Quand savoir rentrer... Cciu · 2 février 2016 à 5:35 · 13 photos 53 messages · 37 participants · 15 597 affichages | | | 2 février 2016 à 5:35 Quand savoir rentrer... Message 1 de 53 · Page 1 de 3 · 13 532 affichages · Partager Bonjour,
Je suis partie de France voici 11 mois. J'ai passé 10 mois en Nouvelle-Zélande avec un Working Holiday visa. J'y ai voyagé principalement "seule" (bien qu'on n'est rarement vraiment seule). À mi chemin de ces 10 mois, je suis allée également deux semaines en thaïlande où j'y ai rejoins mon ami de l'époque. J'ai trouvé l'Asie incroyable. Cependant, je me suis largement laissé conduire par mon copain (j'étais contente de ne pas avoir à choisir où/comment, et juste à me laisser porter).
J'ai adoré la Nouvelle-Zélande, mais c'est un pays à la culture très anglaise. Je suis donc partie plus tôt en Asie pour pouvoir me donner le temps de m'y fondre. Mon frère se mariant en juin, je suis totalement libre de voyagé jusqu'à là (mon voyage pourrait donc durée jusque' à 15 mois).
Je ne prépare pas mes voyages. Et depuis la Nouvelle-Zélande, je le confirme. Quitte à rater parfois les bons plans, je préfère aller, voir, rencontrer. Je privilégie les rencontres (de locaux ou de voyageurs) à la multitude d'endroits ou d'activités faits.
Seulement je suis partie de NZ et suis en Indonésie depuis 3 semaines, et là, le vide...
Je sais pas ce que je veux voir. Et pour résumer, j'ai plus souvent envie de rester tranquille qu'autres choses. Avant de partir j'avais réservé mon billet pour le Cambodge (erreur, je sais pas pourquoi j'ai fais ça, mais c'est comme ça). Je crois que j'étais fatiguée déjà en partant de NZ. Mais avec toutes les sollicitations, les marchandages et certaines précautions que l'Asie impliquent, j'ai du mal à récupérer une motivation digne de ce nom. Je suis fatiguée. J'ai fais du volontariat deux semaines sur une ile de Lombok (indo) et c'est un bon souvenirs, mais au finale, pour le moment, l'implication que cela demande est déjà trop.
Je suis donc là, à ne pas faire grand chose. À attendre le Cambodge, sans savoir ce que je vais y faire non plus... (à part Anchor, pour le côté touriste).
J'envisage évidement de rentrer en France. Je sais que je repartirai (j'ai bien envie de me laisser l'année prochaine voir l'année encore d'après pour voyager). Mais c'est dur de rentrer plus tôt que ce qu'on avait pu imaginer et surtout de ce que l'on pourrait. C'est dur de m'imaginer les 3 prochains mois en France en sachant que je pourrais être toujours en Asie. La peur de ne pas pouvoir repartir (pour x raisons) est forcement là. Et, même si on s'en fout de l'opinion des autres, c'est quand même dur de rentrer et de se confronter au regard de l'autre qui verra peut être ça comme un caprice alors qu'on avait "tellement de chance".
C'est encore plus dur de voir soi-même qu'on a pas tenu le coup... Je me dis que l'Asie est trop dur pour que je le fasse seule... J'ai l'impression de n'avoir pas réussi a m'adapter et de ne pas être débrouillarde comme je l'aimerais. J'aimerai trouver un compagnon de route pour me remotiver, pour partager. Mais je pars bientôt d'Indo. Alors je me dis "au Cambodge!", mais je sais plus si j'ai envie d'y aller pour l'instant...
J'ai honte d'avoir l'impression de n'avoir plus de curiosité...
Ce qui est sûre c'est que je préfère la qualité que la quantité. Je n'ai pas envie de passé d'un pays à un autre uniquement car mon visa a expiré et que je dois partir.
Je n'arrive pas à savoir si c'est ma tête qui me dis de rentrer (pour revoyager en étant regonfler) mais que mon coeur ne veut pas (car voyager de la sorte est mon rêve de toujours). Ou si c'est mon coeur qui veut rentrer, mais que ma tête refuse... Je n'arrive pas à savoir si c'est un abandon ou un besoin. Je n'ai pas envie d'abandonner car c'est dur. Mais je n'ai pas envie de me forcer ridiculement.
