Bruno31 · 12 mars 2020 à 0:49 · 90 photos 156 messages · 8 participants · 5 729 affichages | | | 12 mars 2020 à 0:49 De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 1 de 156 · Page 1 de 8 · 1 880 affichages · Partager De retour d’un premier séjour au Ladakh...je me décide enfin à écrire quelques lignes.
En effet le voyage date déjà de quelques mois, l’été 2019. Mieux vaut tard que jamais...
Beaucoup de montagnards chevronnés sur cette destination (il y a peut être une certaine logique à cela), je dois avouer que je n’entre pas dans cette catégorie... ce qui ne m’empêche pas d’apprécier de grandioses paysages de montagne !! Mes motivations premières pour cette destination étaient donc : la découverte de la région et des ses habitants, bien entendu ; l’Himalaya bien sûr, mais sans forcément penser à faire de grandes marches / de grands escalades ; les monastères bouddhistes, cela va sans dire ; et les routes mythiques, en particulier la route ralliant Leh à Manali qui est bien haut dans ma wish-list depuis un certain nombre d’années...
Avant de rentrer dans le vif du sujet, un grand merci à tous ceux qui ont répondu à mes messages et m’ont aidé à dans ma préparation. Et des very special thanks au grand spécialiste de la destination, Djullé84, qui, m’a grandement aidé dans mon itinéraire, et qui a aussi influé sur le contenu de mon voyage. On en reparlera !
Donc, les grandes lignes de ce voyage ont été : - Leh (inévitablement) et les monastères de la vallée de l’Indus - Le festival de Lamayuru - Le trek de la Markha - Une virée dans la vallée de la Nubra- Le trajet de retour en bus de Leh à Delhi. Pour les déplacements, les transports publics sont privilégiés, autant que possible.
Durée / période : ~3 semaines, fin juin / mi-juillet
Le voyage jusqu'à Leh : vol jusqu’à Delhi sur Lufthansa via Munich (Lufthansa est très concurrentiel vers les destinations asiatiques depuis ma province). Arrivée Delhi peu avant minuit, passage à l’immigration sans problème pour valider mon visa à entrées multiples sur un an obtenu sur internet. Je traîne quelques heures dans l’aéroport puis je m’aperçois qu’il me faut changer de terminal pour prendre mon vol SpiceJet du petit matin. Le terminal 1D est loin, la navette en bus est gratuite en montrant sa carte d’embarquement du vol précédent et sa réservation du vol suivant (à prendre près du pilier 10 accessible par la sortie 4, le monsieur dans la cabane donne le ticket). Heureusement, j’avais été attentif lors de ma réservation et je n’avais pas acheté mon billet avec une CB virtuelle : il faut effectivement montrer la CB avec laquelle on a fait l’achat pour obtenir sa boarding card... (Spicejet) Vol sans histoire, mais... le ciel très couvert ne permet aucun spectacle, c’est une déception car ça aurait pu être pire : le vol n’a pas été annulé... Avion jusqu'à Leh, donc : d'une part en juin, c'est encore tôt dans la saison pour prendre la route ; et d'autre part, la route Delhi- Manali- Leh me paraît très haute pour l'emprunter sans aucune acclimatation, je la réserve pour le retour... Et l'autre possibilité par Amritsar et Srinagar était très tentante, mais d'une part elle exigeait beaucoup de temps, et d'autre part cet itinéraire fait emprunter des trajets qui se situent dans la zone rouge du ministère des affaires étrangères...
Depuis l'aéroport, le taxi pour le centre de Leh coûte 450 Rs (flat price), installation à la GH, réservée sur booking, dans le vieux Leh, entre le terrain de polo et la rue principale.
La 1ère journée se passe au ralenti, sous un ciel couvert, il me faut récupérer du voyage et de la nuit dans l’aéroport de Delhi, et m’acclimater à l’altitude. Premières découvertes de Leh qui au premier abord et sous le ciel gris, n’est pas vraiment enthousiasmante (ça me rassure un peu d’avoir lu quelque part (n’est ce pas, Djullé84) que « chaque journée passée à Leh est une journée de moins passée au Ladakh »...). Ah tous ces toutous en train de roupiller... La première nuit est un peu difficile, mal de tête avec l’altitude... Et les chiens donnent un concert dès le coucher du soleil. Je comprends pourquoi les chiens dormaient dans la journée : à Leh, le chien est un animal nocturne, qui dort le jour et qui passe ses nuits à aboyer... Ah, il y a le chant du muezzin aussi...
