Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Breizhdub · 26 septembre 2017 à 22:42 · 496 photos 93 messages · 8 participants · 10 558 affichages | | | 26 septembre 2017 à 22:42 Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 1 de 93 · Page 1 de 5 · 5 874 affichages · Partager EN ROUTE... Bon bah voila, c'est parti, me voila dans le train pour Paris, de laquelle je m'envole pour la Bolivie demain matin. Voici a peu pres 6 semaines que je prépare cette aventure de trois semaines ou j'ai prévu de voir un bon bout de terre de ce pays. 3 semaines pour un pays comme celui-ci, ce n'est pas énorme, car des photos et récits que j'ai pu parcourir sur VF, les quatres coins de ce pays en valent la chandelle.
POURQUOI LA BOLIVIE? Pourquoi la Bolivie? Il me restait 3 semaines de congés a prendre cette année et l'envie de découverte d'horizons inconnus me rongeait les ongles, mais quels horizons? Un fait qui va grandement réduire la palette de possibilités: j'ai a présent posé les pieds sur tous les continents a l'exception d'un seul, l' Amérique du Sud. Et comme je suis un peu du genre a aimer dire "oui, j'ai été la-bas", le choix fut enteriné. Les options étaient maintenant limitées a une douzaine de pays. Des lors, je me suis penché sur ce a quoi j'aspirais le plus a voir lors d'un voyage. Je n'ai rien contre les plages de sable blanc avec palmiers, mais je préfere de loin les grands espaces, les déserts et les paysages montagneux. Je me suis tout naturellement porté sur la plus lomgue chaine de montagnes du monde, avec ses 7100 kilometres de long, la Cordillere des Andes. Elle s'étend du Venezuela au Chili, en passant par la Colombie, l' Equateur, le Pérou, la Bolivie, et l' Argentine. Apres moultes heures passées sur la toile a s'informer sur ces pays, il y avait tant de choses a voir dans chacun d'entre eux que le choix est vite devenu un dilemme. Mais il fallait en faire un, ce qui fut fait. Cette année, en route pour la Bolivie...
DEPART IMMINENT Paris, 18 Aout. Réveil a l'hotel ce matin, la tete un peu dans le cirage. Sous un ciel maussade, je marche vers la Gare du Nord pour prendre le RER B qui me conduira a Charles-de-Gaulle. Le petit provincial que je suis est tout ébahi de voir autant d'agitation dans la ville alors que le jour ne fait que pointer son nez. Au total cela fera 2h de transit depuis l'hotel jusqu'a la porte d'embarquement, sans anicroches. A l'enregistrement des bagages, une hotesse tres aimable et joviale me demande de la suivre, j'obtempere, elle commence alors une série de questions sur le ton d'une conversation entre amis, ce qui me laisse un peu pantois:
- Alors comme ca vous vous rendez a La Paz?
- Exact
- Et donc vous partez seul, style routard?
- Exact
- C'est sympa ca, sinon vous faites quoi dans la vie?
- Je suis développeur Web
- Tres bien, cela consiste en quoi?
- Nous avons un logiciel, mon role est d'apporrter de nouvelles fonctionnalités.
- Mmh super! Et pour qui travaillez-vous?
Je deviens perplexe, pourquoi me pose-t-elle toutes ces questions? D'ailleurs, elle ne prend pas note de mes réponses.
- Je travaille pour XXX.
- Cool! Sinon vous faites quoi pendant votre temps libre?
- J'aime bien la randonnée, le foot, la peche...
- Ok! Moi quand j'étais petite on m'emmenait souvent a la peche, du coup vous pechez ou?
- Dans des réservoirs, ce sont des lacs de taille moyenne
Elle enchainera sur mes techniques de peche, en allant jusque dans les moindres détails.
- Bon eh bien, c'est super tout ca. Alors je vous souhaite un bon voyage, et éclatez-vous bien, au revoir!
Alors quelle s'apprete a prendre congés, je la retiens, curieux:
- Excusez-moi, mais toutes ces questions, c'est pour un sondage? C'est pourquoi au juste??
- Oh, non non, c'est juste que.... vous allez entrer sur le territoire américain, alors on a certaines procédures qu'on applique, c'est tout...
- Ok
Sacrés ricains. Je ne vois pas bien a quoi peut mener un tel interrogatoire. De toute évidence, cela a été instauré parmi les procédures antiterroristes, seulement voila, les réponses ne sont pas enregistrées, et j'aurais pu mentir autant que possible. Aussi, je vois mal comment, avec des conversations sur des techniques de peche, elle aurait pu déceler une éventuelle personne indésirable. Pour finir, s'il s'agit bien de procédures anti-terroristes, pourquoi celle-ci ne s'applique-t-elle que pour les USA? Il n'y a pas de terrorisme en Europe? Bref, passons. | | À: Breizhdub · 27 septembre 2017 à 22:53 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 2 de 93 · Page 1 de 5 · 5 826 affichages · Partager LE VOL Effectivement, je passe par les USA. Une recherche et réservation 2 mois en avance m'ont permis de trouver un billet a bon prix. J'avais, au départ, trouvé un AR a a peine 1000 EUR, mais je n'ai pas résussi a obtenir mes congés aux dates correspondantes, il a donc fallu décaler d'une semaine. Au final, je m'en tire avec un total de 1300 EUR AR avec la compagnie American Airlines.
Vol aller : Vendredi 18/08/17 / Paris > Miami (10h) / Escale a Miami (7h) / Miami > La Paz (6h30) Vol retour : Dimanche 10/09/17 / La Paz > Santa Cruz (1h30) / Santa Cruz > Miami (7h) / Miami > Londres (8h30) / Londres > Paris (1h30)
Pour l'aller, j'ai donc réussi a trouver 2 vols et une seule escale, alors que bien souvent il y en a au moins 2 si on part depuis la France.
LE BALUCHON En ce qui concerne la liste des choses a emporter, je n'ai rien pris qui sorte vraiment de l'ordinaire, mis a part une polaire, qui s'avérera surement utile, car en Aout en Bolivie, c'est l'hiver. Relativisons, l'hiver Bolivien n'est pas l'hiver sibérien. Dans la journée, le mercure affiche dans les 8 degrés, néanmoins la nuit on peut descendre au dessous de 0. En revanche, nous ne sommes pas dans la saison des pluies, donc peu de précipitations. Lors du voyage, la seule chose que j'aurai ommise sera la lampe frontale.
QUOI VOIR EN BOLIVIE? Pour préparer le voyage, je me suis procuré le Lonely Planet, ne serait-ce que pour avoir un apercu de la liste des choses a faire et a voir. C'est sans appel, il y a une multitude d'options et 3 semaines, c'est tres peu, il va surement falloir se cantonner a une ou deux régions. Coup d'oeil sur une douzaine des activités les plus prisées dans le pays:
- le Salar d'Uyuni, tout simplement le plus vaste désert de sel au monde
- la Cordillera Real, une région propice aux randonnées retracant les anciens sentiers Incas
- les marchés de La Paz, colorés et odorants, dans lesquels on peut déambuler des apres-midis entiers avec délectation
- Potosi, une ville coloniale remarquablement préservée
- Samaipata, un village de montagne, proche des vestiges mystiques d'El Fuerte
- la ville blanche de Sucre, avec ses édifices historiques et ses musées
- l'Isla del Sol, posée sur le grand lac Titicaca, considérée comme le berceau de la civilisation andine
- le Parc National de Uso Multiple Amboro, une des zones protégées les plus diversifiées du pays
- le paysage de canyons des environs de Tupiza
- Tiwanaku, un site archéologique pré-inca emblématique de la Bolivie
- Tarija, une région accueillant les plus hauts vignobles du monde
- le circuit des missions jésuites, avec ses villages ornés de reconstructions d'églises jésuites
Je me suis basé sur ces activités principales pour constituer un tracé. Pour ce qui est des différents aspects d'un voyage, il n'y a rien que je dédaigne, que ce soit l'aventure, la culture, la nature ou la gastronomie. Mais la encore, il y a un axe qui se dégage des autres, ce que je préfere quand meme le plus, ce sont les grands espaces et les paysages montagneux, autant pour les randonnées en solo que les excursions en voiture en groupe. Je me suis donc concentré sur cet aspect-la et me suis forcé a ne retenir qu'un seul endroit parmi ceux dont je disposais, et j'ai opté pour le Salar d' Uyuni, plus la région du Sud Lipez, tout autour, car elle me semble etre un must ne serait-ce qu'en termes de paysages. Cela va donc etre le gros jalon autour duquel je vais esquisser mon parcours. En terme de priorité, je place toujours ce que je désire faire le plus au début, afin de ne pas avoir de contrainte de temps et prendre le temps qu'il faut, puis les activités secondaires en fonction du nombre de jours qu'il me restent. Apres de nombreuses heures d'études, le tracé a enfin pris forme:
Sam 19 Aout : Arrivée La PazDim 20 : La Paz > SucreLun 21 : Arrivée SucreMer 23 : Sucre > TupizaJeu 24 : Rando a TupizaVen 25 : Excursion 5 jours Sud LipezMer 30 : Uyuni > PotosiJeu 31 : Potosi > Oruro > Patacamaya > SajamaVen 1 Sept : Rando a SajamaDim 3 : Sajama > Patacamaya > La PazLun 4: Titicaca Mer 6 : Titicaca > La PazJeu 7 : Canon de Palca Ven 8 : ChacaltayaSam 9 : TiwanakuDim 10 : Vol retour
Pour résumer, j'ai placé le Sud Lipez + Salar Uyuni vers le début du parcours, pour lesquels j'ai alloué 5 jours, c'est d'apres ce que j'ai pu lire le temps qu'il faut pour tout voir de la région via une excursion. Mais avant, j'ai placé Sucre car c'est apparemment une ville phare et qu'elle se trouve sutr le trajet La Paz > Tupiza, qui est mon point de départ pour l'excursion du Sud Lipez. J'ai aussi ajouté une journée a Tupiza car elle promet de belles randonnées dans ses environs. L'excursion Sud Lipez prendra fin a Uyuni, de laquelle je remonterais vers la ville miniere de Potosi. Puis direction le PN de Sajama pour y faire un peu de rando. Ensuite retour a La Paz, qui me servira de base pour le reste du séjour, pour aller voir si possible le lac Titicaca et l' Isla del Sol, le Canon de Palca, le Chacaltaya et Tiwanaku. Cela étant dit, ca ne reste qu'un parcours approximatif, sujet a évoluer au fil des jours, du a des facteurs pas toujours prévisibles comme par exemple la fatigue et les horaires des bus. | | À: Breizhdub · 2 octobre 2017 à 12:46 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 3 de 93 · Page 1 de 5 · 5 748 affichages · Partager UN PEU D'HISTOIRE Dans l'avion, je ressors le LP pour voir les chapitres que je n'ai pas encore lus, j'entame celui de l'histoire de ce pays. Il est vrai que jusqu'ici, je ne sais presque rien la-dessus, a part qu'un jours les conquistadors espagnols l'ont colonisé, mais c'est tout. Autant dire un néophyte. Ce qui suit est un resumé de ce qui c'est passé depuis les origines du peuple bolivien jusqu'a aujourd'hui. Remontons donc dans le temps, période par période :
- Préhistoire: 20 000 av JC – 1400 av JC : Cela n'est qu'une estimation, mais on pense que la premiere phase de peuplement remonte a 20 000 av JC. Essentiellement des tribus nomades qui pratiquaient l'élevage, la chasse et la cueillette. Une théorie qui revient souvent, est que ces tribus auraient traversé le détroit de Béring pour coloniser progressivement toute l'Amérique. Certaines autres théories donnent une origine océanienne aux premiers habitants sud-américains. Parmi toutes ces tribus, on pourra noter la culture Chavin, dont la trace la plus visible encore aujourd'hui est le site archéologique de Chavin de Huantar, decouvert par l'archéologue péruvien Julio Tello. La civilisation Chavin a émergé vers 1000 av. JC, avec une apogée vers 800-200 av JC, puis une disparition vers 200 av. JC. Julio Tello l'a considéré comme culture mère de toutes les civilisations andines. C'était une société dirigée par une élite de prêtres, avec un culte voué aux animaux qui étaient déifiés, en particulier le jaguar, le puma, et le lama. On a la preuve que les Chavins maitrisaient des techniques et une culture avancés par rapport a l'époque : poterie, tissage, métallurgie, édification de temples, pyramides, sanctuaires, sculptures. Il y avait bien une hiérarchie dans la société Chavin, celle-ci étant organisée de facon pyramidale : au sommet, les pretres, puis les pelerins, les spécialistes (artisans, médecins, etc...), et en bas le reste (agriculteurs,...). Le concept de la dualité était présent : homme/femme, bien/mal, jour/nuit, etc...
Les archéologues divisent souvent la période qui s'étend de 1400 av JC a 1531 en trois horizons : les horizons anciens, moyens et récents.
