Trois14 · 18 juillet 2011 à 10:18 · 1 221 photos 410 messages · 71 participants · 126 610 affichages | | | À: Trois14 · 17 décembre 2011 à 2:07 · Modifié le 27 déc. 2011 à 13:24 Message 61 de 410 · Page 4 de 21 · 8 782 affichages · Partager Aux environs de la chute, règne une hiérarchie scrupuleusement respectée.
La place la plus enviée est au sommet de la chute, bien situé pour gober en vol avant leur amerrissage les saumons qui tentent de sauter la chute. Cette place recherchée est réservée à un gros ours, bien balafré (il a dû bagarrer dur pour faire admettre son statut). Personne ne le lui dispute. Souvent, un plus jeune mais probablement très bagarreur aussi (quelques blessures) se tient en retrait à proximité. Il récupère la place dès que le N° 1 l'abandonne un instant pour avaler son saumon (mais il la laisse sans manière dès que le premier fait mine de vouloir la récupérer).
Et seulement quand les deux "prioritaires sont absents, d'autres pour de courts instants peuvent venir tester la position.
Voici quelques vues du "patriarche".
enfin !
un plus jeune essaye !
[Nota : cette vidéo a été prise par moi, tout comme les autres que je pourrais proposer sur ce post. Elles sont apparemment "saines", je pense donc que vous pouvez les télécharger sans crainte]
Il n'y a donc finalement que peu de "monde" au sommet des chutes. Si manifestement la place en haut est la plus prestigieuse, je persiste à penser que ce n'est pas la meilleure. Car la technique est vraiment difficile, et il faut être très vif. C'est en bas qu'il faut se placer, à peu de distance de la chute. En effet, le saut de la chute par les saumons est le plus souvent raté (ils doivent s'y reprendre à plusieurs fois). Ils retombent alors un peu choqués en aval de la chute et doivent récupérer un moment avant de tenter un autre essai. Mais justement, plus ou moins assommés, ils sont alors une proie facile pour les ours du bas, qui n'ont qu'un mouvement à faire pour les attraper.
De fait, il y a en permanence 5 ou 6 ours qui "travaillent" en bas. Ce sont je pense les plus intelligents, en tout cas les plus efficaces.
-
- | | À: Trois14 · 17 décembre 2011 à 2:12 · Modifié le 27 déc. 2011 à 13:26 Message 62 de 410 · Page 4 de 21 · 8 755 affichages · Partager Depuis notre passerelle-observatoire, nous apercevons les diverses scènes du spectacle.
Loin de la cohue des chutes, quelques ours, plus sportifs, préfèrent choisir leur saumon, et le "courser" ensuite dans la rivière. D'abord ils observent, calmes, parfois la tête sous l'eau pour mieux voir les poissons. Puis ils explosent, faisant preuve d'une énergie énorme.
Remarquez, un peu en aval, mais assez proche, un groupe de pêcheurs. En effet un grand nombres des voyageurs à Brooks River ne viennent pas pour admirer les ours. Ce qu'ils recherchent, tout comme les ours, c'est le saumon. Ils arrivent avec leur équipement hypersophistiqué, et passent leurs journées à pêcher. Par sécurité (peut-être est-ce obligatoire) ils restent en groupe, mais ne semblent pas redouter la proximité des ours, avec lesquels ils sont pourtant en concurrence directe. Revenus le soir à proximité du Visitor Center, ils y trouvent un équipement spécifique pour congeler et stocker leurs prises. Et en fin de séjour, les poissons sont transportés à Anchorage, où les pêcheurs les récupèrent enfin (je n'ose penser au prix à payer).
Ils ont alors le plaisir durant l'année de déguster du poisson pêché par eux à Brooks River. Quelle gloire, devant des convives ! Cependant, je me demande si leur principal mérite n'est pas d'avoir dépensé beaucoup d'argent pour cette expédition, et pour l'intendance (stockage, transport de leurs prises). Car la pêche elle-même me parait l'une des plus faciles qui soit. Imaginez la difficulté pour pêcher dans une rivière où les poissons sont partout en grand nombre (souvent plusieurs par m2). Un gamin de 10 ans, sans être doué, ferait je présume des ravages.
Quoi qu'il en soit, pour les ours aussi cela marche.
Une fois le poisson attrapé, les techniques pour le manger peuvent différer. Mais la règle générale est de prendre ses distances avec le groupe des autres ours, car un poisson pêché par l'un est une proie pour les autres.
Les ours les plus gros ou les plus violents, préfèrent voler le poisson attrapé par un confrère, plutôt que de rester dans l'eau pour pêcher eux-mêmes. Et ça marche. L'ours le plus fort parvient en général à ses fins (parfois près une petite bagarre d'intimidation, mais que le plus faible abandonne toujours vite).
Ainsi donc, beaucoup rejoignent au plus vite la rive pour manger leur prise plus à l'abri ; nous en apercevons qui s'installent juste derrière nous, car manifestement, ils pensent y être tranquilles, et ils ne nous redoutent pas, nous.
D'autres restent au bord, mais ne demeurent jamais longtemps tranquilles.
Les plus gros, eux, peuvent se permettre de manger sur place, et les autres restent à distance.
Mais les plus prudents quittent au plus vite la rivière, empruntent un chemin en forte pente (qu'ils gravissent avec une vitesse impensable, faisant preuve d'une puissance instantanée incroyable) et vont se perdre dans la forêt profonde pour manger tranquilles.
De notre "perchoir", nous observons à loisir certains qui musardent. Nous sommes parfois à moins de deux mètres. Deux choses nous frappent alors. 1/ les nombreuses blessures ou écorchures, reliquat de relations tumultueuses, 2/ les griffes de ces fauves.
Mais parfois aussi, nous sommes les témoins d'un peu plus de douceur : maman et ses enfants. Ils font preuve de toujours beaucoup d'affection entre eux. Les mères restent vigilantes. Lorsqu'elles vont à la pêche dans la rivière, elles conservent toujours un oeil sur leurs petits. Les principaux prédateurs en sont les gros ours agressifs, qui n'hésitent pas à manger leurs enfants. Aussi, dès qu'un "gros" se rapproche trop de leur progéniture, elles quittent leur position de pêche pour revenir protéger les petits en rugissant et en montrant les dents.
- - | | À: Trois14 · 17 décembre 2011 à 2:17 · Modifié le 29 jan. 2012 à 16:00 Message 63 de 410 · Page 4 de 21 · 8 747 affichages · Partager Pour illustrer le message précédent, et pour terminer en douceur et en beauté, je vais conter la visite de la maman avec ses deux petits trop mignons (ceux là même que nous avions aperçus en arrivant).
Les enfants arrivent tous seuls, par un sentier descendant à la rivière. Mais la mère n'est jamais loin, derrière
L'un d'entre eux, le plus intrépide, va même s'aventurer seul au bord de la rivière.
Mais très vite le reste de la famille le rejoint.
C'est bien joli, dit la mère, mais nous devons manger. Je dois aller pêcher.
Mais maman, tu ne vas pas nous laisser tout seuls, dit le plus timide.
Si, il le faut. Restez bien sages au bord, je reviens vite.
Enfin, ce n'est pas trop tôt !
