1ERE PARTIE ICI ==>
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J8 Comme pressenti hier avant de se coucher, le ciel est à nouveau dégagé. Il fait assez froid, et il règne une véritable ambiance de sport d’hiver : montagne, neige, froid, nez qui coule... Depuis notre lodge, on ne se rend pas encore compte à quel point la neige a transformé le paysage. On remballe nos affaires, puis on prend un ptit dej bien chaud pour nous réchauffer. On discute à nouveau avec nos amis suisses. Ils persistent dans leur intention à aller vers le Tilicho, persuadé que le pire est passé et que la neige va fondre... Je suis bien tenté de les croire, mais je reste sur ma position plus prudente... Nos chemins se séparent donc ici à Manang, car c’est juste après le village que le sentier du Tilicho et celui du Thorung la se séparent. On décide de partir assez tôt. En effet, à partir de Manang, les villages d’étape se raréfient et les lodges aussi, mais pas le nombre de randonneurs. Si sur toute la 1ère partie du parcours nous avons pu passer des heures sans croiser personne, on sent clairement qu’à partir de Manang, les chemins et distances se resserrent, et nous ne sommes plus seuls...tout proportion gardée bien évidemment ! On quitte donc Manang vers 7h, une fois passé le village, le chemin s’élève un peu, et s’est alors que l’on prend conscience à quel point le paysage s’est modifié. Un véritable manteau a recouvert la vallée en entier, créant une unité blanche, du fond de la vallée à 3500m jusqu’aux sommets à 8000m, imaginez... ! Tout semble immaculé ! C’est l’avantage que donne ce manteau neigeux, celui de travers des territoires vierges. Cependant, à partir de 8h, le soleil commence à illuminer toute la vallée, rendant les contrastes éblouissants, mais avec une température qui monte aussi. On passe de 0° à 10° en à peine 1h. On sent bien qu’avec cette température, le manteau neigeux va fondre : bonne chose en vue de la suite, mais du coup j’ai encore un doute quant à notre abandon du Tilicho Lake...Surtout qu’au loin, on aperçoit (enfin on suppose que c’était eux...) les suisses qui partent dans cette direction ! Trop tard désormais pour changer d’avis ! Nous sommes partis tôt, mais nous ne sommes pas les premiers ! A partir de Manang, et étant donné l’altitude, les étapes se raccourcissent. Aujourd’hui, nous devons atteindre Yak Kharta à ~4000m. 30mn après Manang, la vallée se scinde en 2 : la vallée qui monte au Tilicho, et celle qui monte au col de Thorung. Nous empruntons donc la 2ème vallée qui bifurque nord-nord-ouest. A mesure que l’on progresse dans cette vallée, celle-ci se fait plus encaissée, les cimes paraissent plus à portée de main. Mais les paysages restent immaculés, et grâce à notre rythme bon train, nous sommes rapidement les premiers devant, nous avons donc cette impression d’explorer des territoires inconnus (qui de notre point de vue le sont...). On se retournent de temps à autre pour admirer le massif du Gangapurna et son glacier imposant qui domine au-dessus de la vallée du Tilicho. Vers 10h, on atteint le village de Yak Kharta, nous aurons donc mis à peine 3h sur les 4/5h prévues.. On ne fait pas un concours, mais c’est un indicateur de bonne forme, et ça nous assure surtout une chambre pas trop pourri, étant donné la présence de quelques groupes (notamment de français mais j’y reviendrai...) avec guide que nous avons dépassé. Car si l’on pouvait ne pas être regardant sur les conditions d’hébergement jusqu’ici, avec une température qui désormais sera négative dans la nuit, et sans chauffage, il vaut mieux avoir le choix et bien le faire ! On arrive donc assez tôt à notre étape (ça change des premiers jours !!) et la journée s’annonce