Je ne suis pas en déprime totale (bizarrement). Je ne pleure pas toute les deux secondes. Je suis juste dans une perplexité et une interrogation totale. La tristesse planant seulement sur le sentiment d'échec que je ne peux pas m'empêcher de ressentir comme telle.
Quand avez vous su quand rentrer ? Pourquoi ? Avez-vous déjà vécu ce genre de ressenti ? Qu'avez vous fait ? Je n'attend pas qu'on décide pour moi, mais des vécus, des réflexions extérieurs me feraient du bien (ne plus être dans une réflexion de moi à moi).
(Mes excuses pour les fautes, très probable, d'orthographe). | | À: Cciu · 2 février 2016 à 5:53 Re: Quand savoir rentrer... Message 2 de 53 · Page 1 de 3 · 13 489 affichages · Partager Salut Cécile, Tu as l'air de te torturer l'esprit.. En voyage, on n'est pas tout le temps dans le "faire". Il faut parfois s'accorder des moments plus paisibles, moins touristes et en profiter pour vivre pleinement le moment présent avec les locaux. Lorsque tu n'as pas de plans établis (donc des billets réservés), tu peux aisément voguer au fil de tes rencontres, de tes envies. Là j'ai l'impression que le Cambodge est plutôt une contrainte qu'une vraie envie..
Rentrer me parait aussi un peu précoce par rapport à ton discours. As tu le mal du pays ou besoin de retrouver les tiens ? ou les deux ? Si c'est le pays, alors tu peux aller à la réunion, à la Nouvelle-Calédonie et tu retrouveras une certaine facilité car c'est familier avec ce que tu connais.
Voyager seul(e) implique de s'exposer aux autres plus car on doit organiser la logistique par soi-même et donc être se faire violence parfois. C'est lourd mais on apprend beaucoup sur soi-même... | | À: Neorod · 2 février 2016 à 7:35 · Modifié le 2 fév. 2016 à 8:11 Re: Quand savoir rentrer... Message 3 de 53 · Page 1 de 3 · 13 469 affichages · Partager Merci pour ta réponse.
Je comprend bien ce que tu me dis. Pelan Pelan (doucement doucement) comme disent les Indonesiens.
Lorsque je disais que "je reste là sans rien faire", ne sous entendais pas qu'il faille faire toujours faire un milliard de choses. Bien au contraire...
Cependant il a la lenteur qui nous permet de savourer les instants (le chant des mosquées, une tasse de thé en regardant la mousson,...). Et il y a celle qui est un plus une ralenti qu'une lenteur. Celle qui nous fait dire que peut-être il faut rentrer car ces fameux moments, on ne les apprécie plus à leur juste valeurs... | | À: Cciu · 2 février 2016 à 13:09 Re: Quand savoir rentrer... Message 4 de 53 · Page 1 de 3 · 13 413 affichages · Partager Salut, je t'appote mon temoignage car j'ai été dans le meme cas que toi apres 2 semaines passée a Bali (apres 1 an de whv en Australie). J'etais en train de "glander a Kuala Lumpur et me posait egalement les memes questions. Voyager en solo en Asie me paraissait beaucoup moins facile qu'en Oz.
Puis j'ai rencontré quelqu'un qui partait pour le Laos et hop la motivation s'est vite rallumée je suis parti au Laos, puis Cambodge et Thailande, c'etait génial
Dans des cas comme ça, lorsque je sais pas trop "quoi faire" je sors et je rencontre du monde. Ça aide et souvent les itineraires se font en fonctions des rencontres. Apres faut pas non plus te "forcer" a aller dans d'autre pays. Si au bout d'un moment t'en as marre bah que veux tu....rentre :) | | À: Cciu · 26 mars 2016 à 14:39 Re: Quand savoir rentrer... Message 5 de 53 · Page 1 de 3 · 13 040 affichages · Partager Bonjour Cciu,
Inévitable chez les gens qui voyagent seul(e) en longue durée : moments d'introspection, suivis par des moments de réflections, suivis par des points d'interrogations pour la bonne décision....ou même tout simplement "une" décision.
