Bonjour à tous,
Pas encore vraiment remise du décalage horaire, j'ai commencé à mettre en ligne notre carnet de voyage.
3 semaines en juillet 2009 (on est rentré il y a 1 semaine) dont 2 avec les Grisemote
Le récit en images ici
Après un premier voyage formidable dans l'
ouest américain en 2006, la décision est enfin prise : on (Caroline 16 ans, Arnaud 14 ans, Marion 13 ans, Fred et moi) y retourne!
C'est après moult hésitations et tergiversations que Fred, toujours pragmatique, fait définitivement pencher la balance vers l'ouest : profitons du dollar tant qu'il en est encore temps (pas très romantique je l'avoue mais efficace quand on voyage en famille avec 3 zados de 13, 14 et 16 ans)!
Pourquoi tant d'hésitations pour retourner dans une région qui nous avait tellement enthousiasmés 3 ans auparavant?
La peur d'être déçus car il n'y aurait plus le « sel de la première fois » tout simplement.
On avait eu beaucoup de chance avec la météo et pu visiter plein d'endroits extraordinaires dans des conditions presque idéales (chaleur caniculaire mise à part mais quasi inévitable en juillet).
C'est d'ailleurs cette appréhension qui fait que nous retournons rarement 2 fois dans la même région.
Et puis il y a tant de choses à découvrir sur la planète Terre!
Bref, nous décidons pour limiter les risques de « déception » de privilégier la découverte d'endroits qui nous sont inconnus avec quelques rares exceptions pour des coins que nous avions perçus comme exceptionnels.
Je me replonge avec délices dans toute la doc dont je dispose : différents sites français, allemands et américains, Photographing the Southwest (3 tomes)de L. Martrès (également rédigé avec l'aide de Philippe Schuler),
Canyonlands NP Favorite Jeep Roads and Hiking Trails de D Day, Canyon Hiking Guide to the
Colorado plateau de M.R.Kelsey et Hiking and Exploring the Paria River du même auteur, le tout saupoudré de quelques cartes de la série Trails Illustrated Map du National Geographic, avec une bonne dose de sauce Google Earth et de cartes GPS Garmin.
Je révise aussi les carnets de voyage des uns et des autres sur VF (merci à vous tous!)
Enfin, special thanks to Philippe Schuler, grand ambassadeur de l'
ouest américain sur VF, pour sa disponibilité sur le net et au téléphone!
Eplucher tout ça prend un temps fou mais.... j'adooore me promener du fond de mon canapé dans des canyons torrides au milieu des serpents à sonnettes.
Depuis ma Lorraine hivernale, j'essaie de rester réaliste dans le choix des rando : la chaleur est un élément à ne surtout pas négliger, la dernière fois nous étions tous les jours aux environs de 40°C voire beaucoup plus, du moins dans les régions de Page et de
Moab.
Après une dizaine (!!) de versions le parcours est enfin prêt : nous ferons une boucle à partir de
Denver. Afin d'aciduler le voyage, je repère quelques endroits un peu « perdus » ou pas très faciles d'accès. C'est plus fort que moi, je profite vraiment d'un endroit quand il faut au moins un peu « le mériter ».
Coup de théâtre en fin d'automne, Sylvie (grisemote sur VF) m'annonce qu'ils (Sylvie et Gilles et leurs enfants : Thibaut 14 ans, Lucas 13 ans et Robin 8 ans) retournent aussi dans l'ouest!! Départ le 03 juillet comme nous! Eux atterrirons à
Phoenix, nous à
Denver.
Très vite, nous décidons de faire une partie du voyage ensemble : plus on est de fous...
J'ai quelques pistes au programme où le fait d'être à 2 voitures ne serait pas une mauvaise idée.
A propos de voiture, nous avons toutes les 2 quelques inquiétudes car les échos concernant « les cheptels » des loueurs ne sont pas formidables : de moins en moins de vrais 4X4, de plus en plus de SUV 2X4.
En plus il nous faut une voiture capable d'accueillir chacune 5 personnes avec le matériel de camping, la bouffe et l'eau.
