GeorgesOZ · 8 février 2009 à 11:40 · 47 photos 112 messages · 12 participants · 21 182 affichages | | | 8 février 2009 à 11:40 Message 1 de 112 · Page 1 de 6 · 9 558 affichages · Partager Cela fait quelques temps que je pèse le pour et le contre de commettre sur le forum certaines de mes aventures. Vont-elles intéresser quelqu’ un ? Ne vont-elles pas choquer certains et ne vais-je pas m' exposer aux furies qui semblent sévir assez fréquemment sur VF ? Aurai-je bien le temps d’ écrire mes récits et d’ organiser quelques photos pour les illustrer, et de poursuivre les commentaires que, j’ espère, je recevrai ? Je suis après tout plutôt très occupé ! Mais en fin de compte, j’ ai décidé de me lancer, et donc je vais commencer le narratif d’ un petit périple, il n’ y a pas trop longtemps de ça, de Bangkok à Vientiane, puis en Isaan avant de retourner à Bangkok. Ce premier chapitre n’est pas accompagné de photos, mais je promets d’ en fournir par la suite, si il y a du répondant positif ! Et si je touche un terrain vraiment réceptif, je penserai alors à continuer par d’ autres récits.
Alors voilà....
Après avoir passé une semaine entre Zhanjiang et Guangzhou, dans le Guangdong, j’ avais pris le train pour quitter la Chine en direction de Hong Kong, puis redescendre vers Singapour, et enfin remonter vers Bangkok. Y et moi sommes simplement heureux de nous retrouver et nous passons une première soirée bien tranquille.
Le lendemain, nous prenons l’ avion de Nok Air de Don Meuang à Udon Thani. C’ est un petit saut de puce de moins d’ une heure, mais qui nous ammène rapidement à portée de bus de Vientiane, notre but. Vu d’ en haut, Udon semble être assez plaisant, entouré de verdure (nous sommes début août, et c’ est la saison des pluies) et ne donne pas l’ impression d’ être une de ces énormes agglomérations chaotiques comme on en voit tant en Asie. À l’ aéroport, nous faisons connaissance avec un couple Franco – Laotien (lui/elle). La femme semble savoir comment aller jusqu’à Vientiane. Nous aurions mieux fait de ne pas l’ écouter, car il semblait bien y avoir un transport disponible pour Vientiane à la sortie-même de l’ aéroport, pour quelques 300 baht (6 euros) par personne ce qui n’ était pas la mer à boire ! Ça aurait été plus simple, parce qu’ une fois arrivés à la gare routière d’ Udon (ça nous a donné l’ occasion de vérifier le caractère bien provincial d’ Udon en passant), il s’ avère que les bus pour Vientiane sont surchargés. Nous pourrions bien en prendre un, sur le point de partir, mais il faudrait alors rester debout, non merci ! Et le bus suivant ne part que 4 heures plus tard ! Nous prenons donc un taxi pour la frontière, à quelques 45 minutes de route. Mais le Français en fait une scène, gesticulant et vociférant en plein milieu de la gare routière. Il en veut à sa pauvre femme d’ avoir essayé une combine qui ne marche pas. Une fois de plus, on constate que trop souvent les Français sont mauvais coucheurs, qu’ ils ne sont pas cools et qu’ ils ne savent pas se contrôler. Quelles mauvaises manières, surtout en Thailande où une des qualités les plus appréciées est de savoir garder son calme ! Cela ne fait ni une, ni deux, Y préfère prendre le siège avant dans le taxi pour se distancer des pestiférations qui continuent ! « Et le conducteur ne sait pas conduire ! Et il va s’ arrêter pour bavarder avec tous ses copains ! Et les Thais/Laotiens n’ ont aucune sens des réalités ! » Etc.... C’ est d’un gênant... Arrivés à la frontière, au Friendship Bridge qui franchit le Mékhong, juste à la hauteur de Nong Khai, Y a quelques désagréments avec ses papiers. Tout d’ abord, la police Thaie déclare qu’ elle n’ avait pas obtenu de tampon d’ entrée en Thailande, à son retour de Singapour quelques semaines auparavant. Il lui faut remplir quelques papiers avant qu’ on corrige cela dans son passeport. Mais une fois arrivée au côté Laotien, un saut en bus plus loin, on lui refuse l’ entrée car... la police Thaie ne lui a pas mis un tampon de sortie du territoire Thai !!! Il lui faut donc reprendre le bus pour retourner au poste Thai, pour réparer cette nouvelle erreur, puis revenir, ce qui nous coûte une petite heure. L’ attendant, au poste Lao, je m’ attendais au pire, je me demandais si elle allait revenir le jour-même et je commençais à imaginer tout un tas de scénarios peu plaisants.... passer la nuit aux postes frontière, Y du côté Thai et moi du côté Lao, par exemple... Mais finalement nous arrivons quand-même bien, un taxi plus tard, à Vientiane, et au Guest House que nous avons réservé. Le soir, nous allons dans une maison voisine pour un massage réparateur, puis nous mangeons au restaurant Sombun (« Parfait »), dehors dans le jardin. Nous sommes à quelques pas de la fontaine, au bout de l’ esplanade qui s’ étend devant la version locale de l’ Arc de Triomphe. Je trouve ça assez bon et authentique (en fait aucune différence avec la nourriture thaie), mais Y je crois n’ est pas convaincue. En tout cas, c’ est sympathique et le service agréable.
Ceci n’ est donc qu’ une entrée en matière. S’ il y a des réponses, je prie de me pardonner le temps qu’ il me faudra pour continuer, car je ne peux pas tous les jours me consacrer pour des heures entières à VF. Alors patience donc !
| | À: GeorgesOZ · 9 février 2009 à 0:12 Message 2 de 112 · Page 1 de 6 · 9 487 affichages · Partager Voici donc la suite, et quelques photos.
Wat SisaketNous commençons notre découverte de Vientiane par une balade au marché de Talat Sao. L’ achat de quelques bijous fait le clou de l’ affaire pour Y. Quant à moi, ce sont les bouteilles de gnôle (du « lao Lao » !) contenant scorpions et cobras qui me fascinent le plus. Un peu au hasard, nous arrivons au Wat Sisaket, pas très loin du Palais Présidentiel, c’ est-à-dire pas loin des berges du Mékhong. Il fait vraiment très chaud, mais ça ne change pas de l’ ordinaire. En tout cas, le lieu est très beau et inspirant. C’ est l’ un des temples les plus récents de la ville. Il avait été partiellement détruit par une armée Thaie qui avait envahi le Laos (ou le royaume de Lan Xang pour être plus précis) au début du 19-ème siècle. Les Thais avaient déporté une partie de la population de Vientiane vers l’ Isaan, selon une formule qui semble-t-il ils ont répété un nombre de fois au cours de l’ histoire. De ce fait, les similitudes ethniques, culturelles et linguistiques entre l’ Isaan et le Laos ont été progressivement renforcées. Techniquement parlant, le Laos fait partie du « monde Tai » (sans « h ») qui s’ étend jusqu’ au sud de la Chine, d’ où les thais sont venus à l’ origine. Les langues Lao et Thai sont très voisines et partagent près de 90% de leur vocabulaire. Il y a un peu une question de prononciation, par exemple « heua », « huu » et « hak » (avec un « h » assez doux) au lieu de « reua », « ruu » et « rak » (bateau; savoir ; aimer), mais il suffit de le savoir. Y, qui est de l’ Isaan, n’ a en tout cas pas le moindre problème pour bavarder avec tout le monde. J’ arrive assez facilement moi-même à converser un peu avec les gens, et une fois ou deux on me demande comment il se fait que je me débrouille bien en Lao. Amusant, puisque c’ est la première fois que je suis au Laos !
