Bonsoir Patrick,
Comme promis, voici les messages envoyés par nos amis
suisse rebaptisés "ami
Suisse" et "amie
Suisse" pour préserver leur anonymat.
Cette première partie concerne le contournement de l'
Amérique du Sud.
J'ai en réserve d'autres récits d'escales communes (Saint-Helen, Contournement
Afrique du Sud, Petra...) au cas où vous seriez intéressé.
J'essaie de joindre les photos à ce message... c'est loin d'être concluant. Si vous voulez bien me communiquer votre adresse mail, je vous enverrai tous les documents via le site WeTransfer.
Cordialement
Yves
--
Tour du Monde 2015 – Costa Deliziosa -Email 3
Bonjour à tous,
Nous avons quitté le
Cap Vert, pour une navigation de plusieurs jours avant d'atteindre le
Brésil.
La mer est calme. Nous sommes étonnés de ne plus voir d'autres bateaux, par contre l'on est réjouis par l'apparition des poissons volants, mais il y en a peu.
Lucien notre voisin de table est malade, il a peur d'une crise d'appendicite et a demandé le médecin. Il lui a dit qu'il aurait dû signaler ses maux avant le départ de Mindelo, (mais il n'était encore pas malade) car on ne peut pas faire d'opération sur le bateau, et l'on est trop loin des côtes pour un transport par hélicoptère...Heureusement ce n'est pas l'appendicite. Il ne mangera pratiquement pas pendent quelques jours et restera tranquille dans sa cabine.
Samedi 17, vers 20 heures, l'on quitte l'hémisphère boréal en traversant l'
équateur pour l'hémisphère austral. C'est bien entendu l'occasion d'une fête avec une cérémonie pour marquer ce passage. L'on passe ainsi subitement de l'hiver à l'été. La température continue à augmenter elle dépasse les 30° pendant la journée.
Avant d'arriver au
Brésil l'on passe près de l'archipel Ferdinand Noronha dont on voit la silhouette d'une partie des 21 iles, dont quelques-unes sont habitées par un peu plus de 3000 personnes en tout. Malheureusement la végétation originelle a été rasée, il ne reste que quelques arbustes sur une terre aride. C'est aujourd'hui une zone protégée mais le mal est fait. Il faudra encore naviguer environ 500 Km pour que se dessine les côtes du
Brésil, énorme pays dont la surface pourrait contenir 206 fois la
SuisseLe lundi 19 janvier nous arrivons à
Recife. Au terminal nous sommes accueillis chaleureusement par un orchestre et des danses brésiliennes. Nous prenons un taxi avec un autre couple pour visiter une ancienne prison transformée en marché d'artisanat local. La structure générale, les grilles, les tours de ronde sont conservés, et les petites boutiques occupent les anciennes cellules, c'est original. Nous nous rendons ensuite à Olinda la vieille capitale qui surplombe la ville moderne et offre un superbe panorama, c'est la partie la plus intéressante à voir, on y trouve des bâtiments et des églises de l'époque coloniale.
Mardi 20 janvier nous arrivons à
Maceio. Depuis la mer la ville ressemble à
Recife. Elle est récente, de plus d'un million d'habitants. Elle s'est principalement développée ces 30 dernières années. Il y peu de bâtiments historiques. Son magnifique littoral se prolonge sur 230 km. Nous avons donc choisi de profiter du climat tropical avec une excursion à la plage de Paripueira, située le long de la côte nord du pays. Elle se trouve dans une zone protégée, en particulier pour les lamantins dont il ne reste plus que 500 individus environ au
Brésil, et aussi les délicats bancs de corail. L'eau turquoise est propre et très chaude, mais peu profonde sur des centaines de mètres.
Salvator de Bahia que nous découvrons le mercredi 21 offre depuis la mer une jolie silhouette agréablement découpée, dans une baie magnifique, et pas seulement un alignement régulier de buildings comme c'est souvent le cas d'autres grandes villes. Elle compte pourtant 3 millions d'habitants, et est la 2ème plus grande ville du pays. Elle en a été la capitale de 1549 à 1763 avant Rio puis Brasilía. Elle est agréable, propre et très surveillée par la police. Elle compte 365 églises et de nombreux vestiges du passé. Du port nous partons en bus en direction du farol (le phare), lieu incontournable, ensuite nous visitons le centre historique à pied. Nous visitons entre autre l'église de São Francisco dont l'intérieur est incroyablement chargé de toutes sortes de motifs, puis son cloître avec ses magnifiques azulejos. (Murs recouvert de tableaux sur catelles). Nous voyons beaucoup de femmes "baihanaises" en costume traditionnel. Elles se distinguaient ainsi à l'époque pour signifier qu'elles s'étaient libérées des travaux ménagers dont elles étaient esclaves, en fabricant une sorte de beignets très apprécié qu'elles vendent encore aujourd'hui avec succès. Ce qui leur a permis de devenir autonomes.
