Trois14 · 18 juillet 2011 à 10:18 · 1 221 photos 410 messages · 71 participants · 126 612 affichages | | | À: Trois14 · 11 décembre 2011 à 15:06 Message 41 de 410 · Page 3 de 21 · 6 644 affichages · Partager Vite ! Les ours ! Les ours ! Les ours ! | | À: Trois14 · 11 décembre 2011 à 16:37 Message 42 de 410 · Page 3 de 21 · 6 611 affichages · Partager Hello JPI
Je suis avec intérêt, et depuis le début, ton récit. La première partie m'a permis de revoir mes paysages canadiens préférés et au fur et à mesure de ta progression vers le Nord, mon intérêt grandit.
Je me rends compte qu'il y a énormément de vie sauvage (que d'animaux !), la circulation sur les routes et les pistes a l'air d'être très fluide et l'état du réseau routier semble satisfaisant (pas de 4 x 4 nécessaire ?). En plus, tu as profité d'une très belle météo ce qui ne fait que mettre en valeur ces somptueux paysages.
J'aime beaucoup les petits intermèdes historiques qui jalonnent ton carnet.
Et comme tout bon scénariste, tu sais tenir tes lecteurs en haleine, spécialement à ce moment précis, tout juste avant la rencontre avec les ours.
Alors bien sûr, j'attends les ours !
A+
Christine | | À: Bluequark · 12 décembre 2011 à 2:31 · Modifié le 12 déc. 2011 à 17:08 Message 43 de 410 · Page 3 de 21 · 6 593 affichages · Partager également à Mouriann, et à krikri
Vite ! Les ours ! Les ours
Promis, cela vient. Mais le problème est que j'ai près de 400 photos, non encore triées, et qu'il me faut en retenir une trentaine au maximun. Dur, dur ! Un crève coeur.
Merci de votre assiduité
J-pi
=*=*=*= PS pour bluequark : ton nom m'interpelle. Ne faut-il pas y voir un clin d'oeil à la QCD (où les quarks se voient dotés d'une caractéristique nommée couleur) ? | | À: Trois14 · 13 décembre 2011 à 19:47 · Modifié le 13 déc. 2011 à 20:13 Message 44 de 410 · Page 3 de 21 · 6 548 affichages · Partager bonsoir,
j'ai moi aussi suivi avec beaucoup de plaisir et d'intérêt le récit documenté de ces belles vacances itinérantes.. plein de détails pris sur le vif et moi aussi j'attends.... les ours. Les ours, une valeur sûre. Pour grands et petits, on ne s'en lasse pas !
L'attrait du Nord et du Pacific Northwest reste très fort avec le temps. Il me semble que ces contrées ont d'avantage préservé une authenticité et procurent des émotions plus proches de celles que les pionniers devaient ressentir, que ne le fait le Sud -Ouest qui lui est bien sûr unique par les fantaisies colorées démesurées, époustouflantes, toujours renouvelées etc.... de ses paysages minéraux mais finalement circonscrits et que l'on voit surtout sous leur aspect ludique.
- le T- shirt au nom de Sarah Palin
....montre que l'orignal colle à son image depuis la précédente campagne électorale quand il se disait qu'elle était la seule capable non seulement ''to shoot a moose dead with one bullet but also to field-dress it'' (nettoyer, évider, etc...) ce qui en Alaska peut -être valorisant mais peut-être un peu moins à Washington. En fait il colle tellement à son image que les deux sont interchangeables ! Jim Morin:Sarah Palin and the moose-
- le piège à ours, cette sorte de cylindre monté sur roues...
...me rappelle une histoire parue dans la presse (Wyoming) en 2008 : on s'imagine que l'ours doit avoir hâte de retrouver sa liberté quand on le libère..sûr mais il peut aussi avoir envie de faire payer le prix de sa captivité à son geôlier : lequel aurait peut-être dû relâcher la bête ailleurs que sur un pont !!
il y a a peu près un mois je lisais aussi dans le Chicago Tribune que la veuve d'un botaniste de l'Illinois intentait une action en justice. Un an plus tôt (juillet 2010), autour de Yellowstone, son mari avait été tué par un grizzly qui venait d'être relâché après avoir été équipé d' un collier, les responsables ayant prématurément enlevé les panneaux d'avertissement au public, ce qui fonde l'action....selon l'avocat
- en regardant les photos du nid de bald eagles
je repense à ce jour oû j'ai observé quelque chose d'étonnant sur la côte Pacifique. Un bald eagle pourchassant une mouette laquelle en virevoltant, plongeant, esquivant était parvenue, jusque là à échapper à son prédateur. Banal... mais ce qui l'était moins c'est que l'aigle lui-même semblait être chassé par un grand corbeau, un ''raven'', pas une corneille commune. Les trois oiseaux traçaient des figures parfaitement synchrones en se suivant de très près, quelques mètres. On pensait à un combat aérien d''avions de chasse...tels que l'on en voit au cinéma. Cela a duré deux minutes puis ils ont tous disparus derrière un relief. Nulle doute que l'aigle ait finalement capturé la mouette mais je me suis toujours interrogé sur le rôle du grand corbeau. Comptait-il récupérer les restes de la mouette que l'aigle aurait abandonnés ?...probable et banal. Comptait-il disputer sa proie à l'aigle ?... pas impossible mais peu probable. Tentait-il de porter secours à la mouette ?.... vision plaisante mais trop anthropomorphique.... mais après tout des cas n' ont-ils pas été documentés oû un animal en assiste un autre, d'espèce différente.
En tous cas, une scène à trois comme çà, je n'avais rien vu de tel jusqu'alors et n'ai rien vu de tel depuis.