Guinguette au bord du MékhongAprès avoir admiré le Wat Sisaket, avec ses belles vieilles pierres, briques rouge foncé, et tuiles dans tous les tons du marron, nous remontons le long du Mékhong, là où il y a un nombre de petites guinguettes-restaurants. C’ est calme et plutôt de caractère champêtre, alors que nous sommes dans une capitale ! Y, toujours la première à bavarder avec les gens, et la voici engagée dans une longue discussion avec le couple qui tient la guinguette où nous décidons de manger un morceau. Et elle rit, mon adorable petite femme ! Et les gens de rire eux aussi ! Y a ce don de communiquer avec les gens, et je les ai vus presque toujours sourire, sinon rire dès ses premiers mots. Nous sommes tous d’ excellente humeur. Le bébé du couple dort sur un lit, juste à côté des tables. Y ne peut résister à sa fibre maternelle, et la voilà à jouer avec le bébé qui est tout sourires, ce qui me donne l’ occasion de prendre quelques belles photos. Y sait exactement ce qu’ elle veut pour notre repas et discute des moindres détails avec les tenanciers. Elle a une grande habitude du marchandage ! Nous mangeons des poissons-chats grillés délicieux avec quelques petits plats de côté – du somtam bien sûr, le plat incontournable de l’ Isaan et dont les Isaans sont tellement fiers ! C’ est une salade de papaye verte râpée, pilée avec des petites tomates, des limes, une bonne poignée de piments et quelques additifs du genre « naam plaa » (« eau de poisson »). C’ est fameux, mais c’ est aussi une invention diabolique : c’ est souvent tellement pimenté qu’ on a du mal à le manger ! En tout cas, mon expérience avec la variante « somtam aux crabes » n’ a jamais été heureuse, car j’ ai toujours trouvé que ça puait et ça m’ a presque toujours donné des problèmes que je ne décrirai pas en détail ! Mais bon, il ne s’ agit aujourd’ hui que d’ un somtam classique, et il est très bon. Tout ça arrosé d’ une bonne bière Lao (« Beerlao » !) bien fraîche. Pas mal du tout, cette bière ! Et le tout ne nous coûte pas bien cher, en plus !
Blue BananasLe soir, nous mangeons dans un restaurant thai, dans le centre. C’ est excellent, le service est très agréable. Nous sommes assis sur les nattes, dans un cadre sympathique tout de bois, et les serveuses viennent nous apporter nos plats et boissons avec cette façon gracieuse et modeste que les thaies ont de s’ approcher des gens qui leur sont hiérarchiquement supérieurs (nous, les clients, en l’ occurrence), s’agenouillant devant notre table basse. Il n’ y a rien de servile dans ces manières, qui restent très naturelles et presque toujours accompagnées de francs sourires. Puis nous allons reconnaître le Blue Bananas, un bar qui m’ avait été recommandé par une Française sur le net. C’ est petit mais sympathique et on bavarde facilement avec tout le monde. Mais voilà qu’ un démon saisit Y, qui descend coup sur coup deux tequilas, sel et lime en prime ! Pour revenir à des boissons un peu plus douces, elle enchaîne sur un Mai Tai bien serré. Nous faisons quelques parties de « pool », puis prenons une ou deux bières de plus avant de quitter les lieux. Il est minuit passé, et trouver un tuk-tuk en plein centre de Vientiane à cette heure tardive n’ est pas évident ! Cependant, nous en trouvons un, et nous voici en route. Visiblement l’ alcool que Y a emmagasiné, avec la dernière petite bière pour la route, commence sérieusement à prendre effet, et elle est d’ une humeur plus qu’ excellente. Le tuk-tuk donne visiblement signe de vouloir rendre l’ âme à tout moment, ce qui la fait bien rire. Le conducteur lui aussi rit, et quand il doit s’ arrêter sous la pluie battante pour relancer la pompe à essence en aspirant dans le tuyau d’ arrivée... nous en sommes aux grands éclats de rire ! Les derniers 100 ou 200 mètres, je dois même descendre pour pousser le tuk-tuk ! Arrivés au Guesthouse, Y est hors d’ elle-même de rire, et aussi dans un état d’ ivresse avancée. Je dois pratiquement la porter jusqu’ à notre chambre. Ce n’ est pas la première fois que Y me joue ce coup de « Docteur Jekyll et Mr Hyde » ! Mais il faut dire que normalement elle ne boit pas une goutte, alors je la laisse bien se défouler quand elle en a envie !
Wat Pha That LuangLe lendemain, c’ est à 6 heures que Y se lève. Elle part faire un jogging d’ une heure et demie, fraîche comme une fleur ! Quand j’ émerge, je la retrouve en train de papauter à la réception avec le personnel du Guesthouse. Papautages et rires continuent à la cuisine où elle va préparer le petit déjeuner avec les gens de la maison. J’ avais déjà bien observé, quand nous étions à Hanoi il y a quelques mois, son art d’ approcher les gens et de s’ en faire accepter sans façon et gentiment, bien que là-bas elle ne pouvait pas échanger un traître mot avec les Vietnamiens, bien sûr (mais quelles rigolades !). Et ma mignonne petite « Mia » vient me servir un petit déjeuner qu’ elle a bien pris soin de me préparer elle-même. « Y doo lay samii » me dit-elle (il lui arrive de temps en temps de s’ essayer à l’ anglais, auquel cas j’ ai droit à « Y take care hut-sa-band ! », c.à.d. « Je prends soin de mon mari »). Quelles gentilles prévenances ! La journée s’ annonce bien.
