Oltean · 11 août 2018 à 19:15 · 259 photos 181 messages · 24 participants · 12 266 affichages | | | À: Oltean · 20 août 2018 à 18:36 Message 21 de 181 · Page 2 de 10 · 1 340 affichages · Partager Hello. On écrit "Amishs" au pluriel ? je le note. Oui, j'imagine aussi qu'il s'agit d'une interprétation particulière des textes sacrés. Mais je reste un peu surpris du contact pris à l'initiative de l'homme, moi qui pensais que cette communauté voulait absolument rester à l'écart des "étrangers". Un cliché ?
Merci pour me lire.
J'écris anglais avec un "s", c'est une déformation.. | | À: Oltean · 20 août 2018 à 19:18 Message 22 de 181 · Page 2 de 10 · 1 331 affichages · Partager Merci pour ce beau carnet, si agréable à lire. On suit avec un vrai plaisir votre périple. | | À: Cathielescot · 20 août 2018 à 19:43 Message 23 de 181 · Page 2 de 10 · 1 329 affichages · Partager Merci pour ce beau carnet, si agréable à lire. On suit avec un vrai plaisir votre périple.
C'est un encouragement que j'apprécie. Avec le temps et l'accumulation des voyages, aux USA comme ailleurs, je me rends compte que mes notes (prises au jour le jour) décrivent davantage mes réflexions (en relation avec mes diverses marottes) que les menus détails pratiques. Je crains parfois que cette "prise de hauteur" ait des aspects frustrants pour ceux qui cherchent des bons tuyaux. Mais il y a déjà tant à piocher dans les divers carnets publiés par ici... Cela dit, au besoin, je peux apporter les détails pratiques, ce n'est pas un souci. | | À: Oltean · 21 août 2018 à 8:27 Message 24 de 181 · Page 2 de 10 · 1 300 affichages · Partager Peut-être, oui. C'est bien un Amish barbu qui tenait le volant, je l'ai bien remarqué. Quant au téléphone, on aurait dit un appareil utilisé par les militaires, un téléphone de campagne avec une énorme batterie qui tenait dans une mallette. Pourquoi pas un portable ? Autre question non résolue.
Bonjour, Nous avons été très étonnés l'été dernier, de croiser dans un centre commercial de Pennsylvanie (à proximité de Lancaster), 3 jeunes femmes amish, sortant de chez Victoria Secret (marque pas vraiment réputée pour l'austérité de ses sous vêtements !!) un petit sac à la main. Mais peut être que "...., dessous son gros habit de bure.Elle porte coquettement des bas de soie.Festons, frivolités, fanfreluches, guipures" (Brassens)
Merci pour ce carnet Françoise | | À: FrançoiseVec · 21 août 2018 à 10:21 Message 25 de 181 · Page 2 de 10 · 1 283 affichages · Partager Peut-être, oui. C'est bien un Amish barbu qui tenait le volant, je l'ai bien remarqué. Quant au téléphone, on aurait dit un appareil utilisé par les militaires, un téléphone de campagne avec une énorme batterie qui tenait dans une mallette. Pourquoi pas un portable ? Autre question non résolue.
Bonjour, Nous avons été très étonnés l'été dernier, de croiser dans un centre commercial de Pennsylvanie (à proximité de Lancaster), 3 jeunes femmes amish, sortant de chez Victoria Secret (marque pas vraiment réputée pour l'austérité de ses sous vêtements !!) un petit sac à la main. Mais peut être que "...., dessous son gros habit de bure.Elle porte coquettement des bas de soie.Festons, frivolités, fanfreluches, guipures" (Brassens)
Merci pour ce carnet Françoise
Et je peux vous garantir qu'il n'y a pas que les jeunes filles Amish (sans S) qui se servent chez Victoria Secret ! | | À: FrançoiseVec · 21 août 2018 à 19:40 Message 26 de 181 · Page 2 de 10 · 1 263 affichages · Partager Bonjour, Nous avons été très étonnés l'été dernier, de croiser dans un centre commercial de Pennsylvanie (à proximité de Lancaster), 3 jeunes femmes amish, sortant de chez Victoria Secret (marque pas vraiment réputée pour l'austérité de ses sous vêtements !!) un petit sac à la main.
