Trois14 · 18 juillet 2011 à 10:18 · 1 221 photos 410 messages · 71 participants · 126 609 affichages | | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 17:19 · Modifié le 7 jan. 2012 à 1:57 Message 81 de 410 · Page 5 de 21 · 8 488 affichages · Partager Voici copie d'une carte de voeux que nous avons reçue hier, venant directement.... d' Alaska.
A mon tour, je vous souhaite une très bonne année 2012, avec plein d'envies de voyages,........ ........ qui bien sûr se réaliseront.
J-P
*+*+*+*+*+*+*+*+*+*+ | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 17:41 Message 82 de 410 · Page 5 de 21 · 8 468 affichages · Partager Bonjour,
Personnellement, j'aime beaucoup tes digressions. Elles permettent de mieux vivre l'ambiance et contribuent au charme de ce carnet.
J'en profite pour te souhaiter ainsi qu'à tous les vforumeurs une EXCELLENTE ANNEE 2012. | | À: Trois14 · 31 décembre 2011 à 18:04 Message 83 de 410 · Page 5 de 21 · 8 463 affichages · Partager Belle fin pour l'année avec juste ce qu'il faut comme suspens : vous montez dans l'avion et........ | | À: Trois14 · 1 janvier 2012 à 13:42 Message 84 de 410 · Page 5 de 21 · 8 447 affichages · Partager Bonjour,
Pour ma part j'aime beaucoup toutes vos informations historiques ou locales, "vos digressions". Elles permettent d'apprécier encore plus ce récit de voyage. J'attends la suite bien sûr avec impatience. En attendant je vous souhaite une très joyeuse année 2012 ainsi qu'à votre épouse, avec une bonne santé et de nouveaux beaux voyages. Liliane | | À: Trois14 · 2 janvier 2012 à 20:04 Message 85 de 410 · Page 5 de 21 · 8 422 affichages · Partager Bonjour JP, Je me régale à la lecture de votre périple américain : j'adore le mélange de tes perceptions enthousiastes et ingénues (bien que ce ne soit pas la "1ère fois") -et empreintes d'une modestie bien sympathique- et de tes digressions historiques. Cela représente un énorme travail de rédaction, que j'apprécie beaucoup et je suis sûre de ne pas être la seule. J'avoue avoir un peu de mal avec les carnets "à épisodes"mais je ne peux pas t'en vouloir vu la richesse de ton récit! Courage pour la suite! Marie | | À: Mlefevre · 7 janvier 2012 à 1:23 · Modifié le 7 jan. 2012 à 12:08 Message 86 de 410 · Page 5 de 21 · 8 356 affichages · Partager Merci à tous de vos bons voeux.
Pour la famille LefevreVos encouragements me touchent énormement, car comme beaucoup j'ai lu et apprécié vos propres aventures en Alaska, l'année dernière (voir ici).Bien que dans le même pays, ce voyage avec vos enfants n'avait rien à voir avec le notre. Il était incomparablement plus sportif et original, avec plusieurs nuits en autonomie en canoé dans le Sud du "Prince William Sound", ou vos descentes de rivières fougueuses. Encore chapeau à toute la famille !
J'avoue avoir un peu de mal avec les carnets "à épisodes"
Je comprends, mais j'en suis désolé. Je poste dès qu'un nouveau passage significatif a été rédigé. Et seule la publication me motive pour continuer, car la rédaction demande beaucoup de temps, et le temps manque.... Autrement, il est probable que j'aurais abandonné avant la fin, et donc que rien n'aurait jamais été publié.
Ceci étant, il y en a encore pour pas mal de temps. J'espère cependant avoir terminé l' Alaska pour mi-février (date où je pars en Inde). Je ne terminerai probablement la partie Arizona que plus tard. Mais ce sera très succin, car les carnets de voyage abondent sur cette région. D'ailleurs nous avons failli nous y croiser l'été dernier. J'ai pris la "House Rock Valley Road" vers Coyote Buttes un jour avant vous, et la "Cottonwood Canyon Rd" le même jour que vous. Le monde est vraiment petit !
JP | | À: Trois14 · 7 janvier 2012 à 1:33 · Modifié le 7 jan. 2012 à 2:37 Message 87 de 410 · Page 5 de 21 · 8 363 affichages · Partager Dès le décollage, nous prenons la direction Ouest, et suivons le tracé de l'Alcan, sur une zone que nous avons traversée ce matin en voiture. Dans le lointain, on aperçoit même le lac Kluane.
Puis nous obliquons légèrement vers le sud, longeant toujours la montagne. Sous l'appareil, de la forêt, des lacs, puis les premières vallées qui entaillent le massif.
Au bout de quelques minutes, une échancrure plus large apparait : la Kaskawulsh Valley. Nous découvrons alors le bas du glacier, et un petit lac de fonte, duquel s'échappe un minuscule ruisseau.
Nous engouffrons alors dans la vallée, et prenons de l'altitude, en suivant le cours du glacier.
Ce glacier est connu pour sa très longue moraine centrale, sur presque toute sa partie basse, qui lui donne un aspect unique, strié de noir.
La moraine est formée par la jonction avec un second glacier, le South Arm Glacier, qui arrive de la gauche, quelques kilomètres plus loin.
le Kaskawulsh, dans toute sa splendeur
Puis, toujours en prenant de l'altitude, nous longeons le cours du South Arm Glacier,...
... jusqu'au champ de glace qui se trouve au sommet.
Ce champ de glace s'étend sur des centaines de kilomètres, et un grand nombre de glaciers s'en écoulent. C'est le plus étendu champ glaciaire du monde, hors zone polaire. Loin d'ici, les glaciers de Kennicott (vus il y a deux jours) proviennent de cette réserve glaciaire. Tout comme, bien plus à l'Est les glaciers qui se jettent dans la mer à " Glacier Bay", une attraction de choix pour tous les gros navires de croisière.
Les sommets environnants sont majestueux, couverts de neige et de glace. Ce sont les pics les plus hauts du Canada (de 5000 à 6000m), un grand nombre d'entre eux n'ayant jamais été escaladés à ce jour. Et au milieu d'eux trône en maitre le Mont Logan le point culminant du pays.
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En cette saison estivale, des petits lacs d'un bleu magnifique se forment à la surface de la glace.
le Lowell Glacier
A basse altitude, nous distinguons de profondes crevasses pas du tout rassurantes, s'il nous fallait progresser à pied sur le glacier.
Nous poursuivons toujours notre descente. Les petits lacs bleuâtres au fond des stries de la glace se multiplient et sont comme un enchantement.
Nous arrivons au niveau du front du glacier. Derrière l'appareil, nous jetons un dernier regard sur ce beau panorama que nous quittons.
Un lac s'est formé à la base (uniquement en plein été, car habituellement tout est gelé).
des débris de glace flottent en surface
Des vallées abruptes échancrent le flanc du massif.