Un autre jour, dans le nord de la B.C. me trouvant avec un collègue Canadien un sur une ligne de crête rocheuse oû nous avait déposés un hélicoptère quelques heures plus tôt, j'observe à la jumelle une scène insolite. Des chèvres blanches de montagne évoluent sur une corniche, un aigle survient qui fond sur l'une d'entre elles de manière répétitive. Etrange à première vue, la chèvre est certainement trop lourde pour que l'oiseau puisse l'emporter... et l'aigle semble ne faire que piquer sur sa proie sans vraiment jouer des serres ou du bec. C'est alors que mon collègue Canadien m'explique qu'il ne cherche pas à l'emporter mais à la déstabiliser, lui faire perdre l'équilibre et la faire tomber dans le vide. Ce qui finit exactement par arriver au bout d'un moment.... l'aigle plongeant derrière elle pour achever sa proie au sol si besoin est.
Je repense aussi à une autre scène étonnante dont je n'ai pas été témoin mais qui a été initialement rapportée dans le journal local de Terrace B.C. En 2008. Un bald eagle tentant, sans succès, d'entraîner au sol un cygne plus grand et plus lourd que lui..Bald Eagle'.sAerialAttackon UnsuspectingSwan
- pas de chance en orpaillant cette année... ?
c'est pas grave ! la prochaine fois essayes la vraie bâtée, le chapeau chinois conique d'avantage dans la tradition des prospecteurs français, plus performant que le ''pan'' américain à fond plat quand... on a appris à le manier
- l'eau ferrugineuse des cours d'eau et l'or du Klondike
l'or des placers et des rivières provient de plusieurs types de gisements primaires dans la roche mais très souvent associé à des sulfures surtout la pyrite (fool's gold) qui produit en s'oxydant du fer ferrique donc de la ''rouille''. Cette ''rouille'' se dépose sur les galets mais quand elle est abondante reste aussi en suspension colloidale dans l'eau. Cette coloration n'est donc pas liée directement à l'or mais aux ex-sulfures de fer qui l'accompagnaient. On peut dire que c'est un ''traceur''
sur la photo du bout de minerai jointe, la pyrite a déjà été oxydée, dissoute, elle est partie ne laissant que des formes géométriques vides. Bientôt les hydroxides de fer et les paillettes d'or vont aussi partir et se retrouver dans les eaux de ruissellement
- encore le Klondike...
pour revenir sur le récit de Turenne Auzias (Voyage au pays des mines d'or 1898) j'ai savouré, page 112, l'interview de la jeune Anglaise Miss Ida Pincett sur le comportement des uns et des autres sur la Chilcoot trail. Vois-tu de quoi je veux parler ?
- le glissement de terrain au Yukon.....
....me remonte en mémoire (pour tuer le temps en attendant la suite du récit des vacances au Katmai) l'histoire d'une nuit agitée ou les conséquences d'un déboisement débridé
J'ai lu, il y a quelques mois de çà, que près de Princeton B.C. la Transcanadienne 1 avait été coupée par un glissement de terrain. Alors j'ai repensé à un autre, gigantesque celui-là, considéré comme l'un des deux ou trois plus massifs à avoir jamais affecté le Canada, qui avait frappé la même région au milieu des années 60 (HopeSlide - Wikipedia, the free encyclopedia)
Dans les montagnes de l'Alberta, de la Colombie Britannique, notamment de l'ile de Vancouver les glissements de terrain sont fréquents. En juin 2012 se tiendra à Banff le 11ème Symposium International sur les glissement de terrain couplé avec le 2ème symposium sur les glissement de terrain en Amérique du Nord (plus de 400 spécialistes attendus)
Dans l'île de Vancouver l'accroissement du risque de glissements de terrain lié à l'exploitation forestière (le logging) est établie. Il y a trois semaines le Nord de l'ile a été temporairement isolé par une série de ce type d'accidents....et je me suis remémoré une nuit de fin d'octobre.
Entre Quatsino Sound et Kyuquot Sound nous sommes installés, un camp de cinq tentes, à la tête d'un des nombreux inlets, ces fjords de la côte Pacifique. À la tête, donc à peu près à la hauteur du delta de la petite rivière qui s'y jette. C'est dans ce camp que deux semaines plus tôt j'ai raconté comment un technicien poursuivait, clef à mollette brandie haut, un jeune ours chapardeur fuyant avec son sac à sandwich dans la gueule... sans s'apercevoir que la mère ours le coursait à son tour !
La tente, que j'occupe avec mon épouse, un peu en retrait de la cuisine, est munie d'un parement et d'un ''plancher'' de contreplaqué, confort indispensable dans l'humidité et la boue ambiantes. Elle est installée en bordure d'un ruisselet d'à peine deux pieds de large, profond de moins d'un pied et qui coule normalement paisiblement en bas de la montagne pour rejoindre la rivière dans son delta vaseux un peu plus loin. Nous avons donc l'eau courante.... bien pratique pour quelques ablutions et pour faire le thé que nous buvons très chaud. La tente d'épaisse toile blanche comme le sont toutes les tentes de prospecteur est équipée de son ''fly'' ce second toit indépendant. Bien tendu un pied au dessus il fournit une protection indispensable contre la pluie ans et très appréciable contre le froid. Quand je dis toile blanche je fais bien sûr allusion à sa couleur d'origine, sa couleur actuelle et les taches de diverses origines qui le maculent défiant toute description.
Quelques kilomètres en amont dans la rivière elle même, quelques semaines plus tôt c'était la fin du cycle pour les saumons : face au courant, immobiles, quasiment rouges, le rostre hideux proéminent, desquamant par grands lambeaux, ils attendaient la fin. Ceux qui n'étaient pas mangés par les ours tenaient le coup quelque temps puis, devenus inertes, finissaient par dériver vers l'aval et rejoindre le delta oû mouettes, corbeaux, loutres, crabes et plein d'autres locaux s'en goinfraient..
De l'autre côté de l'inlet, sur les pentes abruptes symétriques de celles dont nous occupons la base, trois loggers, certainement des tâcherons vu leur assiduité, s'affairent. Leurs tronçonneuses tournent toute la journée, courte à cette période de l'année. Ils viennent de réactiver un chantier apparemment ouvert des années auparavant et qui a déjà fortement dénudé la montagne. Et cela continue. A cette époque (années70-80) l'encadrement par le Gouvernement Provincial des compagnies forestières n'est pas... très sévère et lorsque vous survolez en hélicoptère un chantier abandonné vous avez un peu l'impression de volez autour du Mont Saint Helens après son explosion. Quel massacre... quel gâchis...à pied la progression est parfois un vrai parcours du combattant dans l'entrelacs de débris forestiers et de fûts éclatés, abandonnés parce que considérés détériorés....
