Bonsoir à tous,
Comme promis lors de la préparation de ce voyage, voici ci-dessous le récit tiré de mes 6 jours de voyage en Toscane mi-novembre 2014... en solo et transports en commun, en espérant que cela incite certains à sauter le pas et à partir à la découverte de cette magnifique région :-)
J1 - Sienne
Il m’aura fallu un métro, un bus, un avion, un deuxième bus, deux trains et encore un bus pour arriver à bon port... Mais ça y est, après 7h de voyage I made it : je suis à
Sienne ! Je m’apprête à passer une petite semaine en Toscane, et je dois dire que cela m’emplit de joie. Les deux mois et demi qui se sont écoulés depuis notre retour de vacances d’été ont été bien (trop) chargés, que ce soit sur le plan professionnel ou sur le plan personnel, et je commençais à être vraiment KO... Du coup, ces vacances tombent vraiment à pic. Objectif : prendre du temps pour moi !
J’ai donc posé ma (petite, Easyjet oblige) valise chez une véritable mama italienne, qui a commencé à me nourrir à coup de thé et de biscuits bio à peine avais-je franchi la porte de chez elle. Elle est adorable, ma chambre est mignonne comme tout et au calme, bref, je suis aux anges.
J’ai bien entendu profité de cette première soirée toscane pour faire un tour à pied dans le centre-ville, et je peux vous dire que je suis déjà envoûtée par
Sienne... Ses ruelles tortueuses, ses pavés et ses maisons couleur terre ont un charme fou, et que dire des places que l’on découvre soudain, à l’improviste... Mes premières visions de la plaza Salimbeni et de celle del Campo sont à tout jamais gravées dans ma mémoire. Les monuments sont en plus bien éclairés, bref,
Sienne se prête merveilleusement bien à des balades by night...
J’ai également je crois trouvé mes deux QG de gourmande : le Consorzio Agrario, une épicerie bio qui vend également des pizzas à tomber pour manger sur le pouce, et Grom, un glacier bio (lui aussi !) qui ne travaille qu’avec des fruits de saison : sorbet pomme, poire ou kaki, au choix !
Bref, on dirait bien que
Sienne a tout pour me plaire...
J2 - Expédition à Volterra
La visite de
Volterra, la
cité du vent, était pour moi un incontournable absolu lors de cette petite semaine italienne... C’est en effet le village qui a inspiré Stephenie Meyer lorsqu’elle a créé la ville-fief des Volturi, la plus puissante famille de vampires dans la série
Twilight. Impensable de manquer ça ! Et pour les réfractaires aux histoires de vampires, c’est également l’un des plus jolis villages de la région...
Mon idée pour aujourd’hui était de commencer par la visite de
Volterra, selon le bon principe de « on commence par le plus compliqué comme ça après il ne reste que le plus simple ». C’est le même fameux principe qui m’a fait décider de commencer mon séjour toscan par
Sienne, la ville la moins pratique à rejoindre depuis
Pise. De la même manière, aller à
Volterra en transports en commun c’est l’expédition. Pourtant, en terme de distance kilométrique il n’y a que 55km, mais les bus ne sont pas vraiment coordonnés... Il y a trois bus par jour, aucun n’étant direct : il faut faire une heure de bus, changer à Colle Val d’Elsa – changement qui prend environ 45 minutes – puis refaire 45 minutes de bus. Oui, oui, ça se mérite !
Bref, tout ça pour vous dire que lorsque j’arrive à la gare routière, la guichetière – fort sympathique au demeurant – m’annonce que le prochain bus est à 13H, dans trois heures donc. Ah ah... Je me renseigne sur les horaires exacts, afin de voir si je n’ai pas intérêt à me lever tôt demain pour y aller dès le matin, et là elle me regarde l’air mi-consterné mi-compatissant... Le dimanche, point de bus, c’est jour de repos ! Bon, ben va pour 13H alors...
Je décide donc de mettre à profit cette première matinée pour attaquer la visite de
Sienne. Je refais à peu de choses près la balade que j’ai faite hier de nuit, et
Sienne tient ses promesses de jour également ! La piazza del Campo notamment est fabuleuse... En forme de coquille St Jacques, elle est vraiment le centre géographique et névralgique de la ville.
La ville de
Sienne propose un pass touristique incluant, pour 8 euros (en hiver ! l'été c'est 12 euros...), la visite de la cathédrale (dont la bibiothèque Piccolomini), du baptistère, de la crypte et du musée de l’Oeuvre avec accès au panorama. Le tout est valable trois jours. Je ne suis habituellement pas très friande de ce type de pass, mais je dois dire que celui-ci me paraît très bien... Emballé, c’est pesé ! Je commence par le baptistère, aux superbes fresques et aux fronts baptismaux en bronze d’une grande finesse, puis j’enchaîne sur la crypte. Des fresques y ont récemment été mises à jour, et leur état de conservation est impressionnant... Elles retracent la Passion du Christ. Point de photo car c’était interdit, mais je vous laisse imaginer l’ambiance « cave voûtée en pierre » avec des murs recouverts de fresques minutieuses... Cette crypte fut un coup de cœur !