- Horizon ancien : 1400 av JC – 400 av JC : L'horizon ancien est marqué par l'apparition du peuple Aymara (aussi appelé Kolla) dans la région du lac Titicaca. La encore, l'origine de leur apparition reste vague et plusieurs théories circulent. La premiere voudrait que ce peuple se soit formé par la convergence de communautés des abords du lac en direction de l'altiplano. Une deuxieme estime qu'ils soient venus des Andes centrales du Pérou. Une troisieme pense qu'ils viennent de la cote Pacifique au Nord du Chili. Les Aymaras vont pouvoir prospérer et s'étendre grace a une économie basée sur l'agriculture, l'élevage, mais aussi le commerce avec les peuples avoisinants. Le peuple Aymara va développer une forte identité sous plusieurs aspects : culturels, religieux, artistiques, linguistiques, etc...D'un point de vue religieux, il existe une "cosmovision Aymara", qui divisent l'univers en trois espaces. L'Alax Pacha est le monde d'en-haut, ou vivent les dieux et les saints. L'Aka Pacha est le monde d'ici, ou vivent les hommes, les animaux et les plantes, ainsi que certains esprits dont la fameuse Pachamama, la Mere Terre. Le Manqha Pacha est le monde d'en-bas, ou se trouvent tous les esprits maléfiques tels que le Supaya (démon). De nombreux rites sont associés aux esprits et dieux de cet univers, en particulier l'Alax Pacha.
Tandis que l'horizon ancien voit naitre la civilisation Aymara, celle des Huarin va commencer a décliner, pour définitivement s'éteindre vers 200 av JC, sans qu'on en connaisse les raisons exactes.
- Horizon moyen : 500 – 900 : L'horizon moyen, lui, est marqué par l'émergence de Tiwanaku. Ce centre cérémoniel, proche du Lac Titicaca, va évoluer jusqu'a devenir la capitale religieuse et politique de l'Altiplano péruvien. Le site, préservé jusqu'a nos jours, témoigne lui aussi de techniques avancées : céramiques, sculpture, tissus, blocs de pierre à signes calendaires, mais aussi des édifices comme le temple de Kalassaya et la pyramide d'Akapana. Au niveau de l'agriculture, la culture en terrasse et les terre-pleins permettaient aux paysans de suivre leur récolte. Les rites religieux étaient surtout axés sur la vénération du dieu Viracocha, qui a tout créé (les Incas reprendront son culte plus tard). L'histoire de Tiwanaku se divise en trois périodes : villageoise, urbaine, et impériale. La période impériale peut etre assimilée a son apogée, durant laquelle son territoire dépasse meme celui de la Bolivie actuelle puisqu'il s'étend jusqu'au sud du Pérou et au nord du Chili, et sa population va avoisiner les 125 000 habitants. La encore, la disparition de cette civilisation n'est a ce jour pas completement connue, mais les théories les plus avancées sont une grosse baisse du niveau du Lac Titicaca et une grande sécheresse, qui engendreront de mauvaises récoltes.
En parallele, un autre empire se développe : l'empire Huari. Il nait au VIe siècle dans la région d’ Ayacucho, dans les Andes du sud du Pérou actuel. A son apogée, le territoire qu'ils occupent est immense. Il inclut quasiment toute la cote du Pérou actuel, en allant dans les terres jusqu'a plusieurs centaines de kilometres. Les Huari parlaient Quechua et le centre de l'empire était la capitale éponyme, qui aurait compté jusqu'a 70 000 habitants a son apogée. Dans la cité de Huari, on peut s'apercevoir de leur ingéniosité: mausolées, temples, réseaux de canaux pour l’approvisionnement de l’eau...Comme pour Chavin ou Tiwanaku, le systeme de culture en terrasses est présent. On sait que les Huari ont entretenu des relations avec la civilisation de Tiwanaku, car, ne serait-ce qu'en termes artistiques et religieux, ils avaient beaucoup de points communs. Un exemple est la représentation du dieu Viracocha sur les céramiques retrouvées qui appartenaient aux Huari. Les spécialistes pensent aussi que des rivalités entre elles aient éclaté, ce qui expliquerait l'affaiblissement et par conséquence le déclin des Huaris vers le IXeme siecle.
- Horizon intermédiaire récent : 900 – 1475 : Horizon marqué par a la fois l'émergence et la déclin de civilisations.
La civilisation Aymara connait son apogée vers 900, mais un déclin s'ensuit, laissant place à plusieurs royaumes et chefferies, qui vont garder la langue et la culture aymara. Néanmoins, ceux-ci vont etre plus ou moins assimilés aux Incas dont l'empire s'étend, sans qu'on sache vraiment si cela c'est déroulé de maniere pacifique. Bien qu'il y ait assimilation, la langue et la culture Aymara subsistent.
Donc, en effet, cet horizon est marqué par l'émergence de l'empire Inca, qui nait au XIIeme siecle, et va s'étendre depuis la région de Cusco au Pérou, pour atteindre, a son apogée, des parties de la Colombie, l' Argentine, le Chili, l' Équateur, le Pérou et la Bolivie. Soit un territoire encore plus grand que celui des Huari, et surtout le plus vaste empire de l'Amérique précolombienne. Pour connaitre l'origine des Incas, la encore ce n'est pas tres clair, mais il existe deux légendes, celle de Manco Capac et Mama Ocllo, et celle des freres Ayar. La légende de Manco Capac et Mama Ocllo : ils sont a la fois freres et soeur, mariés, et enfants du dieu Inti. Nés depuis l'écume du lac Titicaca, ils ont pour mission d'apporter la civilisation aux hommes dans un lieu fertile. Celui-ci est Cusco, car c'est la que s'enfonce la crosse sacrée de Manco Cápac. Il va alors enseigner aux hommes l'agriculture et l'artisanat. Mama Ocllo, de son coté, enseigne aux femmes le tissage. Pour remercier le soleil, un temple est édifié et Manco Capac se proclame fils de Dieu et réunit autour de lui les tribus avoisinantes, desquelles la civilisation va voir le jour. La légende des freres Ayar : quatre frères, vivant dans la grotte de Pacaritambo, ainsi que leurs quatre épouses arrivent à Cuzco. L'un d'eux, Ayar Manco, y fonde la cité Inca, devenant le premier gouverneur de l'empire et prend le nom de Manco Cápac. Evidemment, il y a des controverses sur ces légendes. Au début, l'empire Inca est plutot une tribu, pas plus grosse que celles qui l'avoisinent. C'est en 1438 que l'empire va vraiment commencer a s'étendre, avec une bataille gagnée contre la tribu voisine des Chancas. Des lors, l'expansion sera extremement rapide. Ils vont développer un système administratif et politique sans équivalent parmi les sociétés amérindiennes. La langue Quechua est adoptée et propagée. Les routes incas reliaient les terres du royaume, avec un réseau de plus de 25 000 kilomètres de voies royales, permettant une communication rapide et sûre avec le centre de Cuzco. Cette infrastructure est étonnante car les incas ne connaissaient pas la roue. D'un point de vue architectural, nombreuses furent les réalisations : temples, palais, forteresses, canaux d'irrigations, aqueducs...
Au total, le regne Inca va voir une douzaine d'empereurs Incas se succéder.
- Horizon supérieur récent : 1475 - 1531 : Le déclin de l'empire Inca va commencer pendant le regne de Huayna Capac. La premiere incursion en territoire Inca par les conquistadors espagnols se produit en 1527, qui vont apporter des maladies mortelles, entre autres la variole. Huayna Capac en fait les frais, mais il meurt sans avoir désigné son successeur. Une dispute pour la succession se déclenche alors entre deux de ses fils, Huascar et Atahualpa. Il en résulte une division de l'empire en deux, le Nord pour Atahualpa, le Sud pour Huascar. Cependant une guerre civile persiste entre les deux clans, que Atahulpa remporte. Les conquistadors espagnols, qui étaient venus en 1527 mais n'étaient pas restés, reviennent en 1532, sous la houlette de Francisco Pizarro. Ils ne sont pas perçus comme une menace, d'ailleurs Pizarro est assimilé au dieu Viracocha qui devait revenir sur terre pour rétablir paix et prospérité dans l'empire. Une erreur, puisqu'ils vont capturer Atahualpa lors de la Bataille de Cajamarca, pour finalement l'éxécuter en 1533, signe de l'anéantissement de l'empire Inca. Les Espagnols lui désigne un un successeur, Manco Capac II, qu'ils comptent bien manipuler et en faire un empereur fantoche. Ceci dit, il va se rebeller et meme renverser pendant quelque temps les Espagnols, mais va finalement échouer et meurt assassiné par un conquistador. Les Espagnols prennent le controle total du territoire et c'est la fin de l'empire.
- Conquete espagnole : 1531 – 1809 : Les XVIeme, XVIIeme, et XVIIIeme siecle sont donc essentiellement marqués par la colonisation du territoire par les conquistadors espagnols. Pendant leur regne, les Espagnols vont exercer leur pouvoir sur les indigenes par la force, en imposant leurs propres lois, culture et religion. Ils s’approprient toutes les terres, utilisant les populations locales pour les faire travailler et ne leur laissent que le strict minimum pour assurer leur survie. Attirés par l'or et l'argent, les Espagnols vont rechercher des mines dans le pays. En 1545, un indien, Diego Huallpa, découvre sur la montagne du Cerro Rico d'énormes ressources en argent. La ville de Potosi va rapidement se former au pied de ce mont et les espagnols vont exploiter cette mine et en tirer une richesse considérable pendant tout leur regne. Peu apres, d'autres villes sont fondées, La Paz en 1548, puis Santa Cruz et La Plata ( Sucre de nos jours) en 1561, et Cochabamba en 1574. En parallele a l'exploitation des mines, on voit arriver des missionaires chrétiens, qui vont exercer leur emprise sur le peuple. Par exemple, les indiens seront obligé d'assister a la messe, et tout sera fait pour que le christianisme prenne le dessus sur la culture et les croyances initiales des Incas. Les premieres révoltes des indigenes, las des répressions imposées par les Espagnols, commencent en 1780.
- Indépendance bolivienne : 1809 - 1952 : Durant la période 1809-1825, toute l' Amérique du Sud va se battre pour obtenir l'indépendance. La révolte est menée par des Libertadors: Simón Bolívar, Antonio José de Sucre, José de San Martín, Bernardo O'Higgins et José Gervasio Artigas. Le 9 décembre 1824 se déroule la bataille d' Ayacucho, que les indépendantistes, dirigés par Sucre, vont remporter sur les loyalistes dirigés par José de la Serna, et proclament l'instauration d'un nouveau pays le 6 août 1825. Le 11 août 1825, une constitution est écrite par Bolivar, le nouveau pays reprend son nom, c'est la naissance de la Bolivie. Cependant, durant le siecle qui va suivre, le pays ne connaitra pas vraiment la stabilité : guerres civiles, anarchie politique, révolutions, coups d'état...Entres autres, on retiendra la Guerre du Pacifique de 1879 a 1884. Elle nait d'un conflit entre le Chili, le Pérou et la Bolivie, qui se disputent une région située au nord du Chili actuel, car elle est riche en salpetre et en nitrate. La Bolivie va perdre sa province du littoral et donc son unique access a la mer. Une autre guerre, la Guerre du Chaco (1932-1935) va marquer un tournant notable. Elle oppose la Bolivie au Paraguay, au sujet de la prospection de possibles nappes de pétrole. La Bolivie va subir d'énormes pertes humaines, mais aussi territoriales (plus de 200 000 km2).
- Conflits politiques et économiques : 1952 – 1990 : En 1952, le Mouvement Nationaliste Révoltionnaire, le plus important parti politique du pays, accede au pouvoir. Il instaure alors le suffrage universel, redistribue les terres du pays, améliore l'éducation de la population rurale, et nationalise les plus grandes compagnies minières du pays. Cependant, en 1964, une junte militaire renverse le gouvernement, à la suite d’une insurrection de mineurs. Le gouvernement militaire va instaurer une politique économique conservatrice et réprimer les mouvements de guérilla antigouvernementaux. Les années 70 sont marquées par plusieurs coups d'Etat. En 1985, Victor Paz Estenssoro vient au pouvoir, mais le niveau économique du pays est catastrophique. Il va réduire l'inflation en faisant appel à des investisseurs étrangers.
- Réformes économiques : 1990 – 2005 : En 1993, le MNR remporte les élections et Sánchez de Lozada devient président. Il va entreprendre plusieurs réformes économiques et sociales, entre autres la privatisation des entreprises. Il remporte a nouveau les élections de 2002. Quatre ans de récession économique, une mauvaise situation fiscale et des tensions ethniques de longue date font qu'en 2003, un soulèvement de la police et des travailleurs a presque renversé le gouvernement du président Gonzalo Sánchez de Lozada. Le gouvernement reste au pouvoir mais perd de sa popularité.
- L'ere Morales : 2005 – présent : En 2005, Evo Morales remporte les élections. D'origine indienne, il reçoit le soutien d'une grande partie de la population et forme un gouvernement d'inspiration socialiste et indigèniste, en rupture avec la politique intérieure favorable aux Etats-Unis.