La mère revient alors vers ses deux jeunes, et le trio quitte au plus la rivière pour aller partager la prise. Ils passent sous notre passerelle, et vont derrière, dans des herbes épaisses, tranquilles. Mais nous pouvons les apercevoir.
Oui, je sais. Tout cela fait un peu cucu, mais dans ce monde de brutes, pris dans l'ambiance, on est facilement attendri.
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- | | À: Trois14 · 18 décembre 2011 à 8:16 Message 64 de 410 · Page 4 de 21 · 8 688 affichages · Partager Bonjour trois14, je vois que tu as trouvé le temps de continuer ton récits sur ton voyage en Alaska, merci infiniment pour ces pages, vivantes et superbement illustrées. J'ai adoré les ours, fantastique !! ça fait plaisir de savoir qu'il y a encore des endroits comme ça. Je suis bien content de savoir que mon site Astro t'a accaparé une soirée, il est fait pour ça. @+ | | À: Trois14 · 23 décembre 2011 à 19:05 Message 65 de 410 · Page 4 de 21 · 8 624 affichages · Partager Bonsoir, Je réagis à votre commentaire sur la facilité de pêche à Brooks. Parce que je connais bien et Brooks et la pêche au saumon à la mouche. Par contre je crains que vous ne connaissiez quant à vous pas très bien la pêche, encore moins la pêche au saumon, et encore encore moins la pêche au saumon à la mouche ! Ces pêcheurs pêchent à la mouche fouettée (seule autorisée à Brooks), technique qui nécessite un apprentissage sérieux, (mais pas forcément un matériel sophistiqué !) et ne s'improvise pas surtout lorsqu'il s'agit de poissons aussi puissants que les saumons. En outre les sockeyes sont réputés pour être particulièrement difficiles car ils mordent peu. Autant dire qu'un enfant de dix ans ne fera pas plus de carnage que vous ! (A moins de "snagguer" ce qui est parfaitement interdit et hors de propos pour un pêcheur doté d'un minimum d'éthique). Si à Brooks la majorité des pêcheurs ciblent les saumons, quelques experts ciblent les grosses truites arc en ciel, présentes bien que beaucoup plus discrètes, et là c'est encore une autre paire de manches pour en capturer une (et seulement pour ce plaisir car on les remets à l'eau). | | À: Trois14 · 23 décembre 2011 à 19:43 Message 66 de 410 · Page 4 de 21 · 8 616 affichages · Partager J'aime bien ta petite histoire de maman ours et de ses deux petits... ils sont adorables ! Merci de nous faire partager ces magnifiques images !
Les vidéos : pourquoi ne les héberges-tu pas sur Youtube et ensuite tu peux les diffuser sur VF comme indiqué ci-dessous :
voyageforum.com/...F;page=unread#unread
Bonne continuation
Christine | | À: Cheechako · 23 décembre 2011 à 21:44 Message 67 de 410 · Page 4 de 21 · 8 607 affichages · Partager Bonsoir cheechako
J'ai bien lu votre message, et il me trouble un peu. Car tout ce que vous dites est probablement vrai.
je crains que vous ne connaissiez quant à vous pas très bien la pêche, encore moins la pêche au saumon, et encore moins la pêche au saumon à la mouche !
C'est complètement exact.
En outre les sockeyes sont réputés pour être particulièrement difficiles car ils mordent peu. Autant dire qu'un enfant de dix ans ne fera pas plus de carnage que vous !
Je l'avais écrit, car c'est ce que je pensais sur le moment. Et j'admets que le mérite des pêcheurs ne me paraissait pas du tout évident sur le moment. Vous avez rectifié. Vous ajoutez même des précisions complémentaires intéressantes sur la pêche à la mouche à Katmai. Dont acte, je vous en remercie. Mais j'hésite cependant à réécrire mon texte, et finalement je pense que je ne le réécrirai pas, car ce n'est en rien un document technique officiel, mais un carnet de voyage, où j'ai transcrit mes impressions du moment, même si elles étaient erronées.
Merci cependant d'avoir apporté ces rectificatifs utiles. La pêche au saumon est un art difficile, j'en conviens. D'ailleurs je m'en suis aperçu quelques jours plus tard à Haines, où j'ai longuement observé ces mêmes pêcheurs à l'oeuvre sur la Chilkoot River. Mais je pensais que les saumons beaucoup moins nombreux que sur Brooks River leur rendaient la tâche plus difficile.
JP | | À: Krikri6792 · 23 décembre 2011 à 21:52 · Modifié le 27 déc. 2011 à 13:22 Message 68 de 410 · Page 4 de 21 · 8 604 affichages · Partager bonsoir et merci de tes conseils éclairés.
Les vidéos : pourquoi ne les héberges-tu pas sur Youtube et ensuite tu peux les diffuser sur VF
Je vais me pencher sur le problème et faire des essais (mais pour être franc, je n'ai jamais encore utilisé Youtube ).
JP
=+=+=+=+=+=
Voila. Fait le 25/12/2011. Facile !
Les vidéos apparaissent maintenant (sauf erreur de ma part) dans une petite fenètre à démarrer. Merci du conseil.
J'en ai profité pour ajouter une vidéo dans le tout premier message. | | À: Trois14 · 24 décembre 2011 à 0:06 · Modifié le 24 déc. 2011 à 0:35 Message 69 de 410 · Page 4 de 21 · 8 591 affichages · Partager Nous restons ainsi, dans ce rêve éveillé, jusqu'en milieu d'après midi. Mais il faut bien s'en détacher, car notre hydravion ne nous attendra pas. Le décollage est prévu à 16h30, nous avons 3/4 heure de marche pour revenir dans les parages du Visitor Center ; et il faut espérer que nous ne serons pas trop ralentis par des animaux stationnant sur le chemin. Cependant, depuis un moment le spectacle s'essouffle. Les ours sont moins nombreux, moins vifs. Un ranger nous explique qu'après avoir beaucoup mangé, ces messieurs fatiguent, et font volontiers en milieu d'après midi une sieste digestive.
Nous quittons donc à regret la plateforme.
Nous ne ferons aucune mauvaise rencontre dans la forêt (les chants d'Annie sont toujours aussi efficaces) et nous n'apercevrons un ours qu'en arrivant à proximité du pont sur la rivière.
Nous pouvons nous permettre de perdre quelques minutes.
Nous pénétrons dans la cafèt (hors de prix), où autour d'une grande cheminée conviviale, les pêcheurs racontent leurs exploits du jour.
Puis nous rejoignons notre avion.
Partout sur la plage, des traces d'ours...
une trace d'ours... ... que je compare à une trace de lion photographiée deux mois plus tôt au Botswana, à Chief Island, dans le delta de l'Okavango :
une trace de lion Excepté les longues griffes des ours, la similitude est frappante.
Il faut bien partir.
Nous nous faisons chambrer en pénétrant dans notre coucou (applaudir par les autres voyageurs, c'est nul) car tout le monde est déjà en place (il est pourtant juste 16h30) ; nous décollons instantanément. Le film de l'aller se déroule à l'envers.
Mt Augustine
retour sur Homer vers 18h30.