Bonjour,
en effet ! je tombe de surprise en surprise. C'est vrai qu'à Decorah il y avait bien une paire de jeunes Amishs (femmes) qui dévoraient un gros gâteau à l'entrée du Walmart, ce qui était déjà fort. Mais là, l'histoire des dessous coquins, c'est vraiment quelque chose.
Mais peut être que "...., dessous son gros habit de bure.Elle porte coquettement des bas de soie.Festons, frivolités, fanfreluches, guipures" (Brassens)
Bien vu ! bravo pour la citation. | | À: Oltean · 21 août 2018 à 20:40 Message 27 de 181 · Page 2 de 10 · 1 255 affichages · Partager Bonsoir, En fait, ce n'est si simple : les Amish ont maintenant le droit de profiter du confort moderne, à condition que ce ne soit pas relié au réseau électrique, d'où sans doute le téléphone avec l'énorme batterie... Nous avons eu l'occasion de passer une matinée dans un famille Amish de Pennsylvanie, ils avaient de la lumière grâce à des panneaux solaires, un frigo fonctionnant au gaz et un téléphone dans une cabane de jardin (pas de fils à la maison, donc). Ils allaient régulièrement relever les messages laissés par leurs correspondants... | | À: Oltean · 21 août 2018 à 20:45 Message 28 de 181 · Page 2 de 10 · 1 255 affichages · Partager Dès l'arrivée à Springfield, capitale de l' Illinois, deux choses frappent le visiteur. Ce sont tout d'abord ces larges avenues bordées de bâtiments intimidants : administrations, palais aux colonnes néo- grecques, monuments imposants en pierre rouge ou blanche. Ensuite - et ici se trouve l'explication de la solennité architecturale de la ville - le portrait d'Abraham Lincoln, omniprésent.
Le tombeau de Lincoln
Car Springfield est la cité de Lincoln, s'en enorgueillit et le fait savoir. Sur la devanture des restaurants, Lincoln déguste un burger. A l'entrée des parkings, il vient garer sa voiture. Devant les toilettes publiques... bref.
Mais que représente Abraham Lincoln ? Devant l'imposant tombeau du président, au cimetière d'Oak Ridge, un visiteur vient me parler (je dois avoir une tête qui attire les locaux).
"Un grand homme, ce Lincoln, me dit-il. Il a sauvé l'Union - on peut penser ce que l'on veut, mais enfin, il l'a sauvée."
La discussion dérive sur les attentats quand il apprend que nous venons de Paris. "Chez nous les terroristes attaquent les régions côtières : New York, Floride, Californie. Je suis tranquille en Illinois, on les aura détruits avant qu'ils arrivent jusqu'à nous. Et ma maison est protégée par les champs de maïs et cachée par la poussière", ajoute-t-il dans un clin d’œil.
Je note qu'il admire Lincoln pour avoir assuré l'unité du pays et non pour sa lutte contre l'esclavage. En bon Européen, je suis surpris : je pense tout d'abord Lincoln comme un abolitionniste et non comme un défenseur de l'union nationale. La visite du Abraham Lincoln Presidential Library and Museum confirmera ces deux facettes que l'histoire a liées entre elles : en l'occurrence, pour éviter la sécession il fallait en finir avec l'esclavage. Mais le premier objectif primait sur le second, même si l'idée froisse les idéalistes.
Détermination
Cette ville au tracé austère semble dépourvue de charme. Mais tout change en poussant les portes. Tel restaurant aux abords tristounets se révèle un lieu jovial où éclatent des rires, et qui offre un service amical. Le Musée Lincoln à la façade sévère déploie des trésors d'imagination pour illustrer la vie de l'homme d'état. Sa collection d'expositions est admirable : toutes sont sonorisées et animées avec talent, parfois à l'aide d'hologrammes saisissants, très loin des galeries poussiéreuses qui ont rendu la culture détestable à force d'être sclérosée. Une étonnante reconstitution de l’élection présidentielle de 1860 nous fait vivre la campagne comme si elle avait lieu de nos jours.
Dans les couloirs de la tombe
L'un des candidats veut donner la parole au peuple : que ceux qui veulent conserver l'esclavage s'expriment, et leur choix sera respecté. N'est-ce pas le fondement de la démocratie ? Cette opinion rappelle celle professée par nos propres souverainistes : le dernier mot doit appartenir à la voix populaire.
