Cholula – Boissons et autour de la Pyramide
En début de soirée, sur le retour vers l’hôtel, un bar sympathique nous interpelle : la
Mezcalería située sur 6 Norte, au coin avec 6
Oriente. Il doit y avoir de l’ambiance plus tard dans la soirée mais pour l’instant, nous sommes pratiquement les seuls clients. Y se désaltère avec une
ale artisanale. Quant à moi, toujours intrigué par les spécialités locales, je prends un
pulque. J’en avais déjà goûté une ou deux fois et ça m’avait bien plu. C’est une boisson qui me rappelle le «
siasser wii », le vin nouveau Alsacien qu’on déguste avec des noix et du «
büra brot » (« pain paysan »), ou le «
sàátho » qu’on fait avec du riz gluant et qu’on laisse douillettement fermenter dans la paille de riz dans le nord-est de la
Thaïlande, ou encore le «
tuak », ce vin de palme des îles Indonésiennes.
Des breuvages bien rafraîchissants, légèrement alcoolisés, qui se boivent facilement mais attention aux résultats...... Celui-ci est un poil sucré à mon goût.... Le tout pour 120 pesos.
Le lendemain matin, nous allons voir
la pyramide de Cholula. C’est la plus grande pyramide jamais construite en
Amérique Centrale et, dit-on, la plus grande au monde. C’est bien moins connu que la grande pyramide de Gizeh, qui est plus haute mais moins volumineuse.
La pyramide a été construite en plusieurs phases s’étalant sur plus d’un millénaire. Elle était dédiée au dieu Quetzalcoatl, le fameux Serpent à Plumes. On la remarque de très loin. C’est une des « cartes postales » les plus emblématiques du
Mexique : une magnifique église de couleur orange, construite au son sommet de la pyramide, se détache sur célèbre volcan
Popocatépetl en arrière-plan.
Sans nul doute, les Espagnols ont construit cette église en remplacement d’un temple indigène qu’ils n’ont pas manqué de détruire.
Cette première photo montre bien pourquoi les Indiens ont donné son nom au volcan : « Popocatépetl », ça signifie
« la montagne qui fume « en
nahuatl. La photo n’est pas de moi, je l’ai empruntée au musée que nous allons voir plus tard (j’anticipe). On ne voit pas ici la pyramide en son entier, on n’en voit que le sommet, mais on est frappé par l’écho qu’elle donne de la pyramide naturelle et majestueuse du volcan. Il n’est pas difficile de voir pourquoi
Cholula, au pied du volcan, était un lieu sacré pour les Indiens, et pourquoi ils y avaient construit cette pyramide.
Cholula était aussi un lieu d’une importance primordiale avant l’arrivée des Espagnols. Deux grands axes de communication s’y croisaient, venant de Tenochtitlan : vers la côte des Caraïbes, et vers la région de
Oaxaca et de là vers l’
Amérique Centrale.
Cholula était déjà bien développée il y a 2000 ans et devait avoir des relations commerciales avec Teotihuacán.
Nous nous approchons de la pyramide. Bien des gens avant nous avaient eu un peu de mal à y voir une construction artificielle car elle est entièrement recouverte de végétation. Nous achetons des billets pour la visite des ruines mises à jour à sa base – 75 pesos pp. Disons-le tout de suite, il n’y a pas besoin de billet pour aller au sommet et visiter l’église. Les ruines ne sont peut-être pas exceptionnelles si on a déjà vu des sites comme Teotihuacán,
Monte Albán,
Palenque etc. Il faut reconnaître que les fouilles archéologiques n’ont peut-être fait qu’»effleurer» le site jusqu’à présent. Et maintenant que nous y sommes, c’est une balade agréable autour de la pyramide et nous avons des vues bien dégagées sur l’église. Il n’y a vraiment que sur le côté ouest qu’on trouve un ensemble qui ressemble vraiment à grand-chose, probablement le fruit d’une reconstruction récente : les deux premiers étages d’une pyramide avec une volée de marches, ce qui n’est pas sans rappeler les pyramides de Teotihuacán.
Comme d’habitude, il y a dans ce parc archéologique plusieurs panneaux expliquant tout un tas de choses, en Espagnol et en Anglais. On ne manque pas de rappeler aux visiteurs cette triste affaire du massacre de
Cholula, «
la matanza de Cholula ». Ce qu’on dit ici des guerriers indigènes qui accompagnaient Cortès est complètement différent de ce qu’en dit Christian Duverger. Il aurait eu une escorte de 5000 guerriers de Tlaxcala et de 500 guerriers de Cempoala – Cempoala (ou Zempoala) étant la ville principale des Totonaques. On est loin des « 100,000 guerriers Totonaques » de Duverger. Et compte tenu de ce qu’on ne parle par la suite que de quelques milliers de guerriers Aztèques et de quelques milliers de morts, Aztèques et gens de
Cholula confondus, on peut penser que « milliers » est plus réaliste que « centaine de milliers ». Je colle le passage en question, vu sur un panneau, en Espagnol mais certains pourront facilement le lire.
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