Il existe des moments quand nos sens deviennent saturés par toutes les nouvelles expériences, toutes les nouvelles rencontres, toutes les nouvelles infos sur internet (celles avec lesquelles on nous bombarde et celles qu'on interroge) et puis il y a la goutte d'eau qui fait déborder le vase........ on continue à voyager parce que le billet de retour n'est que dans 2 ou 3 mois, parce qu'on est dans le coin et qu'on a peur de râter la perle, parce qu'on croit que c'est un passage de fatigue ou faiblesse....on se donne des bonnes raisons pour continuer avec une anxiété latente (celle de regretter un jour si on ne continuait pas). En plus il faut départager being " lonely" et being "alone. Deux sentiments différents. En avant dernier ? "freedom" ! Elle est là sur un plateau...et on ne sait plus quoi en faire. En dernier ? "culpabilité présente au sujet de regrets futurs à avoir à rentrer".
Voyager en groupe..... on peut parler et discuter. Voyager seul(e)...... tout ça tourne en rond dans la tête.
Solution possible ? il y a toujours une lumière au bout du tunnel et il faut ne jamais la perdre de vue.
Bonne chance | | À: Avionna · 27 mars 2016 à 13:47 Re: Quand savoir rentrer... Message 6 de 53 · Page 1 de 3 · 13 007 affichages · Partager Ce message ne vous ai pas destiné avionna mais juste une réflexion globale.
Il existe aussi la solution de rentrer qui ne veut pas dire ne jamais retourner dans les pays qui nous ont le plus plu pour une durée plus longue ou définitive.
Le retour n'est peut être qu'une étape car quand on est sur place on se rend pas forcément compte de la chance et de toutes nos découvertes passées et à venir.
C'est mon cas, je suis rentré après deux ans en Asie du Sud est, je sais aujourd'hui où je souhaite m'installer et je prépare les choses afin d'avoir un revenu suffisant pour y vivre définitivement.
Une immersion seul est aussi d'une très grande expérience, Je sais que celà m'a beaucoup changé.
Bon voyage à toutes et à tous.
Laurent | | À: Ldrapeau1976 · 27 mars 2016 à 14:03 Re: Quand savoir rentrer... Message 7 de 53 · Page 1 de 3 · 13 003 affichages · Partager Idem !!! Cet été ? je repars dans le Pacific. Je vais m'y installer, même si modestement. A la longue mes retours en Europe me frustrent toujours et c'est cet entre deux qui est redouté quand on n'a pas d'autre(s) option(s). Heureusement, je suis retraitée et libre....sauf pour l'epaisseur du portemonnaie.
Bonne continuation au Cambodge. Cordialement Avionna | | À: Cciu · 1 avril 2016 à 22:37 Re: Quand savoir rentrer... Message 8 de 53 · Page 1 de 3 · 12 773 affichages · Partager Bonsoir,
mon expérience est quelque peu différente, un voyage plus court (5 mois) y compris un 1er retour programmé et repoussé d'un mois.
par contre j'ai connu l'envie de continuer d'un côté et l'envie de retrouver mes marques chez moi de l'autre. Faire et défaire son sac sans cesse, changer de ville, trouver un nouveau logement pour la/les prochaine(s) nuit, trouver à manger qqch qui te satisfasse, etc... au bout d'un moment, ça fatigue.
essaye de te balader un peu pour voir si le destin met qqn sur ta route qui te permettra de rebondir, mais si ce n'est pas le cas, tu ne dois pas avoir de sentiment de honte ou de gêne à rentrer. Tu ne dois rien à personne et ce que tu as déjà fait ces 11 derniers mois, les autres ne l'ont pas fait.
3 mois en France à retrouver tes proches et tes amis, profiter de la vie comme tu ne l'as peut-être jamais fait chez toi, ça peut être très bien aussi
quelle que soit la décision que tu prendras au final, je te souhaite une bonne continuation ! | | À: Cciu · 1 avril 2016 à 23:40 Re: Quand savoir rentrer... Message 9 de 53 · Page 1 de 3 · 12 765 affichages · Partager Hello ! Pour ma part je dirai qu'avec le nombre de touristes "égarés" en Asie, tu fais partie de cette petite minorité de gens qui se posent des questions...ce qui est déjà un bon signe.
Pour ma part, partie en Asie pour fuir une déprime j'ai commencé avec 2 mois d' Indonésie...et c'est simple au début je me suis vraiment demandé ce que j'étais venu cherché là...c'était une vraie punition, et je m'en voulais d'avoir pris un billet retour dans 6 mois, et commençais sérieusement à rentrer.