Sans vrai gros 4X4, tous nos plans ou presque tombent à l'eau : on croise les doigts et on se ronge un peu les ongles!
Trêve de présentation, voici le récit :
Vend 03/07Après une bonne nuit de sommeil chez Marie Laure, Achille et leurs enfants (
cameroun sur VF, qui nous a gentiment laissé leur maison pendant qu'ils batifolaient en
Islande. Merci encore!!) le taxi nous dépose vers 9h avec nos 130 kg de bagages (sans compter les bagages à main) à l'aéroport de
BruxellesVols sans histoire jusque
Denver (via
Londres) où nous atterrissons vers 18H30. Nous récupérons tous (ouf!) nos bagages (pas mal pour British Airways parait-il...), passons laborieusement la douane (1h30!) et prenons la navette jusque Dollar où nous avons réservé un 4X4 catégorie Grand Cherokee en comptant avoir un Dodge
Durango comme la dernière fois.
Coup de stress sur le parking, il n'y a que 2 petits SUV et sinon que des berlines ou minivans...
On repère dans un coin un énorme 4X4 dans lequel faisant abstraction du fourbi qui traîne (la voiture n'est visiblement pas destinée à être louée de suite) je repère THE bouton : 2X4 /4X4 (merci Philippe pour tes explications)
Coup d'adrénaline, c'est ce truc là qu'il nous faut, il est grand, haut sur pattes et vraiment 4X4.
On se doute bien qu'il ne doit pas être dans la même catégorie que ce qu'on a réservé...
J'espère être surclassée gratuitement vu qu'il n'y a sur le parking que des SUV microscopiques mais le manager de l'agence fait venir un SUV plus grand (Jeep Commander) correspondant à la catégorie réservée mais
2X4 et un peu juste comme taille (j'avais pris une galerie mais cette voiture n'avait pas de barres longitudinales permettant de l'adapter facilement)
Bref, on explique que c'est trop petit (impossible de dire qu'on veut faire de la piste, l'assurance ne couvrant pas ce genre d'activité) et nous voilà obligés d'aligner 680 $ de plus pour avoir le gros bestiau (prix initial de la loc pour 22 jours : 745 euro, soit en tout 1225 euro!)
Glups! Finalement on est soulagé d'avoir trouvé un véhicule adapté à nos projets, il s'en est fallu de peu que tout tombe à l'eau. Ce Chevrolet Suburban, le véhicule perso de la manager est suréquipé : toit ouvrant, caméra de recul, lecteur de DVD, coffre électrique, bip bip à gogo. Tout ça ne sert pas à grand chose mais ça nous console... On a même des portes-skis qu'on démonte rapidement, la bête consomme déjà assez comme ça (en moyenne 16l/100 km!)
Les pneus (neige!) sont neufs à l'avant et en bon état à l'arrière. On est paré!
Morale de l'histoire : la prochaine fois je ne passe plus par un grossiste (en l'occurrence Airlines Network) mais essaie (je ne sais pas si c'est possible) de louer un modèle précis de véhicule...
En route vers notre motel de Castle Rock, 50 km au sud de
Denver et au lit! Ouf!
Sam 04/07Après un ravitaillement à
Colorado Springs nous filons vers le sud et l'est en direction de
Great Sand Dunes NP.
Nous voulons y entrer par la piste de Medano Pass (à l'est du parc) et faisons un arrêt sympathique à Westcliffe, CO où se tient un rassemblement de vieilles voitures.
Nous voilà déjà dans l'Amérique rurale et le dépaysement est total.
Les paysages sont grandioses et le charme des grands espaces américains agit à nouveau : on est tout émus!
Finalement nous quittons la 69 pour la piste de Medano Pass, réputée pour son sable profond dans sa dernière partie, la plus à l'ouest.
On traverse un paysage de montagne boisée avec quelques biches : à l'occasion d'un arrêt photo, je suggère à Fred d'appuyer sur cette grande pédale à G que nous n'avions pas remarquée. A quoi peut-elle bien servir? Docile, Fred s'éxécute, l'enfonce un peu, beaucoup, à fond. Rien ne se passe...
