Pacific Northwest Motorcycle Trip Genevois · 21 août 2014 à 4:04 · Une photo 71 messages · 13 participants · 6 577 affichages | | | 21 août 2014 à 4:04 · Modifié le 21 août 2014 à 15:15 Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 1 de 71 · Page 1 de 4 · 3 859 affichages · Partager Comment faire pour ne pas repartir sur les routes US lorsqu'on est un passionné de grands espaces, de moto et d'évasion ? Si rouler en Europe, pour des escapades plus ou moins longues, plus ou moins loin, suffit déjà à notre bonheur, goûter au bitume US a une toute autre saveur.
Une saveur que nous avions déjà testée en 2012 lors d'une mémorable traversée du continent nord-américain entre la Floride et la Californie. Plus qu'un amuse-bouche, déjà un plat principal, accompagné même du dessert tant le plaisir fut au rendez-vous. Dès lors, comment résister à un tel menu, rouler, profiter des espaces, découvrir et avaler des miles dans cette Amérique fascinante et envoûtante. Un goût de "reviens-y" persistant, presque un appel.
Comme en 2012, pas de voyage de groupe, pas d'organisation extérieure, juste la liberté de choisir son itinéraire, son rythme et sa façon de vivre le trip. Une préparation évidemment de longue haleine, pour définir un itinéraire, équilibrer les étapes quotidiennes, ne pas rater l'immanquable, tout en gardant la liberté de rouler où l'envie veut bien nous mener.
Après avoir connu la fameuse traversée, version sud, empruntant des chemins souvent bien loin des hordes touristiques, traversant des endroits de bout du monde, après avoir été abreuvés de musique dans les bars de Nashville et de Memphis lors d'un autre périple, après avoir apprécié les belles demeures coloniales des demoiselles Caroline, après la jeune Histoire américaine dans les environs de Washington DC, un autre coin nous sautait aux yeux : le Pacific Northwest à travers la Californie du nord, l' Oregon et l'état de Washington. La nature, l'Océan et sa fameuse façade pacifique, des villes à découvrir comme Portland et Seattle, des parcs et autres beautés naturelles comme Crater Lake ou encore les abords de la Colombia River et son Mont Hood qui la domine, une Amérique sans doute moins tape-à-l'oeil que New York, Vegas ou L.A., les grands parcs de l'Ouest ou la Floride. Une autre Amérique, celle que nous recherchons, plus profonde, plus vraie, plus authentique.
Des contrées à visiter en Harley-Davidson, comment aurait-il pu en être autrement après ce que nous avons vécu en 2012 ? Comme précédemment, c'est vers Eaglerider que nous nous sommes tournés pour louer l'engin qui nous servira de monture 3 semaines durant. Une Electra Glide off course, pour le confort, pour les bagages et sans doute parce que c'est la moto idéale pour avaler des miles. Eaglerider ne garantit pas le modèle désiré, mais les échanges par mail ont été si cordiaux que nous n'avons jamais eu de doute sur le fait que nous l'aurions avec nous.
Début du trip : Los Angeles. Parce que les vols y sont nombreux, parce que c'était la fin de notre périple de 2012, parce qu'Eaglerider est juste à côté de l'aéroport, et parce qu'il faut bien commencer quelque part. De toutes nos recherches, c'est Air France qui avait le meilleur ratio prix/horaire et même si les nombreuses grèves qui font d'elle une compagnie à risque (de ne pas partir, on s'entend) nous faisaient hésiter, nous avons finalement opté pour ce choix. A peine 45 minutes de vol entre Genève et Paris, 2 heures d'attente à CDG avant d'embarquer dans son Altesse A380 pour un vol d'environ 11h30 pour rallier la Cité des Anges. Cette année, les Américains ont réussi à inventer une nouvelle mesure sécuritaire : tous les appareils électroniques embarqués doivent pouvoir s'enclencher. Les contrôles aléatoires menés par le personnel au sol a donc retardé le décollage du vol de plus de 45 minutes, plus de 150 passagers ayant dû faire des démos de leur téléphone portable, de leur tablette ou notebook. Inutile de dire que voler avec le géant des airs a aussi motivé notre décision d'emprunter Air France. Un monstre que les vents de l'Atlantique Nord ont de la peine à bouger, un aéronef silencieux et pour couronner le tout, un très bon service à bord.
L'arrivée à Los Angeles secoue un peu l'avion quand il perd de l'altitude et de la vitesse. C'est au moment où le train rencontre la piste qu'on se rend vraiment compte du poids de cet engin. Aucun autre avion ne pose de la sorte. Le débarquement se fait assez rapidement compte tenu du fait que nous sommes près de 500 passagers. Ce qui est par contre nettement moins rapide, c'est le passage des douanes, Une quarantaine de guichets, mais surtout un ballet incessant de gros porteurs qui amènent leur lot de touristes et visiteurs. Du coup, une heure est nécessaire pour franchir les contrôles des services de l'immigration. Nous avions choisi le Travelodge LAX pour notre première nuit sur le sol US. Une navette gratuite circule toutes les 30 minutes entre l'hôtel et les arrivées des vols internationaux. Facile à trouver grâce aux indications de l'aéroport (un panneau rouge annonçant les "hotels shuttle"), l'emplacement pour attendre la navette en question est devant la sortie, sur la voie centrale.
Le Travelodge est bien placé sur le Century Blvd, près de l'aéroport et près d'Eaglerider, avec un Denny's pour se restaurer juste à côté. Une fois les sacs posés dans la chambre, nous appelons Eaglerider qiu nous annonce que notre Electra Glide n'attend plus que nous. Un chauffeur de taxi devan l'hôtel veut nous prendre 25 $ pour nous y emmener, alors que le magasin est à environ 2 miles ! Nous attrapons plutôt un taxi à la station-service voisine et 10 $ plus loin, nous voilà chez Eaglerider. Quelques formalités administratives avec le sympathique personnel et nous voilà prêts à prendre possession de notre compagne de route pour les trois prochaines semaines. Une Electra Glide, 35'000 miles au compteur, plus toute neuve donc. Mais ne faisons pas la fine bouche, peu importe son âge, l'essentiel est qu'elle assure...
Retour à l'hôtel pour vider nos sacs dans les sacoches et le tour-pack. Tout rentre parfaitement, il y a même un peu de marge. Demain, nous enverrons les sacs vides par la poste à notre dernière adresse à San Francisco, une chambre trouvée via Airbnb. Le couple de filles qui va nous héberger nous a donné son accord et ainsi nous n'aurons pas à trimballer les 2 sacs vides. Demain toujours, début de l'aventure, on prend la route direction nord, pour une première étape le long du Pacifique. | | À: Genevois · 21 août 2014 à 9:32 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 2 de 71 · Page 1 de 4 · 3 801 affichages · Partager Je vais adorer cette balade ! Alors vite, partons pour la suite du voyage
Dolma | | À: Genevois · 22 août 2014 à 15:48 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 3 de 71 · Page 1 de 4 · 3 711 affichages · Partager Pas d'échauffement ni vraiment de mise en bouche. 260 miles de la journée, plus de 400 kilomètres.
Sortir de Los Angeles n'est pas compliqué. Enfin, en tous les cas depuis le Century Boulevard... En effet, il ne faut que quelques centaines de mètres pour récupérer la PCH 1, la fameuse Pacific Coast Highway en prenant Sepulveda South. La route traverse ensuite Marina del Rey (en passant devant Bartel's, une des plus célèbres agences Harley de la côte ouest) Venice et Santa Monica, avant de tirer vers Malibu. La circulation est évidemment chargée, voire surchargée. Los Angeles ne trahit pas sa réputation à ce sujet. Le soleil est de la partie, même si le fond de l'air est bien frais. Ciel bleu, mais air frais, le cuir se supporte.
Pourquoi ne pas s'arrêter aux célèbres spots que sont Venice et Santa Monica ? Ca, c'est le côté Motorcycle Trip. Ce que nous sommes venus chercher ici en louant une Harley, c'est la route, avaler des miles, bien sûr dans des paysages choisis spécifiquement, mais nous trouvons notre plaisir sur la selle. Alors nous limitons nos visites pour avancer. Difficile peut-être à comprendre pour ceux qui fonctionnent différemment, mais nous fonctionnons ainsi lors de nos trips en deux roues.
Avant Malibu, la route rejoint l'Océan, l'occasion de voir les surfeurs à l'oeuvre, en attente de vagues. Il est souvent possible de s'arrêter sur le bord de la route pour contempler le spectacle et prendre des photos. Même si nous n'avons pas aperçu Pamela dans son célèbre caleçon de bain rouge, il doit y avoir bon nombre d'autres stars dans le coin, vu les maisons cossues de part et d'autre de la route. Ici c'est l'ambiance californienne dans son plus beau cliché. Les pickups et autres vans VW sur le bord de la route, la planche sur le toit ou le trottoir. Le teint est évidemment hâlé, le cheveu au vent et le bermuda est le seul vêtement porté pour laisser le torse nu. Un air de Beach Boys flotte... Par contre, dans l'eau la combinaison est de mise. Personne ne se baigne à part les surfeurs, sans doute à cause de la température de l'eau qui doit être bien fraîche. des plages larges et entretenues, le soleil, mais peu de baignade.
Jusqu'à Oxnard, la route longe l'Océan, avant de se joindre à la US 101. Contrairement à la PCH, la 101 est une autoroute à deux voies, où on roule vite et où il y a une importante circulation. Nous privilégions donc la 1 plutôt que la 101, surtout qu'elle est bien indiquée.
Mais parfois il n'y a pas le choix. Ainsi, jusqu'à Santa Barbara et même Gaviota la seule route côtière demeure la 101, où nous tenons un bon 70 mph. A Gaviota, nous repartons sur la Highway 1 en direction de Lompoc. La route s'éloigne de la mer, passant à travers les collines arides et brûlées de la Californie. L'herbe y est roussie, la terre n'est que poussière, seuls les pins et parfois les eucalyptus donnent un semblant de verdure sur ce territoire désertique, mais magnifique. Les paysages sont fantastiquement sauvages, voire sauvagement fantastiques avant Lompoc. A la sortie de cette petite ville, voici Guadalupe qui malgré son nom accocheur ne nous enthousiasme pas, vu son caractère industriel. Hangars, industries, rien ne nous enchante là-bas, sauf son nom peut-être, au relent mexicain. Cela changera à nouveau depuis San Luis Obispo, où les paysages redeviennent splendides. Peu après, dès Morro Bay et son célèbre rocher en forme de dent dans la baie, l'Océan nous refait l'honneur de sa présence. San Simeon, notre étape du soir n'est plus très éloignée.