Nous voyons ensuite un étrange phénomène que les géologues connaissent bien, nous explique Marie, et nomment "glaciers de pierre". Dans certaines conditions en hiver, les pierres enrobées de glace "dégoulinent" de la montagne, en se comportant comme des particules liquides, très visqueuses.
Nous approchons enfin de Haines Junction, l'une des quatre ou cinq grandes "métropoles" du Yukon (quelques centaines d'habitants tout au plus en été, moins en hiver, et parait-il autant de grizzlys).
Haines Junction, Une des "villes" du Yukon.
Toujours des lacs, plus spectaculaires les uns que les autres. Ici, Pine Lake, lieu de promenade proche de Haines Junction, avec de nombreux sentiers tracés.
Et nous rentrons.
Pour faire un point géographique sur la région :
Haines Junction est un ancien village indien, qui a revécu à la construction de l'Alcan. Outre ses quelques habitants (et nombreux grizzlys), Haines Junction possède une vie sauvage très développée. On trouve beaucoup de moutons de Dall, de coyottes, de loups, de mooses,.... La vie en hiver y est difficile, les animaux se rapprochent dangereusement des zones habitées. La ville se situe à l'embranchement de deux highways importants (on les aperçoit sur les vues aériennes ci-dessus), l' Alaska Hwy, par lequel nous sommes arrivés ce matin de l'Ouest (il se poursuit à l'Est jusqu'à Whitehorse à 200 km d'ici, puis au-delà sur toute la longue portion que nous avons conduite à l'aller), et le Haines Hwy vers le Sud, qui sera notre route cet AM, jusqu'à Haines à 250 km, de nouveau en Alaska, mais au bord de la mer.
En fait, Haines (et Skagway, que nous avons vu à l'aller) sont l'extrémité d'un très profond golfe maritime, le Lynn Canal, qui se poursuit très loin sur plus de 100 km, jusqu'à Juneau. La vie marine (baleines, orques,...) est très présente dans ce "canal" (on pourrait parfois dire fjord). .... Mais tout cela, c'est pour les jours qui viennent...
En attendant, nous faisons un détour dans une étonnante pâtisserie ("Village Bakery") au centre du village, avec une belle terrasse extérieure en bois, et testons les délicieuses spécialités locales. Juste à coté, le Visitor Center nous confirme que toute la région, le Kluane NP en particulier, se prête à merveille à de magnifiques randonnées (même si la plupart sont de plusieurs journées et nécessitent un bivouac). L'une d'entre elle, longue et difficile, permet de rejoindre à pied un point de vue sur le confluent du Kaskawulsh Glacier avec le South Arm Glacier.
Ces quelques heures passées à Haines Junction ont été un plaisir. La région est magnifique. Il est vrai que c'est la première fois que nous avons la chance d'y passer sous un soleil aussi radieux, et un ciel aussi pur. Car le temps maussade et couvert est plutôt la règle ici, et la ville parait alors bien triste.
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Nous devons donc rejoindre l' Alaska et Haines, cet AM. La route est l'une des plus belles de la région (lacs, montagnes, rivière,...).
Notre première halte sera sur la droite (courte piste) au magnifique Kathleen Lake, avec des fleurs innombrables.
De très belles ballades paraissent possibles autour et au dessus du lac, mais nous n'en avons pas le temps. Nous repartons trop vite.
Nous longeons ensuite les fameux "glaciers de pierre" (cf. message précédent), et en approchons un.
Puis à gauche, nous faisons un détour vers un autre lac, avec sur la rive un beau village indien de pêcheurs, Desadeash.
La cheminée fume !
La route se poursuit, mais comporte de longues portions en travaux. Habituellement un pilot car limite la vitesse quand nous pouvons passer, mais pas partout. Nous ralentissons sur une portion dégradée (sans pilot car), ce qui est une erreur grave. Nous sommes en effet doublés en trombe par un lourd camion de chantier, qui nous envoie au passage un caillou dans le pare-brise. Celui-ci se trouve du coup décoré d'une grosse marque étoilée, du plus bel effet. Il sera temps quand nous rendrons le véhicule de voir si nous avions choisi les bonnes assurances.
Le trajet, au milieu des montagnes de plus en plus hautes, est magnifique.
Puis nous amorçons une longue descente vers la mer, nous repassons sans aucune difficulté une énième fois la douane, et nous nous retrouvons à nouveau aux Etats Unis, en Alaska. Il est temps d'arriver, car notre pneu va de plus en plus mal.
Nous longeons pendant un moment la rivière Chilkat, ici très large et peu profonde, connue comme le plus grand lieu de rassemblement au monde de bald eagles (il y a ici même en Novembre un festival très célèbre, et plus de 4000 aigles !). Mais fin Juillet, les artistes ne sont pas encore arrivés en masse, et notre pneu ne tolérerait pas une longue halte. Nous prenons néanmoins le temps d'admirer et d'étudier le fonctionnement d'une machine automatique à pêcher le saumon, entrainée par le courant.
C'est à la fois simple et ingénieux. Les poissons malchanceux qui se sont fait attraper sont projetés au fond d'une nasse.
Nous arrivons à Haines, et testerons cette fois un nouveau BnB. En effet, nous avions nos habitudes dans un chalet agréable, the "Beach Roadhouse", tenu par un propriétaire charmant et serviable (bien qu'un peu ours, mais ici c'est la région), Phil. Mais ce logement étant complet pour mes dates de 2011, je me suis retourné vers autre chose.
Je tiens à mentionner ici une anecdote que je trouve très révélatrice.
Lors de notre dernier passage en 2007, une catastrophe était survenue au chalet. Durant l'hiver précédent, la couche de neige à Haines avait été exceptionnelle, (plus de 10 m !), ce qui était plus que ne pouvait supporter le chalet construit par Phil de ses mains. Il s'était effondré, en piteux état. Par contre les cabines autonomes restaient disponibles à la location. Phil se remettait au travail avec courage, pour tout reconstruire, mais cela promettait d'être long, car les fonds manquaient. Quand je lui ai parlé de l'assurance, il m'avait indiqué avec fatalisme, qu'ici, l'assurance est trop chère, les gens n'ont pas les moyens de se la payer ! Il s'est courageusement remis au travail pour tout reconstruire une seconde fois. Mais ce n'est pas pour cela que je parle de lui. Il a d'autres qualités, je dois le remercier sincèrement pour le fait suivant.
