Bonjour Dynaly,
Mon sujet de prédilection : la vestimentation en voyage moto lorsqu'à 40 C + dans le désert américain. Le look VS le pratique, la démonstration de la liberté VS les impacts et les désagréments.
D'abord, les vestes réfrigérantes est un sujet très mal connu. Je compte sur les doigts d'une main le nombre de motocyclistes qui en portaient une en 8 longs voyages plus toutes les autres ballades d'un à 4 jours. Dans tous mes bouquins de voyage à moto, un seul auteur en fait mention. En boutique moto, on va souvent passer à côté en passant qu'il s'agit d'une doublure en cas de froid.
Ensuite, ça ne correspond pas au code vestimentaire du Harleyiste commun aux
USA. Va préférer mouiller son tshirt et son bandana que porter ce ridicule débardeur fait pour les mauviettes. Sauf que lui, surtout s'il est le conducteur devant frappé par le vent, se doit trop régulièrement immobilisé un jour ou deux à se reposer à la climatisation en raison d'un coup de chaleur. Mais il n'en parle pas trop pour des raisons évidentes. Le très connu Michel Barrette au
Québec s'est fait prendre après 13 voyages sur la 66. Même les plus expérimentés y passent. Juste à observer les photos ! Visages émaciés, regard de l'épuisement et couleur de peau rouge homard. Pendant ce temps, le motocycliste bien vêtu (ATGATT) passe son chemin et se rend à l'autre bout sans problème. Vive la liberté !
Une veste Hyperkewl coûte 55 $ CDN sur Amazon.ca et je l'ai vu à 69 $ dans une boutique. Quand on dépense 3000-4000 $ pour un voyage de trois semaines aux
USA, je ne lésine pas pour 20$ sur un article conçu pour les conditions à moto surtout s'il doit m'accompagner sur la route depuis maintenant 6 ans.
Pour l'essorage, de toute façon de la cuvette où on l'imbibe jusqu'à la moto, la veste dégoutte et rejette ce qu'elle ne peut absorber. Mais si quelques gouttes dans votre pantalon vous rend inconfortable, la cause est attribuable à deux facteurs : le siège de votre moto n'est pas suffisamment ventilé et votre vestimentation du bas du corps est à revoir. Sur le premier point, il existe quelques solutions comme des coussins qui ventilent le popotin jusqu'à des lits de billes en passant par les peaux de moutons et ainsi de suite. Le point commun est un espace entre le siège et le postérieur pour permettre une circulation d'air. Pour la vestimentation, mon premier voyage dans l'humidité du sud des
USA m'a tout appris parce que j'en ai souffert du derrière. Tel que documenté dans les guides de voyage moto, le coton est l'ennemi du voyageur longue distance à moto parce qu'il absorbe l'eau et il ne sèche que lentement. Les bobettes et surtout le jeans sont au banc des coupables. Assis sur une moto avec un jeans humide à la chaleur ça devient abrasif. Ça prend la poudre de calamine-talc pour soulager et encore ! En voyage, je ne transporte qu'un jeans pour les moments sans moto. Les sous vêtements et les chandails en coton ont été remplacés par du dry fit qui demeurent secs. Les bas sont en mérino et rien d'autre. Jusqu'au genou pour protéger de la chaleur de la moto.
Depuis, j'enfile les journées de plus de 1000 kms lors des traversées sans problème grâce à une résistance accrue notamment par le port de la vestimentation adéquate.
Bien sûr, si on se crée un voyage de type
route 66 où un rythme de 300-400 kms/jour est suffisant, où des points d'arrêts pour se rafraîchir sont fréquents, tout ce que je viens de mentionner est purement inutile. Mais si on se tappe des 4-5 heures dans des régions isolées, au climat plus extrême, avec peu de services (les déserts du
Nevada, du sud de l'
Arizona et de l'
Utah, les forêts isolées de l'
Idaho et du
Montana, les plaines arides de l'
Oregon et même les longues routes du nord de la
Californie), c'est là que la vestimentation adéquate prend toute son importance. En ce sens, les économies de bout de chandelles perdent toutes leur sens dans ce genre de conditions. Elles nous coûtent du précieux temps perdu pour de la photo, de la contemplation, de l'inconfort et de la bonne humeur. On devient subitement pressé d'arriver à destination.
En bref, quelques dollars de plus pour une meilleure veste réfrigérante vaut tout son pesant d'or surtout si on considère le climat extrême qui sévit depuis quelques années notamment dans l'
ouest américain.