La circulation est parfaite pour rouler en moto. Nous l'avions déjà constaté en 2012, mais l'Américain est très respectueux sur la route. Pas de dépassement intempestif, pas de manoeuvre dangereuse, les stops sont bien marqués, nous roulons en toute confiance.
Dire que San Simeon est une ville serait grandement exagéré. Il y a là une petite dizaine d'hôtels, des restaurants, ainsi que quelques commerces. Et c'est tout. Aucune habitation privée, aucune école. Mais l'attraction du coin, c'est la plage. Une plage belle et naturelle, en contrebas d'une petite butte. Nous nous posons au Silver Surf Motel, visible depuis la route, dans une contre-allée sur la droite. Un super petit établissement, aux grandes chambres propres et au lit confortable. Nous retournons sur la plage, nous poser au soleil sur un banc et contempler l'Océan à nos pieds, en bas de la dune. Le soleil, le vent, le bruit du ressac et l'eau à perte de vue face à nous. Un plaisir simple, presque monotone et pourtant très relaxant. Les oiseaux marins chassent le poisson en piquant dans l'eau tels des missiles. Nous voyons aussi une otarie sortir parfois la tête de l'eau à quelques dizaines de mètres du rivage. Mais ce qui va attirer notre attention, ce sont ces espèces de geysers qui projettent puissamment de la vapeur d'eau hors des flôts. Des baleines !!! Impossible de les voir, elles sont bien trop au large, mais elles respirent et à voir le nombre de jets, elles sont nombreuses.
Il y a un petit Liquor Shop à l'entrée de la contre-allée, direction nord. Nous ne résistons pas à une bouteille bien fraîche de Chardonnay et deux verres en plastique. Notre banc devient l'endroit parfait pour cette fin de journée. Evidemment, le soleil va se coucher dans la mer, dans un festival de couleurs aux tons orangés, puis rosés. La fraîcheur tombe aussi vite que l'obscurité, il faut s'habiller plus chaudement.
Question restos, San Simeon fait plutôt dans les prix élevés et le choix est assez restreint. Mais il y a un petit mexicain qui propose de bons plats à moindre frais. Il fait d'ailleurs le plein, surtout des jeunes et des familles. Parfait pour conclure une belle première journée californienne. Retour au Silver Surf pour la nuit. Le lit est effectivement confortable, par contre les murs sont à peu près aussi minces qu'une cloison en bambou d'une guesthouse laotienne. Même si nos voisins ne sont pas bruyants, les quelques quintes de toux ou autres discussions sont bien audibles. La nuit se termine tôt, le décalage horaire est encore en train d'influencer notre sommeil. 05h30 du matin, les yeux grand ouverts, il ne reste qu'à attendre le lever du jour pour démarrer une nouvelle journée. Une journée qui nous mènera du côté de Oakdale, à proximité du parc de Yosemite. Encore un bout de côte californienne, mais dès aujourd'hui, cap sur l'intérieur des terres. Nous reverrons le Pacifique après Seattle ! | | À: Genevois · 23 août 2014 à 12:18 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 4 de 71 · Page 1 de 4 · 3 649 affichages · Partager Récit très bien écrit. J'attends patiemment la suite. | | À: Genevois · 23 août 2014 à 15:50 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 5 de 71 · Page 1 de 4 · 3 632 affichages · Partager Au réveil ce matin, changement de décor. Au lieu d'un grand ciel bleu comme hier, c'est le brouillard qui nous rend visite. Un brouillard épais et dense, humide à souhait, puisqu'on dirait qu'il pleuvine tant tout est trempé. Mais petit à petit, le soleil arrive à percer la couche et finalement le temps va s'améliorer. Les environs immédiats de San Simeon sont splendides. Une côte sauvage et déchiquetée, avec de temps à autre une plage. La nature est bien verte ici, il faut dire que l'humidité de l'Océan ne permet pas la sécheresse.
Au bout de 7 miles, un panneau indique un point de vue sur des otaries ou des lions de mer. Nous nous y arrêtons et effectivement, il y a là une petite colonie de ces animaux marins. Se prélassant sur le sable, il y en de toutes les tailles. Des petites otaries aux énormes éléphants de mer, à dormir au soleil sous les yeux des touristes. Certains se couvrent de sable, d'autres vont nager, la nature, si près des hommes.
Cette partie de la côte californienne est splendide. Sauvage à souhait, la route est à flanc de montagne. La falaise à droite et l'Océan à gauche, en contrebas. Une route à virages, idéale pour la moto. Une route même magique pour les deux roues, toute en courbes, le genre de voie où on se dit qu'on a vécu quelque chose de spécial en la parcourant. Le brouillard s'accroche à la côte par contre. Pourtant le ciel bleu est juste là, derrière la montagne, mais rien à faire, cette satanée brume ne veut rien savoir. Quelques trous nous laissent parfois entrevoir la beauté des lieux sous la lumière ensoleillée, mais vraiment pas assez.
Nous atteignons le village de Big Sur, derrière une montagne qui donne sur la mer. Alors évidemment, il y fait grand beau. L'endroit est splendide et les maisons sont toutes magnifiques. Toute cette partie de la côte respire quand même le billet vert, vu les constructions. Que ce soit à Big Sur ou plus loin vers Carmel. Ce bon vieux Clint avait eu le nez fin en se faisant élire maire de cette dernière bourgade. Friquée certes, mais bien jolie. Même l'essence à son prix ici, plus 5.10$ le gallon au lieu des 3.90 habituels.
Nous arrivons sur Monterey, il est temps de laisser la côte pacifique pour gagner l'intérieur des terres. Nous prenons donc la 156 jusqu'à Hollister. Un peu plus loin, avant un embranchement pour la 156, couplée avec la 101, nous trouvons un restaurant pour notre repas de midi. Le County Kitchen, au bord de l'Highway. Un bistrot typique américain comme on les aime. Le genre de restaurant où les ouvriers mangent au bar, casquette vissée sur la tête, où les couples de personnes âgées prennent place dans les box, où la serveuse vient prendre la commande et vanter la tarte maison du cuistot, où la patronne vient échanger quelques mots avec ces étrangers qui parlent une langue d'ailleurs.
Dès Hollister, il faut emprunter la 152 en direction de Los Banos. Une très belle route à travers les collines aux herbes brûlées et roussies, sous une chaleur étouffante, même en moto. Avant d'arriver à Los Banos, la route débouche sur le réservoir d'eau de San Luis. Une vue époustouflante ! L'eau du lac, d'un bleu profond, contraste avec les collines dépouillées et jaunies et le bleu clair du ciel. Seul bémol : nous devons rouler avec un des ennemis suprêmes du motard. Le vent latéral en rafale. Ces rafales qui vont nous déstabiliser plus d'une fois tellement elles sont violentes et imprévisibles. Il faut bien s'accrocher au guidon et anticiper les écarts. A plus de 50 mph, c'est parfois assez sport.
Los Banos, qui aurait pu être repaptisée Los Infiernos, tellement il y fait chaud. Une chaleur au soleil et même dans l'air, qui souffle comme un sèche-cheveux et qui a sans doute fait doubler la température depuis ce matin le long de l'Océan Pacifique. Difficile de garder un vêtement sur le dos, le t-shirt fait rapidement son apparition. Dans la ville, nous manquons l'embranchement pour la 165 Nord et après avoir parcouru 8-10 miles sur la 152, nous faisons demi-tour pour nous arrêter dans un petit magasin de bord de route qui vend des fruits. La dame qui est là, une Latina assurément, nous renseigne parfaitement et nous retrouvons notre chemin. Il convenait de tourner sur Mercey Springs et le tour était joué.
La 165 et la 99 nous mèneront à Oakdale, à travers la campagne et les cultures maraîchères de cette partie de la Californie. Des paysages plats et peu variés comparé à ceux traversés avant cela. Une des cultures principales ici, c'est la fraise. D'ailleurs, on s'en aperçoit bien vite vu les effluves sucrées qui parviennent à nos narines. Même sans paysage particulier, le plaisir est là quand même. Nous nous posons au Motel 6 de Oakdale, cette ville étant une des dernières avant d'entrer dans le parc de Yosemite que nous traverserons demain. L'air est toujours trės chaud en cette fin d'après-midi et la petite piscine de l'établissement nous tend généreusement son bassin pour une petite trempette.
En face du motel, le restaurant Ryderz propose ce soir des Prime Ribs en menu spécial. Une sacrée pièce de viande, excellente, qui va nous caler sans souci jusqu'à demain. La fatigue est là, pour plusieurs raisons : une nuit de perdue suite au voyage, le décalage et la moto durant des heures. Autant d'arguments pour aller se coucher tôt. Car après les 250 miles du jour, demain il faudra en assurer près de 200 supplémentaires à travers le parc de Yosemite. Une fois de l'autre côté, nous roulerons jusque Welington, dans le Nevada pour notre première nuit Airbnb. | | À: Genevois · 25 août 2014 à 2:37 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 6 de 71 · Page 1 de 4 · 3 565 affichages · Partager Quelle journée ! Non pas à cause des quelque 250 miles parcourus, mais bien grâce aux endroits traversés.
Le motel 6 de Oakdale avait la bonne idée d'être sur la route 120 qui mène au parc de Yosemite. Il suffisait donc de sortir du parking et de prendre la direction Est pour être déjà sur la bonne piste. Dans un premier temps, la 120 partage le bitume avec la 108, mais au bout de quelques miles, la 108 fait faux bond pour partir vers Sonoma, alors que la 120 tire, elle, direct sur le parc. Dès cette intersection, nous avons commencé à en prendre plein les yeux.
Serpentant au début entre les collines couleur ôcre, cette route a un parfum d' Andalousie en fin d'été. Autant hier sur la côte nous faisions un rapprochement avec des paysages bretons, écossais ou encore irlandais, autant aujourd'hui c'est bien le sud qui est présent. Dû à la sécheresse et aux couleurs brûlées d'un soleil trop abondant sans doute.
Rapidement la route monte et gagne de l'altitude. Les pins, les sapins font leur apparation bien avant l'entrée du parc. Un parc payant pour y pénétrer, 10 $ par personne, mais autant le dire tout de suite, cela les vaut largement. La 120 traverse l'entier du site, par la majestueuse Tioga Road, mais avant cela nous décidons de descendre dans la Yosemite Valley. Un petit "détour" en cul-de-sac sur le lieu certainement le plus touristique du coin. Touristique car c'est là qu'il y a un nombre important de places de camping et de chambres. L'arrivée sur la vallée offre déjà des points de vue incroyable, dont notamment le fameux Dôme qui est quand même bien loin. Puis, à l'entrée de Yosemite village, nous nous retrouvons face à des parois verticales imposantes, comme gardiennes de l'endroit. Les contrastes du bleu du ciel, du gris de la roche et du vert des herbes est tout simplement fantastique. D'ailleurs les visiteurs ne s'y trompent pas puisque c'est la lutte pour trouver une place de parking pour aller prendre des photos. Evidemment en moto, nous n'avons pas ce problème.