un peu longue, car peu de choses à faire sur place, même pas de petite rando d’acclimatation. Heureusement, à notre arrivée, le soleil brille dure, et il fait une t° assez douce. On pose donc nos affaire dans notre chambre (qui possède une vue directe sur le Gangapurna, s’il vous plait !!), et on part se mettre dans une chaise avec un livre au soleil ! Ahhh ! Le bonheur ! Avec l’heure du déjeuner arrive aussi celle des nuages : la journée va suivre le même schéma que celui de la veille : en à peine 2h, on passe d’une ciel resplendissant, au ciel couvert...et vers 15h, rebelote, il neige !! Et si à Manang se trouvait dans une large vallée, Yak Kharta est lui dans une vallée encaissée, et cette tempête de neige plonge le village dans une certaine claustrophobie. D’autant qu’il n’est que 15h, et que le reste de la journée va être vraiment longue ! L’endroit le plus chaud n’est pas notre chambre (loin de là !) mais la salle commune où un poêle à charbon est présent. Du coup, tout le monde s’y entasse, et nous aussi ! On passe le reste de l’ap midi à lire notre livre et boire du thé chaud (avec l’altitude, on tâche de s’hydrater abondamment !). On dine assez tôt à partir de 18h. La spécialité du coin est le steak de Yak, servi du grill de fonte fumant, ou en hamburger, ça fait un bel effet bœuf (rhorhorho) ! Malheureusement, notre contrainte de budget est toujours la même qu’au départ (mais elle s’avèrera tout de même trop prudente !) et on se contente de plats plus classiques mais non moins consistants ! On reste dans la salle commune jusque 19h30, puis on retourne à notre chambre. Le lavage de dents est un calvaire tant l’eau est glaciale ! On se couche vers 20h, bien emmitouflé dans nos sacs et polaire ! J’ai un peu de mal à m’endormir, non à cause du MAM (à ce niveau pour l’instant RAS), mais un peu d’angoisse à cause de toute cette neige qui tombe et aussi par manque d’épuisement : si les précédentes journées étaient tellement chargées que je tombais de sommeil le soir, cette journée a été relativement calme, et j’ai dépensé peu d’énergie... Le marchand de sable (ou plutôt de neige !) finira qd même par passer !
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J9 Réveil à 6h ! Et devinez quel temps il fait !! ahaha ! Toujours pareil ! Beau temps ! On repart donc sur le même schéma qu’hier, on espère par contre que ce ne sera pas le cas pour la dégradation dans l’ap midi ! La destination du jour est le camp de Thorung Pedhi à 4540m que l’on devrait atteindre en +- 3h, mais une fois arrivée, nous pourrons faire un side trip pour nous occuper le reste de la journée (si le temps le permet...). Si Yak Kharta possédait une petite dizaine de lodge, Thorung Pedhi n’en possède que 2 : 1 convenable...et 1 pourri. Il peut donc a priori y avoir embouteillage pour les chambres, et les 1er arrivés seront les mieux servis. On part donc à 7h pétante, si nous ne sommes pas les 1er, on dépasse assez rapidement tout le monde, et encore une fois on se retrouve à fouler des chemins dont on a l’impression que la civilisation a oublié... En chemin, pas de réelle difficulté techniques, on doit tout de même grimper 500m de dénivelé, mais la pente est assez régulière, l’effort est donc assez bien reparti. Et de tout façon, difficile de ressentir l’effort tant on est absorbé par le plénitude et la splendeur qui nous entoure. On passe également quelques ponts suspendus magnifiques. Comme attendu, on arrive à Thorung Pedhi vers 10h. Sans vraiment s’en rendre compte, nous sommes désormais à plus de 4500m, et même si nos organismes ne souffrent pas trop, on sent clairement le manque d’oxygène, nos pas sont plus lents et nos souffles un peu plus difficiles (on s’en rend compte