Temps pluvieux le matin (et j’apprends qu’il n’y a aucun vol depuis/vers Leh aujourd’hui...), il me faut récupérer des infos pratiques pour organiser la suite du voyage (les jours et heures des bus, en particulier...). Le temps s’arrange, location de scooter l’après midi, je parviens à en obtenir un bien que je n’aie pas pu avoir mon permis de conduire international en temps et en heure. Je vais aller jusqu’à Phyang. Une fois sorti des embouteillages et du bazar de Leh, la ballade permet les premières vues spectaculaires sur les montagnes himalayennes et sur l’Indus. Et les premiers convois militaires à croiser aussi, ils seront omniprésents sur les routes...Et la possibilité de voir de près le 1er monastère ! (mais pas de le visiter à l’heure de mon arrivée) Côté organisation, j’ai pu planifier les choses : dans les prochains jours, ce sera une virée Alchi – Likir – Lamayuru et retour sur Leh : le lendemain je prendrai un premier bus pour Alchi ; mon périple continuera en prenant le bus qui repart pour Leh ; en descendant à la bifurcation pour Likir, je pourrai ensuite monter à pied pour la fin d’après-midi et la nuit à Likir. Le jour suivant je redescendrai à pied à la highway prendre le bus pour Lamayuru, où je resterai deux jours et demi (dont une pleine journée de festival) avant de rentrer en bus pour Leh. J’en repartirai le lendemain pour la vallée de la Markha. Leh sera donc ma plaque tournante, ce qui me permet de m’alléger en demandant à la GH de garder une partie de mes affaires lors de chacune de mes escapades.
(à suivre) | | Finalement le bus pour Alchi part à 8h30, j’ai bien fait d’arriver en avance car au final il est bondé... Bon, ce n’est pas un long voyage. Les places avant sont réservées par les enseignantes de Likir, on aura droit à un magnifique concert pendant tout le trajet... un peu répétitif, il faut bien avouer. Le bus repartant pour Leh à 15h30, je vais avoir pas mal de temps pour visiter Alchi et pour y manger un bon repas (oui, c’est plutôt bon pour une fois). Quant à la visite du monastère, elle est superbe et c’est vraiment un endroit à part, très différent des autres gompas que je verrai par la suite : ici le monastère n’est pas en situation dominante, on visite de petits tempes... si sombres que j’ai plutôt l’impression de visiter des grottes...! J’ai le temps de me balader dans le village et ses abords, de croiser les habitantes dans leurs tenues... et de re-rencontrer un moine aperçu lors de la visite du monastère, qui me demande où je vais... c’est ma chance, lui aussi va à Likir, il a sa voiture et son chauffeur, il me propose de m’embarquer !! Incredible !! Je vais donc retarder ma première marche, pas besoin de monter à pied à Likir, du coup j’y arrive dès le début de l’après midi. A cette heure ci il n’y a personne dans les homestays, je vais en profiter pour visiter les abords du village et le monastère. Bien qu’il soit peu réputé, je trouve la visite très agréable sous le beau soleil, la statue géante du bouddha impressionnante, et je suis encore loin d’être blasé des vues sur la vallée de l’Indus...
La soirée au homestay sera sympathique (ambiance cosmopolite entre israëliens, chinois, allemand), premiers momos (bon ce n’est pas inoubliable), grande chambre, système de chauffage de l’eau terrorisant (résistance plongée dans l’eau au bout d’un fil électrique dénudé). Découverte des toilettes ladakhis, je ne reviens pas dessus tous les comptes-rendus décrivent cela (en fait si, juste un truc que je n’avais pas vu mentionner : ni eau ni papier, donc ne pas oublier son papier, mais comment font les autochtones ?).
(suspens insoutenable ; à suivre) Images attachées: Photo postée par le membre Bruno31. Photo postée par le membre Bruno31. | | système de chauffage de l’eau terrorisant (résistance plongée dans l’eau au bout d’un fil électrique dénudé).
Dans les Andes, l'eau des douches est chauffée en sortie par une résistance électrique.
Dans un environnement froid, c'est la solution économique, sinon on consomme la quasi totalité de l'énergie pour maintenir chaude l'eau du réservoir. Utilisée ou non.
J'avoue que je n'étais pas rassuré la première fois... ni les suivantes, mais je suis toujours en vie.