Ce fut une journée mémorable, exceptionnelle ; mais aussi bien pour Annie que pour moi, ce n'a cependant pas été l'extase que nous espérions. D'abord, c'est la seconde fois que nous venons à Brooks Camp, et nous avions trop idéalisé la première fois qui était merveilleuse. Il n'y a qu'une première fois. Ensuite, je pense que nous avons rencontré cette fois un peu moins de saumons, donc un peu moins d'ours qu'il y a quatre ans. Enfin, j'avais bien l'intention de réussir LA photo exceptionnelle, c'est-à-dire :
Mais ces vues ne sont pas de moi. Il faut beaucoup de chance pour saisir l'instant précis, et je n'ai jamais eu cette chance. Les deux vues ci-dessus sont des photos de poster, prises au Visitor Center de Brooks.
- - | | À: Trois14 · 24 décembre 2011 à 0:13 · Modifié le 27 déc. 2011 à 12:39 Message 70 de 410 · Page 4 de 21 · 8 586 affichages · Partager Le lendemain, nous profitons d'une lance d'arrosage et de l'aspirateur de notre cabane pour refaire une beauté à notre carrosse.
Avant de quitter Homer, nous décidons de nous promener un peu entre l'office du tourisme de la ville et la plage. La nature ici est exubérante (conséquence de l'ensoleillement près de 24h par jour en Juillet).
Chou arctique (diamètre > 1m)
... et toujours beaucoup de fleufleurs (bleue est la couleur dominante)...
pissenlit
lupin arctique
ancolie
Fireweeds, non encore écloses ici
Et partout ces énormes fleurs blanches, de 3-4 mètres de haut.
Nous ne sommes pas les seuls à apprécier l'endroit. - - | | À: Trois14 · 24 décembre 2011 à 0:49 · Modifié le 24 déc. 2011 à 2:49 Message 71 de 410 · Page 4 de 21 · 8 556 affichages · Partager Nous quittons finalement Homer en milieu de matinée et disposons de la journée pour rentrer tranquillement vers Anchorage. Notre première halte sera à Ninilchick, un très joli village typique russe, que nous avions apprécié lors d'un dernier voyage. L'église orthodoxe domine la région.
Autour de l'église, le cimetière russe est envahi par la végétation luxuriante.
Puis nous redescendons vers la mer.
Le port ne retrouve son activité qu'à marée haute. Les nombreux bateaux de pêche reviennent, et déchargent sur le ponton leur cargaison de saumons ou de halibuts, qu'ils ont attrapés dans leurs filets. Les bateaux font alors la queue pour être pris en charge. Les poissons sont débarqués, triés avec soin, emballés sur le ponton-même avec de la glace pilée dans des caisses isothermes, puis transportés très vite à l'aéroport d' Anchorage, d'où ils sont expédiés et dispatchés vers tous les supermarchés des Etats Unis. Dans quelques heures ils seront proposés à la clientèle américaine.
Mais en ce milieu de journée, c'est marée basse, et le port est assez calme.
La plage est réputée pour les clams qu'on peut y pécher (il faut racler le sable avec un rateau spécial). Les mouettes apprécient également ces coquillages.
Nous localisons sans peine un restaurant sympathique que nous avions déjà fréquenté, sur la plage. Mais ici aussi, le tourisme n'est plus ce qu'il était, et l'établissement, aujourd'hui désert, est à vendre. C'est un triste et désolant ! Si un lecteur veut le racheter, je lui donnerai avec plaisir toutes les informations.
Nous investissons une table sur la terrasse, et picniquons en face du Mt Redoubt (volcan aperçu hier en vol).
Puis nous reprenons le "Sterling Highway" direction Nord. Attention, nous ne sommes pas seuls sur la route.
Le trajet se poursuit, mais je n'en dirais pas plus, car je me suis endormi bienheureux dans le siège passager, faisant une confiance aveugle à la conductrice. Je reprends seulement conscience aux environs de l'embranchement en direction de Seward (port terminus des paquebots de croisière, mais aussi à partir de là, possibilités de belles balades en mer à la journée (vie sauvage, glaciers) ; nous n'y passerons pas cette année). A partir d'ci la péninsule de Kenai devient plus montagneuse.
Nous nous décidons pour un petit détour afin d'aller jeter un oeil au glacier de Portage. De petits blocs de glace flottent sur la lac. Au loin on aperçoit la voie ferrée qui se dirige vers le tunnel (qu'emprunte aussi la route) en direction de Whittier (également de très belles ballades à la journée dans "Prince William Sound" –day cruises- que je recommande).
Et à l'autre extrémité du lac, nous distinguons le Glacier.
Portage Glacier recule à grande vitesse sous l'effet du réchauffement climatique : il y a quinze ans, la glace recouvrait toute une partie du lac, ce qui procurait un spectacle magnifique. Il y a quatre ans, les rochers de la montagne commençaient déjà à apparaitre sous la glace ; et aujourd'hui, le glacier est loin d'atteindre le lac...
Nous reprenons la route, et longeons le Turnagain Arm. Il s'agit d'un bras de mer long de 70 km dont l'embouchure se situe au niveau d' Anchorage. Son nom lui a été donné au XVIII ième siècle par le Capitaine Cook (décidemment, on le rencontre partout), qui recherchait le "Northwest Passage", autrement dit un passage maritime au nord du continent Américain qui lui aurait permis de rejoindre l'Atlantique, depuis le Pacifique en évitant le Cap Horn. Il a testé la voie ici, mais arrivé vers Portage, son extrémité cul-de-sac, il a admis une fois de plus son échec, et a dû faire demi-tour. D'où le nom de ce bras de mer, le "Turnagain Arm".
Un arrêt s'impose à mi trajet à "Beluga Point". On peut y voir deux éléments remarquables. D'une part des bélougas tout près de la rive (parfois). D'autre part le fameux "Bore Tide" (sorte de mascaret) : il s'agit d'une vague créée par l'arrivée rapide de la marée remontante, le phénomène se produit une fois par jour. Les jours de grande marée, certains Alaskiens un peu barjots ne manquent pas l'occasion de faire alors un run en surf de 50 km.
(photo "Pour la Science" de nov 2011)
Oui, mais pour être franc, je dois dire que je n'ai jamais réussi à apercevoir ce phénomène ! - - | | À: Cheechako · 24 décembre 2011 à 1:48 · Modifié le 25 déc. 2011 à 10:31 Message 72 de 410 · Page 4 de 21 · 8 542 affichages · Partager Nous arrivons donc, bien guidé cette fois par notre TomTom qui daigne fonctionner à nouveau correctement (nous sommes en ville), à Anchorage, notre point de chute pour deux jours. Le programme est vague, mais restera limité : repos, bulle, quelques courses, petites ballades sympas en ville.
Quant à notre logement, nous avons découvert le "Big Bear BnB", qui justifie pleinement sa réputation, c'est la maison de l'ours. L'étape fut très agréable.
Big Bear BnB
Le maitre des lieux, c'est Carol, une femme, imbibée jusqu'à la moelle de l'esprit de l' Alaska. Elle est une ancienne professeur d'économie, qui a construit de ses mains, avec son mari bucheron et charpentier, ce BnB pour compléter leurs retraites. Son mari est maintenant décédé, mais elle continue de faire rondement tourner sa boutique, avec l'aide sa sœur (beaucoup plus discrète) qu'elle a fait venir.