Nous faisons le tour de la Valley, avant de regagner de la hauteur pour emprunter la Tioga Road en direction de l'Est et de la route 395, le long de la frontière avec le Nevada. Tioga Road ou la route de tous les superlatifs. Nous nous étions extasiés de la Pacific Coast Highway, mais que dire aujourd'hui ? Des paysages exceptionnels, une route parfaite, avec cette fameuse double ligne jaune qui nous sert inlassablement de guide. Le ciel bleu sans nuage et cette nature incroyable nous procurent un plaisir immense. Souvent, nous nous arrêtons pour admirer un point de vue, ou une échapée entre les arbres.
Pour la pause de midi, nous nous arrêtons sur une petite aire de pique-nique, la Yosemite Creek, où nous sommes seuls. Nous déballons notre lunch, acheté dans une épicerie avant d'emprunter Tioga. Quelques minutes plus tard, une trentaine de Harley se pointent à cet endroit. Un groupe de motards allemands, en virée, suivi d'un camping-car pour la logistique et les bagages. Du coup, les quelques touristes qui ont voulu aussi profiter de cette aire ne s'y sont plus arrêtés. Il faut dire qu'une trentaine de Harley, c'est assez impressionnant. Sans faire l'asocial, je dois avouer que je préfère nettement notre voyage en solo et la liberté de faire ce que l'on veut.
Nous reprenons la route, toujours aussi splendide. A Olmsted Point, l'arrêt est obligatoire tant la vue est belle et impressionante. De toute façon, impossible de manquer l'endroit, tout le monde s'y arrête. Puis ce sera le Tenaya Lake, d'un bleu profond. Ses rives sont facilement accessibles et il y a même des gens qui nagent dans son eau limpide. Dire que l'eau est chaude serait mentir, mais pour cette altitude, il faut reconnaître qu'elle n'était pas si froide, enfin pour les courageux surtout.
La beauté de cette route ne faiblit pas jusqu'à Tioga Pass, le plus haut col de Californie qui culmine tout de même à plus de 3000 mètres. Là, il faut montrer la preuve de paiement pour sortir du parc, donc surtout ne pas jeter le reçu remis par les Rangers à l'entrée, quel que soit le côté. Nous entamons la longue descente vers Mono Lake, sur la 395, en direction de Reno. Après quelques centaines de mètres, il est possible de descendre au bord du lac. L'endroit est incroyable, avec des montagnes désertiques en toile de fond, des rochers blancs sur ses rives et les collines environnantes qui se reflètent dans l'eau. Pour une journée comme celle-ci, il faut vraiment vérifier la charge de son appareil photo tant les prises sont nombreuses.
Arrivés dans la charmante petite ville de Bridgeport, nous faisons quelques courses dans un mini supermarché. Notamment de la viande à griller puisque ce soir nous logerons via Airbnb et pourrons sans doute utiliser un BBQ. Pour atteindre notre refuge du soir, nous prenons la 182, laquelle devient la 338 une fois passée la frontière avec le Nevada. Cette portion de route entre Bridgeport et le ranch où nous allons dormir est très sauvage, traversant un paysage désertique. 35 miles et seulement 4 ou 5 voitures croisées. Aucune maison ni présence humaine non plus. Si nous étions venus chercher les grands espaces, nous sommes servis. Ils sont rares les pays où il est possiblre de rouler autant sans voir âme qui vive. Une sentiment d'être tout petit dans l'immensité naturelle. Un sentiment de liberté inégalé aussi.
Nous trouvons facilement le ranch de Lyn et Dave. A notre arrivée, tous deux sont en train de monter à cheval, en compagnie d'un couple d'amis. A l'aide d'un quad, ils tirent un petit taureau en acier et à tour de rôle, chacun s'essaie au lasso. Si cela pouvait sembler facile à la télévision, cela l'est beaucoup moins en réalité. Après le taureau "artificiel", place à de petits taurillons, pour la version réelle. Là, encore pas facile d'accrocher la tête de la bête avec le lasso. Un des cavaliers y arrive souvent, mais Lyn et Dave doivent encore s'entraîner, dixit Lyn elle-même.
La chambre que nous avons à disposition est magnifique, avec une petite kitchenette. Lyn nous a mis des bières au frais et une bouteille de vin est là en guise de bienvenue. Le tout pour un prix quais identique à un hôtel. Le soleil baisse à l'horizon, la température aussi. Nous sommes dans le désert et en altitude, les nuits sont fraîches dans ce coin du Nevada. Les amis de Lyn et Dave, Jerry et Wendy, restent pour le repas du soir. Et nous voilà également invités à partager le repas en leur compagnie. Nous amenons la viande achetée à Bridgeport, mais Lyn a préparé diverses salades et ouvert une bouteille de vin. Nous mangeons sur une belle terrasse au coin de laquelle Dave a fait un feu. Nous discutons de divers sujets et nos nouveaux amis sont très curieux du système politique en Suisse notamment. Une bonne soirée conviviale, dans le désert du Nevada. L'intérêt encore une fois d'utiliser Airbnb, dont nous sommes des adeptes. Lyn nous explique qu'étant à la retraite, elle a le temps de s'occuper de recevoir des visiteurs et de découvrir des gens venant de divers horizons, dont visiblement pas mal d'Européens. Il faut dire que placé entre Yosemite et le lac Tahoe, son ranch représente une étape idéale.
Une sacrée journée. | | À: Genevois · 25 août 2014 à 3:28 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 7 de 71 · Page 1 de 4 · 3 558 affichages · Partager Nous ne sommes pas pressés de partir de chez Lyn et Dave. La lumière du matin est splendide et nous refaisons quelques photos autour du ranch. Photos que nous allons partager avec nos hôtes. Un dernier café et il est temps de prendre congé pour reprendre la route. Quel accueil avons-nous eu droit ici.
Notre but aujourd'hui est de rejoindre le lac Tahoe, pas très distant de là où nous avons passé la nuit. Après un court trajet sur la 338, nous prenons la 208 qui grimpe dans les collines arides du désert. Notre jauge à essence est descendue très rapidement et il va nous falloir trouver une station dans les prochains 50 miles. Pas grand monde sur les routes en ce dimanche matin, nous pouvons relâcher un peu l'attention. Il n'y a d'ailleurs jamais eu beaucoup de circulation en dehors des US Highways. Cela changera sans doute dans la région du lac Tahoe, très couru des touristes américains ou des habitants des environs.
Après la 208, la 395 nord nous fait avancer assez rapidement. C'est un grand axe, mais toujours pas l'ombre d'une station en vue. Ca va commencer à être chaud. Mais au moment d'embarquer sur la 756, une station 7-Eleven est en vue. Il ne nous restait qu'une vingtaine de miles d'autonomie. Même si nous roulons dans le pays qui consomme certainement le plus d'essence, il peut arriver de ne pas voir de stations durant de nombreux miles, surtout dans les zones désertiques où les habitations sont rares. C'est une leçon à retenir pour nous, toujours faire le plein suffisamment en avance.
La route qui nous conduira vers le lac est encore une splendeur, la 89. Serpentant à travers les forêts de sapin, elle est toute en courbe et très agréable à rouler. Arrivés dans les environs du lac, nous nous arrêtons à un supermarché pour acheter un pique-nique pour notre repas de midi. L'idée est de faire le tour du lac et de s'arrêter quelque part au bord de l'eau pour manger.
Pour faire ce tour, le mieux est de tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Ainsi, nous sommes toujours sur le bon côté de la route pour voir le lac et stopper pour faire des photos. La circulation est maintenant bien dense et peu rapide. Les limitations sont souvent bloquées à 35 mph, parfois 45, et tous les automobilistes les respectent à la lettre. Il faut dire que les voitures de police ou du Sheriff local sont en nombre en ce dimanche. Et ils sont intraitables. Nous avons vu 2-3 fois la rampe lumineuse et la sirène s'enclencher derrière des véhicules un peu trop rapides.
La lac Tahoe a quelques particularités. La première est d'être à cheval entre la Californie et le Nevada. L'autre est que l'hiver, l'endroit a de nombreuses possibilités pour skier, alors que l'été le lac sert de base nautique pour les baigneurs et ceux qui possèdent un bateau. Les baigneurs. Enfin ceux qui ne sont pas trop frileux quand même, car l'eau n'est pas bien chaude. Normal quand même, car le lac culmine autour des 2000 mètres ! Si l'eau est fraîche, elle est aussi limpide.
Il y a de nombreuses plages tout autour du lac, mais la plupart sont payantes.Soit parce qu'elles sont considérées comme parc national et auquel cas il faut s'acquitter d'un droit d'entrée de 10 $ (mais qui donnera accès à toutes les plages NP le jour en question), soit parce que ce sont des plages gérées par les autorités et là aussi, il faut payer. Certaines d'entre elles demeurent gratuites, il faut les chercher. Nous aurons donc mangé notre pique-nique sur une des plages estampilées parc national. Tout est géré à la perfection. Places de parking, toilettes, poubelles, propreté et respect de l'environnement, du travail de pro.
Après Tahoe City, la 89 devient la 28 pour le reste du tour. Rapidement, la Californie va laisser la place au Nevada. D'ailleurs, on ne s'y trompe pas, un des premiers bâtiments après cette "frontière" est un casino ! Nous continuons notre tour et, à notre avis, le côté Est du lac, au Nevada, est plus intéressant que le coté californien. Principalement parce que la route surplombe directement le lac, sans obstacle et que les points de vue y sont nombreux et magnifiques. Sur la rive Ouest, il y a très souvent des somptueuses demeures entre la route et le lac, bouchant la vue sur le point d'eau.
