J09 – 29 mai – Route 66 - 480 km
Nous prenons le petit déjeuner dans la chambre et réussissons à partir à 7h45 – 28°C déjà.
Cette journée fait partie de l’une de nos 4 longues étapes du voyage.
Nous avions envie de flâner un peu sur ces petits bouts de
route 66 qui résistent (ou qui renaissent ?).
Mais auparavant, j’avais envie de faire un tour à
Chloride, ville fantôme. En général, je crains un peu le côté attrape-touriste des villes fantômes, mais par ailleurs elles m’attirent
. Bon, chacun a droit à ses incohérences. Et puis, Chloride possède une petite pépite
(non, pas extraite de la mine...). Et puis c’est le tourisme qui les aide à survivre. Et puis, et puis, oh, ça va, pas besoin d'excuses!
Nous remontons en direction de
Las Vegas, que nous contournons sans encombre et on discerne même le Stratosphère tout au loin.
On longe un temps le
Lake Mead. Ce serait l’endroit idéal pour pique-niquer. L’interminable queue sur la route qui y mène nous décourage – nous avions oublié que c’est dimanche, et le tout
Vegas doit s’y rendre, qui avec son bateau, qui avec son jet ski, sans parler des RV. Quel dommage : la couleur de l’eau est d’un bleu !!!
Je n’avais pas réalisé que la route grimpait aussi vite de ce côté de
Vegas. Nous nous retrouvons très vite au milieu de montagnes pelées.
D’un côté de la
Colorado River, le
Nevada, de l’autre, l’
Arizona.
Tout en bas, le
Colorado n’arrête pas de nous appeler. On ne l’a jamais vu de cette couleur.
Il nous tente bien ce bleu et, chance, un panneau nous indique «
Willow Beach». Un endroit idéal pour pique-niquer, avec LE coin d’ombre qu’il nous faut, surplombant la marina. On y accède par une piste caillouteuse, après s’être affranchi de modestes fees.
Toujours un peu bizarres ces photos prises de la voiture: entre le mouvement, les vitres teintées, on se demande toujours ce qu'il va en résulter. Mais j'aime bien fixer mes souvenirs.
Chloride, ville fantômeA à peu près 1h 30 de
Vegas, cette ville est assez perchée, puisqu’elle culmine à 1222m d’altitude (
Vegas est à 610m). Il faut dire qu’on voit rarement des mines ailleurs que dans les montagnes
.
Car Chloride était une mine, oui, mais une mine d’argent. Il s’agit du plus vieux campement de mine d’argent de l’
Arizona (1870). Si la ville comptait 1500 habitants au début du 20e siècle, il n’en reste plus que 250 aujourd’hui (où sont-ils ????).
Sûr, le mot «fantôme» convient bien ici. Je dirais fantôme genre glauque.
Nous nous arrêtons prendre un café chez Digger Dave – 3$ l’eau de vaisselle – nous refusons gentiment la 2e cup, aussi gratuite soit-elle. Too much for us
. Ah les hypocrites!
On s’y repose un peu en regardant le bazar qui l’encombre, avec du rock en fond sonore – non pas en fond :
à donf. Tu changes le « en » en « à » et ça fait la différence. Que c’est bien le français !
Pardon, je délire.
Un bazar ! Mais rien qui te fait « tilt » : juste des vieux trucs des années 50, mais pas des trucs sympas. Même les journaux ou les cartes ne font pas envie. On en verra du bazar, ailleurs, mais plus attirant, et sans savoir pourquoi.
Quand je parlais de pépite, c’est du petit trésor caché dans les
Cerbat Mountains, à quelque 3 km de la ville, accessible par une très méchante piste (véhicule haut sur patte indispensable): les
Murals de Roy Purcell.
Il fut peut-être un temps où la piste était accessible à tout véhicule (???), à présent, elle est dans un piteux état, et même avec le 4x4, nous avons dû faire bien attention.
Roy Purcell (un sacré original): en 1966, alors qu’il poursuivait des études artistiques à l’
Utah State University, il prit une année sabbatique pour se rendre à Chloride et travailler à la mine. Pendant son temps libre, soutenu par les habitants de la ville, il entreprit sa première peinture :
The Journey.
Cette œuvre a littéralement fait exploser sa carrière et il est à présent connu dans le monde entier. Le monde entier dont je ne fais pas partie, puisque j'ignorais tout de ce brave monsieur avant de me renseigner sur Chloride.
Roy Purcell a dirigé une équipe de restaurateurs pour la remettre en état en 2006.
Allons voir ça de plus près (et/ou de plus loin d'ailleurs.... c'est selon)
.
En 1966, on était en plein mouvement hippie et on en retrouve le style dans sa peinture. Il était de bon ton à l’époque, de faire quelques voyages introspectifs en planant au milieu de volutes de fumée pas toujours licites.Si la ville minière est bien présente,
on voit partout l’empreinte indienne, avec la reprise de ces pétroglyphes que l’on trouve dans nombre de régions de l’Ouest.
D’autres influences encore ??? et dont on se demande d’où elles peuvent bien venir (de l’
Inde ?)... Ah ces hippies ! De toute façon, chacun y lira ce qu’il voudra. Ou rien! Admirer, juste admirer
.
Chloride n’est qu’à une petite heure de la
route 66, en direction de
Kingman.
Nous bifurquons sur la droite pour rejoindre
Oatman par l’ancienne
route 66 et on se retrouve sur ladite route au post suivant....