Découverte des toilettes ladakhis, je ne reviens pas dessus tous les comptes-rendus décrivent cela (en fait si, juste un truc que je n’avais pas vu mentionner : ni eau ni papier, donc ne pas oublier son papier, mais comment font les autochtones ?).
Comme dans nombre de pays orientaux, la main gauche assure le nettoyage. Puis cette main gauche est lavée à l'eau, voire au sable (cas du désert). De quoi comprendre pourquoi, dans ces cultures, la main gauche est jugée impure.
Fabrice | | À: FabGreg · 19 mars 2020 à 12:04 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 4 de 156 · Page 1 de 8 · 1 822 affichages · Partager Puis cette main gauche est lavée à l'eau
Oui, et j'ai souvent vu dans la montagne des horsemen, cook ou helper remplir leur bouteille de coca au torrent, puis s'éloigner dans la nature. Je me suis posé la question la première fois, puis j'ai vite compris qu'ils n'allaient pas boire leur cannette d'eau en cachette ! ! | | Puis cette main gauche est lavée à l'eau
Oui, et j'ai souvent vu dans la montagne des horsemen, cook ou helper remplir leur bouteille de coca au torrent, puis s'éloigner dans la nature. Je me suis posé la question la première fois, puis j'ai vite compris qu'ils n'allaient pas boire leur cannette d'eau en cachette ! !
J'ai procédé ainsi lors de mon trek de 24 j dans le Solukhumbu ( Népal) en décembre 2018. Très efficace et très écologique.
Pour préciser : eau versée dans le pli inter-fessier, avec en parallèle, nettoyage par quelques doigts de la main gauche.
Limite de la méthode : à Gokyo (4790 m), canalisations gelées en permanence, lac gelé. Il m'a fallu solliciter la cuisine du lodge qui faisait fondre de la glace.
Fabrice | | À: FabGreg · 19 mars 2020 à 13:58 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 6 de 156 · Page 1 de 8 · 1 813 affichages · Partager Merci pour ces précisions. Effectivement le fait que la main droite soit réservée aux tâches nobles (se nourrir en particulier - ce qui oblige les indiens bien élevés à des contorsions par exemple pour "rompre" le pain, il vaut mieux avoir les doigts agiles !) et la main gauche aux tâches impures, dont le nettoyage du trou du derrière, est bien connu. La différence : partout ailleurs qu'au Ladakh on a un point d'eau dans les toilettes, douchette, robinet d'eau, récipient avec de l'eau... mais au Ladakh, non. Bref, pour ma part je ne me suis pas séparé de mon papier toilette... on est tout de même façonné par le "socio-culturel", les us et coutumes... et puis si on n'a rien pour laver efficacement la main gauche après, c'est quand même pas génial, surtout que nous n'avons pas le même conditionnement pour ne pas solliciter la main gauche pour les tâches "nobles"... | | À: Bruno31 · 19 mars 2020 à 14:06 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 7 de 156 · Page 1 de 8 · 1 809 affichages · Partager si on n'a rien pour laver efficacement la main gauche après, c'est quand même pas génial, surtout que nous n'avons pas le même conditionnement pour ne pas solliciter la main gauche pour les tâches "nobles"...
Entièrement d'accord. J'avais bien mon rouleau de papier au Ladakh.
Fabrice | | À: FabGreg · 19 mars 2020 à 19:52 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 8 de 156 · Page 1 de 8 · 1 793 affichages · Partager Petite précision : ma toute première application pratique a été contrainte.
Pris d'un besoin pressant lors de ma visite du Palais du Golestan à Téhéran, j'ai réalisé que j'avais oublié mon rouleau (1ère journée après un vol de nuit). A la guerre comme à la guerre, je me suis aidé du seau laissé là à cet usage. Malhabile, j'ai aussi largement mouillé mon pantalon, mais cela m'a fait comprendre le principe.
Repartons maintenant dans ce beau et attachant Ladakh !
Fabrice | | À: FabGreg · 20 mars 2020 à 13:55 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 9 de 156 · Page 1 de 8 · 1 773 affichages · Partager Merci pour ces explications utilises dans l'actualité
Un petit spot TV de démonstration pour rassurer les Français serait le bienvenu | | Merci pour ces explications utilises dans l'actualité
Un petit spot TV de démonstration pour rassurer les Français serait le bienvenu
Un petit tuto serait effectivement le bienvenu, une bonne idée pour les youtubeurs !