en regardant les vidéos). Mais comme la montée depuis 1 semaine a été progressive, le manque d’oxygène l’a été aussi, et on s’y est habitué progressivement, et de ce fait, psychologiquement, on a l’impression que ce manque est quasi normal. On choisit donc une chambre du lodge plus convenable. On installe nos affaires, et on se pose devant la chambre, au soleil, après le froid de la nuit ! ça fait vraiment du bien au moral ! On fait ensuite la connaissance de 3 filles (1 américaine et 2 néerlandaises) qui nous expliquent ne pas avoir commencé la rando ensemble, puisqu’elle ne se connaissait pas, mais voyagent désormais en groupe. On sociabilise un peu, ça change un peu, puisque depuis Manang, on a eu tendance à ne parler à personne... Pour l’anecdote, nous sommes le 25 avril, et on essaye d’avoir le résultat des élections présidentielles française depuis 3 jours. Et juste la veille du 22 avril, il y a eu une coupure des réseaux satelites dans la vallée, isolant un peu tout le monde en terme de communication. Nous n’aurons le résultat définitif que le lendemain soir, quand une fois passé le col, et redescendu à Muktinah, nous avons pu joindre la
France. Entre temps les rumeurs vont bons trains : des anglais nous annoncent que Hollande a failli gagner dès le 1er tour avec 49% des voix, un canadien nous dit que Hollande a eu 36% et Le Pen 2e derrière... On doute fortement de la valeur de ces infos, mais en politophile (çà se dit ??) que je suis, je bouillonne ! Bref. Vers 11h30 on part se mettre un dej dans l’estomac avant notre activité de l’ap midi, qui va consister à aller s’acclimater avant l’étape du lendemain, au Thorung High Camp, 400m plus haut, à 4900m. Il s’agit en fait d’effectuer la 1ère partie de la montée au col, mais de s’arrêter au camp de base du col. On effectuera la montée sans notre sac de 17kg. Le groupe de filles rencontré plus tôt décide elle aussi de faire la montée, et parmi elles, Anna l’américaine est un peu plus warrior que ses amies (mais que nous aussi) puisqu’elle décide de monter avec la charge qu’elle aura le lendemain. Je vois l’objectif, mais je doute fort de la pertinence, mais bon, après tout... Nous faisons la montée assez facilement et nous arrivons au High Camp en 1h. En cours d’ap midi, comme les jours précédents, des nuages voilent le ciel, mais sans que cela devienne menaçant. A noter que dans la montée au High Camp, nous avons dépassé l’altitude tant symbolique du Mont Blanc à 4816m. Mine de rien, c’est tellement une référence symbolique pour nous, d’autant que nous sommes Français, que ça nous fait bizarre de passer ce cap. Arrivé au High Camp, avant de s’arrêter pour rendre un thé au chaud, on décide de pousser un peu plus pour gravir un éperon rocheux sui surplombe de 600m le Thorung Pedhi et sa vallée. On espère dépasser les 5000m, mais sur le plus haut caillou du plus haut rocher, nous n’atteignons que...499..5m ! J’ai beau sauté çà ne passe pas ! Les 5000m seront pour demain ! Sur l’éperon rocheux, la vue est impressionnante et vertigineuse, on aperçoit au loin le massif du Gangapurna et le Tilicho Peak. En redescendant, on fait donc une pause thé, histoire aussi de rester un peu plus longtemps à cette altitude. On va s’entasser dans la salle commune bondée, et on sympathise avec une famille de québécois (1 couple et leur fille de notre âge), avec qui on discute pendant près d’1h. Vers 15h, on repart. Même si le temps est resté stable, on ne préfère pas prendre le risque de finir dans la brouillard et la neige si le temps finit par tourner (ce qu’il ne fera pas...). Certaines personnes restent ici la nuit pour économiser 400m le lendemain. C’est assez risqué, car dormir à 5000m, c’est 50% de risque de