Je retourne ensuite à la gare routière, et l’expédition pour
Volterra commence... Enfin, j’exagère un peu, la route pour
Volterra est très jolie, très « toscane », et le trajet passe du coup plus vite que ce que je ne craignais.
Je profite de l’arrêt forcé à Colle Val d’Elsa pour faire un tour dans cette petite ville, qui s’avère finalement bien plus agréable que ce que j’aurais pu penser. La ville est divisée en deux : la ville basse, moderne, qui produit actuellement 15% du cristal mondial, et la ville haute historique. Les deux sont reliées pour les piétons par des ascenseurs. La rue principale de la ville haute est mignonne comme tout, bordée de maisons du 13è, 14è et 15è siècles. Lors de l’escale « retour » je ne résisterai à l’idée de remonter rapidos dans la ville haute, histoire de voir ce que cela donne by night... Il n’y a plus beaucoup de touristes, et le temps semble comme arrêté. On se croirait vraiment au Moyen-Age !
Le bus finit par me déposer à
Volterra, que je me réjouis de découvrir enfin. Aujourd’hui petit village toscan perché en haut d’une colline,
Volterra a une histoire riche... Grande cité étrusque, elle gouverna la Toscane jusqu’au 3è siècle avant JC. On peut encore aujourd’hui observer des témoignages de ce riche passé, comme les ruines d’un théâtre antique qui pouvait accueillir 2000 personnes !
L’ambiance à
Volterra est très médiévale, que ce soit par ses remparts, par ses petites ruelles ou par sa place principale qui a beaucoup de cachet... Il est très agréable de s’y promener à pied, et je ne croise aucun vampire. Il y a globalement peu de touristes car on est en basse saison (ou alors ce sont les Volturi qui les ont déjà croqués ??) A noter une tour originale sur la place centrale : la tour du porcellino, le petit cochon ! J’aime :-)
Volterra étant comme je vous le disais située sur une colline, depuis les remparts la vue sur les alentours est superbe. Je profite ainsi d’un très beau coucher de soleil sur la campagne toscane. Le moment où le soleil, jusqu’alors caché par les nuages, descendit un peu plus bas et illumina en un instant la campagne et les murs de la ville, reste gravé dans ma mémoire. Je me suis sentie, durant quelques instants, au cœur d’un tableau d’une grande douceur, au cœur des paysages que je suis venue chercher jusqu’ici. Pas de doute, les Volturi ont bien choisi... !
J3 et début de J4 – Sienne
Après mon expédition à
Volterra le samedi, je consacre le dimanche et le lundi matin à la visite de
Sienne. Le coup de cœur amorcé de nuit se confirme totalement de jour, et à chaque découverte je tombe un peu plus sous le charme de
Sienne, où l’expression « couleur terre de
Sienne » prend tout son sens ! Les rues, les maisons, les toitures sont toutes dans des tonalités brun-ocre, ce qui donne une belle unité à l’ensemble. Il fait très beau le dimanche, et je profite de pouvoir me balader ainsi au hasard des petites rues qui montent et descendent. Les rues sont animées, les boutiques sont ouvertes et je flâne le nez au vent, sans contrainte et sans planning établi... Le bonheur ! Il ne me manque que mes lunettes de soleil ;-)
Mes pas commencent par me conduire à la basilique San Domenico, qui expose actuellement des photographies de Jean-Paul II. L’intérieur de l’église est assez dépouillé, par contre depuis le jardin public à l’arrière de la basilique la vue sur
Sienne et ses monuments est superbe.
Un peu plus bas se trouve le sanctuaire Ste Catherine, qui fut autrefois la maison de Catherine – on peut même visiter sa chambre ! -, puis la fontaine Branda qui est la plus grande fontaine de
Sienne. Elle servait autrefois à la fois d’abreuvoir pour les animaux, de lavoir pour le linge et de fontaine pour les humains ! Aujourd’hui l’endroit est agréable, avec sous un arbre juste devant la fontaine un banc fort bien placé que je m’empresse d’investir un moment.
Je suis beaucoup descendue pour aller jusqu’à la fontaine Branda, et un escalator me ramène en haut de la ville, près de la cathédrale. Je repars de la cathédrale pour poursuivre ma balade, direction le sud-est de
Sienne. Dès que l’on s’éloigne du centre touristique les rues deviennent très calmes, quasiment campagnardes... la nature reprend ses aises ! Les rues sont bordées d’arbres, et en de nombreux endroits de superbes panoramas sur la campagne environnante se dévoilent, oliviers et cyprès inclus... je me sens au cœur de la Toscane !
Je poursuis dans le bucolique pour le déjeuner, et je m’attable dans le petit restaurant d’une coopérative agricole, au bout d’une allée de terre traversant champs et potagers. Le lieu est insolite, et la cuisine absolument merveilleuse... Je garde un souvenir ému de mon risotto aux artichauts, à refaire à la maison !