Tu es très (trop) rarement seul en Asie (entre les partages de chambre en auberge et les déplacement en bus)...mais c'est simple à partir du moment ou tu ne bois pas, ne fumes pas...ect....l’interaction avec les autres touristes est plus une gêne qu'autre chose.
Mais finalement tu te laisses guider par ta bonne étoile et l'aventure commence...tu vas rencontrer la bonne copine, ou un groupe sympa, passer quelques temps avec, puis tu auras envie de te retrouver seule, et retomber bien plus tard sur une personne que t'auras croisé avant (voir dans un autre pays) et hop ça crée des liens...ect.
Alors un conseil, laisse toi le temps, mine de rien c'est épuisant de voyager seul...
Perso je suis arrivé à l'arrache...pas d'idée de quoi faire ou voir et même pas de cartes ou livres (guide Lonely). Mais j'ai suivi les gens que j'ai rencontré et hop voilà que les 2 mois d' Indonésie m'ont semblé trop court !... bon je continue pour de donner vraiment mon vécu...
puis arrivé en Thailande et ses Party ! Au début j'ai détesté (tous ses gens égarés et alcooliques berkkk) finalement je me suis découvert un profil de grooos fêtard et j'ai apprécié faire la fête sur la plage, profiter des payasages ect....
puis Cambodge avec passage en frontière en bus avec le billet le moins chère (quelle erreur!) bref idem au début tu te demandes ce que tu fous là et ensuite tu veux plus partir...
puis Laos et ses milliers de grottes et cascades...
puis retour Thailande Nord....mais là paf gros coup de j'en ai marre, c'est nul qu'est ce que je fous là...ect....mais vol retour dans 1 mois....et hop un billet pour la Malaisie histoire de finir au chaud au soleil...
Bref c'est le voyage va se faire tout seul, laisse toi aller.
Il y a partout des guides (livres) d'occasion...j'ai acheté un Lonely Asie (que je te recommande pas car trop générale, mieux vaut pays par pays) mon dernier jour en Asie...et en le feuilletant, j'ai réalisé qu'en effet j'étais passé à côté de choses sympa...donc prends le temps de lire.
Sinon si t'es à l'aise en scotter, ben fonce, c'est le meilleur moyen de voyager librement, à ta façon, de voir la vraie couleure de l'Asie, laisse toi perdre dans les villages au Camodge et je te garantie que tu comprendras pourquoi on l'appel le pays du sourire, laisse toi perdre dans milliers de petits chemin au Laos. Idem Bali c'est bien, mais en scooter tu pourras passer de la mer à la montagne aux rizières...ect
Mais prudence en 2 roues ! Si t'as jamais fais...je te déconseille (mieux trouves quelqu'un de sérieux et monte en passager...mais bon y'en a qui font leurs baptême là bas alors...)
Bref je suis persuadé que ton aventure va démarrer (si ce n'est déjà fait).
Et si t'as décidée de rentrer, eh bien No Worry ! T'as pas à te justifier, t'as voyagée, t'as profitée, et ça t'a suffit pour le moment...Point.
Enjoy | | À: Cciu · 2 avril 2016 à 9:31 Re: Quand savoir rentrer... Message 10 de 53 · Page 1 de 3 · 12 747 affichages · Partager Salut Cciu,
Très intelligent comme post. Je pense que c'est un phénomène qu'on aborde que trop peu (la culpabilité de s'avouer ce fameux "échec", comme tu dis). Je suis souvent passé par cette phase et cela m'arrive encore. Si je peux me permettre un conseil, c'est (dans la mesure où tes ressources et le temps dont tu disposes te le permettent), de retourner faire un "saut" à la maison avant de plier bagages à nouveau. Ne t'inquiète pas, le virus du voyage est une chose difficile à éliminer.
C'est ce que j'ai fait pour ma part l'année dernière. J'avais passé 6 mois à enseigner l'Anglais dans une petite ville en Thaïlande, puis 6 semaines supplémentaires à "squatter" avec des locaux qui tenaient un bar. C'était une expérience formidable, et c'est de cette façon que j'ai vraiment appris à parler Thaï couramment. Mais je sentais que quelque chose n'allait pas et que ça ne me mènerait nulle part de rester plus longtemps. Résultat : retour en France de 4 mois. Et le résultat ne s'est pas fait attendre ! Ça m'a non-seulement donné envie de repartir, mais en plus assez rapidement (à peine 3 semaines).