souffrir du MAM durant la nuit, à moins d’avoir perdu plusieurs jour à préparer son corps à cette altitude. D’ailleurs, sans avoir une réelle gêne, je sens moi-même petit de mal de tête qui pointe son nez, rien de grave, mais la redescente va faire du bien ! J’espère juste que ce ne soit pas mauvais signe pour le lendemain. Je n’en ai jamais parlé, mais depuis que nous avons passé les 3000m, nous prenons régulièrement du Diamox et de l’aspirine en prévention du MAM. Jusqu’ici, cela a plutôt bien marcher (sans savoir si ça aurait aussi été le cas si nous n’avions rien pris... ?). A 15h30, nous sommes de retour au Pedhi, et on profite des derniers rayons de soleil sur la vallée avant que la t° ne chute. On dine assez tôt, en même temps que le groupe de filles, avec qui nous continuons de faire connaissance. Petit aparté ici concernant les randonneurs français. Il est vrai que nous sommes la nationalité la plus représentée, juste derrière les Indiens (mais là çà compte pas...c’est comme si on disait que les français étaient les 1er touristes en
Belgique) et avant les Israéliens qui sont très nombreux également. Mais à la différence des Israéliens qui sont plutôt jeunes et voyages en individuels sans guide (même si on remarquera leur tendance à former des groupes), les français voyagent principalement en groupe de 10/15 personnes, sont plutôt dans la tranche 45/50 ans. Jusqu’ici rien de gênant...mais sont particulièrement bruyant et ont un peu tendance à être des « poussez-vous de là, j’avais réservé la table ! ». Très tête à claques quoi. Désolé pour ceux qui se sentent visés, mais c’est ainsi. Anecdote pour illustrer : le soir, nous sommes à l’accueil pour préparer notre petit dej du lendemain matin, et un français arrive (visiblement il avait un peu bu..), ne demande même pas pardon ou quoi que ce soit et s’adresse au gérant népalais « Euuuh, c’est où les toilettes ?? » en français dans le texte. Sans parler de l’interjection un peu mal polie, quelle est la probabilité qu’un Népalais qui tiens un camp de base à 4500m au fin fond de l’Himalaya parles français ?? Je veux bien croire qu’il n’est pas bilingue, mais y’a quand même plus compliqué que çà. Et ce n’est pas fini ! Le fameux népalais, qui comprend tout de même « toilette » lui indique qu’il y en a dehors. Quelques secondes plus tard, nous rejoignons notre chambre, et qui croisons nous devant les toilettes...notre français, mais qui pisse...sur le muret devant les toilettes là où les gens viennent se laver les dents...bref ! Je referme la page sur le cas des français particulièrement irritant ! Nous partons donc nous coucher.
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J10 Le grand jour ! L’objectif de tout ce voyage est à quelques heures de nous ! Le col de Thorung La à 5416m, un des plus hauts cols pédestres du monde ! Je suis réveillé assez tôt. La plupart des gens partent vers 3/4h du matin, et font une partie de la montée de nuit. C’est ce qui est conseillé en effet. Pour notre part, on table plutôt sur une nuit prolongée, et un montée avec la lumière du jour. D’autant plus que nous savons notre rythme plus rapide que les autres. Ce choix s’avèrera payant puisque pas mal de nuages était présent jusqu’à 7h, obligeant les randonneurs à être dans le brouillard au-dessus de 5000m, mais brouillard qui s’est dissipé juste avant notre passage (coïncidence ou... :p). Nous sommes les derniers à prendre notre petit dej, et on a la réelle impression de passer après l’orage, tant il y a de bols, d’assiettes, de verres, de miettes etc..mais nous sommes les seuls ! En partant de Pedhi, on a aussi l’impression de fermer le lodge derrière nous ! Comme hier, nous faisons la montée au High Camp à 4900m