Nous partons avec “Sisaket”, du Guesthouse, avec lequel Y a lié amitié. Nous visitons le Wat Pha That Luang, qui est l’ un des temples les plus importants du pays. Il est beau dans sa simplicité monumentale, tel un énorme pavé tout jaune (comme certainement son nom l’ indique). À la sortie, un petit marché, comme toujours. Y examine les marchandises au passage, surtout les frusques. En fait, ce sont les énormes langoustes ou homards bleus (ils font bien 40-50 cm de long !), empaquetés sous plastique, qui la tenteraient bien. Pour décorer son appartement à Bangkok? Quelle horreur ! On se pose parfois des questions sur le goût des Thais... J’ y mets le holà ! et je la défie de porter l’ objet tout le long de notre voyage. Heureusement, elle se remet à mon opinion. Il n’ y aura donc pas de homard dans nos bagages.......
Nous continuons par une inspection des différentes denrées offertes à manger le long du Mékhong, où nous sommes retournés. C’ est incroyable comme, étant en pleine capitale, on arrive si souvent à se sentir comme dans un gros village. Nous mangeons très bien, assis au bord de l’ eau. Les gens sont en train de piquer leur sieste, allongés sur les nattes.... la vie est douce au Laos, ça ne change pas beaucoup de la Thailande à vrai dire ! Vientiane me fait décidément penser à la Thailande d’il y a 20 ou 30 ans. L’influence de la Thailande est en tout cas très évidente, on peut payer en bahts presque partout, on écoute la radio thaie, on regarde la télévision thaie, etc... On se sent bien à l’ aise et décontractés, il n’ y a pas de stress, c’ est sûr ! Tout ça appelle à faire une petite sieste nous-mêmes....
Dernière SoiréeLe soir, une nouvelle tournée au Blue Bananas, où nous jouons quelques parties de « pool ». Puis nous nous fions à l’ avis d’ un tuk-tuk qui nous emmène à l’ hôtel Don Chan (si je me rappelle bien), à 1 ou 2 km en aval du centre ville, où il y a une discothèque. Bien que situé dans ce qui semble être un hôtel assez imposant, l’ endroit est plutôt sombre et louche, et la musique est exécrable. On a du mal à voir ses voisins de table - de baril en fait !, les tables étant des barils de pétrole grossièrement peints. C’ est d’ un goût très douteux. La présence de nombreux agents de sécurité aux regards sévères, parsemés au milieu de la clientèle et qui semblent la surveiller pour qu’ elle ne s’ égare pas à vraiment s’ amuser, ajoute à l’ atmosphère glauque du lieu. Cependant, la musique s’ améliore un peu (il y a eu plusieurs réclamations de clients pas trop heureux) et nous finissons quand-même à danser entre les barils. La clientèle est assez mixte, il y a pas mal de jeunes touristes étrangers, et un certain nombre de filles Lao qui semblent chercher à offrir leurs services. Même avec Y à mes côtés, il y en a bien une ou deux (jolies, il faut le reconnaître) qui ouvrent un gambit en ma direction... Une fille est venue danser à côté de notre « baril », sous l’ un des quelques ventilateurs qui procurent une fraîcheur toute relative. Je lui en fais la remarque, et elle réplique « Mii phuying khon lao reu yang ? », sautant de toute évidence sur une occasion d’ accrocher un farang. Mais, « Mii mia khon thai laeo ! », lui dis-je (il est difficile de reproduire correctement en transcription romanisée les nuances phonétiques thaies, et bien sûr il y a les tons en supplément, qu’ il faudrait aussi indiquer). Y me susurre que nous pourrions peut-être trouver un « phuchai farang » (un étranger) pour Sisaket. Je crois qu’ elle se pose des questions quant à ses dispositions amoureuses ! À la fermeture, vers une heure du matin, nous sommes à écluser une dernière bière sur la terrasse surplombant le fleuve, en compagnie d’ un groupe de jeunes Laos, dont un « katoei » (« lady-boy », la version locale du travelo) qui nous demande si nous ne pourrions pas lui trouver un « farang » intéressé à passer le reste de la nuit avec lui/elle.... Et pour terminer, comme les quelques tuk-tuks sur le parking nous demandent des tarifs pas très raisonnables pour nous ramener au Guesthouse, ce sont les jeunes Laos qui gentiment nous reconduisent sur leurs scooters. Je suis assis derrière le « katoei », qui ne se gêne pas pour laisser une main vagabonder de temps en temps vers mon entre-jambes et pour me faire un petit « appel ». Mais bon ! tout ça n’ est pas méchant et en fait nous sommes bien reconnaissants d’ avoir été reconduits à cette heure tardive. Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 14 février 2009 à 10:27 Message 3 de 112 · Page 1 de 6 · 9 248 affichages · Partager Toujours pas beaucoup de réponses (à part un MP), mais merci pour vos lectures nombreuses ! Peut-être la suite des événements va-t-elle éveiller la curiosité de mes lecteurs et susciter leurs questions et commentaires?.... Voici donc la première partie de mon petit court séjour en Isaan....
ChayaphumPremier JourNous quittons Vientiane vers midi. Il fait une chaleur écrasante et attendre le bus à la gare routière n’ est pas tellement agréable. La traversée de la frontière ne pose cette fois aucun problème, et nous arrivons rapidement à Udon où nous prenons dans la foulée un bus pour Chayaphum. Mais nous descendons avant d’ arriver à Chayaphum (« Sayaphum »), quelque part après Chumphae. Y parlait de « Ko Yen » ou de quelque chose d’ approchant, mais je n’ ai pas réussi à retrouver ce lieu sur la carte par après. À la descente du bus, son frère S et sa famille nous attendaient. Nous allons faire quelques emplettes au marché, puis ils nous conduisent jusqu’ à leur « muu baan » (village), pas très loin, les derniers quelques kilomètres sur une route non goudronnée mais assez praticable. Le village est très petit, peut-être de quelques 500 habitants. Les gens me regardent tout étonnés, car je suis sûr qu’ aucun « farang » n’ y est jamais passé. En fin d’ après-midi, nous allons faire quelques achats dans un tout petit magasin à deux pas de la maison de S. Plus tard, S m’ emmène faire un petit tour. Les rizières commencent immédiatement à la sortie du village, c’ est-à-dire à 2 minutes à pied de la maison. Quelques femmes y sont occupées à replanter le riz. C’ est la saison des pluies, propice à ce travail. Au retour, nous allons dire quelques mots à des gens assis sous le porche d’ une maison. Je comprends bien qu’ il s’ agît là d’ un notable (ou du notable ?) du village. Ils sont deux hommes et une femme, assis sur un lit de cordes tressées (comme un « tcharpai » afghan ou pakistanais !), à préparer des cordons de coton blanc qui vont servir comme offrandes de bonne chance, une pratique courante dans toute la Thailande. La femme est très intéressée par ma couleur de peau (dans l’ ensemble, les gens sont plutot bronzés par ici!), et m’ examine bien la main, en la retournant pour bien voir la couleur plus claire de la paume, et pousse quelques expressions d’ étonnement.
