait prévu de sortir un dernier lapin de son chapeau pour faire une surprise à sa tribu... « Tu sais Loyd, t'as été si con, que j'ai vraiment cru que t’étais le dernier des demeurés... Et bien tu t'es tout de même arrangé pour me faire ce coup là... Et tu t'es entièrement racheté à mes yeux ! » Ce coup-là, c’est une maison bleue, adossée à la colline, on y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là, ont jeté la clé... Et oui, la maison bleue chère à Maxime Le Forestier, elle existe vraiment, en chair et en bois ! Au début des années soixante-dix, le jeune Maxime, vingt-et-un ans de son état et à l’époque aussi chevelu et poilu que mon voisin à l’église tout à l’heure, passe un mois à San Francisco dans une communauté où se croisent hippies, déserteurs du Vietnam et autres adorateurs de Peace and Love. Un ou deux ans plus tard, un peu nostalgique, il se remémore ce séjour dans une chanson qu’il appelle sobrement « San Francisco ». San Francisco, où êtes-vous ?... Justement, l’existence réelle de cette maison s’est posée et certains fans sont même partis sur ses traces à travers la ville. Après l’avoir longtemps cherchée, ils furent finalement bien déçus par leur découverte au 3841, 18th Street puisque Liza et Luc, Sylvia ne les ont pas attendus. Mais c’est surtout à cause des nouveaux propriétaires, ignorant tout de l’histoire de leur maison adossée à la colline, qui avait entièrement ripolinée la bâtisse dans un vert-pomme... La machine judiciaire s’est alors mise en marche. Le consulat de France, Universal Music et la société de peinture Ressource ont décidé, en juin 2011, d’unir leurs efforts pour proposer aux actuels résidents de valentiner de nouveau la maison en bleu. Le chanteur a d’ailleurs traversé l’Atlantique pour venir en personne donner le dernier coup de pinceau. Maintenant, une plaque commémorative trône dignement sur la maison. Fin de l’histoire. Ah non ! La fin de l’histoire, c’est maintenant avec nos trombines qui posent fièrement devant au son de la chanson fredonnée par nos filles !
Les voisins doivent d’ailleurs avoir l’habitude de voir défiler des français ici puisqu’ils nous sollicitent dans la langue de Molière. Il ne nous en fallait pas plus pour terminer l’après-midi à discuter d’affaires et d’autres avec eux, sur leur terrasse, en sirotant une bonne limonade bien fraîche... Ouf, tout est bien qui finit bien, tout le monde se reparle, tout le monde est content... et surtout, tout le monde repart vers notre quartier en métro vu que c’est officiel, aujourd’hui, il n’y a pas de taxi à San Francisco ! Ben oui, j’avais oublié, le dimanche, c’est aussi jour de repos pour Joe le Taxi !!! Dommage car c’est aujourd’hui et pas demain qu’on en avait besoin... De toute façon, demain est une autre aventure...
| | À: Bibouns51 · 6 décembre 2019 à 8:00 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 147 de 195 · Page 8 de 10 · 979 affichages · Partager Ici, on vient en famille pour discuter, manger, boire, tout en jetant un œil de temps en temps au match.
Oui, c'est un peu surprenant! Nous avons eu l'occasion d'assister à des concerts aux USA et en effet, ils ne regardent pas vraiment le spectacle, tout juste s'ils savent qui est sur scène
En attendant, je me régale toujours autant à te lire | | À: Bibouns51 · 6 décembre 2019 à 11:20 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 148 de 195 · Page 8 de 10 · 962 affichages · Partager Bonjour Franck,
Je suis comme une enfant qui attend impatiemment la suite de tes journées. J'adore lire ton CR par contre, tu m'embrouilles l'esprit à me rajouter des idées dans ma tête .Je sens malheureusement que ce voyage touche à sa fin, dommage.
Merci de ce partage et continues.
Myriam | | À: Myriam94 · 7 décembre 2019 à 10:49 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 149 de 195 · Page 8 de 10 · 920 affichages · Partager Bonjour Franck,
Je suis comme une enfant qui attend impatiemment la suite de tes journées. J'adore lire ton CR par contre, tu m'embrouilles l'esprit à me rajouter des idées dans ma tête .Je sens malheureusement que ce voyage touche à sa fin, dommage.
Merci de ce partage et continues.
Myriam
Terminer celui-ci pour mieux commencer le suivant ! Si tu veux t'embrouiller encore un peu plus, lis aussi mon carnet de 2013 (aussi aux Etats-Unis)... A+ et merci de me lier jusqu'au bout ! Franck | | À: Rouquine38 · 7 décembre 2019 à 10:51 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 150 de 195 · Page 8 de 10 · 919 affichages · Partager Ici, on vient en famille pour discuter, manger, boire, tout en jetant un œil de temps en temps au match.