Un autre privilégie la négociation pour préserver l'unité du pays. Assez de débats stériles, parlons, trouvons des terrains d'accord. Comment ne pas songer aux exhortations au "dialogue" et à la "concertation" qui ont envahi notre espace public depuis quelques années ?
La position de Lincoln - seul représentant du parti républicain - est à l'opposée de ces beaux principes. L'union seule compte. Or, réaliser l'union, c'est abolir l'esclavage - fût-ce au prix d'une guerre civile. Une telle rectitude ferait passer n'importe quel homme d'état actuel pour un autiste rigide doublé d'un dangereux va-t-en-guerre. Toujours est-il que l'histoire a consacré Lincoln comme l'un des plus grands héros. Ne faut-il pas chercher ici l'une des origines du slogan Freedom is not free ?
Ce musée à lui seul mériterait le voyage jusqu'à la méconnue Springfield.
L'assassinat
Car qui donc connaît Springfield ? Il ne s'agit certes pas de la petite ville des Simpsons. La démesure du capitole édifié à la fin du XIXe siècle défie l'imagination. Sa coupole culmine à plus de 100 mètres ! Nous le visitons en croisant employés et hommes politiques locaux interrogés par la Fox.
En arrivant au capitole
Sous la coupole
Nous visitons la maison d'enfance du président, pas très animée mais rendue vivante par les talents de conteur du guide. A la sortie, un acteur grimé en Lincoln plus vrai que jamais stupéfie les visiteurs, et terrorise quelques enfants.
Je vais enfin explorer en solo le petit musée sur la guerre de Corée, ce conflit terrifiant et méconnu. Loin des innovations du Musée Lincoln, c'est une galerie à l'ancienne, avec placards défraîchis qui racontent les affrontements entre l'ONU (les Américains formaient l'essentiel de la force armée, mais des Français y étaient également engagés) et l'URSS et ses alliés qui, selon une technique éprouvée, envoyaient à la mort des déferlantes humaines. On sort de l'endroit un peu hébété en se demandant quel Lincoln, aujourd'hui, serait capable d'en finir avec l'esclavage de tout un pays.
Plus jamais ça
Marilyn en Corée | | À: Sheepie · 22 août 2018 à 12:13 Message 29 de 181 · Page 2 de 10 · 1 223 affichages · Partager Bonsoir, En fait, ce n'est si simple : les Amish ont maintenant le droit de profiter du confort moderne, à condition que ce ne soit pas relié au réseau électrique, d'où sans doute le téléphone avec l'énorme batterie...
Bonjour,
ah oui, dans cette logique on comprend mieux. Cela dit, la batterie doit bien être rechargée de temps à autre, j'imagine alors au prix d'une autre astuce compatible avec les droits et contraintes qu'ils s'imposent.
Nous avons eu l'occasion de passer une matinée dans un famille Amish de Pennsylvanie, ils avaient de la lumière grâce à des panneaux solaires, un frigo fonctionnant au gaz et un téléphone dans une cabane de jardin (pas de fils à la maison, donc). Ils allaient régulièrement relever les messages laissés par leurs correspondants...
Je vois. On veut bénéficier du confort moderne en se mettant des entraves pour rester dans la ligne. Merci pour le témoignage. | | À: Oltean · 22 août 2018 à 19:25 Message 30 de 181 · Page 2 de 10 · 1 181 affichages · Partager Saint Louis, dans le Missouri, offre un contraste flagrant avec la chic Springfield. Pour la première fois depuis le début du séjour, j'entends klaxonner. Mauvais présage : si l'avertisseur sonore fait partie de la routine dans certains pays, en Amérique il dénote une nervosité de mauvais aloi. Les rues n'offrent guère de pimpant, et un fatras de travaux publics finissent de gâcher le tableau. A force de détours, notre GPS nous égare dans un quartier peuplé d'une foule interlope - du moins est-ce notre impression.
Une colline qui cache un peuple
Heureusement, Saint Louis n'est qu'une étape. Elle possède néanmoins, sur le papier, quelques mérites. A quelques kilomètres au nord-est se trouvent les vestiges d'une immense cité amérindienne, Cahokia Mounds, fondée par une civilisation quasi inconnue. Faute de mieux, on a nommé ses habitants les Misissippiens. Cette société a pourtant habité ici plusieurs siècles, bâtissant même une gigantesque pyramide qu'un millénaire a recouvert de nature. Ce que le visiteur moyen prendrait pour une colline cache un édifice cyclopéen haut de 30 mètres à la base plus large que celle de la grande pyramide de Khéops. Il fallait de l'art et de la technique pour édifier pareil monument - pourtant le peuple des Mississippiens devait être enfoui par les sables du temps.