Les loggers, nous ne les rencontrons pas ; chaque soir ils remontent dans leur ''crew cab'' pour passer la nuit dans une communauté proche de quelques 40 km mais la piste qu'ils empruntent court parallèle au versant montagneux de l'autre côté de la vallée.
A cette saison, dans ce coin de l'île dire qu'il pleut est d'une banalité... bof !. Nous avons donc notre propre échelle de mesure, très simple : d'une part la pluie qui vous permet de travailler, d'autre part celle qui ne le permet pas parce qu'elle est vraiment violente, forme un mur d'eau qui réduit la visibilité à rien et noie tout. Pour remplir vos fonctions sous la pluie-qui-permet-de-travailler vous avez le ciré gris ou jaune très efficace. Généralement... mais le fabricant n'a pas pensé à certaines activités : les manches ne sont pas équipées de poignets intérieurs étanches. De sorte que sur un poste de recherche, le bras levé vers le ciel pour guider une tige d'acier, votre manche est grand ouverte tel un pluviomètre. L'eau s'y engouffre, coule le long du bras jusqu'à l'aisselle et de là ruisselle un peu partout selon les mouvements du corps. Dans le dos par exemple et jusqu'au bas du dos oû elle trouve un sillon anatomique qui semble prévu pour la canaliser...l'eau n'est pas glaciale, elle n'est pas tiède non plus.. elle est froide, l'air lui est à.. disons à 10°C. Je vous assure que ce ruissellement froid dans cet endroit normalement bien au chaud est des plus déplaisants.
Bref......
Justement il pleut... il pleut depuis plusieurs jours, de telle manière que nous sommes forcés à l'inaction. Le camp est de toutes manières désert, les techniciens ayant suivi le mot d'ordre de leur Union (syndicat) et s'étant mis en grève, l'ingénieur de leur entreprise n'ayant plus rien à faire étant parti dans le même hydravion et mes deux propres collègues dans un autre pour récupérer à Vancouver en attendant la fin de la grève.
La tente cuisine, dépourvue de sol de contreplaqué, est inondée, on ne peut s'y rendre que botté de caoutchouc de sorte que nous avons pris avec nous de quoi faire du thé, grignoter, faire des sandwichs. L'eau du thé bout directement sur le poêle à bois pliable, ce genre de poêle en tôle légère que, replié, vous pouvez emmener dans votre packsack. Monté, il n'est pas très étanche mais avec l'aération naturelle de la tente aucun risque d'intoxication, quant au tirage le problème.... c'est qu'il y en a trop, ce n'est donc pas un feu continu, loin de là, et il faut l'alimenter sans cesse depuis la provision constituée quelques jours auparavant et couverte d'une bâche.
Nous sommes donc trois, mon épouse, moi-même et notre chat. Couturé de cicatrices, il ne craint pas la bagarre avec la faune locale mais n'apprécie pas du tout la pluie d'automne. C' est ce même chat qui, une ou deux cicatrices plus tard, échappera de justesse l'année suivante à l'attaque en piqué d'un escadron de corneilles désireuses de le mettre à leur menu du jour.
Nous passons nombre d'heures allongés sur le ''cot'' à lire et à fixer le ciel de tente et à écouter le crépitement de l'eau sur le ''fly'' ; les taches de la toile se déforment sous le poids de l'eau qui a fini par passer dessous. C'est un peu comme fixer un ciel pommelé et venté du Labrador, vous y déchiffrez toutes sortes de choses mouvantes. Un vrai bestiaire, on y voit même passer le profil de belle-maman.
A l'approche de la nuit le ruisselet derrière la tente est devenu un ruisseau mais s 'écoule normalement.
Mais la pluie forcit et un peu tard les miaulements du chat ainsi qu'une sensation étrange de tangage nous réveillent en sursaut. La tente est en train d'être inondée et surtout l'eau infiltrée sous le contreplaqué la fait osciller. Le ruisseau est sorti de son lit et nous allons partir à la dérive. La nuit est d'encre, diable, si jamais l'expression est justifiée c'est bien une nuit comme celle là. Les lampes- projecteurs suffisent à peine à y voir. Le ruisseau ayant grossi a raflé sur ses berges quantité de débris végétaux déposés plus loin en un véritable barrage derrière lequel l'eau monte. Plus vite fait que par toute une équipe de castors ! Immergé jusqu'au nombril il me faut maintenant détruire cette accumulation à l'aide d'un pic et d'une pelle. J'y mettrais bien un bâton de dynamite mais dans les circonstances ce serait hasardeux.... Foutu métier de m..... Dans des moments comme çà je me dis que j'aurai dû écouter tante Joséphine et faire mon Droit. Mais je réalise que j'aurais eu à porter une cravate et à prendre le métro au moins deux fois par jour... pensées traumatisantes qui aident à accepter l'inconfort du moment.
Bon... le verrou ayant sauté les choses se normalisent. Le temps de changer de vêtements et me revoilà dans mon sac de couchage. Nous nous rendormons.