Oui, c'est un peu surprenant! Nous avons eu l'occasion d'assister à des concerts aux USA et en effet, ils ne regardent pas vraiment le spectacle, tout juste s'ils savent qui est sur scène
En attendant, je me régale toujours autant à te lire
Hello Isabelle ! Oui, et on l'avait aussi constaté lors d'un rodéo aux Frontier Days de Cheyenne... C'est l'ambiance à l'américaine... J'aimerais voir un match de foot américain ou de NBA pour voir si c'est la même chose... A+ Franck | | À: Bibouns51 · 7 décembre 2019 à 23:14 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 151 de 195 · Page 8 de 10 · 860 affichages · Partager Salut Franck,
J'aimerais voir un match de foot américain ou de NBA pour voir si c'est la même chose...
Je ne sais pas comment c'est en général, mais j'ai assisté à un match des Chicago Bulls à Chicago, et bien les gens suivaient le match avec passion. | | À: Rouquine38 · 7 décembre 2019 à 23:28 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 152 de 195 · Page 8 de 10 · 857 affichages · Partager Salut Isabelle,
Nous avons eu l'occasion d'assister à des concerts aux USA et en effet, ils ne regardent pas vraiment le spectacle, tout juste s'ils savent qui est sur scène
Tout dépend du type de concert, car quand tu vas assister à un concert symphonique au Walt Disney concert hall à Los Angeles ou au Chicago Symphony hall, ou encore au Colorado Symphony à Denver, là je te garantie que pendant le concert les gens sont hyper attentifs.
De même, j'ai eu l'occasion d'aller à un gospel brunch au Chicago house of blues et là aussi, les spectateurs étaient très attentifs au spectacle.
Maintenant, si c'est un concert en plein air, avec des enfants qui crient et qui courent partout...
Bises. | | À: Diamina · 8 décembre 2019 à 1:14 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 153 de 195 · Page 8 de 10 · 843 affichages · Partager Hello Diamina, Oui, j’imagine que pour écouter un orchestre symphonique, ils sont un peu plus attentifs 😀 Mais je peux t’assurer qu’il n’y avait pas beaucoup d’enfants au Madison Square Garden pour Billy Joël à NY ni à Las Vegas pour Britney Spears et encore moins pour Sting à San Francisco 😊 | | À: Diamina · 8 décembre 2019 à 10:30 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 154 de 195 · Page 8 de 10 · 821 affichages · Partager Salut Franck,
J'aimerais voir un match de foot américain ou de NBA pour voir si c'est la même chose...
Je ne sais pas comment c'est en général, mais j'ai assisté à un match des Chicago Bulls à Chicago, et bien les gens suivaient le match avec passion.
Hello Diamina ! Content de te revoir ici et merci pour ton retour ! Je pense donc que c'est spécifique au baseball qui est un sport "lent" avec de nombreuses pauses et interruptions. C'est vrai que le basket est un peu plus intense... | | À: Bibouns51 · 10 décembre 2019 à 15:45 · Modifié le 10 déc. 2019 à 16:10 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 155 de 195 · Page 8 de 10 · 740 affichages · Partager 13 juilletUne vie de luxeLa pâleur du jour revêt ses parements. Le velours cramoisi des collines, les rubans asphaltés quadrillant la ville, le doré perlé des premiers rayons du soleil, esquissent des fresques, prolongent l’imaginaire. L’âme s’apaise, s’adoucit, se console, bercée par les épopées vécues ces jours derniers et immuablement encore à fleur d’esprit. Comme tu peux le constater, ce matin, je suis détendu Natacha et je souhaitais simplement te partager à ma façon cet instant de zénitude que je vis sur la terrasse de notre hôtel, en tête à tête avec moi-même, à te composer cette prose... et à patienter patiemment que la préparation minutieuse de mes oies trouve enfin une issue positive. Une vie de luxe...