Ne te fais pas trop de soucis pour ça, tout le monde a sa propre sensibilité, ses envies, ses attentes. J'espère en tout cas que les choses s'arrangent pour toi.
Bonne continuation,
Mathis. | | À: Cciu · 3 avril 2016 à 10:48 · Modifié le 3 avr. 2016 à 11:26 Re: Quand savoir rentrer... Message 11 de 53 · Page 1 de 3 · 12 676 affichages · Partager Bonjour Cécile, ton post intéresse car tu as nombre de réponses. Cela prouve sans doute que les questions que tu te poses beaucoup se les sont posées. On fuit souvent sa routine domestique en voyageant et lorsque le voyage dure on peut tomber dans une autre routine que l'on veut à nouveau fuir. Il y a sans doute un peu de cela, mais la réponse à tes états d'âme sont sans doute plus complexes avec une multitude d'interactions du fait de ton vécu. Une expérience de 11 mois c'est déjà une belle performance, et le regard des autres on y est sensible, mais ne pas tomber sous ce type de diktat. Souvent plus facile à dire qu'à faire, mais dans ton cas il n'y a pas matière à être critiquée ou moquée. Un type de voyage qui amène un renouvellement permanent, c'est le voyage à vélo. Tu ne tombes jamais dans la routine. Très vite tu prends un mode de vie un peu décalé, pour te retrouver sur la route au lever du jour, surtout en Asie. il y fait meilleur et peu de circulation. Tu vois la vie s'éveiller et tu peux observer tout un tas de choses qui à 9 heures resteront insoupçonnables. Et puis, si les premiers jours ton corps souffre un peu, sans chercher à forcer, très vite il va s'aguerrir et tu vas te découvrir comme quelqu'un d'autre physiquement, et cela rejaillit sur le mental. Et le vélo te permettra ou te forcera à t'arrêter là où les Occidentaux ne font que passer sans s'arrêter, et bien souvent ne vont pas. Ton rapport à la population sera différent, tu seras beaucoup plus amenée à compter sur leurs conseils car généralement tu n'auras aucune indication dans les guides et tu ne croiseras pratiquement plus d'Occidentaux. Je pourrais disserter des heures sur le voyage à vélo, j'ai aussi voyagé classiquement, certes jamais pendant 11 mois, mais à vélo la routine ne s'installe pas ou beaucoup moins facilement. Je rentre d'un mois sur les pistes nord du Laos et je vais repartir un mois sur les pistes du centre de la Mongolie. Mais peut-être que le passage régénérateur par la France fait du bien, en particulier dans les Vosges, le plus fabuleux coin de la Terre . Et puis, même si on ne s'en rend pas compte, on reste attaché à ses racines comme le saumon qui traverse la mer pour venir pondre dans son torrent. J'ai vécu plusieurs années à l'étranger, en particulier dans un pays que je considère presque comme ma deuxième patrie, tellement les gens sont accueillants et la nature est sauvage, l' Albanie. Eh bien ! aussi exaltante que ma vie était la France me manquait. Une dernière anecdote vécue: en 2010 après une traversée à vélo de 3,5 mois en Amérique du Sud de Quito à Uyuni, au moment de traverser le Sud Lipez j'en ai eu marre pour différentes raisons. Je suis donc rentré en France avec cette sensation de non achevé qui te taraude. Mais durant trois ans cela a trotté dans ma tête et en 2013 je suis reparti sur une entreprise à vélo plus vaste, la traversée de tout le désert de l'Atacama entre Chili, Bolivie et Argentine et j'ai fait le plus incroyable des voyages. Tout simplement j'avais mûri mon envie dans ma tête et le moment était venu. On évolue à tout âge et snif! j'ai plus de deux fois ton âge. Tu peux rester cool! Je te mets quelques photos des pistes nord du Laos ça te donnera envie d'y aller t'y perdre et manger des feee matin midi et soir . Luc Images attachées: | | À: MathisC · 4 avril 2016 à 22:00 Re: Quand savoir rentrer... Message 12 de 53 · Page 1 de 3 · 12 603 affichages · Partager Vraiment très intéressant tous ces retours positifs que chacun d'entre vous apporte...merci a tous | | À: Lucbertrand · 5 avril 2016 à 11:51 Re: Quand savoir rentrer... Message 13 de 53 · Page 1 de 3 · 12 564 affichages · Partager Bonjour Luc, En mettant à part curiosité intrinsèque.