assez facilement, et nous y sommes rendu en 45/50 mn. Pour l’instant RAS niveau symptômes MAM. On croise les doigts. Petite pause de 5mn pour reposer les épaules, et on repart. Le chemin repart de plus belle pour une montée en lacets bien soutenus jusqu’à un 1er faux col à 5200m.Avant d’y arriver, on passe le fameux pallier des 5000m, là aussi ça fait bizarre, je prends en photo mon altimètre La difficulté du col de Thorung, outre son altitude, est la difficulté psychologique qui existe car plusieurs cols existent avant celui à 5416m, et on peut plusieurs fois avoir l’impression d’arriver, alors que pas du tout ! çà peut vraiment casser ! Heureusement, un bon altimètre m’aide à bien juger cette situation ! A 5200m, un Népalais a installé une échoppe et vend qques sucreries et des boissons chaudes. On y retrouve les 3 filles que nous avions rattrapé juste avant d’y arriver. Elles nous offrent un peu de thé grâce à leur thermos, qu’on accepte bien volontiers, mais que je regretterai toute la journée. En effet, même si je ne suis pas sûr des causes, et l’altitude en a sûrement été la principale, à l’approche du col, j’ai été pris du crise hoquet qui ne me quittera pas durant quasiment toute la descente, me créant des crispations d’estomac assez violentes, qui m’ont un petit peu gâché le plaisir. Et je suis persuadé que le thé très chaud en est une des causes. Mais bon, je ne suis pas médecin ! Avant que cette crise ne commence, on repart donc pour la dernière étape et les 250m de montée pour atteindre le col à 5416m ! Même si aucune gêne majeure n’apparait (mise à part les hoquets qui arriveront vers 5300m), les effets de l’altitude se font sentir de façon exponentielle, à partir de 5000m, chaque pallier de 50m de dénivelé est 2x plus difficile que le pallier précédent. Chaque pas devient un effort en soit. C’est d’ailleurs dans cette zone que la plupart des symptômes du MAM se déclenchent vigoureusement, et on voit plusieurs personnes obligées de redescendre pour faire cesser les symptômes. Finalement, au bout de 3h de montée (sur les 5h recommandées !) nous touchons au graal et atteignons le col ! C’est tout simplement merveilleux. Le panorama, le lieu, le symbole, des pics à 7000m nous dominent mais on a l’impression de pouvoir les toucher du bout des doigts. Des doigts justement qui sont gelés, car arrivés au col, un vent glacial souffle faisant chuter la t° ressentie à -15/20°. Et même si nous avons des gants, ils ne sont pas prévus pour ces t°. D’ailleurs, notre crainte des jours précédents avec les chute de neige de ne s’est pas confirmé puisque, même si la neige était présente sur le sentier, rien d’extrêmement contraignant ou nécessitant les crampons. Comme tout le monde, on essaye de faire la photo souvenir devant le panneau du col qui félicite les randonneurs de l’avoir atteint. Là aussi, des Français squatte le lieu, et chacun prenant des photos de lui seul, de lui avec le groupe, de lui avec le guide, de tout le groupe avec le guide...et ! pour couronner de lui avec...son drapeau d’entreprise ! Bon après ce défilé on fait nos photos en 30 secondes et on libère l’endroit. Cela fait à peine 10mn que nous sommes arrivés, et nos corps se refroidissent considérablement. Mon hoquet quant à lui commence à s’installer ! Même si nous aurions aimé rester plus longtemps, le froid et la présence de ces groupes bruyants nous pousse à repartir. D’autant que 4h marche pour 1600m de descente nous attend pour atteindre Muktinah à 3800m. On craint vraiment cette partie, car elle peut réellement bousiller des genoux. C’est une très longue descente dans des pierriers difficiles parfois à gérer, même si sans réelle difficulté technique. Dans la descente mon hoquet va de plus belle, j’arrive à le faire passer de temps en temps en buvant des rations d’eau (à défaut de trouver un troll pour me faire peur !). Cà fait bien rire Thomas, mais çà me tire vraiment sur l’estomac, et çà gêne ma respiration ! On rejoint Muktinah en un peu plus de 3h. Le changement de décor est radical, si la vallée de la Marsanyagdi était couvert de neige et très minérale, le haut de la vallée de Kali Gandaki, qui constitue la 2éme partie du trek des