Car c’est véritablement un luxe de se retrouver ici, comme ça, en famille, à profiter les uns des autres, à profiter de nos derniers jours de vacances, à profiter de San Francisco, à vivre aujourd’hui nos vies bien rangées de parfaits petits touristes français... Car oui, aujourd’hui sera consacré aux sites touristiques de San Francisco ou ne sera pas... Du coup, comme il est écrit dans tous les bons manuels que les parfaits petits touristes doivent commencer leur journée par un solide petit-déjeuner, on s’installe dans le canapé d’un café à l’américaine type Central Perk où ni Monica, ni Rachel ne nous font grâce de leur présence... Trois croissants, un café, un yaourt, un jus d’orange : Trente dollars ! Oui, je te l’ai dit, une vie de luxe... Ensuite, nous prenons notre petit train-train touristique en traversant Chinatown, le plus grand quartier chinois hors Chine. Ce que je peux t’en dire, c’est que le chinois se reproduit très vite. Tu plantes un chinois à San Francisco en 1848, tu reviens sur place moins de deux-cents ans plus tard et tu en découvres plus de cent mille ! Une fois la Dragon Gate passée, tout le monde parle en chinois, tout est made in China, tout est écrit en mandarin, une véritable ville dans la ville ! Je ne sais même pas si les chinois qui vivent ici ont déjà mis un œil bridé en dehors de leur quartier... « Hé, les gars, vous savez qu’à quelques encablures d’ici, il y a une rue qui donne le tournis et constitue un des emblèmes de Sans Francisco ? »
Nous, en tout cas, on y va !... En montée, en descente, longues, larges ou étroites, en escalier ou en zigzags, on trouve de tout parmi les deux mille six-cents rues de San Francisco. Parmi elles, on trouve un bout de bitume plutôt insolite : Lombard Street dans le quartier de Russian Hill, certainement la rue la plus tortueuse au monde ! A l’origine, la pente était de vingt-sept pourcent ! Maintenant, la chaussée est constituée de huit virages très serrés qui lui ont permis d'obtenir la distinction de la route la plus sinueuse des États-Unis, mais surtout de réduire son inclinaison à seize pourcent. Les voitures font la queue rien que pour pouvoir dire « Lombard Street ? Yes, I did it ! » Maintenant, nous aussi nous pouvons nous en vanter même si on l’a montée à pied. Rassure-toi, vue la pente, les trottoirs sont équipés d’escaliers pour éviter à tes tendons d’Achille d’être aussi tendus que Natacha une fois arrivé au sommet. A noter quand même, pour ta culture générale, que la rue la plus pentue au monde n’est pas Lombard Street, même si elle se situe aussi à San Francisco. Bien que moins médiatisée car moins photogénique, Filbert Street détient en effet la médaille d’or avec ses trente-et-un pourcent ! A déconseiller si le dernier contrôle technique de ta camionnette a indiqué une petite faiblesse au niveau des freins...
On traverse ensuite North Beach, un quartier italien où il n’y a rien de spécial à y voir sauf de nouvelles rues pentues typique de San Francisco. Ah, les rues de San Francisco... Rien que de prononcer ça, ça me renvoie trente ans en arrière lorsque la série policière du même nom passait sur TF1 chaque dimanche après-midi... On s’attend à tout moment à voir décoller du haut d’une côte la bagnole de Mike Stone. En tout cas, après quelques photos marrantes à jouer avec l’inclinaison des rues, on parvient au bord du Pacifique dans un quartier hyper touristique : Le Pier 39, appelé aussi Fisherman’s Warf. Alors oui, c’est très touristique. Oui, il y a du monde. Mais oui, nous on aime beaucoup l’ambiance « parc d’attraction » assumée qui règne sur ce ponton aux mille attractions, ancien quai de pêcheurs. D’ailleurs, on y mange dans un resto pour les touristes ! « Une chaudrée de palourdes, s’il vous plait !... Ah oui, en anglais : A clam chowder, please ! » Ce plat traditionnel est un gros pain en boule dans lequel la mie a été creusée et remplacée par des palourdes et des pommes de terre baignant dans une sauce crémée épaisse. Ma foi, ce gloubiboulga d'apparence est plutôt goûtu sous le palais ! Bon, outre le clam chowder, si nous sommes venus jusqu’ici, c’est en un, pour montrer aux filles les lions de mer qui se prélassent sur les pontons de bois, et en deux parce que le Pier 39 n’est situé qu’à six « pier » du Pier 33. Logique...