Un trait humain : le sens -même le besoin- d'apartenir à quelque chose, à quelque part et même (au pire) à quelqu'un. " Etre accepté, être approuvé, être aimé, faire partie de " à l' école, au travail, au club, à la maison, etc.... font non seulement partie de notre panoplie humaine mais nous motivent la vie entière. La recherche d'autres choses, d'autrepart, d'autrui ? Un décalage ? Paul Theroux (écrivain de voyages) l'a bien ressenti et exprimé (Happy isles of Oceania) : "pendant qu'on voyage on construit presque une route échapatoire - voire une fuite. Avec automatiquement trop peu de temps pour s'appesantir sur trop de choses on se donne une bonne raison et une bonne excuse pour ne s'occuper que de l' immediat et on s'abstrait d'avoir à apartenir et d'avoir à faire face.
Sans pessimisme ou optimisme, un petit mal à l'aise d' autosuffisance devient quelquechose qu'on traine derrière soi; et puis on veut rentrer pour re-apartenir, pour refaire partie de, presque pour redonner un sens, une direction à sa vie ; et puis une fois rassuré le quotidien nous re-ennuit et on veut repartir.
Bon... je m'arrête avant que mes chevaux ne s'emballent....
Luc, bonne continuation et bonne forme !!! Chapeau pour faire tout ça ! Cordialement. A. | | À: Cciu · 4 mai 2016 à 3:09 Re: Quand savoir rentrer... Message 14 de 53 · Page 1 de 3 · 12 348 affichages · Partager Hello
Je n'ai pas tout lu (je reviendrais plus tard, là c'est 3h du mat ) J'avais envie de répondre par ma propre expérience très récente : J'ai quitté mon travail pour prendre des vacances à l'ile de la Réunion il y a 2 mois.
J'ai pas vraiment organisé mon voyage, mais j'ai pris le billet aller et retour, "au cas où"... On sait jamais, j'avais peut être envie de travailler et de rester là bas.
Finalement je me suis trompé, je regrette d'avoir pris le billet retour. J'ai déjà fait le tour de l'ile, et j'adore utiliser le guide du routard pour faire le touriste. J'aurais très bien pu rester un mois de + pour profiter davantage. C'était pas un problème de changer le billet. Mais il fallait que je rentre un jour ou l'autre. Il fallait que je remplisse une des conditions suivantes pour "louper l'avion" volontairement et rester sur l'ile : -Avoir un job qui me plait, ou -Avoir une copine sur place pour me retenir
Mais il n'y a pas eu de "wahou" donc je suis rentré à la maison. Avant de rentrer dans l'aéroport, je me suis retourné, j'ai regardé l'ile une dernière fois et j'ai pleuré. Une fois rentré à la maison, les choses rentrent dans l'ordre, mais pas tout à fait. Je me sens chez moi, et là c'est le vide.Et je pense qu'en ce moment je ressens plus ou moins la même chose que lors de ma dernière semaine sur l'ile de la réunion. Et je parie que c'est cela que tu ressens en ce moment. Ce qu'il faut c'est réussir à prendre le controle, ne pas laisser les choses se faire, sous prétexte qu'elles sont planifiées. Parfois c'est l'impression de devoir rendre des comptes aux autres, qui a planifié mon retour.
Exemple : je suis rentré en france fin avril. J'avais peut être un travail de prévu cet été. Je ne suis pas en mauvais terme avec ma famille, laquelle se fait tellement de souci pour moi, que je culpabilise presque de m'être éloigné de la maison..
C'est dur, mais il faut prendre les devants, prendre des décisions qui vont au delà de la volonté des autres, et au delà de la contrainte financière.
Il faut faire les choses comme on les sent ! Parce que c'est ce qu'on a dans les tripes, qui compte. Personne ne peut juger. Il faut juste savoir écouter son coeur, et écouter les autres quand leur point de vue extérieur peut nous être utile.
J'ai fait l'erreur de rentrer à la maison, maintenant je ne sais plus vraiment si je reste ou si je repars. J'ai dépensé pas mal d'argent en voyagent.Rester sur l'ile m'aurait peut être couté moins chèr. Désormais j'ai grillé mes cartouches, et je suis un peu coincé en France, obligé de travailler, remettre la routine en marche, pour renflouer le compte en banque. Et ça m'énerve au plus haut point.
