Bonjour à tous,
dans ces moments où la distanciation sociale est de mise, cela peut être l'occasion de revoir notre façon de vivre, de repenser notre rapport au corps. Mais aussi de découvrir tout un tas de nouvelles choses. J'ai donc décidé de vous partager le résumé d'un livre sur la médecine traditionnelle indienne, qui m'a semblé fort intéressant. Je vous présente donc ici les bases de l'Ayurvéda, cette médecine indienne ancestrale qui tend cependant à se voir distancée par la médecine allopathique en
Inde, car plus rapide pour soulager les douleurs mais aussi moins efficace sur le long terme.
Découvrons ensemble.
"Lorsque l'alimentation est mauvaise, les médicaments ne sont pas utiles. Lorsque l'alimentation est bonne, les médicaments sont inutiles". -- Proverbe reposant sur la science de la nutrition ayurvédique.
Nous nous tournons ici sur les bases de l’Ayurvéda, cet article porte sur sa découverte et ne saurait en rien être complet face aux connaissances profondes nécessaires à la maîtrise de cette dernière.
Table des matières - Tradition
- Découverte de l’Ayurvéda
- Préservation de la santé
- Éléments de la Nature
- Les 3 gunas
- Les 5 éléments
- Les 3 dochas
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- Tradition
- Découverte de l’Ayurvéda
L’Ayurvéda est une médecine naturelle vieille de plus de 5000 ans. Elle fut transmise de maîtres à apprentis à travers les siècles, induite à l’origine par les profondes connaissances des Rishis (sages de l’
Inde antique). Elle est considérée comme la plus vieille médecine existante, et continue d’être enseignée sur les cinq continents. L’
Inde étant son berceau, l’enseignement que l’on peut tirer de son étude est le plus pur et complet en
Inde. Le plus ancien écrit d’enseignement des principes de l’Ayurvéda,
Charaka Samhita, fut créé par le sage Charaka au 2e siècle qui s’est inspiré du sage ancien Agnisava.
Etymologiquement,
Ayu signifie « vie » et
Veda se définit par « connaissance » et « science ».
Aujourd’hui, l’Ayurvéda se compose de huit principales branches : la médecine générale, la chirurgie, l’otho-rhino-laryngologie, l’ophtalmologie, l’obstétrique, la gynécologie, la pédiatrie et la gériatrie. La chirurgie en étant l’ultime recours; elle fut fondée par le sage Suchruta il y a environ 2000 ans. Il a découvert des techniques que la médecine moderne ne découvrit que bien plus tard (la dissection, les broches osseuses internes, les
marmas – points corporels en relation avec les organes vitaux.) Parallèlement, l’acupuncture, science tirée de la médecine chinoise, repose sur les
marmas pour trouver les canaux énergétiques passant dans le corps et pour ainsi rétablir un équilibre énergétique favorable à une bonne santé corporelle.
L’Ayurvéda considère l’être humain dans sa totalité (corps, esprit, cœur), reposant sur le principe que l’esprit est rattaché au corps de manière indissociable. La maladie est alors le reflet d’un déséquilibre plus profond et plus général que le simple déséquilibre de la santé. Le mental est donc la racine de toute maladie. Les sages indiens appellent ce déséquilibre pragyaparadqui signifie littéralement « l’erreur du mental ». Le mental insuffle le déséquilibre qui se traduira en maladie organique. Le lien mental-corps est profond et puissant. Dans toute maladie, un apprentissage est à prendre en compte. Il est alors avisé de se demander « pourquoi suis-je malade maintenant ? », « qu’est-ce-que cela peut m’apprendre de plus profond ? ».
Traiter une maladie est redonner l’équilibre corps-esprit. Les traitements ayurvédiques ne se contentent pas de faire disparaître les symptômes et douleurs issus de la maladie (comme le fait la médecine moderne allopathique), ils renforcent aussi les défenses immunitaires naturelles de l’organisme et l'aident donc à traiter la maladie de lui-même. Être en bonne santé c’est avoir une santé parfaite due à l’équilibre corps-esprit.