Et c’est du Pier 33 que partent les bateaux qui emmenaient à une autre époque les prisonniers, et qui emmènent désormais les touristes. Un seul objectif pour tout le monde : Trônant sur son rocher, au large de la baie, silencieuse et pourtant chargée d’un passé tumultueux et sombre, réputée la plus sûre du monde dans les années cinquante, ayant autrefois abrité les plus grands noms du banditisme américain, je veux bien évidemment parler de la prison d’ Alcatraz ! Les prisonniers, eux, ne voulaient qu’une seule chose : En sortir ! Alors que là, nous faisons la queue pour y entrer !... A noter pour ton information logistique que nous sommes le 13 juillet et qu’il est indiqué au guichet de vente des billets que les premières places disponibles sont pour le... 16 août ! Organisateurs de dernière minute s’abstenir ! Moi, j’ai bien évidemment prévu le coup en achetant sur internet il y a plusieurs mois nos précieux sésames pour un aller, et aussi, je l’espère, un retour pour aller visiter ce monument de la culture américaine, tour à tour citadelle lors de la guerre de Sécession, phare, puis prison fédérale jusqu’en 1963. L’île d’ Alcatraz a même failli devenir un parc d’attractions sur le thème de la conquête de l’espace. Si si, j’te jure ! Le rocher étant sacré pour les indiens, ils s’y opposèrent en demandant avec une petite touche d’ironie à ce que l’île devienne une réserve indienne. Ben oui, ça aurait été un endroit parfait vu que l’île ne possédait aucun équipement moderne, que le sol était rocailleux, qu’il n’y avait ni eau courante, ni gibier. Et bim, Kennedy, prends-en pour ton grade ! Bref, je te disais que nous allions visiter la prison d’ Alcatraz et ce, pour la modique somme de cent dollars à quatre. « En prison sans passer par la case départ »... Il y a certaines choses qui ne s’achètent pas. Pour tout le reste, il y a Mastercard... Une vie de luxe, rappelle-toi !
Pas trop une vie de luxe pour les prisonniers au vu du panneau à l’entrée de l’île : « Vous avez le droit d’être logés, nourris, blanchis, et soignés si nécessaire. Rien d’autre ne vous est dû. » Bienvenue à The Rock, le Club Med des gens méchants de l’époque ! Une autre affiche me fait sourire : « Interdit d’aider les prisonniers à s’échapper. » A ce sujet, une légende raconte que s’évader d’ Alcatraz en traversant la baie à la nage est impossible du fait de la présence de requins dans la baie. Bon, ok, il paraît effectivement qu’il y ait quelques bébêtes du genre dans le coin mais ce ne sont apparemment pas des mangeurs d’homme ! Sandrine ne souhaite pas aller vérifier mais la vraie raison semble plutôt être les forts courants qui emmènent les nageurs vers le large. Et puis l’eau est froide, très froide, encore plus froide qu’en Normandie ! Si si, c’est possible ! L’histoire raconte à ce sujet que le personnel pénitentiaire faisait prendre des douches bien chaudes aux prisonniers, afin que ceux-ci ne s’habituent jamais aux basses températures de l’eau autour de l’île, en cas d’évasion... Tout ça, on l’apprend en suivant la visite, équipés jusqu’aux oreilles de notre audioguides en français. On parcourt Michigan Avenue, Broadway, Times Square... Non, nous ne nous sommes pas téléportés l’espace d’un instant à New York ! Nous sommes bien à Alcatraz en train de suivre le récit de la vie carcérale des prisonniers tels qu’Al Capone, ou encore Frank Morris et les frères Anglin qui furent les seuls évadés d’ Alcatraz. Après avoir creusé un trou dans le mur de leur cellule, ils s’évadèrent de l’île à bord d’un radeau de fortune. Malgré l'important dispositif mis en place pour les recapturer, ils ne furent pas repris et on ne retrouva jamais leurs corps, ni morts ni vifs. Les enquêteurs supposent qu’ils se sont noyés dans la baie mais ils sont officiellement toujours recherchés par les autorités ! Faut dire qu’en 2013, une mystérieuse lettre fut envoyée à la police. Elle était signée d’un certain John Anglin qui prétendait être toujours en vie... A ce propos, je ne saurais te conseiller le visionnage de l’excellent « L’évadé d’ Alcatraz » avec Clint Eastwood qui raconte cette histoire... Dans un autre genre, tu as aussi Rock, ou Meurtre à Alcatraz tous ces films ayant un rapport avec le lieu. Voilà, c’était mon moment Télérama à moi !
| | À: Bibouns51 · 10 décembre 2019 à 16:05 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 156 de 195 · Page 8 de 10 · 734 affichages · Partager J'espère qu'on vous a servi du clam chowder, plutôt que clam powder!! la poudre de palourdes, ça doit pas nourrir la troupe | | À: Bibouns51 · 10 décembre 2019 à 16:09 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 157 de 195 · Page 8 de 10 · 732 affichages · Partager Suite...
