Suite et fin du J3 Samedi 9 juillet
Yannick s’en donne à cœur joie pour les photos et pendant ce temps, moi je discute avec un couple d’américains de
Salt Lake City qui nous ont rejoins. Ils ont la cinquantaine pour la femme voire la soixantaine pour l’homme et ont l’air fringants, on ne dirait pas qu’ils viennent de faire la même montée que nous ! Au cours de la discussion, je leur dis qu’on va certainement redescendre en passant par Squirrel Creek parce que j’ai peur de refaire le chemin en sens inverse vers Water Canyon. Ils trouvent l’idée intéressante et, après même pas 5 minutes sur place, ils partent donc en direction de Squirrel Creek. Ils n’ont pas préparé le parcours, n’ont pas de points GPS dans leur téléphone et le monsieur fait sa randonnée avec son gallon d’eau à la main... je trouve ça complètement fou !!
Mais ce sont apparemment des marcheurs confirmés vu leur forme olympique et ils savent lire les dénivelés de la carte bien mieux que nous.
Enfin bref ! Une fois qu’on a toutes les photos désirées dans la boîte, on s’engage nous aussi vers Squirrel Creek. Le début de la marche n’est vraiment pas sympa, ce n’est que du sable mou et ça fatigue.
Je me rappelle des photos de slickrock de Thierry dans son carnet, donc je me dis que ce sable ne va pas durer éternellement. Effectivement, nous arrivons à la partie qui est pour moi la plus belle et aussi la plus facile pour marcher.
Nous voyons au loin nos amis américains qui sont en train de prendre la mauvaise direction, donc nous les appelons. Après nous avoir rejoint, nous continuons le chemin ensemble et discutons pas mal, ce qui fait que je surveille moins le GPS. Ah ben zut alors ! On est descendu trop loin, il va falloir remonter un peu et bifurquer plus à droite : comme si on avait besoin de faire des efforts supplémentaires...
Mais c’est bon, on est à nouveau sur le bon chemin, on a retrouvé un sentier. On marche encore quelques temps ensemble, puis nous décidons de nous arrêter faire une pause boissons et barres de céréales, tandis que nos amis américains poursuivent la route. Ils tiennent la forme, jamais besoin de pause ! Je suis très admirative ! On se quitte donc à cet endroit-là, très contents d’avoir partagé un petit bout de notre randonnée avec eux. Mais en même temps, je me sentais plus rassurée quand on marchait tous les six...
Du fait qu’on fait une pause, on en profite pour faire un point sur l’eau qu’il nous reste : ouh laaa ! Il ne nous reste plus que 6 bouteilles sur les 20 emportées !
On décide de se restreindre à partir de là et de ne boire qu’une bouteille toutes les ½ heures. En effet, on pense qu’il nous reste encore trois heures de marche.
Allez, on a repris des forces, donc c’est reparti ! Mais une fois arrivés au point F11, on ne sait pas trop où aller.
Nos amis sont déjà loin, on n’a pas vu par où ils sont passés. On continue à avancer, mais en se disant que ce n’est pas possible, on est sur un éperon rocheux, il y a le vide à droite et à gauche et on ne sait pas par où on va bien pouvoir descendre... Je vous jure qu’à ce moment-là, je commence à flipper grave : je me vois déjà en train d’appeler l’hélicoptère pour nous chercher !
Yannick, lui, reste calme et Hugo rebrousse chemin pour voir s’il n’y a pas moyen de descendre à partir du point F11. Moi je ne sais qu’adresser des prières pour que tout se termine bien pour nous quand tout à coup, Hugo pousse un cri de joie : c’était bien au point F11 qu’il fallait retourner ! Il y a là un passage hyper pentu et complètement défoncé qui permet de rejoindre la rivière tout en bas. Il y a de gros blocs de pierre dans le chemin, ce n’est déjà pas très agréable à descendre alors je n’imagine même pas ce que cela donne dans la montée ! Il y a des petits rubans orange qui sont accrochés ça et là à des branches d’arbres, donc cela nous confirme qu’on est bien sur la bonne voie. Mais franchement, ils auraient pu mettre ces rubans plus haut, au niveau de l’endroit où il faut descendre, ou alors un cairn pour aider les pauvres marcheurs comme nous... parce qu’il n’y avait vraiment RIEN pour nous aider à trouver le chemin !
En tous cas, je me sens libérée d’un grand poids. On marche maintenant le long de la rivière, il y a un peu d’eau et de l’ombre. La marche nous semble à nouveau plus facile et notre moral remonte.
Cette marche plaisante ne dure malheureusement pas. Très vite, on retrouve une piste plus large et ce n’est que sable, sable, sable... Et puis par moment cela monte à n’en plus finir... Et à chaque fois qu’on se partage une bouteille d’eau à 4, on a l’impression d’être encore mort de soif quand on a fini, mais on sait qu’il va à nouveau falloir attendre 30 minutes avant de boire. C’est un vrai cauchemar ce retour par Squirrel Creek ! Et bien sûr, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même puisque les trois autres voulaient passer par Water Canyon...