La maison de S consiste en un espace assez large sous un toit de tôle, dans l’ ensemble simple mais assez solide et propre, avec deux ou trois chambres séparées par des rideaux. La cuisine, si on peut dire !, se trouve tout au fond, près de la salle d’ eau. Elle est d’une simplicité qui laisse l’occidental rêveur : elle consiste d’ un feu à même le sol, de quelques pots et gamelles et autres ustensiles dans un coin, et en guise d’ évier.... la fenêtre par laquelle on jette les eaux usées, ainsi d’ ailleurs que les déchêts. Le soir, quand nous mangeons assis sur une natte devant la télévision, un autre couple nous rejoint. Je comprends qu’ ils habitent dans une toute petite bicoque juste à côté, et qu’ ils sont amis ou peut-être même apparentés. Toujours est-il que tous sont très gentils et ne s’ embarrassent pas de grands salamalecs. Tout est d’ une très grande simplicité, « tii mu baan tuk yang ngai-ngai ! », comme m’ a souvent dit Y.
Pour dormir, Y et moi avons droit à un matelas et un ventilateur, entre la murette qui jouxte la salle d’ eau et une rangée d’ armoires à vitres comme on en voit un peu partout dans la région, qui nous sépare de la « pièce commune » où on mange et regarde la télévision. Une moustiquaire qui sert aussi de rideau à l’ entrée. Je dors comme une souche.
Deuxième JourPetit déjeuner sous le porche, avec la collection de petits plats habituels, et bien sûr du riz, et tout le monde de piocher dedans. Pas question d’ œufs sur le plat, de jus de fruit, de céréales, d’ omelette, de tartines grillées ou de confiture ! Heureusement, Y sait que j’ ai besoin d’ un bon café le matin ! Je peux lui faire confiance, elle garde toujours mon confort à l’esprit. La femme Thaie est une véritable petite fée du logis ! Nous prenons tous place dans la voiture utilitaire de S, qui lui est allouée par son travail. J’ ai la place d’ honneur, à côté de lui. Sur les sièges arrière, Y, la femme de S et celle de T, le « voisin ». À l’ arrière, tout le reste de la smala, c’ est-à dire T et les 3 ou 4 garçons (pas de fille dans cette famille !). Et en route pour Pa Hin Ngaam, un parc dans les montagnes de Petchabhun, à la bordure entre les plaines centrales de la Thailande (la « vraie » Thailande) et le plateau de Khorat ou Isaan qui forme un tiers de la Thailande à lui tout seul, jouxtant le Laos et le Cambodge. Pa = forêt, Hin = pierres, Ngaam = belles (Pa et Hin sont les mêmes mots qu’ en thai, tandis que Ngaam, je pense, est Isaan/Lao – on dirait plutôt Suey en thai). Ce nom désigne les formations fluviales grèseuses du Permien-Jurassique, exposées lors de la réactivation au Tertiaire d’une ancienne zone de suture Indosinienne. En effet, nous sommes juste à l’ est de la suture de Bentong-Raub, entre les « terrains » de Sibumasu à l’ ouest et de l’ Indochine à l’ est. La réactivation qui a résulté par contre-coup de l’ orogénie Himalayenne a exhumé ces formations, et l’ érosion a donné des formes spectaculaires aux pierres, d’ où le nom du parc. Cela me permet en passant de relever le fait que le plateau de Khorat, ou de l’ Isaan, se trouve en fait dans le domaine « Indochine », c.à.d. en continuité directe avec le Laos, le Cambodge et le Vietnam. L’ Isaan fait partie du bassin du Mékhong, et non de celui de la Chao Phraya qui traverse les pleines centrales de la « vraie » Thailande. Ce qui fait que d’ un point de vue géologique l’ Isaan devrait logiquement être rattaché au Laos. L’ Isaan avait été concédé par la France à la Thailande il y a quelques 100 ans, mais la frontière naturelle n’ était peut-être pas le Mékhong ! Et il y a beaucoup plus de Laos ethniques en Isaan (près de 15 millions) qu’ au Laos ! Il nous faut bien plus d’ une heure de route pour arriver au parc. Nous commençons par nous approvisionner au petites échoppes au bord de la route. Les grillades dégagent des fumets bien alléchants ! Plus haut, sur le parking à l’ entrée du parc, nous posons quelques nattes à même le goudron du parking pour faire un petit pique-nique. Il est midi et il ne serait pas question pour des Thais ou des Isaans de manquer un moment aussi crucial ! Puis nous faisons une superbe ballade dans la forêt, jusqu’ à la crête qui surplombe la vallée de plusieurs centaines de mètres. Je crois que nous ne sommes pas loin d’ être à 1000 mètres d’ altitude, et il fait très bon, chaud mais avec une brise agréable. Au loin, d’ autres chaînes remontent vers le nord, comme pour bien marquer la bordure entre l’ Isaan et les plaines centrales de la Thailande. En redescendant, nous traversons des prés pleins de superbes fleurs, puis.... nous trouvons de gros champignons que bien sûr Y et les autres se mettent à ramasser. Les Isaans ont la réputation de manger tout ce qui marche, vole ou rampe, alors les champignons n’ ont aucune chance ! Y est fière d’ en avoir trouvé quelques gros spécimens ! Un peu plus loin, une autre crête avec des pierres superbes. Nous croisons un « farang » avec sa compagne, une très jolie fille. Rencontre rare, car nous sommes ici dans la Thailande profonde, bien loin des sentiers battus touristiques. Mais... des remous inquiétants dans le ventre me rappellent à l’ ordre. Je me rends compte assez vite que c’ est sérieux et que je ferais bien de ne pas trop m’ attarder à admirer le paysage, et de revenir aussi vite que possible sur le parking où il y a des toilettes. À peine arrivé en vue des toilettes que je n’ arrive plus à me retenir, et dès que je referme la porte des toilettes, je suis en pleine réédition des chutes du Niagara... Je réussis juste à enlever ma chemise et mes chaussures avant que le désastre ne les atteigne. Quant au reste.... mieux vaut ne pas décrire ! Heureusement, les toilettes thaies sont généralement assez propres et en fait sont de petites salles d’ eau. Je me mets donc à tout laver, et relaver, et rincer à grandes eaux. Une demi-heure plus tard, je suis relativement propre mais complètement lessivé et trempé! Le gros de la troupe redescend vers le parking et me contemple avec des mines étonnées : il est bien évident que quelque chose de bizarre m’ est arrivé. Mais pas de grands cris ni de grosses questions, les Thais savent rester cools, il faut le leur reconnaître. Partout ailleurs, il y aurait eu une série de questions, de longues explications