« Les portes du pénitencier, bientôt, vont se refermer... » Du coup, retour sur le continent où on enchaîne avec Alamo Square et ses drôles de dames : les Painted Ladies ! Colorées, siamoises, victoriennes,... Cette rangée de maisons au premier plan d’une vue sur les gratte-ciels constitue un des symboles de la ville. Là encore, je me dis que j’ai vraiment baigné dans les images de San Francisco depuis ma tendre enfance. Ici, la faute à l’oncle Jessie. Non, je n’ai pas d’oncle qui s’appelle Jessie dans le coin ! Rappelle-toi, c’était dans la série « La fête à la maison » ! Ça y est, tu te le remets ? Et bien ils habitaient dans le quartier...
Un autre personnage symbolise aussi à lui tout seul un autre quartier de San Francisco : Harvey Milk est en effet à Castro District ce que Brigitte Lahaie est au porno ! Un précurseur... Là aussi, un film raconte l’histoire de cet Harvey Milk légendaire qui a milité toute sa vie pour la cause homosexuelle aux Etats-Unis. On passe donc par ce quartier du Castro, puis par Haight Ashbury qui sont les quartiers gays, hippies, psychédéliques, libérés et décomplexés de San Francisco. Ici, ambiance tag et fumette garantie ! En Californie, l’usage de l’herbe est toléré dès l’instant que c’est à des fins thérapeutiques. Là, je parle de cannabis, pas de pissenlits, bien sûr ! Autant dire que nous sommes finalement dans le quartiers des malades vu qu’on commence à voir des éléphants roses rien qu’en humant l’air de la rue.... Ça y est, j’en étais sûr, je suis pris d’hallucinations ! Du jaune, du bleu, du rouge, du vert, du violet, tout est bariolé ! Pas de panique, qui dit quartier psychédélique dit forcément couleurs ! Dans ce quartier, c’est comme s’il y avait eu un concours entre les différents habitants à celui qui aura la maison la plus flashie. Même les passages piétons ont droit aux couleurs du drapeau gay... Ici, c’est aussi un des berceaux du street art. On y découvre des fresques murales magnifiques. Bref, Haight Ashbury, c’est peace and love ! « Tiens, regarde Anna, ici, il y a même des magasins de déguisements !... Stooooop ! Finalement, non, ne rentre pas ! Ce ne sont des déguisements que pour adultes consentants !... » Bon, moi, pour ma culture générale, j’entre... Ben quoi, j’ai l’droit, j’suis majeur !!!
Toutes ces visites font que nous arrivons trop tard pour l’ascension de la Coït Tower en haut de laquelle j’avais prévu d’assister au coucher du soleil. Le soleil est toujours bien là pour quelques minutes de rab mais il faudra retenir pour notre prochain voyage que la Coït Tower est tenue par des fonctionnaires et qu’elle ferme donc à dix-sept heures trente... Tant pis, on regarde le soleil entrer dans son lit pour une bonne nuit de sommeil du pied de la tour d’où on a quand même une belle vue sur la ville et le Golden Gate... Voilà, notre walktrip prend gentiment fin avec notre come-back à Fisherman’s Warf pour y manger Chez Luigi où on sert les meilleures pizzas de San Francisco ! Oui monsieur ! Et arrosé d’un bon vin californien de surcroît ! Pour les filles, ce sera une crêpe au Nutella et à l’huile de palme à neuf dollars et un cornet de glace à sept dollars. Oui, comme tu dis, la vie de touriste est vraiment un luxe et ça conclut parfaitement cette journée de visite des incontournables de San Francisco. Bon, si tu connais un tantinet la ville, tu t’es aperçu qu’il nous en reste quand même un à accrocher à notre palmarès : Le Golden Gate ! Ben ça tombe bien, on lui consacrera une grosse partie de notre journée de demain. De toute façon, demain est une autre aventure...
| | À: Sissi57 · 10 décembre 2019 à 16:11 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 158 de 195 · Page 8 de 10 · 727 affichages · Partager J'espère qu'on vous a servi du clam chowder, plutôt que clam powder!! la poudre de palourdes, ça doit pas nourrir la troupe
Oups, modifié... Merci | | À: Diamina · 13 décembre 2019 à 11:41 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 159 de 195 · Page 8 de 10 · 636 affichages · Partager Hello Diamina, Comme prévu, ce carnet touchera bientôt à sa fin. Début du carnet sur le Pérou / Bolivie / Chili en ligne... A+ | | À: Bibouns51 · 13 décembre 2019 à 12:35 Re: On part en vadrouille dans l' ouest américain! Oui, encore et encore... Message 160 de 195 · Page 8 de 10 · 626 affichages · Partager Dis Biboun, ton blog n'est pas à jour sur les projets, il me semble: tu en es toujours au stade des projets 2015!!!! | Carnets similaires sur les États-Unis: Heure du site: 5:19 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 233 visiteurs en ligne depuis une heure! |