Après un repas de midi tardif au bateau, nous sommes allés au Mercado Modelo, marché très populaire où l'on vend des produits de l'artisanat local. Ce n'était pas loin du terminal.
Le jeudi 22 janvier est un jour en mer. Il y a un calme inhabituel sur le bateau. Certainement que ces trois jours d'excursions et de visites ont laissé des traces, il faut récupérer.
Tout le monde sur le bateau subit quelques jours de rhume et de toux. Amie
Suisse y a passé et maintenant c'est mon tour. Nous étions à table à midi avec un couple de
Lausanne, qui a fait le TDM 2013. Ils partagent le soir la table avec un dentiste de la Ch.de.Fds qui a soigné 2 de nos enfants avant sa retraite. Il a aussi fait le TDM 2013. Il est resté en cabine car pas en forme. Nous avons parlé longuement avec ce couple, c'était très sympathique.
Le vendredi 23 janvier vers midi nous entrons dans la baie de Guanabara ce qui nous permet déjà d'admirer le Pain de Sucre, la célèbre plage de Copacabana puis au loin le Christ Rédempteur légèrement voilé par des nuages. Il y a beaucoup de petites iles ainsi que le pont, long de 14 kilomètres qui enjambe toute la baie devant nous. Il y a aussi ces gros avions qui passent au niveau des immeubles et qui semblent atterrir dans la mer.
Jusqu'à hier, il y avait une vague de chaleur sur la région avec un ressenti de 50°. Heureusement avant notre arrivée, un orage a rétabli la situation normale de 35°.
Avant 14 heures, notre navire est à quai, en pleine ville. Notre balcon est en face de l'entrée du terminal. Je vois une personne qui fait de grands signes, je ne sais pas à qui ils s'adressent, mais je réponds, il insiste, et enfin je reconnais mon cousin Bernard (qui a enlevé sa casquette) et Dédée son épouse, venu nous accueillir et avec lesquelles nous passerons la journée demain. J'ai juste le temps d'aller les embrasser, puis nous prenons le car pour la visite du Pain de Sucre, et de la plage de Copacabana. C'est une des excursions comprises dans l'arrangement forfaitaire de la croisière. Plus de 2000 personnes en provenance du bateau vont donc se retrouver en plus des autres touristes au départ de la télécabine, ce qui se traduira par des heures de files d'attente, pour passer 20 minutes au sommet. C'est un peu pénible. Heureusement la vue est belle, même si il y a une légère brume sur la ville. Nous n'avons pas le temps de visiter le jardin botanique peuplé de petits singes.
Le car nous emmène ensuite pour une rapide visite de la plage de Copacabana. Nous admirons de magnifiques œuvres d'art en sable. C'est principalement un lieu de rencontre, on peut aussi y pratiquer toutes sortes de sports, ou y faire la fête. A la tombée de la nuit vers 20 heures, nous sommes enfin de retour au bateau.
Le lendemain à 9 heures, nous retrouvons nos cousins à la retraite, qui habitent au
Brésil depuis 9 ans, à 200Km de Rio. Ils seront d'excellents guides en commençant par nous faire découvrir le métro, que nous prendrons jusqu'au centre de Rio puis un petit bus nous conduira au sommet du Corcovado, pour voir de près le Christ Rédempteur. Pas d'attente, car ce moyen d'accès est principalement utilisé par les gens du pays. Heureusement le Christ n'est pas dans les nuages à notre arrivée, et nous pouvons aussi profiter d'une belle la vue sur la ville. Nous retournons ensuite au centre de Rio pour manger dans un restaurant populaire un plat traditionnel, composé de viande grillée à la broche, haricots noirs, riz complet, avec comme boisson du guarana (Un peu le goût du Rivella) et pour bien terminer le repas, un cafézinho (Tout petit café très noir). Puis nous parcourons un marché juste devant le restaurant où les marchands prennent plaisir à nous parler de leurs produits locaux. Nous faisons quelques achats avant de retourner au port et prendre congé de nos cousins.