Le but de l’Ayurvéda est d’éliminer pragyaparad.
L’Ayurvéda est basé sur la philosophie de la création, matérielle comme immatérielle. Cette philosophie est appelée
Samkhya (« connaître la vérité »). La création résulte de deux énergies, l’une mâle (
Purucha), l’autre femelle (
Prakriti).
Purucha représente l’absolu, l’existence pure car sans forme, les couleurs et les attributs. Tandis que,
Prakriti a une forme, c’est la force créatrice en action, la Nature, la Source de la vie humaine. La médecine traditionnelle chinoise présente les mêmes énergies mais les a appelés
Yin et
Yang.
L’Ayurvéda, sous la forme de médecine générale, se compose de différents soins. Selon les besoins de la personne malade, le praticien ayurvédique dispose de plusieurs champs d’action : massages ayurvédiques, nutrition spécifique, médicaments à base de plantes ayurvédiques, nettoyage interne du corps par ingestion de potions de plantes, méditation de l’esprit pour en libérer le négatif, yoga
etc.
2.
Préservation de la santé
Orienté vers la prévention de la maladie, l’Ayurvéda fournit des traitements efficaces qui ont pour but d’extirper la maladie de sa source sans les effets secondaires de la médecine allopathique. Cette médecine traditionnelle et naturelle indienne est scientifique car l’expérience a prouvé son efficacité et globale car elle prend en considération aussi bien le corps que l’esprit. Attention toutefois, le terme « scientifique » ici n’a pas la même connotation que ce que l’on pourrait en comprendre lorsque l’on évoque qu’une médecine est scientifique nous pensons bien souvent que la chimie entre en jeu – notamment pour les médicaments allopathiques. Ici, l’Ayurvéda est scientifique uniquement par la preuve de son efficacité à travers les âges et les méthodes.
La science de la nutrition ayurvédique fournit la nourriture convenant le mieux à l’équilibre corps-esprit, selon la constitution, l’âge et les nécessités de la santé. Elle tient compte de l’influence des saisons et des horaires de la journée. Ainsi, quand et comment nous mangeons induit notre état de santé et d’équilibre.
II.
Éléments de la NatureDu point de vue de l’Ayurvéda, la vie est un phénomène qui combine la matière, le sens, l’esprit et la conscience.
- Les 3 gunas
Les
gunas sont les caractères de base de la Nature, ils en sont les attributs premiers.
1er
guna : Sattva, qui signifie lumière, perception, intelligence, pureté et harmonie.
2e
guna : Rajas, représentant l’énergie, l’activité, le mouvement et la turbulence.
3e
guna : Tamas, qui définit l’inertie, l’obscurité, la paresse, l’ignorance et la résistance.
La création entière du monde est le jeu de combinaison des 3
gunas, son évolution (développement progressif) est accomplie par ces derniers.
À la base se trouve l’activité. Rajas (rajo-guna) crée l’impulsion, la force nécessaire à transformer une étape en une nouvelle est Sattva (sato-guna), et le Tamas (tamo-guna) freine ou retarde le processus (qui permet de maintenir l’état déjà acquis dans le but d’en faire une base pour l’étape suivante).
Les 3
gunas doivent obligatoirement être ensemble.
D’après le grand sage Maharishi Mahesh, les 3
gunas sont présents dans chaque objet et dans chaque être vivant. L’un d’eux prédomine, les deux autres sont secondaires. Un individu dominé par Sattva exprime la pureté, la vérité, l’honnêteté, l’humilité, le bien pour tout et tous. S’il est dominé par Rajas il exprimera la puissance, le prestige, l’autorité, le commandement. Tandis qu’une domination par Tamas donnera un individu peureux, servile, ignorant et obscur.
2.