Retour à South Lake Tahoe, notre arrêt pour ce soir. Nous avons pris une chambre au America's Best Value, un hôtel tout simple et à un prix raisonnable. Il faut dire qu'ici, les prix sont élevés, l'endroit est renommé et d'un certain standing. Le personnel de l'établissement est très sympa. Le fait d'arriver en Harley-Davidson provoque déjà la discussion, vu le caractère assez peu courant de ce genre de trip. Surtout qu'avec mon accent et mon anglais loin d'être parfait, les gens devinent très rapidement que je ne suis pas du coin. Après avoir pris possession de la chambre, nous allons à la plage, à quelques centaines de mètres à pied. Mais le vent s'est levé et l'eau a brassé, devenant moins clair et surtout plus fraîche. Plus frais aussi l'air, qui ne nous incite finalement pas à la baignade. Le bain sera donc de soleil uniquement. En nous baladant dans South Lake Tahoe, nous avons clairement l'impression d'être dans une station de ski, vu les constructions en bois et les publicités pour les ventes de matériel d'hiver. On oublie parfois que la Californie est aussi un état de montagne et pas seulement célèbre pour sa façade pacifique. Nous avons de la chance, en quelques jours, nous sommes passés de la côte à la montagne, avec des paysages tellement différents. Un trip bien varié. | | À: Genevois · 27 août 2014 à 3:04 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 8 de 71 · Page 1 de 4 · 3 488 affichages · Partager En voulant sortir manger le soir, nous voyons une foule se rendre à un concert qui se tenait à l'entrée de South Lake Tahoe. Au programme les Rascal Flatts, célèbres aux USA et Sheryl Crow. La place entre 70 et 150 $ suivant la position au pied de la scène. Bon nombre de gens se sont installés à l'extérieur de l'enceinte, sur le plateau des pick-up, les packs de bière dans les glacières, afin de profiter de la musique, mais pas de la vue. Notre hôtel étant directement à proximité du lieu du concert, nous avons aussi eu droit à la version musicale des Rascal Flatts, puisqu'on mangeait au Heavenly Village, à la frontière du Nevada, pendant le show de Madame Crow. Une animation bienvenue pour notre fin de soirée sur le petit balcon de notre chambre.
L'air est bien frais le matin à South Lake Tahoe, même au mois d'août. Continuant notre périple vers le Nord, nous allons faire une petite incursion au Nevada voisin. Ainsi, la 50 nous ramène vers Carson City, qui d'après les panneaux que nous voyons, est la capitale de l'Etat. Peu après cette ville, nous prenons la 341 qui part vers le nord. Rapidement, nous nous trouvons sur une petite route qui grimpe à 15 % dans les collines aurifères. Des entrées de mines abandonnées sont encore visibles, des vestiges qui démontrent que la région était peuplée de chercheurs du précieux métal il y a environ 150 ans. D'ailleurs une petite ville de quelques centaines d'âmes s'appelle toujours Gold Hill. La route arrive rapidement à Virginia City. Une réplique de Oatman, pour ceux qui sont passés dans ce coin près de Vegas. Une réplique mais en mieux, moins touristique et moins attrape-dollars. Bien sûr, Main Street est pleine de magasins de souvenirs ou d'articles du bon vieux temps du Far West, mais en moins mercantile qu'à Oatman. Le Delta Saloon propose aussi sa "Suicide table", que nous n'aurons pas l'occasion de tester à cette heure matinale.
Une fois Virginia City derrière nous, nous repassons en Californie via la 431 et la 28 pour nous retrouver à King's Beach à l'extrémitié nord du lac Tahoe. La 267 fait ensuite la jonction avec la route 89, laquelle conduit à la frontière de l'Etat de l' Oregon, quelques centaines de miles plus au nord. Une 89 qui va plonger dans les forêts de sapins de cette partie de la Californie. Une belle route, toute en courbe et bien roulante, sans trafic, de sorte que nous pouvons assurer un bon 55 mph. Midi, l'heure du lunch. Sierraville est en vue et au milieu de la petite ville (très petite même, à peine deux douzaines de maisons), voici le Sierraville Kitchen avec une jolie terrasse. Un petit restaurant sans prétention, avec ses habitués au bar et évidemment aucun touriste. La serveuse, et sans doute la patronne, nous sert avec le sourire, vient aussi souvent s'enquérir pour savoir si tout est ok pour nous. Un service attentionné et agréable. Après deux bonnes salades de tacos, bien fournies, nous reprenons la route, toujours dans les forêts. Les sapins embaument l'atmosphère, nous tenons l'allure au milieu de ce décor naturel.
Souvent, nous voyons des panneaux "God bless America" devant les maisons sous les arbres, à côté du Stars and Stripes qui flotte au vent. Des discussions que nous avons eues ces derniers jours, le gouvernement fédéral de Washington ne semble pas très populaire dans ces coins hors des villes, étant accusé de dilapider l'argent des contribuables américains dans une bureaucratie lourde et égoïste. Une autre facette de cette Amérique, si grande, si diversifiée et parfois si controversée. Ce qui fait par contre l'unité, c'est bien ce patriotisme, cet amour du drapeau et de la nation, que l'on retrouve dans tous les endroits traversés. A Virginia City, mais aussi à Chester ou à Quincy, les photos des enfants du pays qui servent dans les forces armées sont affichées dans les rues, en uniforme, comme un hommage à ces héros qui défendent l'Amérique et ses valeurs.
Nous arrivons vers Chester, après avoir parcouru nos 220 miles du jour. Nous trouvons notre logement du soir au Cedar Lodge RV park, qui propose des emplacements pour camping-car et caravane, mais qui fait aussi motel. Nous partons faire quelques courses dans un supermarché de la ville, car un BBQ à gaz est à disposition. La patronne nous fournit même assiettes et services pour que nous puissions manger dans l'herbe devant notre chambre. En fin de journée, l'orage fait son apparition. Il faut dire que depuis ce matin, les nuages et le soleil se partageaient assez équitablement le ciel. Là, c'est la pluie qui prend le dessus. Mais nous sommes à bon port et à l'abri.
Les nuages ont finalement assez rapidement disparu. Nous avons donc pu griller quelques saucisses sur un des grills à disposition et manger dehors. Un gars qui occupe une chambre voisine vient discuter avec nous et est assez ébahi de rencontrer des touristes européens dans ce coin perdu de Californie. Une fois de plus, nous pouvons constater que les Américains sont très conviviaux, aimables et ouverts. Loin des clichés que certains peuvent leur prêter. L'air s'est encore rafraîchi avec la nuit. Il nous faut bientôt regagner notre chambre pour passer une bonne nuit. Demain, nous traverserons le Lassen NP avant de gagner Klamath Falls en Oregon, une nouvelle étape de notre voyage. | | À: Genevois · 27 août 2014 à 9:18 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 9 de 71 · Page 1 de 4 · 3 448 affichages · Partager La lectrice que je suis est comblée par ce carnet !
Pas de photos qui cassent le rythme (ceci n'est que mon avis), des mots qui dessinent les paysages et qui nous font partager les rencontres, et puis cette route -ces routes- qui vous emmènent, qui nous emmènent chaque jour un peu plus loin...
Un régal...
Dolma | | À: Genevois · 27 août 2014 à 21:09 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 10 de 71 · Page 1 de 4 · 3 403 affichages · Partager Bonsoir, Bravo pour votre récit si précis et passionnant. Quelle mine d'informations. Merci de nous faire partager votre voyage. Très cordialement. Mordorée Image attachée: | | À: Dolma · 28 août 2014 à 2:07 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 11 de 71 · Page 1 de 4 · 3 386 affichages · Partager Aaaahhhh les photos, vaste sujet. Je rebute à chaque carnet de route de les joindre au texte, même si parfois je craque. Perso, je trouve dommage de tout publier et que ceux qui voudraient suivre ma route un jour aient déjà tout vu avant d'être sur place. Les mots laissent la place à l'imaginaire, reste à découvrir la réalité.... c'est clair qu'insérer des photos dans le texte va booster les lectures, mais est-ce le but ? Merci pour vos commentaires, la suite là tout de suite. | | À: Genevois · 28 août 2014 à 6:37 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 12 de 71 · Page 1 de 4 · 3 375 affichages · Partager Chester est malgré tout en altitude. Ce qui veut dire que le matin, il fait carrément frais. Vêtements et gants de circonstance. Départ assez tôt donc vu la journée qui nous attend, notamment dans le Lassen National Park. L'entrée du site est à environ 30 miles au nord de Chester, sur la 89. Vu que c'est un parc national, un droit d'entrée est requis et il faut donc débourser les 10 $ habituels. Très rapidement, nous apercevons nos premières fumeroles sur le bord de la route, avec un petit bassin de boue qui bouillonne, et cette odeur de soufre si caractéristique. Mais ce n'était qu'un avant-goût de ce qui nous attend à Bumpass Hell.
Un grand parking sur la droite de la montée permet aux véhicules de se poser pour partir découvrir cette fantastique curiosité naturelle. Un parking sur lequel il y a aussi des toilettes, sèches. Pas d'entretien particulier, pas d'eau, pas d'odeur non plus, juste un trou profond et le tour est joué. Nous nous équipons pour la balade, sortons nos baskets et rangeons ce que nous pouvons dans les coffres de l'Electra Glide. Nos casques resteront sur la moto, mais nous avons toute confiance pour les retrouver au retour.
A peine 30 minutes de marche sur un chemin bien tracé et facile nous amènent au Bumpass Hell. Un site magnifique, tout en couleur, avec des émanations de soufre et des bassins bouillonnant. Des passerelles sont aménagées pour parcourir l'endroit, sans aller trop près des vasques d'eau. Des panneaux indiquent d'ailleurs qu'il ne faut pas sortir des chemins balisés pour aller toucher l'eau sous peine de graves brûlures. Le ciel est sans nuage et les photos que nous faisons sont pleines de contraste de couleur. Un paysage fantastique pour un effort minime. De retour au parking, nous nous équipons à nouveau pour rouler, rangeons nos baskets que nous troquons contre nos bottes. Le reste du parc est également splendide, avec plusieurs petits lacs et des départs de chemins de randonnée pour divers buts d'excursion. Il est également possible de camper dans le parc, de sorte que les marcheurs peuvent y passer le temps nécessaire. Et il y a de quoi faire pour explorer l'endroit.
A la sortie du parc, nous sommes toujours sur la 89 et toujours aussi à travers les forêts californiennes. Vu d'Europe, cet énorme Etat, plus grand que pas mal de pays du Vieux-Continent, se résume à Los Angeles, San Francisco et peut-être un ou deux parcs comme Yosemite. Mais on oublie souvent que le territoire californien est si vaste, avec des montagnes, des plaines, des forêts, l'Océan, bref, il y en a pour tous les goûts. Ainsi, sur cette 89, nous avons pu rouler des dizaines et des dizaines de miles au milieu des sapins sans voir de ville ou même de village. Des panneaux indiquent qu'il convient de faire attention à la faune qui peut traverser la route. C'est un peu notre hantise, car une biche qui surgirait devant la moto pourrait provoquer un grave accident. Nous en avons d'ailleurs vu deux sur le bord de la route, pas du tout effrayée, à brouter les herbes. Nous avons aussi traversé de nombreux hectares de forêt ayant subi les incendies. Avec parfois des habitations prises au milieu des flammes ou alors à la lisière des feux. Des sueurs froides en perspective, un comble lors d'un incendie.