A 18 heures nous quittons la terre brésilienne en profitant d'un dernier coup d'œil sur Rio et sa baie, et prendre la direction du Rio de la Planta, afin de découvrir l'
argentine et l'
Uruguay. Ce sera le sujet de mon prochain message au début de février.
Avec les plus amicales salutations de Ami
Suisse et Amie
Suisse.
Légende des photos:01 Passage de l'
Equateur, le 17 janvier. Discours de Neptune....
02 L'archipel Ferdinand Noronha précède notre arrivée au
Brésil..
03 Accueil à l'arrivée sur terre brésilienne, au terminal de
Recife.
04 Ancienne prison transformée en marché artisanal.
05 Vue de
Recife depuis Olinda, partie ancienne de la ville.
06 Plage de Paripueira où l'eau de la mer devait dépasser les 30°.
07 Phare de
Salvador de Bahia.
08 Vieux quartiers de
Salvador de Bahia.
09 Baihanaise à
Salvador de Bahia.
10 Entrée du navire dans la baie de Guanabara. Nous approchons du Pain de Sucre et de Rio.
11 Vue depuis le balcon de notre cabine au terminal portuaire de
Rio de Janeiro.
12 Le Pin de Sucre photographié depuis la télécabine.
13 Château de sable sur la plage de Copacabana.
14 Le Christ Rédempteur qui surplombe
Rio de Janeiro.
15 Un des couchers de soleil photographié depuis notre cabine.
Tour du Monde 2015 – Costa Deliziosa -Email 4
Un bonjour des voyageurs,
Le 24 janvier peu après avoir quitté
Rio de Janeiro, nous sortons de la zone tropicale en passant le Tropique du Capricorne. La température va donc gentiment se rafraîchir au fil des prochaines escales.
Le 27 janvier nous arrivons en
Uruguay à Punta del Este. Le débarquement se fait en chaloupe. C'est une jolie petite ville de 12'000 habitants, la langue officielle est l'espagnol. Elle se veut balnéaire, mais c'est aussi un paradis fiscal. Il y a beaucoup de maisons et d'appartements de vacances de haut standing. Amie
Suisse a parlé à quelques habitants pour demander le chemin, les contacts étaient très cordiaux.
Vers 16h30 une chaloupe ramène les derniers passagers, elle est ensuite remontée sur le bateau, et nous partons en direction de
Buenos Aires en navigant toute la nuit dans le Rio de la Planta, laissant derrière nous l'océan Atlantique.
Ce matin du mercredi 28, grosse déception, c'est une pluie abondante qui s'abat sur
Buenos Aires sous un ciel gris qui ne laisse pas présager une amélioration rapide. Nous faisons la visite prévue, mais on voit mal depuis le car, les vitres sont mouillées et embuées. L'ambiance est celle d'un jour de pluie, ce serait tellement mieux avec un rayon de soleil, mais il ne veut rien savoir. Le point le plus positif est l'excellent repas que nous prenons dans un restaurant de l'ancienne zone portuaire. Nous profitons de la viande de bœuf et d'agneau qui est excellente en
Argentine, des légumes inhabituels chez nous sont proposés, comme les patates douces. Il y a aussi de très bons desserts, mais pour moi qui ne suis pas attiré par la pâtisserie, je choisis une salade de fuit frais qui se révèle délicieuse. On continue la visite, heureusement la pluie se tarit au cours de l'après-midi pour notre dernier arrêt dans le quartier commercial de "La Calle
Florida". Je crois que la ville est belle sous le soleil, avec de grands parcs, et beaucoup d'arbres le long des rues, de magnifiques anciens bâtiments d'un style semblable à ceux de
Paris, et par beau temps une ambiance festive avec des danseurs de tango dans les rues. L'on a aussi aperçu de grands stades car comme au
Brésil le football à une grande place dans la vie des argentins. Je n'ai pratiquement pas pu faire de photos vu les conditions météorologiques.