Annapurnas, est beaucoup plus arride. On est ici dans la mythique région du
Mustang. Muktinah est une ville très importante d’un point de vue spirituel, à la fois pour les bouddhistes que les hindouistes, c’est leur Lourdes. Beaucoup y effectue un pèlerinage. Malheureusement, la ville en elle-même ne revêt pas vraiment ce caractère spirituel et on la trouve plutôt moche. Mise à part le temple, et les milliers de drapeaux à prière qui jalonnent le flanc de la montagne, rien ne pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une destination spirituelle. Cependant, nous ne sommes pas mécontents de nous arrêter dans un village qui possède des lodges plus confortables que nos précédentes. La journée a été éprouvante tout de même. On choisit un des lodges conseillés dans mon book. On se prend un bon dej, et cette fois ci, on se fait plaisir avec des hamburgers de yak ! C’est jouissif !! Et surtout, enfin depuis plus de 3 jours, on prend une douche chaude !! (je vous rassure nous avions de moyens alternatifs pour nous laver !). Rien que çà...çà revigore ! Après le dej, on se repose en se baladant dans la ville, ou lisant au soleil. On observe les groupes de randonneurs qui arrivent au fur et à mesure, parfois 2, 3, 4, et même 5h après nous, notamment notre groupe de filles, mais qui je crois ont dû s’arrêter en route pour déjeuner ! On croise également la famille de québécois avec qui on discute un peu, et qui nous fait remarquer que si certains sont longs à descendre, c’est peut-être à cause de la marijuana semi sauvage qui pousse dans la descente...ah bon ??? En fin d’ap midi, je suis également un groupe de moines bouddhistes qui se rend au temple. Le groupe de filles s’installent dans le même lodge que nous, et du coup on dine avec elles, ce qui fait passer un moment assez sympa. On fait une petite séance de photos souvenirs avec les filles avant d’aller se coucher, car nos chemins se sépareront le lendemain, elles prenant un peu plus leur temps en restant à Muktinah et dans la vallée, et pour notre part ce sera une longue journée où nous devrons alterner les jeep et bus pour rejoindre Tatopani, 2600m plus bas
! Le trek complet de l’Annapurnas a en effet une 2e partie, entre Tatopani et Muktinah. Une partie très différente de la 1ère mais tout aussi belle. Mais celle-ci a pas mal perdu de son intérêt en termes de randonnées, dû à la présence depuis quelques années d’une sentier carrossable qui enlève une partie de plaisir du randonneur. Pour cette raison, mais surtout parce que nous n’avions pas le temps (il faut prévoir 4 à 6 jours en plus), et que nous préférions garder nos 3 dernières jours pour effectuer la célèbre étape de Poon Hill à partir de Tatopani. Meme si ces routes sont un bienfait pour la population locale, certains y perdent quand même au jeu, à cause de la baisse de la fréquentation touristique dans certains villages. L’équilibre entre développement et préservation de l’autenticité est parfois difficile à trouver. D’ailleurs le même projet existe dans la 1ere partie, notamment une sentier carrossable entre Besi Sahar et Manang, qui existe déjà jusque Syange. Mais l’impact est encore très relatif, et cela devrait prendre encore quelques années, vu les moyens engagés.