et palabres sur la nature du désastre, ce qu’ il aurait fallu faire etc.... C’ est tout juste si un léger sourire flotte sur les visages calmes et souriants. En tout cas, voilà les résultats quand quelqu’un de pas trop propre a touché la nourriture, ça n’ arrive pas souvent en Thailande, mais quand ça arrive.... c’ est spectaculaire ! Qui parlait des fumets alléchants des grillades ??? Sur la route du retour, j’ insiste pour m’ installer à l’ arrière de la voiture, car je suis trempé. Nous sommes en plein milieu de l’ après-midi et le soleil est écroulant. Je m’ emmitouffle dans une grande chemise pour ne pas évoluer de « lessivé » à « calciné » ! Nous nous arrêtons pour acheter des champignons à des petites échoppes au bord de la route. Il y a une collection impressionnante de champignons de toutes tailles et couleurs. Magnifiques, et de nouveau de très belles photos à prendre. On négocie les prix, bien sûr. Y fait la moue quand l’ une des vendeuses lui demande 20 baht (0.40 euro, cher !) par pied pour une espèce particulièrement grande de champignon. Mais tous comptes faits, il semble que nous avons fait de bons achats. Plus loin, nous nous arrêtons pour visiter une statue de crocodile immense et bien coloriée (« Khae », ils disent, ce qui bien sûr est une abbréviation du thai correct « Jarakhae »). Il fait au moins 30 mètres de long et a la gueule grande ouverte, où tous vont inévitablement poser pour des photos. Il y a aussi la statue énorme d’ un chien, qui fait bien 15 mètres de haut. J’ ai vaguement cru comprendre qu’ il s’ agit d’ incarnations passées du Bouddha, ou de l’ un de ses disciples. Un peu plus loin, on discerne un temple dans la forêt. Sans doute la conservation de ces statues est l’ une des tâches des moines. Quelques kilomètres avant l’ arrivée au village de S, une scène splendide : un homme conduit un troupeau de buffles au milieu des rizières, sur fond de montagnes pas trop distantes. Les verts sont vibrants et dominants, rehaussés ici et là par des touches de couleurs chaudes. Un paysage ultra-classique de l’ Asie éternelle. J’ aurais pu prendre quelques photos mais il aurait fallu arrêter la voiture... et tant pis ! Il y a tant de choses qu’ il faut savoir apprécier au passage, sur le moment ! En fin d’ après-midi, de retour au village, S me fait faire un petit « tour du propriétaire ». L’ enclos où normalement on garde les animaux est vide, les vaches ont été vendues il n’ y a pas longtemps. L’ endroit ne mérite pas de longue description, sinon qu’ il est assez piteux, avec des objets laissés à l’ abandon un peu partout, une ou deux vieilles bâches jetées au hasard sur ce qui fait office de cloisons, à savoir bouts de planches, branches d’ arbres, rameaux où pendillent encore quelques feuilles désèchées, etc... le tout agencé un peu au hasard. J’ avais déjà remarqué cet aspect négligé des enclos à bétail en Isaan. Revenons à S. Il me fait goûter aux fruits qui poussent librement aux alentours. Les « noina » (« custard apple ») sont très bonnes. Il y a aussi un fruit bizarre qui ferait penser à un croisement entre petits pois et noisettes, les cosses étant disposées autour d’ une grosse tête, le tout ayant un air assez incongru. On dirait presque que ce sont de grosses fleurs vertes artificielles, de papier (qqc « bua », donc on fait la comparaison avec le lotus, probablement à cause de la forme du fruit). Je visite aussi le tank où on élève les poissons, à l’ arrière de la maison. Nourriture qui ne revient pas cher à ces gens qui visiblement ont très peu d’ argent. Je suis sûr que les grenouilles qui figuraient au repas de hier soir avaient été attrapées au bord du tank, où elles batifolaient! Les gamins ont été rejoints par des copains, et ils jouent au football dans la poussière, sans chaussures bien sûr, avec un ballon qui a du être neuf il y a un siècle. Peu importe, ils sont très joyeux. Les chiens de la maison essaient de se joindre à la partie. Ils n’ ont pas l’ air d’ être malheureux non plus (les Thais ne maltraitent pas les animaux, et aiment particulièrement les chiens). Je suis assis sous le porche quand arrive un groupe d’ hommes habillés de blanc. Le meneur porte une belle guirlande de fleurs au cou. Y me fait un petit signe discret de saluer respectueusement (j’ ai remarqué à maintes reprises que les Thais ont un don pour donner ces petits signes discrets mais sans ambiguité aucune). Il s’ agit d’ une tournée électorale locale. Il y a un petit cortège de gens qui font le tour du village pour saluer les gens et bavarder. S me fait signe de les suivre avec lui. Aux quelques rares questions, il répond que je suis son « Nong kheuy farang », c.à.d. son « beau-frère farang ». Il emploie le terme « Nong » bien que je sois sans aucun doute plus âgé que lui, mais cela bien sûr parce que Y est sa « Nong sao » (petite sœur). Dans la première maison où nous nous arrêtons, le chef du groupe me donne encore un de ces petits signes (« sawatdee khun mae » - « saluer madame mère »). Les Thais aiment bien s’ assurer que les formes de politesses soient bien respectées. Et la vieille mère me noue un de ces fils de coton blanc au poignet, signe de bonne chance et presque de bénédiction. Le soir tombe, et nous sommes maintenant assis au milieu du village, sur des nattes disposées autour du groupe « électoral ». Ils portent tous un blouson blanc où il est écrit « Tiim Ngaan », ce qui me semble être un jeu de mots, « Tiim » venant évidemment de l’ anglais « Team » (équipe), et se rapproche de « Thaam » comme dans « Thaam Ngaan » qui veut dire « travailler ». C’ est donc le parti qui se propose de travailler au besoin de la communauté locale. Et ils se mettent tous, l’ un après l’ autre, à lancer de grands discours pour expliquer ce qu’ ils vont faire à la population du village qui s’ est installée devant les deux ou trois maisons voisines. Le chef du groupe nous crache un discours d’ au moins une demi-heure, en thai assez correct (avec un peu d’ Isaan ici ou là), mais à une telle vitesse que je n’ arrive pratiquement à rien comprendre, sauf la répétition multiple de « Pii Nong Khrap ! » (« frères et sœurs ! »). À certains intervalles, l’ assistance applaudit pour ponctuer les discours, et comme je suis bien visible, assis au-devant de tout le monde, je