A McCloud, petite ville de quelques dizaines de maisons, la faim commencent à se faire sentir. Vu le nombre infime de villages traversés, nous décidons de nous arrêter chez Floyd, sur Broadway. Broadway peut-être, mais alors bien loin de la célèbre avenue de New York. McCloud, son camping, ses deux ou trois petites épiceries, sa station-service. Et Floyd. Le Special du jour, c'est le Cheeseburger aux jalapenos, petits piments verts bien piquants. L'établissement est vide et les deux serveuses se font la conversation au fond du troquet. Notre entrée va mettre de l'animation et nous mangerons nos délicieux burgers sur la terrasse. Evidemment, notre accent ne passe pas inaperçu et apparemment, c'est la première fois que des Suisses s'arrêtent chez ce bon vieux Floyd de McCloud.
Depuis quelques miles, le Mount Shasta est en vue, majestueux avec ses neiges éternelles sur les flancs, qui domine toute la région. Nous l'aurons vu sous toutes les coutures, puisque la 89, puis l'Interstate 5 nord, jusqu'à Weed, et finalement la 97 le contournent. La 97 va nous conduire jusqu'en Oregon, à Klamath Falls, où nous ferons étape au Days Inn local. Petit hôtel basique, sans surprise, ni bonne, ni mauvaise, à un prix très abordable. Comme souvent, ce type d'hôtel est en dehors de la ville, le long d'une artère principale, ici la 97, au milieu des commerces en tout genre, fast-food, station-services et autres. Nous y arrivons en fin d'après-midi et la température est bien plus chaude qu'hier à Chester. Nous nous serions bien baignés dans la piscine, mais l'eau y est froide et pas vraiment propre. Pour le repas du soir, il y a de quoi faire sans reprendre la moto, Deux restos tout près, accessibles à pied. Cela nous ira parfaitement, avant une bonne nuit. Car demain, lever encore une fois tôt pour aller sur Crater Lake et ensuite Bend.
Lever assez tôt encore une fois donc, car aujourd'hui nous avons prévu de ne pas rouler trop vite avec les passages au Crater Lake et dans la région des lacs entre Crater Lake et Bend. Tôt veut une fois de plus dire frais. Ce matin encore, il nous faut nous équiper suffisamment pour ne pas avoir froid sur la moto. Crater Lake est à plus de 50 miles, il va donc falloir rouler avant de jouir des lieux. Après 20 miles sur la 97 Nord, le long du lac de Klamath, où les mouchillons réunis en essaim s'éclatent sur le pare-brise de l'Electra Glide, nous prenons la 62 qui mène au parc. Tout est bien indiqué, il faut juste être attentif à ne pas rater l'embranchement.
Si la partie de la 97 était peu scénique, la 62 devient rapidement bien plus belle, à travers les paturâges, traversant de petits villages de la campagne de l' Oregon. La circulation est nulle, nous pouvons rouler en toute confiance. Crater Lake est en altitude, il s'agit en fait d'une montagne volcanique qui s'est écroulée et qui a formé ce cratère dans lequel un lac a pris place (enfin, si on a tout compris...). Qui dit altitude dit sapins et pins dans ce coin des USA. Jamais de ma vie je n'aurais vu autant d'arbres. Depuis le nord de la Californie, notre itinéraire traverse en permanence une forêt sans fin, avec de temps à autre de vastes clairières, qui forment des plaines, mais la forêt revient inexorablement. Des sapins et des pins droits comme des I, hauts comme des immeubles, une posture solide et parfaite, que seules les routes viennent perturber.
Crater Lake est un parc national et il faut donc s'acquitter du droit d'entrée habituel auprès de la cabane des Rangers qui délimite le territoire. La route monte en lacet sur la crête qui surplombe le lac et là, soudainement, c'est l'émerveillement dans cette matinée claire et ensoleillée. Le point de vue en arrivant par l'entrée sud est sans doute le plus beau du site. Au sommet de falaises de plusieurs centaines de mètres, nous pouvons voir à nos pieds ce lac d'un bleu si profond, dans lequel se reflète les montagnes qui l'entourent, avec une petite île pour parfaire le tableau. Un spectacle saisissant de beauté, la nature au sommet de son art. Les photos sont difficiles à prendre, non pas que les points de vue manquent, bien au contraire, tout est beau. Alors on mitraille et on triera, ou pas. Une route bien large fait le tour du lac. Mais en cette matinée le soleil est encore bien bas et un versant est donc en total contre-jour. Nous nous contentons donc de faire 3/4 du tour prévu, avant de revenir sur nos pas pour emprunter la 138 qui rejoint ensuite la 97. Il est également possible de descendre au lac et de faire un tour en bateau sur les flôts. Difficile de dire si cela vaut la peine de voir le cratère depuis en bas, nous n'y sommes pas allés.
Jouir des lieux disais-je, c'est bien le verbe qu'il fallait tant le plaisir était présent. Une fois redescendu sur la plaine et sur la 97, nous filons vers le nord. En fouinant lors de la préparation de notre voyage, nous avions trouvé la Cascade Lakes Scenic Byway, qui fait une incursion au milieu des forêts, à la découverte des lacs de cette partie de l' Oregon. C'est à Crescent, en tournant à gauche juste après la station Shell qu'il faut commencer ce détour. Mais avant cela, il convient de se restaurer, il commence à faire faim. Pas surs du tout de trouver des petits restaurants sur la Byway, nous optons pour le Mohawk Restaurant, juste après la station Shell. Un petit restaurant comme on les aime, sans touriste, ni chichi. Un bar en bois derrière lequel trône l'habituelle enseigne lumineuse "Budweiser", un écran télé qui diffuse des sports, des habitués au bar, casquette sur la tête, et un service attentionné et aimable. Le patron est un chasseur, d'ailleurs une salle exhibe toute sorte de trophées à l'arrière du restaurant. Il nous dit avoir vu un ours dans la région pas plus tard qu'hier. Il nous avertit aussi de bien faire attention sur la 97, une route très dangereuse, car non protégée par des barrières sur les côtés. Les animaux traversent donc la route à tout moment. Pas plus tard que ce matin, il entendait sur son scanner que 4 biches avaient été percutées par des véhicules dans la région nous dit-il. En levant les yeux au-dessus du bar, nous voyons le nom des clients à qui il ne faut plus faire crédit, vu leur ardoise de quelques centaines de $. J'imagine bien la chose chez nous...
Après ce repas simple mais efficace, nous empruntons donc la route qui va nous mener aux lacs. Dans un premier temps, il convient de suivre la direction de Davis Lake, le premier dans ce sens, mais sans doute pas le plus beau comme nous le verrons plus tard. Peu après Davis Lake, sur la 46, la route cotoie un incroyable mur de lave, haut de plusieurs dizaines de mètres et sur une distance de plusieurs miles, un amas monstrueux de rochers provenant du chaos volcanique qui a animé la région dans un lointain passé. Nous n'avons pas compris tout de suite qu'il fallait emprunter les voies qui quittaient la 46 pour arriver à ces lacs, pensant qu'ils étaient visibles depuis la route principale. Nous commençons donc nos incursions au Lava Lake, un décor de carte postale, avec son ponton en bois, son lac bleu profond, ses forêts en arrière-plan et le Mount Bachelor avec ses pentes enneigées qui domine le tout. Des gens partent faire du kayak et d'autres pêchent depuis le ponton. Dans toute cette région, le campeur est roi. Il y a plusieurs sites et apparemment ils ont du succès. Par contre, nous voyons régulièrement des panneaux nous indiquant que les risques d'incendie sont extrêmes. Ils sont souvent accompagnés de conseils de précaution pour éviter les départs de feu. Si la partie centrale de l' Oregon est bien verte, elle n'en est pas moins bien sèche.
A partir de Lava Lake, la route 46 entre dans sa partie la plus remarquable. Elk Lake offre même des plages où les Labradors sont rois, se jetant à l'eau pour aller chercher bouts de bois ou balles de tennis. L'humain se baigne aussi, moins gaillardement tout de même, nous sommes ici dans les 6000 pieds. Par contre, le paddle, le kayak et même le bateau sont très populaires sur l'eau. Sur la berge, c'est la glacière et ses bières fraîches qui tiennent la palme. Nous contournons maintenant le Mount Bachelor et voyons encore le vert émeraude du Devil's Lake, avant d'entamer la descente vers Bend. Dans sa version nord, le Mount Bachelor propose des installations de ski qui montent à son sommet. Deux saisons bien distinctes, mais des activités à pratiquer toute l'année. Autant notre traversée des Etats-Unis en 2012 avait été marquée par l'ambiance du sud, les rencontres, les lieux insolites, le côté parfois paumé de cette Amérique hors du bling-bling touristique, autant cette fois-ci nous découvrons une Amérique proche de la nature, celle des paysages simples mais grandioses.
Bend est en vue. Au centre de la ville, des jeunes se laissent flotter sur des bouées géantes sur la rivière qui traverse Downtown. Nous logerons au Sugarloaf Motel, sur la 97 business un peu à l'extérieur de la ville. Un motel classique, où notre chambre est propre et quasi neuve, avec une piscine à l'eau impeccable et bien tempérée, avec un wi-fi efficace et un petit-déjeuner gratuit. Que demander de plus lors d'un périple tel que le notre ? Demain, on gagne Portland avec notre deuxième séjour Airbnb, chez Lisa Warmington. | | À: Genevois · 29 août 2014 à 16:26 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 13 de 71 · Page 1 de 4 · 3 322 affichages · Partager Salut l'ami
Petit vendredi tranquile au boulot, thé vert au jasmin en main, en selle par procuration, sur la route pavée de tes mots, je m'arrête au Nevada, question de me garder des miles pour lundi matin.
Merci pour ce partage cher voyageur et je parie que ton lectorat de la rubrique Amérique du Nord gonflera comme celui de la rubrique Asie du sud est.
à bientôt et je réitère, si le temps et le portefeuilles le permettent, Montréal vous attend avec mon BNB personnalisé, celui que je résèreve aux amis.
Pat | | À: Genevois · 30 août 2014 à 8:01 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 14 de 71 · Page 1 de 4 · 3 286 affichages · Partager Le Sugarloaf étant proche de la 97, il suffit de prendre Empire Blvd à droite au premier feu et l'embranchement est juste là. La 97 fonce au nord, sur ses 2 voies, en direction de l'Etat de Washington. Fini les forêts, nous voilà dans les plaines rurales de cette partie centrale de l' Oregon. Cette histoire de forêts nous a tout de même intrigués. Du coup, nous sommes allés voir sur une carte et il y a effectivement une grande bande verte, le long de la chaîne montagneuse qui sépare la côte pacifique des grandes plaines parfois désertiques à l'Est. Ce sont d'ailleurs elles qui font barrage et qui amène tant de pluie sur cette côte. Une fois que l'on s'éloigne de la chaîne montagneuse, les forêts laissent donc place à des étendues plates plus classiques.