Le lendemain, jeudi 29 nous retrouvons le sourire, le soleille brille, plus un seul nuage dans le ciel. Nous avons réservé une excursion en bateau un peu en dehors de
Buenos Aires où se trouve la ville de Tigre dans le "Delta Del Rio Paraná". Après avoir roulé environ 30 km en bus, nous embarquons sur un bateau qui navigue le long de plusieurs canaux et rivières du delta. Nous y voyons des demeures parfois luxueuses, les pieds dans l'eau, au milieu d'une végétation abondante et des bosquets de roseaux. C'est un lieu de villégiature pour les habitants de
Buenos Aires. L'endroit est enchanteur. Les habitants se déplacent uniquement en bateau. L'eau est très polluée par les alluvions et l'industrie. La baignade interdite, ce qui ne retient pas quelques intrépides et les pêcheurs amateurs.
Le vendredi 20 nous visitons
Montevideo qui est la capitale de l'
Uruguay petit pays de 3,5 millions d'habitants, toujours dans la même région, sur l'estuaire du Rio De Planta. Cette ville à l'architecture du début du XXe siècle a donc aussi ses bâtiments historiques et de beaux parcs où se trouvent de célèbres sculptures. C'est la ville la plus verdoyante de l'
Amérique du sud. Elle est aérée, et elle est bordée de grandes plages. Nous visitons aussi le parlement dont la salle des pas perdus revêtue de marbres est une véritable cathédrale.
Dimanche 1er février, nous sommes une nouvelle fois en
Argentine. Le matin, nous approchons de la côte. Le paysage est formé de montagnes douces, un peu comme de longues dunes de sable. Elles sont pourtant recouvertes d'arbustes ne dépassant pas 2m. Il semblerait que les arbres ne résistent pas aux vents mais les habitants essaient quand-même d'en planter autour de leurs maisons. Nous accostons au port peu fréquenté par les bateaux de croisière de Puerto Madryne. C'est une ville principalement balnéaire d'environ 100.000 habitants, elle vit aussi de la pêche et d'une fabrique d'aluminium. Le climat y est encore agréable, mais la mer, malgré de nombreux baigneurs est assez fraîche. C'est un endroit intéressant du fait que cette région se trouve dans un golf (Golfe Nuevo) qui abrite ses côtes du vent et des vagues. On y trouve ainsi beaucoup de cétacés qui profitent de cette opportunité pour élever et éduquer leurs petits. Malheureusement ce n'est que de mai à novembre que les baleines franches australes, race peu craintive, peuvent y être observées. Nous avons toutefois pu nous rendre à un endroit pour voir des loups de mer et leurs petits, dans leur cadre naturel, en les regardant sans qu'ils soient dérangés depuis le haut d'une falaise. Nous avons roulé sur des pistes dans la steppe jusqu'à une ferme (estancias) qui fait de l'élevage de moutons Mérinos, il y a 18 millions en Patagonie. Ils sont exploités pour leur laine et nous avons pu visiter la ferme qui est complétement autonome, et assister à la tonte de moutons. Florent Pagny est propriétaire de l'une d'entre-elles beaucoup plus loin d'ici. Sans être connu comme chanteur, il est apprécié par ses voisins locaux qu'il soutient discrètement.
Nous serons encore une dernière fois en
Argentine à Ushuaia, puis au
Chili, ce sera l'objet de mon prochain courrier. (Ce courrier-ci est posté du Cap Ohrn)
Avec les meilleures salutations des navigateurs en eaux calmes, pour le moment !
Ami
Suisse et Amie
Suisse.
Les photos401 Punta_del_Este (
Uruguay), citée balnéaire et paradis fiscal.
402
Buenos Aires (
Argentine) sous la pluie
403
Buenos Aires, à l'abri d'un Gommier plus que centenaire (Ficus macrophylla).
404
Buenos Aires, parc
St Martin405 Tigre, habitations au niveau de l'eau dans le "Delta Del Rio Paraná.
406 Tango, spectacle le soir au bateau.
407 Tango (Pour Marie-claide et Claude...)
408
Montevideo (
Uruguay) et ses plages.
409
Montevideo "La Carreta" Monument représentant un char tiré par des bœufs dont la roue gauche est enlisée. C'est le plus photographié de
Montevideo.
410
Montevideo, sa tour Antel, 162m, le plus haut gratte-ciel d'
Uruguay411
Montevideo, le parlement
412
Montevideo Salle du Conseil Législatif, en marbre d'origine nationale, l'un des plus beaux édifices parlementaire au monde.
413 Puerto Madryn (
Argentine) loups de mer dans leur milieu naturel.
414 Lieu d'observation des cétacés.
415 Puerto Madryn, tonte de moutons.
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Les voyageurs qui ont atteint le bout du monde...