C'est vrai, particulièrement adapté à ces temps de pénurie... | | À: FabGreg · 21 mars 2020 à 23:40 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 11 de 156 · Page 1 de 8 · 1 751 affichages · Partager Repartons maintenant dans ce beau et attachant Ladakh !
Fabrice
Repartons donc...
Donc après cette agréable étape à Likir, départ le matin pour Lamayuru, avec ma première « marche ». Histoire de faire mes premiers pas au Ladakh : quelques kilomètres en descente pour rejoindre la Highway, pas trop violent donc ! (environ une heure de marche mais j’avoue que je fais quelques d’arrêts photo...)
Bref me voici à 9h en bas, juste à temps en fait pour attraper le bus pour Lamayuru, que l’on atteindra en fin de matinée après un arrêt à Khaltsé. La route change brutalement un peu après Khaltsé en quittant la vallée de l’Indus, passage beaucoup plus tourmenté.
Mon homestay est en bas du village, j’aurai assez de temps sur place pour apprendre le chemin qui traverse le village pour monter au monastère... pas bien long, mais une bonne grimpette !
Le temps n’est pas trop clément au moment où se tient un grand rassemblement dans la cour du monastère... le ciel s’obscurcit et le vent se lève, c’est un peu la panique ! La grande tenture décorative déployée en façade doit être rangée en vitesse.
Je consacrerai cette fin de journée et le lendemain à la visite du monastère et des environs une route au-dessus du monastère permet de voir, ou d’apercevoir, le moonland d’en haut... en longeant un paysage extrêmement minéral. Finalement j’ai mieux vu le moonland en y accédant depuis la highway, même si le trafic, pas forcément intense mais très polluant, ne rend pas la marche en bord de route très agréable. Mais on peut admirer les camions et leurs décorations ! Je n’ai pu (horaire / organisation de la journée) prolonger la promenade jusqu’à Wanla, qui en valait très certainement la peine.
J’ai établi mon planning en tenant compte du festival qui se tient ce week-end, je peux donc en profiter le samedi puisque je repars le dimanche. Le festival attire du monde mais c’est très supportable (nous sommes encore en juin), avec 2 types de populations dans le public : les locaux et les touristes, les uns en tenue locale et les autres souvent armés d’appareils photo de taille impressionnante...2 populations assez peu mélangées d’ailleurs.
Il y a donc succession de danses durant cette journée de samedi, qui commence de bonne heure... Avec des breaks qui permettent de se dégourdir un peu les jambes ! Les masques et les tenues d’apparat sont de sortie, plein de couleurs, parfois splendides, parfois effrayants, voire les 2 en même temps. Bien entendu je ne perçois que très partiellement la signification de ces danses rituelles. Du côté du public local, les moulins à prière tournent à plein régime. Côté public étranger, ce sont les appareils photo qui chauffent...parfois sous le nez des premiers.
Bonne ambiance au homestay, bons échanges lors du repas du soir, les Gilets Jaunes sont connus même en Australie ! Bref, 2 bonnes journées et demi à Lamayuru, où le site dans son ensemble est vraiment impressionnant...
Et le dimanche, départ avec le bus du matin pour Leh. Après midi tranquille, préparatifs pour le trek de la Markha, il me faut réserver un taxi (la grosse dépense du voyage ! 3500Rs pour aller au pont de la Markha à Chilling).... Et prospecter en vue d’un éventuel changement d’hôtel à Leh pour avoir des nuits un peu plus paisibles. Les dates (jours) de bus pour Chilling ne pouvaient pas convenir à mon planning. Images attachées: Photo postée par le membre Bruno31. Photo postée par le membre Bruno31. Photo postée par le membre Bruno31. Photo postée par le membre Bruno31. Photo postée par le membre Bruno31. | | À: Bruno31 · 22 mars 2020 à 11:18 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 12 de 156 · Page 1 de 8 · 1 739 affichages · Partager Je me disais que ce week-end de confinement serait propice à la rédaction de ce carnet. Il est si bien écrit avec tous les petits détails vus ou ressentis que j'ai l'impression de faire le voyage ! J'attends la suite avec impatience, et plus ce sera long, plus.. non!, meilleur ce sera ! ! | | À: Bruno31 · 22 mars 2020 à 12:06 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 13 de 156 · Page 1 de 8 · 1 737 affichages · Partager Côté public étranger, ce sont les appareils photo qui chauffent...parfois sous le nez des premiers.