L'arche de Saint-Louis
Infiniment plus contemporaine, la grande arche de Saint Louis veut symboliser le passage vers l'Ouest. Sa courbe hyperbolique surplombe le fleuve Mississippi d'environ 200 mètres. Impressionnant, réussi, épuré, je veux bien, mais froid. Ce genre d'exploit architectural peine à toucher l'âme.
A Saint Louis
Nous aurions voulu monter au sommet en empruntant une "cabine sur rail", mais cela fut impossible. Tous les billets ont été vendus pour les deux jours à venir. Un guichetier abruti de sommeil nous explique entre deux bâillements que les réservations ont afflué en masse pour la préparation du 4 juillet. Dommage pour le panorama sur la région qui, dit-on, est exceptionnel.
Au musée Scott Joplin
Borne pâtissière
Une dernière chose m'attire à Saint Louis : le musée Scott Joplin, dédié à la mémoire de ce pianiste afro-américain pionnier du ragtime dès la fin du XIXe siècle. Tout le monde connaît la musique du film l'Arnaque : elle est de lui. Nous visitons la maison où il habita quelques années. Mais le clou de la visite est l'écoute, sur un piano mécanique, de bandes perforées reproduisant le jeu de Scott Joplin en personne. Le guide (un véritable mordu depuis l'âge de 7 ans) donne l'énergie au piano en appuyant sur des pédales, la bande se déroule et les touches se mettent à jouer toutes seules, comme si le fantôme du compositeur s'était assis sur le tabouret pour un récital venu de l'au-delà.
Maple Leaf Rag, commente le guide, fut un grand succès, quoiqu'il s'agisse d'une sorte de pot-pourri de séquences charmantes mais sans lien entre elles (un reproche que formulera aussi Leonard Bernstein à l'encontre de la Rhapsody in Blue). Avec The Entertainer c'est tout-à-fait autre chose ; chaque séquence fait entendre quelque chose de la suivante, si bien que cette pièce s'avère mieux construite et véritablement digne d’intérêt.
Même si je devine la réponse, je demande si Scott Joplin connaissait Antonín Dvorak. "Tous deux étaient à l'exposition de Chicago en 1893, me dit-il. Mais à cette époque Joplin était, selon ce que nous savons, un chanteur se produisant au sein d'un groupe (Dvorak n'aurait donc pas entendu Joplin jouer du piano). Il paraît cependant très vraisemblable que l'opinion du Tchèque sur la valeur des musiques afro-américaines influença Joplin. Au fil du temps, ses compositions font davantage appel à cet héritage". Sa réponse confirme ce que j'avais déjà lu par ailleurs, seule l'évolution de l'inspiration de Joplin me surprend un peu.
Piano mécanique et bande perforée
Les cols du maître
Nous prenons la voiture pour rejoindre notre location Airbnb. C'est une superbe villa dans un quartier résidentiel. Superbe, mais vide : je sonne en vain, quand soudain une voix retentit à l'interphone. Le propriétaire, connecté via son smartphone, me donne le code et nous entrons dans la maison. Un petit bouledogue me saute au visage en essayant de me lécher. Un chien plus gros, dans le séjour, est emprisonné dans une cage et fait un raffut de tous les diables pour que je vienne le délivrer. Au milieu des aboiements, je me rends à l'étage où se trouve notre chambre, même si je n'ai pas compris exactement où. J'ouvre au jugé l'une des portes : un autre chien encagé se met à hurler comme un démon quand il m'aperçoit. Bon, ce n'est pas notre chambre. Je finis par la trouver : c'est la seule qui soit ordonnée, et dans laquelle aucun cerbère ne monte la garde. | | À: Oltean · 23 août 2018 à 12:43 Message 31 de 181 · Page 2 de 10 · 1 140 affichages · Partager Nous avions choisi AirBnb pour habiter chez l'habitant et nouer des contacts avec des citoyens américains. Pour cette unique nuit près de Saint-Louis, c'est raté. Les propriétaires sont selon toute vraisemblance partis en week-end. En guise de dialogue, nous n'avons parlé qu'aux chiens.