De ce côté-ci de la barrière, les cultures sont diverses. Des paturâges, pour le bétail et les chevaux, mais aussi des cultures végétales. Les parcelles sont souvent occupées différement. Là, c'est bien vert et en cours d'arrosage, ici c'est déjà récolté et tout a roussi, alors qu'ailleurs la terre vient d'être retournée puis aplanie et il n'y a aucune pousse dans les champs. Un patchwork de couleurs qui brise la monotonie du plat relief. La circulation n'est pas dense et nous pouvons nous caler sur un bon 55 mph, la radio de la moto branchée sur 99.7 FM et les dernières tendances Country. Un ryrthme parfait sur ces routes US. Nous continuons d'avoir de la chance avec le temps, puisque le soleil fait mentir cette réputation pluvieuse que peut avoir la région Nord-Ouest. Il faut dire que le pire reste à venir dans ce domaine, avec Seattle et la région d' Olympia, décrite très arrosée. On dit d'ailleurs qu'il pleut 300 jours par an à Seattle, au moins quelques gouttes dans la journée. On verra bien d'ici quelques miles.
L'embranchement de la 26, direction Ouest vers Portland est en vue. A présent, nous voyons au loin deux sommets enneigés, le Mount Jefferson et le Mount Hood, qui semblent monter la garde sur la région Pacifique telles deux tours. Des sommets pas si hauts que cela, mais dont les neiges ne s'effaceront pas avec l'été qui prendra bientôt fin. Ciel bleu et montagne, un cocktail plutôt réussi pour la photographe qui trône sur le siège arrière de l'Electra Glide. Vers Warm Springs, nous entrons en territoire indien, dont la communauté gère le casino local. Toute cette région a obtenu le statut de réserve, un nom qui me met chaque fois mal à l'aise, comme si ces peuples avaient été parqués là, comme on l'entend d'une réserve animalière. Une interprétation liée peut-être à une traduction difficile, mais sans aucun doute une facette compliquée de l'histoire américaine et du sort réservé à ces minorités. Peu avant la ville même de Warm Springs, la route descend dans un superbe canyon pour longer une belle rivière, un endroit comme nous aurions pu en voir au Nevada ou en Californie tant la nature est sèche et contraste avec le vert des forêts vu jusqu'à présent.
Au fur et à mesure que nous nous rapprochons du Mount Hood, nos amis les sapins refont leur apparition. Il faut dire que nous prenons aussi de l'altitude. La température baisse également maintenant que nous sommes dans la forêt, les arbres partageant avec nous la fraîcheur qu'ils gardent en leur sein, sous leurs plus basses branches. Nous nous rapprochons tellement du Mount Hood que nous sommes carrément à son pied. Les prises de vue sont nombreuses et nous pouvons donc l'admirer presque sous toutes ses coutures. La 35 conduit vers Hood River, au bord de la Columbia. Un itinéraire à prendre, même si cela rajoute quelques miles pour finir à Portland. Nous laissons le Mount Hood dans notre dos pour entamer la longue descente vers la rivière et la frontière avec l'état voisin de Washington. Le Mount Hood se la joue un peu à la Cervin sur le côté nord (un peu de chauvinisme ne peut pas faire de mal), avec sa forme triangulaire de Toblerone.
En arrivant vers Hood River, c'est la culture des fruits qui prédomine. Poires, pommes, pêches, les stands en bord de route sont nombreux, les exploitations aussi. Nous voilà sur le bord de la Columbia. Là, pour rejoindre Portland, pas le choix, il faut emprunter la I-84 West, une autoroute bourrée de camions et sur laquelle les vitesses sont élevées. La large gorge de la Columbia rend le souffle du vent assez fort, de sorte que c'est assez désagréable sur la moto, notamment lors des dépassements des poids lourds. Et il faudra plus de 50 miles pour rejoindre Portland. Quelques points de vue sur la gorge sont magnfiques, mais plus qu'une gorge (dans le sens européen du terme, à savoir une étroite faille), il faut parler ici plutôt d'une vallée. En route, on peut aussi s'arrêter à la chute d'eau de Multnomah, qui dévale une falaise de plusieurs centaines de mètres. C'est l'arrêt des familles et des touristes américains, les stands de hot-dogs et de glace font affaire ici. Un côté mercantile qui gâche un peu la beauté du lieu.
Portland est finalement en vue et nous suivons les indications que nous avions relevées pour arriver à notre repaire du jour, un logement Airbnb chez Lisa. Google Maps a fait de l'excellent boulot, nous prenons la I-205 South, sortons sur Division Avenue, trouvons facilement la 61st Street et nous voilà arrivés. Lisa a construit ce qu'elle appelle un petit cottage dans le fond de son jardin. Un petit logement individuel tout ce qu'il y a de plus charmant, tout équipé, y compris du Wi-fi. Elle nous accueille chaleureusement et nous prodigue quelques conseils pour visiter Portland demain. Comme dirait un chanteur méridional nommé Francis C. nous allons dormir dans la cabane au fond du jardin (à prononcer avec l'accent).
Mais avant le dodo du soir, nous allons passer la soirée dans un endroit insolite à Troutdale, à une quinzaine de miles sur la I-84 East, à savoir le domaine de McMenamins. Un lieu où il y a des bars, un pub, un hôtel, des restos, une brasserie et même une distillerie, le tout dans une énorme propriété. On y fait de la bière et aussi du vin. Le bâtiment principal date de la première partie du 20ème siècle et a été tour à tour refuge pendant la grande Dépression pour les plus pauvres, hôpital pour des personnes âgées, avant d'être racheté et utilisé comme c'est le cas aujourd'hui. Des concerts sont même organisés dans le parc du domaine et de beaux jardins peuvent être visités. Même si cela peut paraître un endroit quelque peu bourgeois, il n'en est rien, c'est accessible à tous, en tongs et en short. Bref un bon endroit pour sortir de la ville et découvrir quelque chose d'insolite. Retour par l'I-84, nous connaissons le chemin pour regagner notre cottage. L'endroit est très calme, parfait pour une bonne nuit de sommeil.
Au premier abord, Portland n'a pas vraiment grand chose d'attirant. On l'imagine grise et pas très belle, avec un temps souvent pluvieux. En prenant le bus 4 sur Division Street, transport public qui nous amène directement sur Downtown, nous approchons de la Willamette River qui divise la ville en deux parties, le centre étant sur la rive opposée. Ce que nous voyons d'un premier coup d'oeil confirme cette première impression. Des ponts pas très esthétiques, des bâtiments classiques, des bords de rivière peu attirants.
Pourtant, Portland mérite d'être connue. Réputée pour être une ville "progressiste", assez loin de l'esprit conservateur du sud par exemple, elle montre une autre facette d'une grande cité américaine. Ainsi, les autorités préconisent le tri des déchets, de sorte que les habitants de Portland récoltent désormais le verre, font du compost et recyclent tout ce qui est possible de l'être. Dans le quartier où nous logeons, les maisons ont presque toutes un petit coin de jardin ou poussent fleurs et légumes. Les voitures aussi sont différentes, moins de gros 4x4 et plus de véhicules électriques. L'écologie a son droit de parole ici. Il semblerait qu'il fait finalement bon vivre à Portland. D'ailleurs, la ville a récemment été élue comme une des villes les plus agréables des USA. Les architectes du coin ont eu la bonne idée de limiter les hauts buildings. Il faut dire qu'à l'échelle américaine, Portland n'a pas la carrure d'une grande, avec ses 600'000 habitants "seulement". Ainsi, Portland donne l'impression d'une cité à taille humaine, sans exagération et démesure urbaines. Portland aurait d'ailleurs pu s'appeler Boston. La légende dit qu'à l'arrivée des immigrants en provenance de la côte Est, la ville s'est développée et un nom devait lui être trouvé. Deux personnages influents de l'époque venaient de Portland/ Maine pour l'un et de Boston/Massachussets pour l'autre. Le nom de la ville s'est joué à pile ou face...
Portland est également réputée pour ses nombreuses brasseries et tavernes, où la bière locale coule à flôts. La bière mais aussi le vin, puisque l' Oregon, tout comme l'Etat de Washington d'ailleurs produit du vin. Et selon les habitants locaux, ce vin est meilleur et commence à supplanter le californien. En si peu de temps en Oregon, notre expérience en la matière n'est de loin pas suiffisante pour prendre parti.
Le côté progressiste de Portland a sans doute un effet sur sa population, car rarement nous n'avons vu autant de "phénomènes" dans les rues. De la tendance hipster, skater, grunge, gothique, en passant par les tatouages qui décorent la peau des vieux, jeunes, hommes, femmes, minces, gros, il y a à Portland des looks et des tenues.
Première bonne surprise, Portland peut se visiter à pied et en transport public. Le Day-Pass coûte 5 $ par personne et est largement amorti si on bouge un peu dans la ville. Première étape, la région du centre. Très agréable et vivant, le centre de Portland est animé. Boutiques, tavernes, magasins, il y a de la vie et Downtown n'est pas seulement un quartier d'affaires. Nous prenons le tram, appelé Max ici, pour nous rendre dans l'énorme Washington Park sur les hauteurs. On y trouve le Rose Garden et le Japanese Garden. Ce dernier est le plus grand jardin du genre hors du Japon. Nous n'y sommes pas allés, faute de temps. Quant aux roses, elles sont des centaines, voire des milliers à faire le bonheur des photographes, des couples d'amoureux et des botanistes en herbe. Des dizaines de variétés, de couleurs et d'odeurs dans ce splendide parc. Comme ailleurs, l'important c'est la rose à Portland, elle garnit même les voitures de police.
Retour en ville avec la visite du quartier de Pearl District, avec ses terrasses, ses tavernes, ses petites boutiques, une ambiance jeune et décontractée. Nous descendons ensuite vers Chinatown, grande de quelques blocs uniquement. C'est ici que se retrouvent les laissés pour compte du rêve américain. Des sans-abri, des jeunes en rupture, assis voire couchés à même le sol, avec une pancarte en carton qui demande le sou. A deux pas du célèbre Voodoo Doughnut et de ses touristes qui font la queue pour rentrer dans la boutique.