Durant l'été 2007, avant d'arriver ici, j'avais passé quelques jours dans la région de Denali, et j'avais logé dans une cabane, à Healy. J'y avais remplacé la carte mémoire de mon appareil photo numérique. Quelques jours plus tard, j'ai souhaité revoir les photos enregistrées, mais là, impossible de remettre la main sur la carte. J'en ai vite déduit que je l'avais oubliée dans la cabine de Healy en la remplaçant, une semaine plus tôt. Mais malgré un grand nombre de tentatives, je n'ai jamais réussi à entrer en contact téléphonique avec le propriétaire de Healy. Je m'en suis ouvert à Phil, qui m'a assuré qu'il en faisait son affaire personnelle. Je lui ai laissé, sans beaucoup d'espoir cependant, mon adresse en France pour un retour au cas où. J'étais catastrophé, car cette mémoire contenait les meilleures vues du voyage, avec beaucoup d'ours sauvages. Puis j'ai quitté Haines en ferry. J'ai rappelé Phil le lendemain depuis Skagway, et il était super heureux de m'annoncer que la carte avait été retrouvée (sous le lit ; heureusement pour moi que durant une semaine le ménage avait été plus que sommaire). Et afin d'être certain que je recevrai bien la mémoire, plutôt que de transmettre mon adresse à Healy, il s'est fait envoyer la carte chez lui à Haines en Alaska (dont sans risque et sans difficulté). Dès qu'il la recevra, il me fera un envoi soigné pour la France dans de bonnes conditions. Mais de retour à Lyon trois semaines plus tard, pas de nouvelles de ma carte. Encore un mois plus tard, toujours rien. J'ai alors repris contact avec Phil, qui avait bien fait sans délai l'envoi en recommandé (ou l'équivalent US). Il m'a transmis par email copie du bordereau d'envoi rédigé 2 mois plus tôt. Je passe donc à mon bureau de poste qui après vérification me certifie que le colis m'a bien été remis en main propre le... (j'étais encore en Alaska à cette date !), et me montre la signature sur le registre postal. Bien sûr, je ne reconnais pas le grigri apposé. Je suis catastrophé, et réalise qu'après un cheminement extraordinaire, la longue chaine de solidarité s'est brisée ici en France, à quelques mètres de chez moi. Chapeau, La Poste Française ! Mais encore un mois plus tard, en discutant avec un voisin qui a une villa proche de la mienne (même adresse), il m'informe qu'il a reçu un colis d' Alaska qui l'a surpris. Il me le donne. C'était bien ma carte ! En fait, l'adresse n'était pas parfaitement rédigée, et dans le doute, le facteur indélicat a probablement signé pour moi, et laissé l'enveloppe dans une boite de la résidence au hasard (le voisin n'a rien signé non plus) ! L'adresse était Jean-Pierre C. (initiale seulement), comme si C. était le prénom, et Jean-Pierre le nom. Mais cela n'a manifestement en rien gêné le facteur, qui s'est débarrassé du problème dans la première boite à lettre venue.
Donc merci encore Phil, et un énorme mauvais point à La Poste Française.
Cette anecdote montre clairement la différence entre les gens frustes, mais chaleureux, fiables et généreux de l' Alaska, comparé à la société d'irresponsabilité généralisée dans laquelle nous vivons aujourd'hui en Europe.
J'ai tenté de rendre visite à Phil pour le remercier de vive voix. J'ai trouvé un chalet tout juste reconstruit de quelques mois, mais pas de Phil. Il semble qu'il y il eu un changement de propriétaire, et qu'il soit parti pour des cieux moins neigeux.
Nous logeons donc finalement au Tanani Bay BnB. Le RdC de la maison est à nous, les proprios étant à l'étage. Notre logement est charmant (pour le même prix que le bouiboui infame de Kenny Lake !).
La proprio se renseigne sur nos besoins : nous cherchons où acheter des légumes et du saumon sauvage à faire griller pour le souper. Aussi sec, elle nous en apporte un énorme morceau, qu'elle refuse que nous payions, et nous demande de nous servir dans son jardin pour les légumes (sans parler des fraises succulentes).
A Haines, loin de tout, sans (à quelques exceptions près) escale de luxueux navires de croisière, les gens sont vraiment restés charmants, et naturels. Une excellente étape, dans une bonne atmosphère. Nous y demeurerons deux jours.
Ensuite, il devient pour nous urgent de s'occuper du pneu. En ville, un garagiste (qui à mon accent n'a eu aucune peine à repérer que j'étais un étranger, donc un pigeon), sans même daigner voir la voiture ni le pneu, me dit "OK, ce sera fait dans une heure, 80$" ! (non, je me reprends, il y a à Haines aussi des crapules). Un peu plus loin, un autre garagiste me propose de réparer pour 25$. Adjugé, nous lui laissons la voiture.
Nous en profitons pour faire un tour de ville.
totem
J'ai pensé à acheter cette maison pour mes vieux jours. Mon nom (celui de mon avatar) est déjà affiché dessus.
Nous récupérons la voiture, avec en prime un énorme clou qui était fiché dans le pneu : c'est un souvenir de la McCarthy Road, empruntée il y a deux jours pour rejoindre Kennicott (reliquat de l'ancienne ligne de chemin de fer démontée).
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- | | À: Trois14 · 7 janvier 2012 à 1:56 · Modifié le 8 juil. 2013 à 2:29 Message 90 de 410 · Page 5 de 21 · 8 346 affichages · Partager Le lendemain, ce sera bulle prolongée et lessive le matin, ballade l'AM. Ce sera, tout près d'ici, à une dizaine de miles, le Chilcoot Lake, et la Chilcoot River, coin réputé pour la faune sauvage (nombreux bald eagles toute l'année, ours,...), et sa rivière à saumon, avec de nombreux pêcheurs à l'ouvrage.
Soudain nous apercevons, sur l'autre rive, un ours à la peau claire.
Les pêcheurs, pas plus que les aigles chauves (qui pêchent aussi le saumon) ne sont impressionnés par si peu.
Nous stoppons et passons un bon moment à admirer le travail d'un pêcheur sportif qui nous a pris en sympathie. Il vient depuis très loin à Haines passer ses vacances d'été, en camping car, avec deux énormes congélateurs. Il compte bien les remplir de saumons en quelques jours, afin de pouvoir en manger tout l'hiver à la maison.
Nous discutons un moment avec lui et sa famille avant de le quitter. Il nous apprend que tous les soirs, quand il y a moins de monde, une maman ours et ses deux petits viennent pêcher à leur tour, et qu'ils sont charmants. Bigre, nous repasserons peut-être ce soir ! Nous lui demandons s'il ne pourrait pas nous vendre un petit peu de saumon pour notre souper. Pas de problème : il va dans son camping car, ressort avec un saumon entier, qu'il tient à nous laisser en cadeau. Nous ne pouvons accepter, et c'est trop pour deux. Finalement, il nous donnera un morceau raisonnable, qui s'avèrera succulent.
Nous passons voir, un peu plus loin le Chilcoot Lake. Des tables sont aménagées pour découper le poisson.
la chair rouge vif du saumon sauvage
Autour du lac, il y a un camping aménagé, et quelques tentes. Manifestement les gens ne craignent pas les ours !
Tout au long de la route du retour, de nombreux aigles nous observent depuis le sommet des arbres.
Puis nous rentrons "chez nous".