La longue étape de la journée doit nous permettre de rejoindre Cave City, dans le Kentucky. Route sans aucun souci, sitôt quittée la région de Saint-Louis décidément peuplée de conducteurs mal embouchés. Un arrêt carburant nous instruit sur l'esprit qui souffle dans cette région. Des livres créationnistes sont à la vente, qui veulent démontrer comment les dinosaures sont le fruit de la Création. Des autocollants soutenant le 2e amendement (autorisant le port d'armes) côtoient des appels à la défiance des élites. Nous sommes bel et bien dans la Bible Belt, fief des électeurs de Trump.
Sur notre route se trouve le musée Corvette, voué à la gloire de la mythique automobile américaine. L'Europe n'est jamais très loin : le logo comporte une fleur de lys, Chevrolet, propriétaire de Corvette, était le nom d'un champion suisse, et l'on s'amuse de trouver la silhouette débonnaire du bibendum Michelin à chaque coin de l'exposition. L'on ne connaît pas assez l'affection du Kentucky pour le héros clermontois !
Buveur d'obstacles
Les Corvettes ne sont pas rares sur les routes américaines. On les voit souvent fuser comme des squales jaunes, faufilant leur rostre effilé parmi les trucks Peterbilt. Il faut dire qu'elles sont bon marché - toute chose égale par ailleurs, s'entend. Disons qu'on peut s'en procurer à l'aise quatre ou cinq avec le budget d'une seule Ferrari, pour des performances comparables voire supérieures, à en croire les fans américains.
Une vraie gueule
La visite du musée donne à voir toutes les générations de Corvette depuis la création de la famille, en 1953. Il faut bien dire que les premières années offraient des modèles qui avaient de la gueule. Du chrome, de l'allure, une dégaine de bad boy prêt à en découdre. Le genre de bagnole qui incite à réviser son contrat Matmut avant de tenter la queue de poisson.
Ces témoignages d'une époque dorée portent un peu d'ombre aux productions récentes, gros joujoux colorés à l'allure passe-partout qui se démarquent à peine, pour l'observateur non averti, des bolides européens.
Corvettes modernes
Un novice comme moi reste sceptique sur l'innovation dont Corvette aurait fait preuve : à en croire le musée, ses concepteurs auraient inventé le crash test, les carrosseries en fibre de verre et seraient en pointe dans le domaine très select des voitures de course grand public. Pourquoi pas, mais je veux bien être pendu (ou fusillé, si cela fait plaisir à la National Rifle Association) si j'ai jamais entendu proférer pareille chose en Europe.
Sorti du gouffre
Le musée insiste lourdement sur l'effondrement de terrain qui s'est produit en 2014 au beau milieu de l'édifice même, engloutissant plusieurs modèles de valeur, difficilement remontés depuis et exposés dans leur état abîmé. L'événement aurait fait la Une de toute la presse. J'avoue n'en avoir aucun souvenir.
Les lignes légendaires du Lockheed Shooting Star
A dix minutes du musée Corvette, l'Aviation Heritage Park expose en plein air cinq authentiques avions de chasse. Ce n'est pas un musée comme le Planes of Fame de Californie : les jets sont ici déposés sur le gazon et une simple pancarte permet de prendre connaissance de leur histoire. Mais il est possible de parfaire son instruction en se branchant sur une radio FM qui remplace avantageusement un guide (belle idée !). Le T-38 Talon (drôle de nom, mais il sonne mieux que F-38 Lefuneste) vient, étrangement, des surplus de la NASA. Un beau Shooting Star rappelle les engagements de Buck Danny en Corée, avant que les Sabre ne viennent se mesurer aux MiG-15. Une grande tente cache un Phantom en rénovation. Le très laid F-111 tire pour sa part une tronche accablée digne de Droppy dans ses mauvais jours.
La tronche de chien battu du F-111 Aardvark
Ce même appareil est baptisé du nom " Statue de la Liberté". Encore une évocation française dans l'Amérique profonde. Cocorico !