Boaf, encore un truc inutile sur cette bagnole suréquipée, allons-y...
Zut! C'est un frein à main « à pied ». Bah 'y a qu'à l'enlever...La honte! Il a fallu arrêter un américain pour lui demander comment faire (pour les ignares comme nous : il y a un levier invisible soigneusement caché sous le volant à G)
La piste traversant une dizaine de gués (faciles ce jour-là) est assez caillouteuse et demande quelques précautions.
Soudain au détour d'un virage apparaissent les dunes. Voir tout ce sable là où il n'y avait que forêts, prairies et cimes rocheuses enneigées a quelque chose de magique.
La piste devient sableuse, finie la caillasse, nous soufflons un peu.
Hélas, un de nos pneus également! La pression diminue régulièrement et dans un dernier soupir pneumatique nous arrivons au terme de la piste.
Il nous a fallu ½ h pour trouver le cric (bravo Caroline) avant de pouvoir changer la roue. Elle est crevée sur le flanc et (d'expérience, hum...) nous savons qu'elle n'est pas raisonnablement réparable. Bon on verra ça demain...
Nous achetons notre Annual Pass en sortant du parc et roulons juqu'au
Great Sand Dunes Lodge (tout près du parc), réservé bien à l'avance sur internet car l'endroit est très prisé en raison de sa vue époustouflante sur les dunes.
La soirée se passe tranquillement à observer les effets de lumière sur les dunes et les montagnes qui les encerclent.
Nous sortons notre « vaisselle »-en plastique certes- mais faisons tout de même l'objet d'une certaine curiosité amusée des américains qui regardent Fred nous préparer un vrai repas alors qu'eux « s'enfilent » qq hamburgers et des chips, ce qui -soyons juste- leur évitera la corvée de vaisselle.
Les chambres du motel sont vraiment les unes sur les autres et j'ai quelques inquiétudes car nos voisines sont un peu bourrées en ce samedi jour de fête nationale mais finalement à 21h30 tout le monde est au lit!
Dim 05/07Impossible d'ouvrir la voiture avec la télécommande ce matin!
La batterie est à plat...
Avec ce coffre électrique, tous ces trucs qui sonnent, les lumières qui s'allument pendant 10 minutes à chaque fois qu'on ouvre une porte et toutes les allées et venues d'hier soir à la voiture, encore mal organisés, nous avons vidé la batterie.
Ah! l'électronique j'vous jure!
Bon avouons que le frigo électrique, laissé branché toute la nuit n'est sans doute pas innocent.
Pourtant il y a 3 ans nous le faisions sans problème mais le
Durango avait une batterie moins ridicule.
Notre voisin de motel nous dépanne en 2 mn et avec le sourire.
Le premier marchand de pneu se trouve à Alamosa à 1h de route et rien ne dit qu'il aura la bonne taille. Profitons donc d'abord du parc !
Nous reprenons la piste sableuse sur quelques centaines de mètres et faisons une petite balade dans les dunes après avoir traversé Medano Creek.
Puis nous allons un peu en aval, là où je craignais qu'il n'y ait la foule en ce WE du 04 juillet mais c'est très raisonnable. La rivière s'élargit et n'est plus profonde que de quelques centimètres.
Ce paysage est vraiment unique au monde et nous a complètement séduits.
Quel régal de marcher dans cette eau fraîche, tout droit descendue des montagnes, entre dunes et forêts!
Sur la route du
Nouveau Mexique et de ses
badlands, nous passons au Wall Mart d'Alamosa qui nous confirme que le pneu n'est pas réparable mais ils n'ont pas la bonne taille.
Nous choisissons de continuer, confiants dans l'espoir de pouvoir faire nous même une réparation au moins provisoire, au cas où nous crèverions à nouveau.
En traversant les
San Juan Mountains, nous tombons par hasard sur le Cumbres et Toltec Scenic Railway, joli train à vapeur qui serpente dans une verte vallée.
Arrivés à Bloomfield (toujours pas de pneu, tout -c'est à dire pas grand-chose- est fermé) nous prenons la 550 vers le sud et décidons d'aller camper à Angel Peak NRA.