UN PEU DE GEOGRAPHIE C'est l'un des deux seuls pays du continent sud-américain, avec le Paraguay, sans acces a la mer. Avec une superficie de 1 098 581 km2, elle fait presque deux fois la taille de la France. On peut diviser le territoire en trois grosses parties : les montagnes et l'Altiplano à l'Ouest, les Yungas et les vallées tempérées des pentes orientales et enfin les terres de basse altitude et les plaines tropicales à l'Est du pays. Les Andes se divisent en deux cordillères. La cordillère occidentale le long des frontières péruvienne et chilienne. La cordillère orientale qui va du Pérou à l' Argentine. C'est entre ces deux cordilleres que se situe l'Altiplano, un plateau élevé, et qui la deuxieme plus haute région habitée au monde après le plateau du Tibet. C'est dans l'Altiplano que se trouve le lac Titicaca, a 3810m de hauteur, qui en fait le lac commercialement navigable le plus élevé du monde et le plus grand d' Amérique du Sud. En allant plus au Sud de l'Altiplano on trouve plusieurs salars ou lacs de sels, les restes d'anciens lacs, dont le salar d' Uyuni avec une superficie dépassant les 9 000 km2. La cordillere occidentale est essentiellement une région volcanique, mais ce sont des volcans endormis. Son point culminant est aussi le plus haut sommet du pays, le Nevado Sajama avec ses 6542 m. La cordillère Orientale part du nord du lac Titicaca vers le sud-est, puis vers le Sud jusqu'a l' Argentine. Sa partie Nord est la Cordillere Royale, une chaine de montagnes enneigées avec des pics dépassant les 6000m, par exemple l'Illimani pres de La Paz. Le nord-est de la cordillère est la région des Yungas, avec des terres tres fertiles. Les basses-terres se situent au Nord, et représentent les deux-tiers du pays. Elles sont peu habitées. La partie septentrionale se compose de forêts tropicales humides et la partie centrale est plutot de la savane. En ce qui concerne le climat, il varie fortement d'une région a l'autre. Cela va d'un climat tropical dans les basses régions jusqu'a un climat polaire dans les hautes régions. Il y une saison des pluies pour la plupart d'entre elle, de Janvier a Mars.
Avec 66 des 112 écosystèmes mondiaux, la Bolivie se place parmi les huit pays possédant la plus grande biodiversité au monde.
LA SOCIETE BOLIVIENNE La société bolivienne reste marquée par 300 ans de colonisation espagnole. Le comportement des boliviens dépend étroitement du climat et de l'altitude. Les cambas, habitant des plaines, et les kollas, habitants des hauts plateaux, se différencient a de nombreux égards. Il se dit que les cambas soient chaleureux et ouverts, tandis que les cambas soient plus travailleurs mais moins ouverts. Evo Morales, depuis son élection, n'a cessé de souligner que l'identité bolivienne repose sur l'origine ethnique de chacun. La vie n'est pas facile en Bolivie, mais ses habitants ne se laissent pas abbatre et s'accrochent aux joies de la vie : matches de foot, fetes religieuses, coca...Une certaine partie de la population, a savoir dans la campagne, n'a pas encore acces a certaines ressources de base comme l'eau courante ou l'électricité. Le quotidien du bolivien est bien souvent de gagner assez pour pouvoir manger et offrir des études aux enfants, et si possible un peu de loisirs. En ce qui concerne la religion, 95% de la population est catholique, les conquistadors espagnols ayant imposé cette religion qui a subsisté apres l'indépendance. Ceci dit, les croyances ethniques et ancestrales sont loin d'avoir disparues. D'ailleurs, le catholicisme pratiqué est imprégné de croyances incas et aymaras. La Bolivie forme une société multiethnique. Au total, 36 groupes indigenes sont reconnus. On citera les Quechuas (30%) et les Aymaras (25%). Globalement, la confiance des boliviens envers les entités politiques n'est pas encore au mieux, le pays ayant traversé de nombreuses périodes de corruption et de
mauvaise gestion. On observe cependant une croissance économique sur les dernieres années. | | À: Breizhdub · 2 octobre 2017 à 21:28 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 4 de 93 · Page 1 de 5 · 5 729 affichages · Partager ARRIVEE A LA PAZLe vol Miami -> La Paz se fait sans histoires. Apres un rapide passage aux douanes je sors de l'aéroport, il est 6 heures du matin et fait encore nuit, et la température doit avoisiner les 0. Je ne me fais pas prier pour enfiler polaire, veste et bonnet. On peut se rendre a la ville soit en taxi, soit en micro-bus.
Afin d'économiser quelques dizaines de BOLs, je prends le microbus. Pour le prendre, il faut faire 100m vers la droite en sortant de l'aéroport. C'est le numéro 212, 8 BOLs pour aller dans le centre (photo ci-dessus). Il suffit d'indiquer au chauffeur le nom de la rue ou du quartier de votre hotel et il s'y arretera au plus proche. Environ 40 mins pour aller au centre. Il me faut tres peu de temps pour apprécier les boliviens. Dans le micro-bus, on s'arrete prendre d'autres passagers ici et la, et chacun d'entre eux de monter avec un "Buenos Dias" enthousiaste. Au fur et a mesure que l'on s'approche du centre on se rend compte a quel point le dénivelé sur lequel la ville est construite est impressionant. Les barrios construits sur les pentes abruptes avec en toile de fond les hautes montagnes font déja germer la vibe du voyageur. Le chauffeur me fait signe que je suis arrivé a destination et me montre meme la rue a prendre. Je prends congé et commence a monter la rue Yanacocha qui est, sans surprise, bien pentue, et j'imagine que c'est comme ca pour 99% des rues de La Paz. Seulement voila, apres 30 secondes de marche, j'ai déja un mal fou a trouver mon souffle. J'avais un peu oublié qu'ici on est a 4000m. Le manque d'oxygene se fait vraiment sentir. Je fais donc le kilometre a pas légers pour finalement atteindre l'Hospedaje Mileno, l'hotel que j'avais réservé. J'y suis accueilli par un hote affable qui me dit que malgré qu'il soit 8 heures, ma chambre est déja prete, le check-in est expéditif.
C'est un hotel un peu rustique avec une petite piece de vie, et la chambre est minuscule, pour autant c'est propre et décent vu le prix que j'ai payé (100 BOLs les 2 nuits). Je dépose mes affaires et me rends au premier boui-boui trouvé en face de l'hotel pour prendre un bon café et grignoter quelque chose, histoire de me remettre un peu du vol. Je déguste alors ma premiere spécialité bolivienne, la saltena.
C'est un chausson de pate feuilletée farci a la viande et aux légumes. La, c'est du poulet, buenissimo! Il est typiquement pris au petit-déjeuner, le desayuno. De retour a l'hotel, je vais donner mon passeport a l'hotel pour faire le check-in, et la, dans un espagnol tres clair, sans que je lui ai demandé quoi que ce soit, il m'expose dans les détails tout ce qu'il y a a voir et a faire dans La Paz. Sympa. Je le répete, les premiers contacts avec les boliviens sont ultra-enthousiasmants.
MI TELEFERICO & LE GRAND CIMETIERE
Apres une petite sieste, la visite de La Paz commence. Ne sachant trop par quoi débuter, je suis le conseil de mon hote qui m'a suggéré le téléphérique, plus précisément la ligne rouge. Je descends vers la place San Farancisco puis remonte l'avenue Perez Velasco vers l'Ouest pour arriver a la station, petite trotte de 20 mins. 3 BOLs pour l'aller simple, me voila dans la cabine, en peu de temps on a des vues imprenables sur la ville. Je ne m'arrete pas a la station intermédiaire et finit dans la station plus haut. En sortant de la station, je ne sais pas du tout ou je me trouve et le GPS ne m'aide guere. Une locale me dit que c'est le quartier "16 de Julio". Je me mets a flaner sans but la grande rue qui fait face a la station, ce m'a tout l'air d'etre un quartier populaire. Pas de touristes, il y a des vendeurs ambulants un peu partout, la un match de foot tres suivi par les locaux, je prends quelques clichés de la vie qui s'y mene.
A coté du match de foot, un jeune vendeur propose des boissons de toutes les couleurs. Intrigué, je lui demande ce qu'est cette mixture, il me répond timidement que c'est du chicle. J'en prends un pour 2.50 BOLs, il me remplit un gobelet avec 5% de sirop et 95% de glace. Ca a un gout de chewing-gum, mais ce n'est pas mauvais. En revenant le soir a l'hotel, je regarde sur le Net, effectivement le chicle est une gomme d' Amérique Centrale et du Sud utilisée dans le chewing-gum. On le récupere en faisant des entailles dans l'arbre puis on le bouillit jusqu'a atteindre une forme liquide. Je reviens sur mes pas et une autre vendeuse ambulante qui prend sa pause déjeuner, visiblement du poulet et du riz. Comme je suis sur ma faim, je lui demande:
- "Es posible comer pollo con arroz?"
- "Si, te lo hago para 10 BOLs."
Voila, un gros bout de poulet frit, du riz et une pomme de terre pour 10 BOLs, j'ai trouvé la formule pour manger pour rien, c'est dans la rue. Retour a la station pour redescendre, dans la cabine je shoote le panorama qui s'offre a moi.
En contrebas, le centre de La Paz et en toile de fond, l'Illimani, du haut de ses 6462 m, deuxieme plus haut sommet de la Bolivie. Je m'arrete a la station intermédiaire (Ajayani) car a cet endroit se trouve le grand cimetiere de La Paz. L'entrée est gratuite. Dans cet immense cimetiere, ne vous attendez pas a voir des tombes a meme le sol. Ce sont des murs de 4 metres de haut, contenant chacun des centaines de casiers vitrés, avec a l'intérieur des urnes des défunts et des offrandes de toute sorte, des fleurs, des plaques, et meme des bouteilles miniatures. En Bolivie, les défunts sont d'abord enterrés ou mis dans une crypte, puis environ 10 ans plus tard on les exhume et on les incinere. Les familles ensuite achetent ou louent un casier pour y déposer les cendres et placer les offrandes.
Je flane tranquillement au travers des arteres, c'est un vrai labyrinthe. J'accoste une famille en train de remettre a jour un casier de l'un de leur proche:
- "Ces bouteilles miniatures que vous mettez, ca a une signification particuliere?"
- "Non, cela fait juste partie de nos coutumes ancestrales."
Je m'en vais reprendre le téléphérique pour revenir a la station de départ. Le réseau téléphérique de La Paz a été baptisé "Mi Teleferico". Avec 10 kms de lignes, c'est le plus grand réseau de téléphériques au monde, et aussi le plus élevé. Il a été construit par une société autrichienne en 2014 et comporte 3 lignes, mais 5 lignes supplémentaires sont prévues. Le choix de construire un téléphérique a été pris suite a l'abandon de projet de métro surélevé qui n'aurait pas pu gravir les pentes de la ville. La cible premiere d'usagers sont les travailleurs qui peuvent maintenant atteindre le centre-ville en 10 mins depuis El Alto, gain de temps considérable.
MUSEO DE LA COCA & MERCADO DE HECHICERIA
Plus tard dans l'apres-midi, je me rends dans le centre a la Calle Jimenez pour visiter mon premier musée, le musée de la Coca, 10 BOLs.
Le musée est aussi petit de taille qu'il est riche en informations. Tout y est décortiqué sur la feuille sacrée, et ce sous tous les aspects: sociétal, historique, médicinal, etc... Les explications sont toutes en espagnol mais le guichetier sera heureux de vous remettre un gros cahier en francais qui traduit 100% des panneaux. Posez-lui une question, vous aurez plus le droit a un exposé qu'a une petite réponse. Il est impossible d'en sortir sans avoir appris quelque chose: les photos sont interdites mais il m'autorise a reprendre les informations écrites. Parmi celles que j'ai retenues, en voici une liste:
- L'histoire de la coca remonte a entre 2500-1800 avant J-C, quand des restes de feuilles de coca datant de cette époque ont été découverts dans les tombes des ruines Huanco Prieto au nord du Pérou. Chez les Incas, la feuille de coca était au centre de la vie magico-religieuse. Il y avait un monopole pour controler sa culture mais tout le monde y avait acces. Son usage était populaire.
- Pendant la conquete, l'usage de la coca se développa parmi les esclaves affamés. La coca devint une "potion secrete" pour supporter l'esclavage, conservant ainsi son sang de plante divine jusqu'a aujourd'hui.
- Durant la République, la feuille de coca, avec ses propriétés stimulantes, devint universelle et conquit le monde au point de devenir le principal médicament de la pharmacopée moderne et de donner naissance au produit le plus vendu de l'histoire: le Coca Cola
- La coca, plante "merveillleuse" au XIXeme siecle, est aujourd'hui considérée par les Nations Unies comme la cause de la pauvreté en Bolivie et au Pérou. C'est la base de la prohibition (Nations Unies 1950).
- La mastication de la coca s'appelle l'acullico. Il se réalise 2 a 3 fois par jour, est toujours lié au travail et au rite et a lieu généralement apres les repas. Son usage est d'ailleurs tres semblable a celui du café de la société occidentale. Le jus ingéré de l'acullico produit des effets anésthésiants dans la bouche, une légere euphorie, une sensation d'élargissement de la conscience et une augmentation de l'énergie corporelle.
- Pour la culture andine, la feuille de Coca, Mamacoca, est un bon divin, un médiateur avec Dieu et un lien avec nos semblables. La coca est offerte pour étendre et fortifier l'ame, elle est une marque de confiance, une carte de présentation et un symbole de bonnes intentions.
- L'usage de la coca dans son sens magique sert a protéger des sorcelleries et du mal, a conjurer le mauvais sort et a dominer le futur.
- La consommation traditionelle de coca, ou acullico :améliorela tolérance au travail / stimule les centres respiratoires / empeche l'agrégation des globules / régule le métabolisme de glucose / n'empeche pas la consommation normale d'aliments
- Quand on consomme de la feuille de coca sous sa forme traditionelle, on absorbe bien de la cocaine, mais c'est infime.