Je voudrais qu'il existe un outil qui efface une carte mémoire d'un clic. Je suis exaspéré par ces paparazzis qui vont prendre, sans la moindre gêne et la moindre autorisation, des photos d'une boucle d'oreille ou d'un piercing à 20 cm du visage d'une vieille femme qui se tourne ou qui se cache dans ses mains. Avec mon outil, je pourrais détruire leur carte mémoire. (oui, il vaut mieux la détruire que l'effacer, sinon ils pourraient recommencer ! !) J'ai deux exemples auxquels je repense parfois : - Une vieille femme, la seule à être venue au festival avec un peyrac ce jour-là, a été assaillie par une douzaine de photographes malgré son refus et ses deux mains devant son visage. La scène a duré plus d'un quart d'heure. Ils ont eu le temps de se mettre en demi-cercle, d'installer leurs trépieds et d'attendre... jusqu'à ce qu'elle enlève ses mains pour enlever son peyrac et s'en aller ! ! ! ! - Un autre jour, dans le Main Bazar, la grand'rue de Leh, une grand-mère sort devant sa porte, sans coiffe, avec la goncha rouge de tous les jours et des chaussures anciennes avec la pointe relevée. En l'apercevant, un groupe d'une dizaine de touristes se précipite pour la photographier. Se voyant encerclée sans espoir de bouger, elle se renferme dans sa maison. ! ! - Bien avant elle, toutes les vendeuses de fruits et de légumes de leur jardin qui s'installent sur les trottoirs du Bazar, avaient leur "tipi" sur la tête, cette coiffe qui ressemble à un chapeau haut-de-forme coloré et brodé. Avec la multiplication des touristes, cette coiffe a fini par complètement disparaître de la rue ! pour ne réapparaître que les jours de festival, et aujourd'hui seulement le jour où le Dalaï Lama vient donner des enseignements.
Est-ce que tout mérite d'être sacrifié en échange de l'argent du tourisme ? P.S.: "on ?" dit que certains monastères feront leur festival à une autre date que celle affichée ! ? | | Je suis exaspéré par ces paparazzis qui vont prendre, sans la moindre gêne et la moindre autorisation, des photos d'une boucle d'oreille ou d'un piercing à 20 cm du visage d'une vieille femme qui se tourne ou qui se cache dans ses mains.
Ce mal est présent sous toutes les latitudes. Ainsi, je l'ai vu à l'oeuvre à Luang Prabang ( Laos) pour le Tak Bat (distribution d'offrandes aux bonzes), au Myanmar pour le repas des moines...
Dans les Andes, les grands centres touristiques disposent d'habitants en habit traditionnel à des fins de photographie rémunérée.
A côté de cela, les indiens (les "classiques", hors Ladakh) de la rue sont souvent très demandeurs d'être pris en photo.
Fabrice | | À: FabGreg · 23 mars 2020 à 12:11 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 15 de 156 · Page 1 de 8 · 1 711 affichages · Partager A côté de cela, les indiens (les "classiques", hors Ladakh) de la rue sont souvent très demandeurs d'être pris en photo.
Oui, mais la différence c'est que ces Indiens "classiques", ces Indiens de la plaine, de l' Inde chaude, de l' Inde hindou, de l' Inde des castes, s'intéressent surtout à eux-même, se photographient entre eux, ou se "selfient" eux-même, quand ils ne demandent pas à un touriste de poser avec eux pour la photo ! Ils veulent montrer au retour à leurs amis qu'ils sont allés dans cette "zone tribale" où a été tourné une partie du film "The 3 idiots". Ils ne restent pas longtemps au Ladakh. Ils vont au Pangong Tso, transformé en luna-park avec des vestiges du film : une moto jaune, un banc à 3 places (pour 3 idiots) avec un dos figurant de grosses fesses, puis descendent dans la Nubra pour faire une rapide balade à dos de chameau dans les dunes de Hunder. Au début, l'auteur de cet article dit que les Indiens demandaient s'il leur fallait un passeport pour aller au Ladakh ! Avant le film, ils n'en avaient jamais entendu parler, ils ne savaient que le Ladakh était en Inde ! Ils ne s'intéressent pas aux indigènes qui peuplent ces "zones tribales", comme ils les appellent, et ce ne sont pas eux qui agressent les Ladakhis pour des photos.... pour le moment. Ce qui ne veut pas dire qu'ils ont un bon savoir-vivre et le respect des autres. Il suffit d'avoir passé une nuit dans un hôtel occupé par des Indiens "de la plaine" pour s'être fait une opinion à ce sujet. J'arrête là ma diversion sur les photographes indiens. ! | | Ils veulent montrer au retour à leurs amis qu'ils sont allés dans cette "zone tribale" où a été tourné une partie du film "The 3 idiots". Ils ne restent pas longtemps au Ladakh. Ils vont au Pangong Tso, transformé en luna-park avec des vestiges du film
Il est sûr que Pangong Tso, c'est particulier. En fait, ces aficionados s'arrêtent au tout début du lac. Peu de touristes poursuivent jusqu'à Spangmik, encore moins au-delà (mon autocar a refusé d'aller au-delà, j'étais le seul et unique client demandeur). En tout cas, ce fut mon expérience en sept-14.