Son père a beaucoup baroudé dans les années 40 dans les forêts des alentours et sur la côte Nord de l' Alaska, au milieu des Esquimaux. Son fait d'arme majeur serait d'avoir été attaqué par un ours polaire géant, et de l'avoir tué sans arme à feu (la peau trône dans le salon du BnB).
ours polaire
Un autre de ses trophées est jeté comme couverture sur un canapé. C'est une magnifique peau d'ours noir.
ours noir
Le mari de Carol, plus moderne, a également tué un grizzly qui lui voulait du mal, mais avec un fusil.
grizzly
Je pense que si j'étais vraiment un ours, je garderais mes distances avec cette famille.
De fait, "The Big Bear BnB" est vraiment une maison de caractère, où tout rappelle soit l'ours, soit la chasse, soit les populations esquimaudes ou amérindiennes. Les meubles sont antiques, de style Alaskiens. On se croirait complètement dans un musée. Si vous passez une nuit ici, vous saurez tout sur les ours de l' Alaska. Des bibelots d'esquimaux, ou des instruments quotidiens de leur vie sont présentés dans tous les recoins, en grand nombre (j'ai une pensée pour la personne qui doit faire les poussières). Des livres calligraphiés, avec photos d'époque collées rapportent des scènes de chasse épiques. Le gibier privilégié était le moose que le mari de Carol dépeçait et découpait sur place, afin de ramener des énormes carcasses de viande à la maison. On trouve aussi de nombreux ouvrages qui font revivre Alaska du passé. Je suis resté scotché plusieurs heures sur un livre relatant la vie dans la région de Kennicott que nous allons rejoindre dans deux jours. D'autres ouvrages décrivent des expéditions à Katmai et Brooks River, mais avant que l'organisation actuelle et son intendance ne soit mise en place.
Cette demeure offre quatre chambres en location.
C'est la "Grizzly Room" qui nous est attribuée. Elle dispose d'un lit immense. Comme ailleurs, des bibelots occupent tout l'espace libre (ce qui n'est pas très pratique pour laisser trainer nos affaires).
the Grizzly Room
Le plus croquignolesque est la salle de bain, logée dans un placard ; elle est minuscule, mais amusante, en tout cas atypique, entièrement conçue et construite par Carol et son mari ; le problème en est l'éclairage, il s'allume automatiquement dès qu'on ouvre la porte, et s'éteint quand on la referme. Aussi, si l'un de nous se lève durant la nuit, la lumière violente de la SdB réveille immanquablement l'autre.
Mais cette maison de l'ours est connue et appréciée surtout par son petit déjeuner pantagruélique. Lors de la réservation, Carol demande de remplir une fiche détaillée précisant ce que nous aimons particulièrement ou ce que n'aimons pas pour le petit déjeuner. Et elle met un point d'honneur à combler ses hôtes au-delà de toutes leurs envies. Pour cela elle cultive dans son jardin (magnifique) un nombre incalculable de types de fruits, de baies ou de légumes du pays. Et elle sait mieux que quiconque où il faut courir à 30 miles à la ronde pour satisfaire une demande originale. Elle passe la plus grande partie de ses journées dans sa cuisine aux fourneaux à préparer recettes maisons, confitures délicieuses, gâteaux en tout genre, crèmes,... pour le p.d. du lendemain.
Et bien sûr elle veille à ce que chacun retrouve chaque matin des plats différents de ceux qui lui avaient été proposés les jours précédents.
Le plaisir de ses convives à la table du petit déjeuner est son bonheur ultime, cela se sent.
Nous découvrons les autres hôtes au p.d. Aujourd'hui, la table est européenne.
Le couple d'allemands à la gauche d'Annie, a fait en voiture un circuit de trois semaines en Alaska et au Yukon ; et demain ils embarquent pour Vancouver, sur un luxueux bateau de croisière.
Mais les personnes sans conteste les plus passionnantes de la table parlent français. Ce sont Marie et Johann, deux jeunes de la région de Lausanne, qui ont obtenu leur diplôme d'ingénieur il y a 2 ou 3 ans, ont travaillé un peu pour amasser quelques sous, et commencent la grande aventure. Ils sont arrivés d'Europe hier par avion, et projettent de rejoindre depuis l' Alaska la Terre de Feu en un an et demi (en faisant au passage l'ascension de l'Aconcagua, 7000m, le plus haut sommet d'Amérique –ce ne sont pas des suisses pour rien-). Cela est très fort, mais le plus incroyable est qu'ils feront toute la route EN VELO ! Avec les détours, cela représente 30.000 km sur deux roues. Leur budget est très limité et cette nuit ici sera probablement pour eux une de leurs plus couteuses (habituellement, ce sera sous la tente). Mais il convient de partir du bon pied !
Partis mi-Juillet d'Anchorage, ils ont aujourd'hui (décembre 2011) bien avancé. Ils sont déjà dans l'Ouest Américain, après quelques aventures extraordinaires, que vous pouvez suivre sur leur blog ICI. Il faut savoir que c'est dernièrement, en Californie, qu'ils ont eu le plus froid, et le plus de problèmes avec la rudesse du climat (en Alaska ou au Yukon, ça allait). A tel point qu'ils ont dérogé à leur règle (vélo), et loué quelques jours une voiture afin de pouvoir visiter quelques parcs de l'Ouest USA (les vélos dans le coffre).
Nous assistons à leurs derniers préparatifs, au chargement de leurs montures, et filmerons les premiers mètres de leur périple.
Johann fixe la remorque
Marie est prète
l'étape du jour dans le GPS
on y va ?
les premiers mètres. C'est parti pour 30.000 km. Bonne route, Marie et Johann, bon courage (il vous en faudra), et aussi bonne chance !
Nous suivrons régulièrement votre avancée sur votre blog. - - | | À: Trois14 · 24 décembre 2011 à 2:17 · Modifié le 8 juil. 2013 à 1:38 Message 73 de 410 · Page 4 de 21 · 8 525 affichages · Partager Après avoir accompagné un peu Marie et Johann vers le centre ville......
...... nous les retrouvons une dernière fois quelques minutes plus tard au surplus de l'armée américaine que je leur avais indiqué, car ils ne voulaient pas partir sans clochette et spray de poivre anti-ours. Cela semblait rassurer tellement Marie.
Bon vent à tous les deux.
Quant à nous, nous nous promenons un petit peu au centre ville, faisons quelques magasins.
Visitor Center d' Anchorage
Notez des fleurs à profusion, comme toujours
La rencontre dans une boutique avec un grizzly empaillé ne me fait même pas peur.
Et s'il était encore vivant ? En fait je pense au courage du père de Carol qui s'attaquait à ces monstres sans arme à feu.
Nous faisons également connaissance avec un groupe de Français, aventuriers eux aussi (c'est le jour) ; nous nous racontons mutuellement nos voyages, mais nous ne jouons pas dans la même division ; ils ont fait une expédition de près de trois semaines en complète autonomie sur le fleuve Yukon, qu'ils ont descendu en canoë jusqu'à son embouchure sur la mer de Béring. Pour se nourrir, ils péchaient, ou chassaient. Ils dormaient la nuit sous la tente, ont rencontré de nombreux ours, pas toujours bienveillants. Leur voyage est maintenant terminé, ils rentrent demain à Paris. Ils sont globalement satisfaits de leurs vacances, mais ont connu dans le grand Nord de l' Alaska un temps exécrable, presque toujours pluvieux.