Plusieurs heures plus tard le chat s'est de nouveau réveillé. Qu'est ce qui arrive au miron cette fois-ci ? il miaule et s'agite comme s'il voulait sortir... a-t-il senti, entendu quelque chose ? Mais comment diable voulez vous distinguer quoi que soit dans l'ambiance sonore qui règne : la pluie partout, la pluie qui crépite sur le fly au dessus de la tente, le ruisseau qui gargouille derrière la tente, les multiples écoulements qui cascadent de la montagne ? Moi je ne discerne rien d'autre et cependant... quelques secondes plus tard une sonorité étrange perce le vacarme. Indéfinissable au début... qu'est ce que c'est encore que ce truc ? On dirait... quelque chose qui se déchire. N... d. D... un ours s'attaque à la tente cuisine. Nous saisissons deux projecteurs, j'empoigne ma grosse MARLIN 444 et nous nous précipitons dehors où la nuit est toujours aussi noire.. et oû les lampes- projecteurs ont de la peine à illuminer la scène. Mon intention est de mettre l'intrus en fuite en lâchant, en l'air, deux ou trois coups de la Marlin dont la puissante munition tonne vraiment fort !. Mais tout va vite.. je ne vois pas d'ours et en même temps le déchirement s'amplifie et ce n'est certainement pas d'une toile de tente qu'il provient. A la seconde l'évidence s'impose....bon sang...ce n'est effectivement pas la tente qui se déchire mais la montagne elle-même et ce que nous entendons c'est le décollement d'une masse terreuse et rocheuse qui précède le glissement de terrain. Moment de panique...on entend le phénomène, on sent.. on pense sentir une vibration mais d'oû cela vient-il ? De la montagne derrière nous, à gauche... à droite ? De la montagne en face, de l'autre côte de la vallée ? Avec l'écho entre les murs de l'inlet, il semble venir de partout. Fuir, mais dans quelle direction ? La nuit est si noire.
Le temps que ces pensées nous traversent l'esprit et à l'arrachement de la ''loupe'' succède l'effondrement, le fracas des éboulements, arbres qui éclatent, claquant comme des coups de fouet, rochers qui dégringolent. Si c'est au dessus de nous il est trop tard pour fuir.. mais, Dieu soit loué, ce n'est pas au dessus de nous et quelques minutes plus tard la montagne s'apaise, seuls des blocs rendus instables perturbent maintenant la nuit en dévalant la pente de temps en temps
Cette fois ci nous ne nous sommes pas recouchés....
A l'aube... il pleut toujours. Des deux côtés de la vallée la montagne pisse, crache l'eau de tous ses pores, il en jaillit de toutes les cavités comme une éponge que l'on presserait. En face du camp de l'autre côté de la vallée, une grande cicatrice terreuse de quelques cent à cent cinquante mètres mètres marque la ''loupe'', la zône de décollement. Dessous tout est dévasté, entrelacs de terre, de roches et d'arbres. De gros rochers ont presque traversé l'inlet pour finir envasés dans le delta plus près de nos tentes que de leur point de départ. Sans la vase qui les a piégés, certains auraient peut-être bien roulé et rebondi jusque de notre côté.
Nous étions du bon côté..... sinon comme les automobilistes sur la highway Hope-Princeton dans les années 60 nous serions peut être encore enfouis sous des tonnes de roches
à quoi tiennent les choses!
En attendant la suite au Katmai.. les ours !!! les ours !!
jean-paul Image attachée: Photo postée par le membre Cochize. | | À: Cochize · 14 décembre 2011 à 2:40 · Modifié le 8 juil. 2013 à 0:58 Message 45 de 410 · Page 3 de 21 · 6 519 affichages · Partager Bonsoir J-Paul
C'est un réel plaisir de te rencontrer sur mon carnet, et une fierté, car je sais que tu as beaucoup roulé ta bosse dans le nord du continent américain. Tes multiples anecdotes sont toujours passionnantes (on ressent si bien l'atmosphère du pays en te lisant), et je suis heureux de t'avoir donné l'occasion de nous en distiller une de plus. Tu es le bienvenu ici si la suite de mon récit peut t'en rappeller d'autres.
Et dire que j'ai hésité à mettre cette vue de l'éboulement qui domine Dawson City ! Je me souviens aussi d'un glissement de terrain qui m'avait sacrément gêné il y a quelques années. C'était également en Colombie Britannique, sur le Stewart-Cassiar Hwy. Je voyageais direction Sud, avec l'intention de rejoindre rapidement Hyder (et, on se se refait pas, ses ours). Je faisais étape à Dease Lake, et devais rouler une longue étape vers le Sud le lendemain matin. Sur le coup de 20h, je vois en faisant le plein d'essence une voiture de police qui faisait également son refueling. Nous discutons, je demande des infos sur la route de demain, et là, catastrophe. Les policiers m'apprennent qu'un méga glisssement de terrain vient juste d'avoir lieu il y a quelques heures, une petite centaine de km plus loin, dans la région d'Iskut, aux environs de la rivière Stikine (que nous recroiserons à nouveau vers son embouchure dans le voyage actuel). Ils viennent juste de l'apprendre, n'ont pas encore posé de signalisation ; mais partent maintenant, ils sont chargés de le faire sans délai. La route a été emportée sur plusieurs centaines de mètres, et sera probablement coupée des mois ! Gros problème pour moi, car après un passage rapide à Hyder, je devais rejoindre très rapidement Vancouver où je devais impérativement prendre, trois jours plus tard, un vol pour la région de San Francisco où j'avais une réunion importante (avec cravate ). Tout est à l'eau. Hyder n'est plus au programme (cette fois). Je vais devoir remonter à grande vitesse vers le Territoire du Yukon, et à Watson Lake (voir mon passage cette année, dans ce récit, le village avec des panneaux), prendre l' Alaska Hwy vers le Sud à marche forcée. C'est beaucoup plus long. Nous sommes donc repartis le lendemain matin à 3h du matin, à la nuit noire (nombreux animaux sur la route à cette heure), pour arriver très tard le soir à Fort St John (j'en ai aussi parlé cette année). Soit une étape imprévue de 1200 km, par une route souvent défoncée, avec de multiples ralentissements pour travaux... Nous avons ensuite continué le lendemain et le surlendemain sur le même rythme, mais j'ai eu mon avion !
Cette année là avait été propice en glissements de terrain, car plus au Sud un peu plus tôt, il avait été impossible de rejoindre Prince Rupert, un méga glissement de terrain ayant coupé la route aux environs de Terrace. Comme tu le dis, ces phénomènes n'ont rien d'exceptionnels dans le nord de la BC. Mais c'est vrai que celui de Hope (pourtant bien plus au Sud) que tu évoques est particulièrement spectaculaire. Tout comme "le tien" dans le Nd de Vancouver Island.