A ce point du voyage, nous sommes à la fois tristes, et impatients. Tristes, car demain à l'aube nous prenons le ferry. Notre road trip est terminée, et nous y pensons avec nostalgie. Referons nous le même type de voyage en Alaska dans le futur ? Rien n'est moins certain. Impatients car, si le road trip avec de longues étapes de conduite est terminé, notre voyage va se poursuivre d'une autre manière, en ferry jusqu'à Seattle, la voiture en cale. Mais nous la récupérerons à chaque étape, et nous en ferons de nombreuses, dans cette région d' Alaska que nous allons découvrir, l' Alaska maritime, le Panhandle.
Cependant, ne nous laissons pas abattre. On ne va pas se coucher comme des vieux. On nous a parlé d'une famille d'ours qui le soir... Nous reprenons donc l'auto, et vers 23h filons à nouveau au bord de la rivière Chilcoot. Mais la saison s'avance, et nous avons fait pas mal route vers le Sud. Il ne fait plus grand jour la nuit. Cependant, nous voyons encore correctement. Arrivé sur place, la famille ours au complet est bien présente.
"bear zone" : on le sait !
Nous les approchons d'assez près :
Mais les prises de vue sont longues (obscurité). Les photos seront probablement troubles. Je décide donc de mettre le flash :
L'ours n'apprécie pas du tout, et se rue violemment vers nous. Je dois démarrer en trombe pour éviter la charge.
Nous rentrons, cette fois, Haines, c'est bien fini ! Réveil demain à 5h pour prendre le ferry de Juneau.
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- | | À: Trois14 · 7 janvier 2012 à 9:01 Message 91 de 410 · Page 5 de 21 · 8 362 affichages · Partager Très, très beau, ce survol en hélicoptère... on s'y croirait ! Dans tes trois derniers messages, les photos ne s'affichent pas ! Normal ? Bon, j'attends que tu remédies au problème pour les voir "in situ". A+ et bon courage pour la suite. Christine | | À: Krikri6792 · 7 janvier 2012 à 11:03 Message 92 de 410 · Page 5 de 21 · 8 338 affichages · Partager bonjour
ce survol en hélicoptère
L'hélicoptère avait deux ailes, en fait, exactement comme un avion . Un Cessna.
les photos ne s'affichent pas ! Normal ? Bon, j'attends que tu remédies au problème pour les voir "in situ".
Cette nuit à 3h, je manquais de lucidité. Tout est corrigé. | | À: Trois14 · 7 janvier 2012 à 11:08 Message 93 de 410 · Page 5 de 21 · 8 332 affichages · Partager L'hélicoptère avait deux ailes
... et moi, je n'étais pas bien réveillée !
Merci pour les photos manquantes : je vois ça de suite ! | | À: Trois14 · 7 janvier 2012 à 13:30 Message 94 de 410 · Page 5 de 21 · 8 318 affichages · Partager Je me répète, mais encore merci de prendre tout ce temps pour nous présenter ton voyage. Je suis tout à fait consciente du temps que cela peut prendre et cela n'en rajoute que plus de valeur à ton récit. Lorsque je commence à lire tes nouveaux posts gare à celui qui veut me décrocher de mon écran Je suis curieuse de savoir comment s'est terminé l'épisode de l'éclat sur le pare brise....Aviez-vous la bonne assurance ? Un petit coucou à Krikri au passage dont je me suis beaucoup inspiré du carnet de voyage au Canada pour organiser le mien cet été. | | À: Trois14 · 22 janvier 2012 à 3:04 · Modifié le 22 jan. 2012 à 3:27 Message 95 de 410 · Page 5 de 21 · 8 245 affichages · Partager Lever de bonne heure ce matin, pour prendre le ferry direction Juneau, la Capitale de l' Alaska.
Notre bateau, le M/V Malaspina, décolle à 9h, mais nous devons être sur place trois heures plus tôt pour valider nos billets.
Nous quittons donc vers 6h notre agréable BnB. Mais alors que nous effectuons le chargement de la voiture, nous recevons la visite de notre charmante propriétaire et de son mari. Ils s'étaient également levés tôt, afin de prendre aimablement congé de nous, et nous souhaiter bon voyage ! Très satisfait de l'adresse, je lui demande une carte de visite, pour le cas où nous reviendrions ici, ou alors si nous devions recommander à des amis un logement à Haines. Ils nous apprennent alors, émus aux larmes, que nous sommes leur dernier client. Ils vendent la maison dans une semaine, et les acheteurs ne feront plus BnB. Quant à eux, ils préparent bagages et déménagement. Leur fille, dans la banlieue de Denver, vient d'avoir un bébé, et ils tiennent à s'en rapprocher, afin de pouvoir l'aider. Ils vendent donc tout ici, et repartent pour une nouvelle vie. Mais ils garderont toujours dans un coin de leur cœur cette région d' Alaska, qu'ils ont adorée. C'est aussi cela, l'Amérique : des remises en causes permanentes.
Le port des ferries est à 3 minutes. Nous retenons notre envie de retourner faire un tour rapide au bord de la Rivière Chilcoot (à 10 minutes d'ici) pour saluer une dernière fois nos "copains" les ours. Mais ce ne serait pas raisonnable (et puis, nous les avons vexés, hier soir avec le flash dans les yeux). Le ferry "Malaspina" arrive enfin de Skagway qu'il a quitté 1h plus tôt.
L'Alaska Marine Highway System (AMHS) est une société commerciale d'un genre très particulier, unique aux USA, berceau du capitalisme. C'est une société à vocation de service public. La rentabilité n'est pas sa raison d'être, mais elle est indispensable au bon fonctionnement de toute la partie maritime de l' Alaska. Aussi elle appartient à l'Etat de l' Alaska qui la gère. Le sigle de l'état de l' Alaska (le Grande Ourse et l'étoile polaire) est d'ailleurs affiché sur les cheminées de chaque navire.
Tous les employés, sur mer ou sur terre, sont donc des fonctionnaires. La mission de cette société est de désenclaver, 12 mois sur 12, quel que soit la météo et la rentabilité, de nombreuses villes ou communautés d' Alaska, non reliées au réseau routier continental. Sans l'AMHS, cette partie de l' Alaska ne serait pas viable .La ligne rappelle, par beaucoup d'aspects, l'Express Côtier Norvégien, le HURTIGRUTEN, qui également avec l'aide de l'état, dessert toute la côte jusqu'au-delà du Cap Nord, par toutes les conditions de temps. Dans les deux situations, l'efficacité est la caractéristique principale, le luxe n'est pas de mise.Mais les bateaux de l'AMHS sont cependant beaucoup plus rustiques et moins confortables que ceux de l'Express Côtier. Les navires datent souvent de plus de 50 ans, mais ils sont propres, bien entretenus, solides, vaillants et fiables. Nous sommes très loin des conditions de vie type jet-set/champagne qu'on trouve sur les luxueux paquebots blancs de croisière qui croisent également dans ces mêmes eaux (en été seulement, et sur certaines portions, les plus profondes, seulement). Les passagers des ferries sont, soient comme nous des touristes curieux, soient des locaux qui voyagent depuis ou vers leur communauté. Pour certains (comme nous) l'AMHS est une alternative à l' Alaska Highway, et cela est salué par des tableaux que nous trouvons dans les coursives des bateaux.