Pour nous, la météo continue à être clémente.
Nous décidons d'aller voir les pêcheurs de saumon à "Ship Creek", un peu au Nord de la ville. Car ici aussi, cela doit être la pleine saison.
Puis nous repartons vers le Hood Lake (la base d'hydravion d' Anchorage) pour notre pose-picnic quotidienne.
Nous allons ensuite faire un tour du coté de Earthquake Park.
En chemin, au bord de la route, en limite de l'aéroport et en liberté, un moose se prélasse.
En 1964, le séisme le plus violent jamais enregistré en Amérique du Nord, a été ressenti ici, le jour du Vendredi Saint. Il a atteint la magnitude de 9,2 jamais mesurée ailleurs en Amérique du Nord. L'épicentre se trouvait à 80 miles d' Anchorage, dans le Prince William Sound. Ce tremblement de terre a été à l'origine d'un tsunami dévastateur. A Valdez, amplifié par la topologie de la baie et par un glissement de terrain, il s'est formé une vague de près de 70 mètres de haut, qui a complètement rasé la ville (la cité actuelle, a été reconstruite plus tard à quelques miles de là. Elle est connue aujourd'hui comme point terminal de l'oléoduc alaskien). Les gens ici nomment cette catastrophe "the Good Friday Earthquake". Bizarre, pourquoi "Good" ? Tout simplement parce qu'ici, le Vendredi Saint est appelé "Good Friday".
A Anchorage, les effets les plus sensibles ont été ressentis au nord de l'aéroport. Une énorme cassure s'est produite dans le sol, et toute une partie de la ville a été engloutie dans la mer. Des stigmates de ce cataclysme sont bien visibles dans Earthquake Park.
Nous rentrons tôt dans notre "Big Bear" BnB, car notre programme de la journée ne laissait aucune place pour l'improvisation : ... repos.
Annie, sous le soleil d' Alaska, au milieu des fleurs, apprécie le jardin de notre résidence.
- | | À: Trois14 · 24 décembre 2011 à 14:13 Message 74 de 410 · Page 4 de 21 · 8 490 affichages · Partager Toujours des photos aussi magnifiques, merci ! Pour ce qui en est de la fleur avec un point d'interrogation, je pense qu'il s'agit d'une ancolie. Je n'en avais pas encore vu de bleues... | | À: Mouriann · 27 décembre 2011 à 12:38 Message 75 de 410 · Page 4 de 21 · 8 442 affichages · Partager Pour ce qui en est de la fleur avec un point d'interrogation, je pense qu'il s'agit d'une ancolie
Exact. Je ne connaissais pas, j'ai vérifié et il n'y a aucun doute. Je corrige le légende. Merci de l'aide
JP | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 14:49 · Modifié le 8 juil. 2013 à 1:48 Message 76 de 410 · Page 4 de 21 · 8 400 affichages · Partager Après un dernier petit déjeuner pantagruélique au "Big Bear BnB" (et une dernière recette confiée par Carol à Annie), c'est le départ. Aujourd'hui est une étape de liaison, car demain nous envisageons de passer une très longue journée dans le Wrangell-Saint-Elias Natural Park, le parc naturel le plus étendu des Etats Unis. Moins de 250 miles de bonne route nous séparent de notre point de chute du soir, Kenny Lake ; nous allons donc un peu musarder en route.
Notre premier arrêt est à Eklutna, une petite communauté russe, 30 miles au Nord d' Anchorage.
L'église typique, avec ses clochers en oignon de tulipe.
Le cimetière est situé autour de l'église (comme à Ninilchick). Mais ici les tombes sont différentes, ce sont des petites niches en bois peintes de couleurs vives. Nous constatons que l'accès est devenu payant pour les "infidèles" comme nous. Aussi, cette fois, nous resterons à l'extérieur du site (d'ailleurs, si mes souvenirs sont exacts, je ne me rappelle de rien de remarquable à l'intérieur).
Nous arrivons rapidement à Palmer-Wasilla, grosse agglomération située à une quarantaine de miles au Nord d' Anchorage. L'habitat est assez dispersé. En fait, le bourg est à la fois très commerçant (nombreux magasins, Walmart, Safeway (qui ici s'appellent Carrs), garages, essence, restaurants,...) et agricole (c'est le "jardin potager" d' Anchorage). Il y a aussi à Palmer une célèbre ferme d'élevage de bœufs musqués, rennes et bisons.
Mais dans le futur Wasilla pourrait également être important du point de vue administratif, et devenir... la capitale de l' Alaska. En effet tout le monde (sauf bien sûr les habitants de Juneau) considère que la capitale d'état actuelle est trop excentrée dans le Panhandle, d'accès compliqué (non relié au réseau routier continental), envahi par beaucoup de neige en hiver, et loin de tout. Anchorage serait plus logique, mais Fairbanks qui défend ses intérêts voulait aussi être choisi. Le choix s'est finalement porté comme souvent aux USA vers un village situé entre les deux postulants. C'est-à-dire ici, dans la région de Wasilla. Une décision dans ce sens a été votée en... 1976, mais les crédits nécessaires au déménagement, eux, n'ont jamais été votés. Juneau peut encore dormir tranquille.
Nous faisons des courses pour les 4 ou 5 prochains jours. Puis nous décidons d'aller faire un tour un peu au Nord, du coté d'Hatcher Pass, un col assez sauvage, une ancienne région de mines d'or. La route monte, offrant de belles vue vers la vallée.
vue coté vallée
Enfin, nous parvenons au col, et à l'ancienne mine d'or.
Hatcher Pass
mine d'or abandonnée
Au retour en direction de Palmer, nous apercevons un ruisseau avec des chercheurs d'or amateurs qui s'activent La région doit être favorable. Une opportunité de plus pour moi de devenir riche. Bien sûr, je saute sur l'occasion, même si je n'ai plus mon équipement de Dawson City. Mais qu'à cela ne tienne, nous faisons suivre dans la voiture une poêle à frire, elle devrait faire l'affaire.
en plein travail Mais une fois de plus, ma recherche restera infructueuse (ah, si j'avais eu de bons outils !).
Heureusement, le picnic traditionnel bien mérité (charcuterie, muffins, yaourt, fruits) me réconfortera. Remarquez le yaourt grec TOTAL de marque FAGE, exactement le même qu'en Grèce (difficile à trouver en France, mais pas en Alaska).
Nous rejoignons ensuite le Glenn Highway, et roulons direction Est. Sur la droite de la route la vue du Matanuska Glacier s'offre à nous.
toujours des Fireweeds
Nous atteignons ainsi Glennallen (où nous avions dormi à l'aller) puis nous obliquons plein Sud sur le Richardson Hwy, qui mène à Valdez. La région doit être sujette durant l'hiver à des chutes de neige importantes, à en juger par la taille des piquets au bord de la route.
Nous traversons le petit village de "Copper Center"
mairie ? Non, je ne pense pas que ce soit la mairie. Mais les gens ici ont le sens de la dérision.