=+=+=+=+=+= Sarah Palin, j'ai été très surpris de constater cet été qu'elle n'était pas politiquement complètement morte. De France, c'est l'idée qu'on s'en fait. Mais en Alaska, elle continue à avoir des fans.
Et la description très "rustique" et masculine que tu en fais, on pourrait l'appliquer à plusieurs femmes que j'ai rencontrées en Alaska (par ex la logeuse que nous aurons cette année à Anchorage). Ce sont quand même des gens durs et très courageux, une race beaucoup moins répandue "en bas" !
=+=+=+=+=+= Super ton histoire de piège à ours ! Mais pourquoi ne les endorment-ils pas avec une munition spéciale, comme cela se fait en Afrique ?
=+=+=+=+=+= Pour l'or, c'est sûr, j'y arriverai, je veux devenir riche !!!!!!
Merci pour ton explication technique concernant l'eau ferrugineuse des ruisseaux aurifères. Je ne la connaissais pas, mais vraiment, tous les ruisseaux aurifères sont de cette couleur. Cela est je pense un excellent indice. Et c'est en tout cas une info qui me sera très utile (voir 3 lignes plus haut).
=+=+=+=+=+= Pour en revenir aux multiples anecdotes que tu nous as contées sur VF, elles tournent souvent autour de prospecteurs, ou autour d'ours. Aussi cette année j'ai découvert dans une librairie de Juneau deux livres d'histoires locales sur les ours d' Alaska, un peu dans le genre des tiennes. Et ce sont tes histoires qui m'ont incité à faire cet achat (pas encore lu). Tu m'as couté une quarantaine de $$$ !
Quant aux deux livres sur le Klondike, je vois que tu les as lus également en entier. Je les trouve envoutants. On s'évade en un instant de notre temps, on est complètement en 1898 avec eux, on souffre avec eux, on se réjouit avec eux, on voyage avec eux...
=+=+=+=+=+=
Enfin, sur un point tu m'as déçu . Je comptais un peu sur toi pour me donner un avis sur le phènomène lumineux que j'ai vu dans la région de Teslin. Aurore boréale ? Autre chose ? Tu as beaucoup roulé ta bosse par là bas dans le Nord, et tu as dû appercevoir dans ces régions des phénomènes un peu semblables.
=+=+=+=+=+=
Quant aux ours de Katmai, j'envisageais de faire un envoi un peu long le WE prochain (et encore pas certain). Mais comme vous êtes un certain nombre à les réclamer, je vais changer de stratégie, et tronçonner.. Dès demain je vais essayer de poster le début de la journée et les premiers nounours.
Juste pour patienter, voici une vue de Brooks Falls, mais qui date de notre voyage de 2007 (c'etait quasiment identique cette année).
J-pi | | À: Trois14 · 14 décembre 2011 à 21:18 · Modifié le 8 juil. 2013 à 1:07 Message 46 de 410 · Page 3 de 21 · 6 448 affichages · Partager Notre hydravion rejoint la rive. Il nous attendra là jusqu'à ce soir.
Et surprise, nous retrouvons ici le petit quadriplace de Katmai-Air immatriculé N495K, celui-là même qui nous avait transportés il y a 4 ans depuis King Salmon jusqu'à Brooks.
N495K
Guidés par notre pilote, en groupe compact, nous rejoignons avant toute chose (c'est absolument obligatoire) le petit bâtiment du Visitor Center du Katmai National Park, afin d'y subir un topo de 10' sur la topographie de la région et surtout sur les règles à respecter dans le parc vis à vis des ours.
topo On nous précise que les ours sont ici chez eux et pas nous, ils sont donc à leur place partout ! C'est à nous de nous adapter et, où qu'ils soient, de leur laisser la priorité, et le choix complet de leurs mouvements ; si un d'entre eux traîne sur notre sentier et nous barre la route, nous devons attendre patiemment qu'il veuille bien abandonner sa position ; ou a défaut, nous devrons faire un détour au large dans la forêt épaisse. Une distance de sécurité doit être respectée (autant que possible, car une rencontre surprise n'est jamais exclue). Moyennant quoi, on nous assure que nous ne courons aucun risque (en principe). Car les ours ici ont un but unique : attraper et manger un maximum de saumons (jusqu'à 40 par jour et par ours). Les quelques visiteurs humains font partie du décor, mais compte tenu de la forte préférence pour la bonne chair des saumons frais qu'ils trouvent ici en grand nombre, nous ne sommes pas considérés comme une proie (en principe). A condition de ne pas les gêner, ni les surprendre, et surtout de ne jamais nous approcher des bébés ours, que leur mère protège toujours avec soin. On nous prodigue cependant tous les conseils utiles pour le cas où un ours aurait oublié les "accords" passés avec l'espèce humaine, et se montrerait menaçant (du bon usage de notre sac à dos sur lequel on le laissera s'acharner –toujours en principe-, le temps pour nous de fuir). Cette manoeuvre a parait-il sauvé ici plusieurs vies (mais les sacs sont alors déchiquetés, jamais récupérables). Mais on nous rassure : il n'y a finalement eu, à Brooks Falls, aucun accident avec mort d'homme à déplorer depuis un certain nombre d'années. Nous devons cependant signer un papier (bien sûr simple formalité, nous assure-t-on) précisant que nous sommes bien au courant des risques encourus, et que nous nous interdisons tous recours ultérieur en responsabilité contre le Katmai NP en cas d'accident. Seulement ensuite, le ranger distribue à chacun un très beau pin à porter bien visible, attestant que nous avons bien assisté au speech (et signé le papier). Les ours seront ainsi prévenus en voyant le pin que nous ne leur voulons aucun mal !
Ceux-ci sont partout, mais c'est vers la rivière (Brooks River) qu'ils sont en plus grand nombre et le plus spectaculaires. Trois plateformes d'observation ont été construites aux endroits les plus photogéniques. La plus intéressante est celle qui se trouve à proximité immédiate de la chute (Brooks Falls). Ce point se situe à environ 2 miles du Visitor Center.