me sens obligé d’ applaudir moi-aussi pour marquer une certaine solidarité... avec quoi ? je n’ en suis pas trop sûr ! Toutes les quelques minutes, une femme vient mettre une guirlande de fleurs supplémentaire au cou des membres du « Tiim Ngaan ». Monsieur « Pii Nong Khrap » doit bien en avoir une douzaine au cou ! Une vieille femme (pourquoi toujours des vieilles ? peut-être à cause de Y ???) vient s’ agenouiller devant moi pour me nouer un autre cordon de coton au poignet. Je vois Y venir au-devant de la foule et je me dis, peut-être est-ce le moment idéal pour moi d’ échapper à cette cérémonie sympathique mais un peu longuette. Je me lève pour aller la rejoindre, mais ne voilà-t-il pas que le chef du groupe me lance « where do you go ? », en anglais, et je me vois donc obligé de me rasseoir sur l’ une des nattes, pour ne pas offenser. Je donne probablement une note supplémentaire de crédibilité à ses entreprises politiques ! Ce n’ est que plus tard que S me fait signe de me lever, et que nous retournons à sa maison. Quand on me demande si j’ ai compris les discours et que je réponds « Mai ruu reuang ! » (« je n’ y ai entravé que couic ! »), ça fait rire tout le monde ! Au menu du soir? Beaucoup de champignons, vous avez deviné ! Je dois dire que j’ aurais préféré une omelette aux champignons à la fran çaise, mais bon, à la thaie ce n’ est pas mal non plus. Je n’ en mange pas trop, pour éviter une répétition des cataractes nauséabondes de l’ après-midi. Y a préparé un somtam, elle était toute fière et tenait à ce que je la voie le faire. Si les Isaans sont fiers de quelque chose, c’ est bien de leur somtam. Et aussi de leur khao niao, le riz gluant qu’ on cultivait traditionnellement dans les collines et montagnes où les divers groupes thais ont séjourné lors de leurs périples quand ils ont filtré du sud de la Chine vers la Thailande, en passant par le Laos et le nord du Vietnam. Les Isaans, en fait des Laos déplacés par les « vrais » Thais, ceux des plaines, ont gardé leur « khao niao » presque comme un symbole de leur identité. Mais revenons au somtam de Y. Elle y a mis une telle dose de piments qu’ elle-même a du mal à le manger. Et elle n’ est pas la seule à pleurer en le mangeant ! Moi, je ris sous cape, car j’ ai pris l’ excuse de mes troubles gastriques pour ne presque rien manger. Images attachées: | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 8:26 Message 4 de 112 · Page 1 de 6 · 9 213 affichages · Partager .... Voici donc la première partie de mon petit court séjour en Isaan . La femme Thaie est une véritable petite fée du logis ! entre les plaines centrales de la Thailande (la « vraie » Thailande) Isaan/Lao Cela me permet en passant de relever le fait que le plateau de Khorat, ou de l’ Isaan, se trouve en fait dans le domaine « Indochine », L’ Isaan fait partie du bassin du Mékhong, et non de celui de la Chao Phraya qui traverse les pleines centrales de la « vraie » Thailande. Ce qui fait que d’ un point de vue géologique l’ Isaan devrait logiquement être rattaché au Laos. beaucoup plus de Laos ethniques en Isaan (près de 15 millions) qu’ au Laos !
Des commentaires y'en auraient tellement que je dirai qu'en effet ton court sejour en I-ssan te permet d'en dire un peu trop, trop vite, tout base sur les apparances, surtout quand c'est du n'importe quoi sur le fond, plus que sur la forme bien soignee de tes commentaires.. L'I-ssan c'est l "ame" du Royaume de Thailande, tes sources informatives sur l'historique me semble legerement caduques, pour ne pas dire inexactes. Saches pour ta gouverne que les KHMERS, les SUAAY, KUI, SINO SIAMOIS et bien d'autres origines ethniques, n'ayant aucune origine Laotienne vivent en PAK I-ssan, region du (Nord Est) depuis des decennies, et sont aussi nombreux que les Lao... Pour comprendre L"I-ssan ca demande beaucoup plus de temps que le temps que tu y a passe, quelques heures seulement, sans y decouvrir d'autres provinces qui sont au nombre de 19 sur les 76 du Royaume et represente la moitie de sa population. Ce qui fait sa diversite de cette "vraie" Thailande et dont tu affirmes le contraire.... Va dire a un I-ssan qu'il n'habite pas la vraie Thailande et qu'il est une copie Thaie..Il va te passer le bracelet autour du poignet, il va sourire encore et tu sais ce qu'il va penser de toi ??? | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 10:17 Message 5 de 112 · Page 1 de 6 · 9 205 affichages · Partager L Issan avait été concédé par la France à la Thaïlande il y a quelques 100 ans,
Bonjour Georges,
Comme dit par NTT, L Issan c est très grand, ta citation concerne t elle la totalité ? Très intéressé par le sujet, Tu sais que j y ai passé 3 ans de ma vie, et toi qq jours dans mon village ou tu as pu constater l hospitalité expat, et des rencontres Japonaises insolites
A tu des liens sur les références historiques ?
cordialement | | À: Notongting · 15 février 2009 à 10:40 Message 6 de 112 · Page 1 de 6 · 9 199 affichages · Partager Pour commencer, je n' ai jamais dit qu' il n' y a que des gens d' origine Laotienne en Isaan. Donc, il faudrait bien commenver par lire exactement ce que je dis. Par ailleurs, je sais tres bien que les Isaans reagissent mal quand on leur dit (pour ceux a qui cela pourrait s' appliquer - faut-il etre lourd pour avoir a le preciser encore une fois!) qu' ils sont en fait d' origine Laotienne. Ils se disent bien etre Thais, c' est sur. C' est un effet de l' efficace lavage de cerveau qui sevit en Thailande, sujet sur lequel il vaut mieux ne pas s' etendre. | | À: Voyageurasi · 15 février 2009 à 10:43 Message 7 de 112 · Page 1 de 6 · 9 197 affichages · Partager Merci Robert pour ta reponse un peu plus ponderee que celle a laquelle je viens de repondre plus haut, et je me rappelle tres bien de l' hospitalite dont j' ai profitee dans ton village. Encore une fois, je n' ai pas dit que je resume l' Isaan en quelques lignes. Oui, j' ai des references historiques et je vais un jour me mettre a les rassembler pour repondre a quelques questions qui persistent. | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 10:59 Message 8 de 112 · Page 1 de 6 · 9 195 affichages · Partager . Ils se disent bien etre Thais, c' est sur. C' est un effet de l' efficace lavage de cerveau qui sevit en Thailande..