- Dans les Yungas, on pouvait dire que la coca est au centre de la vie du paysan. Le champ de coca acccompagne la famille tout au long de sa vie. Quand un couple s'unit, il doit faire deux choses : une maison et un champ de coca. La coca nait, croit, et prospere avec la famille. Quand les enfants deviennent adultes ils apportent la main d'oeuvre de leur conjointe, et de leur progéniture. Le champ de la coca et le foyer atteignent alors un haut niveau de production et de richesse. Plus tard, les enfants s'en vont et les parents restent seuls et vieux comme le champ de coca qui rend peu mais suffisament pour la famille réduite.
- Carter et Mamani ont montré que dans les zones rurales de l'Altiplano Bolivien, 92% des hommes et 89% des femmes utilisent la coca, et que 82% et 68% respectivement, la mastiquent de maniere habituelle. Un mineur arrive a consommer 380 g de coca par semaine. Par d'autres sources, nous savons que le cout de la coca pour le mineur peut atteindre jusqu'a 12% de son salaire.
- Peu apres etre sorti de la Guerre Froide, l'humanité s'est engagée dans une autre bataille, la guerre de la coca. La plante de coca est considérée comme une menace pour l'humanité depuis 1950 suite aux affirmations du banquier américain Howard Fonda qui déclara : "la mastication de coca est responsable du retard mental et de la pauvreté des pays andins". C'est sur cette base que les Nations Unies décident l'élimination de la coca lors de la convention de Geneve en 1961. Le fait de semer de la coca n'est autorisé qu'a des fins industrielles. La mastication est désormais interdite. La stratégie anti-drogue est ainsi centrée sur la production de coca.
- L'application commerciale la plus reconnue dans le monde entier des feuilles de coca fut celle du vin Mariani. Il fut inventé par Angelo Marianio en France en 1863 et commercialisé dans le monde entier pendant plusieurs années. Des son introduction sur le marché, grace a ses effets stimulants, il connait un grand succes non seulement dans toute l'Europe, mais aussi aux US, apres avoir recu l'adhésion enthousiaste de rois, d'artistes, et de nombreuses personnalités du monde entier. En signe de reconnaissance pour les bienfaits recus grace a la consommation de ce vin, le pape Léon XIII lui attribua une décoration : la Médaille d'Or.
A la sortie du musée, j'en profite pour aller me balader au Mercado de Hechiceria, le Marché des Sorcieres, un site ultra-touristique.
On y trouve un peu de tout, mais ce marché est réputé pour proposer des ingrédients pour faire des offrandes divinatoires ou jeter un sort contre les esprits. Ces rites découlent de la culture et de la communauté Aymara, la plus nombreuse de Bolivie, qui ont su conserver, malgré avoir été convertis au catholicisme par les Espagnols, leurs croyances ancestrales et leur adoration pour de nombreuses divinités, dont la Pachamama, la déesse-Terre.
Parmi les objets rituels, le tres renommé foetus de lama séché. La tradition consiste a, lors de la construction d'une nouvelle maison, enterrer le foetus sous la premiere pierre en guise de cha'lla (offrande) a la Pachamama, ce qui apportera chance et bonheur. Pour les autres objets rituels, on a les becs de toucans séchés et les grenouilles séchées. | | À: Breizhdub · 3 octobre 2017 à 12:52 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 5 de 93 · Page 1 de 5 · 5 704 affichages · Partager MUSEO DE LOS INSTRUMENTOS MUSICOS Dimanche 20/08/17, 11h. J'ai passé une grosse nuit, j'en avais bien besoin apres plus de 30h sans vraiment dormir. Je commencerais bien la journée par quelques musées, mais nous sommes Dimanche et d'apres le guide, ils sont soit fermés, soit ouverts le matin seulement. Je tente quand meme un musée qui se trouve a quelques blocs de l'hotel, le Musée des Instruments de Musique, Calle Jaen. Par chance, la ravissante réceptionniste francophone, m'informe que celui-ci est ouvert toute la journée. Entrée 5 BOLs.
Le musée est construit sur une jolie batisse sur 2 étages et - ce fut le cas pour moi – vous aurez peut-etre le musée pour vous tout seul. Il est divisé en une dizaine de salles, certaines contenant largement plus de 100 instruments. Chaque salle a un theme:
- Salles 11, 13, 16, 17, 18, 19 : fermées au moment de la visite.
- Salle 2 : instruments pré-colombiens de Bolivie : on y trouve entre autres des bansas, arcs musicaux utilisés par les aborigenes des régions amazoniennes.
- Salle 3 : instruments pré-hispaniques archéologiques et survivants
- Salle 4 : cordofonos, ou instruments a corde : des dizaines d'instruments se rapprochant de la forme d'une guitare, harpes, charangos, mandolines, etc...
- Salle 5 : idiophones et membranophones : principalement différentes formes de tambours
- Salle 6 : aérophones : une multitude d'instruments a vent tels que les sicus (flutes de pans traditionelles), les bajones (larges tubes de bois coniques)...
- Salle 7: instruments musicaux inventés/innovés par divers auteurs boliviens : on voit vite que les boliviens ne manquent pas d'imagination.
- Salle 8 : instruments du monde: des pieces venant vraiment des 4 coins du globe, meme le cor de chasse francais y touve sa place.
- Salle 9 : instruments musicaux européens d'usage dans le folklore bolivien : entre autres différentes sortes d'accordéons, des vinyles de musique bolivienne des années 20.
- Salle 10 : miniatures : un peu a part, de spetites statuettes représentant le folklore bolivien: mariachis, danse de la kullawada...
- Salle 12 : "Nous sommes de la meme corde" – cordophones latino-américains
- Salle 15 : Folkloristes notables du 20eme siecle
Je n'ai pas compté, mais il doit y avoir un bon millier de pieces a découvrir. Mes coups de coeur :
Guitarra con caja de tortuga (Guitare avec caisse de tortue), Tomas Fernandez, La Paz, 1942
Guitarra de quiquincho (guitare de tatou des Andes), constructeur anonyme, La Paz
Chuspa musical (bourse musicale) : au mouvement des danseuses, les pieces de monnaies se percutent et produisent des sons. La Paz
Bajones (doucaines) : Fabriqué avec des feuilles d'un palmier appelé cusi. San Ignacio de Moxos, Beni
Saxos andinos (Saxophones andins) : Tenors et sopranos. Innovateurs : Rudy Fernandez, Nelson Gonzales. La Paz
Charango souvenir. Technique : Bois taillé en haut relief. Innovateur : Alejandro Aliendre, Oruro
Estrellita (petite étoile) : Charango avec cinq accordements différents. Inventeur : Ernesto Cavour A., La Paz
Koto, Japon. Donation : Jiro et Mariquita. Tokyo, 1980.
Arpa peruana (harpe péruvienne)
Swara, Inde
Conclusion : un musée tres intéressant qui ne coute rien, qui plus est pour les fans de musique
VALLE DE LA LUNA
Il est 14h et il ne reste de la place que pour une ou deux activités. Comme les musées sont fermés, j'opte pour un site situé a environ 10 kilometres a l'Est du centre, la Valle de la Luna. On peut y aller en taxi, par agence de tourisme mais quasi avec les transports publics. Je choisis le bus public, je me rends donc a l'Avenue Mariscal Santa Cruz, coté Eglise San Francisco, et attends jusqu'a voir un bus ou mini-bus ayant comme destination "Zoologico" ou "Mallasa". Apres 10 min d'attente, en voila un, je fais signe de la main et il s'arrete, j'entre en disant bien au chauffeur ma destination. Le trajet durera une demi-heure dans un bus un peu cahotant mais coutera 2 misérables BOLs. L'acces au site coute 15 BOLs et la ballade durera une petite heure sur un sentier balisé.
La Valle de la Luna et est un site du a l'érosion d'une montagne. Le sol argileux est fragile, s'est transformé au cours des siecles, il en résulte un paysage de sortes de stalagmites gigantesques arborés ca et la de cactus, formant a certains endroits de petites gorges et des canyons miniatures. Certains endroits ont une forme tellement particuliere qu'ils lui ont donné un nom.: on a par exemple la Mere Lune, le mirador du Diable.
PLAZA MURILLO Je reviens au centre toujours avec le bus public. Il fera nuit dans 2 heures, encore le temps d'aller voir quelque chose. Je décide d'aller faire un tour a la Plaza Murillo. Elle prend son nom de Don Pedro Domingo Murillo, le leader et martyr du soulevement du 16 Juillet 1809 contre la couronne espagnole. Autour de la place se trouve le palais présidentiel, l'édifice du congres, et la Cathédrale. Un fait particulier, l''horloge de la facade du parlement est inversée, a l'initiative meme du president, en signe d'émancipation du joug des Pays du Nord.
La Place Murillo est un lieu plein de vie qui semble etre autant prisée des boliviens que des touristes. Elle semble etre un lieu habituel de farniente et d'échanges pour les familles boliviennes. Les parents achetent des paquets de graines pour leurs enfants qui s'en vont nourrir les milliers de pigeons qui batifolent sur la place. | | À: Breizhdub · 4 octobre 2017 à 8:22 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 6 de 93 · Page 1 de 5 · 5 672 affichages · Partager PREPARATION POUR SUCRE
Lundi 21/08/17, 9h. J'ai encore eu du mal a me lever de bonne heure, l'hote m'informe que le check-out est a 10h30. Cela me laisse juste le temps d'aller réserver mon bus pour Sucre cette nuit, car les dires de mon hote confirment ce que j'avais lu sur la toile, il n'y a pas de bus de jour pour Sucre. A peine sorti de l'hotel, je parviens a arranguer un taxi qui m'emmene a la Estacion Central de Bus. Je m'apercois que j'aurais pu y aller a pied. Le chauffeur super cool accepte de m'attendre a la gare le temps que j'achete le billet. Réservation expéditive : compagnie Trans Copacabana, bus "cama", prix 100 BOLs, départ ce soir 19h30. De retour, a l'hotel, le chauffeur me demande 30 BOLs. Maintenant l'hotel, je vais sur Booking et réserve la chambre simple la moins chere a Sucre : hotel Casa de Huespedes Cadena, 2 nuits, 20 euros, petit-dejeuner compris. C'est l'heure du check-out...
MUSEE DE L'ETHNOGRAPHIE ET DU FOLKLORE
Apres le check-out, je dispose d'une grosse demi-journee avant de prendre le bus pour Sucre. Je prévois d'aller visiter plusieurs musées mais j'apprendrais que la plupart des musées sont aussi fermés le Lundi! Je vais quand meme vérifier pour celui qui m'interesse le plus, le Museo de Etnografia y Folklore. Heureusement, au moins celui-ci est ouvert. Entrée 20 BOLs plus 20 autres BOLs si on prend des photos. Tout comme le musée des instruments de musique, c'est un bel édifice architectural construit entre 1774 et 1790. La premiere salle est dédiée a des photographies de l'oeuvre de Damian Ayma Zepita, qui fut plus qu'un photographe. Introduction du MUSEF : "Machacahuyo, partialité Urinsaya, ayllu Kollana, canton de Santiago de Toledo, province Saucari, départment d' Oruro, est l'origine d'un des hommes les plus éclectiques qu'a donné la zone andine: photographe, agriculteur, documentaliste, ethnographe, portraitiste, chercheur, éleveur, dessinateur, assistant de perforateur; bien qu'inconnu et oublié. Il naquit le 27 Septembre 1921, et demeura presque 10 ans dans sa commune natale, ensuite il se convertit en itinérant, et acheva son existence vigoureuse dans la capitale de Santa Cruz a 77 ans. Il hérita de l'aptitude migratoire de ses ancetres andines, et utilisa cette capacité pour cohabiter dans les différentes zones, il s'appropria du quechua, de l'aymara et du castillan. Son ambition de connaitre plus de lieux l'emmena jusqu'en Argentine, ou il appliqua les connaissances de photographie qu'il acquit dans les mines. Sans aucun doute, il se fit plus habile dans le maniement de l'appareil photo, les lumieres et le développement, des aspects qui se refletent dans les plus de 18 000 photographies que préserve le MUSEF. Il eut 10 enfants, plusieurs d'entre eux se consacrerent a la photographie comme forme de subsistance, son influence alla jusqu'aux freres, neveux et petits-enfants. Ses aptitudes nous permettent de le définir comme ethnographe, puisqu'avec l'appareil photo il décrivit ses espaces de vie. Damian n'appartenait pas a eux tous, mais grace a sa condition andine il interagit avec divers niveaux écologiques, dans différents départements et localités ( Oruro, La Paz, Cochabamba, Tarija et Santa Cruz). Son habileté comme ethnographe lui permit d'étendre ses actions et participer a l'unisson a l'observance des rites, la politique, la fete, le divertissement, le sport - principalement dans l'espace rural et les mines - et prendre possession de ces réalités quand il voulait. L'archive centrale du MUSEF présente cette exposition comme un premier échantillon de la collection photographique de Damian Ayma Zepita qui fut digitalisée et cataloguée durant deux ans, a travers des systemes et des programmes techniques adéquats. L'objectif central est de reconnaitres son apport aux sciences sociales et humaines de notre pays, étant donné que ses photographies sont de divers contextes et révelent son habileté artistique, sa passion, son professionalisme, et son accord avec son envirronement. Damian fut itinérant, cette caractéristique lui permit d'enregistrer diverses réalités générées par les collectivités sociales et citadines entre 1935 et 1985. Les photographies témoignent de festivités religieuses et populaires, de musiciens avec des instruments métalliques et autochtones, d'agriculteurs aux travaux quotidiens, d'acteurs sociaux exprimant la religiosité et son pouvoir organisationnel, et de mineurs combattant pour s'insérer dans la modernité et officiant avec leur famille et collegues. Il en va de meme pour les étudiants, dans des centres miniers et des communautés rurales, dans des activités sportives et récréatives, tout comme les villes et les villages avec leur édifications symboliques. L'appareil photo convertit les acteurs sociaux en objets (photographies encadrées), le MUSEF défie le visiteur a les reconvertir en sujets qui aident a reconstruire l'imaginaire collectif du pays."