Sur tout ce trajet, nous longeons de plus ou moins loin le Trans- Alaska-pipeline, qui ici chemine en surface.
La construction de cet oléoduc fut l'un des projets les plus controversé de l' Alaska. Mais suite au coup de force de l'OPEP débouchant sur le premier choc pétrolier de 1973, le système a pu finalement être mis en service en 1977. Il fournit près de 15% de tout le pétrole consommé aux USA. Cependant, il a dû répondre à des contraintes très inhabituelles. Il s'agit d'amener le pétrole du champ d'exploitation de Prudhoe Bay près de Barrow sur l'Océan Arctique jusqu'à un port hors banquise, accessible toute l'année aux super-tankers (Valdez). Le trajet fait près de 1500 km. Il traverse des étendues complètement vierges, plusieurs chaines montagneuses, des vallées profondes, de nombreux cours d'eau (sur des ponts spéciaux) dont le fleuve Yukon, et des régions fortement sismiques (à l'Est de Denali, puis toute la région Sud –ici-).Sur une bonne partie du trajet, la canalisation a pu être enterrée. Mais quand elle doit être externe (régions les plus sismiques), elle est surélevée (afin de ménager le passage aux animaux sauvages). Les supports sont alors tous munis d'un système réfrigérant avec radiateur bien visible sur le sommet, qui les refroidit. Ceci évite que la chaleur du pétrole (chauffé pour le rendre suffisamment fluide) se transmette au permafrost, ce qui aurait endommagé la structure de supportage.Le trajet de l'oléoduc n'est pas rectiligne et tendu. Il comporte volontairement de nombreux changements de direction afin de ménager de la souplesse en cas de séisme. Et pour cette même raison, le pipeline peut glisser sur chaque support de quelques mètres.Sa capacité de transport est de l'ordre de 2 millions de m3 (soit 4 tankers géants) par jour, mais il ne travaille plus et de loin à sa pleine puissance (le gisement s'épuise). Ses apports pour la région sont évidents : la taxe que l'Alaska retire du système produit de gros revenus, et les habitants de l'état ne payent aucun impôt (à confirmer).Au point de vue environnemental, la loi prévoit qu'en fin d'exploitation (date non précisée), l'ensemble du système devra être démonté, et aucun impact visible ne devra demeurer (les plans d'enlèvement ont été publiés, et sont régulièrement réactualisés).Tout parait parfait, mais la catastrophe de l'Exon-Valdez, qui a grandement pollué le golfe de Valdez et le Prince William Sound, reste dans toutes les mémoires.
En fin de journée, nous parvenons à Kenny Lake, où j'ai retenu pour deux nuits une chambre dans un établissement très sommaire que j'avais fréquenté il y a douze ans, le " Kenny Lake Mercantile, Hôtel, & RV Park".
Son principal intérêt est d'être abordable (80$/nuit), dans une zone où l'offre en logement est réduite et hors de prix. Nous avions conservé d'un passage antérieur un souvenir très mitigé. Mais j'ai pensé que c'était il y a bien longtemps, que depuis il s'était probablement amélioré, car la majorité des établissements ont fermé entre temps, et je pensais, seuls les meilleurs ont survécu.
Je me suis lourdement trompé. Tout au contraire, il s'est encore dégradé. La chambre est très sale, infecte et malodorante. L'eau et la douche (à jeton !) est celle du camping. Afin de bien dormir, nous demandons une chambre avec deux lits. Tout est complet, c'est impossible il n'y en a plus, nous répond-on. Annie s'échauffe un peu, et j'en fais les frais. "Sois conciliante, qu'est-ce que tu deviens difficile", dis-je (mais au fond de moi, je la comprends tout à fait). Je lui concède sans peine que même à 80$, je trouve que c'est très cher. Sur le coup de 20h, nous avisons que dans cet hôtel soi-disant complet, nous sommes toujours seuls. Je repars donc faire un esclandre auprès de la proprio, elle finit par nous attribuer une chambre à deux lits, plus grande certes, mais pas plus propre. La soirée a un coté "soupe à la grimace". L'avantage : nous nous couchons tôt, et pourrons démarrer très tôt la journée de demain. Et à 21h, un bruit de voiture se fait entendre. C'est un second client (voiture rouge de droite, sur la vue précédente). En fait c'est un technicien du TAPS (Tran- Alaska Pipeline Service) en mission, chargé de la maintenance de l'oléoduc.
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- | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 15:30 · Modifié le 8 juil. 2013 à 2:02 Message 77 de 410 · Page 4 de 21 · 8 387 affichages · Partager Nous n'avons aucune peine à quitter notre gite de bonne heure. Nous allons aujourd'hui à Kennicott et McCarthy par l'Edgerton Hwy, puis il nous faudra revenir coucher ce soir ici. Cela représente environ 150 km de route, les 100 derniers étant une piste qui a repris le trajet d'une ancienne voie de chemin de fer. Le parcours est très beau, et nécessite environ 4h, dont 3h de piste (assez facile, pas de dénivelés importants). Et la même chose le soir à l'envers pour le retour.
Kennicott (ou Kennecott, on trouve les deux écritures) est une ville fantôme, un ancien camp minier abandonné, dont l'histoire mérite d'être contée.
Dès 1898, la région de Valdez est fréquentée par des chercheurs d'or qui voulaient rejoindre le Klondike et espéraient trouver ici une alternative à Skagway et au Chilkoot avec sa montée redoutable (voir mon texte, quelques messages plus tôt, pour ceux qui ont suivi).Ainsi, en 1902, des chercheurs d'or, également géologues, qui tentaient un passage à travers les Montagnes St Elias vers le Klondike, ont remonté ce qui est aujourd'hui la Cooper River, puis la Chitina River. Ils ont tout de suite reconnu la couleur verte caractéristique du cuivre, et réalisèrent que la teneur en métal du minerai était extrêmement élevée. Ils en délimitèrent avec soin la concession, qu'ils revendirent habillement aux frères Guggenheim (ceux là même qui ont créé fondation et musées du même nom). Ces derniers mirent en place une organisation afin d'exploiter ces mines de cuivre mirobolantes. La première tâche fut de ménager un accès au site afin de pouvoir rapatrier le cuivre. Ils construisirent à cette fin une ligne de chemin de fer, qui fut opérationnelle dès 1911. Elle reliait le port de Cordova à Kennicott, sur plus de 300 km, dans un environnement hostile, surtout en hiver. Sa construction rapide fut un exploit ; les ouvrages d'art, souvent des ponts en bois à la Lucky Luke, se comptent par centaine. Le plus important d'entre eux, est le "Million Dollar Bridge", à 50 km de Cordova. Il s'agit d'un grand pont métallique sur la Cooper River, qui fut gravement endommagé par le fameux "Good Friday Earthquake" de 1964 (ceci encore pour ceux qui ont suivi les épisodes précédents, pour les autres, je ne peux rien).La Compagnie d'exploitation a mis en place à Kennicott toutes les infrastructures et toute l'intendance nécessaires à une vie très décente pour les mineurs et leurs familles (salaires attractifs, logements de bonne qualité, enseignement, santé, culte, électricité, chauffage,...). Bref, malgré l'isolement total et le froid, c'était mieux que ce que bien des ouvriers européens ont eu à endurer à la même époque. Mais ce que les habitants de Kennicott souhaitaient par-dessus tout, surtout les célibataires, ils ne l'avaient pas sur place. Aussi bien vite s'est construite à quelques km de là (sans l'aide de la compagnie) la ville de McCarthy, qui elle était un lieu d'amusement et de détente, avec saloons, maisons de jeux et autres lieux de distraction pour mineurs -je veux dire mineurs de cuivre majeurs-). Le dimanche, jour sacré du Seigneur, la puritaine Kennicott se vidait d'une grande partie de ses forces vives, et la fête battait son plein à McCarthy, véritable lieu de perdition.