Il nous faut d'abord longer le lac, puis traverser la rivière sur une passerelle (à condition qu'un ours n'ait pas, comme pour nous il y a 4 ans, l'idée de s'installer et de se prélasser une demi-heure sur ladite passerelle). Le trajet se poursuit ensuite sur un beau sentier à travers la forêt, jusqu'aux chutes. Des rangers sont présents dans la zone du Visitor Center, et près des trois plateformes ; certains accompagnent les groupes de personnes qui ne préfèrent pas faire le trajet seuls dans la forêt. Ils veillent surtout à faire respecter "la" distance de sécurité envers les ours. Mais ailleurs, ils ne sont pas là, nous sommes livrés à nous-mêmes, et je trouve ça très bien mieux.
Avant de quitter la zone du Visitor Center, bien qu'il soit environ 10h, nous décidons de manger ce que nous avions apporté, afin de ne pas faire suivre de victuaille avec nous. Nous aurons ainsi la journée entière pour nous occuper des ours.
Nous passons devant le lodge, et ses cabines nettement améliorées par rapport à qu'elles étaient il y a 4 ans ; le rapport qualité/prix est ainsi un peu moins désastreux...
... puis nous débouchons sur le lac, et la magie commence. Il y a dans cette zone beaucoup de mères accompagnées de leurs petits. Prudence !
une mère, debout, cherche à apercevoir, au loin dans le lac, une zone avec beaucoup de poissons, pendant que fiston s'impatiente. Du haut de ses presque trois mètres, elle est impressionnante.
Nous passons la passerelle sans encombre cette fois (un dispositif de fermeture a été ajouté, interdisant maintenant son accès aux ours), mais beaucoup d'ours nous observent, indifférents. Certains sont en plein repas. Des rangers veillent.
Puis nous continuons, seuls désormais. Le sentier apparait très champêtre. Une mousse épaisse recouvre les talus. Des lupins arctiques investissent les zones moins ombragées.
mousse épaisse
lupin arctique
Mais attention, contrairement à ce que je viens de dire, nous ne sommes pas seuls dans la campagne !
il nous a bien surpris, celui là !
Des sentiers bien tracés paraissent descendre de la forêt vers notre chemin. Mais ce sont des passages d'ours, car ces grosses bébêtes ont leurs habitudes, elles passent toujours par les mêmes endroits. Parfois les arbres sont abimés, car les ours s'y frottent pour tenter de se débarrasser de leurs parasites.
Annie, beaucoup moins tranquille qu'il y a un quart d'heure, n'est pas loin de croire au traquenard. Elle applique scrupuleusement la consigne, fait du bruit en frappant dans ses mains, et chante à tue-tête. Ceci est sensé prévenir les ours qu'il y a du monde (le pire serait qu'ils soient surpris). Quoi qu'il en soit, nous progressons, en musique (merci Annie), et arrivons à proximité de la rivière sans autre incident. Nous retrouvons alors du monde (Annie est rassurée), mais aussi beaucoup plus d'ours (Annie est moins rassurée).
C'est ici le saint des saints, celui qu'on voit en photo sur Géo au moins une fois par an !......... Le spectacle va commencer. - | | À: Trois14 · 14 décembre 2011 à 21:38 Message 47 de 410 · Page 3 de 21 · 6 438 affichages · Partager Héhé ! Quel chic pour faire durer le suspens !! Encore une fois merci pour ce récit et ces photos ! Quand en plus, Cochize s'en mêle... | | À: Trois14 · 14 décembre 2011 à 21:57 Message 48 de 410 · Page 3 de 21 · 6 434 affichages · Partager Bonsoir,
Percée à jour. C'est bien de là que me vient l'idée. | | À: Trois14 · 15 décembre 2011 à 8:46 Message 49 de 410 · Page 3 de 21 · 6 395 affichages · Partager Formidable ! Manifestement c'est là qu'il faut aller pour voir les ours ! Je vous suis avec attention ! A+ | | À: Trois14 · 15 décembre 2011 à 10:49 · Modifié le 29 jan. 2012 à 15:58 Message 50 de 410 · Page 3 de 21 · 6 386 affichages · Partager Nous apercevons de suite au milieu de la rivière deux ours en pleine tâche.
Brooks River
Pour nous approcher, nous devons cheminer sur une passerelle. D'une part nous y sommes en sécurité, d'autre part elle débouche sur une plateforme surélevée, idéale pour l'observation. Deux rangers peuvent répondre à nos questions.
Le passage vers cette passerelle au bord de la rivière mais avant la chute, nous est en fait imposé. Cet observatoire est une sorte de "zone tampon", permettant de n'orienter des visiteurs vers le dernier observatoire (celui des chutes), que lorsqu'il y a de la place disponible sur cette dernière plateforme, où le nombre de personnes est contingentée à une quinzaine environ (quand on est en place, on peut y rester aussi longtemps qu'on veut).
Mais d'ici, c'est très bien aussi.
Cependant, pour la photographie, je réalise que, avec mon petit compact Panasonic de 200 grammes, je passe vraiment pour un rigolo. Surtout quand je contemple l'artillerie impressionnante de mes voisins.
Dans cette zone l'eau n'est pas profonde, les ours repèrent d'abord (ils sont alors rigoureusement immobiles, exceptés leurs yeux vifs qui cherchent), puis soudain explosent, sautent, courent après leur proie, qu'ils attrapent parfois, mais le plus souvent ratent. Ils prennent alors un air dépité qui fait vraiment pitié.
Mais certains, plus sportifs, font de la pêche sous-marine, un peu plus loin, là où la rivière est plus profonde. C'est assez spectaculaire de voir nager sous l'eau ces mastodontes, mais cette technique ne s'avère pas spécialement efficace.
Les rangers notent scrupuleusement avec application tout ce qui se passe, les rushs, les succès où les échecs de chaque bête. C'est beau, la science ! Enfin au bout de 10 minutes l'un d'entre eux nous aborde, et nous confirme que c'est à nous. Si nous le souhaitons, nous sommes maintenant autorisés à rejoindre le dernier observatoire, celui des chutes, où il y a deux places pour nous.