Au matin du mardi 3 février, notre Commandant Francesco Serra nous informe que le transit dans la zone du Cap Horn est prévu dans l'après-midi. Si les conditions météorologiques le permettent, nous ferons le tour de l'île. Tous les passagers se réjouissent car c'est un des moments fort de notre croisière. Il y a beaucoup de monde sur les ponts à scruter l'horizon.
L'on s'attend à de forts vents et de grosses vagues, car il y a quelques jours il y avait des creux de 12 mètres. Rien de tout ça, c'est parfaitement calme, et certains disent qu'ils souhaitaient être un peu secoués car le Cap Horn, ça se mérite. C'est vrai que tant de marins ont souffert ou ont péri dans cette région, et pour nous c'est si facile! L'on voit de mieux en mieux la silhouette de l'île, l'on s'approche et l'on se rend compte combien la navigation est délicate car il faut se faufiler en évitant des ilots invisibles par gros temps. L'on est maintenant assez proche pour distinguer le phare, l'habitation du gardien qui est là pour une période d'une année, et la petite chapelle œcuménique ouverte aux navigateurs. De nombreux coups de sirène retentissent pour saluer l'évènement, mais aussi le gardien et sa famille qui sont bien entendu les seuls habitants. Nous suivons la côte de l'île pour une navigation panoramique de de plus de 2 heures et en faire le tour complet. Ensuite nous retournons "sur nos pas!" dans l'océan Atlantique avant de mettre le cap sur le canal de Beagle qui nous permettra d'atteindre Ushuaia demain à 8 heures. Nous sommes surpris d'avoir un moment la compagnie de dauphins que nous ne nous attendions pas à rencontrer dans ces eaux froides, dont la température reste proche de 2° toute l'année.
Le 4 février nous sommes donc à Ushuaia. Nous nous sommes chaudement habillés. C'est la ville la plus australe du monde. Elle compte 70.000 habitants. Quand on arrive de la mer c'est un peu comme le lac de
Genève avec les alpes en arrière-plan. La ville elle-même est assez banale, on en a vite fait le tour. Elle est comme nos stations touristiques de montagnes avec des boutiques pour touristes et des restaurants où l'on peut manger des spécialités (ici ce n'est pas l'assiette valaisanne, mais crabe géant, agneau rôti, etc.)
Nous avons choisi de visiter le parc national de la Terre de Feu. Nous nous sommes beaucoup trop habillés, le ciel est sans nuage, pas de vent et la température dépasse les 20°. Le guide nous dit que ces conditions sont exceptionnelles. Nous longeons la frontière avec la république du
Chili. Nous y découvrons de magnifiques paysages très variés. Un petit musée contient des vestiges des premiers habitants il y a 10'000 ans qui avaient su tirer profit d'un environnement des plus inhospitalier. L'arrivée des colons a complètement éliminé ces tribus indiennes, en apportant des maladies et de l'alcool. Ils furent aussi contraints lors de l'évangélisation de s'habiller avec des peaux de lions de mer, mais pas habitués à l'usage des vêtements, ils les mettaient aussi trempés avec des effets nuisibles pour leur santé. Nous y constatons aussi les gros dégâts dus à l'introduction du castor pour en faire l'élevage, ce qui a fortement endommagé les forêts. D'autres espèces ont aussi été introduites dans un environnement qui n'était pas prêt à les recevoir.
Avec le car nous longeons la rivière Pipo, ensuite nous montons à bord d'un catamaran qui se dirige en direction du canal de Beagle. Nous voyons une multitude d'îles abritant des oiseaux dont une est particulièrement peuplée de cormorans impériaux. Il y a aussi l'île aux loups, où il y a beaucoup d'otaries typiques de la région.
Le 5 février l'heure du départ est avancée pour nous permettre de profiter du début du parcours dans les Fjords Chiliens avant la nuit. Nous naviguons en premier lieu dans le canal de Beagle pendant environ 19 heures. Ce canal a une longueur de 240 km et une largeur minimale de 5 km. Le 6 février vers 15 heures nous passons à l'intérieur du fjord Agostini nous continuons la navigation dans les fjords pour rejoindre le Canal Gabriel en fin d'après-midi. Le spectacle est grandiose, le navire avance à vitesse réduite pour nous permettre de mieux l'admirer, c'est une succession de glaciers dont plusieurs se terminent dans la mer. Des morceaux de glaces forment parfois une épaisse couche sur les rives. Le temps change constamment, soleil, brouillard, pluie, avec beaucoup d'humidité et une température proche des 10°.