Quelques pieces :
Damian Ayma Zepita Sans titre Approx. 1950 Lequepalca, province Tapacari, Cochabamba, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Titre : Socavon congreso Approx. 1938-1939 Oruro, province, Cercado, Oruro, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Sans titre 1952 Colloahuma, province Saucari, Oruro, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Sans titre 1958 Licoma, province Inquisivi, La Paz, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Sans titre 1961 Santiago de Huari, province Sebastian Pagador, Oruro, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Sans titre 1977 Santiago de Huari, province Sebastian Pagador, Oruro, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Titre : Ch'alla en el valle Approx. 1958 La Paz - Oruro, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
Damian Ayma Zepita Titre : Grupo de palliris Approx. 1958 La Paz, BolivieFilm de cellulose Négatif blanc et noir
La deuxieme salle est dédiée a l'exposition "La Rebelion de los Objetos" qui traite du textile dans le monde andin. Introduction du MUSEF : "L'exposition nommée La Rebelion de los Objetos, Enfoque Textil comprend de nombreuses pieces de la collection textile du MUSEF qui n'a pas été présentée jusqu'a présent. Ces pieces incluent des textiles et instruments textiles de périodes archéologiques (env. 600 a 1532 ap JC), historiques (1532 a 1900) et ethnographiques (1900 a aujourd'hui). Elle inclut des pieces provenant des hautes terres des Andes, de la cote et des basses terres. Pour donner un nouveau sens a l'exposition les pieces s'organisent selon la chaine de production textile et la chaine opérative de sa fabrication."
Quelques pieces :
Machine a filer Instrument : Bobineur Période : Republicano Tardio (1900-actuel)
Filiation culturelle : Aymara-Quechua
Métier a tisser a chassis en A
Lliclla Période : Horizonte medio (600-900/1000 ap JC) Style et filiation culturelle : Wari Provenance : Sierra sud du Pérou
La troisieme salle est dédiée a l'exposition "Vistiendo la cabeza", traitent des différentes sortes de bonnets fabriqués dans le monde andin. Introduction du MUSEF : "L'exposition présente des bonnets et autres coiffes céphaliques correspondant aux périodes Archéologique, Histoir Coloniale et Contemporaine. L'échantillon a pour but d'analyser les bonnets comme objets qui communiquent des identités, dans les Andes l'action de s'habiller et distinguer la tete est étroitement en relation avec la pratique sociale du culte de la tete."
Distribution des bonnets ethnographiques, selon leur élaboration
Bonnet de cuir avec pompons Période de développements régionaux tardifs Style et filiation culturelles inconnus Provenance inconnue, possiblement des Andes du sud centrales
Bonnet hémisphérique avec plumes Période des développements régionaux tardifs (1100-1250 ap JC) Style et filiation culturelle inconnus | | À: Breizhdub · 4 octobre 2017 à 18:57 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 7 de 93 · Page 1 de 5 · 5 643 affichages · Partager La quatrieme salle, a ne pas manquer, est dédiée a l'exposition "Los diversos rostros del alma" qui traite des mascaras (masques) utilisés lors des danses traditionelles andines. On a droit a une cinquantaine de spécimens tous aussi authentiques les uns que les autres. Introduction du MUSEF : "L'usage du masque a été et est universel, depuis la préhistoire jusqu'a nos jours, avec différentes fonctions et dans des contextes distincts, comme les masques théatraux de Grece et de Chine, les mortuaires de l' Egypte antique, ainsi que les masques rituels et festifs associés a diverses expressions religieuses dans les villages et cultures distincts. Le masque rituel non seulement permet la transformation de l'individu en un personnage différent, mais aussi stimule et matérialise un monde de significations spirituelles et mythiques qui permettent la communion de l'homme avec ses dieux et les forces de la nature. Pour cette raison, ces masques sont liés aux nécessités vitales de l'homme et des communautés. En cette opportunité, le MUSEF présente cette thématique avec la sélection de cinquante neuf masques des Andes, Amazonie, Orient, et Chaco boliviens. Il existe une importante tradition dans l'usage du masque dont l'origine remonte a la période pré-hispanique, de laquelle nous présentons comme exemples un masque funéraire de la culture Nazca (100 av JC a 800 ap JC) et l'autre appartenant au développement régional de la province Florida du département de Santa Cruz. Les tradition pré-hispaniques se mélangent avec les "masques coloniaux" introduits pas l' Espagne, générant une diversité riche d'expressions artistiques avec des caratéristiques particulieres locales et régionales.
Dans les masques boliviens contemporains que nous présentons, persistent les profondes connotations rituelles en relation avec les ancetres (Auqui Auqui, Achachila, Anas), avec des dieux et etres mythiques (Diablos, Jukumaris, Danzantis, Japutuquis, Ana Anas, Kusillos) et avec des animaux (ours, tamacumiras, cerfs). Beaucoup de ces masques d'origine rurales sont passés a faire partie de danses urbaines contemporaines avec des caractéristiques rituelles et festives."
Quelques pieces:
Danse : Les Anas Provenance : Santa CruzDate : Début du XXIeme siecle Technique : Planche métallique, revetement de papier et tissu serti d'ailes
Danse : Morenada Provenance : La PazDate : Premiere moitié du XXeme siecle Technique : Feutre modelé en platre, polychromé a l'huile et la fibre animale
Danse : Diablada Provenance : OruroDate : Début du XXeme siecle Technique : Feutre modelé en platre, polychromé a l'huile et pierres précieuses de fantaisie
Danse : Danzanti Provenance : Achacachi, La PazDate : Milieu du XXeme siecle Technique : Feutre modelé en platre, polychromé a l'huile et verre
Danse : Danzanti Provenance : Achacachi, La PazDate : Milieu du XXeme siecle Technique : Feutre modelé en platre, polychromé a l'huile et verre
La cinquieme salle est dédiée a l'exposition "Moldeando la vida" qui traite des céramiques. Introduction du MUSEF : "L'exposition présente des matériaux et des ustensiles correspondant aux différentes étapes de la chaîne opératoire, ainsi que des pièces correspondant aux périodes archéologiques (1500 av JC -1532), historiques (1532 -1900) et contemporaines (1900-présent). Elles soulignent des pièces archéologiques de techniques soignées comme celles de Tiwanaku dans le bassin Titicaca, Omerque et Mojocoya dans les vallées centrales, ou Huruquilla et Yura dans les vallées méridionales, ainsi que des pièces inkaicas. Aussi, elle présente la céramique coloniale qui se distingue par l'insertion de nouvelles techniques telles que le tour et les émaux, et de nouvelles formes comme les taureaux. Enfin, la partie ethnographique comprend des céramiques provenant de centres de production tels que Hayculí, Chagua ou Cotoca, et des céramiques de production domestique de diverses régions, de Aymara et Quechua dans l'altiplano et les vallées, jusqu'a la Araona, Tacana ou Weenhayek dans les basses terres."
Carafe en verre avec des applications zoomorphe Période : Historico Colonial (env. 1532-1825) Style : Mayolica Zone géographique : Vallées interandines et yungas
Provenance : inconnue
Verre ch'allador ou effigie félinique de Calcha Période : Contemporaine Style : Quechua de Chichas Zone géographique : Vallées interandines et yungas
Provenance : Calcha, Province Nor Chichas, Potosi
La sixieme salle est dédiée a l'exposition "El poder de las plumas" qui traite de l'art plumaire. Introduction du MUSEF : "Afin de comprendre le processus complexe d'élaboration de l'art des plumes, le MUSEF présente cette exposition, composée de 120 pièces de différentes régions, cette sélection démontre l'énorme variabilité interrégionale de l'art des plumes en Bolivie. L'échantillon commence par des pièces de la région périphérique du lac Titicaca, puis descend vers les vallées mésothermiques et se termine dans l' Amazonie bolivienne. Au travers de trois salles interactives, le visiteur pourra apprécier les relations qui ont établi les premières cultures avec l'avifaune de son environnement dans le haut plateau ou l' Amazonie; les techniques développées pour l'élaboration d'objets en plumes; en plus d'observer un groupe restreint de tenues et d'objets historiques et contemporains liés aux activités festives, religieuses et quotidiennes des cultures boliviennes."
Chapeau de Chatripuli Période : Contemporaine Filiation culturelle : Kallawaya Provenance : Charazani, province Bautista Saavedra, La Paz
Especes d'oiseaux identifiés : Héron Blanc et Aigrette Blanche
Chapeau de Qarwani Période : Contemporaine Filiation culturelle : Aymara Provenance : Compi, province Omasuyos, departamento La PazEspeces d'oiseaux identifiés : Flamant de James, Héron Blanc, Aigrette Blanche
Technique : Diademe de plumes, dont les calamos furent doublés sur une ficelle et fixées grace a un lien de type noeud double. Fleurs de plumes attachées entre elles.
Tocado, Chakana de Lichiwayus, Qhawa Période : Contemporaine Filiation culturelle : Aymara Provenance : Isla del SolEspeces d'oiseaux identifiés : Technique : Ara à front rouge, Ara à gorge bleue, Amazone poudrée, Calliste paradisique, Amazone à ailes orange, Cotinga de CayenneTechniques : Collage de plumes, mosaique de plumes sur canahuecas unies horizontalement
La septieme salle est dédiée a l'exposition "Numismatica boliviana" et traite essentiellement de l'histoire de la monnaie bolivienne avec d'anciens billets et pieces.
Conclusion : musée a voir absolument, rien que pour la salle des mascaras.
En sortant du musée, je vois a plusieurs carrefours des dizaines de policiers qui barricadent certaines rues, ou des locaux font des sits-ins. J'entends, venant de la place San Francisco, ce qui ressemble quand meme a des coups de feu. Je m'arrete boire un café et essaie d'obtenir quelques infos du barman: "Oh ne t'inquiete pas pour ca, ce sont juste des manifestations de locaux qui habitent aux alentours de La Paz. Ils veulent la peau du président car il leur soutire de l'argent qui va directement dans ses poches". Le ton de son discours me fait comprendre que ces manifestations sont récurrentes. Je descends voir a la place San Francisco, elle est noire de, enfin colorée de monde.
CATHEDRALE PLAZA MURILLO Apres le musée, je retourne a la Plaza Murillo qui n'est qu'a quelques blocs, pour visiter l'intérieur de la cathédrale qui était fermée a mon premier passage. Elle fut édifiée en 1835.
Pas grand-chose a dire de plus que l'évidence, c'est une cathédrale, l'intérieur est aussi beau qu'immense, et on sent tout comme pour la Place Murillo, que c'est un lieu de recueillement prisé des locaux. | | À: Breizhdub · 5 octobre 2017 à 10:05 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 8 de 93 · Page 1 de 5 · 5 614 affichages · Partager MERCADO NEGRO & IGLESIA SAN FRANCISCOIl me reste un peu de temps a tuer avant le bus. Direction le Mercado Negro, un peu plus au Sud que le Marché des Sorcieres, rue Isaac Tamayo.
Celui-ci est un peu moins touristique et destiné aux locaux. On y trouve de tout: fruits et légumes, textiles, hi-fi, etc... En revenant vers l'hotel, je passe par l'Eglise San Francisco qui est ouverte. Photos interdites a l'interieur, mais tout comme la cathédrale, la visite vaut le détour, toutes les effigies de saint sont décorées de motifs d'or. Mention spéciale a celles qui se trouvent derriere l'autel. | | À: Breizhdub · 5 octobre 2017 à 10:28 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 9 de 93 · Page 1 de 5 · 5 611 affichages · Partager SCENES DE VIE DE LA PAZAvant de partir pour Sucre, je vous propose quelques clichés de scenes de vie de La Paz. La capitale, et d'ailleurs ce sera le cas pour toutes les autres villes, est pleine de vie, il y a toujours une photo a prendre a chaque coin de rue, ou qu'on aille.
| | À: Breizhdub · 5 octobre 2017 à 17:35 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 10 de 93 · Page 1 de 5 · 5 579 affichages · Partager LA PAZ – SUCRE Ma montre affiche 18h. Je reprends un taxi pour aller a l'hotel récupérer le gros sac, et reprendre un taxi pour la gare de bus pour mon bus de 19h30, car je veux etre la-bas en avance. A l'entrée du terminal, des dizaines de rabatteurs helent des destinations dans tous les sens: " Cochabamba! Sucre! Oruro!...", pour arranguer le potentiel client et éviter qu'il aille voir la compagnie concurrente. Je retourne voir le guichet Trans Copacabana avec ma réservation, il enregistre mon bagage et m'envoie au bon carril (quai).