Les 5 élémentsLes 5 éléments de la Nature sont ainsi connus : Ether Air Feu Eau et Terre.
Sattva donne l’Ether (la pureté).
Rajas donne le Feu (l’énergie).
Tamas donne la Terre (la lourdeur, l’inertie).
3.
Les 3 doshas (humeurs)
Les doshas, en Ayurvéda, sont l’expression des 5 éléments, les constituants directs de la matière animée et inanimée. Ils constituent
Prakriti dans l’organisme : la combinaison des 5 éléments crée les 3 doshas en différentes proportions dans les tissus de l’organisme.
1er
dosha : Vata (Ether + Air)
2e
dosha : Pitta (Feu + Eau)
3e
dosha : Kapha (Terre + Eau)
۞Vata
Vata est sec, froid, léger, rugueux, clair, subtil et mobile. Il est de nature instable et changeante. C’est le
dosha le plus puissant parmi les trois, il est la force vitale par excellence.
Lorsqu’il est en déséquilibre c’est le plus apte à créer des maladies et il entraîne souvent les autres
doshas à se déséquilibrer.
Dans son état normal, Vata maintient l’énergie, la volonté, le mouvement, la respiration, il équilibre les tissus, préserve l’acuité des organes et des sens et libère des impulsions.
Lorsqu’il s’aggrave, il crée une sécheresse corporelle, une coloration sombre des urines, un individu frileux, des tremblements, des gaz intestinaux, la constipation, un affaiblissement, l’insomnie, l’affaiblissement des sens, une fatigue chronique, de la nervosité, des paroles incohérentes.
Le siège de Vata se trouve dans le côlon, les hanches, les cuisses, les oreilles, les os et le sens du toucher.
۞ Pitta
Pitta est chaud, léger, fluide, subtil, aigu, doux et clair. Il contrôle la chaleur, la température, les réactions biochimiques.
Dans son état normal, il permet une bonne digestion, une température corporelle idéale, il gère la faim et la soif de manière adaptée, gère le sens de la vision, la brillance naturelle de la peau, l’intelligence, la détermination, le courage et la souplesse du corps.
Lorsqu’il s’aggrave, Pitta crée une coloration jaunâtre des urines, des selles, des yeux et de la peau, une faim et une soif anormales, des démangeaisons, une sensation de chaleur et une difficulté à s’endormir.
Le siège de Pitta se trouve dans l’intestin grêle, l’estomac, la sueur, le sébum, le sang, le plasma et le sens de la vision.
۞ Kapha
Kapha est froid, humide, lourd, lent, paresseux, stable, doux, onctueux, dense et sombre. Il maintient la substance, le poids, la cohérence du corps.
Dans son état normal, il est responsable de la fermeté et de la stabilité du corps, de l’entretien des fluides organiques et de la lubrification des articulations et il représente l’amour, la paix et le pardon.
Lorsqu’il s’aggrave, Kapha crée une diminution de la capacité digestive, une hypersécrétion et une accumulation du mucus, la fatigue, une sensation de lourdeur, la pâleur, il donne un individu frileux, une respiration difficile, des toussotements, une prise de poids importante et un sommeil excessif.
Le siège de Kapha se trouve dans les poumons, la gorge, la tête, le pancréas, les côtes, l’estomac, le plasma, la graisse, le nez et la langue.
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La découverte et l’introduction de l’Ayurvéda s’arrête ici pour cet article. Si cela a éveillé en vous un désir d’apprentissage plus profond et complet de cette médecine naturelle traditionnelle indienne, je vous invite à consulter le livre dont je me suis inspirée pour cet article :
L’ayurvéda : médecine traditionnelle de l’Inde – Samir Azar – 2003. Ci-dessous se trouvent quelques liens qui peuvent vous être utiles dans la compréhension et l’expression de pragyaparad.
Vous souhaitant à tous et à toutes, une santé optimale et une conscience avertie.
Caroline. L