Le samedi 7 février, après un parcours compliqué géographiquement jusqu'au Détroit de Magellan, nous arrivons à Punta Arénas. C'est une ville de 130'000 habitants, capitale de la région des Magellanes. C'était un point de passage important avant l'ouverture du Canal de
Panama. Le débarquement se fait en chaloupe, parfois en compagnie de dauphins. Une fois à terre, nous nous rendons à un point de vue pour voir la région et la ville. Nous nous intéressons ensuite une fois de plus à l'histoire des indiens et à la colonisation en visitant 2 musées dont un en plein air.
Le dimanche soir 8 février nous quittons notre point d'ancrage pour mettre le cap vers le sud, et continuer dans le Détroit de Magellan en direction de l'île de la Désolation. Lundi 9 février une fois passé le Cap Pillar nous changerons de direction et sortirons provisoirement des fjords chiliens en direction de l'Ouest-Nord-ouest (Info du Commandant).
Nous sommes encore au
Chili presque 2 semaines, ce sera encore l'objet de mes prochaines lignes dans une douzaine de jours. Il y a de beaux paysages, mais on se réjouit de retrouver un meilleur climat.
Avec nos meilleures salutations.
Ami
Suisse et Amie
Suisse
Les photos501 Nous approchons du Cap Horn, tout le monde est en observation, la mer est calme.
502 Le Cap Horn une région dangereuse pour la navigation.
503 Le phare, la maison du gardien et la chapelle du Cap Horn.
504 Arrivée à Ushuaia.
505 Ushuaia, une autre vue, qui nous fait penser à la
Suisse.
506 Le phare d'Ushuaia, avec ses cormorans, Un des phares du bout du monde.
507 Paysage en Terre de Feu.
508 Ce n'est pas des pingouins mais des cormorans.
509 Lions de mer
510 Les Fjords Chiliens, de nombreux glaciers, qui se terminent souvent dans la mer.
511 Ce glacier se termine par une jolie chute dans la mer.
512 Les Dents du Midi ? Plutôt les Dents du
Chili.
513 Coucher de soleil Latitude 54:52:6.143 Longitude 69:43:26.036 *
514 Dauphin (ou orque ?) précédant la chaloupe de débarquement à Punta Arenas.
* Si le GPS de mon appareil a le temps de se régler, toutes mes photos contiennent les coordonnées du lieu de la prise de vue. (Clic droit sur la photo, "Propriétés" puis "Détails").
Tour du Monde 2015 – Costa Deliziosa -Email 6
Les navigateurs au
Chili, jusqu'au nombril du monde
Le 9 février, après le détroit de Magellan, nous avons mis le cap vers le nord pour nous faufiler au travers d'une multitude d'iles jusque dans les fiords d'Amalia. Le temps est gris et humide, il fait froid, les plus courageux sont toutefois sur les ponts supérieurs pour les prises de vues. Il est 15h30 l'on arrive au fond d'une baie pour observer le gigantesque Glacier Amalia, le plus important du monde. Heureusement les brumes se lèvent peu à peu, le bateau s'immobilise et trois coups de sirènes nous annoncent que nous sommes aux premières loges pour observer le monstre de glace. Nous restons un moment sur place pour faire des photos, puis les propulseurs d'étrave se mettent en action et nous faisons demi-tour pour reprendre notre route. Au matin du 10 février nous naviguons toujours dans les innombrables Fjords Chiliens. A l'heure du petit déjeuner il y a de nouveaux coups de sirènes pour nous signaler la présence de baleines. Depuis le restaurant vitré du 9ème pont, nous voyons en effet plusieurs gros poissons produisant les jets caractéristiques des baleines. Après un moment d'observation inoubliable, le temps de quitter la table pour aller chercher l'appareil de photo, c'est trop tard, plus que quelques jets lointains, le spectacle est terminé.
Encore une journée de navigation sous la brume, en partie dans l'Océan Pacifique où nous sommes un peu secoués par une mer légèrement agitée. Le lendemain, mercredi 11 février nous devions jeter l'ancre devant Chacabuco, un village de 1800 habitants, blotti au fond du fjord Aisen. Il possède une piste routière qui le sort de son isolement. Il a rarement la visite de bateaux de croisière. C'est la 2ème fois pour un bateau Costa. Malheureusement les mauvaises conditions météorologiques nous empêchent de débarquer avec les chaloupes, et nous repartons pour poursuivre notre itinéraire.