Le bus est déja la. La premiere impression est bonne, bus moderne a deux étages, et les sieges cama sont aussi larges que ceux d'un avion, bien inclinables. J'ai mis dans mon petit sac lampe de poche, bonnet, gants, écharpe, et veste extra, on ne sait jamais. Dernier doute, j'espere que ce n'est pas comme au Vietnam ou le chauffeur met la musique a fond pendant tout le trajet. Mais globalement je sens que ca va bien se passer et que je vais pouvoir dormir un peu. J'ai oublié de vous dire, juste avant de prendre le bus j'ai voulu aller retirer, mes ressources en BOLs commencant a s'estomper. Au premier guichet que je trouve, je mets la Mastercard, que nenni, il ne veut rien savoir, transaction refusée. J'essaie alors avec la Visa et la, bingo. C'est alors que je ne regrette pas d'avoir, 2 mois avant le voyage, ouvert un autre compte en France avec une carte Visa spécialement pour l'occasion. Donc juste un conseil, partez avec une Mastercard plus une Visa si vous le pouvez. La nuit dans le bus se passe bien, la premiere heure un film est projeté a haut volume, mais tout est éteint apres. Bref, j'arrive a bien dormir. Il faisait légerement froid mais mon passager de gauche me propose gentiment de partager sa grosse couverture. Réveil vers 7h, a peu pres au meme moment que le lever du soleil. Nous nous trouvons dans un paysage montagneux et semi-désertique, les collines sont jonchées de petits arbustes et de cactus. Arrivée a la gare de Sucre a 8h, soit 12h30 de trajet. Je me sens frais comme un gardon, et je ne mets pas longtemps a m'apercevoir qu'ici je respire beaucoup plus facilement, il faut dire qu'on est descendu de presque 1000m. Un petit cafecito con pancito – oui, il rajoute un ito a beaucoup de choses – histoire de se remettre du trajet. Je pourrais prendre un micro-bus mais j'ai le gros sac, je prends donc un taxi qui m'emmene dans le centre a la Casa Huespedes de Cadena, avenue Hernando Siles, pour 10 BOLs. Accueil par une aimable jeune fille, check-in rapide, elle me monte a ma chambre.
C'est vraiment une deluxe : un lit double, un lit simple, une TV, carrelage, vue sur l'avenue. En France j'en aurais eu pour au moins 100 EUR les 2 nuits.
PLAZA 25 DE MAYO
Un cafecito, et je me lance a l'assaut de la découverte de la ville. Direction la Plaza 25 de Mayo pour prendre la température. Elle a été nommée ainsi car le tout premier mouvement d'indépendance des pays sud-américains contre l' Espagne a commencé a Sucre le 25 Mai 1809 (révolution de Chuquisaca). Les édifices autour de la place, tout comme la place elle-meme, sont d'une beauté saisissante, et rien qu'avec cette place on comprend déja pourquoi Sucre a été classée a l'UNESCO en 1991. Parmi les édifices, on trouve la cathédrale, la préfecture du Chuquisaca et l'Université de Sucre.
Le palais national (préfecture de Chuiquisaca)
La cathédrale
Tout comme la Plaza Murillo de La Paz, c'est un endroit prisé des Boliviens qui viennent s'y relaxer. Il y a au centre du parc une statue du fameux libertador et premier président de Bolivie, Antonio José de Sucre. En flanant dans la place, on croise des vendeurs d'"Inti", un magazine écrit et illustré par certains des enfants les plus pauvres de la ville, des cireurs de chaussure, des collégiens, des mendiants, des vendeurs de jus d'orange, des familles locales...bref de tout.
Je demanderai un autre prix a la nation entiere et a ses administrateurs : celui de ne pas détruire l'oeuvre de ma création, de conserver parmi tous les dangers l'indépendance de la Bolivie." Sucre
| | À: Breizhdub · 5 octobre 2017 à 19:18 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 11 de 93 · Page 1 de 5 · 5 571 affichages · Partager Merci pour ce compte-rendu qui ravive bien des souvenirs, j'aime tout particulièrement les scènes de rue de La Paz ! | | À: Intothetrees · 6 octobre 2017 à 19:20 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 12 de 93 · Page 1 de 5 · 5 536 affichages · Partager MUSEO DE SANTA CLARA L'apres-midi est programmé pour une série de musées. La plupart rouvrent a 14h30 sauf certains a 14h, dont le musée de Santa Clara. Je commence donc par le Museo de Santa Clara, direction Calle Calvo.
L'histoire de Santa Clara: Santa Clara (Asis, 1193 ou 1194, 1253). Fondatrice des religieuses franciscaines, appelées Clarisses. Son pere appartenait a une des familles de meilleure descendance de la ville, et sa mere était une dame de conscience profondément chrétienne. Quand elle eut 18 ans, subjuguée par l'ardeur évangélique de son compatriote Francisco, qui finissait de mettre en marche la nouvelle fraternité, elle fit confiance a sa direction. Elle abandonna sa maison, et dans la chapelle de la Porciuncula, ou vivait San Francisco, elle lui promit l'obéissance. Elle fut immédiatement confinée par Francisco au monastere bénédictin de San Pablo de las Abadesas. La-bas elle dut vaincre l'opposition farouche de ses parents. Francisco lui procura un asile plus sur dans le Couvent de Sant'Angelo a Panzo, dans les conteforts du mont Subasio. Ensuite, Francisco prévut pour Clara et ses imitatrices un logement, adapté a l'idéal de pauvreté et de simplicité a laquelle elle aspirait, pres de la petite église de San Damian. Et dans celle-ci s'installa le petit groupe des Damas Pobres, ensuite appelées Clarisses, maintenant intégrées avec trois autres camarades. La communauté féminine imitait autant que possible celle des freres franciscains. Durant 40 ans, Clara fut la supérieure du couvent des religieuses de San Damian. Sa vie était d'une grande austérité et tres riche en oeuvres de charité et pitié. Il se dit qu'elle chasssa avec ses prieres les sarrasins qui assiégeaient Asis. Elle rédigea une Forme de vie en laquelle elle insista sur la pauvreté comme base de la regle qu'elle meme rédigea en 1247-1252, adaptée pour les religieuses de la regle franciscaine. En 1253, une bulle pontificale approuva solennelement la regle qu'elle avait composée. Elle mourut en 1253 et fut canonisée en 1255. Ses restes reposent dans la crypte de l'église qui lui est dédiée a Asis. Sa fete se célebre le 12 Aout. Des 1626 il fut question de la fondation d'une maison de retraite pour les demoiselles dans la ville de La Plata. C'est la senora dona Maria Zeballos et Vera qui demanda a la Real Audiencia de Charcas a servir d'intermédiaire pour la permission respective a S.M. el Rey, et le 2 Janvier 1627 la demande fut faite a la Real Audiencia, document signé par les avocats Antonio Demontiel, Gabriel Gomes Sanabria et Francisco Sas. Carrasco. Ce couvent de Santa Clara fut fondé le 16 Janvier 1636 avec la licence du roi Don Felipe IV des rois d' Espagne. Douze demoiselles commencerent a vivre entre elles, ses nieces et amies et la fondatrice, Dona Maria Zaballos. Pour organiser la communauté, elle demande de l'aide aux soeurs clarisses de Cuzco ( Pérou). Vinrent trois soeurs : Francisca de Hinojosa, comme Abbesse; Ines de Terrazas, comme Vicaire; Lucia Sosa, comme maitresse des novices pour guider, enseigner et faire connaitre la forme de vie des soeurs pauvres de Santa Clara vivant dans la priere, le silence, la pénitence et pratiquant jour apres jour la fraternité. Apres trois ans, en 1639, fut élue abbesse, la fondatrice, Dona Maria Zaballos y Vera, et ce jusqu'a son déces en 1654. Sa niece reprit son role par la suite. Le couvent parvint a acquérir une renommée, et a la période principale de son apogée, viverent plus de 300 soeurs. Au cours du temps le couvent vécut avec les dots et la production agricole de ses propriétés tant pour sa consommation que pour la vente quelquefois.
En l'an 1700, elles inventerent les "Empanadas de Santa Clara", qui, au cours du temps devinrent traditionnelles jusqu'a aujourd'hui, surtout a Sucre. Suite a la guerre d'Indépendance, la forme de subsistance des soeurs s'effondra, il en résulta une misere matérielle maximale. Mais déterminées en leur dévouement total, fortifié avec la parole de Dieu et convaincues d'embrasser le Christ pauvre comme des vierges pauvres, elles s'abandonnerent a la volonté de Dieu et a sa divine providence, ayant pour aliment les paroles du Seigneur Jesus-Christ: "Je vous protégerais toujours". Elles se maintenerent avec le travail de leurs mains qui se transmet de génération en génération jusqu'a aujourd'hui. Actuellement vivent 25 soeurs s'efforcant de
continuer a témoigner a Sucre, que le Seigneur est notre Dieu et qu'il est le sens et la source de notre plaisir.
Le design du monastere : Le design du monastere de Santa Clara a des antécédents de l'architecture Mudejar Sévillane, meme si actuellement l'église peine a conserver sa structure, elle présente un style completement distinct de celui qui lui fut donné au XVIIeme siecle, pour avoir été completement redécoré au XIXeme siecle, selon le gout néoclassique. Ses enceintes abritent des biens culturels qui montrent un panorama général des gouts et coutumes des habitants de la ville de " La Plata", exprimés en tableaux dont des peintures du maitre Bernardo Bitti, Gaspar Miguel de Berrios et de l'artiste Montufar; d'importantes sculptures anonymes, des meubles, des instruments musicaux, de la joaillerie, bijouterie, jolis meubles de l'époque, divers objets d'usage lithurgique et précieux exemplaires d'instruments musicaux baroques, dont lesquels se détache un orgue du XVIIeme siecle, restauré en 1998 et disponible pour des concerts de musique baroque.
Visite du musée : Au début, ca ne paie pas de mine, l'entrée est une porte quelconque, au final, ce sera mon coup de coeur de la journée. Accueil tres chaleureux, 15 BOLs, la guichetiere est aussi la guide, j'ai le musée pour moi tout seul, et sans que je lui demande quoi que ce soit, va me guider tout le long de la visite avec des explications ultra-détaillées dans un espagnol tres clair et pas trop rapide. Ca commence par une grande salle avec une vingtaine de toiles ayant pour theme la vierge et le Christ. Photos interdites dans cette partie. On a droit a de belles représentations telles que "La passion du Christ", "La Vierge Marie avec Saint-Joachim et Sainte-Anne", "L'adoration des pasteurs", "L'extase de Saint-Francois". Elle me guide ensuite vers le claustro (cloitre) qui signifie casa religiosa (maison religieuse).
L'édifice est magnifiquement préservé, c'est une architecture coloniale datant du XVIeme siecle. On marche le long des couloirs qui le contournent et elle me montre les superbes iconographies bibliques qui ornent les murs, telles que l'ascension du Christ.
L'ascension du Christ
Le cloitre est habité par 25 religieuses faisant partie de l'Ordre de Santa Clara de Asis. On passe ensuite dans une sorte de cage d'escalier ou on retrouve de toutes aussi belles iconographies découvertes il y a tout juste deux ans par accident. Si j'ai bien compris, une religieuse a enlevé de la chaux dans cette piece pour régler une porte et est tombée sur un bout de dessin. Ils vont alors gratter et s'apercevoir que la salle entiere est remplie d'iconographies.
Apres le cloitre, on descend dans une salle annexe avec d'autres tres belles toiles, puis on accede a l'intérieur de l'Eglise de Santa Clara. Elle m'autorise a prendre une unique photo.
La encore, comme toutes les églises visitées auparavant, c'est sompteux. Des motifs faits avec la technique laminas dorado a la hoja. L'autel est impressionant, avec des effigies en or de chacun des anges ayant accompagné le Christ depuis la descente de sa croix. On finit sur un orgue authentique de Bolivie qui fonctionne parfaitement et encore utilisé pour les événements spéciaux tels que les mariages. Fin de la visite. A voir sans modération. | | À: Breizhdub · 7 octobre 2017 à 22:05 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 13 de 93 · Page 1 de 5 · 5 505 affichages · Partager MUSEO ALFREDO GUTIERREZ VALENZUELA J'enchaine sur le musée Alfredo Gutierrez Valenzuela, qui borde la Plaza 25 de Mayo. Rebelote, 15 BOLs, le musée pour moi tout seul, une jeune et charmante guide qui m'attend comme si elle savait que j'allais venir, et va me détailler chaque piece du musée. Elle parle un peu plus vite et j'aurais du mal a traduire, et a retenir la description des pieces présentées.
Le musée Alfredo Gutierrez Valenzuela reflete le style de vie a Sucre vers la fin du XIXeme siecle et début du XXeme siecle. La collection qui est exposée dans les salles inclut de superbes lustres de crystal et de bronze, chandeliers, miroirs vénitiens, vases de porcelaines les plus fines d'Europe, sculptures en marbre d'albatre et bronze, miniatures et meubles du style LouixIV, Louis XV et Louis XVI...
Toutes les pieces furent colleccionées par le Docteur Alfredo Gutierrez V., qui fut diplomate en Europe, autorité de Sucre en plus d'avoir occupé distinctes charges importantes.