L'exploitation a été longtemps florissante. Mais le s gisements les plus rentables ont fini par s'épuiser. En 1938 les mineurs se sont mis en grève et ont exigé des salaires encore plus élevés auprès de la Direction. Celle-ci s'est alors immédiatement réunie pendant une matinée, a discuté au téléphone avec les propriétaires newyorkais, puis a fait une déclaration, qui n'était pas du tout celle que les ouvriers attendaient. "Elle ne peut pas satisfaire la demande des grévistes. Aussi elle arrête sur le champ l'exploitation. Un train, ce sera le dernier, quittera Kennicott dans les deux heures. Tous ceux qui souhaitent le prendre le pourront. Les autres se débrouilleront par eux-mêmes, seuls, dans un milieu qui deviendra vite très hostile".Tout le monde bien sûr a pris ce dernier train, et Kennicott fut en un instant coupé du monde, loin de tout, quasiment inaccessible : la ville fantôme par excellence. [Il parait évident que la Direction de la mine envisageait de cesser l'exploitation devenue moins rentable ; la menace de grève a été l'occasion inespérée].La voie ferrée est alors tombée en décrépitude et la ville de Kennicott ne vit presque plus personne pendant une quarantaine d'années. Elle est demeurée telle qu'elle était lorsqu'elle était en activité (puisque ses habitants l'ont quittée en deux heures) : logement, usine électrique, machines, bureaux, tout est resté comme en 1938, quasiment en ordre de marche, ce qui est remarquable.
Quelques années plus tard, l'ensemble (voie ferrée, ville et bâtiments de Kennicott) fut donné au gouvernement des Etats Unis. Mais le "Good Friday Earthquake" de 1964 a gelé les ardeurs de ceux qui voulaient réhabiliter le site. Ce n'est encore que bien plus tard, que la partie de la voie ferrée entre Chitina et McCarthy fut transformée en piste, une fois les rails enlevés, rétablissant un accès au site (il reste encore aujourd'hui de nombreux boulons ou clous sur la piste, entrainant un risque certain de crevaison). Quelques pillages eurent alors lieu (car tout était en état, et de bonne qualité). Aussi en 1998, le site a été récupéré par le service des parcs nationaux américains, qui fit de la ville le "Kennecott mines national historic landmark". Heureusement, l'accès est resté gratuit. Quant à McCarthy, avec quelques habitants, un petit hôtel, un saloon, un restaurant rustique, elle revit, mais cette fois paisiblement, du tourisme.
Ainsi donc aujourd'hui nous allons emprunter cette piste qui reprend le trajet de l'ancienne ligne de chemin de fer. Les premiers miles, jusqu'à Chitina, sont goudronnés.
Nous passons à proximité d'une étrange exploitation.
Cela ressemble à des Yaks.
C'est confirmé !
La ferme se trouve aux environs. Manifestement, l'exploitant dispose pour ses liaisons d'un avion privé.
Cette portion de route est fréquentée, le matin de bonne heure, par des mooses.
Nous longeons et traversons la Cooper River, rivière fameuse dans tous les Etats Unis, l'une des plus célèbres pour la pêche aux saumons (des saumons de la Cooper River étaient en vente au Pike Market de Seattle, voir mon tout premier message). Puis, à patir de Chitina, c'est la Chitina River (affluent de la Cooper Rv) que nous suivons.
Chitina River
La route est devenue une piste (très correcte par beau temps), également connue sous le nom de McCarthy Rd. Le paysage est magnifique.
Soudain, nous apercevons un viaduc majestueux : le "Kuskulana River Bridge". Nous le prenons.
vue d'en haut vers la vallée
Plus loin, une boutique isolée attend des clients improbables.
Puis, au passage d'une vallée, la piste abandonne quelques instants le trajet de la voie ferrée. Celle-ci traversait la vallée sur un long pont en bois, alors que la piste descend maintenant en bas, puis remonte. Ici, les rails n'ont pas été enlevés, et le pont, non entretenu, tombe en ruine.
les rails sont encore en place
Les rivières à franchir sont nombreuses.
la piste continue...
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- | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 15:58 · Modifié le 1 jan. 2012 à 1:32 Message 78 de 410 · Page 4 de 21 · 8 376 affichages · Partager Nous parvenons au but en milieu de matinée à l'extrémité de la piste, au niveau de la rivière Kennicott (formée par la fonte du glacier du même nom). Impossible d'aller plus loin, il nous faut laisser la voiture là pour la journée (parking payant). Nous décidons de grignoter de suite, afin de ne pas nous charger avec de la nourriture.
Puis nous traversons la rivière par une passerelle piétonnière.
Avec nostalgie, je repense au temps pas si ancien (il y a 12 ans) où cette passerelle n'était pas construite ; il fallait alors emprunter pour franchir le fleuve un petit téléphérique à main, assez sportif. Bizarrement, tout n'a pas été démonté, et il demeure, à coté de la passerelle, des vestiges du téléphérique en ruine.
En amont de la rivière, nous apercevons les deux glaciers qui se rejoignent : "Kennicott Glacier" à gauche, et "Root Glacier" à droite, à proximité duquel nous irons nous promener tout à l'heure.
Nous marchons un kilomètre environ, et atteignons le village de McCarthy, ou ce qu'il en reste encore en fonctionnement de nos jours.
l'épicerie
une gift shop
le saloon
l'hôtel
même une compagnie d'aviation !
un boui-boui, qui sert du bon café
Avant de quitter McCarthy, nous décidons de passer au Visitor Center.
Nous discutons avec la dame de service, qui prend plaisir à parler avec des français : en effet elle est à la retraite (bénévole ici), et partira avec son mari dans quelques mois passer une année entière en France, à visiter notre pays (principalement la Provence). D'ailleurs son mari est dans une pièce derrière, et prendrait surement plaisir à discuter avec nous. Elle l'appelle, il nous rejoint, et là, oh stupeur, son visage me dit quelque chose, et c'est réciproque. Nous passons en revue notre vie passée, et nous trouvons très rapidement : nous travaillions dans le même domaine, il a fait sa carrière dans un organisme fédéral américain basé à Rockville, à 20 miles de Washington DC. Et j'ai moi-même à plusieurs reprises participé à des réunions d'experts, dans ces mêmes locaux. Le monde est vraiment petit ! Nous discutons travail (enfin, c'est une façon de parler, car nous sommes tous les deux à la retraite). Cela prend vite une tournure ancien combattant ("de notre temps,..."). C'est vrai que depuis que nous sommes partis, tout parait aller beaucoup moins bien. Mais nos épouses n'apprécient que modérément nos retrouvailles enflammées. Et nous devons continuer notre route. Mais quelle rencontre surprenante, dans un endroit improbable !