Sur le F-111 | | À: Oltean · 24 août 2018 à 18:37 · Modifié le 24 août 2018 à 19:03 Message 32 de 181 · Page 2 de 10 · 1 088 affichages · Partager Pourquoi les Américains doivent-ils être les premiers en tout ? Mammoth Cave ou Caverne du Mammouth, près de Cave City dans le Kentucky, est présentée comme la plus grande grotte au monde. Vrai ou faux, on reste pantois devant ce réseau souterrain de presque 600 kilomètres de long, en attendant de nouvelles découvertes.
L'endroit est couru. Trop : en ce week-end de fête, presque toutes les excursions affichent complet, et nous sommes bien assez heureux de décrocher des tickets pour une visite. En attendant l'heure du départ, nous explorons le musée, très bien fait comme souvent dans les parcs nationaux. L'on apprend que jamais un mammouth n'a glissé sa trompe par ici : le nom provient de la vastitude des galeries. Et on se demande bien comment les explorateurs purent en dresser les premiers plans à une époque où la lampe de poche n'existait pas.
L'évolution des animaux rupestres, pour la plupart aveugles, est passionnante. L'aspect très scientifique des exposés avec leur référence à Darwin tranche heureusement avec la propagande créationniste découverte hier.
L'entrée
L'entrée de la caverne est un trou béant en pleine nature. Nous sentons le vent glacé surgir de la terre, tel un souffle exhalé par le plus profond des cercles de l'enfer. Par un phénomène complexe de convection, le réseau souterrain recrache ainsi un air capté en surface plusieurs kilomètres plus loin. En hiver, le phénomène est inversé, et l'entrée que nous contemplons aspire alors l'air froid.
Dans les profondeurs de Mammouth Cave
La descente dans la grotte est, comme toujours pour les spéléologues occasionnels, un moment émouvant. La partie que nous visitons est cependant d'une grande facilité d'accès, impeccablement balisée. Et quand un touriste japonais juste derrière moi s'avise de quitter le chemin, un ranger se met à vociférer et dégainant une puissante lampe-torche qu'il braque sur le coupable. L'espace d'une seconde, j'ai cru qu'il brandissait un Colt, et je me voyais déjà cité dans Google actualité sous l'entrée "Nouvelle fusillade aux USA, un Français témoigne", tandis qu'une photo montrerait la dépouille de la victime encastrée dans la roche.
Des hommes préhistoriques vécurent dans la grande salle que nous atteignons. Certains, plus récemment, eurent l'idée d'y installer un sanatorium, sans obtenir de résultat flagrant, et - peut-être sous l'inspiration de Voyage au centre de la Terre - une champignonnière. Nouvel échec. Le lieu devait occasionnellement être utilisé pour fêter Noël ou accueillir des concerts.
La sortie traverse un rideau de gouttelettes produites par la convection intense.
Le rideau de gouttes en sortie de Mammoth Cave
D'autres hordes de visiteurs attendent leur tour, tandis qu'une ranger semble célébrer Mère Nature.
Exaltée par la nature
Nous reprenons la route vers Nashville, dans le Tennessee. | | À: Oltean · 25 août 2018 à 11:08 Message 33 de 181 · Page 2 de 10 · 1 051 affichages · Partager
Clef de la ville
Nashville, dans le Tennessee, se proclame sans façon capitale de la musique. Je dois être vieux jeu, car quand on me parle de ville musicale, j'ai tendance à penser à Vienne, Milan ou Prague, mais certainement pas à Nashville.
Music City
Bien entendu, il ne s'agit pas de "la" musique, mais de "leur" musique. Nashville mise tout sur la Country. Des guitares géantes sont au coin de chaque rue. Des sortes de juke-box se mettent à hurler quand vous passez à proximité. Un flux musical continu sort des bistrots. L'entrée du bar-restaurant Acme héberge une radio qu'une simple façade vitrée sépare de la rue.
A l'aise sur son pick-up
Au premier abord, la ville ne suscite aucun enthousiasme particulier. Comme à Saint-Louis, elle est jonchée de nombreux travaux publics qui découragent son exploration. Le rues présentent un curieux mélange d'historique et de moderne. L'on passe sans transition de quartiers branchés à des friches ingrates peuplées de homeless.
Musicien au repos dans Broadway Street
Notre première visite nous mène cependant dans un endroit très huppé. L'hôtel The Hermitage à 300 dollars la nuit - pour le premier prix - prodigue une opulence digne des meilleures maisons européennes. On n'est pas étonné d'apprendre que plusieurs présidents sont passés par cet endroit à l'exubérance un peu étouffante.
