07/08/2013
Avant d'entamer le récit de ce dernier jour, nous saluons tous ceux qui nous ont encouragés pour cette tache un peu laborieuse. Nous remercions ceux qui nous ont apporté de précieux renseignements et ceux qui ont fait leurs propres récits de voyage, dont nous nous délectons. Nous nous réjouissons d'avoir pu apporter quelques idées à certains.
Après un gros petit-déjeuner, le taxi nous emmène vers le palais Vimanmek dont le billet d'entrée est jumelé à celui du Grand Palais. Il semble délicat d'y accéder, plusieurs avenues sont vides de véhicules et au bout on distingue des barrages de police.
A certains endroits, des dizaines de cars anti-émeutes sont stationnés, c'est là que nous nous rendons compte que le déploiement des forces de l'ordre est conséquent.
Nous allons voir à l'un des barrages, ça fait une impression bizarre. En plus, les gars sont tous hilares en nous voyant arriver. Le chef nous fait comprendre qu'aujourd'hui on ne passe pas. Il faut se replier sur le plan B.
Le taxi étant parti, nous allons vers des étudiants qui attendent à un arrêt de bus. Ils nous expliquent gentiment quel bus prendre et nous voilà dans l'un de ces vieux machins qu'on voit circuler dans
Bangkok, souvent bourrés à craquer mais le nôtre est vide à cette heure de la matinée. Le tarif de ces bus est minime. On nous fait descendre près d'un canal que nous devons longer pour rallier notre destination. Nous apercevons notre dernier varan en franchissant un petit pont pour piétons. Nous l'appelons pour lui dire adieu, il s'arrête de nager et, très intéressé, se redresse pour écouter ce que nous avons à lui dire.
Du côté de la rive opposée, nous longeons encore des dizaines de tentes où des compagnies entières de policiers anti- émeutes meublent leur temps d'attente. Manifestement, ils nous trouvent tous très comiques. Il y a toujours un chef qui se dirige vers nous pour savoir ce qu'on fait là. Il se retrouve à faire pour nous le travail de l'office du tourisme. C'est un peu surréaliste, à part ça il n'y a pas âme qui vive.
Nous avons eu la bonne idée de vouloir visiter le wat Benjamabopitr. C'est un temple qui semble comme neuf, il y a relativement peu de visiteurs, suffisamment de choses à voir pour mériter le détour. Avec un beau bouddha sur fond bleu, un ensemble de statues stylées dans la cour intérieure, plusieurs jolis bâtiments. Et au milieu coule un mini-klong...
Nous nous reposons un peu sur un banc et méditons aux satisfactions de ces dernières semaines. Soudain, un bruit sourd : un objet s'est écrasé à un mètre du visage de madame ! On dirait une noix de coco mais ce n'est pas ça. Pas non plus un durian. En tout cas le fruit à coque dure s'est littéralement disloqué au sol. Incrédules, nous regardons en l'air.
Oui, il y a bien des fruits comme ça sur cet arbre, mais tous de l'autre côté. Nous avons failli nous prendre la calebasse sur la caboche, et encore le seul fruit de tout l'arbre qui pendait du côté du chemin. Une vengeance des nombreux fruit shakes que nous avons éliminés ?
En retournant sur nos pas, nous prenons la police à revers. Mais vous faites quoi, là ? On cherche un taxi parce que là nos pieds sont complètement grillés. Ah, un taxi ? Et le gradé s'avance, stoppe d'autorité un taxi et nous ouvre la porte. Elle est pas belle la vie ? Dire que si quelques minutes plus tard des manifestants surgissaient, les mêmes gars sympas leur frapperaient la tête à grands coups de matraque...
Avant de nous restaurer, nous avons encore le temps de faire un saut au Suan Pakkard Palace sur Ayuttayah Road.
Complètement coincé entre buildings, ponts aériens et grande route principale se trouve un ensemble d'anciennes maisons traditionnelles. Le guide francophone est inclus dans le prix du billet. A vrai dire, quand en Asie on dit francophone, c'est vrai que c'est du français, mais il faut traduire quand même. Il ne faut pas trop avoir tendance à partir facilement d'un fou rire, mais c'est ce qui nous guette. Nous constatons une fois de plus notre grande réticence à suivre quiconque comme des toutous. Nous prenons notre mal en patience dans la visite des pavillons, du musée avec quelques objets assez intéressants, du jardin. Dans l'un des bâtiments, il y a une reconstitution animée d'une bataille entre deux armées mythiques qui tient du brico-historico-comique. Le tout n'est pas mal, pas forcément indispensable non plus.
Bien entendu, le temps a passé très vite, il faut maintenant retourner une dernière fois à l'Harmonique. Les deux mamies qui sont toujours ensemble dans la première pièce après l'entrée nous reconnaissent facilement et ça rigole. Elles doivent se dire qu'on a pris un abonnement. En fait, on prendra provisoirement un ventre de bouddha.
Malgré tout, compte tenu de la chaleur qui nous a souvent fait boire le midi au lieu de manger, associée au taux d'humidité, compte tenu de toutes ces collines à gravir et de toute cette marche à pied tout en contemplant, nous revenons chacun avec deux kilos de moins.
Avec surtout le souvenir du bon accueil qui nous a été réservé pratiquement partout, l'omniprésence des sourires et la beauté de ces paysages de l'
Asie du sud-est.
Si les vents nous sont favorables, nous reviendrons l'année prochaine avec nos mots et nos images du nord-
Laos, d'une partie de la
Thailande du nord ainsi que de nouveaux lieux sur
Bangkok.