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J10 Quelle bonne nuit réparatrice ! On se lève bien reposer, mais un peu anxieux de la journée qui nous attends, car j’avais vraiment peu d’infos sur la logistique de cette journée. Normalement, nous devions prendre une jeep de Muktinah à
Jomsom, puis un bus de
Jomsom à Tatopani. Mais ce sera un peu plus compliqué ce çà ! On se rend tout d’abord à l’office central (enfin il s’agira d’un simple guéridon !) qui gère les jeep pour
Jomsom. Le prix est +/- celui attendu. Mais on se retrouve entassé comme des sardines dans une des jeep. La paysage entre Muktinah et
Jomsom semble splendide, mais on a du mal à l’apprécier à cause du peu de visibilité que nous avons à l’arrière de la jeep. Après 1h30 de route qui remet en place un système digestif, on rejoint
Jomsom, capitale administrative de la vallée, mais elle aussi pas très esthétique. Il faut maintenant que nous trouvions un bus pour Tatopani, et c’est là que c’est devenu sport ! La station de bus est un vrai bordel et on ne comprend rien à leur organisation. Ils sont incapables de nous dire où vont les bus et à quelle heure ils partent. Mais on prend notre mal en patience. Avec nous pas mal d’Israéliens, qu’on avait à plusieurs reprises croisé depuis 4 jours, qui prennent les choses en main et négocient quelque chose. On se méfie un peu, car c’est à l’un d’entre eux que l’on doit donner l’argent, sans garantie...On fait qd même confiance. A défaut d’un bus pour Tatopani, celui-ci nous mènera jusque Ghasa (bizare pour une destination négocié par un Israélien...orrrrhhh !!) où nous devrons prendre un autre bus pour Tatopani. Après 2,5h d’attente à
Jomsom, on repart donc avec ce bus qui n’est pas un Deluxe, mais on a connu pire. Au moins on voit un peu mieux le paysage. La vallée est vraiment superbe, et les paysages que l’on voit défilés à grande vitesse sont très diverses. On regrette un peu de ne pas pouvoir en profiter d’avantage...On arrive à Ghasa après 2,5h de route, parfois très serrée, et on se demande comment il peut n’y avoir que si peu d’accidents (ou alors ils n’en parlent pas...). A Ghasa, rebelote, on y comprend rien à ce qu’il passe, et on reste avec nos Israéliens qui semblent avoir la situation en main. Il faut d’ailleurs reconnaitre leur sens aigu pour la tchatche et la négo ! On reprend un autre bus qui nous mène à notre destination finale, Tatopani ! On est content d’arriver, et nos riens aussi ! Mais le village possède un atout majeur après une telle journée, des sources d’eau chaudes !! On se presse donc de rejoindre le lodge que nous voulions, et on file se détendre aux sources. C’est pas très glamour niveau fréquentation, mais après tout on s’en fout, on se prend un Coca bien frais dans l’eau bouillante, c’est le pied total !! Le ciel est voilé, mais le temps ne tourne pas à l’orage. Le soir, on se fait un bon gueuleton au resto du lodge ! Cà remplit l’’estomac, et le moral ! L’étape de demain s’annonce assez compliquée avec la montée à Ghorepani à 2900m, soit 1700m de déniv +, ce qui en fait la plus grosse montée du trek. Qui plus est, nous sommes revenu dans un milieu moins montagnard, et la journée peut d’avérer potentiellement chaude, et ce sera la cas !
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J11 Départ à 8h. Il fait très beau, et on sent tout de suite la différence de t° avec les jours précédents, il fait déjà ~15°. On prend le max d’eau avec nous. Alors que lors des derniers jours, nos sacs s’étaient allégés, car plus de couches d’habits sur nous, et avec moins d’eau à porter (puisque l’on pouvait très facilement recharger avec la présence de cours d’eau pure) nous avons à nouveau des sacs chargés avec des vêtement très légers sur nous. La montée commence assez rude. A 10h, il fait déjà 23°. A 11h, 28°. On est en nage totale. On s’arrête à mi-parcours. On est bien crevé, la difficulté de l’étape et le poids de jours précédents se font bien ressentir. On s’arrête dans un lodge assez sympa vers Chitre, qui bénéficie d’un très beau point de vue. Le lodge est assez grand, même si légèrement casernier, mais nous sommes les seuls clients. Cette étape est d’ailleurs bien moins fréquentée, et on retrouve la solitude des premiers jours. On repart après cette pause déjeuner roboratif, où l’on s’est laissé tenter par des « Belgian Waffles » pas très belges... Il nous reste à effectuer le derniers tiers de la montée, et celle-ci est plus facile car le chemin est souvent à l’ombre de rhododendrons. On arrive à Ghorepani vers 15h. On s’installe dans le lodge le plus en amont du village, sur le chemin de Poon Hill. On se repose le reste de l’ap midi. On retrouve 2 Israéliens du groupe de la veille. On dine face au versant sud de l’
Annapurna I (8091m) qui est dans les nuages, mais qui fait une gracieuse apparition au crépuscule. On va se coucher tôt car la nuit va être courte.