Nous reprenons sur 200 mètres la passerelle surélevée. Des ours passent dessous, indifférents, à un mètre à peine de nous. Spectaculaire ! Certains adeptes de diététique, afin d'avoir un repas équilibré, dégustent un peu de salade avant de s'attaquer au plat principal.
Des jeunes, qui se sont un peu éloignés de leur mère passent par là. Ils sont trop mignons. Mais ils rejoignent vite maman et sa protection au bord de l'eau (nous reverrons ces trois là plus tard, car ils sont vraiment attachants).
Un male à l'aspect patibulaire ne nous inspire, lui, vraiment pas confiance (nous apprécions d'être surélevés). Mais il nous ignore. Son air dépité vient en fait de ce qu'il s'est fait exclure de sa zone de pêche par un ours dominant, plus gros.
Et enfin nous approchons de la chute (Brooks Falls).
Nous resterons sur cette dernière plateforme, scotchés, plus de trois heures.
Bien sûr, il est un peu frustrant de ne pas être seul, et même de se sentir séparé des bêtes. Mais fascinés par le spectacle, nous ne nous en rendons pas du tout compte. Et je dois admettre que ici la densité en ours est telle, leur activité si importante, que cette "protection" est indispensable.
La chute qui barre toute la rivière, fait une soixantaine de mètres de large. Nous sommes à 3 mètres du bord, surélevés de 1,5 mètres environ.
...
+ =+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=POUR LA SUITE DU VOYAGE, CLIQUEZ ICI
... | | À: Trois14 · 15 décembre 2011 à 11:13 Message 51 de 410 · Page 3 de 21 · 6 246 affichages · Partager Hello
Sublime ton carnet! Et les ours... Impressionnant cette densité! Le Yellowstone ou Sequoia font petit joueurs à côté .
En tout cas l' Alaska c'est vert, mais c'est beau (n'en déplaisent à certains ).
@++ | | À: Krikri6792 · 15 décembre 2011 à 11:22 Message 52 de 410 · Page 3 de 21 · 6 241 affichages · Partager Bonjour krikri
c'est là qu'il faut aller pour voir les ours
Oui, et non. Car si tu me fais l'honneur de continuer à suivre notre voyage, tu verras que nous avons découvert, une dizaine de jours plus tard, un endroit que je préfère.
Mais nous en sommes seulement à Katmai aujourd'hui. J'ai tiré un nombre incalculable de photos, et vais encore en présenter quelques unes, plus traditionnelles, des ours aux chutes...
Il m'est bien difficile de trier et de n'en conserver qu'un nombre très réduit. Le voyage est trop récent dans mon esprit, ces vues me rappellent des souvenirs trop précis ; j'ai été incapable d'être suffisamment sévère dans la sélection. Aussi est-elle large, trop large (mais quelles photos supprimer ?). Ce sera donc au lecteur de passer vite, s'il trouve que les vues se ressemblent trop.
J-pi | | À: Trois14 · 15 décembre 2011 à 20:21 Message 53 de 410 · Page 3 de 21 · 6 210 affichages · Partager Bonsoir J-Pi Comme beaucoup de lecteurs j'attendais les ours et me voici servie ! Je prends toujours autant de plaisir de vous lire, surtout si Cochize rajoute de temps en temps ses anecdotes toujours aussi passionnantes. Mais j'ai cru comprendre que d'autres récits (et photos) nous attendent. Donc j'attends la suite avec impatience. Bonne soirée, Liliane
Ps : j'aime toutes les photos, mais j'avoue que j'ai un petit faible pour la photo de l'ours "0122" !!! | | À: Bluequark · 16 décembre 2011 à 5:40 Message 54 de 410 · Page 3 de 21 · 6 196 affichages · Partager Je veux y aller moi aussi!!!
Mais les ours ne semblent pas dangereux ? ca me stresserait pour mes enfants...
Tu as vu des familles ? | | À: Trois14 · 16 décembre 2011 à 8:55 Message 55 de 410 · Page 3 de 21 · 6 184 affichages · Partager Je reviens sur quelques détails :
Notre hydravion rejoint la rive. Il nous attendra là jusqu'à ce soir.
Cela signifie-t-il que c'est une excursion de journée ? Tu parles de la cabine un peu plus loin, tu n'es donc pas resté sur place plusieurs jours ? Sinon, je suppose que c'est possible ?
je réalise que, avec mon petit compact Panasonic de 200 grammes, je passe vraiment pour un rigolo.
Toutes ces photos ont été faites avec le compact ?
tu verras que nous avons découvert, une dizaine de jours plus tard, un endroit que je préfère.
Pas sur Katmai alors ?
Je commence à glaner des infos (même si ce n'est pas pour 2012 )... mais c'est sûr, si je prévois l' Alaska, c'est là que je veux aller !
A+ | | À: Mousseliine · 16 décembre 2011 à 10:05 · Modifié le 16 déc. 2011 à 11:33 Message 56 de 410 · Page 3 de 21 · 6 179 affichages · Partager bonjour
Mais les ours ne semblent pas dangereux ? ca me stresserait pour mes enfants... Tu as vu des familles ?
Il faut me lire un peu au deuxième degrè. Il est certain que les ours sont des fauves, et donc par définition dangereux (ce n'est pas à une Canadienne que je l'apprendrais).
Ils sont en particulier dangereux quand on les gène ou leur fait peur (en les surprenant), ou quand les femelles craignent pour leur petits, ou quand on les excite par de la nouriture trop facile. D'où la nécessité en forêt de faire du bruit pour jamais les prendre au dépourvu. Et de ne jamais "couper" la mère de ses petits. Et de ne jamais avoir de bouffe fraiche dans son sac (ils ont un excellent odorat).