The Hermitage Hotel à Nashville
Mais le haut lieu de la cité est le Musée de la musique Country. Un incontournable, selon nos guides et les avis piochés sur l'internet. Peut-être qu'il nous aidera à mieux comprendre l'arbre généalogique compliqué de ce genre pourtant vieux de moins d'un siècle. A vrai dire, on le visite en haussant les épaules devant ces costumes à franges et ces grands chapeaux à paillettes soigneusement rangés derrière des vitrines. A moins d'être un spécialiste aguerri du genre country, l'enfilade de dizaines (ou de centaines) de noms d'artistes ne parle absolument pas au non-initié, et comme ce musée ne permet nullement de prendre connaissance de ce qui fait la valeur de chacun, on reste sur sa faim tout en regrettant l'argent du ticket d'entrée.
Il est fort regrettable de ne pas être guidé dans la découverte d'un domaine qui prétend présenter une telle richesse - il est dès lors difficile de faire le tri, dans ce fouillis, entre les modes passagères et les créations plus marquantes. Et nous sommes décidément trop loin des goûts locaux pour apprécier ces chansons stéréotypées (selon notre perception).
L'Amérique a bon dos
Nashville entend fêter en grande pompe le 4 juillet. Bizarrement, tous les efforts déployés (ils sont nombreux, et visiblement pris en sérieux) donnent l'impression que cette cité s'ingénie à récuser son image provinciale. Ce sont les tentatives d'un paysan voulant s'affirmer dans la société, et dont l'assiduité un peu outrée peut faire sourire. Le speaker glorifie à chaque prise de parole Nashville la grande. Quand nous demandons si les festivités locales l'emportent sur celles de New York, nous n'obtenons qu'une réponse narquoise : " New York ? We don't need them !"
Une pub géante à Nashville. Deux militaires sur le toit, Independance Day oblige.
La foule devant Cumberland River
Le "plus grand feu d'artifice des Etats-Unis" nous est promis. Il y a foule, mais pas ce genre de foule oppressante si pénible en Europe. Ici, chacun peut respirer et conserver sa petite bulle bien à lui. L'ambiance est bon enfant, amicale même, gâchée pourtant à mon avis (mais je dois être le seul) par une sonorisation abrutissante. La vente d'alcool est interdite, sauf en quelques coins dûment autorisés : nous ne verrons aucun poivrot américain.
And the rockets' red glare, the bombs bursting in air, Gave proof through the night that our flag was still there.
Les feux d'artifice sont réussis. Suivant la loi du genre, ils vont croissant en matière de pétarade et de bouquets de figures, et les organisateurs ont eu la bonne idée de faire accompagner la pyrotechnie par l'orchestre symphonique de Nashville. Bizarrement le programme est assez chiche en musiques spectaculaires américaines (dommage au vu du répertoire !) et propose des tranches de Rossini ou Tchaïkovski. On ne voit pas très bien ce que vient faire l' Ouverture 1812 avec sa citation de l'hymne tsariste en plein Independance Day...
En rentrant à la maison, nous suivons un sentier d'où s'envolent des nuées de lucioles. Nous admirons le patriotisme de ces coléoptères, honorant en ce jour historique le très officiel statut d'insecte d'état conféré par le Tennessee. | | À: Oltean · 25 août 2018 à 11:59 Message 34 de 181 · Page 2 de 10 · 1 041 affichages · Partager Visiblement vous n'avez pas aimé Nashville. Pas par raison politique je présume. | | À: Oltean · 25 août 2018 à 12:32 Message 35 de 181 · Page 2 de 10 · 1 037 affichages · Partager Salut Alain,
récit très prenant ! un peu décalé, et surtout en dehors de l'Ouest très/trop narré...
pour la musique (à Nashville ou Memphis, voire Nola...) ce n'est pas de la "grande" dont on parle ici, mais celle du Sud et au Music Hall of Fame, plutôt Blues, Country, Rock a Billy. Il faut réviser ses gammes pour apprécier !
Bonne continuation, et j'espère que tu as salué Henry à Jackson/TN...