Même si on ne découvre pas une ville en 24 heures à peine, nous avons apprécié Portland, et nous n'avons de loin pas tout vu. Bref, au cours d'un périple dans ce coin nord-ouest des USA, un stop à Portland est conseillé. D'ailleurs, KLM y propose même un vol direct depuis Amsterdam. Pas de quoi hésiter trop longtemps finalement. | | À: Genevois · 30 août 2014 à 9:37 · Modifié le 30 août 2014 à 10:45 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 15 de 71 · Page 1 de 4 · 3 280 affichages · Partager Toute cette région a obtenu le statut de réserve, un nom qui me met chaque fois mal à l'aise, comme si ces peuples avaient été parqués là, comme on l'entend d'une réserve animalière
A ce propos, connais-tu Howard Fast et son magnifique et terrible roman (roman mais la page d'Histoire est vraie) La Dernière Frontière ? "Un des plus grands livres consacrés à la question indienne".
Je continue mon voyage au rythme de ta moto et de tes mots
Dolma | | À: Genevois · 30 août 2014 à 11:01 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 16 de 71 · Page 1 de 4 · 3 263 affichages · Partager Récit de très bonne qualité. Je suis. | | À: Genevois · 1 septembre 2014 à 8:07 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 17 de 71 · Page 1 de 4 · 3 203 affichages · Partager Nous quittons Lisa ce matin. Un super endroit que ce petit cottage sur la 61 South East Avenue. Tout le confort voulu et de supers petit-déjeuners préparés par Lisa. Elle nous explique avoir tout quitté pour rester à la maison et se lancer dans l'aventure Airbnb. Après des débuts difficiles, son logement commence à être connu pour Portland, les voyageurs défilent. Même si cela procure des rentrées d'argent bienvenues, Lisa est sans doute elle aussi une progressiste, à l'image de sa ville, et elle aime accueillir des touristes du monde entier, échanger des points de vue, savoir comment cela fonctionne ailleurs. Son quartier est également sympathique, avec les voisins qui nous saluent alors qu'on charge la moto. Il faut dire que voyager en deux roues attire visiblement l'oeil et peut avoir un côté fascinant. Comme si les bikers étaient un peu les nouveaux cow-boys, empreints de liberté, prenant la route et allant au gré de leurs envies. Très cliché, mais c'est comme cela que certains Américains rencontrés nous qualifiaient.
Le temps est ce matin à la pluie, nous n'avions pas commencé notre Oatmeal et notre bacon que les gouttes tombaient déjà. Lisa nous dit que pour éviter la pluie, il faut tirer à l'Est et s'éloigner de la barrière montagneuse. La théorie semble donc se vérifier. Nous changeons donc nos plans, car nous avions prévu de prendre la I-5 North pour ensuite prendre la US 12 en direction de Yakima, plus au centre de l'Etat. Nous avons rendez-vous ce soir chez Bill, un ami rencontré d'abord sur le net, puis à Genève, mais j'y reviendrais plus loin. Donc, on oublie la 5 et va prendre la I-205 pour sortir de la ville, puis la WA 14 qui longe la Columbia River Gorge, mais du côté de Washington, en face de l'I-84 qui est, elle, en Oregon. Même si le ciel est très bas, même s'il pleut assez fort, nous pouvons voir que cette route est bien plus attractive que l'I-84 que nous avions prise pour rejoindre Portland. La circulation y est bien plus calme et tranquille que sur l'autoroute. Et la route longe très souvent la rivière, avec de splendides points de vue. Nous aurions dû passer par là.
Nos habits de pluie nous protègent, nous restons secs sous les couches. Alors que nous sommes prêts de prendre la 97 Nord en direction de Yakima, la pluie cesse et le ciel s'éclaircit. Nous pouvons enlever nos effets de pluie et rouler plus décontractés. Lisa avait donc raison. Dès la 97, le paysage change à nouveau, devenant plus désertique. C'est vrai que depuis l'Europe, nous avons une vision de l'Etat de Washington avec des forêts, des montagnes, des rivières, mais cela ne concerne que la frange de la barrière montagneuse. Le reste est bien plus sec, sans arbre, ni rochers, de grandes plaines entourées de collines sèches. La route qui monte vers Yakima traverse donc ce type de paysage, qui pourrait paraître monotone, mais qui ne l'est pas. Les déserts sont toujours assez fascinants, loin d'être ternes et plats. Proche de Yakima, nous entrons dans la Yakama Nation, une des nombreuses réserves indiennes du Nord- Ouest américain. En nous arrêtant dans un petit restaurant de Toppenish, nous voyons qu'en effet tant les clients que la majorité du personnel est indien. Bill nous dira plus tard que ces communautés ont de nombreux problèmes sociaux, comme une consommation trop forte d'alcool et de drogue, couplée à un chômage important et à des déficits d'éducation des enfants. Par manque de moyens sans doute, vu les sommes à dépenser pour s'assurer une formation scolaire digne de ce nom aux USA. Nous traversons Yakima rapidement, sans nous arrêter, pour atteindre Ellensburg, avant d'arriver à Cle Elum notre destination finale pour aujourd'hui.
Si nous avions manqué la WA 821 qui traversait un canyon au lieu de rester sur la 97 et passer par les collines, nous ne manquons pas la 10 qui va remonter la magnifique petite vallée de la Yakima River. Cle Elum en vue, une petite ville de 2500 âmes, active à l'époque dans l'exploitation de mines de charbon. Mais cette industrie a disparu à la fin des années 50 et maintenant les emplois sont plus difficiles à trouver dans cette région, à part dans le domaine du tourisme qui a pris un bel essor. Il faut dire que l'été, les touristes viennent camper dans les forêts aux alentours, l'automne est consacré à la chasse et l'hiver au ski.
Nous recontrons Bill au Dairy Queen de la ville, sur la rue principale. Nous avions connu Bill via internet, alors que nous construisions notre voyage. Le hasard avait fait qu'avant notre périple, Bill faisait le sien, avec son épouse, son fils et sa belle-fille, à travers l'Europe. Ils s'étaient donc arrêtés chez nous et nous leur avions fait découvrir notre ville. Là, ce sont maintenant eux qui nous accueillent dans leur magnifique maison. Une maison au milieu des sapins, en pleine nature, avec un beau terrain. Nous profitons de cette hospitalité et nos discussions vont bon train lors des repas. Bill travaille de l'autre côté de Seattle, à Sequim, en face de l' île de Vancouver. Il nous propose de nous héberger à cet endroit, où il a un pied-à-terre, après notre séjour à Seattle. Et encore mieux, il a des amis qui sont des bikers et qui roulent avec des Harley. Nous prenons donc rendez-vous et j'aurai désormais droit à une escorte puisque Sean, Darryl et sa femme Brooke vont faire un bon bout de chemin avec nous mardi prochain. Petite virée dans la petite ville de Roslyn, qui produit une bière célèbre dans la région, une ville qui ressemble à un décor de western, avec ses bâtiments en bois, ses bars avec le fameux grands comptoirs et la rigole aux pieds pour la chique. C'est bon pour ce soir, nous pouvons rentrer, manger et dormir.
La météo est encore défavorable ce matin, les nuages sont nombreux et les averses sont annoncées. Il va falloir sans doute utiliser nos protections. Deux chemins sont possibles pour rejoindre Seattle. I-90 pour y aller direct ou passer par les montagnes et Leavenworth ? Ce sera l'I-90, car avant de partir, Bill nous ramène à Roslyn, voir la ville de jour et assister à la parade des pompiers du coin. Une parade genre show à l'américaine, avec les véhicules lourds toute sirène hurlante et la rampe de feux allumées. Des voitures plus anciennes, des candidats à des élections qui font leur pub, bref, de quoi y rester une heure. Ce qui fait que nous nous mettons en route pour Seattle vers les 1300h. Passer par Leavenworth nous ferait arriver tard, raison pour laquelle nous optons pour l'Interstate.
Une Interstate où cela roule assez vite, même les camions ne sont pas en-dessous de 70 mph. Le revêtement est ingéal, parfois excellent, parfois plein de trous, nous obligeant à rester bien attentif. Pas de pluie, mais un temps frais avec du vent. En moins d'une heure et demie, Seattle est en vue, avec un grand pont à ras des flôts pour entrer sur la presqu'île de la ville. Nous trouvons facilement notre logement dans le quartier de Madison. Là encore, un logement individuel dans le jardin, un cottage à part de la maison principal. Tout confort, salle de bains, micro-ondes, frigo et énorme lit. Julius qui s'occupe des lieux nous accueille gentiment et nous donne quelques conseils pour aller en ville. Ce sera avec le bus 11 qui se prend à quelques minutes à pied de notre place. Et ce bus 11 descend jusqu'au Pike Market au coeur de Downtown. Etant déjà en fin d'après-midi, nous ne ferons que le Waterfront et ses nombreux restaurants de poissons, façon surtout fast-food. Nous dégusterons le fameux Clam Chowder juste pour caler une petite faim.
Le soleil se couche en pile en face du Waterfront. A la hauteur du Pier 62/63, il y a une grande plateforme idéale pour voir l'astre disparaître dans un magnifique patchwork de couleurs. Nous mangeons encore avant de rentrer en bus vrers notre repaire. Demain, nous passerons la journée en ville, où il y a pas mal de choses à voir. Seattle, notre point le plus au nord. Dès mardi, on sera sur le chemin du retour. Direction San Francisco. | | À: Genevois · 2 septembre 2014 à 3:26 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 18 de 71 · Page 1 de 4 · 3 146 affichages · Partager Deuxième jour à Seattle, consacré entièrement à la visite de la ville, sans toucher la moto. Pour rejoindre Downtown, facile comme hier, le bus 11. 2.25 $ le ticket, à prendre vers le chauffeur, mais il faut avoir la monnaie exacte. Le chauffeur nous remet alors un coupon qui étend la validité de notre billet à 2 heures. Pratique si on veut aller plus loin en villle et prendre un autre bus. Nous commençons notre visite au célèbre marché de Pike Place, au bout de la ligne du bus 11. Toute sorte de stands, de la nourriture, des fleurs, de l'artisanat et quelques musiciens qui jouent dans la rue. L'endroit est évidemment touristique, mais loin d'être déplaisant. Les stands de poisson sont particulièrement impressionnants, notamment les saumons qui ont une taille incroyable.
Au pied du Pike Market, vers le bas de Union, se tient l' Antique Market, une sorte de marché aux puces dans un entrepôt, plein d'objets divers ayant traversé les âges. De vieux meubles, des plaques de voitures, des plaques de rue, des néons publicitaires, des vieux vinyls et même deux cabines téléphoniques ! Nous partons ensuite à pied vers les stades, plus à l'Est, vers Occidental Avenue. Les clubs de football américain et de soccer se partagent le Century Link Field, alors que le baseball se joue dans le Safeco Field voisin. Un petit cadeau pour un ami dans l'échoppe des Seattle Seahawks, récent vainqueur du Superbowl, et nous repartons vers le centre.