Mais ils sont dangereux d'une manière générale, car ce sont des carnivores, qui doivent manger beaucoup en été, pour faire des provisions pour l'hiver. Ils sont donc dangereux quand, plus ou moins affamés, ils recherchent de la nourriture. C'est le cas à l'intérieur des terres, loin des ruisseaux à saumon. Je pense en particulier aux ours de Denali, qui n'ont pas la chance et les possibilités des ours d'ici pour se nourrir (d'ailleurs ils sont beaucoup plus rachitiques, et pèsent deux à trois fois moins). Ils se nourrissent alors d'herbe, de racines et de petits rongeurs, mais il ne refuseraient pas une plus grosse bête de 80 kg .
Mais les ours ont une telle préférence pour les saumons (certains ne mangent d'ailleurs que la peau du poisson, délaissant les "déchets" (les filets) aux ours plus faibles ou plus jeunes, ou aux oiseaux), que, durant les périodes où ces derniers sont fréquents, ils sont obnubilés par leur quête de saumons (c'est ainsi qu'ils accumulent kg et protéines pour l'hiver).Dans ces conditions, et si on ne les provoque pas et si on les respecte, on ne court pas vraiment de dangers, en tout cas ici où les saumons sont partout.
Mais je n'amènerais jamais un jeune enfant ici. Car il peut paraitre plus "facile" et appétissant, qu'un dur à cuire comme nous. De plus l'accès est très couteux (entre 6 et 700$ par personne). Quoi qu'il en soit, je n'ai, ni cette fois ni il y a 4 ans, jamais vu d'enfants ici.
Pour être complet, il y a à Katmai une autre catégorie de touriste, qui partage avec nous l'accés en avion. Ce sont les pêcheurs de saumons. Parfois ils pêchent à proximité des ours, et celà me parait très dangereux, car ours et pêcheurs sont alors en compétition. Mais je ne suis pas pêcheur. | | À: Trois14 · 16 décembre 2011 à 10:53 Message 57 de 410 · Page 3 de 21 · 6 171 affichages · Partager hello JPi,
Superbe ce carnet ! j'aime beaucoup les couleurs, l'ambiance des "villes" ( Skagway, Dawson City) et bien sûr ces ours fascinants !
Merci beaucoup pour ce retour très intéressant !
@++ Vnoa | | À: Trois14 · 16 décembre 2011 à 11:03 Message 58 de 410 · Page 3 de 21 · 6 170 affichages · Partager Bonjour,
Je l'ai déjà dit mais j'aime vraiment bien ce carnet. Seul problème : maintenant, moi aussi je veux aller voir les ours.... | | À: Krikri6792 · 16 décembre 2011 à 11:08 · Modifié le 17 déc. 2011 à 1:59 Message 59 de 410 · Page 3 de 21 · 6 168 affichages · Partager BONZOUR Krikri (cela devrait te rappeler des vacances récentes )
Notre hydravion rejoint la rive. Il nous attendra là jusqu'à ce soir.
Cela signifie-t-il que c'est une excursion de journée ? Tu parles de la cabine un peu plus loin, tu n'es donc pas resté sur place plusieurs jours ? Sinon, je suppose que c'est possible ?
Exact, aussi bien cette fois qu'il y a 4 ans. Mais j'ai conscience de prendre des risques, car la journée est très couteuse, et peut être complètement ratée (en cas de très mauvais temps, ou si les ours sont mal lunés, sans faim). Et de plus cela ne permet pas de faire la fameuse excursion "Valley of 10.000 smokes", organisée par les rangers. Mais si le seul objet est l'observation des ours, à condition d'avoir un peu de chance, une bonne journée est largement suffisante
Mais il est vrai qu'on peut rester plusieurs jours. Le lodge à proximité du Visitor Center, avec sa cafèt (diner et pd), est très sommaire, mais extrêmement couteux. Je crois même me souvenir (à confirmer, je n'en suis plus certain) qu'il y a une zone de camping, protégée des ours par une grosse clôture électrique. Mais je sais qu'il faut réserver le lodge trrrrrrrrrrrrrrès longtemps en avance.
je réalise que, avec mon petit compact Panasonic de 200 grammes, je passe vraiment pour un rigolo.
Toutes ces photos ont été faites avec le compact ?
Exact. Il s'agit d'un Panasonic TZ7 @ 250€, très compact, que je peux faire suivre partout. Il possède un zoom optique de 15, et fait en général des photos qui me satisfont. Seul bémol, le soir ou avec un très faible éclairage, une ouverture plus importante ne serait pas un luxe (encore que j'ai fait (en pose) en mai dernier des photos d'étoiles de l'hémisphère austral, depuis le Botswana sous un ciel d'une pureté extrème, qui stupéfaient les astronomes confirmés).
En fait, l'artillerie lourde, cela fait 15 ans que je l'ai abandonnée. Je privilégie l'aspect léger et la compacité. Et je ne le regrette en général pas. Cet appareil, et celui là seulement, me suit partout.
un endroit que je préfère.
Pas sur Katmai alors ?
Non, c'est beaucoup plus au Sud, à Anan Creek, dans la région de Wrangell. j'espère que mon carnet ira jusque là.........
Je commence à glaner des infos (même si ce n'est pas pour 2012 )... mais c'est sûr, si je prévois l' Alaska, c'est là que je veux aller !
J'en suis ravi, car l' Alaska est vraiment et de loin la région des USA la plus authentique. Si vous souhaitez des infos plus précises, je me ferais un plaisir de te les donner (si j'en suis capable). A+
JP | | À: Trois14 · 16 décembre 2011 à 18:32 Message 60 de 410 · Page 3 de 21 · 6 138 affichages · Partager Le gros problème est que maintenant moi aussi je veux aller en Alaska. Comme si je n'avais pas déjà assez de projets en tête Pour ce qui en est des appareils photos, j'ai de plus en plus tendance à faire comme toi. Les compacts sont de plus en plus performants et pèsent si peu... un reflex c'est lourd, il faut parfois changer d'objectif... pour le moment, j'emporte les deux quand nous partons en famille mais.... je regrette presque d'avoir acheté le reflex par moment.... Je continue à te suivre avec beaucoup d'intérêt. | Carnets similaires sur l'Amérique du Nord: Heure du site: 9:54 (21/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 560 visiteurs en ligne depuis une heure! |