à + Jean. (blog 2013 ci-dessous). | | À: Suedois · 25 août 2018 à 17:51 Message 36 de 181 · Page 2 de 10 · 1 014 affichages · Partager Visiblement vous n'avez pas aimé Nashville.
A vrai dire, pas tellement. Bien sûr, les gens sont plutôt sympas et le 4 juillet valait bien le déplacement. Mais j'ai trouvé cette ville trop négligée, en dehors du centre "historique" certains quartiers font peur.
Cela dit, et malgré la relative déception, c'est l'occasion de saluer votre propre carnet qui nous a aidé, à l'époque, à construire notre itinéraire.
Pas par raison politique je présume.
Je ne sais pas comment prendre cette remarque. Nashville revêt un caractère politique particulier ? J'avoue mon ignorance. | | À: Oltean · 25 août 2018 à 18:03 Message 37 de 181 · Page 2 de 10 · 1 009 affichages · Partager Visiblement vous n'avez pas aimé Nashville.
A vrai dire, pas tellement. Bien sûr, les gens sont plutôt sympas et le 4 juillet valait bien le déplacement. Mais j'ai trouvé cette ville trop négligée, en dehors du centre "historique" certains quartiers font peur.
Cela dit, et malgré la relative déception, c'est l'occasion de saluer votre propre carnet qui nous a aidé, à l'époque, à construire notre itinéraire.
Pas par raison politique je présume.
Je ne sais pas comment prendre cette remarque. Nashville revêt un caractère politique particulier ? J'avoue mon ignorance.
Vous êtes allé sur Memphis ? | | À: PapJ59 · 25 août 2018 à 18:54 Message 38 de 181 · Page 2 de 10 · 1 000 affichages · Partager Salut Alain,
récit très prenant ! un peu décalé, et surtout en dehors de l'Ouest très/trop narré...
Salut Jean,
merci pour ton commentaire. Je me dis parfois que c'est trop "décalé", vu le faible nombre de réponses. Mais bon, maintenant que c'est parti, je l'emmène au bout.
Les carnets sur l'Ouest, je vois ce que tu veux dire, étant moi-même coupable d'avoir apporté ma contribution ici en 2011. Quant au prochain carnet sur les USA, celui de l'été 2018, il sera encore plus hors des sentiers battus avec son itinéraire dans le nord-ouest.
pour la musique (à Nashville ou Memphis, voire Nola...) ce n'est pas de la "grande" dont on parle ici, mais celle du Sud et au Music Hall of Fame, plutôt Blues, Country, Rock a Billy. Il faut réviser ses gammes pour apprécier !
Oui, tu as raison. Mais quand une ville se proclame "capitale de la musique", elle doit s'attendre à des réflexions comme la mienne.
En fait ce n'est pas trop la glorification de ce genre musical (que je connais si mal) qui m'a déplu, c'est l'absence de repères qui auraient permis à un novice comme moi de m'y retrouver.
Bonne continuation, et j'espère que tu as salué Henry à Jackson/TN...
Eh non, on n'est pas passé par Jackson. Après Nashville, plein sud vers Franklin, Lynchburg, Huntsville dans l' Alabama. On se disait qu'entre Nashville et Memphis on aurait notre dose de musique locale, peut-être à tort, mais il faut bien faire des choix.
à + Jean. (blog 2013 ci-dessous).
Merci pour ce site très précieux et détaillé. | | À: Oltean · 25 août 2018 à 19:05 Message 39 de 181 · Page 2 de 10 · 993 affichages · Partager merci pour ton commentaire. Je me dis parfois que c'est trop "décalé", vu le faible nombre de réponses. Mais bon, maintenant que c'est parti, je l'emmène au bout.
Non, non... le nombre de réponses n'est pas un critère de désintérêt... !!! simplement de nombreux membres lisent puis cogitent, mais y reviendront plus tard. Les "aficionados" se manifestent...
L'Ami Zitounet avait fait cette remarque (et d'autres aussi !) et pourtant ses carnets sont des mines d'or.
Bonne continuation. Jean. | | À: PapJ59 · 25 août 2018 à 19:20 Message 40 de 181 · Page 2 de 10 · 987 affichages · Partager hi pap
c'est vrai mais qu'est_ce que c'est déprimant, quand on voit le nombre de carnets de voyage qui n'apportent rien de nouveau si ce n'est la collection de photos de famille et d'assiettes de frites
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