afficher les détails 20:14 (Il y a 0 minutes)
Impressions générales sur l'
Inde et le
Népal.
En ce moment, je n'ai pas une trop bonne impression sur l’
Inde et le
Népal...
Après le Pakistan, il est vien vrai que tout paraît fade... dans des pays où tout semble fait pour (plumer.. ???) le touriste.
Bien-sûr il y a une indéniable continuité culturelle et linguistique entre ces trois pays, surtout entre l’
Inde et le Pakistan, mais la situation politique et surtout le tourisme font toute la différence : cela est surtout valable pour le
Népal qu'on pourrait comparer à un gigantesque hotel doublé d’une plaine de jeu géante pour trekkers du dimanche...
A la gentillesse et l’hospitalité désintéressée (ce qui n’empêche pas les discussions politiques et religieuses passionnées) des Pakistanais on pourrait opposer le mercantilisme des indiens et des népalais (dans les zones touristiques du moins..)
J’entends déjà certains me dire qu’il s’agit des zones touristiques et que si on s’aventure hors des sentiers battus, la musique est différente.
Oui, mais...
Il s’agit d’une impression générale, d’un sentiment que pas mal de « touristes » et aussi voyageurs éprouvent. Cela est accentué par le fait
que le « tout au tourisme » est clairement la nouvelle politique des gouvernements Indiens et Népalais.
Au
Népal, 2011 est appellée « l’année du tourisme » et cela s’est traduit tout simplement par une hausse de tous les prix (certains ont
tout simplement doublés, surtout les prix des permis de trekking)
Alors comment expliquer que dans des pays comme le Pakistan ou l’
Iran, le sentiment général du voyageur est différent, quasiment toujours
positif ?
Plusieurs causes:
La politique gouvernementale, certes influente la donne (clairement, les gouvernements de l’
Iran, du Pakistan, ou même de l’Afghanistan ne
poussent pas au tousisme de masse) et la réputation du pays via les médias fait toute la différence: des pays dits dangereux n’attireront pas (ou un très faible pourcentage de voyageurs chevronnés) quand des pays dits faciles et accueillants seront littéralement pris d’assaut, quelle que soit la réalité locale, ou mieux, en dépit de celle-ci.
L’état d'esprit des populations locales fait toute la différence... On peut reporter le comportement national au comportement individuel : si une personne se sent pauvre dans sa tête, elle agira comme un pauvre, si ce sentiment de pauvreté lui est inconnu, elle agira différemment, quel que soit le niveau de ses finances. C'est l’état d’esprit qui compte et qui fait toute la différence.
Si l'on considère que le
Népal est « ouvert » au tourisme depuis plus de 60 ans et les sommes astronomiques demandées pour les visas, permis de trekkings etc, le nombre toujours croissant de touristes venant chaque année, on a toutes les raisons de se demander comment une telle situation, une telle différence entre "étrangers et locaux " est-elle encore possible en 2011 ?
Deux explications :
La politique gouvernementale et la corruption qui comptent sur « l’argent du tourisme » pour vivre, et bien vivre, à moindre coût et l‘attitude complaisante de certains (tous ?) touristes et ONG qui entretiennent soigneusement cette dépendance. Maintenant que les maux ont étes pointés du doigt, quelle est la solution, si solution il y-a?
Pas facile de répondre... seul le temps mettra de l’ordre dans la confusion actuelle...
Est il possible de transformer
Katmandu en
Singapour, uniquement avec l’argent du tourisme ???
Pour moi la réponse est non car il s’agit d’une confusion à la base...
Singapour est devenue une destination touristique, justement à cause de sa réussite économique et financière...Le but principal des Singapouriens est d’afficher leur réussite... et d’attirer des visiteurs afin de leur monter alors que le but principal du
Népal, est d’attirer des visiteurs en insistant sur la pauvreté et le sous-développement... Seul le temps et un changement d’état d’esprit progressif des nouvelles générations pourront changer les choses, mais en attendant les dégats sont énormes.
Le
Népal et les touristes:
Le sentiment général autour de certains touristes « new hippies » ou «pseudo-alternatifs » n’est pas des plus positif...