Je reprends ensuite ma promenade et je continue ensuite jusqu’à la basilique di San Clemente, depuis le parvis de laquelle un superbe panorame sur
Sienne se dévoile. On se rend bien compte du côté vallonné de la ville depuis ce point de vue ! Je suis à peu près sur le même niveau que la cathédrale, si ce n’est qu’il y a une vallée entre nous... ! Si vous voulez vous muscler les jambes, venez à
Sienne !
De retour dans le centre j’utilise mon fameux pass acheté hier pour visiter la cathédrale. Vue de l’extérieur elle est déjà superbe, avec ses statues et sa façade en marbre polychrome... c’est la première fois que je vois une cathédrale blanche, rose et verte ! La polychromie continue à l’intérieur : les murs et les piliers sont intégralement rayés en blanc et noir. Au sol s’étalent de magnifiques mosaïques de marbre. Afin de les protéger elles ne sont pas toutes visibles, mais celles qui sont découvertes sont impressionnantes... Il faut par ailleurs savoir que cette cathédrale devait à la base être beaucoup plus grande ; ce qui est aujourd’hui la nef devait initialement être simplement le transept. On peut encore voir à l’extérieur certaines arches qui devaient poursuivre la nef (cf photo).
Le pass donne accès à la bibliothèque Piccolomini, créée par le cardinal Piccolomini (futur Pie III) et dédiée aux épisodes de la vie de son oncle, le pape Pie II. Comme le résume une guide qui était là avec un couple en même temps que moi : « c’est notre
chapelle Sixtine ! » C’est peut-être un peu exagéré mais les fresques sont effectivement très belles, et de beaux livres enluminés sont exposés.
Je termine mon pass au Museo dell’Opera. On y trouve quelques chefs d’œuvre de la peinture, notamment la
Maesta de Duccio, mais le clou de la visite selon moi c’est le superbe panorama sur la ville et les environs que l’on a depuis ce musée... On peut en effet monter sur l’une des arches abandonnées de la cathédrale, et de là-haut embrasser le paysage à 360°. J’aime, j’aime, j’adore ! Malheureusement le soleil qui avait brillé toute la journée a décidé de se cacher derrière les nuages en cette fin de journée et la luminosité n’est pas terrible... La vue au coucher du soleil un jour de beau temps doit être spectaculaire.
La nuit est tombée lorsque je sors du musée. Ça me fait un peu bizarre, j’ai l’impression qu’ici la nuit tombe beaucoup plus tôt... à 17H le soleil est couché ! Je ne sais pas si c’est parce que je suis plus à l’est que d’habitude, ou si c’est simplement que je m’en rends moins compte lorsque je travaille... En tout cas ici cela me frappe à chaque fois. J’ai un petit creux et je me lance alors dans un comparatif de
Ricciarelli... Ce petit biscuit typiquement siennois est à base d’amande, de sucre et de blanc d’œuf et ressemble un peu à nos macarons. Bilan : il y a souvent un chouia trop d’amande amère dedans pour moi, mais c’est tout de même bien bon. Je fais ensuite quelques courses au supermarché avant de rentrer cuisiner à l’appartement. Au menu : raviolis frais ricotta/épinards, je me régale ! Je ressors ensuite pour le traditionnel combo
Sienne by night + glace, parfum kaki ce soir, surprenant mais très bon.
Lundi matin je range mes affaires avant de partir pour ma dernière visite à
Sienne : le musée d’histoire naturelle dell’Academia dei Fisiocritici. Du fait de sa faible fréquentation le musée n’est pas ouvert, ou plutôt il faut sonner aux horaires d’ouverture pour que quelqu’un vienne ouvrir. Je sonne donc et suis accueillie par un genre de savant fou à longue barbe et blouse blanche, qui me sert toute une diatribe en italien en gesticulant avant de me laisser seule dans le musée. Je n’ai bien entendu absolument rien compris à ce que qu’il m’a raconté... ! Une fois à l’intérieur, je me sens comme propulsée 150 ans en arrière... De grandes armoires en bois abritent des milliers d’échantillons de minéraux, de fossiles, de plantes... Une partie des collections a été léguée par Nereo Perini, voyageur au long cours, et c’est sympa de voir où il est allé et ce qu’il en a ramené. Une aile du musée est consacrée aux animaux, avec des centaines d’animaux taxidermisés, des vers les plus basiques au lion en passant par des oiseaux. La salle des échantillons humains me plaît moins, je la trouve assez impressionnante et je dois dire que la vision impromptue d’une tête humaine momifiée me fait assez rapidement tourner les talons ! PS pour les lecteurs sensibles, ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de photo effrayante ci-dessous ;-)
Cette visite termine ma découverte de
Sienne, et après être repassée chercher ma valise à l’appartement je file à la gare routière pour prendre le bus. Direction :
Florence ! J’ai de la chance et j’arrive pile au moment pour sauter dans un bus qui s’apprête à partir. La route entre
Sienne et
Florence traverse le Chianti, et arbres et vignes sont parés de leurs plus belles couleurs d’automne... Quel beau spectacle !