Nous arrivons ainsi un peu plus tôt à Puerto Montt le 12 février. Le temps s'est amélioré, et la température devient plus agréable. Nous restons en rade, et nous voyons depuis notre balcon un immense drapeau Chilien et une cérémonie qui se prépare sur les quais, car aujourd'hui c'est le jour de la fête de l'indépendance. Nous choisissons de visiter la ville à pied. Nous suivons un chemin assez escarpé qui nous conduit sur une colline qui domine la ville et la baie où se trouve ancré notre Deliziosa. La vue est superbe. Nous poursuivons notre chemin en restant sur la hauteur et en traversant des quartiers de petites maisons individuelles de constructions très légères. Il y a beaucoup d'animaux domestiques autour de ces maisons, les habitants sont aimables et nous paraissent heureux. Nous poursuivons notre route, puis descendons vers le centre commercial de la ville. Les articles dans les magasins paraissent d'un autre temps, avec par exemple des fourneaux à charbon, des fournitures électriques rudimentaires, des ustensiles de cuisine en fer blanc, mais il y a de tout. Beaucoup de commerces sont fermés à cause de la fête. Nous arrivons au lieu des cérémonies au moment où débute un magnifique meeting aérien. Après une demi-heure de démonstrations, c'est au tour de la patrouille Chilienne, quand elle nous quitte elle dessine dans le ciel un grand cœur et l'étoile du drapeau national. Nous longeons ensuite la mer pour arriver au marché artisanal avec des articles de fabrication locale, principalement des habits et des tricots, mais aussi des articles en cuir et en bois. En fin d'après-midi nous reprenons une chaloupe pour retourner au bateau, nous avons le temps, le départ est à 20 heures.
Il faut naviguer 2 jours pour aller jusqu’à
Valparaiso, nous y arrivons le 14 février au soir. Nous sommes au balcon de notre cabine, pour assister à l'arrivée, et nous voyons dans la mer de nombreuses méduses géantes, d'environ un mètre de diamètre, et de diverses couleurs.
Valparaiso (Vallée Paradis) a un climat particulier, il pleut rarement, mais la ville est dans la brume tout le matin jusque dans l'après-midi. De ce fait on voit peu de monde avant la fin de matinée, les magasins s'ouvrent vers 10 heures jusque tard le soir. Les anciennes maisons se distinguent par leurs diverses couleurs, car à l'époque elles ne portaient pas de numéros pour les identifier. Elles sont semblables à celles de Puerto Montt. La ville est construite sur des collines, 15
ascensores, des funiculaires, desservent les hauts quartiers, plusieurs devenus vétustes doivent être restaurés. Nous avons visité la ville en marchant et en bus, nous avons même fait des achats dans un supermarché Jumbo. Nous avons aussi parcouru Viña del Mar, cité balnéaire qui est la continuation de
Valparaiso. Il y a de grandes plages, pratiquement toutes interdites à la baignade car très dangereuses à cause des vagues. Il y a des surfeurs avec des combinaisons car la température de l'eau ne dépasse jamais 14°C. Dans cette région nous avons vu beaucoup de loups de mer, et aussi de nombreux pélicans.
Lundi 16 février, nous sommes tous à bord, car nous devons partir à 18h, mais rien ne se passe. Une annonce par haut-parleur nous annonce qu'un problème technique sans gravité repousse notre départ à demain. Ce matin il y a eu un exercice simulant une panne des génératrices, on avait été informés qu'il y aurait une coupure d'électricité. Lors de cette simulation, le système de secours ne fonctionnait pas correctement. Le Capitaine n'a pas voulu continuer avant qu'il ne soit réparé. Ce n'est donc que le 17 février vers 11 heures que nous quittons
Valparaiso.
L'Océan Pacifique ne l'est pas trop en ce jour, il est plutôt un peu agité, D'autre part le bateau a mis les moteurs à fond et doit avoir rentré les stabilisateurs pour aller plus vite et essayer de rattraper son retard de 17 heures. C'est vraiment difficile de marcher, il y a des mouvements latéraux très brusques, comme un train sur des vieux aiguillages. Au repas du soir plusieurs personnes sont absentes, elles ont le mal de mer et vont se coucher sans manger. Pour nous c'est limite, mais on mange, en se privant d'alcool, on a déjà assez de mal à marcher droit.