Apres sa mort, les descendants décident de donner la Collection Gutierrez a la Universidad Mayor Real y Pontificia de San Francisco Xavier de Chuquisaca sous la condition qu'elle porte pour toujours le nom de cet illustre chuisaqueno comme un digne hommage a celui qui collecciona ces véritables oeuvres d'art.
| | À: Breizhdub · 8 octobre 2017 à 11:51 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 14 de 93 · Page 1 de 5 · 5 481 affichages · Partager TEMPLO NUESTRA SENORA DE LA MERCED La suite, le Templo Nuestra Senora de la Merced (Notre Dame de la Merci). Entrée 10 BOLs.
Pas de guide cette fois-ci. En visitant l'extérieur et l'intérieur, je ne comprends pas pourquoi ils l'ont appelé "Temple", pour moi c'est une église.
La structure du "temple" me fait penser a celle de l'Eglise San Francisco a La Paz, avec un autel imposant, édifié avec la technique des laminas de oro (feuilles d'or), m'explique la guichetiere.
Fait non moins intéressant, on peut monter jusqu'en haut au niveau des cloches pour de beaux panoramas sur la ville. On ne sait pas tres bien quand il fut construit, si ce n'est aux alentours du XVIeme siecle par l'Ordre des Padres Mercedarios. A voir, surtout que c'est juste en face du Convento San Felipe Neri. | | À: Breizhdub · 8 octobre 2017 à 11:53 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 15 de 93 · Page 1 de 5 · 5 480 affichages · Partager MUSEO ECCLESIASTICO Fermé temporairement jusqu'a Octobre 2017. | | À: Breizhdub · 8 octobre 2017 à 16:32 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 16 de 93 · Page 1 de 5 · 5 468 affichages · Partager Salut Marc,
Je viens de lire la partie qui concerne La Paz, dans ton carnet, et je me rends compte que j'ai passé vraiment trop peu de temps dans cette ville en 2012. Il y a plein de chose que j'ai ratées à commencer par le téléphérique qui n'existait pas encore!!!
Merci de cette découverte.
De plus, c'est très rare d'avoir quelqu'un qui prend le temps de raconter des visites de musées dans cette partie du monde. Merci. | | À: Diamina · 8 octobre 2017 à 16:54 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 17 de 93 · Page 1 de 5 · 5 458 affichages · Partager CONVENTO DE SAN FELIPE NERI Je termine la journée avec un site qui figure sur tous les guides, le couvent de San Felipe Neri.
Le couvent San Felipe Neri, construit au XVIIème siècle, autrefois monastère, est aujourd’hui une école.
C'est l'expression ostentatoire du pouvoir de l'Église catholique dans la société américaine florissante.
De ses terrasses, au milieu de ses toits en dôme avec des carreaux de style colonial et ses tours et cloches construites avec des ornements en argent des mines de Potosi, on peut apprécier le panorama imposant de la ville de nombreuses églises, construites dans presque chaque bloc pendant la colonie.
Le spectacle est renforcé par les toits des maisons coloniales, tous avec des carreaux de céramique rougeâtres et leurs balcons en bois sculptés d'où ils prennent des grappes de fleurs rouges sur les étroites ruelles pavées de la ville. | | À: Breizhdub · 9 octobre 2017 à 14:04 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 18 de 93 · Page 1 de 5 · 5 416 affichages · Partager CASA DE LA LIBERTAD Mercredi 23/08/17, 8h30. Je me leve et vais prendre un rapide cafecito pour me rendre a la Casa de la Libertad qui jonche la Plaza 25 de Mayo. C'est plus qu'un musée, car c'est ici que la déclaration de l'indépendance bolivienne fut signée, le 6 Aout 1825.
L'ancien bâtiment universitaire des jésuites s'appelait «Casa de la Libertad», parce qu'étaient diplômés en tant que docteur des Charcas les principaux protagonistes des révolutions de 1809: le 25 mai à Chuquisaca, le 16 juillet à La Paz, le 10 août à Quito, ainsi que le 25 mai 1810 à Buenos Aires, et parce que dans son enceinte l'indépendance du Haut Pérou ou Charcas fut proclamée le 6 août 1825. Ce bel édifice appartient au quartier des Jésuites qui a débuté en 1592 pour le fonctionnement d'un collège, d'abord, et pour l'Université de San Francisco Xavier de Chuquisaca, fondé en 1624. Il comprend un grand cloître entouré de galeries d'un étage, sous des toits qui s'appuient sur des colonnes en pierre. Une grande grille de cèdre natif, cloutée de clous de bronze avec deux gros hachis, s'ouvre sur la Plaza Mayor. À l'arrière du cloître, devant le couloir voûté, se trouve ce qui était la Capilla Doméstica de l'Université. Celle-ci était destiné à la fonction de la Sala Mayor pour l'accomplissement des actes académiques les plus importants. Là ont exposé leurs thèses les aspirants au degré de Docteur de Charcas. Peu de temps après la fin de la guerre d'émancipation, dans cette Sala Mayor, à partir de juillet 1825, l'assemblée des députés des cinq provinces du Haut- Pérouconvoquée par le maréchal Sucre, se réunit par décret du 9 février, pour délibérer sur le destin du pays. Assemblée qui a décidé de proclamer l'indépendance le 6 août de cette année et a fonder la République Bolivar. Depuis lors jusqu'a 1898, dans cette magnifique enceinte, le Congrès bolivien se réunit. Ici la première constitution bolivienne fut approuvée, rédigée par le Libérateur Bolivar, ainsi que les lois fondamentales du nouvel Etat, et le Maréchal Sucre y preta serment en tant que premier président de la République, ainsi que d'autres dirigeants jusqu'au jour d'aujourd'hui. Depuis qu'il a cessé d'être le siège de l'Assemblée législative, ce bâtiment tricentenaire est devenu un dépôt de reliques historiques, de portraits de personnages qui forgerent l'histoire de la Bolivie, de collections de documents non publiés, de collections de brochures et de milliers de cartes et de plans, certains avec plus
de quatre siècles d'ancienneté. Elle possède également une riche bibliothèque spécialisée dans l'histoire et la géographie. La plupart de ces biens appartiennent à la Société de géographie et d'histoire " Sucre", fondée en 1886, et pendant plusieurs décennies, elles ont été acquises et collectées. Cette société prestigieuse et méritoire a été confiée, par décret suprême de 1939, à la garde et à la conservation de la Casa de la Libertad jusqu'en 1974, lorsque, par décret suprême du 25 novembre, la Banque centrale de Bolivie fut chargée de la réparation, des soins et du maintien du personnel qui y assiste. En 1983 par décret suprême du 3 août, élevé au rang de loi le 5 février 1986, la Banque centrale de Bolivie fut chargée de son bureau et de son administration générale. Le bâtiment lui-même, avec son Salon de l'Indépendance, anciennement la Chapelle des Jésuites, est sans aucun doute le plus grand monument civique et religieux de la Nation. Il constitue un joyau architectural et, en même temps, la relique historique la plus importante car en son enceinte fut forgée l'indépendance nationale, naquit
et fut baptisée la République bolivienne maintenant convertie en État plurinational.
Comme pour les autres musées, c'est un bel édifice, un patio rectangulaire typiquement colonial. Je commence par la premiere salle sur la droite, le Salon de l'Honneur.
Il est destiné à recevoir la visite de hauts dignitaires d'Etat et d'illustres personnages étrangers. Mis en place avec un ensemble de meubles français de la fin du 19ème siècle, dont deux superbes consoles et une tapisserie flamande, cette pièce présente un excellent portrait de Bolivar peint à Lima (1826) par Drexel, un retraité autrichien, ainsi qu'un grand portrait du général colombien Léon Galindo, de l'armée libératrice, qui exerçait d'importantes fonctions militaires dans la République.
General Leon Galindo Velez (1795 – 1866) – Haut personnage de l'indépendance américaine – Héros de Ayacucho et Junin – Libertador – Préfet de Potosi et Cochabamba – Chef de l'état major général, de l'armée bolivienne – Peinture et décorations données par les héritiers de la famille de Carlos Blanco Galindo
Les deux côtés montrent les effigies des généraux José Ballivián et José de Velasco, qui ont gouverné le pays.
"La chute de l'empire Inca" – Jean-Francois Marmontel
J'enchaine sur la salle au fond a droite, la Sala Virrainal. La Sala Virrainal (salle de vice-royauté), à travers un échantillon d'objets uniques et de portraits anciens, expose un voyage fascinant réalisé à partir de la période précolombienne,
avec la dynastie Inca, en passant par la période coloniale jusqu'à atteindre le premier cri de la liberté à La Plata (aujourd'hui Sucre), le 25 mai 1809.
Elle est présidée par un portrait du roi d' Espagne Carlos III, monarque progressiste qui a supprimé les Corregidores, dont les abus avaient provoqué la grande insurrection indigenale de 1780 au Pérou et Charcas. Les Corregidores, qui ont acheté leur poste pendant sept ans, ont été remplacés par les intendants loués par la Couronne (équivalent aux préfets actuels). Carlos III a supprimé le monopole commercial du port espagnol de Cadix et a autorisé les autres de la péninsule à échanger avec les colonies américaines ouvertes à l'échange mercantile. Ce trafic a favorisé le développement rapide des colonies et en particulier de ses principaux ports, tels que Buenos Aires, Montevideo, Valparaíso, El Callao et autres. Carlos III a commis la plus grave erreur d'expulser les jésuites de leurs dominions, une mesure désastreuse pour le développement des études universitaires et des missions sur les plaines tropicales. Le portrait de Viceroy Toledo, appelé "Solon péruvien", est également exposé pour son excellent travail législatif. Il a visité le territoire de Charcas en 1572, où il est resté pendant environ trois ans, certains à Potosí et d'autres à La Plata ( Sucre). De leur côté, les villas de Salta, Cochabamba et Tarija ont été fondées. Son excellent travail est terni par ses ordonnances sur le système de la "mita" dans les mines et par l'exécution de l'Inca Tupac Amaru, qui a résidé dans les montagnes de Villcabamba ( Pérou). Cette exécution lui a coûté la répudiation du monarque à son retour en Espagne. Également présent, le portrait de Charcas Docteur José Miguel de Antequera, procureur, envoyé pour pacifier le Paraguay, où il est considéré comme le précurseur de son autonomie. Juan José de Ségovie, Oidor qui provenait de l'Audiencia de Charcas et le premier Recteur Créole de l'Université de San Francisco Xavier, est représenté avec sa femme Manuela del Risco et Agorreta, femme de grande fortune et vêtue d'une jupe plissée, que les femmes du village (cholas) ont pris pour modéliser leurs jupes. Avant elles portaient une robe simple et lisse. La grande carte des colonies espagnoles d' Amérique du Sud, publiée en Espagne en 1775, révèle la grande extension de l'Audiencia de Charcas, qui couvre les environs du
Cuzco, du Pérou, au sud de Buenos Aires, comprenant le Paraguay et presque toute l' Argentine, entre le Pacifique et l'Atlantique. Une cote de maille et des armes de la période de la conquête de l'Amérique sont présentées dans une vitrine.
Dans cette salle, il y a trois barguenos incrustés et élégants des missions jésuites de Chiquitos, ainsi qu'un clavecin magnifique et rare du XVIIe siècle, construit à La Plata (aujourd'hui Sucre).
"Charcas dentro del Inkario" : L'expansion des Incas a travers le territoire Charcas se réalisa durantr le XVeme siecle. L'Inca Viracocha, aux alentours de 1438, avanca a partir des bords du lac Titicaca par le haut plateau jusqu'au lac Poopo, dominant les Karanqa; par la chaine orientale, ils auraient aussi gardé l'annexion des Charcas du nord. Pachakuti Inka, entre 1438 et 1471, conquit les Charcas et poursuivit par le Sud en dominant les Chichas et les Diaguitas; ce qui conclut cette incursiuon en la cote Pacifique de Tarapaca. Finalement l'Inca Tupac Yupanqui poursuit la conquete, juqu'en 1493, au Chili et au Tucuman, en passant par la sierra chiriguana, ou il construit diverses forteresses frontalieres. L'"empire des Incas", ou Tawantinsuyo, resta tronqué dans son développement par l'invasion européenne quand, souns forme pacifique ou violente, il essaya d'adapter ses structures sociales, économiques et politiques aux territoires annexes.
Pres de l'entrée sur la gauche, j'entre dans l'Ancien Sénat. Je ne pourrais pas prendre de photos comme je le veux, la salle étant envahie d'écoliers.
La chambre occupée par la Chambre des Sénateurs au siècle dernier est maintenant consacrée à la galerie des présidents, depuis le premier, le maréchal Sucre, jusqu'à Evo Morales Ayma. Complétez cette galerie avec des vêtements personnels, des armes, des cannes et des uniformes des leaders.
Au devant de la salle se trouve un buste gigantesque du Libérateur gravé dans un seul morceau de caroubier par l'artiste Mauro Nunez, flanqué par les trois drapeaux boliviens, celui de 1825, celui de 1826 et le drapeau actuel. Un autre drapeau, le dernier qui a flotté à Antofagasta le 14 février 1879 et a été abaissé par la petite fille Genoveva Rios avant d'être indigné par les envahisseurs chiliens, est stocké et affiché dans une vitrine. Les décorations, les cannes et les objets personnels de certains dirigeants sont visibles aux visiteurs. Dans la chambre basse, des modèles en relief et à l'échelle du lac Titicaca et de la ville de La Paz et ses contours, en 1850, attirent l'attention.