On finit tout de même par arriver au bout de cette randonnée : nous voilà au parking ! Malheureusement, ce n’est pas le parking où nous avons laissé la voiture ce matin... Je reste donc sur place avec Hugo et Calista, tandis que Yannick part à pied vers l’autre parking. Beaucoup de locaux passent avec leurs gros 4X4 ou avec des quads, ils vont sûrement passer leur soirée de samedi soir à Water Canyon. Il y en a finalement un qui est sympa et qui s’arrête pour emmener Yannick jusqu’à notre voiture. Ouf ! Il commençait aussi à en avoir marre de marcher, même s’il était moins fatigué que moi.
Pendant qu’on attendait Yannick, une voiture est venue à notre hauteur : ah ! Ce sont nos amis de
Salt Lake City ! Je suis bien contente de les voir et eux ont l’air ravis de nous voir aussi : comme ça chacun sait que les autres sont bien arrivés sains et saufs au terme de la randonnée. La seule différence est qu’ils ont l’air bien plus frais que nous !
Bilan de cette randonnée : nous sommes arrivés au parking à 17H40, donc nous avons mis 9H00 en tout, pauses comprises. Pour ce qui est de la montée jusqu’aux White Domes en passant par Water Canyon, le GPS indiquait 6 km. Par contre, pour ce qui est de la descente en passant par Squirrel Creek, mon GPS s’est arrêté en route... Mais nous pensons qu’il y a une dizaine de km.
Concernant l’eau, on conseille souvent d’emporter un galon d’eau par personne. Mais nous pensions que cela serait trop lourd à porter et nous nous sommes limités à 10 L d’eau, soit 2,5 L par personne. Comme vous avez pu le lire plus haut, nous nous sommes restreints durant les trois dernières heures de marche, donc 2,5 L ce n’était vraiment pas assez ! Nous serons plus vigilants lors des prochaines marches !
Avec la chaleur que nous avions et vu le nombre de kilomètres supplémentaires, je ne conseille absolument pas de passer par Squirrel Creek. De plus, le sable n’est peut-être pas toujours aussi meuble, mais en ce qui nous concerne ce jour-là on a effectué la majeur partie du retour en marchant dans du sable mou et c’est extrêmement fatigant.
Pour rester positif tout de même, nous avons adoré voir les White Domes de nos propres yeux et sommes heureux d’avoir fait cette randonnée même si elle était très éprouvante, et nous sommes très fiers des enfants qui ont marché quasiment sans se plaindre !
Une fois de retour à la voiture, les choses vont tout de suite mieux : plus besoin de marcher, il y a la clim et on s’arrête à la première petite épicerie qu’on croise pour acheter des boissons à bulles : coca-cola pour les enfants et une bonne bière fraîche pour les parents !
De Hildale, nous partons pour Jacob Lake où nous allons ce soir passer notre première nuit de camping. Il y a environ 1H20 jusqu’au Kaibab Camper Village.
On installe la tente et on déplace ce qu’on peut sur les sièges avants puisque Yannick va dormir dans la voiture. Pas beaucoup de place dans un Nissan Rogue, il va devoir dormir en diagonale !! L’une ou l’autre valise va rester dehors puisqu’il n’y a pas de place dans la voiture.
Ensuite, c’est direction les douches : elles ne sont pas comprises dans le prix de la nuit, il faut aller chercher des jetons à l’accueil et il en coûte 2,25 $ pour 5 minutes. Au départ, on avait pensé se doucher par deux pour faire des économies, mais finalement, après les efforts de la journée, on s’octroie le petit plaisir d’une douche individuelle ! Qu’est-ce que ça fait du bien !
Une fois que tout est prêt pour la nuit, on reprend la voiture pour aller à 5 minutes de là, au Jacob Lake Inn. Il est déjà 21H30, or le restaurant ne sert plus après 21H30. Mais le serveur nous installe au bar et nous propose les plats du jour en nous précisant bien qu’un plat suffit largement pour deux. On s’en sort à 50 $ avec une entrée, un plat et une boisson pour quatre personnes et on a très bien mangé, c’était parfait ! On a l’estomac bien rempli et vu la fatigue de la journée, on devrait passer une très bonne nuit !
Camping : Kaibab Camper Village à Jacob Lake 16,50 €
Douches : 2,25 $ les cinq minutes
Avis sur le camping : on a trouvé le cadre très sympa en arrivant, le camping est niché dans une forêt de pins. Les douches ne sont pas hyper propres, mais cela reste correct. Par contre, en ce qui concerne les sanitaires, c’était vraiment beurk : c’était des toilettes de chantier sales et qui sentaient mauvais. Pour presque 25 € (en incluant le prix des douches), on pouvait s’attendre à mieux.
La suite par ici !