Eh Ben ! On comprend maintenant mieux ta facon de voir...La au moins c'est plus que clair.Chacun appreciera.. | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 17:12 Message 9 de 112 · Page 1 de 6 · 9 171 affichages · Partager Toi qui te plaignais de ne pas avoir de réponses ou de questions te voilà avec du pain sur la planche, Après lecture plus approfondie de ton post fort bien tourné ma foi je dirais que tu pèches par excès de jeunesse dans le sens de la connaissance de la région, péché bien pardonné car l Issan met en verve mais surtout ne s analyse pas comme tu le fait après qq brefs séjours et de lectures sur les transhumances passées. Issan se vit au jour le jour et même au bout de plusieurs années tu ne peux avoir de certitudes, C est une remise en question permanente sur le savoir acquit, Et un Issan ne te fera voir que ce qu il veut te faire voir, tu seras toujours le Farang. Un petit reproche : Je reste sur ma faim culturelle sur la cession par la France de Issan à la Thaïlande | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 17:28 Message 10 de 112 · Page 1 de 6 · 9 166 affichages · Partager Les Thais aiment bien s assurer que les formes de politesses soient bien respectées. Et la vieille mère me noue un de ces fils de coton blanc au poignet, signe de bonne chance et presque de bénédiction. Une vieille femme (pourquoi toujours des vieilles ? peut-être à cause de Y ???) vient s agenouiller devant moi pour me nouer un autre cordon de coton au poignet.
précisions de taille: pas que les vieilles, dans les familles tout le monde participe, regarde les photos ici:
voyageurasie.canalblog.com/...uddhiste_/index.html
l explication du fil blanc:
Le fil blanc
Coté sacré:
SAI SIN fait référence au fil blanc enroulé sur lui-même pour former comme une boule de forme ovale, lors de cérémonies bouddhistes propices telles que l'inauguration ou la benediction d'une maison, un nouveau véhicule, un sai sin est placé sur un plateau a pied devant les autels, pour marquer le périmètre cérémonial, la boule est déroulée à travers une fenêtre et tout autour du batiment a une hauteur appropriée, ensuite, la boule est replacée devant l'autel, au cours de la cérémonie lorsque les chants commencent, le moine superieur prend la boule, déroule le fil, le passe a travers ses doigts puis passe la boule au moine suivant qui répete le processus jusqu'à ce que la boule atteigne le dérnier moine.
On croit que les moines génèrent par leurs chants un pouvoir sacré qui est transmis à travers le lieu via le cordon sai sin.
Un cercle sacro saint est ainsi formé, tous ceux qui se trouvent dans le cercle seront benis et protégés du mal.
Dans la cérémonie de pré-ordination, un bout de cordon blanc est attaché aux poignets du candidat a l'ordination par les participants pour le protégé des mauvais esprits, on croit que le candidat est vulnérable aux dangers et aux obstacles avant d'être ordonné
Coté symbolique
Le sai sin représente également d'autres gestes, dans le nord et nord-est, les villageois attachent un bout de cordon sai sin aux poignets des visiteurs comme geste de bienvenue et pour leur souhaiter un bon séjour et une bonne santé.
Le sai sin est aussi un élément essentiel de la cérémonie appelée BAI SI KHWAN ou THAM KHWAN, cette cérémonie est organisée pour une personne qui est malade, qui a été absente pendant longtemps ou qui a vécue une terrible expérience dans le but de renforcer ou de restaurer son moral, dans cette cérémonie, les participants attachent un bout de cordon sai sin a la personne éprouvée pour la soulager et lui souhaiter d'aller mieux.
Le sai sin est également utilisé dans la cérémonie de mariage traditionnelle dans les régions nord et nord-est, au lieu de verser de l'eau benite sur les jeunes mariés, les invités a la réception de mariage attachent un bout de cordon blanc aux poignets des jeunes mariés pour leur souhaiter bonheur et prospérité.
Extraits tiré du livre de Monsieur Pornpimol Senawong
" les liens qui unissent les Thaïs "
Notes personnelles : dans le nord-est le fil blanc attaché aux poignets doit être gardé si possible au moins trois jours,
il ne doit pas être rompu avec un objet tranchant mais avec les mains et le sai sin rompu ne doit pas être jeter, il peut être déposé n'importe ou dans la maison ou dans un arbre. | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 20:04 Message 11 de 112 · Page 1 de 6 · 8 998 affichages · Partager L Issan avait été concédé par la France à la Thaïlande il y a quelques 100 ans,
Salut,
Je ne suis absolument pas un expert de la question mais, effectivement, j'ai le souvenir d'avoir déjà aperçu des cartes du royaume du Lane Xang (le " Laos pré-colonial") qui montraient que celui-ci englobait tout ou partie importante de l'Issan, avant que le Siam ne l'occupe.
J'ai essayé aujourd'hui d'en retrouver des traces, mais sans succès. A suivre...
A + 321 | | À: Voyageurasi · 15 février 2009 à 21:08 Message 12 de 112 · Page 1 de 6 · 8 992 affichages · Partager Je reste sur ma faim culturelle sur la cession par la France de Issan à la Thaïlande
Voilà : www.usq.edu.au/...sllt/4/Draper04.htmlIsan formed part of the kingdoms of Vientiane and Champasak until all territory west of the Mekhong was finally ceded to Siam in Franco-Siamese treaties in 1893 and 1907 (Rogers, 1996; Tarling, 1999b).
et :
Isan may be open to accusations of "Regionalism"Isan is, after the deep South, arguably the region least integrated into Thailand. In addition, it was integrated comparatively recently, being annexed from Lao in 1907, although anti-government insurgency flared in remote regions of Isan until the 1980's (Rogers, 1996). The historian and writer Artha Nantachukra of Mahasarakam University directly linked central government policies with the abolition of Isan as an administrative language. Such moves were aimed at "weakening the cultures of people... to make control from Bangkok possible", and Nantachukra connects this linguistic manipulation to underlying resentment still felt in Isan (quoted in Tha Hla, 1995, cited in Rogers, 1996). Moves to maintain or revitalize Isan speech as a language may consequently be seen as destabilizing, or even secessionist; at the least; it could be accused of polarizing the local political situation.
Salutations. | | À: GeorgesOZ · 15 février 2009 à 21:11 Message 13 de 112 · Page 1 de 6 · 8 992 affichages · Partager Oui, j' ai des references historiques et je vais un jour me mettre a les rassembler pour repondre a quelques questions qui persistent.
Salut Georges, excuse moi de t'avoir devancé pour la réponse destinée à ceux qui vivent en Isan. A bientôt. | | À: Salsa3 · 15 février 2009 à 22:57 · Modifié le 16 fév. 2009 à 3:26 Message 14 de 112 · Page 1 de 6 · 8 979 affichages · Partager J'ai retrouvé la "perle d'inculture" suivante :
Cela me permet en passant de relever le fait que le plateau de Khorat, ou de l’ Isaan, se trouve en fait dans le domaine « Indochine », c.à.d. en continuité directe avec le Laos, le Cambodge et le Vietnam. L’ Isaan fait partie du bassin du Mékhong, et non de celui de la Chao Phraya qui traverse les pleines centrales de la « vraie » Thailande. Ce qui fait que d’ un point de vue géologique l’ Isaan devrait logiquement être rattaché au Laos. L’ Isaan avait été concédé par la France à la Thailande il y a quelques 100 ans, mais la frontière naturelle n’ était peut-être pas le Mékhong !
Ce genre de "papautages" (sic), m'inspire les questions suivantes :
-Depuis quand la géologie détermine-t-elle de la délimitation des Etats ?
Déjà, la géographie (la surface) ne détermine que très vaguement cette délimitation, alors la géologie (le sous-sol) ?
Cette remarque me paraît aberrante alors qu'elle se veut pédante.