La vie à bord est agréable, les passagers sympathiques, et curieux. De vastes salons d'observation permettent une vie conviviale. Tout le monde discute avec tout le monde sans manière. Et (en été au moins) un ranger est présent en permanence. Entre deux conférences (un peu trop à mon goût écolo-bobo, bien pensant), son rôle est de faire découvrir d'une part les paysages somptueux que nous logeons, d'autre part la vie sauvage très riche (baleines, orques, dauphins, parfois ours, aigles chauves,...). Il nous informe aussi sur la vie des minuscules communautés que nous distinguons sur la côte.
Le parcours, bien que très long n'est quasiment jamais en pleine mer. Nous naviguerons sur des milliers de km dans des chenaux étroits entre des îles. Nous avons le plus souvent l'impression d'être sur un fleuve, d'où on peut observer les berges. C'est ce que les gens de l' Alaska nomment l' "Inside Passage". D'ailleurs, tout le trajet est un enchantement, et cette route maritime a été officiellement nommée par l'Administration Américaine "Scenic Byway", comme l'ont été les plus beaux trajets routiers des Etats Unis. Des panneaux, identiques à ceux qu'on trouve sur les Scenic Byways terrestres, sont bien visibles dans chaque bateau.
Des cabines peuvent être réservées, pour un prix dérisoire (de l'ordre de 50-60$ la cabine, avec deux couchettes, SdB/douche). Elles sont très spartiates mais tout à fait acceptables, bien que beaucoup plus sommaires que le standard actuel 2011 (tel qu'on le trouve par exemple en ce moment sur les lignes de Grèce, ou de Corse) ; ce serait plutôt le standard de 1950-60, mais cela a l'avantage de nous rajeunir ! Bien sûr, nous ne réserverons des cabines que lorsque nous effectuerons de longues traversées de nuits (à trois occasions). Pour beaucoup, les cabines sont encore trop chères ; la compagnie a donc prévu une zone abritée où on peut (gratuitement) monter sa tente, avec tous les dispositifs nécessaires pour la fixer au plancher métallique.
Sur chaque bateau est proposé un snack en libre-service (salades, pizza, burgers, pâtisseries) où il est possible de manger pour un prix dérisoire (moins de 10$, et pas de taxes). Et sur les bateaux les plus importants (pour nous ce sera uniquement sur le M/V Columbia pour presque 2 jours de traversées, à la fin), en plus du snack, il y existe un vrai restau, excellent, avec service à table, et également peu onéreux (environ 20$ / bon repas avec vin), d'autant plus que le pourboire est strictement interdit à bord (les serveurs sont des fonctionnaires, et n'ont pas le droit d'accepter). Pour ceux qui ne veulent rien dépenser, on trouve aussi des salles hors sac avec des tables et micro-onde en libre service.
Je vous avais bien dit que l'AMHS est un monde à part, une parenthèse, aux USA !
Nous ferons escale à Juneau (3 jours), Sitka, Petersburg (nous n'y débarquerons pas), Wrangell, Ketchikian, et nous terminerons à Bellingham (nord de Seattle) dans une petite dizaine de jours. Il ne s'agit donc en rien d'une croisière sur des bateaux de luxe (classiques dans la région), mais c'est une liaison plus rustique, mais surtout beaucoup plus vraie, plus sympathique, bien plus vivante, plus couleur locale. Le seul inconvénient concerne les horaires dans les plus petits ports à faible tirant d'eau, dépendant des marées, non optimisées pour le touriste. Qu'est ce qu'un embarquement à 3 ou 4h du matin peut être pénible !
Nous quittons donc Haines à 9h, pour 4h30 de traversée jusqu'à Juneau, d'abord à travers le Lynn Canal, puis le Stephens Passage, enfin, au voisinage de Juneau, le Gatineau Channel qui passe devant la ville.
Dès le départ, nous pouvons jeter un dernier coup d'œil à notre BnB de ce matin.
Haines, vue du large
L'occupation obligée qui suit est la traditionnelle visite du bateau. Une zone protégée extérieure chauffée par infrarouge, permet, malgré le froid, à certains de terminer leur nuit.
Mais nous resterons, durant toute la traversée, dans le salon d'observation, pour profiter des commentaires du ranger de service. Les paysages de la Tongass Forest avec de nombreux glaciers, s'offrent à nous.
Nous longeons de multiples îlots (ici, Eldret Rock, avec son phare)
Une baleine facétieuse nage juste sur notre route, et ne semble pas vouloir dévier. Notre capitaine non plus ! Il ralentit cependant beaucoup, et nous la croisons à moins de 10 mètres. Mais le photographe, aujourd'hui est vraiment nul, il ne réussira aucune photo avec la baleine hors de l'eau ! (on peut l'apercevoir cependant entre deux eaux)
Nous approchons de Juneau. Depuis le ferry, nous distinguons le fameux Mendenhall Glacier, tout proche du port de ferry. Nous passerons lui rendre visite dans l'après midi.
Et alors que nous accostons, une autre baleine tourne autour des bateaux. Mais le photographe pour une fois était plus éveillé.
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- | | À: Trois14 · 22 janvier 2012 à 3:33 · Modifié le 23 jan. 2012 à 23:32 Message 96 de 410 · Page 5 de 21 · 8 239 affichages · Partager Dès que nous débarquons, nous rejoignons le centre ville qui se trouve à 20 km (mais pas de soucis pour les croisiéristes, leur port est bien en plein centre de Juneau, près des commerces).
Nous prenons possession de la chambre que j'avais réservée pour 3 nuits, puis fonçons vers le quartier portuaire, afin de valider notre réservation de demain (excursion de la journée à Tracy Arm).
Les paquebots de croisière ont bien, eux, le droit de stationner en plein cœur de la ville (c'est là que sont les commerces et les boutiques).
Le "Captain Cook", notre vedette pour l'excursion de demain à Tracy Arm est là. Notre inscription est bien confirmée.
L'après midi est tout juste entamée, nous décidons de la passer dans les environs du Glacier Mendenhall.
Le trajet est d'une quinzaine de km seulement. Mais il me suffira pour découvrir que Juneau est une ville bien à part en Alaska. Le réseau routier est très réduit (soixante km au maximum), mais le nombre de véhicules y est très élevé. Tout le monde possède une voiture, souvent grosse et confortable. La conduite n'est pas du tout cool, et nous avions perdu l'habitude de cette nervosité au volant. Les feux tricolores sont nombreux. Mais tout est contrôlé par radar avec caméra automatique. Aussi personne ne brule les feux, et tout le monde respecte strictement la limitation de vitesse. Mais strictement signifie que si la limitation est à 55 miles/h, malheur à vous si vous conduisez seulement à 52 miles/h. Tout le monde vous klaxonne, vous double en vous insultant. Pareil au feu vert, si vous ne démarrez pas à la seconde. Dur, dur.