La Space Needle, cette fameuse tour qui est sur toutes les photos de Seattle, se trouve à l'opposé des stades, du côté de Denny Way, à l'Ouest de la ville et quelques dizaines de blocs. Bien parti, nous nous y rendons à pied, en longeant la 2nd Avenue. Il y a un festival de musique au pied de la tour, malheureusement pas gratuit, au vu de groupes locaux connus qui s'y produisent. Monter au sommet de la tour est également compliqué vu la queue. Il faut dire que nous sommes en plein week-end du Labor Day, férié sur l'ensemble du territoire américain. Les familles sont de sortie, les gens visitent et dépensent leurs dollars, il y a du monde partout. En plus, si la pluie est annoncé 300 jours par an à Seattle, elle a visiblement aussi congé aujourd'hui, le ciel est grand bleu.
Pour faire les plus belles photos de la ville, un endroit. Le Kerry Park, tout au bout de la 2nd Avenue, côté Ouest. Mais le cliché réussi se mérite, ça grimpe fort. Plus qu'un parc, il s'agit plutôt d'un petit square niché sur une colline et qui domine donc la ville. Evidemment, c'est bien placé, avec la Space Needle au premier plan, les gratte-ciel de Downtown derrière et si vous avez de la chance, le Mount Rainier en bonus, tout là-bas au fond. Aujourd'hui, le temps est trop brumeux, la montagne restera cachée. Il paraît que l'endroit est bien aussi pour les couchers de soleil. C'est certain que la ville prendra les magnifiques couleurs du soir, mais l'astre se couchera derrière les maisons.
Nous redescendons vers le bord de l'Elliott Bay, vers l' Olympic Sculpture Park, une extension du SAM, le Seattle Arts Museum. Si les sculptures sont peu nombreuses, le parc est agréable, avec ses chaises face à la baie, idéales pour se poser et reposer les jambes. Cet endroit est par contre un très bon spot pour regarder le soleil se coucher, tout aussi bien que la plateforme du Pier 62.
Nous aurons finalement tout fait à pied et nous sommes fourbus. Après 10 jours de moto, nous étions un peu rouillés et cette journée de marche a permis de bien se dégourdir, même si nous avons dû parcourir quelques kilomètres. Il y aurait évidemment bien plus à voir à Seattle, mais en un jour, nous avons déjà eu un bel aperçu. Si Portland nous avait supris par le nombre important de ce nous appellerons des "specimens", Seattle a aussi son lot de sans-abri, de clochards, de jeunes désoeuvrés qui font la manche, de gens visiblement à côté de la plaque. Peut-être sont-ils ici parce que quelque part c'est le bout de la route, la dernière grande ville US avant le Canada ou l'Océan, ou peut-être parce que l'Etat de Washington est plus tolérant avec cette frange de la population que d'autres Etats ? Difficile à dire, même si ces pauvres ères n'ont jamais montré d'agressivité, nous avons été clairement surpris par leur nombre dans toute la région de Downtown.
Demain, retour sur deux roues, on part en direction de Sequim, en face de l' île de Vancouver et du Canada. | | À: Genevois · 2 septembre 2014 à 21:03 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 19 de 71 · Page 1 de 4 · 3 095 affichages · Partager Hi Lolito, Je vois que tu es toujours aussi inspiré, pas comme moi. Je n'ai toujours pas écrit une ligne sur la Tanzanie. On a l'impression d'y être, tu ne peux pas mettre quelque photos? Profitez bien avec Dom, bande de veinards. | | À: Genevois · 4 septembre 2014 à 5:58 Re: Pacific Northwest Motorcycle Trip Message 20 de 71 · Page 1 de 4 · 3 041 affichages · Partager Le logement de Seattle était juste parfait. Même si nous n'avons vu Julius, le propriétaire, qu'une seule fois lors de notre arrivée, tout le reste fut parfait. Un grand lit, une salle de bain, de quoi faire un peu de cuisine, près d'un bus qui nous mène directement au centre, quelques restaurants à proximité, bref, encore une belle découverte Airbnb.
Sortir de Seattle n'est pas compliqué. Nous devons redescendre en ville pour attraper l'I-5 South à la hauteur de la 6ème Avenue. Vu la construction des villes américaines, la 6ème est simple à trouver, basiquement entre la 7ème et la 5ème. De plus, l'Interstate passe au milieu de la ville, simplement pour que les usagers qui travaillent au centre et habitent en banlieue, ce qui correspond à la majorité des Américains dans les grandes villes, puissent être rapidement sur leur lieu de travail et en sortir.
Nous voilà donc sur la I-5 South. 7 voies, jusqu'à 8 en comptant la voie d'accès, une circulation d'enfer, un truc finalement assez dangereux en deux roues. Rester au milieu n'est pas très sécurisant car ici aux USA, chaque voie est indépendante. Ainsi, cela dépasse tant à droite qu'à gauche. Nous préférons donc circuler tranquillement tout à droite, quitte à dépasser certains véhicules sur cette voie. Après 70 miles environ, nous sortons de l'I-5 pour rejoindre la célèbre US 101 qui redescend toute la côte pacifique sur des milliers de kilomètres.
Nous avons rendez-vous à Hoodsport avec Sean, Darryl et sa femme Brooke pour faire un bout de route ensemble. La taverne Model T est à la sortie du village et nos nouveaux amis arrivent. Sean a une Harley et le couple roule chacun sur une Victory, une autre marque américaine assez peu développée en Europe. Après un café pour faire connaissance, nous prenons la route. Une route qui suit la côte et qui traverse de charmants petits villages tournés vers la mer, la pêche ou encore la chasse aux crabes. Pour le lunch, pas moyen d'éviter le gros burger dans un des ces fameux restaurants américains, avec table de billard, décoration sur les murs, une barque qui pend au plafond et du rock n' roll en fond musical. La baie vitrée donne sur la mer et sur un rocher à proximité, nous pouvons déjà voir de nombreuses otaries. C'est leur coin ici, elles pullulent et créent presque un déséquilibre en mangeant beaucoup de poissons.
20 miles avant Sequim, la pluie nous attrappe et nous faisons les derniers tours de roue sous l'eau. C'est bien trempé que nous arrivons sur le parking de la Marina où Bill a son bateau. Evidemment, c'est le moment que le ciel choisit pour se dégager...
Appelé par Sean pour le prévenir de notre arrivée, Bill nous rejoint et nous fait monter sur son bateau, un yacht à moteur suffisamment grand pour nous avoir à bord. Après une courte visite des lieux, nous partons faire le tour des environs avec Bill. Nous sommes surtout surpris en bord de mer, lorsque Bill nous amène dans une zone de maisons individuelles, peuplées par les biches locales. Ces animaux ne sont pas craintifs, n'étant pas chassés, au contraire traités presque comme des animaux domestiques par les habitants des lieux. Ainsi, elles sont là, dans la pelouse, à brouter un peu d'herbe. Nous voyons le Canada au loin, sur l'île de Victoria. Nous avons débuté à Los Angeles et voilà que le pays à la feuille d'érable est à portée de miles. Un sacré road trip. Dès demain, nous entamerons notre descente de la côte direction San Francisco.
Après avoir visité la petite communauté de Sequim, où il semble faire bon vivre, nous voilà de retour sur le bateau. Toute la plage arrière forme un grand salon où Betty, l'épouse de Bill, a préparé un apéro puis notre repas du soir. Sean nous rejoint pour quelques bières. Les otaries sont de retour, elles sortent la tête de l'eau juste à l'arrière du bateau, dans les voies d'eau de la marina. Certaines montent même sur les pontons. Nous passerons une excellente nuit dans cette maison flottante.
Au matin, le ciel s'est éclairci et est désormais sans nuage. Nous prenons notre petit-déjeuner au Black Bear. La carte propose notamment un repas léger, avec des portions moins consistantes. Nous décidons de prendre cette option et lorsque les assiettes arrivent, elles sont.... énormes ! Il est temps de prendre congé de nos hôtes. L'accueil de Betty et Bill a été très chaleureux, ils nous invitent déjà à revenir, il y a tant à voir dans la région de Seattle, même des orques dans entre le continent et l'île de Victoria.
Départ donc sur la 101. Peu après Port Angeles, nous bifurquons sur la WA 112 qui longe la côte d'un peu plus près. Même si les points du vue seront finalement peu nombreux, nous tombons tout de même sur une plage où quelques surfeurs sont dans l'eau. Plus que du surf, ces baigneurs font du paddle. En combinaison bien sûr, tant l'eau ici doit être fraîche. Le Canada est à nouveau visible en face, d'ailleurs mon téléphone portable va directement se connecter sur un réseau canadien ! En revenant vers la 101, deux énormes bêtes, entre l'élan et le cerf, mais sans corne, sortent du bois et traversent tranquillement la route 50 mètres devant la moto. Un petit coup de chance d'avoir eu cette marge. Retour sur la US 101 qui traverse surtout des forêts dans cette portion de l'Etat de Washington. Notamment une forêt pluviale dans la partie intérieur de l' Olympic National Park. Les sous-bois sont si denses qu'il y fait quasiment nuit et la température qui y règne est bien fraîche.
La seule portion de côte de ce parcours est déjà le long du Pacifique. Il ne faut absolument pas manquer Ruby Beach, la première d'une série de plusieurs plages en venant du Nord. Un spectacle naturel splendide, avec les fortes vagues et un énorme rocher qui sort de la mer et qui décore l'endroit. En plus, le soleil est dans le bon sens pour prendre les photos. Les gens partent se balader sur cette large plage, où une brume envahit l'atmosphère vu la violence des vagues. La suite de la côte est une longue et large plage sauvage, sans équipement particulier, juste le sable et la mer.
La 101 repique à l'intérieur des terres, à travers les forêts. Ce ne sera sans doute pas la plus belle portion de route de cette descente du Pacifique, nous attendons avec impatience la côte de l' Oregon. Arrivés à Ocean Shores, nous nous posons au Quinault Beach Resort, géré par une tribu de "Native American". Un hôtel en bord de plage sur laquelle les 4x4 vont rouler, avec une vue fantastique sur les flôts depuis notre chambre, un casino, un endroit sauvage au milieu de la nature. Washington est bien derrière nous, l' Oregon nous tend ses routes. | Carnets similaires sur les États-Unis: Heure du site: 12:25 (22/09/2024) Tous les droits réservés © 2024 MyAtlas Group | 739 visiteurs en ligne depuis une heure! |