Mais ces indiens que tu décris, ce ne sont pas les indiens auxquels je faisais référence. Ceux qui me demandaient une photo, c'est (dans l' Inde "chaude") un vendeur de dahi, un chaiwallah, une commerçante de légumes en marché de plein-air, un garçon d'étage, un serveur de dhaba... Peut-être leur 1/4 d'h de célébrité. De tous mes voyages de part le Monde, il me semble que c'est spécifiquement indien.
Avant le film, ils n'en avaient jamais entendu parler, ils ne savaient que le Ladakh était en Inde !
Comme tu le sais bien que moi, le Ladakh n'est en Inde que géopolitiquement (frontières), car ce n'est pas le cas en terme de géologie, climat, culture, langue, religion, culinaire, histoire, etc. De quoi mériter un passeport au moins culturel.
Fabrice
P.S. : Dans son genre, "3 idiots" est un film plutôt bon. Humour un peu grotesque, mais souvent subtilement critique. Avec un idéal de coexistence entre hindou, musulman, et bouddhiste. | | Ils veulent montrer au retour à leurs amis qu'ils sont allés dans cette "zone tribale" où a été tourné une partie du film "The 3 idiots". Ils ne restent pas longtemps au Ladakh. Ils vont au Pangong Tso
Personnellement, je n'avais jamais entendu parler de ce film avant mon séjour au Ladakh...et puis, un peu de teasing pour la suite, oui j'en ai entendu parler !! | | À: FabGreg · 23 mars 2020 à 14:29 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 18 de 156 · Page 1 de 8 · 1 700 affichages · Partager Ce mal est présent sous toutes les latitudes. Ainsi, je l'ai vu à l'oeuvre à Luang Prabang ( Laos) pour le Tak Bat (distribution d'offrandes aux bonzes), au Myanmar pour le repas des moines...
Oui c'est vrai que certains moines de l' Asie du Sud Est doivent se demander pourquoi on tient absolument à les photographier en train de manger... | | Je voudrais qu'il existe un outil qui efface une carte mémoire d'un clic. Je suis exaspéré par ces paparazzis qui vont prendre, sans la moindre gêne et la moindre autorisation, des photos d'une boucle d'oreille ou d'un piercing à 20 cm du visage d'une vieille femme qui se tourne ou qui se cache dans ses mains.
Je comprends. J'ai vu ce genre de comportement, heureusement sans atteindre la violence que tu décris dans la suite de ton intervention, et qui est vraiment perturbante. Cela dit c'est un sujet sur lequel chacun, je pense, peut se sentir un peu partagé : j'avoue que je peux trouver belle une photo d'un gros plan, comme on en voit ici ou sur des blogs ou albums dont les liens sont indiqués... La plupart des voyageurs se déplacent avec un appareil photo (et tous les smartphones photographient, maintenant), cela fait partie du voyage et peut être un compagnon. C'est à chacun de s'auto discipliner, de juger de l'importance de faire telle ou telle photo, dans quel but, les circonstances s'y prêtent elles, quel ressenti aurait le photographe s'il était de l'autre côté de l'objectif... Trouver les limites, pointer un objectif énorme à bout portant peut sans doute être évité...Photographier des sites, des monuments, faire des plans généraux, c'est déjà pas si mal finalement... | | À: Bruno31 · 23 mars 2020 à 14:50 Re: De retour du Ladakh, 3 semaines de Leh à Delhi Message 20 de 156 · Page 1 de 8 · 1 699 affichages · Partager certains moines de l' Asie du Sud Est doivent se demander pourquoi on tient absolument à les photographier en train de manger...
J'ai photographié les touristes en train de photographier. Un spectacle édifiant.
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