Ensuite, la salle du maréchal Sucre, avec des peintures représentant différents événements de sa vie (a vérifier). Mise en œuvre en 1995, année du bicentenaire de la naissance à Cumaná, Venezuela, le 3 février 1795, du fondateur de Bolivie, Antonio Jose de Sucre. Elle est présidée par un petit portrait d'époque, peint par Saturnino Pórcel, où la médaille présidentielle bolivienne est arborée et dans sa main droite se tient son célèbre message à la Nation. Un autre portrait à l'huile de lui en plus de celui de sa femme Mariana Carcelén, est exposé sur un mur latéral. Deux plans de la célèbre bataille d' Ayacucho décrivent la position des armées belligérantes et leurs mouvements tactiques. Il y a aussi une belle copie a l'huile du tableau péruvien sur la
capitulation d' Ayacucho signée par le général Sucre et le général Canterac, le chef royaliste, flanqué par ses états-majors.
"Capitulation de Ayacucho" : Signée par les généraux Sucre et Canterac - Bien que Sucre fut vainqueur absolu a Ayacucho et que resterent en son puvoir le Virrey la Serna, les chefs et officiels vaincus, ainsi que des prisonniers de troupe, en un noble geste de magnanimité, il accorda aux vaincus une capitulation honorable. Il rendit la liberté aux chefs et officiels espagnols, avec le droit d'utiliser leur uniforme et épée et les autorisa a retourner dans leur pays avec un salaire moyen jusqu'a leur embarquement au port avec passagers déja payés. En alternative, ile leur proposa de les recevoir avec les memes grades dans l'Ejercito Unido. Ce fut une capitulation tres généreuse qui transcende grandement celui qui l'approuve : "le Général Sucre".
Un portrait du dernier vice-roi du Pérou, José de la Serna, vaincu, blessé et emprisonné à Ayacucho orne un autre mur de la pièce. Une lithographie originale de D'Orbigny montre la Plaza Mayor de Chuquisaca et l'ancien palais archevêché qui a été occupé comme siège présidentiel par Sucre et d'autres dirigeants jusqu'à la fin du XIXème siècle. Un tableau se souvient de l'émeute du quartier de San Francisco, le 18 avril 1828, dans laquelle Sucre a été blessé quand il a tenté de l'épuiser personnellement.
"Emeute dans le quartier de San Francisco": A l'aube du 18 Avril 1828 le maréchal Sucre fut réveillé avec un rapport duquel s'était soulevé la troupe du quartier, incitée par le sergent argentin Cainzo et un autre péruvien, Sucre monta a cheval et, épée a la main, tenta de renverser les émeutiers mais fut recu avec des tirs de fusils. Il resta blessé au bras droit et fut emmené a son lit au Palais pendant que la troupe s'appropriait de la situation. Des membres du clergé, des dames et des chevaliers vinrent pour protéger le maréchal de crainte qu'il fut assassiné par les insurgés. Trois jours apres arriva le préfet de Potosi, Cnl. Francisco Lopez de Quiroga, avec une centaine de soldats pour rétablir l'order et sauver le maréchal blessé. Ainsi il le fit apres un combat serré dans les rues avec les soldats rebelles, mais Sucre décida de laisser le commandement de la République et se retira a la Hacienda de Nujchu pour récupérer sa santé.
Certains biens personnels du maréchal et les lambeaux tachés de son sang quand il a été blessé dans cette mutinerie sont conservés dans une vitrine. Dans une autre vitrine ne s'affiche que pour l'anniversaire du grand maréchal, la bannière glorieuse de la «Légion péruvienne», qui a tremblé victorieusement à Junin et à Ayacucho.
La visite de cette salle se termine devant le tableau de style "naif" sur le meurtre de Sucre le 4 juin 1830 dans la vallée de Berruecos ( Colombie).
"Le crime de Berruecos" : Sucre, qui s'était retiré a Quito pour la vie de famille et l'activité privée, fut nommé député de cette ville pour le Congres Constituant de la Grande Colombie, réuni a Bogota, qui l'élut son Président. Son labeur terminé, quand il rentra a Quito pour se réintégrer a sa famille, il fut assassiné sur un sombre sentier de la jungle de Berruecos, le 4 Juin 1830, par ceux qui voulaient éliminer le présumé successeur de Bolivar a la présidence de la Colombie, apres le renoncement du Libérateur.
Le sergent Caicedo, assistant du maréchal, l'enterra provisoirement dans le lieu du crime. Quelques jours apres, la veuve dona Mariana Carcelen, fit déplacer secretement son cadavre vers un autre lieu, de peur qu'il fusse profané par ceux qui tramerent le crime. A coté des restes du Maréchal furtent déposés ceux de sa petite fille Teresa, qui mourrut accidentellement, peu de temps apres, a l'age de trois ans.
Je me dirige vers la salle centrale pour le clou du spectacle, le Salon de l'Indépendance:
C'était à l'origine la Chapelle des Jésuites. Après leur expulsion, elle est devenue la Sala Mayor ou Aula Magna de l'Université de San Francisco Xavier. Dans cette salle, les principaux protagonistes des révolutions de Chuquisaca, de La Paz et de Quito en 1809 et de Buenos Aires en 1810 furent diplômés docteurs. La moitié des députés qui signerent l'acte d'indépendance des Provinces Unies du Rio de la Plata, à Tucumán en 1816, avait été diplômés dans ladite Sala Mayor, ainsi que plusieurs des signataires de l'Acte de l'Indépendance du Haut Pérou en 1825. Il suffirait d'appeler cette noble enceinte Salle de l'Indépendance, si elle n'avait pas été le siège de l'Assemblée délibérative qui proclamait l'autonomie de Charcas et créait la République de Bolivie. Dès lors, jusqu'en 1898, dans cette salle, le Congrès bolivien s'est réuni. Ici, les lois fondamentales du pays ont été approuvées et le Mariscal Sucre a été assermenté en tant que président constitutionnel de la Bolivie, tout comme d'autres dirigeants du pays le furent.
Bolivar
Cette salle est présidée par un grand portrait de Bolivar, peint à Lima par Gil de Castro, flanqué à sa droite par la figure de Mariscal Sucre et à sa gauche par le général José Ballivián, vainqueur à Ingavi de l'armée péruvienne qui a envahi le territoire. A côté du portrait de Sucre se trouve dans une urne l'épée guerrière qu'il a tenu victorieusement à Ayacucho. Le portrait de Ballivian tient à sa droite l'épée d'Ingavi, également gardée dans une urne. Derrière la grande table de la tessière, couverte de tissu rouge, se dresse le trone qui occupait l'archevêque de La Plata dans les actes académiques de l'Université; Aujourd'hui, ceci est effectué par le Président de l'Assemblée plurinationale ou le Président de l'Etat. Le plafond mudéjar de l'ancienne chapelle des jésuites, rouge et vert, date du 17ème siècle, ainsi que la maçonnerie mitoyenne attachée aux parois latérales.
Dans cette
salle, le chœur est superbement sculpté et dorado a la hoja il y a presque quatre siècles.
Au pied des chaises attachées aux murs, se trouvent des sièges de l'Université des Jésuites, verts et en or, utilisés pour l'utilisation d'invités spéciaux aux cérémonies de cette enceinte. Sur une colonne de pierre est exposée dans une urne l'acte d'indépendance du haut du Pérou, document de très haute valeur, matrice de la création de la République.
Acte d'indépendance du Haut Pérou, maintenant Bolivie : "Déclaration: La représentation souveraine des provinces du Haut Pérou, profondément pénétrée par le grand et immense poids de sa responsabilité envers le ciel et la terre, en prononçant le destin futur de ses principes, se dépouillant pour le bien de la justice de tout esprit de partialité, d'intérêt et de vues privées; ayant imploré, avec soumission et ardeur respectueuse, l'assistance paternelle du Saint Créateur du monde, et tranquillement au fond de sa conscience par la bonne foi, l'arrestation, la modération, la justice et les profondes méditations qui président à cette résolution, déclare solennellement au nom et au pouvoir absolu de ses dignes représentants: Que le jour heureux est venu lorsque les vœux inaltérables et ardents du Haut Pérou, en s'émancipant du pouvoir injuste, oppressif et misérable du roi Fernando VII, mille fois corroboré par le sang de ses Fils, avec la solennité et l'authenticité du présent, et de cesser dans cette région privilégiée la condition dégradante de la colonie de l' Espagne, avec toute la dépendance, à la fois et de ses monarques actuels et postérieurs: qu'en conséquence, étant en même temps intéressant pour son bonheur, pour ne pas s'associer à aucune des républiques voisines, s'érige un état souverain et indépendant de toutes les nations, proteste à la face de la terre entière, que leur volonté irrévocable est de se gouverner pour soi-meme, et d'être régis par la constitution, les lois et les autorités qu'ils donnent eux-mêmes et croient être plus propices à leur bonheur futur dans la classe de la nation et le soutien inaltérable de sa sainte religion catholique et des sacro-droits de l'honneur, de la vie, de la liberté, de l'égalité, de la propriété et de la sécurité. Et pour l'invariabilité et la fermeté de cette résolution, ils sont liés, unissent et compromettent, au moyen de cette représentation souveraine, à la soutenir de manière si ferme et héroïque que, si nécessaire, ils sont consacrés avec plaisir à leur accomplissement, à leur défense et à leur inaltérabilité, à leur vie même avec les atouts, et tout ce qui est cher aux hommes. Veuillez contacter la personne appropriée pour publication et diffusion. Donné dans la salle des séances le 6 août 1825, signé par notre main, et approuvé par nos secrétaires adjoints. "
Conclusion : un must-see, qui permet de bien comprendre l'histoire du pays. | | À: Breizhdub · 9 octobre 2017 à 14:48 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 19 de 93 · Page 1 de 5 · 5 412 affichages · Partager MUSEO NACIONAL DE ETNOGRAFIA Y FOLKLORE Il est 10h30, le temps d'aller visiter un autre musée, et il en restait un que je tenais a voir, le musée National d'Ethnographie et de Folklore. Entrée 15 BOLs, photos interdites sauf dans le patio.
Comme d'habitude, c'est un bel édifice, constitué de deux patios adjacents. J'ai un peu peur de voir les memes choses qu'au musée Ethnographique de La Paz, il n'en sera rien. Les expositions sont totalement différentes. Il y a 4 salles:
- Salle 1 : "Retablos et pierres saintes": La matérialité des Wak'as : des dizaines de retablos sont exposés, tels que "Retable de Saint-Antoine de Padoue", "Retable de Saint-Jean Baptiste" / des croix tres originales du Christ crucifié / des dizaines de pierre saintes, telles que "Piedra Santo con Virgen del Carmen", "Piedra Santo con Virgen de Guadalupe". Les pierres saintes sont un symbole de protection de la famille et ses biens.
- Salle 2 : "Prendedores, topos, y mujeres" : des dizaines de topos / parle de l'évolution de la femme a travers l'histoire
- Salle 3 : "Alasitas: donde crecen las illas". Divers petits objets comme l'Ekoko / objets de la vie moderne
- Salle 4 : "La Chawa del Cielo : los animales celestiales y el ciclo anual altiplanico desde la biographia social de un objeto. Cette salle m'a paru etre en cours de construction car il n'y avait aucune piece.
Conclusion : le musée d'Ethnographie de Sucre est un bon complément a celui de La Paz. Si vous n'avez le temps d'en voir qu'un préférez celui de La Paz, beaucoup plus fourni. | | À: Breizhdub · 9 octobre 2017 à 14:51 Re: Trois semaines en Bolivie par Breizhdub Message 20 de 93 · Page 1 de 5 · 5 411 affichages · Partager PREPARATION POUR TUPIZAIl est midi et les musées ferment, je décide d'aller a la gare de bus, en taxi, pour d'une part réserver le bus pour Tupiza, d'autre part résoudre une énigme que je n'ai pas résolue lors de la préparation du voyage, a savoir si il y a des bus qui font Sucre -> Tupiza sans connexion, car de ce que j'avais lu sur les forums, il n'y avait que des bus qui faisaient ce trajet en passant par Potosi. J'aimerais éviter la connexion. J'arrive a la gare, l'affaire sera pliée en 5 minutes. Je vais voir la dame du centre d'informations.
- "Estoy buscando a un bus que se va de Sucre a Tupiza directamente, se puede?"
- "Claro que si!"
Elle me donne la liste des compagnies, je lui demande la meilleure, elle me conseille Trans Real Audiencia, car ce sont des bus cama. Je vais au comptoir de ladite compagnie, la réservation est expéditive. Sucre -> Tupiza, bus cama, 100 BOLs, départ demain soir a 20h, etre présent a 19h30, arrivée a Tupiza 5h du matin, soit 9h de trajet. Retour dans le centre pour réserver l'hotel, sur Booking toujours, je prends la chambre simple la moins chere : Hotel Anexo Mitru, 2 nuits, 150 BOLs. A la station de bus, j'ai pris en photo le panneau des horaires de bus, si ca peut en aider certains, mais elle n'est pas exhaustive puisque déja il n'y a pas Tupiza:
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