Ils viennent au
Népal pour trouver une « société alternative », ils squattent dans des guest houses comme ils squattent des apparts à
Paris, ils traînent et dealent de la ganja comme à
Paris... mais ils oublient qu’ils ne sont pas à
Paris et que la façon dont ils sont perçus ici n’est pas du tout la même qu'en Europe.
Alors qu'en Europe, leurs revendications et leur « alternativité entendue » les rend part de la société, ici au
Népal ils ne font que dégrader encore plus l’image des touristes étrangers dans un pays qui fait face à des changements énormes, comparables à ceux qui ont suivi la révolution industrielle en Europe au XIXème siècle.
S’en rendent-t-ils seulement compte ? Difficille à dire. Bien-sûr, il faudrait développer, les interroger, mener une enquête... mais comme ils semblent être ici pour fuir une certaine réalité, obtenir une réponse n’est jamais façile... J’en ai rencontré quelques uns à
Pokhara et ici à
Katmandu, mais les contacts sont limités et les réponses toujours les mêmes : « oui, mais ne faut pas généraliser, "shanti shanti", aahh la société du fric... »
Le pire dans tout cela, c’est que leur discours est souvent juste, mais ce genre de discours n’est pas à sa place. Il le serait en Europe, et encore, dans un salon parisien, pour être tout à fait précis, mais ici...
Que dire : ce qu’ils pensent est est à mille lieux de la réalité népalaise, des aspiration et des modèles des népalais. La société alternative à la française, ils n’en ont cure, ce qui les intéresse ce sont les modèles économiques et sociaux des Petits et Grands Dragons comme
Singapour, la
Malaisie,
Taiwan,
Bangkok et bien sur la
Chine et le
Japon.
Voilà tout le malentendu...
Le
Népal et son gouvernement:
Hier, j’ai discuté avec le garçon de la réception de l’hôtel du centre de
Katmandu, où je réside en ce moment, de la situation politique et économique du
Népal. Le gros problème, me dit-il, est l’absence d’un gouvernement bien défini : ni le nouveau président ni le premier ministre n’ont de réels pouvoirs. Depuis la révolution maoïste, tout semble aller plus mal : pouvoir et partis politiques sont divisés et morcelés, l’inflation et la corruption vont en grandissant. Il semble que le coeur du problème se trouve dans l’absence de leaders légitimes qui rassembleraient la population autour de lui : en gros ils attendent l’homme providentiel, le Napoléon népalais...!
Après 40 jours au
Népal...:
40 jours sur place et mon impression générale quant au pays reste plus ou moins la même qu’à mon arrivée. Le
Népal est cher: la vie quotidienne n’est pas plus chère qu'au Pakistan (les denrées importées sont un peu moins chères et plus abondantes) si on ne compte pas les 13% de taxes +10% de services imposés par le gouvernement... et c’est là tout le problème, cela fait du
Népal le pays le plus cher d’Asie et... c’est aussi le plus pauvre ! Car tout est à l’avenant ici: prix des visas, des permis de treks, des entrées de sites et de musées.
Le visa coûte 25 $ pour 15 jours et une prolongation 30 $ pour 15 jours plus 2 $ par jour...
Le visa business est aussi ridiculement cher : ils demandent un investissement de plus de 100.000$.
D’une façon plus abordable (et encore), les prix d’entrée sur les sites sont faramineux:
Baktapur Durbar Square: 15 $ (1000 rs).
Katmandu Durbar Square: 300 roupies.
Annapurna conservation area: 2000 roupies.
Everest/Lantang: 1000 roupies.
A ces deux parcs, il faut bien-sûr y rajouter les permis de treks : 20 $
Le record étant détenu par le
Mustang et le
Dolpo : 50 $ par jour avec un minimun de 10 jours, soit 500$ plus les frais d’agence et de porteurs....
Sans évoquer, bien-sûr, les royalties prélevées pour les ascensions de l’
Everest ou autres qui vont de 10 à 20.000$.
Tout cela dans un pays où la population ne gagne pas 500 dollars en 3 mois...
Cela laisse rêveur.
Non, le
Népal c’est vraiment Lidl au prix de Fauchon.