Un vent chaud peine à donner une vague sensation de fraîcheur alors que nous installons les tentes dans le campground (gratuit, WC, pas d'eau) situé juste au bord d'une falaise qui se prolonge sur des km en surplombant des
badlands à perte de vue.
Nous avons pour voisins quelques américains et envions leurs tentes uniquement constituées de moustiquaires, bien que le ciel soit un peu menaçant.
Le paysage est vraiment étonnant et nous nous arrachons difficilement à sa contemplation pour réparer (avec succès!) notre pneu crevé (on ne s'est pas trimballé pour rien le kit de réparation et le compresseur 12V!)
Durant la nuit, le vent tombe et nous parviennent alors le bruit des stations de pompage (sans doute de gaz?). Il y en a un peu partout dans ce coin et sans vent pour les masquer, c'est assez gênant...
Lun 06/07Ragaillardis par notre succès caoutchoutesque, nous planifions les 2 jours à venir.
Après une petite randonnée matinale sur la rim en face d'Angel Peak, nous filons vers le sud voir à quoi ressemblent les
badlands de Lybrook, découverts sur le site internet d'un passionné.
On reste un peu sur notre faim car du haut de l'amphithéâtre on n'a qu'un aperçu superficiel de l'endroit.
J'avais repéré sur Google Earth une piste permettant de descendre au fond de l'amphithéâtre mais celle-ci est interdite, dommage car c'est à mon avis par ce bout-là qu'on peut vraiment apprécier le site.
Nous filons donc vers A Shi Sle Pah, autres
badlands situés un peu plus au nord qui eux non plus ne se découvrent pas par hasard : GPS absolument indispensable.
Là, bien que la lumière soit au zénith et qu'il fasse une chaleur atroce (94°F, finalement on aura plus par la suite mais on n'est pas encore habitué), nous sommes emballés par le site : la piste pour y accéder chemine sur un grand plateau vaguement herbeux et s'arrête enfin « en rase campagne » C'est le « parking »
En faisant quelques pas vers le nord, on « tombe » sur un effondrement jonché de hoodoos sculptés dans une bentonite grisâtre totalement infranchissable tant elle est sculptée par l'érosion. C'est un dédale incroyable et, abrutis de chaleur, nous avons eu bien du mal à trouver une issue pour remonter sur le plateau. Nous n'avons visité qu'une infime partie du site et y retournerions volontiers dans des conditions moins extrêmes.
Nous sommes tout excités à l'idée de découvrir demain les Bisti
Badlands dont Philippe nous a dit qu'ils étaient encore plus beaux qu' A Shi Sle pah.
En route (ou plutôt « en piste) vers les Bisti : en chemin, nous rencontrons une svelte éolienne qui tournoie dans le ciel d'azur. Elle brille de mille feux sous les rayons du soleil et semble en pleine forme à côté d'une énorme citerne ronde aux allures de piscine. Y aurait-il de l'eau au milieu de ce désert brûlant?
Fébrilement, Fred escalade la citerne pour constater avec délices qu'elle est pleine à ras-bord mais avec déception que ses bords sont coupants....
C'est alors que Caroline avise un gros robinet juché au-dessus d'un abreuvoir attenant. Sans trop d'espoir, elle le tourne et miracle, l'onde jaillit! Youpi! On va pouvoir se laver! C'est inespéré, d'autant qu'on envisage de camper (sauvagement) ce soir aux Bisti.
Tout beaux tout propres, nous arrivons finalement sur le parking des Bisti où le sol anthracite dégage une chaleur au moins équivalente à celle dardée par les rayons du soleil : une fournaise!
Si on allait jusqu'à Farmington chercher un pneu et... un motel?!
Pas de pneu en stock, ils l'auront demain ce qui est parfait puisque nous repasserons dans cette ville.
Pour 66 $, petit déjeuner pour 5 inclus, nous passons une (relative) bonne nuit au Rodeway Inn (j'ai du mal avec le bruit des clim...)
La suite bientôt....
Marie