Longue route en mer d'environ 3600 Km, sans voir aucun autre bateau, pour arriver à cette île habitée mais isolée au milieu du Pacifique, le nombril du monde, l'Ile de Pâques. C'est le sommet d'un grand cône volcanique dont la base se situe à une profondeur de plus de 2000 mètres du fond océanique. La température reste toute l'année comprise entre 20 et 30 °C. Notre bateau jette l'ancre, nous devons bien entendu débarquer avec les chaloupes, un peu chahutées par les alizées. C'est une jolie île malgré le fait qu'elle a été complètement déboisée au cours des siècles passés. Elle compte environ 6000 habitants qui vivent dans de jolies petites habitations toutes simples, principalement dans l'unique village. Dans la campagne on y voit beaucoup de chevaux et quelques vaches, peu de cultures. Il y aurait trop à écrire pour parler de son histoire, on trouve cela sur internet. Nous avons bien entendu visité plusieurs endroits pour y voir les plus célèbres des statues géantes, les Moais, qui font la renommée de l'ile.
Nous quittons maintenant définitivement le
Chili. Petite parenthèse pour mentionner que nous avons été surpris par le nombre de chiens errants dans les villes. Sur les trottoirs, les places, les jardins, ils sont nombreux, couchés, se vautrant, encombrant le passage. Ils sont indifférents aux humains et pas agressifs. Quand ils traversent les routes, c'est en même temps que les piétons pour ne pas se faire écraser par la circulation dense et rapide. Le gouvernement voulait les éliminer, mais la population n'était pas d'accord, elle les nourrit et les protège. Ils sont en principe castrés, mais il y en a quand-même beaucoup.
Plusieurs jours de navigation pour faire plus de 4000 km vont maintenant nous conduire vers les iles de la
Polynésie en direction de Papeete-Tahiti, sujet de mon email 7 prévu pour le début du mois prochain.
A bientôt pour la suite.
Ami
Suisse et Amie
Suisse
Les photos601 La coulée du glacier Amalia vue du pont du navire. Sa longueur est de 21 km. La façade visible sur la photo et qui se jette dans la mer est large de 2 km et d'une hauteur de 80 m.
602 Pas de photo de Puerto Chacabucco, mais sa situation sur une carte de Google earth, pour illustrer la complexité de la navigation. Pour d'autres endroits comme le Glacier Amalia c'est identique, mais vous pouvez le voir vous-même sur votre ordinateur. Je pense que chacun de vous connait ce merveilleux logiciel gratuit pour aussi découvrir le monde, si ce n'est pas le cas n'attendez pas pour l'installer, et c'est facile à utiliser.
603 Arrivée à Puerto Montt, sur une grande place au pied de la ville flotte un immense drapeau Chilien des tribunes sont installées, l'on entend une fanfare, la cérémonie de commémoration de la Fête de l'indépendance se prépare.
604 Vue de la ville lors de notre ballade. Il y a une multitude de petites maisons, une baie magnifique avec notre bateau au centre.
605 Quelques maisons typiques de cette ville.
606 Articles d'un autre âge.
607 Une des figures de la patrouille du
Chili.
608 Derrière Puerto Montt se trouve le volcan Osorno, (Que nos visiterons à la prochaine occasion ! si elle se présente...) Nous sommes en été, mais l'hiver c'est un endroit où l'on pratique le ski. Nous avons eu la chance de le voir lors du départ, depuis le pont du bateau. La journée il était en partie caché par les nuages.
609
Valparaiso le soir une fois les brumes dissipées.
610 Un des
ascensores en service mais parfaitement restaurés tout en conservant son cachet original. Peu utilisé, les gens se déplacent maintenant en voiture.
611 Pélicans près de Viña del Mar.
612 Moais en face de notre bateau.
613 Un des plus beau Moais.
614 Une alignée célèbre de Moais, 20 km plus loin. Dans cette région il y en a un grand nombre. On y voit aussi une carrière avec des statues inachevées, encore dans la roche.
615 Beaucoup de chiens errants au
Chili, mais aussi dans la plupart des autres endroits à partir du
Cap-Vert. Celui-ci fait la sieste. Ils sont certainement plus heureux que certains chez nous qui passent toute la journée seuls dans un local, pendant que leur maitre travaille.
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