En fait, nous aurons l'occasion plus tard de mieux connaitre les habitants de Juneau. Ce sont quasiment tous des fonctionnaires, bien payés et dynamiques, qui profitent à fond de la vie durant l'été, lorsque les journées sont longues. Ils quittent tous leur bureau vers 16h, et foncent en banlieue, faire du sport ou randonner jusqu'à très tard le soir. Ce sont des sportifs (nous n'avons vu aucun obèse), qui, finalement quand on les connait mieux, apparaissent très ouverts et sympathiques, dès lors qu'ils n'ont plus un volant entre les mains. Ce sont des gens instruits, connaissant le monde, y.c. la France (bizarrement, beaucoup d'entre eux connaissent ou ont travaillé à Grenoble, où la population et le mode de vie a une certaine similitude avec ici). Finalement, si j'avais une deuxième vie à vivre, c'est peut-être à Juneau que je viendrais m'installer (ville très dynamique de 30000 habitants).
La Mendenhall Valley (qui mène au glacier), est une zone résidentielle chic, avec des villas luxueuses construites en bois au milieu de la forêt. Mais je ne peux m'empêcher d'imaginer ce même quartier en hiver, lorsque la couche de neige est épaisse. C'est probablement très beau, mais d'accès difficile. Je m'amuse également à compter toutes ces chapelles de différentes religions qui se font concurrence, à quelques mètres les unes des autres (un peu comme à Page AZ, pour ceux qui connaissent).
Nous parvenons rapidement au glacier, effectivement magnifique. Il se jette dans un grand lac, sur lequel flotte une multitude de gros icebergs. Des chutes d'eau impressionnantes se jettent dans le lac. Tout ce coin regorge de saumons, qui attirent les ours.
Partout, des gens marchent, font du jogging, ou promènent leurs enfants, sur d'innombrables sentiers. Et ils sont prêts à entamer la conversation avec quiconque s'intéresse à eux. Nous avons projeté une petite randonnée de 6 km, sur un sentier qui grimpe dans la forêt le long du glacier. Nous traversons des torrents puissants, puis avons une vue rapprochée sur le front du glacier, et les icebergs qui s'en détachent.
La montée se poursuit, au milieu d'une végétation de plus en plus dense, recouverte de mousse épaisse. Nous sommes quasiment seuls, ce sentier étant peu fréquenté. Annie me fait remarquer (j'y avais également pensé, mais je le gardais soigneusement pour moi) que le coin parait propice à une rencontre avec un ours. Je suis obligé d'admettre qu'il va falloir être prudent et faire du bruit. Mais je souhaite atteindre l'extrémité de la ballade. Je marche donc devant, Annie me suit à quelques encablures. Les vues sur le glacier sont de plus en plus précises.
Tout à coup, à un virage, je m'immobilise et demande calmement à Annie de s'arrêter, puis de faire demi-tour sans s'affoler. J'ai en effet aperçu à 6-7 mètres de moi, sur le sentier un ours d'un brun magnifique qui s'avance lentement vers nous.
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Je n'en mène pas large, même si j'évite de le laisser paraitre.
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Trois secondes plus tard, je réalise que mon ours est en fait un énorrrrrrrrrrrrrrrme chien brun avec une tête aussi grosse que celle d'un ours. C'est la honte de ma vie ! (je vous demande de ne pas rire). La propriétaire suit derrière, et gentiment, me rassure. Je n'avais jamais vu un chien aussi gros avec un tête aussi volumineuse ; et puis je m'attendais tellement à rencontrer un ours !
La propriétaire de mon "ours" est très sympa. C'est une Ingénieur, à l'allure sportive, qui travaille au "Fish and Game Department" de Juneau, un ministère très important du gouvernement de l' Alaska, qui a en charge la gestion de la vie sauvage, de la chasse et de la pêche. Elle connait bien, de par son travail, tous les endroits où nous avons rencontré des ours (Brooks Falls en particulier) ; elle nous assure que ce que nous verrons à Anan Creek dans quelques jours nous impressionnera. Par contre, elle nous confirme (ce que je soupçonnais) qu'il ne nous sera pas possible d'aller à la journée depuis Juneau sur " Admiralty Island" à Pack Creek, où vit la plus grande concentration de grizzlys de la planète (plusieurs milliers). Un permis, très difficile à obtenir est nécessaire, et le voyage, très coûteux, ne s'improvise pas.
Mais toujours pas tranquille après ma grosse frayeur, nous décidons de revenir sagement au glacier en l'accompagnant. Elle nous raconte sa vie à Juneau. Il y a pire. Je comprends que les fonctionnaires travaillant ici voient d'un très mauvais oeil les démarches pour tenter de déplacer la capitale vers le nord d' Anchorage.
Nous nous attardons un peu sur la rive du lac.
Annie, et l'homme qui a vu l'ours
Puis nous rentrons tranquillement en ville finir notre journée.
- | | À: Trois14 · 22 janvier 2012 à 11:06 · Modifié le 24 jan. 2012 à 1:28 Message 97 de 410 · Page 5 de 21 · 8 224 affichages · Partager Aujourd'hui, nous faisons donc une croisière sur le "Captain Cook" vers Tracy Arm. Le nom officiel de la zone, à une centaine km au Sud de Juneau, est "Tracy Arm Ford's Terror Wilderness". Brrrrr !!!
Il s'agit d'un fjord étroit et très profond, aux hautes parois escarpées (elles atteignent par endroit 1000 mètres de haut), long d'une quarantaine de km. Il se termine sur deux glaciers bleus, considérés comme les plus beaux d' Alaska, North Sawyer and South Sawyer Glaciers. Le tour est organisé par "Adventure Bound Alaska" (150$/ personne, sans la nourriture). L'embarquement se fait à 8h. Nous sommes une trentaine de personnes sur le bateau.
La journée s'annonce magnifique, ensoleillée. Nous partons direction Sud. Les environs de Juneau sont très animés. Les bateaux de pêche sont nombreux. Nous croisons aussi le ferry Matanusca que nous prendrons dans quelques jours, le frère jumeau du Malaspina que nous avons pris hier matin.
Nous longeons une région très boisée (toujours la Tongass Forest). A mesure que nous approchons de l'embouchure du fjord, les Icebergs sont de plus en plus nombreux. Ils sont envahis par des oiseaux. Une baleine frôle notre embarcation.
Nous apercevons enfin l'entrée du fjord.
Les icebergs sont de plus en plus gros, dépassant de l'eau parfois de plus de 10 mètres.
admirez la teinte bleue.
Partout, comme dans les fjords de Norvège, des cascades puissantes dévalent de la montagne dans la mer.
Nous atteignons enfin le South Sawyer Glacier. La mer, au pied du glacier est recouverte par une épaisse couche de glace flottante.