Ne fais pas la même erreur que moi. Ais la volonté de faire ce que tu as vraiment envie de faire. C'est pas grave d'avoir peur :) | | À: Cciu · 28 mai 2016 à 10:17 Re: Quand savoir rentrer... Message 15 de 53 · Page 1 de 3 · 11 673 affichages · Partager Bonjour Ton courrier m'émeut. J'ai voyagé seule moi aussi et connu ce creux de la vague. Tu satures c'est normal. Prends le temps de te reposer, de ne rien faire, de méditer sans te juger à travers le regard possible des autres. Moi, je suis rentrée plus tôt d'un long voyage et ce n'était pas pour moi un échec, mais un choix. On ne peut pas toujours tout prévoir à l'avance et surtout on n'a pas de compte à rendre aux gens que l'on fait rêver !!! Courage! Bises Image attachée: | | À: Cciu · 28 mai 2016 à 13:58 Re: Quand savoir rentrer... Message 16 de 53 · Page 1 de 3 · 11 231 affichages · Partager Bonjour, Ton message ainsi que ceux des internautes sont très touchants. Merci pour ce retour d'expérience car je viens de tout quitter pour un périple sans retour (à priori !). Je termine les 30 jours du visa en Thaïlande et je pars au Cambodge lundi. Ton message datant de février, comment as tu vécu la suite de ton voyage ? Quelles décisions as tu prises ? Merci par avance pour ta réponse qui pourra peut être m'aider à poursuivre mon chemin. Laurent | | À: Cciu · 28 mai 2016 à 17:29 Re: Quand savoir rentrer... Message 17 de 53 · Page 1 de 3 · 10 801 affichages · Partager
Bonjour Je comprends tout à fait ce mélange de lassitude et déception de soi-même. Quand on a fait de nombreuses rencontres, parler au quotidien des langues étrangères, chercher de nouveaux hôtels, s'adapter à de nouvelles nourritures, l'esprit dit stop, j'ai besoin de repos, de faire une pause... Et puis l'envie de repartir, la curiosité, tout ça reviendra après un temps de repos bien mérité! Bizzz, bon prochain voyage Jeannie | | À: Cciu · 28 mai 2016 à 19:01 Re: Quand savoir rentrer... Message 18 de 53 · Page 1 de 3 · 10 621 affichages · Partager Bonjour, Ce post suscite tellement de réponses que tu sais déjà que tu n'es pas la seule à connaître cette forme de "déception" de soi-même ou du voyage qu'on avait rêvé... Je pars souvent seule, mais jamais aussi longtemps (c'est pas l'envie qui manque). En cas de baisse de motivation, j'ai mon plan : me poser quelque part et me fondre dans la vie du quartier pendant quelques jours. Je me donne un travail à faire : traduire un article pour mon site, faire un album photo. Je m'y mets tous les jours à heure fixe dans un lieu agréable : une terrasse tranquille ou le patio de l'hostel. Se donner du temps pour absorber toutes les expériences qui finissent par saturer l'imaginaire... Au bout de quelques jours c'est reparti, j'ai des fourmis dans les jambes et trop envie de tenter ce voyage en bus de 12h... Voilà, bon voyage ! | | À: Cciu · 28 mai 2016 à 23:30 Re: Quand savoir rentrer... Message 19 de 53 · Page 1 de 3 · 10 023 affichages · Partager Bonjour Cciu, Voilà déjà un beau voyage que tu nous contes là. Comme dit le proverbe: "C'est toujours ça que les petits cochons ne mangeront pas!" J'ai, pour ma part, dans ma jeunesse, voyagé au long cours, à deux reprises: une fois au Népal, en 1981, durant 9 mois (privilégiant la qualité à la quantité), puis une autre fois en 1988, avec l'idée de faire le tour du monde à pied, sans idée préconçue de durée. A cette époque, j'ai fui des responsabilités personnelles (une paternité, ce qui n'est pas rien!) qui m'empêchaient de réaliser ce que je considérais être "mon grand oeuvre", et je suis parti sans me retourner. J'ai passé, au final, 9 mois encore (le temps d'une gestation?) en Amérique du Sud, parcourant Brésil, Bolivie et Pérou, mais la destination n'a que peu d'importance, tant il s'agit plutôt de l'alchimie du chemin sur le voyageur, que je veux évoquer. Je ne m'étendrai pas trop sur mon expérience personnelle, qui n'a, somme