Dans le genre "comique", je pourrais -en paraphrasant- glisser que puisque la géologie des baies de Phanga et d' Halong sont similaires, la célèbre baie d'Halong devrait faire partie de la Thaïlande !
-Lorsque la France a "débarqué" en Asie du Sud-Est, "l'Isaan", le Cambodge actuel, le Laos, une partie du Tonkin (Nord- Vietnam), ainsi que les territoires Shan et le Nord de la Malaisie actuelle faisaient partie intégrante du Siam.
La France n'a donc pas "cédé" l'Isaan à la Thaïlande, elle ne l'a pas "bouffé" !
La carte suivante montre les "PERTES" territoriales du Siam au 19e siècle, il n'y a eu aucun "gain" !
Un traité (secret) entre la France et le Royaume-Uni prévoyait le démantèlement du Siam, l'Est du Chao-Phraya pour la France et l'Ouest pour le Royaume-Uni, mais ce traité n'a jamais même été appliqué et -si celà a une importance quelconque pour "l'auteur"- le Siam n'a jamais "signé" (même pas sous la contrainte !).
Appeler ceci une "concession" dénote une vision "extrêmiste" du colonialisme qui était peu courante à l'époque et que plus personne n'ose formuler de nos jours !
-Les "frontières naturelles" dans cette région s'appuient soit sur le Mékhong soit sur le Chao Phraya, ce sont des éléments objectifs de la géographie (pas de la géologie !).
On choisit de s'appuyer sur telle ou telle "frontière naturelle" pour délimiter des territoires, on ne décide pas où se trouve cette "frontière naturelle" !
-Les noms "Champasak" et "Lan Xang" font référence à des provinces de l'Empire Khmer qui, lorsque les franco-anglais ont "débarqué", était disparu depuis ~150ans !
Le Laos actuel était une province du Siam, celui-ci étant un état "pluri-national" à l'époque. (Rappel : le concept d'Etat-Nation date à peu près de la Révolution française, il est d'origine européenne).
Il est très compréhensible que beaucoup "d'erreurs" historiques aient pour cible le Siam/ Thaïlande, personnellement j'y vois le ressentiment du prédateur qui n'a pu dévorer sa proie...
Et j'en profiterais pour saluer Rama V (Chulalongkorn) qui fût à cette époque le Grand Roi grâce à qui le peuple du Siam n'a pas sombré dans le colonialisme avec la perte d'identité que çà implique, mais a su garder sa vraie culture !
Et ceci explique pourquoi son portrait se retrouve sur les murs de tant de maisons, simples ou riches... | | À: MengWan · 16 février 2009 à 1:44 Message 15 de 112 · Page 1 de 6 · 8 969 affichages · Partager Il est très compréhensible que beaucoup "d'erreurs" historiques aient pour cible le Siam/ Thaïlande, personnellement j'y vois le ressentiment du prédateur qui n'a pu dévorer sa proie...
merci pour ces precisions pour nos lecteurs et pas uniquement pour ceux qui vivent ou pas en Issan, | | À: MengWan · 16 février 2009 à 1:54 Message 16 de 112 · Page 1 de 6 · 8 935 affichages · Partager "Perle d' inculture"? Je parlerais, moi, de manque de logique total de ta part. J' ai bien precise "d' un point de vue geologique, et je n' implique pas que c' est une raison pour delimiter les etats. Il faut lire ce qui est ecrit, et ne pas interpoler!
Merci pour tous les details et references historiques, cela fournit beaucoup de materiel a la discussion. | | À: Voyageurasi · 16 février 2009 à 3:12 Message 17 de 112 · Page 1 de 6 · 8 934 affichages · Partager merci pour ces precisions pour nos lecteurs et pas uniquement pour ceux qui vivent ou pas en Issan,
Mais non Robert, tu comprends qu'on aimerai bien savoir et comprendre dans quel pays on vit, et surtout que des touristes nous informent par liens et interpretations personnelles sur l'historique, la culture et les coutumes de notre belle region I-ssan avec ses 19 provinces dans lesquelles on vit et travaille depuis de nombreuses annees...du grand art.
D'ailleurs il est temps que j'en informe ma femme qui est "guide" native de l'I-ssan et qui travaille actuellement sur de recentes decouvertes et recherches archeologiques, car avec son cerveau lavee, elle a beaucoup de choses a apprendre de sa terre natale sur ses vraies racines et vraies origines familiales.
| | À: Notongting · 16 février 2009 à 3:24 Message 18 de 112 · Page 1 de 6 · 8 929 affichages · Partager D'ailleurs il est temps que j'en informe ma femme qui est "guide" native de l'I-ssan et qui travaille actuellement sur de recentes decouvertes et recherches archeologiques, car avec son cerveau lavé, elle a beaucoup de choses a apprendre de sa terre natale sur ses vraies racines et vraies origines familiales.
Les thaïlandais sont très propres, il fallait sans doute y voir un compliment | | À: MengWan · 16 février 2009 à 3:27 Message 19 de 112 · Page 1 de 6 · 8 923 affichages · Partager +1 | | À: MengWan · 16 février 2009 à 4:04 Message 20 de 112 · Page 1 de 6 · 8 919 affichages · Partager En tout cas un grand merci quand meme a Georges, pour son sympathique temoignage sur l'I-ssan, car il semble avoir bien aime meme si ce n'etait qu'un passage eclair.
Il est important de Parler de ses provinces pauvres du Nord Est ou il fait si bon vivre, meme si notre Monument regional notre Ami Obeo nous a laisse provisoirement pour aller profiter de la mer sur une ile exeptionnelle qu'est Koh Samui..
L'I-ssan c'est un peu L'ame de la Thailande telle quelle est aujourd'hui, et cela grace a ses habitants dont beaucoup se sont expatries partout dans le Royaume pour y trouver du travail et mieux s'occuper de leur famille..tous les touristes du pays sont en contact direct avec eux dans tous les domaines et partout, les autres restant un peu plus en coulisse.
L'I-ssan change, elle se modernise et c'est tant mieux, les grands axes routiers sont neufs et de qualite, mais elle ne perd rien de ses traditions bien au contraire, elle garde beaucoup plus qu'ailleurs ses coutumes, avec ses religions et animisme fort tel que ca l'a toujoutrs ete, L'I-ssan n'est pas denaturee on y retrouve encore plus maintenant son art de vivre ancestral surtout dans les campagnes. Ce n'est pas une Thailande touristique, il y a tres peu d'infrastructures etant adaptees sinon tres limitees dans quelques grandes villes, mais les touristes sont toujours les bienvenus et acceuillis comme nulle part ailleurs dans le Royaume.. C'est la Thailande des Thailandais..sans mises en scenes!!!! Le seul point difficile c'est qu'il faut beaucoup de temps pour la decouvrir.. Le Blog de Robert dont il a cite le lien vous en donne un apercu....
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