En nous frayant un passage au milieu de ces glaçons, nous nous approchons du front de glace. La glace par endroit tire franchement sur le bleu. Magnifique !
Des points noirs sur certains glaçons s'avèrent être, quand nous nous approchons, une colonie de phoques qui semblent apprécier la fraicheur des lieux.
pour l'apéritif ?
- | | À: Trois14 · 22 janvier 2012 à 11:20 · Modifié le 24 jan. 2012 à 1:31 Message 98 de 410 · Page 5 de 21 · 8 216 affichages · Partager Nous quittons au bout d'une heure le South Sawyer Glacier,...
... pour atteindre, 20 minutes plus tard, le North Sawyer Glacier. Le front de glace, ici très régulier, atteint 50 mètres en hauteur.
Ici, il n'y a pas de couche de glace en surface, la mer reste dégagée jusqu'au glacier.
Nous nous en approchons, très (trop ?) près je trouve. La couleur bleue qui ressort bien avec ce soleil est magnifique.
Parfois, un bloc de glace se détache, générant de grosses vagues.
Nous sommes fascinés par cette muraille de glace.
mais il fait frisquet !
Enfin, il nous faut partir, nous quittons ce très beau glacier.
De petites vallées, crées par des torrents, tailladent la paroi du fjord.
Un ours noir nous apercevant s'enfuit en grimpant rapidement la pente très abrupte au pas de course, montrant une agilité et une puissance que je ne soupçonnais pas.
A la surface de l'eau, une colonie de puffins (macareux). Mais ils ne se laissent pas approcher. Ils volent vite, avec un battement d'ailes hyper rapide.
Une loutre, également, nous observe du coin de l'œil, en faisant la planche.
Nous revenons vers Juneau. Nous sommes tous blottis à l'intérieur du bateau, chauffé. Mais tout le monde ressort sur le pont en un instant quand nous croisons de nouvelles baleines.
toujours des pêcheurs
Et vers 17h, nous atteignons Juneau et la civilisation.
Nous longeons le téléphérique du Mt Robert (altitude 600m) qui domine la ville (un classique pour les croisiéristes). Il a été construit par Poma, de Grenoble (COCORICO !).
- | | À: Trois14 · 23 janvier 2012 à 2:53 · Modifié le 24 jan. 2012 à 1:42 Message 99 de 410 · Page 5 de 21 · 8 174 affichages · Partager Ballades dans et autour de Juneau
La ville est construite toute en longueur, sur une mince bande de terre entre mer et montagne. Mais le territoire du borough (de la commune) est extrêmement étendu (plus de 3000 miles carrés, il va jusqu'à la frontière Canadienne, c'est une des plus grosse commune américaine. Sa superficie est supérieure à celle de tout l'état du Delaware !).La majorité des rues de l'agglomération sont en forte pente. Des escaliers escarpés permettent un peu partout de raccourcir les trajets.
C'est la ville idéale pour les randonnées, de toutes difficultés. Un petit guide vendu partout en ville, " Juneau Trails" donne toutes les précisions. La ballade la plus classique consiste à monter au sommet du téléphérique, sur les pentes du Mt Roberts. La vue sur la ville et sur le Gatineau Channel est magnifique. S'il est aisé (trop) d'emprunter le téléphérique (cher à la montée), la solution la meilleure est d'emprunter un chemin facile qui débute sur la 6ième rue par un escalier en bois, et conduit à la gare du haut. Depuis la gare du téléphérique, il est encore possible de continuer l'ascension en direction du Mt Roberts, dans une zone sauvage. Et toujours une vue à couper le souffle. Une autre excursion réputée, mais bien plus difficile, est le fameux "Perseverance Trial", qui se poursuit par Granit Creek Trial. Il existe aussi une variante vers le Mt Juneau (1200m). Cette longue promenade (nous ne l'avons pas faite, mais il faut compter une très longue journée si on combine toutes les variantes) permet de revivre l'histoire ancienne de Juneau, avec ses mines d'or. Enfin, je vous ai déjà parlé de la zone de Mendenhall Glacier, qui est parsemée de chemins d'excursion (attention aux ours )
La ville elle-même n'est pas désagréable. La partie le plus touristique est Franklin St, et même South Franklin St (au bout de laquelle se garent les bateaux de croisière).
Les boutiques sont alors les échoppes traditionnelles réservées aux croisiéristes, même si je trouve qu'elles sont moins agréables et typiques ici qu'à Skagway. Mais en remontant la rue, elle devient moins touristique et plus typique (bars, brasseries, restaurants et hôtels d'époque, librairies,...) Dans la partie haute de la ville, se trouve le capitole, ses colonnades, et ses parlementaires. Mais pas de dôme !
des visites organisées sont possibles
Dans les alentours, d'énormes bâtiments abritent les nombreux bureaux réservés à l'administration de l'état. Cela est manifestement l'activité prépondérante de Juneau.
Un musée important, l' Alaska State Museum (entrée 5$) est principalement orienté vers l'histoire et la culture amérindienne (indiens Tlingit, qui ont donné beaucoup de fils à retordre aux anciens administrateurs Russes).
Sur le port, se trouve un kiosque à musique avec des musiciens locaux, très plaisants à écouter en fin de journée, dans une ambiance bon enfant (accès gratuit).
Que les soirées sont douces en été à Juneau !
Mais la véritable "annexe" de la ville, c'est bien à une dizaine de miles au NW, entre l'aéroport et le port de ferry, au départ de la Mendenhall Valley. Outre de nombreuses et luxueuses villas (j'en ai parlé), outre de nombreuses chapelles (j'en ai parlé), on trouve tous les grands magasins classiques (Walmart, Sears, Safeway,...) aussi bien achalandés que n'importe où aux USA.
=+=+=+=+=+=+
Nous décidons de revenir y faire un petit tour avant de quitter définitivement la ville demain matin. Le voisinage de l'aéroport est carrément rouge. Mais, si vous avez suivi les chapitres précédents, vous savez pourquoi (Fireweeds).
Nous retrouvons le glacier Mendenhall. Et cette fois, en parfaits touristes, nous nous dirigeons vers le Visitor Center qui domine le glacier.
Comme partout, il est très bien conçu, didactique pour tout ce qui concerne les glaciers. Mais l'entrée est payante ! (tout le reste de la région est en accès gratuit). Heureusement, nous avons un vieux pass "America the Beautifull", encore valide (c'est la seule fois où il nous aura servi en Alaska cette année !). Il permet l'accès au Visitor Center, et de plus, comme il n'est pas classique ici, il nous classe comme visiteurs importants ; un ranger nous accompagne donc, répond aimablement à toutes nos questions, et nous guide parmi les expositions. Nous ne parvenons à nous en débarrasser qu'en allant voir le film proposé ( Magnificient Mendenhall).