toute, d'intérêt que pour moi-même, et je voudrais juste te dire que ce dilemme dans lequel tu trouves est sans doute un passage obligé pour tous les voyageurs au long cours. Chaque expérience étant unique, je me garderai bien de te donner conseil sur la suite que tu dois donner à ton questionnement.Je peux juste te dire que je l'ai traversé aussi, et t'expliquer ce qui, pour moi, a été le déclic de ma décision de retour. Comme tu l'as si bien dit, un voyageur solitaire est rarement seul, et, pour ma part, cette décision a été déclenchée après un périple en Cordillère des Andes avec une voyageuse de rencontre, sur les routes depuis bien plus longtemps que moi, ayant vécu des expériences incroyables mais dont le désarroi m'a fait trouver ma réponse.Elle était lasse de voyager, aspirant sans doute à une certaine stabilité, mais se retrouvait dans l'incapacité de rester plus de trois semaines au-même endroit. Dès qu'une certaine routine s'installait, elle éprouvait l'irrépressible envie de repartir. Je me suis dit que je ne voulais pas vivre cette insatisfaction permanente de la nécessité de créer l'impermanence. Et je suis rentré. J'ai fait face à mes responsabilités, j'ai pris mon quotidien à bras le corps, avec ses peines et ses bonheurs. Aujourd'hui, j'ai 55 ans, je vis dans un endroit merveilleux, et je cultive l'immobilisme et le voyage intérieur pour mon plus grand bonheur. Mes voyages m'ont incroyablement enrichi, humainement parlant, mais je n'ai plus jamais éprouvé le besoin d'aller voir ailleurs (géographiquement parlant). J'habite une région merveilleuse, et me réjouis des beautés qu'il y a autour de moi. Je pratique le tai chi et la méditation qui me font voyager tous les jours dans des confins qu'aucune compagnie aérienne ne pourra jamais me promettre, et ne m'éloigne guère de chez moi plus loin que ne le permet ma voiture (ce qui peut faire, tout de même quelques centaines de kilomètres).Je n'ai plus jamais repris l'avion et mon moyen de transport de prédilection est la marche à pied. J'ai une belle vie. Epilogue: En rentrant il y a bientôt 30 ans, j'ai retrouvé la femme que j'avais fui, nous avons deux beaux enfants, et l'aîné est un grand voyageur. Et j'espère que ma fille, qui a juste 17 ans, ira elle aussi voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Il y a un mois, pourtant, j'ai offert à ma femme, qui n'avait jamais voyagé (!!!), un séjour de trois semaines au Vietnam. (Nous avons pris l'avion) Nous avons kiffé grave et je crois qu'elle a pris le virus des voyages.Il se pourrait donc que nous soyons amenés à repartir, et c'est vrai que la découverte de l'Autre, dans toute sa différence est une bien belle aventure, qui permet de relativiser notre quotidien. Mais que tu restes ou que tu partes, c'est toujours avec toi qu'il te faut vivre. C'est donc, à mon sens, l'exploration ultime. Comme dit Platon "Connais-toi toi-même. Et tu connaîtras les dieux." Voilà. Tout ça pour dire que la réponse est en toi. Je te livre, pour finir, une citation entendue ce soir sur France Culture, dans le silence de la nuit, et qui n'a pas grand-chose à voir avec ta problématique. Quoique... "Les optimistes sont des imbéciles heureux. Et les pessimistes des imbéciles malheureux." G.Bernanos Je serai très honoré si tu juges utile, un jour, de me faire connaître le chemin que tu as pris. Bon vent. Vincent dans les Pyrénées. | | À: Cciu · 29 mai 2016 à 13:10 Re: Quand savoir rentrer... Message 20 de 53 · Page 1 de 3 · 8 125 affichages · Partager Bonjour, ouais...tu es seule et t'as une saturation Ca arrive aussi dans la vie "normale" Tu as raison d'écrire tout ça mais toi seule peut y remédier Mais peut être que des personnes peuvent t'aider à trouver la voie Faudrait que tu trouves une compagnie
Bonne continuation Bernard | Heure du site: 4:21 (23/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 230 visiteurs en ligne depuis une heure! |