Nous prenons la navette qui circule chaque demi-heure, elle nous dépose à Kennicott.
Rien ne parait avoir changé depuis notre dernière visite. La ville est toujours couleur "vieux rouge", en assez bon état. Il s'en dégage un charme indéniable. Seules les vitres n'ont pas résisté au temps ou aux intempéries. A notre gauche, un des bâtiments où les célibataires étaient logés.
En face, les installations de la mine.
Sur la droite vers le bas, un bâtiment à l'aspect tout neuf : le bâtiment de la direction de la mine, qui est devenu aujourd'hui celui des National Parks.
Nous visitons ensuite l'usine électrique st sa salle des machines. Plusieurs chaudières comme celle-ci...
... avec leur groupe turboalternateur,...
... semblent prêtes à redémarrer à la première sollicitation.
Nous dépassons le village.
Un bâtiment montre quelque animation : c'est le Lodge qui reçoit des visiteurs.
Devant nous, le glacier : nous avons décidé d'aller le voir de près (une ballade de trois miles).
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- | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 16:23 · Modifié le 8 juil. 2013 à 2:11 Message 79 de 410 · Page 4 de 21 · 8 364 affichages · Partager Au-delà de la ville, la nature est grandiose.
Root Glacier
Fireweeds
Le sentier grimpe sur la montagne en serpentant.
Mais soudain, nous demeurons en arrêt. Un très bel ours nous guète à deux mètres du chemin.
désolé, la photo est bougée.
Ici, ce n'est pas comme à Brooks Camps. Les ours ne se sont pas gavés de saumons jusqu'à plus faim. Nous devons être très prudents. Nous lui parlons fort, mais calmement, et sans courir, sans geste brusque, nous poursuivons notre route. Ouf ! Mais Annie n'est plus du tout tranquille, et souhaiterait rentrer au plus vite. Je tente de la raisonner. Nous chantons pour ne pas risquer de surprendre un nouvel ours.
Nous parvenons enfin au niveau du glacier. Ce serait sympa d'aller se promener sur la glace.
Mais malgré sa bonne volonté (elle bien aurait aimé aller marcher sur le glacier), Annie est de moins en moins à l'aise, et insiste pour que nous n'allions pas plus loin.
Nous faisons donc demi-tour, et reprenons le sentier, direction retour, toujours en faisant un maximum de bruit. Mais c'est alors qu'un nouvel ours, magnifique, traverse notre chemin juste devant nous, nous coupant la voie. Il marche lentement, nous observe tranquillement, de tout près, puis continue doucement sa route. Re-ouf !
encore flou, qu'est ce qui m'arrive ?
Nous poursuivons sans courir, mais vraiment pas rassurés du tout ni l'un ni l'autre, seuls dans cette nature sauvage. Pour faire du bruit, nous avons développé une nouvelle technique très efficace et pas trop fatigante : nous tapons violemment deux cailloux l'un contre l'autre.
Le retour, long, se passera sans autre histoire.
Vers Chitina, les mooses sont encore au rendez-vous.
Là, je n'aurais pas dû mettre le flash !
Nous retrouvons enfin pour une dernière nuit notre havre douillet de Kenny Lake. Cette fois, nous sommes bien les seuls clients de l'hôtel. C'est la vie de château. Tu n'apprécies pas, Annie ?
En tout cas, c'est une adresse que je ne recommanderais à personne : le " Kenny Lake Mercantile, Hôtel, & RV Park" .
- | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 16:46 · Modifié le 29 jan. 2012 à 16:04 Message 80 de 410 · Page 4 de 21 · 8 349 affichages · Partager Le lendemain, nous quittons dès que possible, et surtout sans regret Kenny Lake.
Ce sera une très longue étape de transition Nous allons contourner par l'Ouest puis le Nord le Wrangell St Elias NP ( Alaska) puis le Kluane NP ( Yukon). Il s'agit en fait de la même montagne qui sur 600 km est à cheval sur les USA et le Canada. Son plus haut sommet, le Mt Logan (prés de 6000m), est aussi le deuxième sommet d' Amérique du Nord (après le McKinley), et le point culminant du Canada. Mais nous resterons à basse altitude.
Les paysages sont, comme toujours époustouflants (je me répète).
un tableau de maitre !
et toujours.....
A Tok, nous rejoignons l'Alcan (l' Alaska Highway).
Nous quittons provisoirement l' Alaska et passons la frontière du Yukon à Beaver Creek, où une très belle chapelle a été batie par les constructeurs de la route, à partir d'un gros tuyau de chantier.
Nous longeons sur notre droite de très hautes montagnes...
... et parvenons en fin de journée à Burwash Landing, notre étape. Le lieu est signalée par une énorme "poêle" de chercheur d'or, la plus grosse du monde parait-il.
Le "Burwash Landing Resort & RV Park" n'est qu'un motel basique situé sur les rives du Lac de Kluane.
notre parking, à coté d'un véhicule hors d'age
Kluane Lake, derrière l'hôtel
Logement basique, mais correct. Nous apprécierons notre havre du jour, surtout en se souvenant de celui de nos deux dernières nuits.
Pour la peine, ce soir nous dinerons au restaurant. Ce fut très agréable.
- +-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-+-
Le lendemain matin, nous reprenons encore la route, c'est notre triste destin. Nous longeons le magnifique Kluane Lake, à proximité de "Destruction Bay" (gros soucis ici, à l'époque de la construction de l'Alcan).
Puis parvenons avant 10h à Haines Junction, notre première étape du jour. C'est l'accès traditionnel pour des randonnées difficiles vers le Kluane NP (qui est le prolongement canadien du parc Alaskien où nous étions hier, à Kennicott).
Une belle chapelle, toujours dans le style de l'Alcan (matériel de chantier récupéré) se trouve au milieu du village :
Mais nous avons une idée bien précise en faisant étape quelques heures ici : nous voulons enfin voir le "Kaskawulsh Glacier". Nous avions toujours raté, par le passé, ce survol, tantôt pour cause de mauvais temps, tantôt pour indisponibilité des avions, réquisitionnés par le gouvernement du Yukon pour un traitement urgent de la forêt malade. Nous filons donc rapidement à l'aéroport.
Nous cherchons les bureaux de Sifton Air (une des deux compagnies qui organisent des vols sur les glaciers). La flotte au complet est sur le tarmac.
Deux personnes sympathiques nous reçoivent.
L'une d'elle, Marie, est française de Marseille (mais elle vit définitivement au Canada). Elle va se charger de notre vol et nous piloter.
Nous choisissons finalement un vol d'une heure, qui nous fera survoler le Kaskawulsh Glacier à l'aller, obliquer sur South Arm Glacier, puis naviguer au milieu des sommets environnants (dont le Mt Logan) sur un très vaste champ de glace, enfin revenir en suivant le Lowell Glacier.
Nous prenons place dans l'avion. Je serai le copilote (mais comptez sur moi, je ne toucherai à rien). Annie s'installe derrière.
Décollage....
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