Non échaudés par notre rencontre passée avec un simili-ours dans la région, nous restons sur notre faim. Car nous aurions dû en voir beaucoup ici. Nous n'abdiquerons jamais. Un court sentier longe un ruisseau nommé Steep Creek, rempli de saumons sauvages à la peau rouge (en fin de vie), qui pourraient attirer des ours. Peut-être que là....
Enfin, gagné ! (ce n'est pas un chien cette fois, je peux le garantir). L'honneur est sauf. Même pas peur !
Là il n'a pas l'air content. Fuyons.
Pour couronner notre quête, sur la fin du chemin en direction du parking, nous apercevons au dessus de nous dans un arbre un animal étrange, de grosse taille (au moins 70 cm). C'est un porc-épic ( porcupine), animal toujours difficile à rencontrer.
Pour finir la journée, nous décidons de visiter la partie Ouest de la région, vers Auke Bay, au-delà du port de ferry. Cette zone est encore desservie par la route goudronnée, qui longe la mer. Nous parvenons à une "zone récréative", très sympa, avec de belles plages de gravier, bien photogéniques.
Nous distinguons même un groupe de jeunes qui se baignent (ce sont tous des indiens).
Mais à quelle température est donc l'eau (nous avons vu hier, pas très loin d'ici, des icebergs qui tardaient à fondre) ? Pour répondre à cette importante question, je me jette à l'eau (enfin, jusqu'aux chevilles), un thermomètre à la main.
Vous aimeriez bien connaitre la température de la mer ? Moi aussi, car j'ai complètement oublié ce détail aujourd'hui. Mais je peux garantir qu'elle était fraiche. Chapeau pour le courage des petits indiens.
En rentrant nous longeons le port des ferries, et justement arrive le "Fairweather", un bateau moderne de l'AMHS (c'est l'exception), catamaran rapide. Il va passer la nuit ici, et nous embarquerons dessus demain matin, pour partir à 8h vers Sitka, l'ancienne capitale de l' Alaska.
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- | | À: Trois14 · 23 janvier 2012 à 2:59 · Modifié le 23 jan. 2012 à 23:48 Message 100 de 410 · Page 5 de 21 · 8 172 affichages · Partager En route vers SITKA
Changement de temps au réveil ce matin. Le beau temps qui à peu d'exception nous a toujours fidèlement accompagné depuis le départ semble nous abandonner. Il pleut, le ciel est gris, et la météo n'est pas optimiste pour les jours à venir. Avec ce temps gris et ce ciel bas, la ville de Juneau parait beaucoup moins attrayante.
Nous quittons l'hôtel à 6h, en direction du port de ferry. L'embarquement sur le Fairweather (ce nom n'est-il pas de bonne augure pour la suite) se déroule sans problème. Les cales du navire, malgré sa forme (catamaran), sont très vastes et le garage est presque désert.
Nous quittons le port à 8h précise, et arriverons à Sitka à midi 30, car bien que le trajet soit long en distance, notre navire est très rapide (le trajet en ferry classique demanderait 9 heures).Nous nous installons dans un vaste salon d'observation, avec le traditionnel ranger. La vue est bien dégagée sur la route suivie par le bateau, et sur les côtes, toujours très proches.
Nous contournons à grande vitesse par le Nord l' " Admiralty Island", connue comme la plus grande réserve de grizzlys au monde (mais nous n'avons pas pu y aller). Soudain, alors que nous parvenons au niveau d'Angoon (capitale de l'Ile, 400 habitants, des indiens Tlingit, principalement des pêcheurs ; ville de traite importante (fourrures, trappeurs) à l'époque de l'Alaska russe – merci des infos, monsieur le ranger), le bateau prend un virage très serré à pleine vitesse sur la droite. Les sensations en virage rapide, sur ce catamaran sont alors impressionnantes. Le bateau reste rigoureusement horizontal, mais la force centrifuge est violente, nous devons nous tenir, le bateau dérape un peu sur la trajectoire. Cela fait manège. Nous perdons rapidement de vue Admiralty Island, et nous naviguons maintenant dans un étroit chenal, Chichagof Island au Nord, Baranof Island au Sud (Ile sur laquelle se trouve Sitka, notre destination). Le passage est resserré, les ilots sont nombreux et paraissent idylliques, mais je doute quand même qu'ils soient très hospitaliers. Parfois, on pourrait se croire sur le Saint Laurent, au niveau des Mille-Iles. Notre navire taille sa route à grande vitesse dans ce chenal étroit, zigzagant en permanence entre les iles. Le pilote doit bien s'amuser.
J'observe les rives à la jumelle, dans l'espoir d'apercevoir un ours ou un autre animal. Peine perdue, nous allons beaucoup trop vite.
Et, à l'heure dite, nous arrivons au port de ferry de Sitka, à 5 km au Nord de la ville. Un énorme amoncellement de containers montre combien Sitka et cette ile Baranof sont dépendants du service de ferry, service public indispensable.
Le débarquement est rapide. Mais il pleut toujours, de gros nuages gris recouvrent les montagnes. Ce n'est pas du tout engageant. La température est très fraiche. Une route goudronnée dessert le port, et continue même plus au nord. Nous la prenons, mais au bout d'un km, nous parvenons... au bout du monde. Plus de route !
Nous rebroussons chemin, et nous trouvons rapidement, sur la gauche une piste carrossable qui s'enfonce dans la forêt épaisse. Elle mène finalement à un camping aménagé, mais sauvage et désert. Des panneaux signalent partout "prenez garde aux ours". Une table de picnic fera notre affaire pour notre repas de midi.
Pendant qu'Annie prépare le repas, j'explore les environs. La végétation est luxuriante (la pluie est probablement très fréquente ici). Soudain, j'aperçois un arbuste qui produit de magnifiques baies sauvages rouges, ressemblant étrangement à des framboises.
Les ours doivent se régaler avec ces fruits, mais je n'ose pas en manger. Je sais, j'ai tort, mais je suis trop prudent ! Un peu plus loin, je découvre une cabane, que le service des forêts propose à la location, pour une somme dérisoire (mais sans électricité ni eau courante). Un ruisseau coule à coté. Par beau temps, le coin doit être idyllique.
Nous terminerons notre repas sans encombre, aucun ours ne daignant venir nous tenir compagnie.
Direction maintenant l'agglomération de Sitka. Nous faisons un arrêt au supermarché de la ville ( Sitka SeaMart), petit, triste, et mal approvisionné. Les gens ne sont pas sympathiques, et je me fais même arnaquer à la caisse. Bigre ! Ajouté à la météo détestable, je ne sais pas si nous allons aimer Sitka.
Notre première visite sera pour le port de pêche. C'est manifestement l'activité n°1 de la ville. Je ne connais pas la technique de pêche utilisée, mais elle est manifestement particulière. Tous les bateaux, outre le mat central, possèdent deux autres mats latéraux, plus longs, sorte de perches relevées. Je pense qu'elles peuvent être mobiles. Certains bateaux sont récents, mais d'autres sont particulièrement pourris. Des phoques nagent dans le port.
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