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J12 Levé à 4h ! On prend les frontales pour emprunter le sentier menant à Poon Hill, 300m plus haut à 3210m. Alors que la veille était calme niveau fréquentation, là on est limite sur une autoroute. 3 treks amènent à Ghorepani, et cette étape est réalisable en 2 jours depuis
Pokhara, ce qui en fait un itinéraire très populaire, et on le voit. Le but de tout ce monde est d’arrivé au sommet à Poon Hill pour le lever du soleil sur le versant sud du massif de l’
Annapurnas. Certains ont ramené leur réchau pour se faire un café, on se croirait au Camping Plage, l’ambiance est loin d’être à la plénitude. On comprend malheureusement assez vite que le spectacle ne sera pas celui attendu, la faute à une masse nuageuse qui cache une partie de massif, même si le spectacle vaut tout de même sa pépite de cacahuète ! On a notamment de jolies vue sur le Dhaulagiri, 8167m, et 7e sommet au monde. Par ailleurs, alors qu’il est recommandé au lever du soleil, je me demande si ce n’est pas mieux au coucher, car le matin, le soleil arrive par derrière le massif, qui est donc en contrejour total, mais le soir est lui souvent plus risqué en terme de météo. On passe quand même un très bon moment. Et on part un peu avant tout le monde, pour ne pas être pris dans l’embouteillage. On recupère nos sacs au lodge et on part pour notre toute dernière étape du séjour qui doit nous mener à Naya Pul, 1900m de dénivelé plus bas. Après un sentier régulier pendant 2h, la descente se fait plus technique avec 400m de denivelé sec sur des escaliers assez vertigineux, et qui surtout cassent bien les genoux comme il faut ! Anecdote fun : depuis notre départ de Ghorepani après Poon Hill, un chien nous suit...Il s’arrête dès que l’on s’arrête, il s’assoit même à côté de nous ? Pourquoi ? Ce fut une énigme ! Il nous suivra quasiment jusque l’arrivée où un groupe de chiens l’a importuné et a perdu nos traces. On se demandait jusqu’où il allait nous suivre, mais c’est presque un peu triste qu’on le semmera... Après la descente vertigineuse d’escalier, on rejoint le fond de la vallée vers 1400m. On est clairement revenu en milieu subtropical (c’est fou cette diversité en qques jours quand on y pense !). Les paysages sont idylliques, on traverse des torrents, des villages pittoresques, malheureusement, le temps est menaçant, et on craint l’orage ! On se dépêche donc pour arriver avant que çà ne tombe, même si on croise de nombreuses piscines naturelles qui donnent bien envie ! On poursuit jusque Birethanti, à 30mn de l'arrivée à Naya Pul, et l'on s’y arrête pour déjeuner. A peine s'est on installé dans un ptit resto que l'orage arrive. Une fois notre dej terminé, on repart sous la pluie, on sort les protections que nous sortons pour la 1ere fois! Au moins on rentabilise le poids du sac! Après 30mn de marche au bout desquelles nous arrivons tremper à Naya Pul, et c'est ainsi que se termine nos 10 jours de randonnée autour de l'
Annapurnas!
Nous prenons ensuite un bus qui nous ramène à
Pokhara où nous passerons la fin de journée et la journée suivante, durant lesquels nous avons pu décompresser et faire quelques ballades locales. Le dernier jour, nous prendrons l'avion au petit matin à
Pokhara pour rejoindre
Kathmandou où nous prendrons ensuite notre correspondance pour la
France!
THAT'S ALL FOLK!!
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